lundi 12 octobre 2009

Notre Équipe nationale a battu hier soir le Rwanda (3-1) : L’arbitre donne un sursis à l’Egypte

L’Algérie est bien partie pour mettre fin à plus de 24 ans d’absence à la phase finale de la coupe du monde. A la faveur de sa victoire, hier à Blida, sur les Guêpes rwandaises (3-1), l’Algérie a renforcé considérablement ses chances de participer l’été prochain au Mondial en Afrique du Sud. Dès l’entame de la partie, les Verts se portent résolument en attaque pour essayer de marquer le maximum de buts. La première alerte est donnée par les Verts par l’intermédiaire de Ghezzal qui a failli, d’une tête bien placée, ouvrir la marque (9’). Deux minutes plus tard, l’attaquant d’Al Khor, Rafik Saïfi, magistralement servi par Ghezzal, rate lamentablement l’ouverture du score.

Quelques secondes après, ce même Saïfi, qui d’une frappe à l’intérieur de la surface, voit sa balle repoussée par le poteau gauche du portier Ndayishimiye. Au moment fort de la domination algérienne, les Guêpes parviennent à ouvrir la marque par Mutesa d’un tir des 25 mètres qui trompe la vigilance de Gaouaoui (20’). C’est le premier but rwandais depuis l’entame des éliminatoires. Les Verts réagissent énergiquement et mettent, deux minutes plus tard, les pendules à l’heure par Ghezzal qui mettra à profit une mésentente au sein de la défense rwandaise. Les Algériens reprennent leur souffle et se mettent ainsi à multiplier les attaques pour tenter de prendre l’avantage au score. C’est ce qui aurait dû se produire à la 37e minute quand une balle sur corner tirée par Belhadj sur Halliche est passée légèrement au-dessus de la transversale.

A la 40’, un tir de Ghezzal a frôlé le poteau gauche du portier des Guêpes. L’arbitre guinéen Yakuba prive Antar Yahia d’un but limpide quand la balle a franchi de plus d’un mètre la ligne de but. Alors qu’on s’acheminait vers une première période à égalité, Belhadj, tel un diable, surgit pour redonner l’avantage aux Verts (45’+2). En deuxième mi-temps, les hommes de Rabah Saâdane vont poursuivre leur pressing et ont failli creuser l’écart par Antar Yahia qui reprend sur la transversale un corner bien botté par Belhadj (51’). Saïfi lui emboîte le pas et rate l’immanquable au moment où il s’est infiltré à l’intérieur de la surface de réparation (58’). Peu efficace, l’Algérie rate un but d’un tir tendu mais la balle est allée mourir dans le petit filet (66’). Les Verts enchaînent alors les ratages. Il a fallu du coup attendre les arrêts de jeu (90’+5) pour voir l’Algérie bénéficier d’un penalty après le fauchage de Karim Matmour dans la surface de réparation. Karim Ziani se chargera par la suite de marquer le troisième but qui place les Verts en pole position pour se qualifier à la phase finale du Mondial 2010.

- Stade Mustapha Tchaker de Blida. Affluence record, pelouse en bon état, -arbitrage de Keïta Yakuba, Kaba Moussa et Diallo Mamadou (Guinée)

- Buts : Ghezzal (22’), Belhadj (45’+2) et Ziani (90’+5 SP) Algérie. Mutesa (20’) Rwanda
- Averts : Boubakari, Lutula et Nyonzema (Rwanda)

- Algérie : Gaouaoui, Halliche, Antar Yahia, Bougherra, Lemmouchia, Meghni (Yebda 73’), Belhadj, Matmour, Ziani, Ghezzal (Ghilas 85’), Saïfi (Djebbour 72’)

- Entr. : Saâdane

- Rwanda : Ndayishimiye, Mutesa, Aniwata, Niyonzema, Mugiraneza, Agnini (Gaitu 90’), Lutula, Ngaboyisibo, Ouono, Ndikumana, Boubakari

- Entr. : Tucak

Par S. M.

Le football appliqué à l’économie

Pour gagner un match, il faut être onze. Douze avec l’entraîneur, treize avec l’adjoint, une vingtaine avec l’encadrement technique, une trentaine avec tout le staff, 100 000 avec les supporters, 35 millions avec l’ensemble de la population dans le cas de l’Algérie. Pour perdre un match, c’est par contre beaucoup plus simple. Il suffit d’un mauvais goal ou d’un seul mauvais défenseur qui laisse des trous.

Tout comme dans la bataille du développement où s’est engagée l’Algérie depuis 1962 : il suffit d’un mauvais ministre de l’Economie, d’un mauvais chef de gouvernement ou encore d’un seul Président pour que le décollage économique soit reporté à plus tard. On ne sait pas si l’Algérie va aller en Afrique du Sud, mais l’on sait qu’elle ne va pas aller bien loin dans ses réformes tant elle est installée dans un système inerte où le ballon ne tourne pas, et où le terrain verrouillé qui crée du vide, de la corruption et de l’injustice. Vaut-il mieux ne pas aller en Coupe du monde et réussir la bataille économique ?

Ou vaut-il mieux aller en Coupe du monde et redorer la fierté des Algériens, quitte à faire de mauvais résultats économiques, comme ceux qui se succèdent depuis si longtemps ? Car l’Algérie en est là, à fêter le sport-roi par défaut, tout en alignant les échecs économiques en subissant un régime royal où rien n’est discutable et tout se fait sans la participation des Algériens.

On peut critiquer Saâdane et son choix de joueurs, mais pas le Président et son choix de ministres. On peut contester la stratégie de Saâdane mais pas celle des dirigeants politiques. Dix ans après, l’Algérie en est encore dans une économie où il suffit que le pétrole dégringole pour que tout le pays descende aux enfers. Mieux vaut alors gagner la Coupe du monde et faire de Saâdane le président. On aura bouclé la boucle et, comme de bons ovins bien verts, on pourra manger du gazon.

Par Chawki Amari

Réconciliez-vous les uns les autres

Six semaines d'âpres négociations ne suffiront sûrement pas à effacer d'un coup d'éponge un conflit qui a duré un siècle. Mais il y a un début à tout. Turcs et Arméniens ont réussi tout de même à signer en Suisse un accord historique, prélude à la future réconciliation entre les deux peuples.

Sauf qu'à Zurich, tout ne s'est déroulé comme prévu. Pis, tout a failli capoter à la dernière minute. Signes que les tensions vont persister encore ? Trop tôt pour se prononcer en ce sens mais ce qui est certain c'est que la cérémonie de signature de cet accord a été retardée de trois heures. Quoique aucun nationaliste des deux pays ne s'est aventuré à jouer au trouble-fête ou s'est essayé au lancer de chaussures.

Le retard a été le fait d'un différend entre les deux délégations au moment de la formulation des déclarations des deux parties. Finalement, elles ne seront pas lues en public.

Aux yeux des Suisses et des Américains, parrains de ce rapprochement prudent, l'essentiel a été fait. Sinon arraché. Compte peu la manière. Seul l'accord, qui doit déboucher sur le rétablissement des relations diplomatiques et la réouverture à terme des frontières, est important.

Ce n'est pas tous les jours que la diplomatie américaine réussit d'aussi jolis coups. Pour avoir sauvé l'accord d'une dérive certaine, Hillary Clinton a même eu droit aux chaleureuses félicitations du président Obama. Avec un pareil succès, il tient de quoi être un peu plus fier de son prix Nobel de la paix, une distinction qui n'échappera pas de sitôt au feu de la critique.

Ses détracteurs peuvent continuer de se moquer de son «bronzage» ou de son Nobel de la paix, sa diplomatie a réalisé ce qui était jugé impossible jusque-là. Un vrai coup de maître.

Tenter la normalisation des relations entre Ankara et Erevan après un siècle d'affrontements reviendrait à croire au miracle. Même s'il n'a pas eu lieu réellement à Zurich, l'histoire retiendra ce grand pas en avant que Turcs et Arméniens ont mesuré ensemble sur le chemin de la réconciliation.

Iront-ils jusqu'au bout, les nationalistes turcs et arméniens ne vont pas s'avouer vaincus du jour au lendemain, les uns réclamant la fin de l'occupation arménienne en Azerbaïdjan, les autres exigeant la reconnaissance du génocide commis par l'empire ottoman ?

Les gouvernements d'Ankara et d'Erevan déclarent d'une même voix qu'il n'y a pas d'alternative à la réconciliation dont chacun espère tirer profit. Pauvre et enclavée, l'Arménie ne peut plus se passer du marché turc alors que la Turquie souhaite toujours devenir membre à part entière de l'Union européenne. Bien que ces temps-ci, l'heure n'est pas à la négociation.

L'Europe des Vingt-sept est sur cale en raison du blocage tchèque, le président Vaclav Klaus refuse toujours de ratifier le traité de Lisbonne.

Cela n'est pas de nature à décourager l'administration d'Ankara qui semble prête à «faire la paix» avec sa voisine arménienne. Une paix par la voie de laquelle l'Amérique d'Obama espère réduire les tensions dans le Caucase, couloir d'approvisionnement énergétique pour l'Occident. La réconciliation sert aussi à cela.

Par Anis Djaad

Les récréations

L'ENTV est terrible. Dans son infinie générosité, elle offre aux Algériens une grande récréation d'enthousiasme et d'élans populaires à partager. Pour leur faire sentir sa gentillesse, elle commence par les avertir, le discours culpabilisant et le ton hautain

: si le reste du temps, c'est-à-dire entre deux événements auxquels ils ne peuvent se soustraire, la communion dans la joie est exclue de leur écran, ce n'est sûrement pas la faute de la télévision publique.

Il faudra à l'ENTV un festival panafricain par mois, un Ramadhan par semaine et surtout un match de foot où semble se jouer le destin national, tous les jours. Et ses plateaux trouveront toujours quelques «confrères» et autres experts pour relayer le prétexte et l'artifice.

Comme dans un contrat tacite, les règles du jeu sont fixées sans qu'on ait vraiment besoin d'en parler. Y compris dans ces moments bénits, où elle aurait quand même pu «glisser» quelques piques d'irrévérence ou, suprême caprice, de contradiction. Tenez, les derniers matches de qualification de l'équipe nationale pour la Coupe du monde sont un modèle du genre.

Eu égard à la passion que ce sport suscite au sein de l'opinion la plus large et l'attachement des Algériens à leur sélection, tout le monde peut comprendre, et en redemander, que la télé emboîte le pas à la rue dans son infini optimisme pour ne pas déranger un rêve qui se dessine. On peut très bien chasser le doute sans renoncer vraiment à des moments de sérénité.

La réflexion apaisée et la différence dans l'appréciation n'empêchent après tout pas la mobilisation pour un objectif commun. Il y a toujours quelque chose à voir et à partager dans ces moments-là et l'ENTV semble nous en faire profiter à son corps défendant, parce que manifestement, pour elle, il n'y a ni idées à confronter, ni regards à comparer, ni coup de gueule à savourer.

Interdit de hausser le ton et d'intervenir de façon impromptue. Les plateaux de l'ENTV sont des rendez-vous pour fils de bonne famille, bon chic bon genre, qui se renvoient les politesses et oublient les sujets qui fâchent. L'autre fois encore, on a invité d'anciens joueurs qui ont participé à la Coupe du monde.

Eh bien, ils «pensent» tous la même chose. On sait que Kouici est différent de Serrar, mais jamais sur un plateau de l'ENTV. On sait l'incurie qui a régné dans le vestiaire de Mexico, mais on l'évoquera à demi-mot, on sait que les remplaçants de Gijón n'étaient pas vraiment contents, mais on découvre, 27 ans plus tard qu'ils étaient aux anges d'être sur le banc, par la magie de la télé.

L'équipe nationale ira peut-être au Mondial, d'autres festivals et d'autres Ramadhan gais reviendront, mais il y a quand même mieux pour les accompagner et, accessoirement, faire un peu de télé dans les intervalles.

Slimane Laouari

Avance sur recettes

Quand Alfred Nobel, savant de génie, avait mis au point la TNT, il avait dû avoir des remords certains, en considérant les dégâts que pouvait causer son invention à l’humanité. C’est pourquoi, il avait décidé dans son testament, que soit consacrée son immense fortune amassée par son brevet, à réparer les torts et les injures faits à cette humanité souffrante. C’est la raison pour laquelle, chaque année, des chercheurs, des savants, des écrivains, des hommes de paix sont récompensés par les cours de Suède et de Norvège.

Les prix qui attirent souvent l’admiration du monde sont ces savants qui, pendant des décennies, se sont penchés, dans leurs laboratoires seuls ou avec quelques étudiants d’une prestigieuse université, sur des cornues ou éprouvettes ou l’oeil rivé sur un microscope, guettant au fil des expériences maintes fois recommencées, la preuve d’une théorie ou la confirmation d’une intuition. Et ce n’est qu’au bout de beaucoup d’années de persévérance et de sacrifices que leurs efforts sont récompensés par un jury vigilant quant à la paternité de l’invention, de la découverte ou des efforts consentis pour un noble but.

L’exemple le plus éloquent est bien celui de Marie Curie, qui, avec son époux Pierre, avait dû manipuler des tonnes de pechblende pour extraire quelques grammes d’un minerai radioactif: le radium. Ces efforts lui valurent deux fois le prix Nobel, un en physique et l’autre en chimie, et un cancer contracté à force de manipulation de produits radioactifs: c’est l’histoire du papillon qui se brûle les ailes en s’approchant trop de la lumière. Mais le prix Nobel le plus couru et le plus prestigieux est bien celui de la paix.

C’est normal dans un monde en guerre perpétuelle. Il est attribué en général à des personnalités qui ont oeuvré inlassablement à la résolution de conflits armés par la voie diplomatique, ou à une lutte pour l’émancipation d’une minorité opprimée dans un pays donné ou au couronnement d’une vie consacrée à la défense de la dignité humaine, à la protection de l’environnement ou à l’établissement d’une réconciliation nationale après un conflit pluridécennal: c’est le cas de Nelson Mandela.

Mais l’attribution d’un prix Nobel à un «jeune» président de la République, fût-il des USA, n’a cessé de soulever des polémiques: voilà un homme qui vient à peine d’être élu et dont les seuls mérites sont qu’il est le premier homme d’origine africaine à s’installer sur le fauteuil présidentiel cent cinquante ans environ après l’abolition de l’esclavage, et qu’il a exprimé son intention de privilégier l’action diplomatique sur les expéditions guerrières où se sont illustrés ses prédécesseurs. Donc, tout est dans l’intention rien dans les faits. Le prix Nobel aurait dû être attribué au peuple américain pour s’être réconcilié avec lui-même.

Quant à Barack Obama, il devra résoudre ou contribuer à résoudre les plus vieux conflits nés d’une décolonisation avortée: le conflit palestinien et le conflit du Sahara occidental. C’est au pied du mur qu’on voit le maçon. En attendant, Obama a bénéficié de la sympathie du monde entier et de cette vieille pratique du Centre national du cinéma français qui alloue des fonds pour la réalisation de toute oeuvre cinématographique: c’est la célèbre avance sur recettes.

Selim M’SILI

Ivre et maladroit!

«Boire pour oublier» soutiennent souvent les fous de Bacchus.
«Ecoper pour arrêter!» semblent rétorquer les juges du siège.
Les justes, les compétents, les courageux, pas ceux...

Il y a des jeunes qui picolent jusqu’à oublier où ils mettent les pieds. Djamel N. s’est trouvé vers 0 heure 30 nez à nez avec Farida L., sa voisine, qui s’est déplacée au tribunal de Boufarik, pour dire son...pardon (!!!). Le détenu, lui, parle de raclée reçue chez les L. Est-ce Mohamed ou Amor? Il n’en sait rien! Maître Benamghar plaide le tout pour le tout. C’est la présidente de l’audience pénale du tribunal de Boufarik (cour de Blida), Boudmagh, qui ouvre le bal du délit du jour: le vol, fait prévu et puni par l’article 350 du Code pénal. Elle regarde en biais l’ombrageux Kouchih, le jeune frais procureur et invite Djamel N. à s’expliquer sur son geste. Le tout petit menu frêle, point costaud, bafouille. Les mots morts s’échappent un à un inaudibles parfois. Nous allons tenter de vous monter un petit paragraphe, histoire de vous faire une idée sur le sujet:

«Je ne sais pas ce qui s’est passé. J’étais ivre. Je ne savais pas où j’avais mis les pieds. J’étais assis, mais battu. J’ignore qui...». La juge l’aide un peu en lui rafraîchissant la mémoire. Il lui dit entre autres que «lorsque Farida, sa voisine et son fils avaient été ´´réveillés´´ par le bruit causé par vous, ils avaient cru avoir en face d’eux un terro. Vous avez de la chance», commente la jeune juge du siège qui est comme toujours, à trancher et non pas à fignoler ou à... «flâner», à errer jusqu’aux lueurs... Puis ce fut au tour de Farida et son ado de fiston d’éclairer le tribunal. La première se contentera de «pleurer» le sort de Djamel (un comble!), elle a même réussi à arracher un beau sourire au bel avocat du jour, en traitant le prévenu de pauvre malheureux (Meskine) et donc «libérable à souhait». Mohamed, le «jeune chéri» de la victime de vol, n’est pas allé aussi loin que sa maman. Il a surtout assuré le tribunal qu’au moment où il arrivait devant la porte, Djamel était assis.

Pauvre justice! A qui elle a affaire en ces temps, où la réforme semble marquer le pas faute de résultats probants, sonnants et trébuchants malgré les «chevauchées des portes ouvertes de la justice» et les actions assourdissantes de la mise en place de gros moyens en direction de la modernisation, une modernisation injustement bâillonnée par ces maudites statistiques, ces armes secrètes du résultat immédiat de chefs de cour ou de tribunal. Mme Boudmagh, en magistrate avisée mène l’instruction en vue d’avoir une nette idée des faits. Par de nombreuses questions très pertinentes, elle apprendra que la porte est en zinc. Le témoin qui se présente comme retraité et GLD lorsqu’il doit décliner sa... profession, se fait carrément le second avocat de Djamel. Il dira même que l’inculpé est un ancien «patriote» comme s’il voulait guider le tir de la justice ou du moins le rectifier.

«Nous ignorons s’il a enjambé le muret, s’il a sauté du toit. Je n’ai vu personne l’agresser», dit le témoin unique, qui quittera la barre avec une assidue demande de clémence: «A cause de sa mère malade et après le pardon de Farida.» Maître Benamghar, a abordé l’état d’ivresse, qu’il sait comme étant une circonstance aggravante, car le Code pénal de 1966 remanié plusieurs fois est d’essence égypto-française: «Il est temps pour le législateur de se pencher sur ce délit...», a martelé le jeune défenseur qui a souligné que l’alcool a joué un très mauvais tour à Djamel, qui saurait se souvenir de la magnanimité du tribunal, si la présidente lui donnait une chance: le sursis.

«La défense met beaucoup de poids lors de la mise en examen, car ce dossier est composé essentiellement de maladroits et d’auteurs de bêtises de gamins. Et encore», lancera l’avocat de Boufarik que félicitera Maître Omar Aït Boudjemaâ flanqué de sa belle et jeune fille, avocate elle aussi, venue pour une affaire de voisinage, de coups et blessures ayant entraîné de graves blessures sans intention d’encaisser... La juge, qui avertira le frais condamné de ne pas revenir dans cette salle pour cinq ans au moins, allait infliger une peine assortie du sursis, histoire de faire de l’oeil aux éventuels récidivistes qui risquent gros, en cas de... Djamel souffle, car il a saisi le mot «sursis» donné en arabe classique. Ses proches quittent précipitamment la salle d’audience, heureux, mais alors heureux, heureux...

Abdellatif TOUALBIA

Le succès de l’EN relance la publicité

«Dieu lui-même croit à la publicité: il a mis des cloches dans les églises.»
Aurélien Scholl
Extrait de L’esprit du boulevard

Le retour en force de l’EN a relancé la publicité dans les journaux et à la télévision. A la mi-temps du match Algérie-Rwanda, trois spots seront diffusés par L’Entv pour soutenir les Verts. Le plus beau reste celui que l’agence américaine McCan, tenue par Mourad Aït Aoudia, a tourné au stade 5-Juillet, montrant quelques membres de l’équipe de1982 menés par le capitaine de l’époque Fergani, remettant le drapeau national plié en quatre aux membres de l’équipe de 2009 emmenés par Saïfi.

L’autre spot montre Zidane encourageant les Verts avec une casquette de Nedjma. Il faut dire que les deux opérateurs de téléphonie mobile Djezzy et Nedjma, ont mis le paquet sur l’Equipe nationale, au grand bonheur des supporters qui se partagent les spots sur YouTube. La crise financière et la saturation du marché du mobile n’ont pas empêché les opérateurs à investir dans ce créneau.

Pour rappel, Djezzy du temps de Hassen Kabbani, s’est toujours intéressé au football national, puisqu’il a été le premier opérateur à signer un contrat avec l’international Achiou, après son coup d’éclat en 2004 face à l’Egypte en Coupe d’Afrique. Cela, au moment où l’opérateur Mobilis et surtout l’opérateur Nedjma avaient accusé un retard en matière de mécénat pour le football. Djezzy avait sponsorisé les plus grands clubs du championnat et avait même sponsorisé l’équipe nationale dans des moments très difficiles pour la sélection.
Au début de l’année 2006, Nedjma a commencé à s’intéresser discrètement au football national. L’opérateur de téléphonie avait planifié ses actions sans en faire une véritable priorité de marketing. Sa première action fut le sponsoring de l’opération de la venue de Zidane en Algérie, précédée par un spot réalisé à Madrid durant une matinée avec la vedette algérienne des Bleus.

A l’époque, le milliardaire Faycal Ayar, actionnaire de Nedjma, avait convaincu le manager de Zidane, d’accepter de tourner pour une seule matinée à Madrid, pour un montant très important. Mais peu importe, Nedjma a su utiliser ce spot pour booster ses opérations commerciales en Algérie. Avec la venue de Joseph Ged à la tête de Nedjma en 2006, l’option du sponsoring du football se précise. Mais les plus grands clubs algériens sont déjà en contrat avec Djezzy.

Tamer El Mahdi, le nouveau président-directeur général de Djezzy s’est même payé les figures des meilleurs joueurs de l’équipe nationale comme Ziani ou Saïfi. Nedjma n’avait qu’une seule alternative.....sponsoriser toute l’Equipe nationale et la FAF. Chose que même l’opérateur historique et surtout Algérie Télécom, n’avaient pas osé faire.

Il faut dire que la majorité des grandes équipes nationales dans le monde est sponsorisée par des opérateurs de téléphonie et plus particulièrement par les opérateurs historiques. Deutsch Télécom est sponsor de l’équipe d’Allemagne, Orange filiale de France Télécom et SFR filiale de Vivendi sont sponsors de l’équipe de France, Maroc Télécom soutient et finance l’équipe du Maroc ou encore l’opérateur anglais Vodafone, soutient aussi bien l’équipe anglaise que l’équipe égyptienne.

Si l’équipe algérienne se qualifie pour le Mondial, elle peut voir ses sponsors se multiplier à une vitesse vertigineuse, mais pour l’heure, seuls les opérateurs de téléphonie Djezzy, Nedjma, Coca-Cola et le journal Ech Chourouk ont su flairer la bonne opération et ils sont en train de mettre le paquet pour améliorer l’image de l’Algérie à travers le football.

Amira SOLTANE

L’histoire et les larmes du crocodile

La Radio Chaîne III (algérienne faut-il le préciser) a tendu le micro au dirigeant du Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) une ONG française, pour passer ses propos au journal de 12h30, hier, où on l’a entendu «s’indigner» sur le prix littéraire «Luc Durand-Réville» que délivre «L’Académie (française) des Sciences d’Outre-mer» anciennement «Académie des sciences coloniales».

La bonne foi des journalistes de la radio n’est pas à mettre en doute. Eux aussi ont été, sans aucun doute, indignés d’apprendre que cette «académie» qui est une structure dépendante du ministère français de l’Enseignement supérieur, puisse promouvoir des écrits sur «les aspects positifs de la colonisation» par l’attribution d’un prix dit «Durand-Réville». Ils ont été indignés que ces «aspects positifs» plus connus par la loi du 23 février 2005, reviennent encore sur le tapis.

Ils ont été indignés et on les comprend. Sauf que...sauf que...ce prix ne date pas d’aujourd’hui. Il est attribué chaque année depuis 2003. Donc cette année nous en sommes à la 7e édition. Il aurait fallu s’en indigner toutes les années passées ou pas du tout. Pourquoi, alors, aujourd’hui et pas les années passées? Parce que «l’info» est partie «d’outre-mer» et non sans raisons. La reprendre au vol chez nous relève de la précipitation car c’est précisément son écho auprès de notre opinion nationale qui était recherché.

Au moment même où notre ministre des Affaires étrangères, M.Mourad Medelci déclarait que «certaines parties en France s’évertuent à falsifier l’histoire», les falsificateurs ont voulu remettre une couche à «l’oeuvre civilisatrice de la colonisation». Ces mêmes falsificateurs qui ont suggéré l’ineptie d’écrire «une histoire commune».

La vérité est que nous sommes face à une affaire franco-française. Deux Frances cohabitent dans l’Hexagone. Ce n’est pas notre problème. Ce que nous ne devons pas oublier, par contre, c’est que la majorité des Français étaient pour l’indépendance de l’Algérie. A deux reprises. La première fois lors du référendum du 8 janvier 1961 où 54% d’entre eux étaient pour notre autodétermination et 18% seulement étaient contre. La seconde fois le 8 avril 1962 où 65% de Français étaient pour notre indépendance et seuls 7% étaient contre. 18 millions de Français contre moins de 2 millions. Tout le monde peut compulser les archives.

Même pour mieux connaître le personnage qu’était Durand-Réville. Il faut savoir que ses parents ont été expulsés de France, ce qui explique sa naissance au Caire en 1904. Avant de devenir sénateur il aura passé le plus clair de sa vie aux «affaires coloniales». Il faisait donc partie des 2 millions de Français qui étaient contre les 18 millions d’autres Français. Le prix qu’il a institué les concerne. Le débat sur la colonisation aussi.

L’histoire ne s’écrira jamais sur des gesticulations. Il y a des archives pour cela. Pour dire si les enfumades et le Code de l’indigénat ont été «civilisateurs»? Ou, pour être plus précis, s’ils peuvent être l’oeuvre de gens civilisés? Alors, Messieurs de l’Académie des sciences, décernez le prix que vous voudrez, vous ne changerez pas le cours de l’histoire! Ni celui de la France et encore moins le nôtre.

Zouhir MEBARKI

Obama, le Nobel et nous

En décernant sa palme à Obama, le comité du prix Nobel de la paix s’est visiblement appuyé sur des intentions et des décisions symboliques.

Mais pour un président des États-Unis qui a encore plus de trois ans, et peut-être plus de sept ans, pour confirmer, ce Nobel vient trop tôt pour constituer une récompense. Les points qu’il a marqués demandent à être transformés.

Ses discours, notamment celui du 15 mars à Philadelphie, et celui prononcé à son investiture, feront sûrement date. Celui du Caire est, lui aussi, classé parmi ses déclarations inaugurales d’un monde nouveau. Pourtant, cette allocution a constitué le révélateur des limites du dessein d’Obama pour un monde apaisé.

On y constate simplement qu’Obama n’a pas tiré la leçon des erreurs de ses prédécesseurs dans l’approche de la réalité de cette partie du monde. Abordant une sphère géopolitique complexe en entité identitaire, il s’est condamné à délivrer, au lieu d’un discours politique, un message sentimental. Il s’est interdit de saisir la problématique politique qui y entrave la paix.

D’ailleurs, convenant de fait, et à juste titre, avec Bush que le meilleur moyen de se défendre du terrorisme c’est de l’attaquer, il se retrouve contraint de continuer la guerre d’Afghanistan jusqu’à son terme. Il le fera, aussi gêné qu’il le soit par la fatalité despotique qui semble étouffer ce monde musulman. La récente fraude électorale commise par Karzaï en constitue une fâcheuse illustration. Peut-on combattre les dérives subversives sous l’égide de régimes qui méprisent la volonté de leurs compatriotes et qui se dispensent de toute légitimité populaire ?

Quel système l’Amérique laissera-t-elle derrière elle en Irak ? Bush, dont on ne sait s’il est venu y combattre le terrorisme ou y déposer un régime dictatorial, laisse à son successeur le soin de répondre à la finalité même de cette guerre. Il lui sera plus facile de la clore que de lui donner, a posteriori, un sens.

Sûr que les intérêts de l’Amérique continueront à être défendus, sous Obama comme sous ses prédécesseurs, avec le pragmatisme caractéristique du département d’État, ici comme ailleurs. Obama ne l’a pas rappelé au Caire, mais cela tombe sous le sens. Qu’a-t-il alors apporté de nouveau, sinon la confusion dans l’appréciation de la politique américaine envers “le monde musulman” ? Faute d’avoir précisé la cible de son discours, le vocable “monde musulman” assimile Ben Laden à ses victimes musulmanes, nombreuses, et nos rois et présidents despotes à leurs opposants réprimés.

Le principe de primauté de l’intérêt sur les valeurs qui guide la realpolitik des puissances est à l’origine du retard politique du tiers, en général, et du monde arabo-musulman, en particulier. Et Obama, en s’adressant à un “monde musulman” politiquement désincarné, a préféré, lui aussi, ne pas lâcher la proie des intérêts pour l’ombre du progrès politique. Sans rupture dans cette hiérarchie infernale, aucune puissance ne peut contribuer à l’évolution de cet espace. Ni à sa stabilité. Au contraire, les régimes et les avatars à l’origine de la dynamique de régression sont consolidés.

Car cela se vérifie dans toutes les régions du monde, aujourd’hui c’est le progrès de la démocratie qui fait le progrès de la paix.

Au vu du discours du Caire, et des suites qu’il semble lui donner, ce ne sera pas de ce côté-là qu’Obama confirmera son mérite.

Par : Mustapha Hammouche

Chaussée glissante

Une harmonisation des programmes d’apprentissage à l’échelle nationale devient une urgence pour en finir avec l’anarchie qui prévaut actuellement au niveau des auto-écoles plus animées par le souci du lucre que l’impératif pédagogique.

Samedi, la route a encore tué. Huit morts à Boumerdès et 26 blessés et 4 morts et huit blessés à Sétif. Et la spirale de la violence routière continue, comme si l’entrée en vigueur des dernières dispositions prises dernièrement par le gouvernement ne sont d’aucun impact.
Hier, le ministre des transports a procédé à l’installation du centre national du permis de conduire.

A priori, cet établissement qui s’incombe pour mission de mettre une place une politique nationale de l’enseignement de la conduite est de nature à contribuer à terme à la maîtrise des démons mortifères de la route. Étant établi, comme le montrent les enquêtes de la gendarmerie, que le permis de conduire est un des facteurs majeurs des accidents.
En effet, une harmonisation des programmes d’apprentissage à l’échelle nationale devient une urgence pour en finir avec l’anarchie qui prévaut actuellement au niveau des auto-écoles plus animées par le souci du lucre que l’impératif pédagogique.

Mais ce centre, tout utile qu’il est, ne peut donner à lui seul un coup d’arrêt au terrorisme de la route. Car les accidents sont aussi dus à des défauts mécaniques, à un mauvais état des routes, à la disproportion qui existe actuellement entre les infrastructures routières et le parc roulant, voire d’autres facteurs.

Il s’agira, en fait, pour les pouvoirs publics, de faire un diagnostic de toutes les causes des accidents, autrement dit ne pas se suffire de mesurettes parcellaires et conjoncturelles, et de mettre en place une politique de la circulation routière, articulée à la fois sur la répression, la prévention et le civisme citoyen. Des impératifs, qui ont un air de déjà- entendu. Car, à ce jour, nous n’avons pas, citoyens et pouvoirs publics, été en mesure de les mettre en route. Hélas ! Et c’est ce qui fait que chaque jour que Dieu fait, on compte des morts.

Par : Omar Ouali

Entre couacs et frémissements : une économie sous pression

Bien que la crise ait touché l’Algérie de plein fouet, cette dernière l’a finalement traversée sans dégâts majeurs en comparaison avec des pays insérés internationalement de façon similaire tels que la Russie et les pays du Golfe qui ont perdu beaucoup plus du fait de leur stratégie d’ouverture monétaire et boursière.

Notre pays maintient ainsi pour 2009 un taux de croissance de 2,1% selon le FMI mais plus probablement de 3,9% comme l’a indiqué le ministre des Finances anticipant notamment sur un taux exceptionnel de croissance du secteur agricole. Mais malgré cela la gouvernance de l’économie algérienne reste toujours soumise à de fortes pressions internes et externes. Est-ce un signe de son dynamisme ou au contraire un symptôme de son aphasie ? En vérité, ni l’un ni l’autre.

Les débats sur les conséquences de la LFC 2009 auxquels se sont invités largement les partenaires étrangers ont eu le mérite, au-delà du raccourci idéologique inapproprié et facile sur les “vrais patriotes” qui “soutiennent” la LFC 2009 et les autres, de mettre en évidence deux courants d’analyse concernant les ajustements de l’économie algérienne face à la crise. Pour le premier il s’agit d’une pause inadéquate dans les réformes qui freinent notamment les IDE, sur fond de retour au protectionnisme et dont l’objectif caché serait de recentrer davantage dans le champ national l’accès aux diverses rentes.

Pour le second courant, il s’agit au contraire de donner un coup d’arrêt légitime et salutaire à l’explosion des importations de biens, qui aggravent le syndrome hollandais, en instituant une sorte de préférence nationale de nature à stimuler le développement des capacités nationales de production de biens et de services. Peut-on affirmer que ces deux types d’analyses soient aussi divergents et aussi antinomiques ?

En examinant les faits, que peut-on observer ainsi au-delà des intentions assumées, inavouées ou même prêtées aux uns et aux autres ? On relève, certes, des couacs résultant des dégâts collatéraux des récentes mesures sur certaines PME mais on peut relever également dans un champ daté antérieur d’autres couacs résultant quant à eux d’engagements non entièrement tenus par des partenaires étrangers disposant pourtant de la majorité. On constate ensuite des frémissements sensibles non seulement dans le secteur agricole et ceux de l’industrie et de l’énergie.

Commençons par l’industrie : les entreprises ENIEM et SNVI bénéficient du “rachat” de leur endettement, “rachat” sans lequel elles ne peuvent être viables. Les pouvoirs publics ne pouvaient pas rester plus longtemps dans un attentisme coûteux en laissant péricliter des capacités “dormantes” de production d’autant que ces dernières soutiennent un réseau diversifié de sous-traitance industrielle. Cette mesure est justifiée, au-delà de la sauvegarde de gisements d’emplois, par la capacité de ces entreprises à disposer de parts de marché en Algérie et à l’étranger. Elles l’ont déjà prouvé.

Dans le même ordre d’idées, on observe que certains investisseurs étrangers mettent à profit cette “pause” pour se préparer à la reprise annoncée, à l’instar de Lafarge et de son associé algérien qui réhabilitent les installations la cimenterie de Meftah et d’ArcelorMittal qui procède à une maintenance lourde ou au remplacement de sa cokerie d’El-Hadjar. En revanche, on ne peut être que plus nuancé s’agissant de Fertial détenue depuis août 2005 à hauteur de deux tiers par le groupe espagnol d’engrais Vilar Mir. Ainsi, les explications données par son nouveau président Jorge Requena Lavergne pour justifier les retards des investissements prévus dans le pacte des actionnaires — même s’il juge “le bilan du partenariat positif pour les deux parties” — ne sont que partiellement convaincantes.

Arguer par exemple des lenteurs dues à la direction des mines pour homologuer les appareils à pression et à vapeur (APV) et à celles du CTC pour approuver les plans et notes de calcul de génie civil n’est pas opposable au tiers. S’agissant du secteur des hydrocarbures, la Sonatrach avait annoncé la couleur dès le début de la crise en prenant le risque de maintenir son programme d’investissements en amont et aval.

Premier résultat du pari : elle reconstitue une partie de ses réserves et de sa production gazières avec ses “nouveaux” partenaires non majoritaires. Respectivement 1,6 milliard m3/an avec Total (37,5%) et Cepsa (11,25%) pour le projet gazier de Timimoun et 4,5 milliards de m3/an avec GDF Suez pour le projet gazier de Touat dans le sud-ouest algérien.
Cela représentera une production supplémentaire commercialisable de 6,1 milliards de m3/an à partir de 2013 sans compter celle de Gassi Touil. En attendant, les résultats du second appel d’offres d’exploration et d’exploitation, voilà de quoi rassurer ceux qui disaient qu’il n’y avait plus rien à découvrir et même les autres.

Par : Mustapha Mekideche

Coup du monde 2010 : L'Algérie à un pas de la qualification

À ne pas manquer : X Factor Haut les chœurs !

Ça ne s’arrêtera donc jamais ! Encore une émission qui revient avec la même et inépuisable question : quelle batterie de casseroles choisir ? Et c’est W9 cette fois qui s’y colle en adaptant une poule aux œufs d'or britannique The X Factor. Baptisé X-Factor, cette nouvelle émission a débarqué le lundi 28 septembre à 19h35 sur la chaîne TNT.

Dans ce télécrochet un peu particulier, des anonymes tentent de convaincre un jury qu'ils ont un petit plus (le fameux “X Factor”) qui fait la différence, et qui leur permettra de devenir une star de la chanson. Est-ce un gène, un don, une tare ? … qu’importe, du moment qu’explosent les tympans et l’audimat. Jusque-là, rien de bien original. Mais à la différence d'un programme comme Nouvelle Star, le jury est activement impliqué dans le destin de ces candidats.

Julie Zenatti, Alain Lanty et Cerrone, qui sélectionnent les plus prometteurs, deviendront ensuite leurs coachs. Chacun des trois jurés prendra en charge une catégorie (les moins de 25 ans, les plus de 25 ans et les groupes) et tentera de les aider au mieux, afin qu'ils parviennent à convaincre le jury et à emporter la victoire finale.

The X Factor est crédité comme étant le plus grand concours découvreur de talents de tous les temps au Royaume-Uni, d'autant plus qu'il a été le premier à ne pas fixer d'âge limite maximale pour participer (l'âge minimum était de 16 ans, et aujourd'hui il est de 14 ans). Ce programme s'est révélé être extrêmement populaire, la finale de la saison 3 cumulant plus de 8 millions de votes et 12,6 millions de téléspectateurs.

En programmant son émission le lundi, W9 devra faire face à la fiction française de TF1, et à Cold Case, affaires classées sur France 2. Quant à M6, la grande sœur de W9 revient avec la deuxième saison de Maman cherche l'amour... à quand les mamans qui cherchent l’amour en poussant la chansonnette ? Idée à développer…

Par : Rédaction de Liberte

Faux hymens et bonnes intentions

Pour la première fois depuis sa création, le prix Nobel de la Paix a été attribué à un homme politique, non pas sur ses actions, mais sur ses intentions. Obama n'a encore rien fait, mais il est déjà prix Nobel, comme si l'obamania avait subjugué le jury de Stockholm. Ces honorables jurés ont ainsi récompensé un projet de paix, avant même qu'il soit mis à exécution, avant même que les premiers concernés puissent commencer à y croire.

L'Amérique avait l'habitude de nous ébahir avec ses records sportifs, elle sollicite aujourd'hui nos applaudissements pour des performances à venir. Chassons donc la proie pour l'ombre et réjouissons-nous de voir les meilleures intentions du moment recevoir leur juste prix. Anticipons et jetons aux orties le sacro-saint proverbe universel qui veut que le chemin de l'enfer soit pavé de bonnes intentions.

Mais à l'universalité nul n'est tenu, et nous pouvons, en tant qu'«intentionnalistes » convaincus, nourrir de grands espoirs pour l'avenir. Puisque les bonnes intentions ne mènent plus nécessairement à la géhenne, le Nobel de la Paix est de nouveau à portée de voix. Il s'agit, en effet, des intentions déclarées et déclamées de nos gouvernements successifs, de rétablir la paix et la sécurité, avec quelques milliers de logements à la clé. La prime d'intention attribuée à Stockholm au président Obama ouvre enfin des perspectives nouvelles et réconfortantes aux partisans de nos chefs de projets de paix. Je pense surtout au chef suprême de notre grand projet de paix et de prospérité dont les admirateurs les plus enthousiastes veulent faire à tout prix un Nobel.

C'est désormais possible : les amis de Bouteflika, ou plutôt ceux qui veulent lui en donner toujours plus, pourront se présenter à Stockholm, sans complexes et juste lestés de leurs prévisions à l'horizon 2019 (1). Ne pouvant juger que sur les intentions, les administrateurs du Nobel n'auront pas le droit de nous opposer les mauvais résultats de nos équipes gouvernementales. Aucun de ces messieurs n'aura le toupet de murmurer que «notre» candidat au Nobel représente une communauté culturelle et religieuse qui est trop obnubilée par la guerre pour faire œuvre de paix. Grâce au précédent Obama, nul ne pourra lancer des insinuations malveillantes dictées par la haine et la jalousie.

On n'osera pas nous jeter à la figure le fait que nous n'avons même pas réussi à nous placer dans le classement des 200 meilleures universités du monde (2). Ceci n'a rien à voir, nous irons uniquement à Stockholm pour réclamer la récompense de ce qui fait notre fierté : au chapitre des intentions, nous sommes les meilleurs, et chaque décennie en apporte la preuve. «Le chemin de l'enfer est pavé de bonnes intentions», c'est aussi sur cette formule qu'a dû cogiter ces dernières années la militante féministe égyptienne Nawal Saâdaoui. Elle s'est volontairement exilée durant trois années aux Etats-Unis pour fuir une société de plus en plus intolérante. Il faut croire qu'elle a encore de grosses réserves d'optimisme puisqu'elle revient en Egypte avec l'intention d'y rester et d'y poursuivre un combat de plus d'un demi-siècle.

Nawal a été d'autant plus fraîchement accueillie par les milieux islamistes et gouvernementaux qu'elle vient de lancer une association internationale, la Solidarité mondiale pour une société civile. Dans une interview à la revue Alyoum-Essabaâ, Nawal a la dent dure contre la presse et les journalistes, notamment ceux qui critiquent ses livres sans les avoir lus. «Vous-mêmes, combien de mes livres avez-vous lus avant de venir me poser des questions ?» lance-t-elle à la journaliste venue l'interviewer. Elle évoque également son rôle de pionnière dans le combat contre l'excision. «J'ai mené une bataille durant soixante ans (Nawal Saâdaoui est née en 1930) contre l'excision.

Quand la pratique a été interdite, le mérite en a été attribué à Suzanne Moubarek, simplement parce qu'elle est la femme du président. » Nawal Saâdaoui croit toujours au projet «américano-sioniste » de dominer la région et de réduire l'Egypte à l'état de simple condominium, au mieux de partager le pays sur des bases religieuses. Elle ne se sent pas concernée par les faux débats qui agitent actuellement l'Egypte comme celui de l'interdiction du niqab dans les enceintes universitaires ou la polémique sur les faux hymens chinois. Le mouvement des Frères musulmans, officiellement interdit mais qui est représenté au Parlement, a lancé une campagne contre le projet initié par Al-Azhar.

Les responsables de la célèbre université religieuse accusent le mouvement de Hassan Albana de défendre le niqab, non pas pour des raisons religieuses, mais pour des motifs moins honorables. Le mouvement se sert, en effet, des femmes portant le niqab pour transporter ses documents compromettants lors des campagnes de police déclenchées contre lui. De plus, des militants islamistes et des terroristes ont souvent utilisé cet accoutrement pour échapper aux recherches. En réalité, ce qui importe aux tenants de l'Islam politique, c'est que le voile ou hidjab soit reconnu et imposé aux femmes comme obligation religieuse et civique. Ils agissent un peu comme nos spéculateurs en fruits et légumes : ils font monter brutalement le prix de la pomme de terre de 15 à 80 DA, provoquant la panique. Une fois le choc éprouvé, les prix redescendent progressivement jusqu'à atteindre 20 DA, ce qui était l'augmentation escomptée.

On finira sans doute par interdire le niqab ou son équivalent afghan la burqa mais ce sera au prix de l'imposition du voile comme obligation islamique ou comme droit d'entrée en Islam (3). Il y a enfin ce débat qui agite la société égyptienne jusqu'au tréfonds, si j'ose dire, s'agissant des faux hymens chinois. Depuis quelque temps, en effet, des «hymens» chinois importés sont sur les étals égyptiens et sont commercialisés à 15 dollars la pièce. Du coup, des théologiens ont suggéré que les personnes utilisant le procédé chinois pour recouvrer leur virginité soient passibles de la flagellation.

Un autre théologien célèbre a proposé, lui, d'interdire purement et simplement l'importation de la virginité chinoise. C'est sans doute le lieu de rappeler que depuis 2007 le mufti d'Egypte, Ali Gomaâ, a autorisé le recours au faux hymen pour les jeunes filles qui auraient perdu le leur «pour une raison ou pour une autre». On peut voir aussi dans cette agitation l'inquiétude des médecins égyptiens, spécialisés dans la chirurgie réparatrice des hymens, devant la concurrence de produits chinois bon marché. Il faut dire que le syndicat des médecins est contrôlé par les Frères musulmans et qu'il autorise encore ses membres à pratiquer l'excision. De là à chercher le lien de cause à effet...

Par Ahmed HALLI

(1) Nous serons à la fin du quatrième mandat, auquel nous n'échapperons pas, j'en suis convaincu, et ce sera l'échéance fixée pour la concrétisation de tous les grands projets formulés en termes d'intentions.
(2) Ce fait ne doit pas nous décourager. Dans quelques années, nous figurerons dans doute au Guiness des records avec l'un des plus hauts minarets du monde (trembles Rabat !). L'Arabie saoudite vient d'achever la construction de la plus grande université du monde, en termes de surface s’entend.
(3) Voir la satisfaction des associations françaises wahhabites après la publication de photos d'une chanteuse de banlieue se voilant comme signe de conversion à l'Islam.

Les Algéries



Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

Le président tunisien limoge son ministre de la Communication. 

Et alors, kessekeçachange ?

Mordu de foot, je voulais lire hier tout ce qui s’est pondu comme avant-papiers sur la rencontre Algérie — Rwanda. Et c’est avec un encart publicitaire que je suis finalement sorti de mes lectures ! Un quart de page de l’Anep, la Régie nationale de pub. Diffusé dans plusieurs quotidiens et portant le numéro 780621, ce placard publicitaire intitulé «Avis aux plaisanciers» invite fermement les propriétaires d’embarcations amarrées au port de plaisance de Sidi-Fredj de bien vouloir régulariser leurs situations administrative et financière avant un mois, sinon, menace le communiqué, «il sera procédé à la mise en fourrière de toute embarcation ne remplissant pas cette condition». L’entreprise de plaisance de Sidi-Fredj précise, en outre, qu’elle ne pourra être tenue pour responsable en cas de détérioration ou de dommages subis lors du transfert des embarcations vers la fourrière. Interloqué, j’ai alors pianoté sur le clavier de mon mobile. Renseignement pris, il s’avère que dans ce port de plaisance, comme dans beaucoup d’autres ports de plaisance du pays, il y a quantité de propriétaires de bateaux dont certains fort luxueux qui n’ont pas mis les pieds dans leur embarcation ni ne se sont pointés sur les lieux de l’arrimage depuis des mois, voire dans certains cas plus d’un an. Et allez savoir pourquoi, là, à ce moment précis, mon esprit rotors — je vous l’accorde — est allé se remémorer ces chiffres extraits d’enquêtes et de rapports très sérieux et très récents qui classent l’Algérie en «bonne position » dans le hit de la précarité et qui soulignent au rouge l’avancée rapide de la pauvreté dans nos murs. Fracture ! De ces fractures que le plus virtuose des chirurgiens orthopédistes renoncerait à raccommoder. Car comment espérer raccommoder entre des Algériens pourris de fric qui en oublient jusqu’au fait qu’ils ont amarré depuis des mois des yachts au port de Sidi- Fredj et d’autres Algériens qui vivent aujourd’hui encore, au milieu du mois d’octobre des restes des couffins du Ramadan emmagasinés au congélo ? C’est impossible ! Physiquement impossible. Les angoisses ne sont pas les mêmes. Là où les uns oublient qu’ils ont «stationné» des bateaux coûtant la peau des fesses talquées, d’autres embarquent sur des coquilles de noix pour fuir. Les mêmes ports, peut-être, mais pour deux Algéries. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L. 

Les peines de l'inquisition

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme a mis sur la scène un débat qui risque, encore une fois, de faire des remous. Parce que, on s’en souvient, il y a une année de cela, un parti politique, le RCD, avait proposé une loi portant sur l’abolition de la peine de mort à l’Assemblée populaire nationale. Les deux organisations n’ont pas eu d’écho favorable. 
Pis, certaines organisations –qui se sont toujours tues quand il s’agit d’autres atteintes à ce qu’elles considèrent comme sacré- ont donné en pâture à l’opinion publique l’avocat Bouchachi, président de la Ligue, et d’autres militants des droits de l’Homme dans le pays, ceux qui ont «osé» réclamer l’abolition d’une peine qui, de toute façon, n’est plus appliquée dans notre pays depuis 1993.

Mais au-delà du choix des uns et des autres, c’est-à-dire de ceux qui soutiennent cette option et de ceux qui s’y opposent, il y a lieu de remarquer un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur ces derniers temps. Et il est apparemment difficile de le juguler tant il a des ramifications même dans les institutions de l’Etat.

Il s’agit, malheureusement, de l’inquisition religieuse. En effet, on ne peut pratiquement débattre d’un sujet sans que soit mis sur les têtes une épée de Damoclès. Avant même de tenter d’expliquer les raisons ayant mené à la proposition d’un sujet de débat, on crie à l’atteinte à la religion, au blasphème. Cela s’est produit lors du débat, en 2004, sur le code de la famille sans que les contradicteurs des réformes -audacieuses quoique insuffisantes- regardent les dégâts causés par une loi scélérate sur des pans entiers de la société.

On n’a jamais pris en compte les souffrances des femmes répudiées, chassées et jetées à la rue, souvent avec des enfants en bas âge au nom de la religion. On n’a pas non plus permis aux femmes (y compris celles violées dans les maquis islamistes) de pouvoir se débarrasser de leur grossesse, devenue plus un fardeau qu’un événement heureux.

Bien sûr, la question est sensible, parce que l’avortement est permis, certes, y compris dans les pays occidentaux, mais avec beaucoup de précautions vu les risques qu’il comporte. Mais le sujet n’est pas là. Cette histoire de l’abolition de la peine de mort a donc connu son lot d’inquisitions.

Elle en connaîtra sans doute d’autres. La raison est simple : on a souvent faussé les débats en les déplaçant du terrain purement politique à une arène largement religieuse. Et là, aucun compromis n’est pratiquement possible. Même si dans des thèmes tels que la peine de mort, des spécialistes du droit qui ont combiné leurs recherches avec le «droit divin» ont largement prouvé que l’abolition de la peine de mort n’est pas incompatible avec les textes sacrés.

C’est le travail des spécialistes. L’illustration est faite juste pour démontrer que les inquisiteurs jouent souvent sur d’autres terrains et ont probablement d’autres visées que celles affichées.

Par Ali Boukhlef

Kedhba beïdha ?

Lorsque dans notre enfance nous acculions nos parents par nos demandes extravagantes, ils nous faisaient marcher avec une kedhba beidha, littéralement un mensonge blanc. Un mensonge, certes, mais noble par ses objectifs. Lors d’un récent point de presse à l’hotel Palace de Tébessa, l’ambassadeur de France en Algérie, M. Xavier Driencourt, évoquait des relations algéro-françaises qu’on disait au creux de la vague et affirmait avec sa belle assurance de diplomate : «Nos relations sont bonnes.»

Plus près, M. Mourad Medelci, notre ministre des Affaires étrangères, démentait tout ce qui avait été dit et écrit sur les nuages qui assombrissaient les relations entre Alger et Paris. «Les relations entre l’Algérie et la France sont extrêmement importantes et l’on travaille à leur amélioration», disait-il à l’APN, révélant dans la foulée qu’il avait rencontré longuement son homologue français Bernard Kouchner.

Le même jour, une source gouvernementale «confirmait» à notre confrère londonien El Qods El-Arabi que les autorités algériennes étaient «mécontentes» de Paris et que Bouteflika lui-même était fâché par ses attitudes provocatrices. M. Driencourt aura beau charger les médias français et dire que ce sont eux qui ont gonflé l’histoire de Tibhirine, il lui faudra admettre que c’est Sarkozy en personne qui relança l’histoire avec des insinuations aussi performantes que le Rafale.

L’autre sujet qu’Alger n’arrive pas à mâcher et encore moins à avaler c’est la décision de soumettre les voyageurs algériens à destination de la France à des interrogatoires sur des sujets d’ordre privé. Comme si tous les interrogatoires conduits pendant plus d’un siècle par les Aussarresses et consorts n’arrivaient pas encore à assouvir les instincts si distingués de nos ex-«bienfaiteurs».

Maintenant, si provoquer Alger devient pour Paris un acte banal, cela devient chez nous insupportable. D’autant que la France ne se contente plus de défendre ses seuls intérêts et qu’elle tente d’adjoindre Israël dans ses ventes concomitantes. Aux dernières nouvelles, elle comptait nous fourguer des frégates avec du sang sioniste dans les veines. Comme si l’on voulait nous vendre du porc sous le label… halal.

Par Mohamed Zaâf

Phénomènes de société

La foule qui sort et délivre ses pulsions de délire (ou qui se terre et se tait, c’est selon), après un match de football, c’est un fait courant de nos jours. Mais que l’élan se fasse et se passe avec une telle profusion de joie, dans une telle communion, dans un tel déferlement de cris, dans un tel bonheur, bref, dans un tel excès, tout cela recèle quelque chose de dissimulé, justement dans l’étalage de l’apparat festif.

Dans ces moments-là, il faut bien sûr se garder de ne pas partager la gaieté de toute la société. Mais cette immersion dans l’allégresse collective n’exonère pas, et au contraire dicte de tenter de comprendre ce qui se passe dans l’esprit des gens, «jeunes et moins jeunes», selon la formule consacrée. Pulsion défoulatoire ? Expression passionnée d’un attachement patriotique sans retenue ? Chauvinisme sportif ? Envie de défier tous les interdits contre l’expression de la joie, communément partagée ? Façon de fêter le retour à la paix, après des années de souffrance, de deuil et de larmes ?

Dans ce sillage, une manière subliminale de décliner, collectivement, l’attachement à une nation qui a failli être pulvérisée ? Simple délire de joie d’une population en mal de sortie nocturne ? Profanes en matière d’analyse sociologique, on ne peut que dire qu’il y a un peu de tout ça. En tout état de cause, l’analyse ne détruit pas la pulsion festive, mais, en la déconstruisant, essaie de la soumettre à la nécessité d’une meilleure compréhension.

C’est là un trésor qui s’offre aux sociologues. A eux de l’expliquer et d’en faire émerger les fondements qui se lovent derrière les youyous, les cris de joie et les chants de vie pour vivre une société qui tient à dire qu’elle ne s’est pas endormie.

N.S.