dimanche 9 octobre 2011

Dorénaprésent, le gouvernement se réunira tous les 1ers samedis du mois !

Football. Equipe nationale. Enfin une bonne nouvelle.

Belhadj incertain !

- Arrête de me donner des leçons ! Et occupe-toi de ton propre secteur ! Toi, tu n’as jamais maîtrisé le moindre dossier.
- Ne m’adresse plus la parole ! D’accord ? D’abord, je ne te connais même pas et tu ne me connais pas non plus ! »
Non ! Cet échange musclé n’a pas lieu dans un bar bondé d’alcoolos aux foies ravagés. Non ! Cette bagarre n’est pas le résultat de la prolifération des débits de boissons. Cet échange d’une rare violence aurait opposé, selon le Soir d’Algérie, deux ministres, Amar Tou des Transports et Abdelhamid Temmar de la Prospective et des Statistiques, en pleine séance de travail du gouvernement, sous l’œil du professeur H’mimed, spécialiste mondialement reconnu des maladies du foie et de la cirrhose.

Comme première réaction, je dois bien l’avouer, j’ai vite caché l’exemplaire du Soir que j’avais acheté le matin. Forcément, avec une fille de 8 ans à la maison, un samedi, jour sans école, il y avait une forte probabilité que ma gamine tombe sur cet article et qu’elle ne supporte pas ce déchaînement d’insultes grossières. Deuxième réaction. J’ai appelé mon journal en les implorant, à l’avenir, de prévenir les lectrices et lecteurs lorsque des segments d’infos aussi brutaux sont publiés en Une et dans les pages intérieures.

On peut imaginer un système de pastilles avec des notifications d’âge précises sur les publics autorisés ou non à lire ces articles plutôt salés et corsés. A l’image de ce que font les télévisions. Ma direction m’a tout de même fait remarquer, à juste titre, qu’elle avait pris soin de ne publier les détails de cette bagarre entre Tou et Temmar qu’un samedi.

Et pas n’importe quel samedi. Le premier samedi du mois, une date communément admise comme idéale pour ce genre de diffusions hard. Un bon point donc pour le Soir d’Algérie qui a pris en compte la sensibilité des jeunes lecteurs. Mais est-ce suffisant ? J’en doute. Car au sein même du gouvernement, d’autres mesures urgentes doivent être prises.

Certes, il n’y a pas d’enfants dans l’équipe d’Ouyahia, mais il y a des femmes ! Peut-on alors décemment risquer de les voir entendre une autre fois, lors d’une prochaine réunion, un échange de ce niveau de violence bestiale entre deux de leurs collègues hommes ? Je ne pense pas ! Que faut-il faire alors ? Réduire, voire supprimer carrément le quota de femmes ministres dans le gouvernement.

Le moment, la conjoncture et le climat actuel s’y prêtent à merveille. Personne ne criera à la discrimination, surtout pas l’Empastillé ! Mais protéger les femmes ministres seules, là aussi, est-ce suffisant ? Pas sûr ! Car même lorsqu’on est ministre homme, entendre deux collègues du même sexe s’étriper en termes aussi «caniveau », ça peut vous choquer.

On n’en est pas moins sensible lorsqu’on est ministre homme, n’est-ce pas ? Deux options s’offrent alors aux rares âmes sensibles encore présentes dans le cabinet Ouyahia. Démissionner, faire valoir ses droits à la retraite et redécouvrir l’œuvre intégrale du groupe Abba. Ou alors bosser comme videur dans un bar. Certes, on y parle grivois, on y hausse le ton, mais pas autant que dans l’actuel gouvernement. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue, hachakoum !

Par Hakim Laâlam

Palestine et Syrie : l’émotion sélective de l’Occident

Le régime syrien dégagera. Malgré le veto de la Chine et de la Russie et le soutien tacite des États arabes et des pays émergents. Même Medvedev semble en être convaincu : il vient de demander aux maîtres de Damas de partir “s’ils ne peuvent pas réaliser des réformes”.

Entre-temps, l’Europe et les États-Unis auront tenté de faire condamner Bachar El-Assad par le conseil de sécurité de l’ONU. La Chine et la Russie s’y sont opposées. Et l’Occident s’en est ému. “Triste jour pour le peuple syrien et pour le Conseil de sécurité”, a déclaré Juppé, après ce vote contrarié.

De son côté, Susan Rice s’emportait : “les États-Unis sont furieux du fait que ce Conseil ait complètement échoué.”

Voici la manière dont l’ambassadrice américaine à l’ONU justifiait le veto américain contre un projet de résolution condamnant la colonisation des territoires palestiniens par Israël, déposé en début 2011 : “Le projet de résolution s’il avait été adopté aurait pu encourager les parties à demeurer en dehors des négociations.”

Le même argument sera repris, il y a quelques semaines, contre la demande de reconnaissance de l’État de Palestine : du point de vue américain, qui se confond avec la volonté d’Israël, les Palestiniens sont voués à vivre de négociations pendant que leurs territoires sont graduellement et indéfiniment annexés.

Depuis 1967, les États-Unis ont usé une quarantaine de fois de leur veto pour mettre Israël hors de portée des mécanismes de règlement onusiens des conflits et de la justice internationale. Devant la persévérance de Mahmoud Abbas, les Américains ne se sont pas gênés de le menacer de suspendre leur aide à un peuple déjà affamé par l’expropriation, les blocus de Gaza et l’arbitraire israélien aux frontières de la Cisjordanie. Ils viennent de récidiver, après le vote de la commission exécutive de l’Unesco pour l’adhésion de la Palestine, brandissant cette fois-ci la menace de suspendre la contribution américaine au budget de l’Unesco.

L’état du Moyen-Orient est d’abord le produit du veto américain, régulièrement agréé par les positions britannique et française, européennes. De leur côté, les Chinois et les Russes, après l’URSS, tentent de sauver leurs intérêts dans la région qui déclinent avec le déclin du “front du refus”. En s’opposant, parfois, à un projet de résolution qui viendrait à condamner un de leurs alliés.

Combien de “tristes jours pour le peuple palestinien” pour “un triste jour pour le peuple syrien” ? “Les droits de l’Homme” ne s’imposeraient-ils que là où leur empire n’indispose point Israël ?

La gouvernance mondiale, synthèse de rapports de forces, est ainsi faite que Syriens et Palestiniens ne sont qu’éléments de géostratégie. C’est ce qui fait que les syriens paieront plus cher le “dégagement” de leur dictateur et c’est ce qui fait que les Palestiniens paieront encore plus cher l’accès à leur État.

Pourquoi l’Occident “démocratique” verse-t-il donc des larmes de crocodile sur les souffrances, qui devront se prolonger, du peuple syrien alors qu’il s’emploie à prolonger le martyre prolongé des Palestiniens auxquels ils ont ôté jusqu’au droit à une existence nationale ?

Par : Hammouche Mustapha

La bio-Algérie

Ils sont venus, ils sont tous là. Ou presque. Une brochette de ministres, invisibles le reste du temps, se sont rendus à Djenane El Mithak, El Biar, Alger, sur convocation. Pourquoi ? Parce que l’Algérie a signé un accord sur la biotechnologie avec les USA. Oui, mais pourquoi cet accord est-il plus important que les autres et pourquoi les ministres ont tous rejoint le lieu, oubliant leurs propres secteurs et calendriers d’échecs ?

Parce que d’abord, l’Amérique est puissance parmi les puissances pour ceux qui n’obéissent qu’à la puissance. Ensuite, parce que l’alliance entre la biologie et la technologie est d’une importance fondamentale. Oui, mais qu’est-ce que la biotechnologie ? Une science qui utilise la biologie pour le confort de l’être humain ; avec un vieillard de 75 ans allié à une bactérie éternelle, on peut fabriquer un aspirateur ou un sèche-cheveux.

La biologie est la science de la vie, la technologie libère l’être humain de la nature et la biotechnologie, qui explique qu’il y a une vie après la biologie, envisage un futur sans ressources naturelles pour un avenir qui devra se faire avec ce qu’il y a de vivant sous la main. Qu’est-ce qui intéresse alors les ministres algériens, installés dans l’artifice, ni technologiques ni naturels ? Lors de cette rencontre, le ministre des Affaires étrangères a évoqué ses 60 ans en ayant de la retenue à se projeter dans le futur ; le ministre de la Santé, provocation ou maladresse, lui a répondu : «Ne parlez pas d’âge, nous sommes tous très jeunes et avons l’avenir devant nous.»

Djamel Ould Abbès a 77 ans dans une Algérie malade. Que peut représenter l’avenir ou celui de tous les ministres présents dont les enfants sont à l’étranger ? Rien, à part un nouveau marché fait d’hommes et de technique. L’armée ? Non, la biotechnologie. Demain des Algériennes en batterie, esclaves qui pondent des œufs pour l’exportation ?

Chawki Amari

La chasse est ouverte

L’agitation politique bat son plein, à mesure que s’approche l’échéance des élections législatives du printemps prochain. Hasard du calendrier, cette agitation intervient au moment où le parlement devait entériner les réformes politiques promises par le président Bouteflika.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce sont les alliés du président Bouteflika, le FLN notamment, qui se sont attaqués aux réformes, voulant les vider de leur sens. Même si Belkhadem a tenté, hier, de nuancer ses propos, en affirmant que les nouveaux partis, en attente d’agrément, seront de la partie, il n’en demeure pas moins que le patron du FLN a franchi le pas fatal. Embourbé dans une crise récurrente avec le courant des “redresseurs”, confronté depuis peu au président de la chambre basse du parlement, Belkhadem devrait s’attirer les foudres du président Bouteflika, lui qui a osé remettre en cause les réformes du président. Évidemment, Belkhadem se projette déjà dans les futures présidentielles. Mais d’autres, avant lui, avaient payé cher leur “trahison” et leur folle ambition de vendre la peau de l’ours avant de l’abattre.

Il va sans dire que les réformes, toujours en débat au Parlement, sont reléguées au second plan, otages des calculs politiciens des partis de l’alliance présidentielle. Ces derniers veulent, à tout prix, préserver leurs acquis, du moins, ne pas faire les frais des réformes.

L’arrivée sur la scène politique nationale de nouveaux partis, dirigés par des cadres rodés en matière d’activité partisane, promet d’animer davantage le débat politique. Mais la question qui reste posée concerne la place de ces partis dans l’échiquier politique. Seront-ils la nouvelle vitrine politique de l’Algérie, printemps arabe oblige ? Ou seront-ils, tout bonnement, de simples partis lilliputiens comme en compte la scène politique par dizaines ?

Il est à espérer que le débat politique qui commence soit porteur d’idées novatrices et de projets à même de redonner espoir à l’électeur algérien.

Par : Bensouiah Azzeddine

Jeanette Bougrab à Alger

Nadir Moknache revient à son «harem» au Maroc

Après deux ans de stand-by et de réflexion, le réalisateur algérien Nadir Moknache reprend sa caméra et entame, depuis le 4 octobre, le tournage de son quatrième long métrage, «Goodbye Morocco» à Tanger au Maroc. Il revient ainsi sur la terre qui a donné naissance à son premier film «Le Harem de Mme Osmane» et qui contribua à propulser sa carrière cinématographique en Europe et surtout dans le Maghreb. Ce film suit un couple d'amants composé d'une Marocaine (Lubna Azabal) et d'un Franco-Serbe (Rasha Bukvic), travaillant à la construction d'une villa de luxe à Tanger. Alors que des tombes chrétiennes du IIIe siècle sont découvertes lors des travaux de terrassement, l'un des ouvriers du chantier disparaît mystérieusement. Le tournage durera sept semaines et passera par Lyon et Casablanca.

«Goodbye Morocco» a obtenu l'avance sur recettes, il est soutenu par le Programme MEDIA, Rhône-Alpes Cinéma, Cinémage, Cofinova, la Procirep et Films du Losange. Produit par Blue Monday (France), et coproduit par France 2 Cinéma et Need Productions (Belgique). Il devrait arriver dans les salles françaises fin 2012. Ainsi, après le semi-échec de son dernier film «Délice Paloma» en 2007, le réalisateur a décidé de prendre du recul et de réfléchir à une nouvelle production en décalage avec l'Algérie.

Lors d'un entretien dans El Khabar, il avait déjà annoncé la couleur en déclarant que son prochain film ne se fera pas en Algérie et que Biyouna ne figurera pas dans le casting. Cette dernière a bien compris le message puisqu'elle a entamé une nouvelle carrière avec Aïcha et la réalisatrice Yamina Benguigui. Le réalisateur reprend en revanche Loubna Azabal, la comédienne belge d'origine marocaine, qui a été la vedette sulfureuse dans «Viva l'Algérie» et qui explosera sur les écrans internationaux avec le film canadien «Incendies» en 2010. Comme pour le film «Viva l'Algérie», Nadir Moknache adore mettre le nom du pays dans le titre du film comme pour indiquer sa nationalité. Mais Nadir Moknache ne dresse pas comme dans le film algérien un constat sur la société algérienne, mais expose les richesses intérieures et extérieures du Maroc.

Le Maroc est même jalousé par Israël, puisque l'Etat hébreu n'admet pas que des films israéliens soient tournés à Ouarzazate. Les autorités israéliennes ont même annoncé, début septembre, l'adoption de mesures incitatives afin de favoriser la multiplication des tournages dans le pays. Yoram Honig, réalisateur et directeur du Fonds du film de Jérusalem, trouve «absurde» que les films se déroulant à Jérusalem soient filmés à Malte, au Maroc et en Grèce. Actuellement, moins de 10 films étrangers (dont la plupart sont européens) sont tournés chaque année en Israël, alors que dans le même temps, le Maroc accueille entre 20 et 30 tournages, y comprend des productions impliquant des réalisateurs algériens comme Nadir Moknache.

Par

LA SECRÉTAIRE D'ÉTAT FRANÇAISE À LA JEUNESSE : Jeannette Bougrab aujourd'hui à Alger

Ce déplacement vise essentiellement à explorer de nouvelles modalités de coopération.

Dans un entretien réalisé par Tout Sur l'Algérie, Jeannette Bougrab, secrétaire d'État française à la Jeunesse, qui effectue à partir d'aujourd'hui une visite de travail de deux jours en Algérie, revient sur les relations, parfois tumultueuses, entre l'Algérie et la France.


Bougrab, qui devra rencontrer plusieurs ministres algériens, à savoir El Hachemi Djiar, Mohamed Benmeradi, Tayeb Louh et Halim Benattalah, souligne le caractère symbolique de sa seconde visite en Algérie, la première ayant été effectuée avec Jacques Chirac en 2004.


Bougrab se réjouit de ce voyage et a déclaré: «Mon rêve est aujourd'hui exaucé. Je suis convaincue pour ma part que l'Algérie est suffisamment forte pour se réconcilier avec tous ses enfants quelle que soit leur histoire...» Répondant à TSA, qui voulait savoir pourquoi les jeunes Algériens n'obtiennent pas facilement des visas pour la France, la diplomate a indiqué que «la France délivre chaque année près de 140.000 visas. Le taux de refus est en forte baisse. L'Algérie bénéficie en outre d'un régime favorable par rapport aux autres États, issu d'une convention bilatérale de 1968, nous devons travailler ensemble pour améliorer les conditions d'accès au visa.»


Expliquant l'objet de sa visite en Algérie, qu'elle effectue à l'invitation de son homologue algérien Hachemi Djiar, la Secrétaire d'Etat a mis en avant la «forte attente de la jeunesse française à l'égard de l'Algérie, et réciproquement». La jeunesse doit être au coeur de nos relations bilatérales, de ce partenariat d'exception. (...) Je vais évoquer notre système de volontariat en France...et «Je serais très heureuse qu'un dispositif de ce type puisse bénéficier à de jeunes Algériennes et Algériens.»


A la question de connaître le but précis de ce déplacement, elle dira que sa visite «vise essentiellement à explorer de nouvelles modalités de coopération. J'aurai de plus le privilège de rencontrer le ministre de l'Industrie et des PME, M. Benmeradi et je rencontrerai de jeunes entrepreneurs». Elle soulignera en outre: «La question de l'emploi, de l'autonomie pour les jeunes est un enjeu fondamental pour nos deux pays.»


A l'approche de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance en 2012, êtes-vous favorable à des excuses ou une repentance de la part de la France comme le demandent les Algériens? s'est enquis TSA. Lui répondant, Bougrab émet le triptyque de «Courage» pour surmonter les nombreux obstacles liés à des malentendus, «Égalité» dans nos relations marquées trop longtemps par l'inégalité et le «Respect mutuel» dans les échanges.


Quel message souhaite-elle transmettre aux jeunes Algériens à la lumière du printemps arabe? Elle a tenu à louer le riche «potentiel de développement de l'Algérie... Sa jeunesse est son joyau, 70% de la population algérienne a moins de 30 ans. Alors ayez confiance en l'avenir, croyez en vous», a-t-elle insisté.


Quant à la jeunesse arabe, elle a souligné qu'elle a «défié toutes les diplomaties» Parlant de sa nomination au poste de ministre de la Jeunesse en France, elle a écarté son caractère «symbolique mais d'une volonté et d'une réalité de la vie politique française...» Enchaînant avec la situation des jeunes issus de l'immigration en France, qui sont nombreux à souffrir de la discrimination, notamment à l'emploi, elle a regretté que «la question de la discrimination, hélas, demeure. Mais il faut voir qu'elle est liée aux conditions sociales, au sexe, aux territoires...»

Une tripartite à réinventer

Les patrons algériens son terribles. Pendant des années, ils sont partis siéger dans des tripartites dont ils n'attendaient pourtant rien d'autre en dehors du rôle pour lequel elles ont été instituées : entériner des décisions politiques de façon à faire croire qu'elles sont l'émanation d'un dialogue social.

Très pratique, cette façon de concevoir la concertation socioéconomique : on décide, puis on «négocie». Socioéconomique. Si la deuxième partie de ce mot composé fait souvent de la figuration, c'est qu'elle a toujours préfiguré le rôle des patrons précisément dans ces rendez-vous qui, décidément, n'épatent pas grand monde.

Et pour cause, ceux qu'ils sont censés tenir en haleine dorment déjà sur leurs deux oreilles, bien avant la tenue et le terme des travaux puisqu'ils savent déjà tout ce qui va en sortir.

Et pas en le devinant ! Pendant longtemps, ils ont accepté d'aller à des «dialogues» où il n'est jamais question de développement, jamais question d'économie, jamais question d'entreprise, jamais de productivité : des paramètres dont l'omniprésence aurait pourtant dû être naturelle à chaque fois qu'il est question de «salaires».

On aurait pu simplifier les choses en constatant par exemple qu'on ne saurait, tout aussi «naturellement», s'encombrer du souci de productivité quand on n'a pas la réputation d'être préoccupé par la… production.

On fera alors semblant de parler des salaires, puisque de toute façon, il ne s'agit que de relever le SNMG, chose faite, ce qui ne gâte rien, à un tout autre niveau de responsabilité… politique.

Et pourquoi le patronat aurait alors le souci de représentation et de représentativité… syndicale de ceux qui viennent parler au nom du monde du travail comme le fait aujourd'hui M. Hamiani qui dit maintenant «oui aux syndicats autonomes» tout en appréhendant «la surenchère trotskyste»?

On peut bien évidemment comprendre le souci du patron des patrons s'il ne s'agissait que de «surenchère trotskyste» ou de la résurgence de la «lutte des classes» pour rester dans ses propres termes. Le problème est que M. Hamiani va jusqu'à… l'essentiel, puisqu'il évoque, non sans pertinence, la «crédibilité» et la «responsabilité des organisations syndicales éligibles à la table de la concertation.

On peut aussi avoir le réflexe de lui rappeler que la représentativité et la crédibilité ne sont pas seulement discutables chez un partenaire sur trois et que c'est toute la philosophie des tripartites qui est à revoir, dans sa conception comme dans sa finalité.

Sinon il n'aurait pas été question de pertinence ou non de la participation du patronat au dernier rendez-vous dans le genre. Un dernier rendez-vous qui, ce qui ne gâte toujours rien, n'a servi qu'à… porter le SNMG à 18 000 dinars. Même si cette fois il y a eu un semblant de suspense où même la «surenchérie trotskyste» a fait illusion. En dehors des syndicats autonomes, tout de même.

Slimane Laouari

Réminiscences d’octobre

Pour quelles raisons, le mois d’octobre est-il souvent celui des tempêtes sociales et politiques et parfois celui des révolutions ? Sans doute y a-t-il quelque chose à chercher du côté de l’astronomie. Il ne faut pas oublier que le terme révolution lui-même en est issu puisqu’à l’origine, il désignait la rotation de la terre autour du soleil. Evidemment, les choses ne sont pas aussi mécaniques que ça, mais il pourrait y avoir un début d’explication quelque part.
A tout seigneur tout honneur, la révolution dont le nom est lié au mois d’octobre date du siècle dernier. Déjà ! Mais la révolution d’Octobre 1917 qui permit aux Bolcheviques de construire l’Union soviétique eut lieu en réalité en novembre.

Une complexe discordance de calendriers en a fait la révolution d’octobre. Cette révolution menée par Lénine est restée gravée avec ce millésime. Bien sûr aujourd’hui le capitalisme triomphant dans sa forme la plus barbare charge à rebours la révolution d’octobre. Les hérauts du profit sans vergogne qui se fichent de ce que des peuples entiers sombrent corps sans bien dans la misère de moujiks ne cessent de dévaloriser l’alternative communiste qui a malheureusement échoué avec la chute du Mur de Berlin ! Echoué ? Vaincue, plutôt ! Les crasses du socialisme réel ne peuvent être cachées, surtout depuis qu’on peut accéder à certaines archives.

Mais la révolution d’Octobre demeurera, au-delà de la nostalgie de toute une génération, la preuve que le changement radical d’un ordre social à un autre n’est pas uniquement théorique. En dehors de toute épopée, Octobre 1917 témoigne de ce que les peuples peuvent agir sur leur destin. Avis aux fatalistes ! Agir sur son destin ! C’est aussi ce que sont parvenus à réaliser les acteurs de cet autre octobre, celui de 1961.

Rappel des faits : la guerre d’indépendance tire à sa fin. A six mois de l’issue finale, elle a pris un tournant décisif en s’intensifiant et en gagnant le sol français. Le préfet de police de Paris, le déjà sinistre Papon, instaure un couvre-feu au faciès. Il ne concerne que les Algériens. Le FLN donne l’ordre d’une marche pacifique des Algériens pour protester contre cette forme de racisme. Associer les enfants et les femmes à la marche témoigne de l’intention tout à fait pacifique de l’action. Mais les policiers de Papon, qui avaient reçu une garantie d’impunité, laissent libre cours à un sentiment anti- Algérien qui ne demandait qu’à sortir.

Le résultat est une répression sans précédent. Les Algériens sont jetés dans la Seine par dizaines. Le bilan, effarant, ne sera connu que bien plus tard. Et surtout, surtout, il y a cette chape de silence posée sur cette ignominie. Paris, capitale des Lumières, ravalée à ça ? Eh oui ! Aujourd’hui, grâce au combat sans relâche mené pour la mémoire par des enfants d’immigrés algériens (Mehdi Lalaoui et Samia Messaoudi de l’association Au nom de la Mémoire) mais aussi des militants de gauche (David Assouline, l’essayiste Jean- Luc Einaudi, le romancier Didier Deninckx…) la répression féroce d’Octobre 1961 commence à être connue.

Longtemps, elle a été l’objet d’un refoulement, un des ces événements honteux qu’il convient d’enfouir dans l’oubli. Cela fait partie de ces legs qui ruinent le discours des tenants des «bienfaits de la colonisation». Aujourd’hui, et après des luttes très dures contre les nostalgiques de l’Algérie française encore actifs, on peut se recueillir à la mémoire des noyés algériens d’Octobre 1961. Une stèle commémorative a été inaugurée il y a plusieurs années à Paris même, une autre à Sarcelles, en banlieue parisienne.

Autre réminiscence d’Octobre, celui de 1988. Scène : l’Algérie du parti unique qui n’en finissait pas d’accoucher du même système autoritaire. Sous-titre : la Révolution confisquée. Pas besoin de revenir sur ces événements qui ont abouti au pluralisme. Des écrits, même rares, existent néanmoins. Toutes les langues ne se sont pas déliées mais peut-être qu’un jour on en saura davantage. Le fait est que la trace d’Octobre 1988 a disparu de la scène sociale et politique. Récupéré, ingéré et dégluti sous une forme subvertie.

Une spécialité bien de chez nous ! Eloge de la transfiguration. Pourtant, sans le sacrifice de 500 jeunes, abattus comme des malfrats, on en serait encore au parti unique. Encore que… En est-on jamais sorti réellement ? Pour parler d’octobre de cette année, celui-là même, un fait d’importance : l’inauguration au cimetière du Père-Lachaise à Paris par Bertrand Delanoë d’une stèle à la mémoire des victimes de l’OAS.

Victimes en Algérie et en France. L’acte est courageux. Il va à contre-courant de la célébration de l’OAS qui a entaché jadis des villes de France comme Béziers, Marignane, Perpignan… Chaque fois, heureusement, ça a fait scandale. Et chaque fois aussi, ça mobilise ceux qui n’ont jamais digéré l’indépendance de l’Algérie et qui sont souvent proches de l’extrême droite et parfois de la droite dite républicaine. Comme quoi, le chemin des révolutions, au sens astronomique du terme, n’est pas forcément linéaire. Il peut être contradictoire. Comme un mois d’octobre.

Par Arezki Metref

Les formules par lesquelles les transporteurs se nomment

Les fourgons de transport publics foisonnent en Kabylie. Ils sont d’une utilité incontestable tant ils assurent et desservent des circuits qui permettent aux citoyens d’être à l’heure et à l’aise dans leurs différents déplacements. Il est important que nos chauffeurs ajoutent un peu plus de sérénité dans leur conduite, pour que tout le monde arrive à bon port et en toute sécurité. Cela dit, nous noterons que presque tous les propriétaires ont nommé leurs véhicules de noms ou de formules entières, assez agréables à lire, en plus de leurs lieux de destination.

Ainsi, on pourra lire, à tout hasard, des : Affug (l’envol) ; Hop ! yughal-ed (hop ! il revient) ; Ardju-yi (attends-moi) ; Aqli-yi-n (j’arrive) ; yuppi ; Qim din (reste là) ; ddut-yidi (voyagez avec moi), sber a d-ughalegh (patientes, j’arrive !) etc. Toutes ces belles fantaisies, sous forme de caprices, agrémentent sans aucun doute le paysage roulant, tant elles occupent les passagers en attente, des attentes, certes parfois longues, mais que les commentaires plaisants et divertissants soulagent.

Que de fois n’avons-nous pas entendu des voyageurs préférer l’un ou l’autre des transporteurs pour leur voyage. Ils demandent après eux directement en les identifiant par la formule que l’un ou l’autre des chauffeurs s’est octroyé. D’un premier regard, on remarquera que la langue utilisée est cool. Elle ne s’embarrasse point des formes rigides et pointues, ou même de la norme.

C’est d’ailleurs le cas, mais différents, des poètes qui, eux, vont jusqu’à transgresser les règles et imposer leurs styles en règles. C’est dire que la langue est le produit de ceux qui la parlent, qui la vivent et qui la façonnent sans hésitation aucune. Nous n’avons pas l’intention de faire, ici en cette chronique, dans un traité de linguistique, mais force est de retenir que les formules les plus anodines, les plus innocentes sont souvent, et justement, retenues comme productions de la vie culturelle.

Nous rapportons ici seulement une constatation, une observation qui peut enclencher une sérieuse réflexion et une analyse sur le sujet. On a bien vu des pièces de théâtre s’inspirer des formules de nos transporteurs pour les arrangements d’usage. De toute évidence, la culture ne se fait pas dans les temples académiques entourés de remparts. Auquel cas, l’étouffement est alors garanti. Roulez doucement, prenez soins de vos voyageurs et continuez à nous surprendre par vos formulations.

Abdennour Abdesselam

Apple aujourd'hui

Amara Benyounes, SG de l’UDR au conseil national de son parti : “Un consensus national pour dénoncer le terrorisme”

Créé depuis juillet 2004, l’Union pour la démocratie et la République, UDR, de Amara Benyounes, n’a pas pu décrocher son agrément à ce jour.

Les évènements qu’a connus le pays, depuis notamment le mois de janvier écoulé et qui ont poussé le pouvoir en place à entreprendre des “réformes politiques”, semblent être un tremplin pour beaucoup de formations politiques, privées d’existence légale afin de réinvestir le terrain politique. Comme le PJD de Mohamed Saïd, le FD de Ghozali, Essabil de Abdesselam Ali-Rachedi …, l’UDR fait son forcing pour obtenir son agrément.


Les textes relatifs aux partis politiques proposés par le ministère de l’Intérieur sont loin d’être, selon les concernés, “une solution”. Pour eux, le texte proposé pour amendement au sein de la chambre basse du Parlement “est un tour de vice supplémentaire pour bien museler l’activité politique”.


L’Union pour la démocratie et la République a tenu, hier, son conseil national, au siège de la Centrale syndicale, avec la présence de militants venus “de 38 wilayas du pays”, a indiqué son SG.

L’Assemblée nationale actuelle est incompétente

Dans son discours d’ouverture des travaux, M. Benyounes a commenté l’actualité politique du pays. Dans ce contexte, il a souligné que “la classe politique algérienne est usée”. Pour lui, le pays a besoin d’une nouvelle classe qui sera à même de prendre en charge les doléances des citoyens. Sur ce, il est impératif, à ses yeux, d’agréer de nouvelles formations politiques.


“Nous avons la classe politique la plus incompétente au monde”, a encore asséné l’orateur.
Le SG a indiqué qu’aucun pays au monde “n’a institué une loi sur les partis, sauf en Algérie !” Pour l’UDR, qui attend toujours son agrément, “nous sommes prêts à se soumettre à toutes les lois, l’ancienne et celles contenues dans la nouvelle loi sur les partis”, a indiqué M. Benyounes, qui a ajouté que “notre parti a d’ores et déjà préparé tous les dossiers nécessaires même pour un autre congrès constitutif”.


Evoquant les consultations sur les réformes engagées par la commission Bensalah, le SG de l’UDR a relevé le fait que tous les courants étaient représentés, à savoir, le courant nationaliste, islamiste et l’Armée, mais sans pour autant convier “un véritable représentant de la mouvance démocratique”. Sur ce point, M. Benyounes a souligné que la composante humaine de la commission Bensalah “informe sur l’intention réelle du pouvoir”, quant au contenu des réformes. Des débats qui ont tourné, grosso modo, en mode “discuter le bout de gras”, sur un avenir de tout un pays !


A propos des réformes proposées à l’amendement à l’APN, notamment les lois sur les partis et celle électorale, l’orateur dira que depuis le mois de janvier, aucune loi n’est étudiée par les députés. Une perte de temps, selon lui, même si, par ailleurs, il a souligné que, “le problème ne réside pas dans les lois, mais dans leur application ou leur non-application”. Toujours dans le même ordre d’idées, il a ajouté que “les partis politiques appellent le président à dissoudre l’APN, alors qu’ils y siègent”. Pour l’UDR, “il suffit pour ces partis de démissionner de l’Assemblée pour voir cette institution s’auto-dissoudre”, avant d’ajouter que “les deux dernières assemblées élues sont les plus incompétentes et les moins représentatives”, depuis l’ouverture démocratique.


Les partis qui y siègent réagissent avec une certaine disproportion entre la déclaration et l'acte de peur de perdre des avantages dont bénéficient les “élus” du peuple à l’APN !

“Pour l’alternance à tous les niveaux de responsabilité”

Sur la loi électorale, l’UDR estime que le mode de scrutin qu’il défend reste “la proportionnelle nationale intégrale”.


L’article de la nouvelle loi qui a “mis fin” au nomadisme politique n’était pas du reste, pour l’UDR, “il est inconcevable que l’on demande au ministère de l’Intérieur de mettre fin à ses démissions”, alors qu’il faut, au contraire “se demander pourquoi les députés quittent leur parti pour rejoindre d’autres”. Sur ce point, le SG de l’UDR explique que ces démissions sont dues, essentiellement “au manque de démocratie dans les partis politiques”, car, pour lui, “à l’UDR l’alternance est assurée à chaque niveau de responsabilité”, car, il a relevé que “certains responsables politiques algériens ne sont pas loin des Ben Ali, Moubarak et El Kadhafi...”


De pied en cap, M. Benyounes a insisté sur le fonctionnement démocratique de sa formation. Ainsi, concernant les quotas des femmes proposés par le Président, l’UDR optera plutôt pour la parité dans sa formation. “Nous allons travailler afin d’atteindre les 50% de femmes dans le parti”, a-t-il souligné. Sur ce point, M. Benyounes a indiqué que “les seuls quotas qui intéressent certaines formations, sont ceux des sièges”. Il a relevé que la première “hogra” qui touche les femmes reste, le code de la famille qu’il faut impérativement abrogé.

Faut-il noter que les 33% proposés dans le texte de la nouvelle loi seront “revus à la baisse” pour les maintenir à seulement 20%.

Lâcheté de la classe politique devant le terrorisme

Lors du discours d’ouverture des travaux du conseil national de l’UDR, M. Benyounes s’est longuement exprimé sur le terrorisme islamiste. Pour lui, il est inconcevable, voire dangereux que la classe politique n’évoque plus les années de terreur islamiste qu’a subies le pays. Pour se faire, l’UDR propose “une journée de mémoire en hommage aux 200 000 victimes du terrorisme islamiste”, avec “une stèle à Alger pour ces victimes”. M. Benyounes appelle la classe politique à “un consensus national” pour dénoncer le terrorisme islamiste.


M. Benyounes estime que la menace intégriste est toujours présente. Pour la contrer, l’UDR rejette dans le fond et dans la forme “la proposition d’une assemblée constituante”, qui consacrera inévitablement “une victoire des islamistes”. Amara Benyounes est allé loin dans son explication. Ainsi, il a souligné que “l’idée d’une assemblée constituante émane des partisans de Sant’Egidio”.


Sur ce point, il a indiqué “qu’on assiste à une coalition contre l’Armée”, notamment avec le silence de la classe politique, “qui a suivi la diffusion par Canal + d’un reportage sur les moines de Tibéhirine”, dont le réalisateur “est connu pour son soutien au terrorisme”.


“Les islamistes risquent de bâtir ce qu’ils n’ont pas pu réaliser par les armes avec une constituante qui va accoucher d’une constitution qui consacrera la charia”, a encore ajouté l’orateur.

La situation des groupes de Patriotes, des GLD et des gardes communaux, informe, selon le responsable de l’UDR sur “le recul dans la lutte contre le terrorisme et l’intégrisme”. Comme exemple, il a fait référence à l’attaque de Cherchell à propos de laquelle aucun officiel n’a réagi. Ce silence est pour le premier responsable de l’UDR “une lâcheté de notre classe politique”.


Pour rappel, des Patriotes et des membres des GLD ont été réprimés lors de leur action de protestation organisée à Alger. Il a ajouté à l’endroit de ceux qui ont évoqué une amnistie générale pour les terroristes, comme Farouk Ksentini, “qu’est-ce que vous voulez de plus pour les terroristes ?”. Ces agissements qui visent à graisser la patte aux repentis se lisent notamment, dans les comportements de certains repentis. A l’instar de cet imam qui “servait” des fetwa contre les débits de boissons dans certains quartiers d’Alger, “en est la parfaite illustration de ce que veulent les islamistes” même sans activité politique légale.


“L’Algérie doit sauvegarder son caractère républicain”, a insisté l’orateur qui n’a pas manqué de soulever, même sans le nommer, l’insistance de Abdelaziz Belkhadem, lors du dernier Conseil des ministres consacré à la question du retour du FIS dissous sur la scène politique nationale. Sur un autre volet, le SG de l’UDR a condamné la répression des marches de la CNCD à Alger, “même si celles-là ont échoué”.


“La capitale appartient à tous les Algériens”, a souligné M. Benyounes qui a indiqué que l’interdiction de toute marche à Alger est inacceptable. Vers la fin de son intervention, il a évoqué les révoltes dans le monde arabe. Sur ce point, il a salué, au nom de son parti, ces révoltes, en insistant “sur le caractère républicain des futurs Etats qui vont être fondés après les révolutions”. Pour l’UDR, le cas de la Libye reste le plus intéressant pour l’Algérie, car, a-t-il indiqué, “la démocratie importée sous les bombes de l’OTAN pose problème”.


Il a par ailleurs, mis en garde contre la circulation des armes dans la région du Sahel.
A la fin, Amara Benyounes a assuré que son parti sera agréé sous peu, sans écarter la possibilité de participer aux prochaines élections législatives.

M. Mouloudj

Des membres fondateurs d’un nouveau parti refoulés du ministère de l’Intérieur

Une délégation de membres fondateurs d’une nouvelle formation politique, dénommée Jil Jadid (nouvelle génération) n’a pu déposer, dimanche 2 octobre, le dossier administratif de demande d’agrément auprès du ministère de l’Intérieur. Elle a été refoulée à l’accueil, indique ce samedi 8 octobre, un communiqué de cette formation.

Depuis trois mois, les membres fondateurs du nouveau parti tentent d’obtenir un rendez‑vous auprès des services concernés pour déposer leur demande. En vain. Le 4 octobre, un membre de l’administration les invite par téléphone à déposer le dossier au niveau du bureau d’ordre. « Bien entendu, il n’y aura aucun récépissé de dépôt ni accusé de réception », aurait précisé au téléphone un membre de l’administration de l’Intérieur à ses interlocuteurs.
« Comment prouver que le dossier a été déposé et qu’il était complet alors qu’il comprend plus de 130 pièces administratives originales ? », s’interroge le coordinateur de Jil Jadid, Sofiane Djilali. « C’est cela tout le sérieux que met ce ministère de souveraineté pour mettre en application les réformes politiques promises par le Président de la République et qui tiennent en haleine le peuple d’Algérie ? Ou bien s’agitil d’une énième farce démocratique ? », se demande‑t‑il encore.
Ce nouveau parti s’étonne de ce que certaines formations créées après lui aient pu déposer leur dossier d’agrément normalement. « Fautil alors croire que le ministère de l’Intérieur se charge luimême de choisir les partis politiques qu’il agréera et ceux qu’il refusera selon ses propres critères ? » L’ancien fondateur du PRA affirme que « Jil Jadid prend à témoin l’opinion publique sur ce qui semble être un refus, bien que déguisé, d’appliquer la loi ».
TSA n’a pas pu obtenir de commentaires auprès du ministère de l’Intérieur. Comme de nombreux autres ministères, celui‑ci ne dispose pas d’une structure de communication facile à joindre. Une nouvelle loi sur les partis politiques décidée dans le cadre des réformes politiques et adoptée par le Conseil des Ministres est actuellement au niveau de l’assemblée populaire nationale (APN).