dimanche 11 octobre 2009

Obama, la paix !

Lors d’une visite à Moscou en novembre 2008, le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, dont les liens avec les ultraconservateurs du clan Bush étaient de notoriété publique, étrennait son humour fruste à propos de Barack Obama qui venait de prononcer son discours d’investiture. Il le traitait de «bronzé» avec cette pointe d’ironie qui possède la finesse d’une blague de salle de garde. Un sarcasme gras et niais, que le sourire auto satisfait du Cavalière accompagnait comme s’il s’agissait d’un mot d’esprit.

Ça volait haut ! La blague avait indigné l’opposition italienne, estimant, à juste titre, qu’il fallait sérieusement s’inquiéter de l’image de l’Italie, celle que Berlusconi en donnait étant tout simplement calamiteuse. Moins d’une année après, fin septembre 2009, Berlusconi remettait ça. En mieux, même. De retour de Pittsburgh, il annonçait à ses ministres et à ses partisans lors d’une réunion de son parti : «Je dois vous porter les salutations d'un homme qui s'appelle, qui s'appelle... attendez, c'était quelqu'un de bronzé : Barack Obama!» en poursuivant, porté par la volée de rires de ses fans : «Vous ne le croirez pas, mais ils sont deux à être allés à la plage pour prendre le soleil parce que même sa femme est bronzée !» Une sorte de complexe de supériorité ou, au mieux, de paternalisme — plutôt de blanc à bronzé que d’aîné à cadet —doit certainement roder à l’étage culturel où sévit Berlusconi.

Et voilà que, au moment même, où quinze juges constitutionnels italiens décident de retirer à Silvio Berlusconi son immunité pénale, les cinq membres — dont quatre femmes, cette année — du Comité norvégien distinguent Barack Obama en lui attribuant le prix Nobel de la Paix 2009. Quel rapport entre l’un et l’autre ? Aucun. Ou plutôt si... Au lieu de ressortir son éternelle blague éculée sur le bronzage du locataire de la Maison-Blanche, Berlusconi a consenti à présenter ses félicitations au récipiendaire. Pas moyen de faire autrement, mon vieux. Et pas moyen non plus d’espérer en retour un appui pour le feuilleton judiciaire que, selon la coutume, Berlusconi va tout faire pour éviter.

L’attribution du Nobel de la Paix à Obama fait des heureux certes mais aussi des envieux, des jaloux, des sceptiques, des dubitatifs. Ils ont tous en commun, d’ailleurs, la surprise. Tout le monde a été surpris par ce prix. A tout seigneur tout honneur, il achève ses ennemis politiques, de plus en plus atterrés par l’aura du président américain dans le monde. A quoi sert une aura ? Ça dépend ! Mais celle d’Obama va croissante. Est-il de la dernière anomalie que ses adversaires républicains, qui s’agitent en interne pour lui rendre la vie impossible, s’étranglent à cette annonce ? Que non ! Il n’est pas non plus surprenant que Lech Walesa, lui-même prix Nobel de la paix en 1983, soit dubitatif devant le fait qu’Obama l’obtienne «si vite ?» «Trop tôt. Il n'a aucune contribution jusqu'à présent. Il n'en est qu'au début.

Il commence seulement à agir», a déclaré l'ancien président polonais. Que la droite populiste américaine l’éreinte, ce n’est pas non plus un scoop. Rush Limbaugh, le héraut de ce courant de droite, s’est moqué d’un Obama qui «n'est pas seulement le premier président post-racial. Il est aussi le premier président postaccompli [...]. Sa tête a tellement grossi que maintenant ses oreilles lui vont.» Mais ce qui est surprenant, c’est que lui-même, Obama, en soit étonné. Sa première réaction est de dire qu’il ne le «mérite pas», ce qui est à son honneur, en précisant qu’il est tout de même «le commandant en chef d'un pays qui a une guerre à terminer».

Le commentateur progressiste américain David Sirota note qu’«un président qui commande deux guerres, en plein cœur du monde musulman, ne mérite pas de prix, surtout s'il réfléchit à une escalade». Pourtant, Obama Prix Nobel de la Paix n’est pas désapprouvé par des irréductibles comme Fidel Castro qui, tout en précisant ne pas être d’accord avec le président américain sur quantité de sujets, trouve positive cette décision. Il y voit «plus qu'un prix au président des Etats-Unis, une critique contre la politique génocidaire qu'ont suivie nombre de présidents de ce pays, une exhortation à la paix et à la recherche de solutions conduisant à la survie de l'espèce ».

Mais le Prix Nobel est là. Il n’a pas été attribué à l'opposant au régime chinois, Hu Jia, ni à l'avocate tchétchène Lidia Ioussoupova, donnés favoris. D’autres lauréats potentiels : le moine bouddhiste vietnamien Thich Quang Do, le leader d'opposition zimbabwéen Morgan Tsvangirai, le dissident cubain Oswaldo Paya, Ingrid Betancourt, l’ancienne otage franco-colombienne des Farc, qui avait même prévu une conférence de presse. Ce n’est aucun des 197 noms de personnes ou d’organisations qui étaient en lice cette année.

C’est Barack Obama qui, poussant l’atypisme jusqu’au bout, et à son corps défendant, a été élu président des Etats-Unis douze jours seulement après que le délai de clôture de la liste des nominés n’intervienne. Les membres du Nobel de la Paix n’avaient donc pas encore vu ce qu’il pouvait donner à la paix. Mais ils n’ont pas manqué de flair car c’est un symbole qui est distingué. Et pas seulement un symbole.

Même en ayant hérité de deux guerres qui sont encore sur le feu, Barack Obama a déjà transformé le climat international en mettant un frein à l’unilatéralisme de Bush, en revenant sur la «guerre des civilisations» qui tenait lieu de concept fondamental aux faucons ultralibéraux du clan du précédent président. Puisse ce prix ajouter de son aura pour aider à apporter la paix au Proche-Orient car c’est là la vérité du monde depuis soixante ans.

Par Arezki Metref

C’est injuste !



Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

Algérie. 34 millions d’habitants. Superficie : 2 381 741 km2 . Capitale… 

… Blida !

J’en ai la bave aux lèvres tellement j’enrage ! Ce n’est pas juste. Je dirais même plus : c’est profondément injuste. Le gus, à peine élu à la tête des Etats-Unis, à peine installé dans son Bureau ovale, à peine familiarisé avec les gros dossiers du monde que le voilà couronné du prix Nobel de la paix. Franchement ! C’est quoi ça, sinon du piston, un favoritisme scandaleux et inacceptable. C’est d’autant plus inacceptable lorsqu’on sait que d’autres se tuent presque à la tâche pour espérer décrocher un jour ce Nobel-là. Combien de fois les pauvres malheureux ne les a-t-on pas vu s’échiner comme de beaux diables pour tenter de rallier les suffrages du jury. Année après année, infatigablement, avec acharnement et abnégation, sans découragement, l’espoir plein les yeux, la volonté à fleur de peau, ils ont travaillé à cet objectif. En vain ! Ils ont créé comités de soutien sur comités de soutien à leur candidature. Chaque année, à l’approche des Nobel, ils nous faisaient parvenir un seul message : cette année sera la bonne. Le titre ne pouvait leur échapper et la planète ne pouvait indéfiniment rester insensible et sourde à leur œuvre de paix grandiose. Ainsi galvanisés, nous nous remettions à espérer saison après saison. Et saison après saison, nous retombions des nues, nous en prenions plein la tronche, déçus et blessés à la fois. Cette année, avec Barack Obama, la blessure est encore plus profonde et plus douloureuse. Le président américain n’a encore rien fait, n’a encore rien réalisé de probant, n’a pas encore fait ses preuves. Alors ? Pourquoi lui ? Et pourquoi pas d’autres candidats qui eux aussi n’ont rien réalisé de probant, n’ont toujours pas fait leurs preuves, et ont pourtant ce gros avantage, celui d’une plus grande expérience dans le domaine de l’inaction et de l’inefficacité. Plus de 15 ans d’ancienneté pour certains ! Non ! Assurément, Calimero, le petit poussin noir a raison lorsqu’il lance à tout bout de champ : «C’est injuste !» Je fume du thé et je reste éveillé jusqu’à l’année prochaine, le cauchemar continue.

H. L.

Que se passe-t-il, là-haut ?

Un procès impliquant un secrétaire général de ministère vient de déboucher sur un sévère réquisitoire à l’encontre de hauts responsables. Ce procès n’est pas encore achevé qu’il est question de l’arrestation d’un autre secrétaire général de ministère.

Les deux affaires seraient liées aux activités phare de chacun des secteurs de la pêche et des travaux publics : la gestion du quota national de thon rouge de Méditerranée, pour l’un, et l’autoroute Est-Ouest, pour l’autre. Nous ne connaissons pas encore les suites données aux préjudices subis par le PNDRA que d’autres portefeuilles font déjà l’objet de procédures policières et judiciaires. La qualité des personnes sur lesquelles pèsent les accusations et les soupçons renseigne sur l’insécurité du budget de l’Etat : ce sont des responsables de niveau “n-1” du gouvernement qui, apparemment, trempent dans des intrigues pour le moins dommageables à l’économie nationale et au Trésor public.

On ignore ce qui, dans l’organisation des départements ministériels, permet aux principaux collaborateurs du premier responsable de s’adonner à de tels agissements. Mais la question mérite d’être posée.

En attendant de voir plus clair dans ces affaires, on peut observer que les incidents semblent n’avoir aucun contrecoup politique. Totalement déconnectés de leur contexte politique, ils sont relégués au statut de faits divers. S’il se confirme que la conduite du projet le plus coûteux de la décennie est entouré de doute, l’inquiétude devrait gagner les responsables politiques du programme d’investissement. Et le peuple étant en droit d’être éclairé sur les atteintes éventuelles à la gestion du développement national, l’opinion mérite d’en être informée plus qu’à demi-mot.

Certains confrères trouvent même dans ces affaires matière à redorer le blason de la gouvernance nationale et titrent, ravis : “La lutte contre la corruption s’intensifie.” Si même la lutte contre la corruption se fait dans l’opacité, il n’y a pas de quoi pavoiser. Si l’on arrête des secrétaires généraux de ministères pour nous dire “circulez, il n’y a rien à voir”, nous aurons du mal à inscrire l’opération dans le cadre d’une transparence dans le traitement des affaires qui concernent la richesse de la nation.

Et puisqu’elles ne concernent ni un sombre démarcheur de moyens généraux ni un vague fondé de pouvoir d’agence bancaire, elles appellent une réaction autant sécuritaire que judiciaire et… politique. Ce qui ne semble pas être le cas, pour le moment.

Peut-être que l’Exécutif continue à expédier les affaires courantes, mais passé les plaidoyers pour la loi de finances complémentaire, le gouvernement n’aura jamais été aussi discret que ces derniers temps. En pleine rentrée, et passé la polémique sur la couleur des tabliers, il s’impose une communication minimale et laisse libre cours aux rumeurs et aux “fuites”. Il compte peut-être sur le football pour détourner l’attention publique. Mais pour combien de temps ?

Par : Mustapha Hammouche

Le bombe-suppositoire a déjà fait un blessé en Arabie Saoudite

Chasser le doute

Les Algériens, même les plus optimistes, commencent à se poser la question douloureuse. Cette interrogation secrète et intime : et si on n’allait pas en Afrique du Sud ? Afin que le doute ne s’installe pas, il y a un match à jouer face aux modestes Rwandais qu’on serait bien inspiré de traiter avec respect.

Nous y voilà ! Seuls face à notre destin. Les Verts qui baignaient dans une euphorie grisante doivent remettre le bleu de chauffe. L’Égypte vient de nous rappeler qu’une Coupe du monde se mérite et qu’elle se prépare, aussi bien sur le terrain qu’en coulisses.

Car la prestation indigeste entre l’Égypte et la Zambie ne saurait occulter l’essentiel. Les trois points arrachés par les Pharaons placent l’équipe nationale face à l’équation mathématique qu’on redoutait tous. Il faut aller chercher la qualif dans le chaudron du Caire et, avant cela, faire le plein face au Rwanda.

La victoire de l’Égypte a quelque chose de bon dans la mesure où elle agit comme une piqûre de rappel. Finies, les déclarations triomphalistes et les sombres discussions avant l’heure sur les primes de qualification à la Coupe du monde ! L’heure est à la concentration et à la rigueur. Le moment de se remobiliser psychologiquement et de ne pas entrer sur la pelouse de Blida en ayant les jambes en coton. Mais dans un esprit de conquérants, le même qui nous avait permis de battre l’Égypte et qui, depuis, a considérablement fléchi.

Les Algériens, même les plus optimistes, commencent à se poser la question douloureuse. Cette interrogation secrète et intime : et si l’on n’allait pas en Afrique du Sud ? Afin que le doute ne s’installe pas, il y a un match à jouer face aux modestes Rwandais qu’on serait bien inspiré de traiter avec respect.

Mais la victoire de l’Égypte nous rappelle également que les Égyptiens sont passés maîtres dans l’art de “configurer” un match. Depuis leur défaite face à nous, ils n’ont pas douté un instant. Ils se sont mis à travailler, un peu sur le terrain et beaucoup en coulisses, afin de mettre leur équipe dans les meilleures dispositions. Pas qu’avec des promesses de primes de match pharaoniques, mais en adaptant l’environnement à leur stratégie. Et on ne sera pas étonné qu’au Caire, cet environnement, qui sera incroyablement hostile, ne crée une bulle pour déstabiliser les Verts.

En attendant ce voyage au pied des pyramides, les Verts n’ont qu’à faire le boulot et donner encore de la joie aux Algériens. Car l’Égypte, après sa défaite diplomatique à l’Unesco, a probablement un besoin impérieux de faire de la qualification en Coupe du monde une revanche sur le sort. Histoire de prestige d’État. Et sur ce plan, on espère que l’Algérie a également un prestige à défendre.

Par : Mounir Boudjema

“Mariés, deux enfants” : QUE SONT-ILS DEVENUS ?

Mariés deux enfants (Married... with children) est une sitcom sans concession sur l'Amérique plouc et décadente. Créée par Michael G. Moye et Ron Leavitt, la série Mariés deux enfants a été diffusée pendant 10 ans sur les différentes chaînes télé du monde. Succès à la mesure du pari. En effet, ode au mauvais goût et à la vulgarité souvent gratuite, le pays de l'oncle Sam a plusieurs fois manqué l'arrêter. Heureusement, le public ayant toujours soutenu la famille Bundy, la série a duré onze saisons, 262 épisodes et autant d'occasions d'entendre le mythique générique fredonné par Frank Sinatra (Love and Marriage) !

Pendant onze saisons, la famille Bundy a dépassé les limites sur M6. Que sont-ils devenus après avoir quitté définitivement le canapé du salon ?

Al Bundy
(Le père rabat-joie ):
ll Vendeur de chaussures aigri, membre de l'association No Ma'am, souvent vautré dans le salon, la main dans le pantalon, Ed O'Neill jouait un chef de famille atypique. La série a été un tremplin pour sa carrière (qui se limitait à des rôles dans des téléfilms). Il apparaît ainsi parallèlement à la série dans les deux Wayne's World (1992 et 1993). Puis, il continue à jouer pour la télévision. Entre autres en 2001 dans Big Apple, une série au succès relatif (5 épisodes seulement), puis en 2003 dans The Dragnet où il tient le rôle principal du lieutenant Friday. Côté cinéma il interprète en 1999 l'un des détectives de Bone Collector autour de Denzel Washington et Angelina Jolie. Il apparaît aussi en 2001 dans Nobody's baby.

Peggy
(La mère vénale
et dépensière) :
ll Peg, “la grande tanche” dépendante au télé-achat, est le cauchemar de toute femme au foyer respectable. Katey Sagal, son interprète, ne cumule heureusement pas les mêmes tares. Restée très discrète après l'arrêt de la série, elle réapparaît sur les écrans dans différentes sitcoms sans succès. En 2000, elle joue ainsi dans Tucker (douze épisodes), puis dans Imagine That (2 épisodes). Ses participations dans That's 70 Show sont l'exception qui confirme la règle. Ce n'est qu'en 2002 qu'elle sort enfin de l'ombre en devenant Cate Hennessy, la mère originale de Touche pas à mes filles diffusé sur M6. Récemment, elle se marie à Kurt Sutter, un des scénaristes de The Shield, qui peut-être lui donnera bientôt un rôle...

Bud
(L'adolescent pré-pubère) :
ll Bud est l'un des deux enfants peu gâtés par la nature d'Al et Peggy. Cet adolescent boutonneux est joué par le californien David Faustino. Comédien précoce, il apparaît à trois mois dans l'émission de l'actrice Lily Tomlin, à 6 ans dans La petite maison dans la prairie et à 10 dans La croisière s'amuse.

Mais Mariés deux enfants reste pour lui la série de la consécration. À son arrêt, il multiplie les apparitions exceptionnelles : dans un épisode de Jesse en 1999, puis dans On the road again et enfin dans X-files en 2002. Il a donc eu le temps de se consacrer à son autre passion : le rap. Il tient la boÎte de nuit hip-hop Balistyx à Los Angeles, du même nom que l'album rap auquel il a participé en 1992.

Kelly
(Le petit lapin rose) :
ll La jolie blonde écervelée de la famille est aussi celle qui a connu le plus de succès après la série. Kelly, alias Christina Applegate, devient Jesse, dans la série éponyme de Kauffmann et Crane (Friends) diffusée sur France 2. Elle connaissait déjà l'univers de ses créateurs pour avoir joué deux fois la sœur de Rachel. Mais la fille du producteur de musique Robert Applegate ne s'arrête pas là. Elle explose au cinéma où elle donne la réplique à de nombreux grands acteurs comme Jeff Bridges dans Wild Bill, Jack Nicholson dans Mars Attacks, Val Kilmer dans Wonderland, Matt Dillon dans L'employé du mois et même Jean Réno dans Les Visiteurs en Amérique ! Mais aussi à de célèbres actrices comme Cameron Diaz dans Allumeuses, ou encore en 2003 Gwyneth Paltrow dans Hôtesse à tout prix. Elle explose en ce moment dans une sitcom qui met en valeur tout son talent de comédienne Samathan Who ?

Le Nobel des bonnes intentions

A l'heure où le comité le distinguait parmi deux cent candidats, le président Obama dormait encore. Après dix mois passés à la White House, difficile de croire qu'il a pu rêver du prix Nobel de la paix. 

Pourtant, le jury suédois a jugé suffisante sa vision d'un monde multilatéral, autre que celle qu'imposait son prédécesseur, pour le récompenser.

Suffit-il d'avoir de bonnes intentions, en l'occurrence éloigner le spectre du choc des civilisations par un discours d'une heure au Caire, pour pouvoir mériter un tel trophée ?

Dans les faits, Barack Obama n'a pas encore fait de miracles. 47 millions d'Américains attendent toujours la couverture sociale que les Républicains s'obstinent à tirer sous leurs pieds.

Mais ce qui a permis au comité Nobel de trancher en faveur du président Obama, c'est l'internationalisation de la politique étrangère US que la candidate Hillary Clinton avait défendue avant d'être appelée à la mener en tant que patronne du département d'Etat.

Ce malgré les impopulaires guerres d'Irak et d'Afghanistan et le bagne de Guantanamo qui tarde à fermer les portes de son enfer.

Plus que regardant, le comité Nobel a vu maintes fois la main du lauréat se tendre aux ennemis de l'Amérique et de tels gestes compteraient plus que tout.

Dialogue à un haut niveau avec le régime castriste, la disponibilité du gouvernement de Washington à s'asseoir à la même table avec les autorités nord-coréennes…, autant d'attitudes courageuses qui valent au premier président noir des Etats-Unis (assez de le rappeler) la plus haute distinction en matière de paix mondiale.

Sans oublier ce vœu de dénucléarisation que l'administration démocrate a pris à bras-le-corps suite à son renoncement à déployer son bouclier antimissiles en Europe, en attendant de savoir ce qu'il adviendra exactement du traité Start.

Mais Barack Obama peut-il exiger de l'Iran et de la Corée du Nord d'enterrer leurs ambitions nucléaires alors que son plus fidèle allié au Proche-Orient détient en toute impunité quelque chose comme 200 ogives nucléaires ?

A moins d'une dénucléarisation à deux vitesses, le prix Nobel de la paix 2009 choisira de bombarder la Lune à la recherche d'eau potable que de porter atteinte à l'indestructible alliance américano-israélienne. Au point de ménager les susceptibilités de l'extrême droite israélienne qui se veut réaliste quant à l'impossibilité d'un règlement global du conflit palestino-israélien.

L'émissaire George Mitchell peut parvenir à une solution en ce qui concerne le gel de la colonisation sauf que le conflit d'il y a cinquante ans ne se résume pas à cinq cents logements que l'Etat hébreu veut construire.

En déclarant que même d'ici 2025 la paix demeurera irréalisable, Avigdor Lieberman, le vigile qui est devenu chef de la diplomatie israélienne, aurait-il mis fin à la bonne intention de Barack Obama à rétablir ne serait-ce que la confiance entre les deux parties ?

Il est plus raisonnable de songer à un Nobel de la paix auquel on ne s'y attendait pas qu'à la paix en elle-même. Croire pouvoir l'atteindre à la fin d'un processus de démocratisation, qui passe par la guerre contre les durs et le dialogue avec les modérés, risque de s'avérer chaotique. Le président Obama mériterait réellement son Nobel le jour où la notion de la paix d'abord, la sécurité après, aura enfin un sens.

Par Anis Djaad

L’analyste égyptien de ART «tire» sur Shehata en direct

«Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.»
Adage français


Alors que le présentateur égyptien «insultait» la Zambie de ne pas avoir un stade aux normes internationales, allant même jusqu’à qualifier l’infrastructure du match de prairie «mazraâ», l’analyste égyptien de la chaîne ART, Khaled Beyoumi, a, pour la première fois depuis qu’il analyse les matchs de qualification de la Coupe du monde, fustigé en direct sur la chaîne saoudienne l’équipe égyptienne et son staff après que celui-ci eut exprimé sa satisfaction d’avoir gagné à l’extérieur par la plus petite des marges.

Alors qu’on attendait une satisfaction de l’analyste égyptien, le présentateur de l’émission de ART, l’Egyptien Tamer, fut surpris par la réaction très virulente de Khaled Beyoumi qui s’en est violemment pris au staff égyptien, et à sa tête, Hassen Shehata, l’accusant même de ne pas avoir visionné les autres matchs de la Zambie. Khaled Beyoumi, connu pour ses états d’âme et ses analyses très directes et très critiques, a déversé sa colère sur l’équipe égyptienne indiquant que celle-ci a offert une prestation sans âme, sans goût et surtout sans niveau.

«Le jeu des Pharaons a été anarchique, seule la prestation du gardien de but El Hadari et le but sur un tir ont pu sauver l’Egypte», a déclaré l’analyste égyptien. «Les trois points ne suffisent pas, il fallait gagner par deux ou trois buts», ajoute Khaled Beyoumi qui est même allé jusqu’à dire que l’Egypte n’est pas près d’aller en Coupe du monde avec ce niveau. La réaction à fleur de peau de l’analyste égyptien a surpris le présentateur d’ART, mais aussi les Algériens qui regardaient la seule émission consacrée à cette rencontre, puisque l’Entv diffusait des documentaires animaliers.

«Avec ce niveau, l’Egypte est hors de la Coupe du monde», ajoute encore l’analyste égyptien qui a, une nouvelle fois, démontré son professionnalisme et son pragmatisme. Khaled Beyoumi risque d’attirer les foudres de guerre des Egyptiens chauvins sur les autres chaînes, et cela a déjà commencé quelques minutes après ce débat sur la chaîne Al Masrya, puisqu’un appel d’un responsable a tiré à boulets rouges sur l’analyste égyptien d’ART.

Il faut dire que toute la chaîne ART était derrière les Pharaons puisque des spots des opérateurs égyptiens étaient diffusés en masse entre la mi-temps et après la fin du match. Une publicité de l’opérateur Vodaphone a même sponsorisé une chanson populaire appelant à la victoire finale de l’Egypte contre l’Algérie. Pour ce match, les responsables ont même empêché l’analyste algérien Mahieddine Khalef de venir analyser le match de l’Egypte, il est même probable que l’analyste égyptien sera présent aujourd’hui lors du match décisif contre le Rwanda.

En plus de la bataille sportive, le match entre l’Egypte et l’Algérie est une grande guerre médiatique dans la presse écrite et surtout sur les chaînes de télévision.

Amira SOLTANE

Origines

Les polémiques politiques ont des raisons que la raison ne connaît pas. Et c’est pourquoi, les grands propagandistes du monde entier font plus appel, dans leur discours de mobilisation ou de désinformation, aux raisons du coeur: «Il faut titiller la fibre émotionnelle!» C’est cela qui isole l’être humain de toute réalité et l’éloigne du pragmatisme ou du bon sens.

S’il est vrai que l’homme du commun, le quidam comme on dit, le citoyen lambda, n’intéresse personne ni par ses origines, ni par son devenir ou son mode de vie, le citoyen, qui accède à une certaine notoriété ou au pouvoir politique, devient vite un centre d’intérêt: il focalise toutes les attentions.

Des généalogistes fouillent dans son arbre, des biographes décryptent sa carrière et des médecins spécialisés se penchent sur son cas ou sur ses antécédents. Impossible d’échapper à la vigilance des médias à une époque où la presse people fait sa loi.

La mésaventure qui arrive à Frédéric Mitterrand est un exemple en la matière: l’homme est toujours rattrapé par son passé dès qu’il devient un homme de pouvoir ou du pouvoir. Ce grand homme de culture, qui a brillé par une carrière entièrement dévouée au cinéma, à l’histoire et à la télévision, devient soudain l’homme à abattre dès l’instant où il s’installe dans une fonction qui demande un comportement moral exemplaire: on ne donne pas un fauteuil de ministre des Finances à un ancien cambrioleur!

Le fait n’est pas nouveau: chez nous, il y a presque quatre décennies, un scénariste de talent avait écrit pour la télévision une pièce policière qui connut un certain succès et un retentissement peu commun aux autres banalités produites à l’époque, soudain, il se mit à voir grand et à rouler des mécaniques.

Il eut le malheur de donner une interview dans la page culturelle du quotidien de l’époque pour qu’aussitôt, la machine infernale qu’il avait frôlée se mette en branle: dans son interview, il s’était présenté à l’époque comme un ancien moudjahid (cela était de bon ton à cette époque-là, où ne fleurissaient pas encore les fausses attestations). Le lendemain, une réponse cinglante des responsables de l’ONM rétablit la vérité: l’homme était en fait un collaborateur du système colonial. Très diplomate, le directeur de la TV lui enjoignit de ne pas commettre un second scénario.

Actuellement, c’est une campagne insidieuse qui est menée contre le président de la République islamique d’Iran: les violentes manifestations provoquées par une élection contestée n’ayant pas suffi à déstabiliser un pouvoir qui persiste contre les prétentions occidentales, à continuer son programme nucléaire, la presse occidentale vient d’enfourcher un autre cheval de bataille, celui des origines de Mahmoud Ahmadinejad.

Selon leurs sources, il serait d’origine juive. Qui ne serait pas d’origine juive dans ce coin de terre où le judaïsme fut la première religion monothéiste, avant d’être supplantée par le christianisme et l’Islam triomphant? Le judaïsme n’est pas une référence raciale mais religieuse, cependant les médias occidentaux ne s’embarrassent pas de scrupules pour faire l’amalgame et créer la confusion dans les esprits simples et rendre suspect tout homme.

Il faut se rappeler que Goebbels, ayant invité le grand réalisateur Fritz Lang à prendre les rênes de la cinématographie allemande, se vit répondre par la négative: «Je suis d’origine juive!», a répondu Fritz Lang. «C’est nous qui décidons qui est juif et qui ne l’est pas!», a répondu Goebbels.

Selim M’SILI

Leçon de choses

L’Algérie se trouve à un pas de concrétiser un rêve qui lui échappe depuis vingt-trois ans: une troisième participation à la Coupe de monde de football. Rendez-vous sportif le plus prestigieux du monde duquel l’Algérie a été absente du seul fait de la non-compétitivité de ses footballeurs. Il faut admettre que le jeu à onze algérien a chuté de manière vertigineuse ces dernières années. Et la tragédie nationale des années 90 n’explique pas cette dégénérescence du football algérien, du moins pas tout.

Il faut le dire et le souligner: les footballeurs locaux, par manque de formation, d’une part, de la faiblesse du championnat d’autre part, ne sont toujours pas performants et n’auraient jamais, à eux seuls, réussi à rétablir le football national dans la hiérarchie africaine, arabe et, à plus forte raison, mondiale. Cet exceptionnel saut qualitatif du football algérien est dû, cela aussi, il faut l’admettre, à l’apport, tout aussi exceptionnel, de la diaspora nationale en Europe. Il faut le dire et le répéter, ce sont nos expatriés qui ont redonné au football algérien une stature que l’on n’espérait plus.

Ne nous leurrons pas, sans ces joueurs expatriés, l’Algérie n’occuperait certes pas la position qui est sienne aujourd’hui, rivalisant avec l’une des plus puissantes équipes africaines, l’Egypte, pour l’octroi du billet du Mondial sud-africain. Alors, nous nous prenons à rêver: ce que les footballeurs expatriés ont pu faire pour leur pays, d’autres Algériens de la diaspora pourraient également les imiter, sur d’autres plans, pour contribuer à (re)placer l’Algérie parmi les pays émergents par leur apport dans les domaines du savoir-faire économique, scientifique, industriel... Mercredi, le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, rappelait que 40.000 cadres algériens travaillent actuellement à l’étranger, notamment en Europe, aux Etats-Unis et au Canada.

Ce qui est une perte énorme pour l’Algérie, d’autant que nombre d’entre eux ont été formés par les universités algériennes. Ils sont au moins 3000 chercheurs, tous secteurs confondus, activant aux Etats-Unis, affirmait, par ailleurs, M.Medelci. Si 15 joueurs professionnels algériens ont pu relever le défi de remettre le football algérien sur les rails, imaginez, imaginons, ce que ces milliers de têtes pensantes algériennes expatriées - qui font le bonheur de leur pays d’adoption - pourraient apporter comme plus et savoir-faire à leur patrie.

Mais encore, à l’instar de ce qui a été fait pour les footballeurs professionnels, faut-il y mettre les moyens et les conditions optimales qui puissent convaincre notre diaspora scientifique et intellectuelle, sinon à revenir au pays, du moins à contribuer à son décollage économique et industriel, secteurs dans lesquels l’Algérie accuse un retard pénalisant. Pour cela, il ne suffit pas seulement d’appeler aux sentiments patriotiques de nos têtes «bien faites» établies à l’étranger.

Il faudra sans doute une autre approche et manière de gouverner comme de voir les choses, en faisant confiance à nos élites d’abord, à mieux utiliser nos compétences nationales ensuite. Si beaucoup de ces élites ont quitté ces dernières années le pays - ils seraient, selon la revue Arabies, qui a consacré en 2007 un dossier à l’Algérie, 400.000 cadres algériens expatriés - c’est bien du fait qu’elles n’ont pas trouvé le répondant à leurs attentes de la part du gouvernement, ni les conditions leur permettant de faire valoir leur savoir-faire et leurs compétences qu’elles ont extériorisés à l‘étranger.

Voilà donc une gisement fantastique laissé en friche. S’il y a une leçon à tirer de l’apport de nos footballeurs émigrés - d’autres professionnels expatriés sont prêts à revêtir le maillot national - c’est qu’il faut savoir faire enfin confiance et mettre en confiance une élite nationale qui ne demande qu’à participer à l’émergence de l’Algérie parmi les nations. Certes! Mais il faut bien admettre aussi que c’est la volonté politique qui fait encore le plus défaut..

N. KRIM

Lettre de mission

Le président américain Barack Obama doit être un homme comblé. Son discours qui se résume en trois mots, « yes, we can », a séduit y compris au plan international. La preuve, il vient d’être désigné prix Nobel de la paix. Plus que cela, le comité Nobel vient de faire une réelle entorse à son règlement qui consiste à récompenser les actes, et rien que cela. Autrement dit, on ne tient jamais compte des discours, et même des idéaux souvent proclamés, mais rarement sinon jamais réalisés.

Ainsi en est-il des précédents présidents américains qui ont tenté de finir leur parcours – toujours à la limite du second mandat – sur un succès diplomatique. Pour l’histoire ou pour favoriser leur parti. D’ailleurs, même des Américains soulèvent cette anomalie. « Qu’a donc accompli le président Obama ? », se demande le président du Parti républicain. Pour des raisons différentes, d’autres à travers le monde ont trouvé cette distinction hâtive.

Mais le comité Nobel a ses raisons et il ne s’en est pas caché. L’exposé des motifs est en lui-même une lettre de mission, ou encore une feuille de route pour Barack Obama qui se voit retourner sa devise, sous la forme d’un autre slogan « yes, you can ».

Certains y trouveront de la complaisance, mais il semble par contre évident que le comité Nobel entendait lui aussi justifier ses décisions, et se faire l’interprète d’une préoccupation mondiale rongée par le désespoir, en donnant au concept de paix, son sens le plus large. Effectivement, l’Amérique peut engager une profonde réforme de sa politique étrangère, comme le suggèrent justement les propos que Barack Obama tient depuis son élection, soit il y a moins d’une année.

C’est avec cette idée de changement qu’il a conquis l’électorat américain le 4 novembre 2008.Peut-être que le comité Nobel avait du mal à le croire sur parole, ce n’est pas la règle de la maison, mais il a pris au mot le président américain en faisant un prix Nobel avant même qu’il ait prouvé quoi que ce soit.

Obama parle de paix, de désarmement et d’ouverture, rompant avec le discours américain qui préférait l’unilatéralisme, avec cette fâcheuse tendance à repousser les frontières des Etats-Unis, pour s’opposer, selon la vision américaine bien entendu, à « l’empire du mal », ou aux « Etats voyous », même quand l’Amérique a subi la plus grande attaque sur son propre territoire, celle de septembre 2001.

Ou encore de démocratie, de dialogue entre les civilisations. L’Amérique avait alors sa propre classification, laquelle n’est pas celle de la communauté internationale. L’intérêt des Etats-Unis était alors la raison invoquée.

Obama n’en pense pas moins, jusque et y compris le conflit du Proche-Orient qu’il a pris en charge avant même son investiture le 20 janvier dernier, actualité oblige puisque Ghaza subissait l’une des plus grandes agressions israéliennes.

Le reste, on le voit, même s’il n’y a pas encore de percée. Mais il a réussi à faire l’unanimité internationale contre la politique israélienne de colonisation, et à redonner sa place à la diplomatie. Il fallait stimuler cette voie. Nobel vient de le faire.

Par T. Hocine

La justice, la morale et la notoriété

Toutes proportions gardées, deux faits (divers ?) se partagent l'actualité internationale depuis plus d'une semaine. Il s'agit de l'arrestation du cinéaste américano-polonais roman Polanski en Suisse

pour une histoire de mœurs vieille de plus de trente ans et du «scandale» provoqué par les révélations dans un livre de Frédéric Mitterrand, ministre français de la culture, sur ses voyages sexuels en Asie.

C'est un lieu commun, mais il faut quand même le rappeler, en ce sens qu'il constitue l'essentiel de l'argumentation des réactions à charge ou à décharge pour les deux hommes : les faits comme leur prolongement auraient pu passer inaperçus s'ils n'avaient pas concerné deux célébrités.

«C'est ça la vie» et y compris chez ceux qui ont manifesté le plus d'enthousiasme à se positionner dans ces «affaires», l'embarras était nettement visible.

Il y a toujours quelque gêne à crier avec les loups accablant un cinéaste de génie, tout comme il n'est pas aisé de défendre un justiciable censé être comme les autres qui plus est accusé de viol sur une mineure de treize ans.

Il n'est pas non plus évident de prendre, sans de possibles dommages collatéraux, la défense d'un ministre de la culture dont la nomination déjà a soulevé quelque polémique en raison de son appartenance politique manifeste au camp d'en face, qui met noir sur blanc sa différence et va beaucoup plus loin en racontant ses conquêtes pas très nettes de touriste sexuel.

L'embarras est d'autant plus visible au sein de sa famille politique d'origine qui se défend toujours de se mêler de la vie privée des autres, sans renoncer pour autant à la tentation de se saisir de l'aubaine pour descendre un énième et inattendu ralliement à l'adversaire.

Dans les deux affaires pourtant, la manipulation politique n'est pas tout à fait exclue. Roman Polanski traîne un mandat d'arrêt datant de plus de vingt ans.

Entre temps, il s'est rendu en suisse à plusieurs reprises sans être inquiété. Du coup, on a songé au forcing d'Obama contre le secret bancaire helvétique dont l'extradition de Polanski pourrait être une monnaie d'échange. Et quand on sait que les juges américains sont élus, il se dit qu'un magistrat a toujours intérêt à accrocher une célébrité à son tableau de chasse.

C'est un peu tiré par les cheveux mais, bon… Frédéric Mitterrand a publié son livre depuis longtemps sans que quelqu'un ne s'en émeuve outre mesure.

Il a fallu qu'il devienne ministre pour que ses révélations fassent scandale. A la justice pour tous, la morale et la notoriété s'ajoute maintenant la politique. Un imbroglio auquel le dénouement ne mettra sûrement pas de point final. La vie étant peut-être bien ainsi faite.

Slimane Laouari

Un autre «non événement» ?

La décision du chef de l’AP, une «trahison» pour certains, annihilait des montagnes d’efforts accomplis au niveau international pour faire condamner entre autres les crimes de guerre commis par Israël à Gaza,

Saoul Takahachi, le vice-président du bureau du haut-commissaire de l’ONU chargé des droits de l’homme dans les territoires palestiniens, trouvait récemment que le rapport du juge Richard Goldstone était «le plus fort dans toute l’histoire onusienne». Un rapport qui devait procurer leur première condamnation aux pilleurs d’organes.

Une juste sanction qui fut évitée grâce à l’ajournement in extremis du rapport obtenu avec la «complicité» de Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne (AP). Le report suscita de la colère à travers le monde et lui fut traité de tous les noms d’oiseaux. Il est vrai que ce Abbas n’a absolument rien à voir avec notre défunt Ferhat et que le Mahmoud n’a rien à voir non plus avec Ahmadinedjad, un président qui, lui, irait comme un gant à la résistance en Palestine.

La décision du chef de l’AP, une «trahison» pour certains, annihilait des montagnes d’efforts accomplis au niveau international pour faire condamner entre autres les crimes de guerre commis par Israël à Gaza, ce qui, pour le moment, évite les tribunaux internationaux aux tueurs d’enfants.

Les parlementaires d’Europe affichèrent leur mécontentement et se montrèrent autant surpris de la pirouette d’Abbas que dans le monde arabo-musulman. Tout le monde a réagi et regretté la chose, y compris les justes parmi nos cousins. Pas plus tard qu’hier, M. Pierre Stambul, de la respectable Union juive française pour la paix (UJFP), à ne pas confondre avec l’UPJF (Union des patrons des professionnels juifs de France), n’hésitait pas à qualifier dans les colonnes du Jeune Indépendant la bêtise d’Abbas de «faute politique majeure». Tous les Algérois approchés sur la question n’en pensent pas moins.

Sauf qu’à Alger et dans le reste du pays aucune force politique ou sociale ne s’est aventurée à le dire de façon aussi audible que l’UJFP. Ce qui incite à conclure que peut-être ce n’est pas au seul FLN d’aller au musée mais à toute la classe politique rubriquée chez Zerhouni. La Mecque des révolutionnaires n’étant plus, ayant cédé le pas à Alger la blanche… et bleue, il serait peut-être temps de se verser dans le a’laoui. Evidemment, il s’agit de cette danse qui procura à l’Algérie le 1er prix du folklore !

Par Mohamed Zaâf

Au Caire, les Fennecs humeront les senteurs des ancêtres

Dans l’Antiquité, 950 ans avant J.-C., et 2 959 ans avant aujourd’hui, le roi berbère Chachnaq conquit l’Egypte, y fonda la 22ème dynastie et s’y intronisa pharaon. Au Moyen Age, le calife fatimide conquit l’Egypte grâce à une puissante armée composée de la célèbre tribu des Koutama dont le territoire s’étend de l’est de Béjaïa jusqu’aux frontières tunisiennes. Les Koutama fondèrent Le Caire et l’appelèrent ainsi parce qu’ils se faisaient appeler eux-mêmes, El Qahiroun (les conquérants).

En 972, les Koutama construisirent la fameuse université-mosquée d’El Azhar. Si les Algériens ont conquis l’Egypte à deux reprise et s’y sont établis à jamais, se fondant dans la nation égyptienne avec une forte descendance qui peuple le pays du Nil, les Fennecs iront en Egypte dans près d’un mois et reviendront conquérants. Jamais deux sans trois ! Ces rappels historiques ne sont pas motivés par le chauvinisme que pourrait susciter la perspective d’une rencontre sportive déterminante aussi bien pour l’Algérie que pour l’Egypte.

Au contraire, ces faits historiques confirment l’interaction des peuples et des nations et la profondeur des échanges qui ont scellé les relations entre l’Egypte et l’Algérie. Car, le 14 novembre prochain, jour de la grande confrontation entre les Fennecs et les Pharaons, ce sera certainement la meilleure équipe qui l’emportera et qui ira au Mondial en Afrique du Sud. Cependant, l’histoire peut motiver et renforcer la confiance des Fennecs en leur capacité à réaliser au Caire ce que leurs ancêtres ont déjà réalisé.

A ce titre, les Verts, les petits renards du désert algériens, ne seront pas étrangers en Egypte. L’esprit des ancêtres, les vestiges de leurs mains qui ont façonné le vieux Caire, devront guider les pas et les pieds des Fennecs pour aller droit aux buts, sans hésitation. D’autant plus que l’équipe algérienne a le vent en poupe, semble être plus cohérente, plus soudée, plus décidée à faire de l’axe Alger-Johannesburg le chemin du rêve tout autant que ceux d’Alger-Gijón et d’Alger-Mexico.

L’Egypte a, certes, battu la Zambie, mais à quel prix ? L’Algérie a toute ses chances intactes et semble, selon les observateurs, la mieux placée pour décrocher le ticket gagnant de Johannesburg. La rencontre d’aujourd’hui pourra renforcer ces chances si les Verts arrachent, face au Rwanda, des atouts majeurs que l’équipe égyptienne ne pourra jamais rattraper même sur son terrain, face à son public. Car, même au Caire, les Fennecs sont quelque part chez eux.

Par Abdelkrim Ghezali

Ce n’est qu’un match…

A voir l’atmosphère de sinistre et de quasi-deuil qui a régné hier à l’annonce du résultat victorieux de l’Egypte contre la Zambie, on mesure, en évitant tout jugement de valeur du genre «aliénation», toute l’importance que revêt le football dans notre pays, et peut-être partout dans le monde.

D’ailleurs, même pour écrire ces lignes en toute sérénité, il aura fallu se faire violence et s’extirper de l’ambiance de déception généralisée, et bien malin serait celui qui se dirait insensible à cette ambiance si communicative.

Dans le pire comme dans le meilleur, il faut le préciser. N’oublions pas qu’on a tous été heureux à nous immerger dans la communion festive lors des victoires récentes de l’équipe nationale, en espérant que cette allégresse soit rééditée, certes avec moins d’assurance, ce soir.

Dans la joie comme dans la tristesse, il faudrait faire œuvre utile en expliquant là où on le peut qu’il ne faut pas que la première se transforme en bonheur béat et que la seconde se métamorphose en grand malheur, comme si le destin de la Nation en dépendait comme annonce d’une décadence ou d’une descente aux enfers.

En toute chose, et par rapport à l’impact d’un résultat plus qu’ailleurs, il faut savoir raison garder. Plus facile à dire qu’à faire. Même si la raison fournit l’argument imparable que ce n’est qu’un match, on reste humain.

Et, surtout, observateur lucide et objectif ou pas, on ne peut s’extraire de la communion avec sa propre société, dans les bonnes comme les moins bonnes étapes. Alors, il faut assumer.

N.S.

Virée au village de Hassan Yebda : Taourirt Aden fière de son fils

La sélection de Hassan Yebda, milieu de terrain du club anglais de Portsmouth, avec les Verts a créé l’événement footballistique dans toute l’Algérie et particulièrement en Kabylie d’où sont originaires les parents du néo-international. En nous rendant hier au village Taourirt Aden dans la commune de Mekla, wilaya de Tizi-Ouzou, on ne s’attendait pas à voir autant d’engouement chez tous les villageois qui ne jurent désormais que par leur enfant prodige.

“C’est une grande fierté pour tous les gens de Taourirt Aden. Comment ne pas être fier lorsqu’on voit un de nos enfants, déjà star en Europe, honorer sa première sélection sous le maillot algérien”, nous lance tout de go un de ses nombreux cousins que nous avons rencontrés à l’entrée du village. Ici à Taourirt Aden, sur les hauteurs de Mekla, les quelque cinq mille habitants que compte le hameau se connaissent parfaitement au point de former une seule famille.

Lorsqu’un enfant du village réussit à se frayer un chemin dans n’importe quel domaine, tout le monde jubile. C’est le cas aujourd’hui avec leur footballeur Hassen Yebda, mais avant lui, c’était le boxeur Malik Bouziane qui faisait honneur au village.

La similitude entre ces sportifs est qu’ils sont tous deux nés en France.

Bouziane avait offert à l’Algérie des titres de champions d’Afrique et une médaille d’argent aux jeux Olympiques de Sydney avant de se voir malheureusement délaisser par les responsables et opter définitivement pour une carrière professionnelle en France où il fait actuellement les beaux jours du noble art dans l’Hexagone avec deux titres de champion d’Europe. “Malik qui est un champion de haut niveau a réussi à hisser le drapeau algérien dans plusieurs compétitions internationale avant de se voir complètement ignorer par les responsables de ce sport au plus haut niveau”, fulmine un villageois qui nous a demandé de patienter un moment le temps de revenir de chez lui avec un poster de Bouziane portant la ceinture de champion d’Europe. Au fur et à mesure que notre discussion avec les villageois avance, le groupe s’accroît.

Tout le monde veut dire quelque chose sur leur mis tmurth (enfant du pays), Hassan. Bien que la majorité des jeunes ne le connaisse que de notoriété à travers ses rencontres à la télévision, nombreux sont ceux qui l’ont côtoyé lorsqu’il venait passer ses vacances au village. Ces derniers étaient aux anges, le mois de juin dernier lorsque leur star est venue passer quelques jours avec sa famille.

Sa dernière visite au village remonte à trois mois

Une visite qui est intervenue après une absence de presque dix ans pour la simple raison que Yebda, tenu par des engagements au plus haut niveau professionnel, ne pouvait plus se permettre le luxe de venir chez les siens comme il avait l’habitude de la faire. Hassan a-t-il changé par rapport aux années où il était dans l’anonymat, avons-nous interrogé un de ses cousins. “Jamais. Hassan est un garçon très éduqué. Il n’a pas changé ses habitudes. Lorsqu’il est venu passer quelques jours de vacances au village l’été dernier, il était comme un enfant qui venait de découvrir pour la première fois ses proches après une longue absence. Malgré son statut de star sur lequel tous les projecteurs sont braqués, la gloire ne lui est pas montée à la tête. Hassan est un vrai fils du bled. Bien qu’il soit né en France, il n’a pas oublié ses racines. Vous vous rendez compte que Hassan parle le kabyle comme nous tous. Il est resté humble malgré son statut de footballeur professionnel dans les meilleurs championnats européens”, nous confie son autre cousin Hamid Bedrissi. Ce dernier était à l’aéroport d’Alger lundi dernier parmi la nombreuse délégation de Taourirt Aden qui est allée accueillir son enfant prodige. C’était un accueil digne des grandes stars.

Tout le village voulait faire le déplacement, pour faire honneur à sa perle. Cette journée restera à jamais marquée dans l’esprit du joueur. Il ne s’attendait pas à voir autant de monde venu spécialement pour lui rien que pour l’approcher. Il avait volé la vedette à ses trois coéquipiers et accompagnateurs Matmour, Bouaza et Djebour. Ce dernier, marqué certainement par autant de monde à leur descente d’avion, a lancé en direction de Yebda. “Vas-y Hassan, tout ce monde est là rien que pour toi. Aujourd’hui c’est toi la star”. Pourtant quelques mois auparavant, Hassan Yebda qui faisait les beaux jours de Benfica avant de signer à Portsmouth, a atterri dans le même aéroport, presque dans l’anonymat. “ Lorsque je lui ai fait l’accolade, il avait les larmes aux yeux. Il ne pensait pas voir autant d’admirateurs, de journalistes et d’enfants de son village venir rien que pour lui”, ajoute notre interlocuteur. Depuis l’annonce de la sélection de Yebda chez les Verts, tout le village attend avec impatience le jour J, c'est-à-dire demain à l’occasion du match Algerie-Rwanda. Le nombre de supporters des Fennecs a augmenté dans le village. “Même les vieux et les vieilles de plus de soixante-dix ans ne parlent que du match”, nous lance un jeune. L’événement est de taille dans toute la région de Mekla. Les drapeaux et les écharpes aux couleurs nationales sont suspendus partout. Les jeunes de Mekla ont décidé de placer un écran géant pour voir le match. C’est une première. Mais les admirateurs les plus chauvins de Yebda vont faire le déplacement à Blida. “On a commandé des billets à des amis à Alger et on va être au stade pour supporter l’EN et surtout encourager notre enfant chéri”, nous disent en chœur des jeunes du village. Tout le monde à Taourirt espère voir Hassan faire son baptême du feu ce soir avec les Verts. “C’est un joueur complet. Il peut apporter un plus pour notre sélection. Je ne dis pas cela parce que c’est mon cousin, mais c’est une réalité que Rabah Saâdane lui-même avait reconnue”, nous dit son cousin Brahim, un cadre dans une entreprise publique à Tizi-Rached avant de nous demander gentiment d’écrire que “l’équipe nationale est avant tout l’affaire de tous les Algériens quelles que soient leur origine ou religion. J’ai remarqué ces derniers temps certains joueurs afficher leur religiosité d’une manière provocatrice alors que la religion est une affaire privée. Je dirai donc qu’on a besoin de joueurs capables de hisser notre équipe au Mondial et non pas des imams”.

Hassan suppliait Dda Mbarek de signer à l’AJ Auxerre

Il est presque midi. Un homme aux cheveux grisonnants se dirige vers nous. C’est Dda Mbarek, le père de Hassan Yebda. On lisait du bonheur dans ses yeux lui qui est devenu en l’espace d’un match de football auquel participe son fils chéri, l’attraction des journalistes. “Je suis très heureux à l’instar de toute sa famille, ses proches, son village et bien sûr toute l’Algérie. Voir un de mes fils sous le maillot de mon pays est une grande fierté. J’attends ce jour avec impatience et Dieu merci, le rêve est devenu réalité” lance le papa de Hassan dans un kabyle châtié. Malgré les trente-cinq ans passés en France, il n’a pas oublié ses racines. Dda Mbarek nous relate avec force détails la carrière sportive de son fils, le benjamin d’une smala de sept enfants (4 garçons et 3 filles). Une carrière digne d’un conte de fées car au départ, le père ne croyait pas trop au football. Il voulait voir son dernier enfant réussir plutôt dans les études. C’était aussi l’avis de la maman. Mais à force de persévérance, Hassan a réussi à convaincre se parents que le football peut faire vivre. “Il m’a supplié de le laisser partir à Auxerre en me disant : s’il te plaît papa ne gâche pas ma vie”. Il faut dire, ajoute Dada Mbarek, que si Hassan s’est frayé un chemin dans le monde impitoyable du sport professionnel c’est aussi grâce à Karim, le frère aîné de Hassan qui l’a suivi dès ses premiers pas au sein du centre de formation de l’AJ Auxerre jusqu’à aujourd’hui où il s’occupe de ses affaires en qualité de manager. "Hassan a débuté tout petit à Fort Ville à Paris. Les recruteurs l’ont vite repéré et c’est à l’age de 14 ans que le responsable du centre de formation de l’AJA, Guy Roux m’a demandé de le faire signer chez lui. J’ai accepté car le centre n’était pas loin de chez nous et on faisait deux fois par semaine, sa maman et moi, le trajet de 170 km pour le voir. La seule chose que j’ai exigée des responsables du centre c’est que mon fils ne doit pas négliger sa scolarité. Dieu merci, aujourd’hui Hassan cueille les fruits de son travail en évoluant dans les meilleurs clubs européens”. Bien que Hassan Yebda ait connu la gloire dans sa jeune et riche carrière (il n’a que 23 ans), avec notamment une finale de coupe de France sous le maillot de Le Mans et surtout une Coupe du monde sous le maillot français des U 17 en 2001, il faut dire, ajoute son père, que le plus beau jour de sa vie était lorsqu’au mois de juin dernier, son benjamin a pu obtenir l’autorisation d’opter pour l’équipe algérienne. “Ce jour-là, Hassan était ici au village et c’est un parent qui lui avait annoncé la nouvelle en écoutant la radio. Hassan n’en revenait pas. Son rêve s’est exaucé et notre vœu s’est réalisé.” Dda Mbarek est aux anges. Il sera ce soir au stade de Blida avec toute sa famille pour supporter celui qui a fait le bonheur de tout un peuple. “Le dernier match que j’ai suivi en Algérie remonte aux années soixante-dix. Demain je vais au stade de Blida pour supporter mon pays et inchallah à 95 % nous irons au Mondial”, lance Dda Mbarek. C’etait 30 minutes avant le match que l’Egypte avait remporté contre la Zambie. Espérons que le vœu de Papa Yebda se réalisera au grand bonheur de toute l’Algérie.


Reportage réalisé par Ali Chebli, photos Ali Arkam

Ce soir à 19h15 à Blida Algérie-Rwanda : “La victoire”, leitmotiv des Verts

Décrocher "la victoire" face au Rwanda, ce soir, à Blida pour le compte de la 5e journée des qualifications jumelées de la Coupe du monde et Coupe d'Afrique 2010, est le leitmotiv des Verts, déterminés à "tout faire" pour concrétiser le rêve d'une participation au Mondial en Afrique du Sud. "Même si nous jouons chez nous, il faut que nous restions concentrés jusqu'au bout.”

“Le match face au Rwanda sera certainement difficile, mais la victoire reste notre objectif premier”, a indiqué l'attaquant Karim Matmour.

“Un succès face aux Rwandais consolidera notre place de leader du groupe, à une journée de la fin des qualifications”, a ajouté Matmour, qui n’a pas porté une grande attention au match Zambie-Egypte qui s’est joué hier, la veille du match Algérie-Rwanda. "Je ne vais pas suivre le match (à la télé). Je préfère rester concentré sur notre match et affiner ma préparation", a expliqué le joueur du Borussia.

Le gardien de but Lounès Gaouaoui met en relief, de son côté, l'"ambiance formidable" qui règne au sein de l'équipe et qui apporte une plus grande sérenité aux joueurs, lesquels sont "grandement motivés pour gagner ce soir face aux Rwandais".

"L'autre match du groupe, Zambie-Egypte, nous importe peu. Notre concentration va beaucoup plus pour notre match de ce soir", a-t-il ajouté.

Premiers du groupe C avec 10 points, avec trois longueurs d'avance sur les coéquipiers d'Abou Trika, les Verts veulent rester “conquérants” et à distance des “Pharaons” qui, eux, espèrent une victoire de l'Egypte en Zambie et un faux pas de l'Algérie face aux “Guêpes” du Rwanda qui occupent la dernière place du groupe avec un seul point.

Conscients de la mission qui les attend, les hommes de Rabah Saâdane ne l'entendent pas de cette oreille, à l'image de Yacine Bezzaz qui se dit "prêt à se défoncer" s'il est aligné. "Le match s'annonce difficile, mais on fera le maximum pour ramener les trois points et apporter la joie au peuple algérien".

Pour Abdelkader Ghezzal, l'attaquant de Sienne (Serie A italienne), "il faut penser avant tout à faire un bon match (face au Rwanda) et gagner, avant de penser à marquer le maximum de buts". "A nous d'être intelligents et de bien mettre en place ce qu'on a toujours fait. Le but viendra tout seul.''

Les deux nouveaux “capés” de la sélection algérienne, les milieux de terrain Djamel Abdoun (FC Nantes/France) et Hassan Yebda (Portsmouth/Angleterre) sont “prêts” à prêter main-forte à leurs coéquipiers.

“Je suis très motivé à l'idée de jouer dimanche et apporter ma contribution à une victoire algérienne”, a indiqué Abdoun, mettant l'accent sur son intégration parfaite au sein du groupe des Verts. Prudent, Yebda s'attend à un “match difficile”, mais relève la détermination de l'ensemble des joueurs à “tout donner pour remporter les trois points de la victoire”. Les qualités de ces deux joueurs qui devraient effectuer leur baptême du feu ce soir, font l'unanimité au sein de la sélection algérienne. “Ce sont deux joueurs connus, bon techniquement. Nous souhaitons qu'ils apportent le plus attendu d'eux", estime l'entourage de l'équipe nationale.

Yanis Zafane

Ali Benhadj revient, les démocrates absents

Ca y est. C’est fait. Il est revenu. Mais je vous entend d’ici me dire qu’il n’est jamais parti pour qu’aujourd’hui il revienne. Oui, Ali Benhadj, jugé, condamné et interdit d’activités politiques, a marché vendredi à Belcourt et y a même tenu un meeting, à côté de la mosquée Kaboul. Benhadj sait que le lieu et la date vont frapper et booster ses troupes faites d’imams intolérants, d’afghans et de sponsors qui sont à l’écoute.

C’est en effet de cette même mosquée (Kaboul) de ce même quartier (Belcourt) qu’il avait initié la marche, considérée comme l’acte de naissance avant-terme du FIS, un certain 10 octobre 1988. En effet, il y a 21 ans, les jeunes Algériens se sont révoltés dans une tornade qui a failli tout emporter sur son passage. Cette colère non canalisée (manipulée selon certains) a été l’occasion inespérée (ou provoquée) pour les islamistes de sortir de la clandestinité et de prendre possession de la rue.

Ainsi, le 10 octobre 1988, Ali Benhadj est à la tête d’une marche “spontanée” qui démarra de Belcourt jusqu’au siège de la DGSN. De la marche, on tire sur la police, qui réplique. On dénombre des morts, parmi eux, Sid-Ali Benmechiche, reporter à l’APS. Ce jour-là, le pouvoir de l’époque avait livré la rue aux islamistes, qui la squatteront durant des années avec la terreur qui leur est propre.

La rue étant revenue à l’Etat, après l’interruption du processus électoral, les islamistes prendront les maquis pour tuer, égorger, violer et massacrer pendant plus de dix années. Vendredi dernier, Benhadj voulait nous refaire le film (revu et corrigé) de la naissance de l’ex-FIS. Le prétexte de soutien à El Aqsa trouvé, il ne lui reste qu’à s’engouffrer dans cette brèche sentimentalo-religieuse pour revenir sur la scène politique.

Il est vrai que, depuis quelques années, sponsors et supporters préparent patiemment le retour du Messie Benhadj. Ce dernier, loin de renoncer à son macabre scénario, prend le temps qu’il faut, aidé en cela par les reniements, les changements de cap et les renoncements de ceux qui gardent malgré tout le label de démocrates républicains.

Par Cherif Amayas