mercredi 21 octobre 2009

Responsabilités

En fermant les yeux pour une raison ou une autre sur l’installation de bidonvilles, les autorités locales ont aggravé au fil des ans la crise du logement.

Les affrontements se sont poursuivis hier pour la seconde journée à Diar Echems, malgré la disponibilité des autorités locales. Les habitants sont encore sortis dans la rue pour crier leur colère. Mais de quelle colère s’agit-il ? Du droit au logement dont se réclament tous les algériens ou du droit de squatter des parcelles qui ne sont pas les leurs pour en faire des zones de non-droit, comme c’est le cas malheureusement un peu partout, non seulement dans la capitale, mais aussi à travers le pays ?

La problématique est simple et complexe à la fois. Pourquoi ? À chaque fois que des programmes de relogement concernant des bidonvilles sont rendus publics, les listes des bénéficiaires se voient rallongées au point où des personnes qui n’ont jamais habité les régions en question se retrouvent au premier plan en revendiquant des espaces que les propriétaires légitimes ou occupants n’ont jamais osé réclamer.

Il est de la responsabilité de l’État d’arrêter de confondre entre solidarité sociale et respect de ses propres lois et règlements. Car en fermant les yeux pour une raison ou une autre sur l’installation de bidonvilles, les autorités locales ont aggravé au fil des ans la crise du logement.

Malgré les efforts colossaux fournis par les pouvoirs publics et les enveloppes engagées dans ce domaine, le problème persiste parce que les autorités locales ont souvent agi en fonction de pressions politiques ou partisanes.

Aujourd’hui, il faut dire que ce qui se passe à Diar Echems n’est que l’arbre qui cache la forêt, même si des cercles malintentionnés, proches des islamistes, poussent au pourrissement. Cette situation met encore une fois en lumière la nécessité d’un véritable plan d’aménagement du territoire et d’urbanisme d’Alger. Mais là la question concernera également d’autres secteurs comme l’emploi, l’éducation, la santé et les infrastructures de base.

L’exode rural qu’a connu la capitale durant les années 1970 s’est aggravé, mais pas pour les mêmes raisons, bien entendu. Maintenant que les protestations deviennent récurrentes, il s’agira de trouver les solutions durables à des dossiers qui ont trop longtemps attendu.

Par : Salim Tamani

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