L’avocat appelle la société civile à se mobiliser derrière Louisa Ighilahriz qui ne « réclame qu’une seule chose : la justice ». « Sans la mobilisation des militants des droits de l’homme et des ONG, la plainte de Madame Louisa Ighilahriz sera enterrée au « bureau spécial » du ministère de la Justice, comme d’autres plaintes déposées par des citoyens contre des responsables ». « À l’ère des "réformes", le pouvoir est incapable de faire respecter un principe de base, qui est l’égalité de tous devant la justice », a‑t‑il ajouté.
Sortie de l’anonymat à la faveur d’un témoignage au journal français Le Monde au début des années 2000, dans lequel elle a fait éclater le scandale des tortures des officiers français au cours de la bataille d’Alger, Mme Ighilahriz, grièvement blessée au maquis, arrêtée, torturée pendant 75 jours par l’armée française et emprisonnée à Barberousse, El Harrach et en France, avant d’être libérée en 1962, a attaqué en diffamation, le 30 mai 2011, l’ancien chef de la zone autonome d’Alger après des propos parus dans la presse. « Ne croyez pas toutes celles qui versent des larmes, il y a des femmes qui prétendent avoir pris part à la guerre mais ce sont des menteuses qui excellent dans l’art de faire de la comédie. Je veux précisément parler de Louisette Ighilahriz qui dit avoir été torturée, je vous confirme qu’elle n’a aucun rapport avec la guerre de libération », avait‑il déclaré lors d’une conférence, selon des propos rapportés par la presse. Mais après la polémique qui a suivi cette sortie, Yacef Saadi s’est rétracté, sans pour autant renier totalement ses propos. « Ce que j'ai dit lui a peut‑être fait mal. Mais il faut savoir que j'étais chef de la zone autonome d'Alger. Notre organisation était bâtie sur un système cloisonné. Il est possible qu'elle ait travaillé avec X ou Y, mais pas avec moi. On ne m'a jamais signalé cette femme », avait‑il dit.