mercredi 21 octobre 2009

Du crédit automobile à celui de l’immobilier

Parmi tous les points inscrits à l’ordre du jour du dernier Conseil des ministres qui s’est tenu lundi dernier, c’est incontestablement le dernier point qui retient le plus l’attention des Algériens. Ce qui n’enlève rien à l’importance du contenu global du projet portant loi de finances 2010, qui a été approuvé lors de ce même Conseil des ministres.

Il faut admettre qu’entre les mesures prises portant sur les équipements sensibles, la délimitation de la zone touristique d’El Achouet dans la wilaya de Jijel et les mesures d’incitation à l’accès à la construction et à la promotion immobilière par les citoyens, c’est bien ce dernier point qui a le plus d’impact et qui intéresse au premier chef les Algériens. Pour la simple raison qu’il touche directement leur vie quotidienne et tend à concrétiser leur rêve d’acquérir un toit.

Les nouvelles mesures incitatives, qui élargissent la bonification sur le coût du crédit immobilier à 1%, décidé en juillet dernier au profit des fonctionnaires, à l’ensemble des Algériens dont les revenus vont de 1 à 6 fois le Salaire national minimum garanti (Snmg) et à 3% seulement pour ceux dont les revenus vont de 72.000 DA à 144.000 DA, ont de quoi réjouir bon nombre d’Algériens en attente d’un logement. Ceci sans compter les aides publiques frontales respectivement de 700.000 et 400.000 DA.

Sans compter les abattements, entre 80% et 90%, sur les prix des terrains d’assiette au profit des promoteurs et les crédits de financement qui leur seront octroyés au taux d’intérêt bonifié à 4% avec, bien entendu, l’obligation pour eux de répercuter au bénéfice du citoyen tous ces avantages. Néanmoins, et le président de la République l’a bien précisé dans son intervention à l’issue du conseil: «La crise du logement dans le pays a connu un important recul mais nécessite encore la poursuite de grands efforts», a-t-il déclaré.

Les orientations du Président sont claires et n’excluent aucun moyen apte à contribuer à résoudre au plus vite cette crise du logement. Pourquoi dès lors ne pas inclure les autres formules d’accès au logement? Comme la promotion immobilière classique sans aide publique frontale. Jusque-là la complexité administrative et les coûts engendrés par l’hypothèque ont fait que nos banquiers s’en sont détournés.

Pourtant et avec quelques petits efforts supplémentaires, ils peuvent, en incluant seulement l’hypothèque conventionnelle, permettre au plus grand nombre d’Algériens d’accéder au logement. Et si pour parfaire, l’Etat pourait accorder à cette catégorie d’acquéreurs une bonification du taux d’intérêt adaptée, cela permettra d’inclure la formule du logement promotionnel classique parmi celles existantes qui concourent à la résorption du déficit en matière de logement.

Mieux encore, pourquoi pas un guichet unique «promoteur immobilier-banque»? Un peu comme cela fut le cas pour le crédit automobile. Pourquoi ce qui a fait le succès du crédit automobile ne ferait-il pas celui du crédit immobilier? Tout dépendra des textes d’application.

Zouhir MEBARKI

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