mardi 4 octobre 2011

Pour éviter le scénario de 1999 Les candidats à la présidentielle interdits de se retirer de la course

La commission des affaires juridiques, administratives et des libertés de l’APN a apporté des changements assez significatifs au projet de loi relatif au Code électoral, présenté ce mardi matin aux députés par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales.
L’instance parlementaire a supprimé l’article 67. Ce dernier stipulait que tout élu à l’Assemblée nationale ou aux assemblées locales, qui quitte son parti politique pour en rejoindre un autre est déchu de fait de son mandat électif. Elle a motivé cet amendement par le fait que cette disposition est en contradiction avec le principe constitutionnel qui dit que le mandat électoral appartient au peuple et que c’est à lui seul que revient le soin de l’enlever à l’élu qui le représente. L’instance a, dans ce contexte, précisé que « la discipline partisane est une affaire interne aux partis politiques, qui ne saurait être codifiée par une loi électorale ».
Mais cet amendement divise. Si les députés des partis de l’Alliance présidentielle le soutiennent, ceux du Parti des travailleurs (PT) militent pour le maintien de l’article institué par le gouvernement. Le chef du groupe parlementaire du PT assimile l’initiative de la commission parlementaire à une manœuvre du FLN destinée à « transformer les réformes du chef de l’État en contreréformes ». Il a expliqué que les électeurs votent pour une liste établie par un parti politique et non pas pour des personnes. Le mandat électoral appartient ainsi à ce parti, selon lui.
L’autre amendement qui suscite la controverse est celui qui interdit aux candidats à la présidentielle, une fois leur candidature validée par le Conseil constitutionnel, de se retirer de la course électorale sans motif juridique valable (maladie grave, décès…). De nombreux élus jugent anormal qu’on empêche une personnalité politique, qui prétend diriger un État, de prendre une position politique si besoin est. En fait, cet amendement vise à éviter la réédition du scénario de 1999. A la veille du scrutin, six des sept candidats à l'élection s’étaient retirés, dénonçant les « fraudes massives » en faveur d'Abdelaziz Bouteflika, candidat du pouvoir. Ce dernier, unique candidat, avait 73,8 % des suffrages, avec une participation dépassant 60 %.
Enfin, si la commission parlementaire a maintenu tel quel l’article 93 qui oblige, dans son dernier alinéa, les ministres désireux de se porter candidats à la députation de démissionner de leurs postes deux mois avant la date du scrutin, les élus FLN s’apprêtent à le modifier de sorte à ramener ce délai à 45 jours.

Des prédicateurs de l'ex-FIS lancent une campagne contre les débits de boissons alcoolisées

Ils lancent des appels, valident des fatwas et réactivent leurs réseaux à travers les mosquées. Les anciens prédicateurs de l'ex‑Front islamique du salut (FIS) graciés dans le cadre de la réconciliation nationale se mobilisent aujourd'hui pour la fermeture des débits de boissons alcoolisées en Algérie. « Le nombre des crimes s'est multiplié, les bagarres sont de plus en plus nombreuses (...) et de plus en plus de personnes ont le diabète à cause des magasins de vente de vins et liqueurs », indique ce lundi 4 octobre un communiqué signé conjointement par Abdelfatah Zeraoui Hamadache, membre de la "Campagne mondiale contre l'agression", et El Hachemi Sahnouni, ancien cadre du parti islamiste dissous.
Se présentant comme étant les initiateurs du "Réveil libre des enfants des mosquées d'Algérie", ils encouragent les comités des quartiers populaires à signer des pétitions de protestation et à les déposer auprès des autorités concernées pour exiger la fermeture "définitive" des magasins proposant des vins et liqueurs. Ces derniers sont, pour les auteurs du communiqué, à l'origine de tous les maux de la société algérienne. Ils ont « corrompu notre jeunesse, détruit ses principes et ses valeurs islamiques », insiste le communiqué.
Depuis quelques mois, les descentes punitives organisées par des jeunes des quartiers populaires contre les marchands de vins et liqueurs se sont multipliées. Les patrons de ces commerces sont actuellement nombreux à travailler clandestinement même en ayant toutes les autorisations nécessaires pour exercer. Si certaines évoquent l'islamisme rampant, d'autres pointent du doigt l'absence de l'État qui devrait avoir pour mission de les protéger d'éventuelles représailles.
Le communiqué de Hamadache et Sahnouni fait d'ailleurs étrangement écho aux déclarations du Premier ministre à l'issue de la réunion Tripartite. Questionné par un journaliste sur les conséquences de la fermeture des débits de boissons sur l’emploi, il avait répondu : « combien de postes d’emploi peut-on créer dans un bar ? Un, deux, mais il faut voir combien de cirrhoses (maladie du foie, ndlr), de bagarres on peut trouver dans un bar ». Avant d’ajouter : « les produits alcoolisés qu’on y trouve sont de marques étrangères. Je ne vois pas de production locale à promouvoir ».