samedi 10 octobre 2009

Ouvrez la fenêtre, ça chlingue !


Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

Afrique. Coopération bilatérale. L’Algérie efface la dette du… 

… Rwanda !

La tendance est de plus en plus lourde, et elle ne semble pas inquiéter outre mesure. Sur la place publique, et non plus seulement par doses homéopathiques, mais à gros bouillons, des ministères, parfois à leur plus haut niveau, sont cités dans d’énormes affaires de corruption, de pots-de-vin faramineux et de comportements mafieux. Le ministère de l’Agriculture, ancienne mouture, celui de la Santé, actuelle mouture, celui de la Poste, celui des Travaux publics, et encore ce week-end celui des Transports. Ouvertement, avec force détails, l’Algérienne et l’Algérien découvrent, moyennant 10 DA l’Etat corrompu et corrupteur. Nous ne sommes plus là, juste en face d’un gros homme d’affaires, un privé qui a traficoté du saint de Dieu avec un méga-crédit qui lui a été accordé par une banque publique. Non ! Là, il s’agit bien de l’implication directe d’un des maillons essentiels de la chaîne de commandement gouvernemental, un ministère, dans la pratique maffieuse. Je m’étonne d’ailleurs au passage que les petits chatouilleux du nationalisme et du patriotisme porté en bandoulière, les Lucky Luke d’habitude si prompts à dégainer contre un article ou une interview qui porterait, selon eux, atteinte aux valeurs de l’Algérie et à ses symboles, dont le drapeau, n’aient pas réagi face à ces scandales à répétition qui s’amoncellent sur la place publique. Je leur rappelle juste qu’un ministère, c’est d’abord cette bâtisse officielle, appendice important de la souveraineté nationale installé en ville, donc supposé être proche des citoyens et toujours surmonté d’un emblème national. Celui-là même que nous serons fort nombreux à brandir demain à l’occasion d’un match de football. Alors ? Pourquoi n’y a-t-il aucun communiqué enduit, gorgé, imbibé de vitriol de la part des gardiens de «la propreté nationale » ? Bonté divine ! Il s’agit de wizarates ! De ministères ! Et pas de la petite supérette de quartier qui aurait truandé sur ses instruments de pesée afin de gagner quelques centimes sur chaque kilo de sucre vendu. En ce moment même, l’Etat, dans son démembrement ministériel, est en représentation publique de trafics en tous genres et de faits de corruption énormes. Bien sûr que cela existait auparavant. Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est la médiatisation minutieuse de ces vilénies. Les officiels ont pour habitude facile et commode de reprocher à la presse de ne pas enquêter, de faire dans le commentaire. Et là ? La presse enquête, relate les scandales qui transpirent violemment des murs des ministères. Elle raconte sur des pages entières comment même nos pauvres thons n’échappent pas à l’appétit des requins. Elle dit comment les marchés en adjudication publique se jouent et se concluent dans les arrière-salles. La presse donc, globalement, fait son boulot. Kicé qui fait pas le sien ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L. 

Priorités

Quand l’Algérien moyen se lève le matin, il fait toujours très attention: après avoir maudit trois fois le nom du Malin, il pose délicatement et en premier son pied droit dans sa pantoufle et bénit le ciel de lui avoir permis de se réveiller sain et sauf, malgré une nuit agitée par de confus cauchemars. Ce sont toujours les mêmes mauvais rêves qui l’habitent, rêves hérités d’une vie abrupte où les soucis domestiques sont amplifiés par une inflation galopante et un environnement immédiat hostile.

Cependant, il n’arrête pas de répéter les louanges de reconnaissance envers le Créateur qui, dans Son Infinie Miséricorde, l’a gratifié d’une bonne santé et d’un optimisme à toute épreuve. Parvenu à l’âge d’homme mûr, ayant accompli les tâches principales dictées par la Nature et la société, il considère avec fierté la petite famille qu’il a créée, de connivence avec sa conjointe que le destin lui a fait rencontrer un jour, à un moment et dans des circonstances où il s’attendait le moins.

Ayant fait traverser à sa progéniture toutes les épreuves d’une époque tumultueuse, lui faisant éviter tous les écueils dressés par des institutions perverties, il peut, avec orgueil, envisager un avenir serein. Certes, il avait jusque-là, construit sa vie en se donnant des priorités: un emploi, un toit, une famille. Tout le reste, c’ était de la littérature pour lui! Donner de solides bases à ses enfants était sa première priorité: un comportement conforme à la morale et un pragmatisme économique.

C’est sur ce dernier point qu’il avait le plus insisté, car c’était selon lui, le talon d’Achille de la plupart de ses compatriotes: ayant bénéficié d’une situation originale, ils percevaient des salaires sans contrepartie économique et cette position d’éternels assistés leur avait donné une assurance quant à l’avenir. Par contre, lui, il avait toujours enseigné à ses enfants de prendre exemple sur le modèle des pays développés: dépenser une partie des revenus dans les chapitres essentiels de la vie et économiser pour pouvoir affronter l’avenir dans de bonnes conditions. En plus d’un métier solide et utile pour la société, il leur avait inculqué le besoin d’apprendre tous les jours un peu plus et de s’ouvrir à la culture universelle qui est la finalité d’une vie bien remplie.

Car, il faut le dire, il a toujours éprouvé de l’aversion pour les discussions stériles qui réunissaient ses voisins, jeunes et vieux, à chaque fin de semaine. C’étaient des conciliabules sans fin toujours autour du même sujet: le football. On dirait que c’était leur préoccupation essentielle! Dès qu’un match «important» s’annonçait, il y en avait qui montaient à la terrasse ou s’agrippaient à leurs fenêtres pour régler leur parabole.

Et le quartier vivait à chaque rendez-vous sportif une nuit d’enfer. Il ne s’étonnait pas que son voisin le plus proche, supporter fanatique d’un club populaire, ait contaminé ses enfants du même engouement pour le ballon rond: ils avaient tous raté leur scolarité et tentaient tous, arrivés à l’âge adulte où il fallait trouver un emploi, d’émigrer clandestinement.

Et c’est cela qui confortait l’Algérien moyen dans ses certitudes: ne jamais mettre la charrue avant les boeufs et ne pas lâcher la proie pour l’ombre. Pour lui, la création d’une usine de construction automobile était beaucoup plus importante que le match Algérie-Egypte. Au fait, existe-t-il un prix Nobel de football?

Selim M’SILI

Après la pomme de terre... les pharmaciens

Jeudi dernier, face aux sénateurs, M. Barkat, ministre de la Santé, a donné une information qui rend malade. «On compte actuellement 79 pharmaciens exerçant dans les hôpitaux du pays», a-t-il révélé. Il a tenu à ajouter que ce nombre «est très faible». C’est plutôt son qualificatif qui est très faible car quand on sait qu’il y a au total plus de 800 hôpitaux (spécialisés, universitaires, maternité...) il suffit de faire la soustraction pour avoir le chiffre effarant d’hôpitaux qui fonctionnent sans pharmaciens.

Comment diable en est-on arrivé là? Le tableau du conseil de l’Ordre des pharmaciens - qui, malheureusement, n’a pas été mis à jour depuis 2006 - indique un total-cette année-là- de 9300 pharmaciens dont 400 pharmaciens hospitaliers seulement. Ce qui était déjà peu. Depuis et après «la mise à jour» du ministre, quelque 321 pharmaciens auront disparu de la liste du personnel des hôpitaux. Où sont-ils passés? Certes, les cliniques privées poussent comme des champignons (environ 200 d’entre elles sont déjà en activité et des dizaines d’autres sont en voie d’achèvement. D’autres projets existent également).

Certes, les officines privées ouvrent à chaque coin de rue. Enfin on peut y ajouter le nombre croissant des laboratoires d’analyses médicales, il restera toujours difficile d’expliquer le chiffre dérisoire de 79 pharmaciens pour tous les hôpitaux d’Algérie. Difficile car la filière pharmacie existe toujours dans l’enseignement supérieur et chaque année apporte son lot de nouveaux pharmaciens. Alors? Mais avant de chercher les causes probables de cette «hémorragie», arrêtons-nous sur ce qui rend vraiment malade au sens propre du terme.

Arrêtons-nous pour nous demander: avec quel personnel fonctionnent les pharmacies d’hôpitaux qui n’ont pas la chance d’avoir au moins un pharmacien parmi les 79 existants? Avec des préposés formés sur le tas comme c’était souvent le cas à l’époque des pharmacies d’Etat? Des serveurs en somme avec tous les risques que cela comporte pour les malades. Nous vous donnons un seul exemple, nous l’avons tiré de l’ouvrage que A.Mahdjoub a consacré en 1998 au «Droit pharmaceutique algérien». Frissons garantis. L’auteur cite le cas d’un médecin qui avait prescrit du «Versapen» en oubliant de mentionner qu’il était destiné à un nourrisson. Ce qui devait arriver, arriva et le pharmacien a délivré la forme adulte. Le bébé en est mort. Cela s’est passé il y a près de 25 ans mais reste néanmoins toujours du domaine du possible.

Revenons aux causes: l’attrait du privé (officines, cliniques ou laboratoires) en est sans conteste la cause principale car on ne peut croire que les centaines et les centaines de pharmaciens manquants dans les hôpitaux se soient reconvertis en droguistes. Comme le plus haut salaire ne peut concurrencer le rêve de fortune dans les affaires, il ne reste plus qu’à revoir la carte universitaire et l’ajuster au marché du travail. Même dans ce cas, il faudra des années pour espérer combler le déficit. La seule solution durable est de trouver le moyen d’en finir avec cette fâcheuse tendance qu’ont certains de nos responsables à ne projeter que pour le temps où ils sont en poste. Là, ce n’est plus le pharmacien qu’il faut appeler à l’aide...

Zouhir MEBARKI

De l'eau dans la botte

L'Europe des Vingt-sept continue de baigner dans du lait… caillé. S'il a été d'un grand secours pour le bon fonctionnement futur des institutions européennes, le «oui» irlandais ne semble pas près de remettre définitivement l'Union sur les rails.

L'euroscepticisme de certains dirigeants est si patent que le bloc communautaire va encore tourner au ralenti. Parmi eux, le Britannique David Cameron qui se cherche toujours une crédibilité auprès des siens. En attendant de convaincre les Torries, c'est le Président tchèque, Vaclav Klaus, qui fait voir à l'Europe des vertes et des pas mûres.

A tel point que le Premier ministre suédois, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union, voit tout rouge. Alors que sa voisine polonaise n'a pas rechigné à signer le traité de Lisbonne, la République tchèque fait durer le plaisir. Soutenu ni par ses concitoyens ni par sa majorité, Vaclav Klaus a émis une nouvelle condition avant de parapher le traité simplifié.

Il veut ajouter deux petites phrases en bas de page, la charte des droits fondamentaux n'est pas si parfaite. Probablement, moins avantageuse à son goût.

Il ne pourra pas tenir longtemps, parie-t-on à Bruxelles, l'avenir de l'Europe ne tient pas au bon vouloir d'un seul homme. Surtout que le peuple tchèque a décidé démocratiquement d'épouser les thèses européennes telles qu'elles figurent sur le texte simplifié, trop libéral soit-il.

L'Union peut donc continuer de chercher la perle rare, le premier «président» européen à temps plein. Se trouvera-t-il un rival sérieux qui renversera la domination par le Britannique Tony Blair de cette course de fond ? Le bouillonnant Silvio Berlusconi aurait pu jouer les premiers rôles depuis la levée de son immunité par la Cour constitutionnelle mais Il Cavaliere est tenace.

En plus de se moquer de tout ce que peut dire le chef de l'Etat italien, il est résolu à ne pas jeter son tablier de président du Conseil.

En clair, le «justiciable dans la ville» n'envisage pas de retraite anticipée même si son emploi du temps risque de sévères chamboulements. S'il venait, bien sûr, à comparaître devant ses juges pour un tas d'affaires qui le concerne. La plus attendue, celle de l'avocat britannique David Mills auquel il aurait versé des commissions en échange de faux témoignages.

Après des scandales sexuels en cascade, les scandales financiers auront-ils raison du sulfureux Cavaliere ? A Rome, les éditorialistes n'en finissent plus de noircir les colonnes.

La botte serait en train de prendre de l'eau, la décision de la Cour constitutionnelle va devoir répondre de «ses» conséquences déstabilisantes. Des législatives anticipées à l'horizon alors que le vent continue d'être favorable aux socialistes européens ?

«Heureusement que Berlusconi est là sinon l'Italie serait aux mains de la gauche.» On aurait pu attribuer ces propos à l'un de ses fervents partisans.

Sauf qu'ils sont de Berlusconi qui aime tant parler de lui à la troisième personne. Ce, quand il ne s'amuse pas à rire du «bronzage» du couple présidentiel américain. Dans deux à trois, le temps que la machine judiciaire se remette en marche, ses adversaires politiques n'auront qu'une maxime à la bouche : «Rira bien qui rira le dernier.»

Par Anis Djaad

Le caricaturiste le Hic à La Dépêche de Kabylie : ''Ma notoriété, je la dois en premier lieu aux lecteurs''

Dans cet entretien qu’il nous a accordé, le célèbre dessinateur de presse trash et décalé, Hic revient sur son parcours, le rôle de la caricature dans la presse ainsi que son ouvrage nommé " Nage dans ta mer".

La Dépêche de Kabylie : parlez-nous de ce recueil de dessins que vous venez de réalisez ?

Le Hic : c’est un ensemble de caricatures des trois dernières années, j’ai voulu les assembler dans un livre, Ces dessins traitent des sujets divers, sociaux, politiques, économiques…etc.

C’est une chose qui me tenait à cœur et c’est en premier lieu par passion pour l’art de la caricature que j’ai voulu faire ce livre et aussi pour les amoureux du dessin de presse et tous les lecteurs qui apprécient ce que je fais.

En quelques années, vous avez réussi à vous imposer dans le monde de la caricature, comment expliquez vous cela ?

Vous savez, c’est grâce aux lecteurs que j’ai pu acquérir ma notoriété, au début je n’ai pas été destiné à faire ce métier, j’ai accompli des études universitaires dans un tout autre domaine qui n’a rien à voir avec la presse, mais ma passion pour le dessin et en particulier la caricature m’a poussé à intégrer ce milieu qui je dois l’avouer, est très passionnant et, m’a permis de m’exprimer librement en traitant des questions de la société sous un angle subtile.

Quelle place occupe la caricature dans la presse ?

Le dessin s’il est bien fait attire les lecteurs, il occupe une place très importante vu que les gens s’intéressent beaucoup, c’est le poumon même d’un journal ; ce sont des sujets réels qui préoccupent la société et nous, on ajoute un brin d’humour et d’ironie pour le rendre vivant, subtil et trash et l’important reste le dialogue et c’est différent d’un papier de presse car la caricature peut traiter un sujet en deux phrases.

Que pensez-vous de la jeune génération qui s’essaye à la caricature ?

J’avoue que j’ai été surpris par certains dessinateurs qui percent dans ce milieu, ils sont à la fois réalistes, exquis et légers dans leur manière de traiter des sujets, les dessins sont loufoques et agréables. Je pense que l’art de la caricature à de bons jours devant lui car la relève est assurée.

Même les enfants s’intéressent à ce que vous faites

En effet, comme vous l’avez constaté, il y’a des jeunes et moins jeunes qui admirent ce que je fais, ça me va droit au cœur, ça confirme ce que je vous ai dit tout à l’heure, l’art de la caricature ratisse large, il n y’a pas de tranche d’âge précise, tout le monde peut apprécier et rigoler d’un travail subtile et amusant qui traite d’un sujet qui les intéresse.

A ce qu’on constate, vous vous amusez bien…

Tout à fait, c’est quelque chose que j’aime faire, vous pouvez exprimer ce que vous ressentez ou plus intéressant ce que ressentent les lecteurs. On peut toucher les grands comme les petits, faire rire ou du moins sourire les gens avec seulement un dessin et un grain de finesse qui créeront en vous une sensation du devoir accompli.

Avez-vous été invité à de grandes manifestations réservées aux dessins de presse ?

Oui, les choses commencent à bouger, récemment j’ai été invité en France pour une exposition qui s’intitule le collectif de Plantu mais malheureusement, je n’ai pas pu m’y rendre car comme vous le savez, je suis dessinateur de presse, il y’a trop de formalités pour obtenir un visa dans les délais, la bureaucratie quoi.

Que diriez-vous aux jeunes qui s’essayent à l’art de la caricature ?

Une seule chose, qu’ils s’éclatent. C’est un monde merveilleux néanmoins, il faut y mettre du cœur pour réussir, le dessin ne suffit pas car l’essentiel reste le contenu mais s’ils jugent que c’est leur vocation, qu’ils plongent dedans sans hésiter, c’est une manière idéale pour s’exprimer en s’amusant et faire naître chez l’autre un sentiment agréable.

Interview réalisée par H. M.

Une fille agressée à l’université de Blida

On ne s’offusque décidément plus dans les administrations algériennes. Les agents de l’administration prêtent ainsi le flanc à l’islamisme sans qu’aucune autorité daigne mettre fin à ces dérapages.

Après les agents de police qui ont pris à partie une jeune femme dans le seul et unique tort est d’avoir fumé une cigarette en public, fallait-il le préciser, les citoyens assistent pantois à des agressions multiples et ce de part et d’autre.

Les attaques contre les filles en jean ou en jupe, la dénonciation des non-jeûneurs… les Algériens subissent ainsi le diktat d’une morale islamiste, par ailleurs, portée, malheureusement, par certains titres de presse.

Cette fois, c’est une jeune fille licenciée en psychologie qui a été victime d’une agression de la part d’un agent de l’administration. La jeune licenciée en question s’est présentée à l’administration universitaire de la ville des Roses (Blida), pour y déposer son dossier de candidature au concours de magistère. Elle ne s’attendait pas à une réaction violente de la part des préposés au guichet, qu’elle décrit comme "une petite fenêtre grillagée".

"Mon dossier de candidature était complet, nous a informé Mme C., hormis l’extrait d’acte de naissance qui date de l’an dernier", à propos duquel "j’ai demandé la validation du dossier puisque le lendemain serait le dernier délai des inscriptions".

Après une petite chamaillade avec la jeune fille, un barbu s’immisce dans la discussion en menaçant la demoiselle avec sa ceinture. Elle affirme que la réaction de "cet intrus" est motivée par "ma tenue vestimentaire".

Tout en précisant qu’elle ne porte pas le hidjab et refuse de le porter sous la menace, le barbu est allé jusqu’à la menacer de coups de fouet avec sa ceinture qu’il arracha illico presto, décrit encore la victime.

Et d’ajouter que le monsieur a d’abord, déchiré le dossier qu’“il jeta par terre", avant que des étudiants venus déposer leurs dossiers n’interviennent.

Cette mésaventure qu’a vécue la malheureuse candidate est une preuve supplémentaire de ces agissements islamistes. Ces agents payés rubis sur l’ongle avec l’argent du contribuable pour une prestation de service basculent dans des agissements rétrogrades qui n’honorent ni l’université algérienne ni la mémoire des centaines de milliers d’Algériens victimes du terrorisme islamiste et le combat des patriotes qui ont bravé et qui bravent toujours leur menace.

M. Mouloudj

Commune de Tizi Ouzou : Malaise dans les quartiers

Les quartiers et cités de la ville de Tizi Ouzou connaissent une effervescence particulière ces dernières semaines. La dégradation du cadre de vie et la démission manifeste des autorités en sont la cause. En tout cas, c’est ce qui court sur les langues des protestataires.

Les revendications citoyennes sont liées essentiellement à l’amélioration des conditions de vie dans les quartiers. Le malaise est partagé, mais aussi ressenti par une population livrée à elle-même. De la Nouvelle-ville, au quartier Les Tours-villas, en passant par la cité Krim Belkacem ou encore à la cité Bekkar, les doléances des citoyens sont nombreuses.

L’état des routes, la viabilisation des cités, l’assainissement, l’alimentation en eau potable, le ramassage des ordures, le renforcement du réseau électrique sont les réclamations formulées par les citoyens.

Autrement dit, l’on demande le strict minimum pour une administration qui ne manque pas de moyens mais de réalisme et de pragmatisme. Pour se faire entendre, les habitants de la ville de Tizi Ouzou n’ont qu’un seul moyen : le langage de la rue. Un moyen efficace disent-ils malgré les désagréments que l’on cause aux riverains. Ces derniers, d’ailleurs, le concèdent généralement, mais avec une pincée de colère et de désapprobation.

Les habitants des Tours-villas, un quartier où il faisait bon vivre jadis, se réjouissent, les pouvoirs publics, au lendemain d’une manifestation, ont réinvesti le terrain. « Notre action a payé, mais nous suivons de près l’avancement des travaux », dit un résident.

Le comité du quartier a demandé, lors de la réunion qui les a regroupés avec le chef de daïra, à parer à l’urgence. « Nous recevons toutes les eaux pluviales de la rue qui longe le lycée Polyvalent dans notre quartier, voire dans nos maison », s’insurge-t-on. Un ancien chantier de construction d’une canalisation est relancé.

Les trottoirs aussi. Au niveau de la cité des 204 Logements, dans le même quartier, l’état du bâtiment E est préoccupant. Le terrain sur lequel est construite la structure s’affaisse du fait des eaux qui infiltrent les fondements et les parois du bâti. 12 familles y vivent. « Nous avons demandé à l’administration d’effectuer une étude géophysique du sol pour trouver un moyen de stabiliser le mouvement du terrain, mais on attend », fulmine un membre du comité.

Par ailleurs, les habitants réclament un nouveau transformateur électrique, ainsi que la construction d’une mosquée. A l’autre bout de la ville des Genêts, les résidents de la cité Krim Belkacem ont manifesté leur colère contre le laisser-aller qui touche leur cité. Ils ont revendiqué à travers la fermeture du boulevard Krim Belkacem, le revêtement des artères, l’achèvement du programme de l’amélioration urbaine abandonné depuis l’été dernier et la réalisation du réseau d’assainissement.

Par Nordine Douici

Ministère grippé

Appliquées sans discernement, les nouvelles mesures introduites dans la loi de finances complémentaire pour 2009 et régissant les crédits documentaires (Credoc) mobilisés pour les besoins de financement des opérations d’importation risquent de produire des effets désastreux au niveau de certains secteurs sensibles. C’est le cas, entre autres, de celui de la santé qui est traité au regard du nouveau dispositif de financement des importations comme on traite un banal container de bananes importées.

Alors que traditionnellement, à cette période de l’année, le vaccin contre la grippe saisonnière est largement disponible dans les pharmacies, la campagne de vaccination de cette année qui doit débuter comme de coutume à la mi-octobre pour être clôturée à la mi-novembre est déjà sérieusement compromise pour de nombreux citoyens parmi lesquels des sujets à risque qui ont pris l’habitude de se faire régulièrement vacciner pour faire face à la grippe saisonnière et passer l’hiver sans trop de dégâts.

A quelques jours du début de la campagne, le produit est introuvable dans les officines et ne le sera sans doute pas de sitôt. Seuls les hôpitaux et les centres de soins ont été approvisionnés en quantité insuffisante. La priorité est donnée en théorie aux personnes âgées, aux malades chroniques et aux futurs hadjis. Mais on sait dans la pratique comment se gèrent chez nous les situations de pénurie.

Pour le reste, pour les citoyens soucieux de se préserver de cette grippe sournoise, une pathologie en apparence bénigne mais qui peut se révéler, outre l’inconfort qu’elle produit sur la qualité de la vie du sujet atteint, des complications parfois gravissimes, il ne reste plus que la débrouillardise.

La recommandation pressante faite par les organisations de la santé pour se faire vacciner cette année contre la grippe saisonnière pour mieux affronter le virus de la grippe A (H1N1) a dopé de manière significative la demande sociale pour le vaccin de la grippe saisonnière. Dans les lieux de travail, dans les foyers, le sujet occupe les discussions et préoccupe. Cette situation qui nous renvoie aux années sombres des pénuries où il fallait jouer de ses relations pour se débrouiller un bidon d’huile a poussé les citoyens à se lancer de façon éperdue à la recherche de ce désormais précieux vaccin.

Certains n’ont pas hésité, pour ceux qui en ont les moyens, à faire venir le vaccin de l’étranger par le canal de la valise avec tous les risques que cela pourrait induire s’agissant d’un produit sensible qui doit être conservé sous une certaine température. Le ministère de la Santé et les pouvoirs publics brillent par leur silence devant ce cas de santé publique qui risque de se poser ultérieurement.

Imaginons le coût financier que devrait supporter la Sécurité sociale pour couvrir les dépenses de maladies de toutes les personnes atteintes de la grippe saisonnière et de ses complications éventuelles, ainsi que les pertes humaines qui pourraient être enregistrées, notamment parmi les sujets vulnérables !

La grippe tue chaque année 500 000 personnes dans le monde. Un simple geste préventif, un vaccin qui ne vaut sur le marché du médicament même pas le prix d’un kilo de bananes aurait pu éviter aux responsables du pays de se lancer dans ce choix irresponsable et suicidaire. La santé du citoyen, un droit constitutionnel dites- vous ? Allons donc !

Par Omar Berbiche

Foot : une diaspora en habit de lumière

Même si les stades ont généralement mauvaise réputation, ne gâtons pas, pour une fois, le plaisir qu’ils procurent. Certes ils furent parfois des sanctuaires pour le crime politique organisé et des chapelles où se tenaient les immenses messes du fascisme ; cependant, ils demeurent, dans l’imaginaire universel, le synonyme de l’exaltation juvénile. L’espace clos où les communautés rivalisent à travers le ludisme sportif.

Leur dictature médiatique est aujourd’hui telle qu’elle en devient douce et aimable aux yeux du plus grand nombre. Et c’est notamment au roi-football qu’est due la révérence la plus bruyante. Une allégeance populaire qui n’a rien de comparable dans la mesure où elle est la seule qui soit en mesure de voler au secours d’une identité meurtrie. Pour cette raison, au moins, les Algériens, coltinant leur pays comme un fardeau, seraient les patients les mieux disposés à recevoir cette thérapie de substitution.

En attendant ce dimanche de grande communion, portant en lui un parfum de dignité retrouvée, laissons donc de côté les sujets politiques qui ne fâchent que nos piètres gouvernants. Rengainons les couteaux de la polémique habituelle juste pour faire l’éloge de cette espérance suspendue aux talents de onze jeunes hommes. Même si l’on rétorquera, à juste raison d’ailleurs, que l’on justifie courtement cette trêve de la critique du pays réel, il est toujours possible d’en convaincre les plus irascibles.

Pour cela ne suffit-il pas d’évoquer, à leur intention et avec humeur, ce petit reliquat de pathos patriotique que nous gardons tous au fond de nous-mêmes ? Savoir de temps à autre parler avec lyrisme et même emphase de la passion que nous portons pour la nation imaginée n’est-ce pas dénier à ceux qui, quotidiennement, en font commerce politique, l’exclusivité à son attachement ?

Eh ! bien oui, cette trêve du 11 octobre est arrivée à point nommé pour leur signifier qu’ils ne sont d’aucune manière à l’origine de l’engouement des foules. Bien au contraire, si les petites gens dans leur immense solitude vont suivre et applaudir ces garçons en «vert», c’est parce qu’elles ont renoncé à croire à ces porte-drapeaux usurpateurs. Leur préférant les tisserands des oriflammes des stades, elles seront seules, sans partage et sans mots d’ordre démagogiques, à défiler dans les rues après que le succès eut été paraphé à partir de Blida. Il n’y a rien qui doit étonner dans «l’ingratitude» programmée des foules. Désabusées depuis longtemps, elles savent bien que ces podiums sportifs ne doivent rien à la bonne administration du pays.

Dans cet Etat de l’approximation et des improvisations criminelles, le football national porte les mêmes stigmates que le reste. Or tout ce qui nous vaut de satisfactions dans ce domaine nous vient d’ailleurs. Une magique diaspora d’Algériens de seconde et troisième génération qu’un certain Saâdane rameuta opportunément afin d’en finir avec le cycle infernal des humiliations sportives.

Ces goldenboys, révélés en l’espace de quelques mois ont non seulement réussi à résoudre tous les problèmes sur le terrain mais également fait montre d’un tel caractère et d’un attachement surprenant au pays de leurs parents qu’il est désormais indécent de douter — comme certains ont osé le dire — de leur engagement nationaliste. Un esprit de corps avec le public qui évacue les critiques sur le sujet. Ce sera, par conséquent, grâce à eux que l’Algérie du sport va retrouver une visibilité internationale. L’Afrique du Sud est, pour ces garçons venus d’autres contrées, à une coudée.

Ce que nous avons vu d’eux depuis les trois derniers matches a fini par convaincre les plus sceptiques. Cette furie qu’ils mettent à gagner et la manière d’y parvenir est exemplaire. Parfaitement ! Ces purs produits de l’émigration ont du talent et un savoir-faire collectif qui fait déjà parler d’eux dans les mêmes termes élogieux que ceux de 1982. Désormais, il sera vain de s’appesantir sur leur trajectoire individuelle. Le peuple du football, les suivant à la loupe grâce à la télévision, s’est forgé une compétence d’analyse valant bien mieux que celle des esprits chagrins aveuglés par l’esprit de clocher jusqu’à vouloir remettre en cause le choix de certains.

Un épisode de plus dans la «culture» nationale du complot dont, cette fois, l’on aurait aimé s’en passer. Il est vrai qu’en ces temps déraisonnables, vouloir réanimer la flamme sportive dans le pays apparaît comme une provocation vis-à-vis de ceux qui n’ont rien su faire de leurs responsabilités pour développer l’éducation physique et sportive. Or ce dimanche, quelques garçons, en habits de lumière, s’efforceront de nous réconcilier avec les accents glorieux que nous avions connus il y a un quart de siècle. Ils effaceront ainsi, le temps d’un match, la morosité d’un pays dans la grisaille et ressusciteront pour notre plaisir de grands instants que l’on pensait à jamais effacés.

Dans l’après-midi de dimanche, il sera possible de renouer avec la joie et l’émotion d’être profondément de ce pays et surtout fiers de ceux qui le représentent dans ce domaine — même s’ils ne sont qu’occasionnellement parmi nous. Il suffira d’un autre succès pour se remettre à croire en des lendemains qui chantent.

Non, le football n’est pas l’opium de ce peuple, il est sa revanche sur le mépris auquel il a été réduit. Une foule qui occupe la rue après un triomphe sportif n’est dangereuse que pour ceux qui ne peuvent tirer des dividendes politiques. Une diaspora qui parvient à recoller les morceaux cassés d’une identité n’est alors la bienvenue que du bout des lèvres. D’ici à ce qu’elle soit qualifiée d’armada de «mercenaires », certains n’hésiteront pas à le faire pour cacher une insigne incompétence mise à nu par la leçon magistrale des bienfaits de la formation !

Par Boubakeur Hamidechi

Stratégie et solvabilité

L’ANP, qui a entrepris une politique de professionna-lisation et de mise à niveau de ses équipements, ces dernières années, entend avoir le meilleur dans les choix qui lui sont proposés.

Dans le cadre de sa politique de diversification, le ministère de la Défense nationale a initié un certain nombre d’actions permettant, d’abord, la modernisation des moyens logistiques de l’ANP et d’éviter ensuite de dépendre de tel ou tel fournisseur en cas de crise politique qui risque d’être utilisée, tel que cela l’a été dans les années 1990, comme outil de chantage.

Ainsi, en plus de son fournisseur traditionnel qu’est la Russie, l’Algérie négocie des contrats d’armement avec d’autres États à l’exemple de la Grande-Bretagne pour les avions de chasse et des hélicoptères et de l’Italie pour les frégates. L’ANP, qui a entrepris une politique de professionnalisation et de mise à niveau de ses équipements ces dernières années, entend avoir le meilleur dans les choix qui lui sont proposés.

Pour les partenaires étrangers qui se disputent les marchés militaires, il est clair que l’Algérie est devenue un partenaire solvable, surtout après la conclusion, en 2006, d’un mégacontrat avec Moscou de plus de 3,5 milliards de dollars, un somme qui devrait atteindre les 7 milliards de dollars avec les nouvelles commandes algériennes. Mais l’affaire des Mig-29 a quelque peu changé la donne et refroidi les intentions algériennes de compter exclusivement sur l’ancien allié soviétique.

Parallèlement au partenariat étranger, le ministère de la Défense nationale a également initié une politique de rationalisation du budget des importations en misant sur l’industrie nationale. Et ce n’est pas un hasard si la SNVI est aujourd’hui classée parmi les dix meilleures entreprises nationales. Ayant conclu d’importants contrats avec l’ANP, elle a fourni à l’armée de 1999 à 2007 quelque 105 000 véhicules.

Mais le développement de l’ANP ne s’arrête pas là. Si la base logistique de Béni-Mered est considérée comme le fleuron de l’industrie militaire algérienne, il n’en demeure pas moins qu’elle ne peut, dans l’état actuel des choses, subvenir à tous les besoins de l’armée. Cependant, l’accent est déjà mis pour en faire un axe de transfert de technologie afin que le recours à l’importation ne soit valable que pour l’acquisition de moyens de défense stratégique.

Par : Salim Tamani

Chute du niveau scolaire en Algérie

Diam’s porte le hidjab et «dévoile» l’intolérance du lobby anti-Islam

«La religion sans la conscience morale n’est qu’un culte superstitieux.»
Emmanuel Kant
Extrait de Réflexions sur l’éducation


Décidément, la France, patrie des libertés et des droits de l’homme, a vraiment peur du voile. Après la polémique lancée par les politiques sur le voile intégral, après la diffusion d’un documentaire antimusulman intitulé Le voile de la République par France 3, voici qu’une nouvelle affaire éclate dans les médias français au sujet de la chanteuse de rap Diam’s qui a décidé, de son propre gré, de porter le voile intégral.

Si certains médias n’ont pas fait écho de cette affaire purement privée, d’autres, proches du lobby antimusulman, comme BFM TV ou encore TF1, M6 et Direct 8, ont commenté avec étonnement cette conversion en montrant la photo de la rappeuse sortant de la mosquée de Gennevilliers aux bras de son mari Aziz, portant un voile noir, ne laissant apercevoir que son visage. Aziz lui aurait été présenté, il y a quelques mois, par son amie la chanteuse Vitaa. C’est la première femme du show-biz français à afficher sa religion musulmane en portant le voile islamique, ce qui risque de provoquer encore un long débat sur la question du voile.
Dans une certaine presse, la conversion de Diam’s à l’Islam est sans doute le résultat d’une lassitude des paillettes et du côté superficiel du show-biz, la rappeuse a fait le choix de se tourner vers la religion, l’Islam en l’occurrence. C’est après un long voyage en Afrique que l’artiste aurait décidé de se convertir à la religion musulmane. Mélanie Georgiades de son véritable nom, Diam’s a été révélée en 2003 par le tube DJ.

Son prochain album sortira le 16 novembre prochain, et selon son entourage et la presse française, elle ne donnera pas d’interview, ce qui risque de plomber sa carrière, de dérouter ses fans aussi. Une autre question se pose: va-t-on la lyncher médiatiquement? Les médias français pensent que oui. Contrairement aux Etats-Unis ou à la Grande-Bretagne, la France a toujours craint et redouté les Français qui se sont convertis à l’Islam.

Certains ont même quitté la France pour fuir la presse et être à l’aise dans leur vie, c’est le cas des footballeurs Franck Ribéry, Nicholas Anelka, Abidal ou encore les entraîneurs Bruno Metsu ou Philipe Troussier, qui sont installés, depuis quelques années, dans les pays du Golfe. Le lobby antimusulman en France a poussé tous ceux qui ont revendiqué leur appartenance à la religion musulmane dans le fossé.

Le premier à en faire les frais est l’ex-communiste Roger Garaudy, qui est devenu plus tard un grand spécialiste de l’Islam. Et pourtant, les Etats-Unis (qui sont connus pour être le plus important pays rassemblant les sionistes antimusulmans) sont en avance en matière de liberté de culte. Mohamed Ali, Mike Tyson, Jermaine Jackson ou encore Malcolm X, qui avaient affiché ouvertement leur appartenance à l’Islam, n’ont jamais été exclus de la société ou encore du show-biz.

Si Diam’s fera l’objet d’une campagne médiatique, cela signifierait que certains lobbys qui détiennent les médias et la politique en France n’ont rien compris à la liberté, et qu’en faisant cela, ils encouragent d’autres personnes dans le show-biz à embrasser l’Islam. Diam’s a donc décidé de changer, et c’est un nouveau style de chanson qu’elle clame dans son single Enfants du désert. Son nouvel album, SOS, sortira le mois prochain. Les profits seront reversés à des associations humanitaires. Et c’est tant mieux!

Amira SOLTANE

Des cas de dégâts gâteux...

Les accidents de la route se multiplient. Celui-ci ne ressemble pas aux... meurtriers...
Il y a comme une joie de suivre un procès autour d’un accident sans... victime. Le conducteur du bus dit n’avoir entendu qu’un bruit d’un choc.

L’adversaire lui, est plus sombre dans ses propos. «Le bus était à l’arrêt et puis pam!»
Nadia Mamèche, le juge pose la question sur le pourquoi de la collision. Le bonhomme n’en sait rien. Deux témoins ont éclairé le tribunal. Ils font dire à l’adversaire du conducteur de bus qu’il n’aurait plus de feux. C’est pourquoi, il n’a pas pu freiner. Le fautif tente de se défendre. «Souvent plusieurs freins de certains véhicules lâchent! Je roulais à soixante km/h. Je ne me suis aperçu de la catastrophe que lorsque mon véhicule a heurté le bus à l’arrêt.»

Maître Mohamed Ouadeh, le premier l’avocat du chauffeur de bus parle de miracle s’il n’ y a pas eu de décès, il requiert pour la partie civile le montant des dégâts occasionnés. Maître Fatima-Zohra Chemcham, l’avocate du prévenu, le chauffeur du bus, demande à blanchir son client qui n’y est pour rien. Maître Rachid Douida, pour le conducteur du véhicule aux freins qui ont lâché sur la chaussée glissante, plaide l’innocence de son client qui n’y était pour rien dans cet accident et qu’il a droit aux circonstances atténuantes. «Surtout qu’il a été honnête avec le tribunal en reconnaissant que les freins de sa voiture lâchent à chaque fois qu’il pleut».

Maître Mounira Harima, la sympathique avocate met sur le plateaux de la balance le fait que le conducteur du bus ait marqué l’arrêt sans l’avoir signalé à temps. «Il est vrai qu’il a mis en marche son clignotant même s’il avait compris que ce procès tenu après une opposition, allait enfin éclairer le tribunal qui n’avait entendu qu’une partie lors des premiers débats où il est nettement apparu que de gros dégâts matériels étaient nés à la suite d’une collision (arrière/avant) d’un véhicule de tourisme qui était entré de plein fouet à l’arrière d’un bus dont le chauffeur a subi un certain traumatisme mental, car le choc avait été si brutal qu’il avait cru que son véhicule avait écrasé un enfant qui voulait passer avant le bus, en quelque sorte, défier le métal», balance-t-elle, sûre d’elle.

Le juge qui a bien suivi les débats n’aura aucun effort à faire, sinon que d’appliquer la loi.
Des amendes pour toutes les parties et heureusement que le sang n’a pas coulé, ni des funérailles organisées.

Il y en a tellement ces temps-ci que l’on avait éprouvé un soulagement en suivant ce procès que la représentante du ministère public, la charmante Djamila Benkhettou n’avait pas voulu houleux probablement que tout ce beau monde s’était rassemblé à la barre en ne faisant pas une tête d’enterrement, encore moins, celle de spectateurs d’un numéro de cirque diffusé sur... Canal Algérie.

Abdellatif TOUALBIA

Les rabat-joie

L'équipe nationale de football a toutes les chances d'aller en coupe du monde après vingt-deux ans de panne sèche. Comme pour conjurer le sort, ce qui aurait pu être «la» polémique est relégué au rang de sujet qui fâche qu'on évoque du bout des lèvres, dans les cercles d'amis et les chuchotements de chaumières.

Tant mieux. La sélection n'a sûrement pas besoin de ça en ce moment et n'en aura sans doute jamais besoin. Au fait, de quoi s'agit-il ? Eh bien, voilà, de sa composante qui, sous prétexte qu'elle est majoritairement issue d'un autre pays où les joueurs sont nés et formés, devrait tempérer l'ardeur jubilatoire des algériens qui n'auraient de fait aucune fierté à tirer de cette performance.

Comme tous les rabat-joie professionnels qui se respectent, ces voix faussement pudiques n'ont pas emprunté les oripeaux de vierges effarouchées.

Elles ont préféré les sentiers du cynisme : ce ne serait donc pas le statut binational de nos footballeurs qui les dérange tant, mais plutôt que le fait révèlerait la faillite du sport algérien tellement incapable de «former» des joueurs susceptibles de nous valoir quelques satisfactions qu'on a été obligé d'en chercher ailleurs.

En dehors de l'affront – discret – fait à ces jeunes et à leurs parents en doutant des motivations de leur choix, il faudra bien qu'on réponde à quelques questions d'ordre «technique». Combien de pays africains ont «formé» combien de joueurs qui leur permettent d'aller en coupe du monde ?

Qu'on ne nous sorte pas encore le Mali, la côte d'Ivoire et le Cameroun. Les grandes stars de ces pays sont soit issues de l'immigration ou pris au berceau au prix d'une bouchée de pain pour être formées, puis employées et vendues par les clubs européens.

Jusqu'à ce que les clubs africains puissent mettre autant d'argent dans le foot que le Real de Madrid ou l'Inter de Milan, les sélections africaines continueront à puiser en Europe les joueurs qui leur permettront de participer aux grandes compétitions.

Il reste l'exception égyptienne, et encore… Qu'est-ce qui serait plus honorable entre faire jouer des footballeurs venus d'ailleurs et faire de sa sélection nationale la chasse gardée de deux clubs sous perpétuelle perfusion de la manne de l'instrumentalisation politique ?

Jusqu'à preuve du contraire, ce pays n'est pas un exemple de réussite en coupe du monde où il n'a été qu'une seule fois dans sa version moderne ? Qu'on ne nous resserve surtout pas la chanson de Belloumi formé à Mascara, Merzekane à Hussein Dey et Assad à Kouba.

C'était une génération de surdoués dont les clubs ont multiplié par mille le budget depuis sans nous en sortir même pas un ersatz. Si l'Algérie doit former des footballeurs de haut niveau, elle doit y mettre les moyens qui se rapprochent au moins de celui des grandes nations.

En attendant, rien ne nous empêche de savourer une qualification en coupe du monde, pas encore acquise, mais toute proche.

Slimane Laouari

La chanteuse Diam’s met le voile

La chanteuse Diam’s, connue surtout pour sa verve et son côté déclaré et iconoclaste, surprend tout son monde en opérant un changement radical dans sa vie. Il y a deux mois, elle a épousé dans la stricte intimité un certain Aziz qu’elle avait rencontré par l’intermédiaire de son amie Vitaa, avec qui elle a chanté le célèbre titre Confessions nocturnes.

Connue aussi pour ses tenues excentriques, cette chanteuse apparaît dans Paris Match, qui a révélé l’information, en hidjab sombre et lunettes noires. Elle fait sa prière à la mosquée de Gennevilliers en France, connue pour son islam tolérant.

L’artiste, qui est une icône connue aussi pour ses textes violents, suscite néanmoins beaucoup d’interrogations avec cette conversion surprise. Cependant, elle refuse de s’expliquer.

Par : Rubrique Radar

L’essentiel ou le superflu ?

Le président de la République observe un parfait silence devant tout ce qui a caractérisé les rentrées scolaire, sociale… Ces rentrées ont été marquées par des grèves, des manifestations, des procès de grands scandales financiers liés à la corruption, au thon dont la genèse remonte bien avant la nomination de l’actuel responsable du secteur de la pêche.

La rentrée a été aussi marquée par des dysfonctionnements sérieux, vérifiés, à cause de l’instauration d’un week-end parfaitement à cheval entre deux visions du monde, du siècle, deux mondes inégalement répartis entre le rationnel, les intérêts stratégiques du pays qui, bon gré mal gré, doit s’adapter à des superstructures auxquelles il demande d’adhérer, et des slogans creux, religieux, très loin de la société réelle et de la marche du monde.

Le vendredi est devenu saint, comme dans une autre religion. Toutes les spéculations possibles et imaginables remplissent chaque jour la presse privée, autour des intentions prêtées à M. Bouteflika. Tous les plans tirés sur la comète concernent un éventuel remaniement ministériel, des nominations de walis, de chefs de daïra, etc. La liste des intentions prêtées à M. Bouteflika est interminable.

Elle concernerait tous, tout sans aller au fond des choses un seul instant. Il y a un système qui a atteint toutes ses limites, et les changements d’individus, quelles que soient leurs qualités ne sont opératoires que si des directions inédites sont introduites avec des contrôles stricts sur l’utilisation des moyens de l’Etat, des sanctions réellement sévères contre la corruption au sommet et d’autres positives pour ceux qui allient compétence, rapport qualité–prix, respect des délais, etc. Les engagements pris par
M. Bouteflika avant le début de son troisième mandat pour la réduction du chômage, la création de millions d’emplois et de logements peuvent être tenus jusqu’au bout. Cependant, il y a des conditions que ceux qui gèrent directement ces dossiers doivent assumer. La transparence pour chaque dinar dépensé, l’affichage en temps des vrais chiffres du chômage, des logements livrés ainsi que la productivité de chaque emploi nouveau doivent être des règles respectées par tous. Les décisions prises pour remettre debout la SNVI est à saluer, malgré les chantres de l’ultra-libéralisme.

Ces derniers ont gardé le silence lorsque des dirigeants de grands pays, à commencer par les Etats-Unis, ont sauvé des banques… privées, évitant ainsi l’effondrement de l’ensemble du système bancaire mondial. Bien entendu, une mondialisation dont la réforme et la gestion sont désormais confiées au seul G 20, en excluant tous «les damnés de la terre», va imposer encore plus de concurrence, plus de dynamisme dans les pays développés qui ne feront aucun cadeau à tous les autres. Avec la disparition à terme des hydrocarbures fossiles ou la chute, toujours possible, de leur prix, l’Algérie a de gros défis avec d’énormes enjeux.

Les combats secondaires, les petites querelles de clocher, les discours à l’emporte-pièce et des incompétences crasses ne sont pas du tout utiles au pays. Là où on attend l’avis du ministère de la Santé sur l’opportunité d’aller ou non à La Mecque à cause de la grippe N1H1, ce sont les affaires religieuses, qui ne sont pas habilitées en matière de santé, qui annoncent que l’Algérie ne suivra pas la Tunisie.

Or, il ne s’agit pas de suivre, mais de considérer ce qui est un vrai danger de santé publique et d’anticiper au lieu de faire de la surenchère dans la religiosité. Qui sera responsable si seulement 100 personnes reviennent contaminées pour générer une pandémie ? Le montage de véhicules en Algérie, les systèmes éducatif, de santé et bancaire, la lecture publique, une offre sérieuse et diversifiée de télévisions (privées et publiques), un pluralisme syndical, la mixité comme liant social, ce sont là quelques problématiques lourdes qui peuvent menacer l’avenir si elles ne sont pas réglées rapidement. Il y a l’essentiel et le superflu.

Par Abdou B.

Vengeance mesquine

Deux femmes sahraouies ont été brutalisées, déshabillées et photographiées à poil dans la rue parce qu'elles avaient rendu visite à cinq compatriotes militants des droits de l'homme, refoulés par les autorités coloniales marocaines lundi dernier de Bir Kanduz, à la frontière mauritano-sahraouie, alors qu'ils comptaient se rendre en Mauritanie et qu'ils étaient en possession de leurs documents de voyage.

Brutaliser la femme sahraouie dans les territoires occupés du Sahara occidental est un geste qui tend à se banaliser, comme le prouve le double assassinat sauvage commis récemment sur une autochtone et sa fille. Sans mobile apparent ! Comme si brutaliser la femme était inclus dans les protocoles de la noblesse chevaleresque marocaine. Quelle différence entre le statut de la femme dans les territoires occupés et celui dont elle jouit dans les camps de refugiés de la Hamada de Tindouf ?

Et que ressentent les Souilem et autres Khalihelhoum lorsqu'ils apprennent qu'un occupant marocain tout ce qu'il y a de "haggar" a brutalisé, déshabillé dans la rue et photographié une sahraouie sur le sol sahraoui ? S'ils ne ressentent rien face à cette humiliation des plus raffinées c'est qu'ils méritent amplement le grade de "sous-hommes" donné par Georges Frèche aux harkis, leurs équivalents d'Algérie.

En réalité, l'odieuse attitude des forces marocaines venait couronner la vague de répression qui touche les territoires occupés depuis l'arrestation d'Ali Salem Tamek et de six autres activistes sahraouis des droits de l'homme, dans la journée de jeudi dernier à leur descente d'avion à l'aéroport de Casablanca. Tamek et ses compagnons revenaient d'un voyage qui les avait conduits aux camps de refugiés de Tindouf et dans les territoires occupés, avant de se rendre à une rencontre à Alger pour y témoigner des petites misères que vivent au quotidien les Sahraouis sous occupation.

Des vérités que le Maroc ne veut pas entendre dire. Et puis, que peut dire Tamek de plus que Lemrabet n'a dit. Au point qu'on se demande qui a vraiment dénudé l'autre dans l'affaire ? Ne sont-ce pas les Tamek et les femmes brutalisées qui déshabillent le trône devant tout le monde ?

Par Mohamed Zaâf

Rompre la spirale

Il y a comme un appel au nihilisme qui rejaillit chez les tenants de la bien-pensance à chaque fois qu’éclate une affaire de corruption, où l’on voit ces experts en sinistrose qui s’évertuent à ne voir que le mal au moment où redoublent les initiatives pour le combattre. Il en est ainsi de la lutte contre la corruption.

Depuis des années, avec des moments forts comme c’est le cas actuellement, l’Etat prend ses responsabilités en pourchassant le duo malfaisant constitué par le corrompu et le corrupteur.

Les enquêtes sont particulièrement longues, parce qu’il s’agit de remonter les filières, afin de ne pas s’arrêter aux fusibles jusqu’à arriver à démanteler le réseau avec tout ce qu’il contient de menu fretin et de «gros» commanditaires.

Dans ces moments, au lieu d’applaudir à l’efficacité d’un Etat qui balaye devant sa propre porte, ces relais du «tout va mal» ne trouvent rien de mieux que d’exprimer leur «désaveu» et de lancer des cris d’orfraie sur cet Etat corrompu, de «bas en haut».

On ne se dit pas, par une réaction élémentaire, normale et saine, que ce pouvoir est en train de nettoyer ses institutions de ses brebis galeuses, en les déférant devant la justice, afin que le coupable soit condamné et l’innocent soit lavé de toute suspicion, et qu’ainsi il s’enlève une épine qui éclabousse et son fonctionnement et sa crédibilité, sur la plan national et mondial.

Non, on fait comme si on avait affaire à un Etat masochiste, qui protège les mafieux derrière une barricade d’impunité et de statut au-dessus des lois. En poussant cette logique au bout du paradoxe, on appellerait cet Etat à ne plus poursuivre les corrompus tapis en son sein et à ne plus médiatiser ce genre d’affaires.

En d’autres termes, adopter l’attitude des trois magots, rien vu rien entendu, pour ne pas éclabousser son image de marque. Par conséquent, laisser les corrompus et les corrupteurs s’en donner à cœur joie, en silence.

N. S.

Nobel ou vote sanction ?

Si le mérite d’Obama, en tant que succsesseur d’un Bush honni par les trois quarts de l’humanité, n’est pas à démentir, il n’en reste pas moins que l’attribution du prix Nobel à un président fraîchement élu, et qui n’a pas encore eu le temps de prouver sa capacité à tenir toutes ses promesses, a de quoi étonner. Le choix des candidats à ce prix prestigieux semble obéir à de nouvelles règles, depuis quelques années.

Il est même à se demander si celles-ci n’obéissent pas à une sorte de gentlemen’s agreement entre l’institution en charge de délivrer ce prix centenaire, et certaines officines politiques mondiales puissantes, qui veulent se servir de cette distinction comme atout dans un jeu aux contours ambigus.

Une hypothèse d’autant plus plausible que le Nobel de littérature a été octroyé à une écrivaine allemande, Herta Müller, dont les œuvres ne semblent pas faire l’unanimité, tant peu de gens de lettres misaient sur elle.

Le choix d’Obama répond, en tout cas, à plusieurs objectifs, même s’il apparaît clairement qu’il est le résultat d’un travail de coulisses de longue haleine, tant les candidats à ce prix sont légion. Les Suédois ont voulu marquer leur soutien au président d’un pays dont la politique internationale a conduit le monde vers un désastre annoncé.

La preuve est venue de Peshawar où une bombe a fait des dizaines de victimes civiles le jour même de l’attribution du prix de la paix. Obama incarne cette Amérique qui demande pardon à Martin Luther King et troque l’uniforme du gendarme international contre la participation active dans un effort de sauvetage de la planète, basé sur l’égalité des droits et des devoirs face aux nouveaux défis.

10-10-2009
H. M.