mardi 29 septembre 2009

EN ATTENDANT LE MATCH ÉGYPTE-ALGÉRIE : La guerre des hackers

La fièvre du match a commencé avant l’heure et avec d’autres moyens

Les sites Web de la présidence égyptienne, du ministère égyptien de la Défense, ainsi que du journal El Ahram ont été endommagés par des pirates informatiques algériens.

Avant la guerre du foot, c’est la guerre des hackers! La fièvre du match retour Egypte-Algérie qui entre dans le cadre des éliminatoires jumelées du Mondial et de la Coupe d’Afrique des nations 2010, ne cesse de monter. Ce n’est pas sur le carré vert que le match a commencé à se jouer, mais sur la Toile. En attendant l’entrée des 22 joueurs sur la pelouse du fameux Cairo Stadium, la rencontre a commencé de manière assez peu banale entre les «hackers» (pirates en informatique) algériens et égyptiens. Le «hacking» a commencé par de simples forums de discussion avant que celui-ci ne prenne de l’ampleur.

Voulant montrer leur savoir-faire dans le piratage des sites électroniques, les pirates égyptiens ont été les premiers à ouvrir les hostilités en bloquant les forums de discussion des Algériens. Les frères égyptiens voulaient expliquer, à travers un tel acte, que les joueurs égyptiens sont «très forts» et vont «écraser» l’Equipe nationale algérienne de la même façon que leurs attaques électroniques «compressaient» les sites algériens. L’histoire ne s’est pas arrêtée là puisque des hackers égyptiens ont attaqué le site Web «echoroukonline», sponsor officiel de l’Equipe nationale de football. Ceci pouvant donc expliquer cela, ils ont endommagé son contenu, tout en laissant, sur le site, des messages glorifiant l’Equipe nationale égyptienne de football. Cela donna le top à une guerre d’un genre particulier. La guerre des hackers! Un hacker algérien, portant le pseudo de Kader 11000, est à son tour entré dans le site Internet de la Présidence égyptienne endommageant celui-ci et le bloquant durant plus d’une heure.

C’est un coup dur. Le pirate algérien avait laissé un message dans lequel il affirmait qu’il s’agit juste d’un simple avertissement. Il a promis à ses «homologues» égyptiens de frapper encore plus fort, si ces derniers osaient encore toucher aux sites électroniques algériens. «Kader 11000» a inscrit cette contre-attaque dans le cadre de la «légitime défense». Il avait noté dans son message qu’il ne laisse personne s’en prendre à la dignité de l’Algérie. Par la même occasion, le site du grand journal Al-Ahram, a été lui aussi «visité».

Le pirate informatique avait collé la photo de Karim Ziani sur la façade centrale d’une pyramide qui se trouve sur le site de la Présidence égyptienne. Il a même réussi à faire flotter le drapeau algérien sur la même pyramide au-dessus de la photo de Ziani. Cette attaque a provoqué une panne d’une journée du site d’Al Ahram. Ayant mal digéré «la défaite» informatique, les pirates égyptiens ont «visité», pour quelques minutes, le site de la Télévision algérienne. En représailles de cet acte répréhensible, «Kader 11000» a rendu sa réponse et investi le site du ministère égyptien de la Défense, l’un des sites les mieux sécurisés en Egypte.

Les pirates algériens avertissant leurs frères égyptiens de ne pas toucher aux sites algériens, car ils risquent gros. Après ces attaques répétées et les répliques violentes des hackers algériens, leurs homologues égyptiens avaient brandi le drapeau blanc, faisant, sur les forums de discussion, un appel pour calmer les esprits et mettre fin à cette guerre. Ils ont été choqués par ces contre-attaques destructives, notamment celles ayant touché le ministère égyptien de la Défense et la Présidence égyptienne.

Pour l’instant, d’autres attaques n’ont pas été signalées, mais les hackers algériens promettent de frapper encore plus fort si un pirate égyptien s’en prend aux sites algériens. Il est à noter que ce genre de pratiques est à condamner en dépit de toutes autres considérations. En outre, il convient de souligner qu’un hacker est une personne qui est en possession de larges connaissances en informatique et qui peut procéder à des modifications qui peuvent mettre la sécurité du pays en danger.

Dans un autre registre, notons que les spécialistes internationaux en matière de sécurité informatique classent l’Algérie comme premier pays arabe dans le piratage des logiciels informatiques. Faut-il réellement s’en glorifier? Selon ces spécialistes, des hackers algériens auraient même réussi à dépasser les Russes dans le décodage des chaînes de télévision satellitaires. Cette pratique s’est malheureusement généralisée en Algérie au point qu’elle est devenue une véritable préoccupation qui pousse les opérateurs informatiques à se méfier de l’Algérie.

Tahar FATTANI

Algérie : Voilà pourquoi on vous refuse le visa Shenguen

Des règles non écrites motivent les décisions de ne pas octroyer les visas.

Contrairement à l’ambassade du Royaume-Uni, la France ne donne jamais d’explication sur le refus d’une demande de visa, cela même après un recours. En fait, il doit bien y avoir des raisons qui motivent ces décisions. Ce sont des règles non écrites qui motivent, semble-t-il, de pareilles décisions. C’est du moins ce que laissent entendre des sources proches du Consulat général de France selon lesquelles ces règles sont liées à plusieurs facteurs. En effet, l’absence d’un document officiel pourrait être la cause d’un refus mais aussi, d’autres facteurs tels que les justificatifs financiers durant le séjour ainsi que les conditions d’hébergement en France. Le dépôt d’un document dont la date ne couvre pas la période de séjour tels que le certificat d’hébergement ou encore l’assurance de voyage pourrait aussi motiver une décision de refus. Le Consulat général de France, rappelle-t-on, peut à tout moment contacter le demandeur de visa et cela, même après le dépôt d’un dossier complet pour lui demander d’ajouter une pièce ne figurant pas dans la liste des documents exigés par cet organisme.

La tranche d’âge peut, elle aussi, être un motif de refus catégorique. Le consulat se base principalement sur ce facteur. Aussi, un demandeur de visa dont l’âge varie entre 17 et 40 ans, a moins de chance de bénéficier de l’octroi d’un visa et cela sous prétexte qu’un demandeur de cette tranche d’âge est plus à même de s’établir en France en situation irrégulière. Le consulat général affirme par ailleurs que la majorité des harraga interceptés ces dernières années, sont âgés entre 17 et 40 ans. La situation familiale joue également un grand rôle dans l’étude du dossier. Il est évident qu’une personne mariée a plus de chance de bénéficier d’un visa d’entrée dans l’espace Schengen. «L’occupation actuelle», la fonction du demandeur est considérée comme un facteur important pour l’octroi ou le refus d’un visa.

D’après les mêmes sources, un salarié occupant un simple poste au sein d’une entreprise privée peut facilement quitter son travail pour essayer de vivre en France avec de meilleures conditions de travail et un meilleur salaire. Les refus opposés aux demandes de visa se suivent mais ne se ressemblent pas et les demandeurs ne cessent de tenter leur chance. En 2008, la France a délivré 132.000 visas Schengen pour tous types de visas, demeurant ainsi le premier pays à délivrer autant de visas. 60% sont délivrés à Alger, 21% à Oran. Par ailleurs, il est important de noter que plus de 70.000 demandes de visa ont été rejetées par le consulat général de France.

En effet, selon certaines sources, pour la majorité des jeunes sollicitant un visa pour la France, la décision d’un refus est rapidement prise par le Consulat qui travaille avec le centre VisasFrance inauguré le 29 septembre dernier à Ben Aknoun afin de permettre aux demandeurs de suivre l’évolution de leurs dossiers, soit par téléphone ou par le biais du Net. Le centre qui est situé 9, rue Manaâ Lakhdar à Ben Aknoun fait office en quelque sorte, de «boîte postale» au consulat général, il n’est en aucun cas décisionnaire de l’accord ou du refus du visa, seul le Consulat général est habilité à autoriser l’entrée sur le territoire français. Le Consulat général de France est seul compétent pour instruire les demandes, prendre la décision d’octroi ou de refus du «sésame».

Le but de la collaboration avec une société multinationale est de rester en contact direct avec les demandeurs et de les informer des différents documents à fournir afin de compléter leur dossier et d’essayer d’avoir plus de chance de décrocher un accord pour l’obtention du fameux «coupe-fil» pour la France. Avant l’ouverture du centre évoqué, le dépôt de demande de visa se faisait par le biais d’une boîte postale au niveau du consulat où les demandeurs ne connaissaient pas la composition exacte d’un dossier complet à fournir et déposaient nombre de documents qu’ils estimaient nécessaires et utiles, ce qui n’est pas le cas actuellement. La présence de l’intéressé est obligatoire avec pour chacun, la liste complète de documents indispensables en sus du motif de la demande de séjour en France.

L’obtention d’un visa pour la France ou un autre pays faisant partie de l’espace Schengen demeure toujours l’un des soucis majeurs des jeunes Maghrébins et en particulier des Algériens. En effet, les demandes de visa pour la France ne cessent d’augmenter et cela, malgré le refus répétitif de délivrance de ce document de voyage. Les demandeurs algériens ne perdent jamais espoir et continuent à faire et à refaire les demandes à chaque fois que l’occasion se présente. Ces refus récurrents encouragent par ailleurs la propagation du phénomène de la harga.
Les jeunes clandestins n’ont trouvé que la traversée maritime comme solution et pour lesquels c’est encore le meilleur moyen de pouvoir franchir les frontières européennes, même au péril de leur vie. Par ailleurs, notons que le ministre français de l’Immigration et de l’Identité nationale, Eric Besson, a réitéré la décision du gouvernement français de mettre fin à la présence des personnes en situation irrégulière dans l’Hexagone, se fixant un objectif de 27.000 expulsés pour l’année en cours.

Khalida ABBANI

Quelques petits conseils pour une expédition dangereuse !



Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr Première Journée mondiale de la contraception en
Algérie. Elle aura bien lieu aujourd’hui, 29 septembre, à
Riadh-el-Feth, malgré toutes les tentatives pour la faire…

… capoter

On ne va pas comme ça à un Salon de l’automobile ! Un Salon de l’automobile qui se tient en Algérie. Il y a toute une série de précautions d’usage à prendre avant. Il faut minutieusement préparer cette sortie si particulière. D’abord, faire provision de mouchoirs en papier. Ne pas hésiter à en prendre plusieurs paquets, voire des dizaines, ce ne sera pas superflu. Lorsqu’on pénètre l’antre merveilleuse où sont garées les plus belles berlines de la planète, lorsqu’on passe d’un bijou technologique à un amour de confort, tout en se disant «sans crédit, je ne pourrais jamais me la payer», autant prévenir l’averse lacrymale. Une fois votre stock de mouchoirs constitué, il vous faut prévoir aussi quelques boîtes d’antidépresseurs. Parce que forcément, à un moment ou à un autre, une jolie hôtesse plantée à l’entrée d’un stand vous remettra un dépliant vantant tel ou tel modèle et poussera la gentillesse jusqu’à vous proposer de vous glisser dans l’habitacle du dernier bolide pour en savourer le douillet confort et la praticabilité. C’est à ce moment-là précis que vous vous éclipserez pour aller aux toilettes pour y avaler deux comprimés de calmants en douce. Autre accessoire à avoir sur soi obligatoirement si l’on se rend à un Salon de l’automobile qui se tient en Algérie, une photo du Premier ministre, Ouyahia. De préférence en noir et blanc et prise à la sortie d’un Conseil des ministres particulièrement harassant. Elle servira fatalement, cette photo. Vous la sortirez brusquement et la mettrez brutalement sous le nez de vos enfants à chaque fois qu’ils vous demanderont de leur belle voix suave : «Dis papa, pourquoi tu nous as ramenés ici si c’est pas pour acheter une voiture ?» Voilà pour les quelques trucs à prévoir, la liste des choses à prendre pour un salon de l’auto. Par contre, et j’insiste là-dessus, n’emmenez jamais avec vous votre belle-mère à un Salon de l’automobile qui se tient en Algérie. Parce qu’à tous les coups, elle vous lâchera entre ses belles dents et avec une voix encore plus suave que celle de vos enfants : «Et ma fille continuera d’être transportée encore longtemps dans votre vieux tacot ?» Là, même la photo d’Ouyahia ne peut rien pour vous et pour vos nerfs. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L.  

Le «pianiste» et le «bronzé»

Trente-deux ans après les faits, le cinéaste franco-polonais Roman Polanski est rattrapé par son passé judiciaire aux Etats-Unis. Contrairement à son «pianiste» au temps du nazisme, il n'échappera pas à la police des frontières helvète. Celle-ci, qui attend toujours d'accueillir en héros les Suisses toujours retenus en Libye, s'est consolée de cueillir Polanski au pied de la passerelle. 

Une arrestation qui n'a pas tenu en émoi que les participants au Festival du film de Zurich où il était attendu pour le couronnement de l'ensemble de sa carrière. Malgré le deuil et les drapeaux en berne, la série noire se poursuit en Afghanistan, la France a tenu à montrer sa contrariété dans l'affaire Polanski.

Surtout que le réalisateur de la Neuvième porte risque d'en traverser un tas d'autres, la Suisse attend une demande d'extradition de la part de la justice américaine. «Sinistre», selon Bernard Kouchner qui a joint sa voix à celle de son collègue de la Culture et qui d'après lui Nicolas Sarkozy suit attentivement l'affaire. Y aura-t-il une explication à cette «cueillette» à laquelle personne ne s'y attendait d'autant que ce n'est pas la première fois que le cinéaste se rend en Suisse ?

D'après la ministre helvète de la justice, l'arrestation de Roman Polanski est un devoir depuis 2005, date à laquelle les Etats-Unis ont demandé à Berne de le «coffrer» s'il venait à s'aventurer du côté de ce paradis fiscal où pas moins de 3000 évadés fiscaux français ont mis leurs argents au chaud.

Il ne s'agit que de «petits fortunés». Pourtant, les Suisses semblent vouloir éviter à tout prix que le «coffrage» de Polanski soit lié à une éventuelle tentative de leur part d'appâter les Etats-Unis sur la question du retrait du pays de la croix blanche de la liste des paradis fiscaux.

Si la Confédération décide d'extrader le réalisateur du Bal des vampires, cela ne se fera qu'en rapport avec un strict accord judiciaire américano-suisse.

Et absolument rien d'autre, la Suisse n'aurait pas besoin d'être dans les petits souliers de Barack Obama, le nouveau gendarme de la finance mondiale qui prend le temps d'écouter les conseils de Nicolas Sarkozy avant d'acquiescer.

Les intentions de réformer, retenues au dernier sommet du G20 à Pittsburg ? La Suisse n'a pas attendu ces engagements internationaux, couchés sur du beau papier, pour engager «ses» propres réformes. Son retrait de la liste des paradis fiscaux, du moins sa facilitation, elle l'obtiendra autrement que par l'éventuelle extradition de Roman Polanski.

La justice américaine l'attend-t-elle vraiment de pied ferme alors qu'elle ne sait même plus quoi faire d'une soixantaine de détenus de Guantanamo qui ne sont ni libérales ni condamnables ?

Moins encore extradables, les pays d'accueil se sont de plus en plus rares ? Le réveil du racisme aux Etats-Unis risquant de déboucher sur une multitude des procès que cette même justice ne saura plus même où donner de la tête. Pour le moment, le racisme ne concernerait que le Président Obama à qui l'on ne reproche plus sa réforme de la santé mais sa couleur de peau. Son " bronzage " comme aime bien le répéter Silvio Berlusconi.

De retour de Pittsburg et à l'occasion de la fête de son parti à Milan, le président du Conseil italien a fait marrer son auditoire en évoquant le bronzage du couple présidentiel américain.

Une blague de très mauvais goût qui fait peser le doute sur la sincérité de ses propos. Ce, avant de revenir à son discours sur ce qu'il a retenu à la fin du sommet du G20 et les actions de son gouvernement en la matière, notamment à l'étranger.

A l'image de l'Amérique d'Obama et de la France de Sarkozy, demandera-t-il à la Suisse voisine de lui fournir une liste détaillée des évadés fiscaux italiens ? Sur les deux flancs des Alpes, le " pianiste " et le " bronzé " n'ont plus du tout envie de dévaler les pistes de ski.

Par Anis Djaad

Sale temps pour la social-démocratie

Conjuguée à la déconfiture de la gauche française, aux pires difficultés qu'éprouve Barak Obama à convaincre les Américains de partager la réforme du système de santé, et aux succès de Gordon Brown, l'éclatante victoire d'Angela Merkel aux législatives allemandes a de quoi désillusionner tous ceux, leurrés par quelques recours protectionnistes imposés par la crise, qui ont un peu trop rapidement crié au retour triomphant du socialisme. 

On aurait nationalisé Leman Brothers, que cela n'émeuve pas outre mesure l'opinion américaine, trop prise dans sa rupture tectonique et surtout trop terrorisée par la crise pour convoquer ses vieux réflexes. Mais les Américains se rattrapent rapidement.

A la première décision sur le front social de Barack Obama, qui n'est pourtant pas un champion du socialisme, les gardiens du temple de la vieille Amérique de l'argent roi ont investi la rue, avec quelque réussite à la clé.

Qu'on ne s'y méprenne pas trop : les quelques dérapages à caractère raciste à l'endroit du président Obama ne peuvent pas occulter la véritable nature de la colère, qui est avant tout liée aux choix socioéconomiques que sa première mesure majeure semble annoncer.

Et c'est lui-même qui s'est chargé de le rappeler en remettant à sa place Jimmy Carter, venu lui apporter un soutien manifestement malvenu du fait qu'il qualifie un peu trop facilement tous les détracteurs d'Obama de racistes. Angela Merkel a fait mieux que gagner : elle est désormais libre de se débarrasser - et elle va le faire avec plaisir - de ses alliés sociaux-démocrates avec qui elle a eu, quatre ans durant, une cohabitation difficile.

En recentrant la composante de la coalition qui va présider aux destinées de l'Allemagne vers les libéraux, Angela Merkel aura les coudées franches, et ce qui ne gâte rien, cela lui permettra de rester dans l'esprit et le sens du scrutin.

Les électeurs allemands ne se sont quand même pas exprimés avec une nette tendance de rejet de la gauche pour la retrouver aux affaires par le truchement des jeux d'alliances.

Paradoxalement, c'est au moment où on disait des solutions de gauche qu'elles étaient les mieux «adaptées» au contexte de crise que les sociaux-démocrates essuient les revers les plus spectaculaires.

ça pourrait se comprendre pour l'Allemagne dont l'économie dépend en grande partie des marchés mondiaux, pas ailleurs où les attentes se font plutôt attendre sur le plan social.

Il est d'ailleurs significatif que les socialistes français se font maintenant déborder même sur leur gauche par les verts ou l'anticapitaliste. L'Europe social-démocrate peut toujours se consoler du Portugal. Trop peu, décidément.

Slimane Laouari

Merzak Allouache et le baiser algérien

«Un baiser légal ne vaut jamais un baiser volé»
Guy de Maupassant
Extrait de Confessions d’une femme


C’est connu dans le milieu du cinéma algérien, Merzak Allouache est un cinéaste expectant, qui saute sur toutes les occasions et les sujets chauds de l’actualité algérienne. Mis à part son premier long métrage Omar Gatlato, qui fut son éclat et sa carte de visite professionnelle en France et ailleurs, toutes ses autres productions sont une succession de sujets qui collent à l’actualité chaude de l’Algérie. Bab El Oued city sur la montée de l’intégrisme, l’autre monde sur le terrorisme en Algérie, Beb El Web, pour capitaliser la montée en puissance de deux vedettes algériennes en France, Naceri et Faudel ou encore Chouchou pour adapter au cinéma un spectacle à succès de Gad El Maleh. Même sa tentative audiovisuelle de Babor Dzaïr a échoué sur la rive du public, en raison de son manque de créativité et de direction d’acteurs. Le nouveau thème auquel s’attaque Merzak Allouache c’est les harraga, considérant que le film aura un succès aussi bien cinématographique que critique. Présenté en avant-première mondiale aux Journées des auteurs - Venice Days - la section indépendante, consacrée aux films d’auteurs de la Mostra de Venise.

Il faut dire que Merzak Allouache sait vendre sa mayonnaise. En acceptant de recevoir une équipe de France 3 sur son plateau de tournage, il sait que cela sera une bonne publicité pour son film à l’avenir. L’oeuvre d’Allouache aborde la question de l’immigration clandestine et de ces «damnés de la mer» qui, sur une barque de fortune, tentent de rejoindre l’autre rive du rêve français ou espagnol. Tourné à Mostaganem et en France, notamment au port de Sète, Allouache a choisi de nouveaux visages, pour son casting de jeunes acteurs prometteurs à l’image de Lamia Boussekine, une jeune comédienne diplômée de l’Ismas, qui a l’habitude de jouer les seconds rôles dans les feuilletons et qui a décroché, à son grand bonheur, son premier rôle dans le dernier film du réalisateur de Omar Gatlato. Avec Seddik Benyakoub, elle forme ce couple algérien qui slalome de nos jours entre frustration et amour.

Lors d’une scène du film, il est demandé à nos deux comédiens de se rouler une pelle pour la scène d’adieu. Une scène que refusaient de jouer les deux comédiens, estimant que c’est contraire à leur principes et à leur religion. Et cela devant la stupéfaction du réalisateur qui pose la question en regardant avec malice la caméra: «Vous êtes comédiens, vous devez tout faire.» L’assistance en rit et on a déjà trouvé un surnom pour le Seddik: comédien halal qui n’embrasse pas une fille à l’écran. Finalement, Merzak Allouache a obtenu un baiser pudique sur la joue, qui a fait rire Luc Besson sur le plateau de Thalassa. Il faut dire aussi que les baisers dans le cinéma algérien se comptent sur les doigts d’une seule main. Le premier à avoir filmé un baiser algérien, c’est, bien sûr, Merzak Allaouche dans Bab el Oued city, avec Nadia Kaci en hidjeb dans un cimetière chrétien. Nadia Kaci qui vit en France, n’hésite pas d’ailleurs à jouer des rôles hots dans Viva l’Aldjerie. L’autre baiser algérien filmé au cinéma a été celui de Sid Ali Alalou dans le film de Mohamed Chouikh La légende du 7e dormant et cela en prison, avec une jeune comédienne, qui a disparu d’ailleurs de la circulation cinématographique. Aujourd’hui, avec le poids des traditions, la menace intégriste et surtout la censure, il est presque impossible de trouver une comédienne capable d’accepter tout d’un réalisateur algérien. Un cinéma où même une fille qui fume à l’écran n’est pas accepté.

Amira SOLTANE

L’honneur de la tribu

Il y a des gens qui doivent vivre sur Jupiter ou Saturne: un jour ils atterrissent et découvrent, tout étonnés, la triste réalité dans laquelle nous pataugeons gaiement (ou tristement), chacun selon ses moyens ou son humeur. A la faveur du déchaînement de violence qui a secoué le pays, d’est en ouest, à propos de rien et de tout, des confrères naïfs s’aperçoivent tout à coup que le tribalisme existe encore dans notre pays, cinquante-cinq ans après que Benboulaïd ait fédéré les 6 wilayas, cinquante-trois ans après que Abane Ramdane ait jeté les bases de la première Constitution algérienne, cinquante et une années après que Ferhat Abbas ait présidé au destin d’un gouvernement aussi provisoire que la démocratie, quarante-six ans après qu’une Constitution importée ait été adoptée en catimini dans un cinéma d’Alger, quarante-quatre ans après le fameux coup d’Etat qui mit fin à toutes les règles de fair-play...

Mais où viviez-vous donc mes pauvres amis? Sur un nuage? Ou au Club des Pins? Je ne pense pas que vous deviez vivre au Club des Pins! (il y a des Algériens qui ne connaissent ce périmètre sacré que grâce aux Atlas fabriqués au temps de Boumediene ou bien grâce à Google Earth). Mais le tribalisme a toujours existé en Algérie. Il a été fondé par Caïn (celui qui tua son frère sous prétexte qu’il ne pensait pas comme lui!). Il fait même partie des gènes des habitants de ce pays. D’abord, la manière dont l’état civil colonial a affublé de noms cette malheureuse population soumise: de l’est à l’ouest, ce ne sont que des Beni (pour les arabophones) et des Aït ou Ath (pour les berbérophones): une manière comme une autre de perpétuer ces clivages encouragés et cultivés par les différents envahisseurs.

On raconte que les Turcs (eux qui ne sont qu’une grande tribu ottomane) utilisaient les Beni pour mater les Aït et vice versa. Tout est permis en politique. Leurs successeurs ont fait de même. Abd El Kader a bien essayé, en vain, d’unir ces tribus sous la même bannière. Il n’a pas pu. Découragé, il a préféré finir ses jours là où le soleil se lève. On a longtemps cru que l’Etoile Nord-Africaine allait gommer les différences de vocabulaires et d’accents en fixant un but à atteindre à ceux qui n’arrivent pas à détacher la boue de leur terre natale de leurs babouches: rien n’y fit.

Ni le PPA, ni l’UDMA, ni le FLN n’ont pu venir à bout de cet atavisme handicapant. Il y a bien les syndicats et le parti communiste qui ont essayé de détacher le citoyen de ses origines, mais l’esprit de clocher (est-ce qu’on peut parler encore de clocher dans un pays où les églises - officielles! - se comptent sur les doigts d’un manchot?) a la peau dure. L’indépendance acquise, tous les Algériens devenus frères ont cru, pendant quelques jours seulement, célébrer une nouvelle ère!

Leurs yeux ont dû se dessiller quand ils apprirent que de nouvelles tribus s’étaient formées ailleurs pendant que les anciennes renaissaient de leurs cendres encore chaudes. Tout le monde se souvient de la visite que fit Ben Bella dans un coin désolé de l’Est perdu: il se trouva face à deux tribunes dressées à l’occasion par les deux tribus, soeurs ennemies. Et puis, le ministre qui a construit tant d’usines autour de son village naturel, ce n’est pas du tribalisme? Celui qui affecte la majorité de crédits à sa wilaya d’origine ce n’est pas du tribalisme? Celui qui peuple son ministère des membres de son beylik natal, ce n’est pas du tribalisme?

Selim M’SILI

«Activités déstabilisantes»

C’était le branle-bas de combat hier en Occident après le tir d’un missile longue portée iranien, le Ghadr-1, les capitales européennes et américaine n’ayant pas de mots assez durs pour condamner ce qu’ils estimaient être «inquiétant» (Berlin) ou «prohibitif» (Londres). Paris exige carrément l’arrêt «immédiat» des «activités déstabilisantes» selon elle, de l’Iran. Beaucoup de bruit pour rien? Voire! Il ne s’agit pas ici de défendre l’Iran - qui saura bien le faire tout seul - mais relever ce pesant et persistant deux poids, deux mesures, appliqué au «faciès» par les grandes puissances, dès lors que le pays «fautif» n’émarge pas à cette étrange nomenklatura qui se veut régenter le monde et interdire le «club» de la science et du savoir, y compris nucléaire, à tous ceux suspects ne bénéficiant pas de sa bénédiction.

C’est le cas de l’Iran - classé «Etat voyou», au même titre que l’Irak de Saddam et la Corée du Nord, par l’ancien président américain, George W Bush - coupable de ne pas entrer dans le profil défini par les «maîtres du monde?». On n’est pas loin de le croire face au charivari déclenché après le tir concluant du missile iranien de longue portée. Pourtant, ce sont ces mêmes pays qui condamnent aujourd’hui l’Iran - ou demain tout autre pays n’entrant pas dans le moule imposé par l’Occident - ont été enthousiasmés l’an dernier par la «performance» du «petit» Israël qui a réussi l’essai d’un missile balistique Arrow 2 à charge nucléaire pouvant atteindre Téhéran, comme aussi bien Alger ou Islamabad.

Normal, Israël à le droit de se défendre, ne cesse-t-on de nous le rappeler. Or, jusqu’à preuve du contraire, Israël est le seul Etat de la région moyen-orientale et maghrébine à disposer de l’arme atomique mettant en danger le vie de plus de 400 millions d’êtres humains. Qui contrôlera les armes de destruction massive (ADM) d’Israël, qui inspectera son arsenal nucléaire, chimique et biologique? Paris, Londres, Washington, trois puissances nucléaires officielles, de surcroît membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, auraient certes été crédibles si elles-mêmes avaient conçu un mémorandum sur leur désarmement et la réduction de leurs ADM, et si leur courroux s’adressait à tous les pays du monde, y compris Israël, et non pas uniquement à cette frange d’Etats ciblés et frappés d’interdit.

Or, c’est un secret de Polichinelle, Israël qui, à plusieurs reprises, a menacé l’Iran de représailles, avait élaboré des plans secrets pour utiliser des armes nucléaires, à faible rendement, afin de mettre hors service les installations iraniennes d’enrichissement d’uranium. Il en est de même de Washington qui, comme l’a encore réitéré le président Obama vendredi dernier, affirme que l’option militaire restait d’actualité pour empêcher l’Iran d’acquérir le savoir-faire nucléaire.

Or, rien n’est venu à ce jour corroborer les soupçons ou accusations occidentales contre l’Iran. En revanche, le danger atomique israélien est, lui, bien réel. Mais MM.Obama, Brown et Sarkozy préfèrent regarder ailleurs pour ne pas avoir à appeler à raison garder le turbulent «petit» Etat «cerné» par les «méchants» Arabes, qui, pourtant gagna contre eux toutes ses guerres. Israël est aujourd’hui un bastion surarmé, disposant de l’arme atomique, au milieu d’un monde arabe et musulman désarmé.

Ce que l’Occident trouve parfaitement normal. Ainsi, Israël peut procéder aux tirs de missiles de longue portée menaçant de nombreux pays du Moyen-Orient et du Maghreb, sans que cela préoccupe outre mesure nos censeurs occidentaux.

Mais qu’un pays de cette région tente de se protéger, voilà qui est intolérable. Non! ce qui est inacceptable c’est le fait que la «communauté internationale» tolère chez les uns ce qu’elle condamne chez d’autres, aboutissant à encourager un pays comme l’Iran à ces «activités déstabilisantes» dénoncée par la France.

N. KRIM

Le scénario en tournage de l’amnistie générale

De temps à autre, une “sériat” serait sur le point de se rendre. Cette fois-ci, la meute fait halte du côté de Bordj Menaïel. Une autre campe, nous dit-on, sur le mont Akfadou.

Ainsi cantonnés, les terroristes négocient, paraît-il, leurs conditions de reddition. On ignore les exigences formulées par ces groupes, mais on sait qu’ils ne se contenteraient pas des récompenses prévues par la Charte pour la réconciliation nationale. Ainsi, nous racontait-on, l’an passé, un groupe en bivouac du côté de Kadiria réclamait cinq millions de dinars par tête de barbu pour déposer les armes.

C’est étrange comme on a des précisions sur les positions de groupes terroristes en quête d’accueil, sur les conditions qu’ils posent et même sur les motifs qui les poussent à envisager le retour. On leur trouve mille raisons de se rendre ici et maintenant. Parmi les “appels” de leurs anciens compagnons et les “fetwas” d’imams people, on cite presque par politesse le harcèlement des maquis par les forces de sécurité. Ce serait, en effet, trop injuste et franchement ingrat de proclamer que les sacrifices des soldats et policiers qui crapahutent dans les djebels ne seraient pour rien dans l’armistice annoncée. C’est vrai que la lutte antiterroriste n’est plus ce qu’elle était, mais cette résistance, bien moins convaincue qu’elle ne le fut naguère, limite les capacités de nuisance du terrorisme.

Entre autres échos parvenus jusqu’aux rédactions, même Droudkel, émir “national”, envisagerait, après quelques sibyllins échanges avec l’un des adjoints de Ben Laden qui l’ont fâché, de restituer son agrément à Al-Qaïda et de revenir “s’intégrer” parmi nous.

Ces contes de la réconciliation que des confrères s’évertuent à réécrire ont une fonction de compensation : les articles de presse avisant de redditions prochaines nous offrent une paix virtuelle parce que le pouvoir n’a pas pu, malgré les sacrifices surhumains imposés aux victimes, assurer le moindre espoir de paix réelle. Pour cela, il fallait que la fiction médiatique dépassât effectivement la réalité sécuritaire.

Ils doivent avoir une sacrée confiance en nos autorités pour ainsi se mettre en contact avec elles à partir d’une position identifiée sans s’inquiéter pour leur santé ! Alors que non loin de là, des ratissages minutieux ne lèvent souvent que des casemates abandonnées et du matériel de propagande oublié.

Parallèlement à ces bonnes nouvelles du front, dont la concrétisation est toujours à venir, Farouk Ksentini, gardien des droits de l’Homme repenti, harcèle l’opinion publique sur le thème de l’amnistie générale. La condition posée par Bouteflika aux islamistes de déposer préalablement les armes commence-t-elle à gêner le processus de réhabilitation politique des terroristes ?

Voudrait-on aller créer, avec tous ces films journalistiques sur les redditions collectives, une illusion de désarmements collectifs qui justifierait le passage à l’acte d’amnistie politique ? Il ne restera alors qu’à attendre le départ, lui aussi annoncé, de Zerhouni qui s’est engagé à ne jamais réhabiliter, administrativement, le FIS.

Le tournage de l’épisode de l’après-réconciliation est en cours. Il ne reste qu’à agréer les modifications apportées au scénario.

Par : Mustapha Hammouche

Toujours pas de nouvelles de l'EEPAD

Reniements

Libre donc à la France de s’essayer à la sacralisation de la colonisation et, ce faisant, de s’éloigner encore un peu plus des valeurs portées par Jaurès ou Rousseau. Au demeurant, les Français eux-mêmes sont quelquefois les premiers à se plaindre de l’état actuel de la scène politique dans l’Hexagone, qui, en la matière, a accéléré la cadence.

C’est donc reparti pour un nouvel épisode orageux comme seules en connaissent cycliquement les relations entre Alger et Paris. Cette fois encore, la cause de la polémique est la même : la colonisation, perçue d’un côté comme motif de gloire et de l’autre comme un passif lourd qu’il convient de solder. Deux positions impossibles à concilier, dès lors que les deux parties voient le dossier sous des angles diamétralement opposés. Il en découle que cette page commune de l’Histoire des deux pays continue d’empoisonner les rapports entre les deux États.

Faut-il donc convoquer la Loi de la relativité chère à Einstein (Tout est relatif) pour que chacun comprenne enfin qu’il ne peut pas exister de convergences de vue entre le bourreau et sa victime dès lors qu’il s’agit de qualifier ce que le premier a infligé à la seconde ? Il semble bien que l’un comme l’autre doivent tôt ou tard s’y résoudre. Libre donc à la France de s’essayer à la sacralisation de la colonisation et, ce faisant, de s’éloigner encore un peu plus des valeurs portées par Jaurès ou Rousseau.

Au demeurant, les Français eux-mêmes sont quelquefois les premiers à se plaindre de l’état actuel de la scène politique dans l’Hexagone, qui, en la matière, a accéléré la cadence. Il faut dire que là-bas, le processus de reniement national, accepté jusqu’ici au nom d’une maison Europe esquissée par les seuls intérêts économiques, a atteint le seuil de l’intolérable depuis l’arrivée de Sarkozy à l’Élysée, lui qui, ne l’oublions pas, est accusé par Le Pen d’avoir surfé sur ses idées pour se faire élire.

Non pas au nom d’une réciprocité infantile comme le suggère la Fondation du 8-Mai-1945, mais surtout au nom de la souveraineté retrouvée et des sacrifices de ceux qui ont libéré le pays, l’Algérie est en droit, de son côté, de porter aux nues son combat contre le colonialisme. Voter une loi qui serait aux antipodes de celle proposée par des députés français serait insuffisant, trop insuffisant. Il s’agit surtout de vulgariser l’Histoire vraie de ce combat-là afin de permettre aux générations actuelles et futures de s’en inspirer et le poursuivre par la construction d’un État de droit, de liberté et de justice sociale.

Ce serait la meilleure réponse du berger à la bergère. C’est là un défi algéro-algérien dont on ne peut se dérober si l’on veut que nos serments anticoloniaux aient de la crédibilité. Ne pas assumer un tel défi serait aussi un reniement, notre reniement. En attendant que la France revienne de ses errements, elle qui a d’autres atouts historiques, culturels et civilisationnels, bien mieux présentables, à faire valoir sur la scène internationale.

Par : Saïd Chekri

La part du droit

Je commence par rassurer un lecteur assidu du Soir d’Algérie qui tout en déclarant faire partie de la «profession» des économistes n’a pas apprécié notre dernière chronique consacrée à la grande intervention publique du dernier prix Nobel d’économie, Paul Krugman, que nous n’avons pourtant fait que traduire et résumer pour la porter à la connaissance du lecteur au titre d’une sorte de «veille» intellectuelle que nous voulons collée à l’actualité.

Pour n’épargner personne, il n’y a pas que les économistes qu’il faut plaindre pour avoir mis tous leurs œufs dans le même panier néolibéral. Les juristes, traditionnellement plus conservateurs, ont également leur part de responsabilité pour avoir vénéré les dispositifs d’ajustement et de démantèlement des régimes et ordres juridiques jugés trop «fermés», protecteurs. Délits de masse dans la lutte contre la délinquance où la personnalité des délits et des peines s’éclipse dans les condamnations expéditives en série et l’extension des mesures répressives aux mineurs dès lorsqu’il s’agit de gueux, d’émeutiers et de banlieusards.

On a, par ailleurs, un peu trop facilement troqué tous les droits sociaux contre d’hypothétiques libertés publiques, comme si un homme qui a faim, n’a pas de gîte, qui a soif et qui ne sait ni lire ni écrire était, lui aussi, sous l’emprise de la «main invisible» du saint vénéré marché ? Dans le cas d’une crise qui s’annonce longue, le plus dur est à venir avec pour principales sources de tension :

- primo, les déficits publics avec un emballement de la dette publique, du fait du relâchement de la pression fiscale sur le capital et les grosses fortunes, dans une sorte de transfert sur la collectivité de ce qu’il incombe de mettre à la charge des nantis,
- secundo, le chômage. On retiendra, s’agissant du premier point, que les prédateurs néolibéraux ont dilapidé les réserves de leurs contemporains et hypothéqué celles des générations à venir au moyen de véritables contrats de dupes, avec en toile de fond l’épineux problème de la responsabilité.

En droit civil, selon notre bon vieux Carbonnier, toute obligation a, par nature, deux facettes : le devoir et le possible. La notion de devoir est au cœur de l’obligation. Mais humainement, devoir ne suppose-t-il pas pouvoir ? Aussi, il n’y a pas d’obligations juridiques qu’autant que le devoir est possible. C’est une maxime du droit qu’à l’impossible nul n’est tenu (impossibilium nulla obligation). C’est plus qu’une simple excuse, c’est une exclusion de l’obligation à condition que l’impossibilité soit insurmontable ou objective : perte de la chose ou théorie de la force majeure, cause étrangère ne pouvant pas être imputée au débiteur.

C’est en ces termes qu’il conviendra peut-être d’apprécier ou de dénouer le «pass through» ou transfert trop simpliste entre les engagements souscrits par les décideurs du moment, à la charge de la collectivité existante, et le sort réservé aux générations qui succéderont. Les acteurs et les sujets du moment ne sont pas seuls à en assumer la responsabilité sociale, économique et environnementale.

Les nations qui aujourd’hui vivent au-dessus de leurs moyens le font souvent au détriment des autres nations, démunies, et des générations à venir. A l’intérieur des mêmes entités étatiques, la répartition des charges de l’endettement contracté est loin d’être proportionnelle aux profits qu’en tirent les uns et les autres, aux fions d’investissement ou de consommation, au moment où elle est contractée.

Loin de là. C’est pourquoi, l’imaginaire est mis à rude épreuve par des contrats formels à très longue échéance, disons : au-delà d’une génération. Il n’y a alors plus d’identification possible entre l’échéance et régler l’objet du prêt initial. Plus au Sud, les choses sont pires : «L’imaginaire des populations des pays pauvres qui bénéficient des nouveaux prêts à très longue échéance et très faible taux d’intérêt n’a pas été sollicité, car le service de la dette correspondante reste modeste. Mais ce service va croître brutalement dans les prochaines années sans que se manifeste le développement espéré au niveau escompté.

Les populations qui en porteront le principal fardeau ne manqueront pas de s’interroger sur la légitimité de ce qui, pour elles, ressemble fort à une exaction à l’échelle mondiale. Que peut penser une jeunesse qui doit rembourser les engagements enthousiastes de ses arrièregrands- parents ? Que pourra penser un Ghanéen ou un Burundais de 2040 en payant les dernières annuités d’un prêt concédé en 1992 au titre de l’ajustement structurel dont il aura oublié même le nom ? Sur ce point particulier, le modèle de capitalisme allemand semble faire cavalier seul et asseoir une saine solidarité intergénérationnelle.

Ce modèle est assis sur l’ordolibéralisme, une théorie économique développée dans les années 1930, notamment par Walter Eucken, qui donne à l'Etat pour responsabilité de créer un cadre légal et institutionnel solide et de maintenir une concurrence «libre et non faussée », sans intervention budgétaire massive ni participation publique active à la production.

A ce titre, le gouvernement allemand vient de faire inscrire dans la Constitution allemande une interdiction de tout déficit public au-delà de 0,35 % du produit intérieur brut (PIB) à partir de 2016. L’ancien allié français qui tarde à résorber son déficit budgétaire est ainsi bien embarassé par ce qui s’apparente de facto à une interdiction de toute réelle coordination des politiques budgétaires en Europe. Cet événement majeur coïncide avec un arrêt décisif de la Cour constitutionnelle sur le traité de Lisbonne aux termes duquel il ne saurait y avoir de transferts de souveraineté supplémentaires à l'échelle européenne aussi longtemps qu'il n'y aura pas de peuple européen démocratiquement souverain... Cela a conduit la Cour à exclure toute intégration européenne dans les domaines des politiques fiscales ou sociales.

S’agissant de la seconde lame de fond de la crise, ou bombe à retardement, en l’occurrence le chômage, récemment, lorsque la Banque mondiale a rendu public son rapport Doing Business 2010, seule une voix, celle de la Confédération syndicale internationale, s’est élevée contre les restrictions constantes apportées aux systèmes juridiques de protection sociale. Dans la dernière édition de sa publication à plus grand tirage Doing Business (pratique des affaires), la Banque mondiale décourage les pays d’adopter des programmes de protection sociale en qualifiant les gouvernements qui le font de «non compétitifs» sur le plan des affaires. Le rapport recommande également aux pays de revoir à la baisse les indemnités de licenciement accordées aux salariés congédiés et de réduire ou supprimer les obligations relatives au préavis de licenciement.

La Confédération syndicale internationale relève fort pertinemment que Doing Business 2010 classe le Cambodge parmi les pays qui «rendent difficile la pratique des affaires» par l’introduction d’une contribution de sécurité sociale. Par contraste, l’abolition de la taxe sociale a valu à la Géorgie d’être citée comme un exemple et d’être mieux classée par Doing Business.

Pendant ce temps, le gouvernement démocratique du Honduras, dont le président a été renversé et expulsé du pays à l’issue d’un coup d’Etat militaire en juin, est critiqué dans le rapport Doing Business 2010 pour avoir augmenté les indemnités de licenciement et les obligations liées au préavis en réponse à la crise économique (le Honduras est dépourvu d’un système d’assurances de chômage.)

Suivant la même logique, Doing Business 2010 déclasse le Portugal pour avoir rallongé de deux semaines la période de préavis de licenciement. «En revanche, l’adoption de politiques facilitant les licenciements sommaires a valu au régime autoritaire de la Biélorussie, récemment privé des préférences commerciales de l’Union européenne pour avoir violé les conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail (OIT), de décrocher un score élevé dans le rapport Doing Business 2010.

Cependant, le trophée de la «meilleure réforme» de Doing Business revient cette année au Rwanda, et pour cause : «les employeurs ne sont plus tenus de procéder à des consultations préalables avec les représentants des salariés [concernant les restructurations], ni d’en aviser l’inspection du travail ». Par ailleurs, le rapport de la Banque mondiale couvre de louanges la Macédoine, pour s’être débarrassée de mesures liées au recyclage des travailleuses et travailleurs sans emploi, et Maurice, pour avoir abrogé l’indemnité de licenciement obligatoire », conclut la Confédération syndicale internationale.

Par Ammar Belhimer

Démentis

Au quotidien, et cela dit sans verser dans la surenchère triomphaliste, les entreprises étrangères viennent signer des contrats en Algérie. Certes, on ne se bouscule pas encore au portillon de l’investissement direct étranger (les fameux IDE), mais chaque contrat avalisé vient infliger un cinglant démenti à tous ceux, et ils sont nombreux, qui claironnent sur tous les toits que la LFC serait initiatrice de blocage à tous les types de partenariat.

Cette loi de finances complémentaire, inscrite dans la lutte contre les effets de la crise mondiale, a pour préoccupation majeure, autant dire unique, de protéger l’économie nationale.

Il est normal que cet objectif, les flux financiers et commerciaux étant interconnectés et notre pays n’évoluant pas en autarcie, ne s’inscrive pas en droite ligne de certains intérêts étrangers. Il leur est juste demandé de tenter de jouer cartes sur table et ne pas faire des procès d’intention, surtout par relais locaux interposés. Cette LFC a suscité une levée de boucliers, d’abord à visage découvert, ce qui est de bonne guerre, puis par une véritable guerre larvée, et non moins nocive, qui est livrée à son principal initiateur.

Au moins par ce qu’elle provoque autant de remous émanant des ennemis classiques de l’Algérie et de leurs «suppôts» intérieurs, ce document mérite d’être soutenu et son contenu expliqué et explicité, autant qu’expliquer se peut.

La démarche va dans le sens de la protection de l’économie nationale et des intérêts bien compris de tous nos partenaires. C’est là la force de ce document. C’est là également que les rapaces puisent tous les arguments de leurs féroces attaques. Féroces mais vaines, puisque les investisseurs étrangers n’ont pas été découragés, bien au contraire.

N.S.

La rentrée dans les rangs

Serait-il normal de croire que l’Algérie, en tant que système politique, veut se différencier coûte que coûte des pays arabes et qu’elle investisse dans la démocratie à l’image des pays occidentaux, alors qu’elle poursuit un processus dont la nature ne soit pas en contradiction avec ce qui se pratique dans les pays arabes ?

Pouvons-nous soutenir sans erreur qu’aussi bien en Algérie que dans les autres pays arabes, les orientations politiques et économiques sont celles que dégage le champ politique par confrontations dans un débat approfondi ? Il fut un temps où on estimait - on croyait même - que notre pays avait officiellement opté pour ce qui apparaissaient être des valeurs démocratiques, des atouts que les pays arabes considéraient plutôt comme des malédictions.

Mais, très vite, des pays arabes pensaient que nous étions partis assez loin tandis que des pays dits démocrates nous reprochaient de ne pas aller assez vite. Pour dénaturer les partis, et donc le processus de démocratisation, il se disait souvent que ceux qui ont créé des partis l’ont fait pour des motivations de pouvoir, lesquelles sont liées, bien sûr, aux dividendes à en tirer. Fallait-il leur prêter uniquement cet objectif alors que c’est dans la nature même des partis politiques de concourir électoralement pour accéder au pouvoir ?

Ceux qui se chargent d’étudier les vulnérabilités de l’autre savent que les moyens politiques de l’opposition ne pourront pas venir à bout de ceux qui détiennent en main le pouvoir d’agir. Autrement dit, nous ne sommes pas dans une situation de «révolutions» colorées.

S. I.

L’unité Sud-Sud, une chimère ?

Le président de la République bolivarienne du Venezuela, Hugo Chavez, a convié, samedi dernier depuis l’île Margarita (Venezuela), le continent africain et l’Amérique du Sud à s’unir. S’exprimant devant le sommet de l’Amérique du Sud-Afrique (ASA), Hugo Chavez a rappelé, à juste titre, que le monde actuel est «multipolaire» et s’est réjoui que les deux entités géographiques aient commencé à se préparer à ce qu’il qualifie de «processus vital».

Si les premières pierres de ce chantier ont, en effet, été mises en place, reste le plus dur à faire : celui de continuer en rangs unis le chemin qui reste. Car les expériences entamées jusque-là ont démontré toute la difficulté que les intentions et les déclarations de bonnes intentions du monde dit en voie de développement ont à se traduire en faits concrets et en projets probants. L’exemple de la seule région du Maghreb est assez édifiant à ce sujet : depuis plus de deux décennies, les cinq pays de cette partie du continent noir peine à faire aboutir l’Union du Maghreb arabe (UMA) pour diverses raisons.

La principale étant celle de la non-disponibilité de ses Etats à placer cet objectif au-dessus de toute autre considération. Le conflit du Sahara occidental paraît être la face visible de l’iceberg, mais la question est beaucoup plus complexe tant elle tient de considérations multiples, essentiellement de la maturité de ces Etats à édifier ce regroupement unifié et aux intérêts communs. C’est à se demander sérieusement si, une fois résolue l’épineuse problématique du Sahara occidental, les Etats du Maghreb seront en mesure de parler d’une seule voix comme c’est le cas pour l’Union européenne (UE).

Pourtant, il existe beaucoup plus de paramètres censés rapprocher Alger de Rabat, de Tripoli ou de Tunis que Paris de Helsinki, de Vienne ou de Rome… A commencer par celui de la langue et de la culture qui aurait dû resserrer davantage les liens des pays maghrébins dont le nombre représente plus du 1/5 des 27 Etats composant cet ambitieux et constructif projet qu’est l’UE.

Et quelles que soient les embûches qui ont jalonné le chemin de cette union depuis sa naissance, il n’en demeure pas moins que le difficile pari de s’unir et de se départir de ses appréhensions a été relevé. Certes, les différents Etats ne s’y positionnent pas de la même manière selon le niveau de développement et d’influence des uns et des autres, toujours est-il qu’il faut saluer ce pas important qui a été franchi par la communauté européenne en unissant ses rangs, ses décisions et ses projections d’avenir.

Et dire que les pays dits du Sud ont autrement plus besoin de cette union en raison de la multitude des défis qu’ils doivent relever et de l’immensité des chantiers qui leur incombent. Des impératifs qui leur dictent plus des solutions idoines et réalistes que des discours infinis aux tournures aussi poétiques que… stériles.

Par Mekioussa Chekir

Allergique au musée ?

La presse FLNiste nous raconte que le Front aurait, semble-t-il, décidé de relever le gant et de refuser cette fois encore de rejoindre le musée, comme on l’y invite régulièrement depuis le début de la crise sécuritaire, il y a une génération. Alors qu’il se trouve pleinement plongé dans les préparatifs de ses 9es assises, le parti du FLN, nous dit-on, est pris sous le feu nourri d’une campagne féroce menée par des comploteurs «haineux».

Des attaques saisies au vol par le Front qui voit là une occasion à ne pas rater pour recoudre l’unité brisée par un «mauvais œil» plus dévastateur que celui qui vient de se fixer sur «l’avion le plus sûr», le malaimé Rafale. Ainsi, la base du Front connaît à travers le pays la mobilisation des grands jours et les kasmas disent, comme au bon vieux temps, se tenir debout comme un seul homme pour défendre les choix du parti et dénoncer l’ennemi avec la virulence d’antan.

Abbas Mikhalef, contradicteur en chef au sein du Front, participait à la riposte. Bien plus, l’homme se démarquait du fameux rassemblement des «Fidèles à l’ALN/FLN», cette entité fantôme encore à l’état de fœtus mais qui, dans un appel public, propose entre autres de «libérer» le FLN. Une entité dont ferait partie Lakhdar Bensaïd, l’ex-chef de la CNEC, poursuivi en justice par le FLN et dont le procès vient d’être reporté une 2e fois.

Bensaïd avait assuré détenir des documents prouvant que le FLN abritait dans ses instances exécutives plus de 120 cadres qui seraient des fils de harkis et des agents au service des intérêts français. En réalité, une accusation assez troublante quand on pense à sa tiédeur face aux questions sur lesquelles il était intraitable hier.

Aller au musée serait alors un choix clément si jamais l’accusation était fondée. Qu’ont à faire nos populations d’un Front ramolli, toujours à la traîne des décisions, incapable d’être leur interprète à l’intérieur et encore moins à l’extérieur d’où il s’absente.

Au moment où Mustapha Mazzouzi soutient que le FLN est fort, Saïd Abadou, lui, préfère délivrer un testament précoce et appelle les générations de l’indépendance à poursuivre la bataille de l’édification. C’est plus intéressant, à condition bien sûr de… les associer !

Par Mohamed Zaâf

Les prix flambent toujours en Algérie

De l’amnistie en général

Le monologue en continu de Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CNCPPDH) sur l’amnistie générale commence vraiment à agacer. Partisans et adversaires. Tel un cheveu sur la soupe, l’avocat institutionnel des droits de l’homme tente vaille que vaille d’imposer cette détestable recette politique comme débat public pendant que le président lui-même n’en fait manifestement pas une priorité.

Pourtant, le tout puissant ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, a tiré les choses au clair cet été estimant que cette question ne figure pas dans l’agenda immédiat du gouvernement. Cette réaction aux accents de mise au point n’a pas pour autant refroidi l’ardeur de Ksentini qui ne rate pas une sortie médiatique sans glisser un mot sur son nouveau cheval de bataille : l’amnistie générale.

Qu’est-ce qui fait donc courir le président de la CNCPPDH pour faire preuve d’autant de zèle à plaider en faveur d’un projet moralement très lourd à supporter et politiquement très coûteux à assumer ? Il est en effet frappant de constater que même les partis de l’Alliance présidentielle n’aient pas osé faire dans ce genre de marketing politique dans un contexte économique et social délétère et une actualité sécuritaire qui n’incite point à se hasarder sur ce terrain glissant.

A quoi rimeraient ces appels du pied de Ksentini pour l’amnistie alors même que les Algériens attendent que l’Etat veuille bien verser quelques dinars de plus dans leurs maigres émoluments ? Pourquoi cette plaidoirie publique ininterrompue qui fait passer Farouk Ksentini, théoriquement président d’une commission consultative, en ministre de la République, voire plus haut ?

Le fait est qu’il prend même ce risque d’empiéter sur les plates-bandes du président de la République en s’accordant la primeur de l’effet d’annonce. A moins qu’il ne serve d’éclaireur à un début de campagne autrement plus engagé et plus officiel en faveur de l’amnistie générale. Un rôle que Ksentini ne veut pas assumer en précisant : « Ce que j’ai dit sur l’amnistie générale n’engage que moi. »

Il montre tout de même la voie à suivre à Bouteflika : « C’est lui l’initiateur de la réconciliation nationale et il lui appartient de terminer cette démarche. » Comme quoi dans la logique de l’avocat, il y aurait forcément une « suite et fin » dès lors qu’il déclare presque sentencieux que « l’amnistie générale me paraît inévitable ».

Or, Monsieur droit de l’homme officiel n’a jamais été un supporter connu de l’amnistie avant que le candidat Bouteflika n’en fasse une annonce conditionnelle depuis Tamanrasset en pleine campagne électorale en mars dernier. L’avocat ne fait donc que se mettre à l’air du temps – et ton – histoire de remplir une fonction pour laquelle il est désigné, à savoir prêcher les droits de l’homme selon le paradigme officiel.

Et quand Farouk Ksentini déclare publiquement que son institution est « totalement indépendante de la présidence » par le simple fait qu’il ne reçoit pas (volontairement, ndlr) d’indemnités pour sa mission à la tête de la CNCPPDH, on comprend mieux son souci de faire passer la pilule, quitte à faire dans la politique-fiction.

Par Hassan Moali