dimanche 6 septembre 2009

Nettoyer devant sa porte



Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.fr
Si l’Algérie gagne ce soir contre la Zambie, demain matin, je me fais une vraie folie. Un truc d’enfer ! Je m’achète…

… une livre de citron vert !

A quelle vitesse nous nous sommes jetés sur la dernière élection présidentielle gabonaise, c’est vraiment impressionnant ! A peine le fils Ali a-t-il succédé à son défunt père Omar que tout ce que compte l’Algérie comme voix promptes à se scandaliser est montée au créneau : «Tu t’imagines ! Cette dynastie Bongo caporalise le Gabon et l’a littéralement annexé. Décidément, l’Afrique noire ne changera jamais !» Faut vraiment n’avoir rien à faire, s’ennuyer ferme ou être vachement vicelard sur les bords pour aller chercher au Gabon, si loin de chez nous, des motifs à se montrer scandalisé. Remarquez, c’est tout de même plus facile, le Gabon. Ça permet de se scandaliser à moindre frais et sans risquer grand-chose, sinon le mépris. A la limite, l’ambassade de ce pays peut vous envoyer une mise au point dans laquelle elle exprimerait son «incompréhension devant tant d’acrimonie visà- vis d’un pays frère qui a toujours été aux côtés de l’Algérie». Le genre de messages qui ne mange pas de pain. Je serai gabonais, aujourd’hui et je serai chargé de rédiger la mise au point, je ne pourrai pas m’empêcher de rajouter mon petit grain de sel. Du genre «avant de zieuter mon pas de porte, balaie devant le tien !» Ben oui ! Quand même ! Pourquoi se déclarer scandalisé par le mode de succession au pouvoir au Gabon alors que qu’ici même, en Algérie, il y a eu «plus pire» et il va surtout y avoir «plus pire» ? Ou alors quoi ? Lobotomisés, nous aurions déjà oublié les multiples épisodes de la Brother Connexion ? Sous prétexte de la peur des représailles, nous devrions taire les dépassements scandaleux de prérogatives qui intronisaient le petit frère seul second timonier aux côtés du Grand frère sur un bateau de plus en plus ivre ? La République ne se mettait-elle pas au garde à vous devant le cadet, par peur de l’aîné ? Très franchement, je ne vois guère de différence systémique entre ce schéma-là de gouvernance et le mode de succession dit «à la gabonaise». Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.


H. L.

La semaine des quatre vendredis

Une véritable dlala que ce week-end semiuniversel. Chacun y vend à sa place sa petite marchandise usagée, et ce n’est pas pour autant que les vaches sont bien gardées. Sauf les vaches à lait, celles que l’on dorlote comme un derrick ! Conjugué au Ramadan qui ajoute sa touche d’irrationnel au grand bazar, on baigne dans le délire. Préparez-vous, on va vous réveiller ! Tu parles d’un réveil ! C’est l’assommoir collectif.

Durable. Les journaux paraissant le seul jour férié de la semaine, tu ne trouveras ça nulle part in the world ! Garanti ! Imagine Le Monde en France, The Washington Post aux Etats-Unis, The Guardian en Grande- Bretagne ou El Ahram en Egypte, en repos le samedi, mais activant les rotatives le dimanche ? La semaine à l’envers, le calendrier de guingois, la raison qui marche sur la tête.

Et si au moins ce renversement était la conséquence d’un choix ! Mais, non ! Il ne procède ni d’une stratégie commerciale ni d’une adaptation aux exigences d’un lectorat. Il résulte d’un diktat des imprimeries, lesquelles semblent faire leur petite cuisine toutes seules dans leur coin, à l’abri des dispositions légales prises par un Etat qui a encore la force d’en édicter des bribes dans un souffle d’agonisant. Qui décide, en fin de compte ? Eh bien, c’est simple. El- Houkouma a grossièrement arrêté de déplacer le week-end.

A moitié, disons. Le reste, la mise en application, le plus difficile, on verra ! C’est chacun pour soi ? Que chacun prenne le week-end qui lui convient, c’est la semaine des quatre vendredis ! Moi, c’est le jour où je dois sortir ma grand-mère. Mon collègue, là, derrière le bureau, le gus à lunettes de greffier, lui, c’est le lendemain, son week-end. On ne peut partir tous le même jour. Le cafouillage provoqué par ce micmac, c’est quand même du chiadé.

Les tergiversations sur la répartition des cours dans l’Education nationale, c’est quelque chose. Si, par exemple, le jour de repos hebdomadaire est vendredi, qui n’est pas le jour légal, on est hors champ. Total ! Ces petits ponts que distribue au pays ceux qui le gouvernent ne prouvent pas seulement qu’une décision aussi importante que le changement de week-end a été prise à la légère. Réflexion, préparation, projection même, oulach ! Concertations avec les politiques et les professionnels des secteurs où l’application est problématique ? Walou ! C’est le coup de tête, l’impulsivité, le fait du prince.

Débrouillez-vous avec ça ! Après tout, un peu plus de brouillage, ça n’a jamais tué le désordre. Tout cela ne confirme qu’une chose : l’insigne incompétence de nos dirigeants. Oui, c’est ça, partez ! Vous voyez bien à quel point votre incompétence est nuisible au pays ! C’est la seule chose qui puisse être dispensée de débat. Prenons l’Education nationale et les hésitations dans lesquelles le ministère s’abîme non pas avant mais après que la décision soit prise.

On a tous entendu notre omniprésent et indéboulonnable ministre des écoles tirer des plans sur la comète en direct sur les radios. Les projections sont normales en d’autres circonstances. De même que les alternatives, s’ils elles avaient été étudiées avant d’être livrées en vrac à l’opinion publique même pas abasourdie, emballée par l’incertitude et le doute d’amateurs.

Lamentable. Surtout cette possibilité évoquée de faire venir les écoliers le samedi. Ce qui équivaut à abolir un jour de repos hebdomadaire en le fractionnant par petits morceaux. Genre : pour obtenir un week-end intégral, tu colles bout à bout un morceau de vendredi, un fragment de samedi. Tu assembles tout ça avec de la colle algérienne qui ne colle rien et te voila semiuniversel. «Ils» auraient pu nous éviter tout ce cirque en se souvenant que la compétence des gouvernants, c’est de prévoir.

Une concertation minimum menée en amont aurait fait faire l’économie de ce spectacle affligeant. Concertation. Même pas avec le corps enseignant. C’est déjà un niveau de réflexion que les incompétents qui sont au gouvernail ne peuvent atteindre. S’ils avaient seulement demandé leur avis aux représentants des élèves, ils seraient sortis avec un projet un peu moins bâclé.

Résultat : nous voilà flanqués d’une multitude de week-ends, ne sachant plus où donner de la tête dans cette synthèse œcuménique sans le vouloir. Oui, si notre opiniâtre singularité se maintient contre vents et marées, ce n’est pas dans l’affliction d’être gouvernés par des gens qui ne voient pas devant la pointe de leurs chaussures. Hélas, cette malédiction est partagée par nombre de pays.

Combien de tyranneaux incompétents trônent-ils sur de grands peuples qu’ils mènent droit aux récifs ! Notre singularité est de donner dans l’absurde avec un tel sentiment d’autosatisfaction béate que ça en devient pathétique. Oui, ils vont réussir le pari de créer ce qui a toujours été comparable à la quadrature du cercle, l’impossible. Ils sont en train de fabriquer la semaine des quatre vendredis.

Par Arezki Metref

Mandela, nous y voilà !

La confiance ne doit pas se transformer en suffisance, elle doit, au contraire, pousser l’équipe à faire encore plus. Trois matchs et 270 minutes avant le dénouement de cette phase de qualification, c’est peu et beaucoup à la fois. Le rêve mondialiste est une chose, la réalité en est une autre, et cette réalité c’est d’abord ce premier match de la phase retour qui, en plein mois de Ramadhan, va permettre, ou non, d’entretenir l’espoir en franchissant le premier des trois derniers paliers.

Les Fennecs entament donc le second round des qualifications en ayant viré en tête après le premier tour.

Ce match contre la Zambie a une particularité intéressante en ce sens que c’est sans doute la première fois, depuis le début des qualifications, que l’EN va avoir le statut de favori. Que ce soit au Rwanda, pour le premier match à l’extérieur au cours duquel l’équipe était encore dans l’inconnu, ou la réception du champion d’Afrique, l’Egypte, ou enfin le déplacement chez le coleader zambien, les Verts étaient à chaque fois un outsider prêt à déjouer les pronostics.

Ce statut de favori peut être lourd à porter mais peut aussi permettre aux Verts de se rappeler qu’ils ont pris de l’avance sur leur tableau de marche pour la CAN et qu’une qualification pour la Coupe du monde peut être envisageable à la condition de réussir un parcours sans faute à la maison avant leur dernier déplacement en Egypte.

La Zambie, qui a été battue chez elle, n’est pas pour autant larguée. Une victoire et elle reviendrait dans la course, à notre hauteur, avant le sprint final. Si cette rencontre ne permet pas, quelle que soit l’issue, d’être sûr de distancer l’Egypte, elle peut permettre de mettre hors de course l’autre prétendant du groupe.

Dans ce match, l’EN a tout à gagner et la Zambie tout à perdre. Les Fennecs seraient toujours dans la course à l’issue de cette rencontre alors que pour les Zambiens, une défaite signifierait à la fois mettre une croix sur la qualification à la Coupe du Monde et regarder derrière pour la qualification à la CAN.

L’EN va donc jouer un match important pour rester dans la course. L’euphorie des derniers matchs retombée, le coach va sans doute insister sur le fait que rien n’est acquis, qu’on peut défaire en trois matchs ce que l’on a fait lors des trois premiers et que le moindre laisser-aller peut nous coûter cher. L’équipe n’a pas grand-chose à perdre et elle doit se convaincre qu’elle peut faire quelque chose de grand si elle s’en donne les moyens. Les Zambiens vont jouer leur va-tout lors de ce match, pour eux, seul un grand coup (une victoire) peut les relancer et ils seront sans doute plus coriaces qu’au match aller.

Les Verts vont devoir vite répondre dans les duels, l’engagement risque d’être plus élevé au cours de cette seconde phase puisque les équipes se retrouvent dos au mur. Si l’équipe nationale a déjoué les pronostics dans son groupe avec deux victoires de rang, elle ne doit pas oublier les désillusions passées, mais s’en servir comme piqûre de rappel.

Par Ferhat Zafane

Guerre sans fin

Les guerres ont une logique que le temps n’a pas réussi à effacer. C’est cette frontière ou, mieux encore, cette opposition entre deux côtés, le bon et celui qui ne l’est pas. Tout cela est bien entendu relatif puisque c’est selon les parties en conflit. Ainsi en est-il malheureusement de celle qui se déroule en Afghanistan depuis 2001 et dont plus personne à présent n’entrevoit la fin. Ce qui frappe de dérision tout le reste, comme l’élection présidentielle qui ne connaît pas encore son vainqueur. Mais de quelle victoire électorale bien entendu peut-on se prévaloir quand la réalité du pouvoir échappe à toute autorité et que les analyses les plus fines sont d’un pessimisme extrême ? Mais cela explique-t-il la poursuite des bombardements aveugles dont la seule conséquence est de faire basculer la population afghane ? Même les Américains, qui parlent encore et toujours de bavures, en sont conscients puisqu’ils envisagent de changer de stratégie.

L’Otan n’arrive plus, quant à elle, à dissimuler ses divergences. Le chef de la diplomatie luxembourgeoise déclare ne pas comprendre que « des bombes puissent être ainsi larguées aussi facilement et rapidement… Il doit bien y avoir aussi à l’Otan des règles » en la matière, a-t-il ajouté. Le ministre britannique des Affaires étrangères s’inquiète quant à lui des conséquences d’un tel acte, soulignant que de tels incidents rendaient « plus difficiles » les efforts pour convaincre la population afghane de soutenir l’action de la coalition internationale sur place. Les avions de l’Otan ont bombardé vendredi deux camions-citernes d’essence destinés aux forces internationales, volés jeudi soir dans une embuscade tendue par des talibans. Jusqu’à 90 personnes ont été tuées dans cette attaque. C’est la guerre à distance, sans engagement sur le terrain, et cela donne pareilles situations.

Depuis le déclenchement de cette guerre qui n’obéit à aucune règle classique, les erreurs de tir ou encore les dommages collatéraux, selon le nouveau lexique, se sont multipliés. Le bilan des pertes civiles est lourd, même si officiellement il ne figure dans aucune statistique. Et cela complique d’autant plus la conduite de cette guerre que d’aucuns croyaient limitée dans le temps. Comme d’ailleurs celle qui a lieu en Irak, que l’on disait ou croyait aussi rapide. Les Etats-Unis en sont alors à changer de stratégie afin justement de gagner la confiance des populations. « Nous disposons d’un temps limité pour prouver que cette approche fonctionne », a cependant admis jeudi soir le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates. Qu’est-ce que cela peut-il signifier ? Fixer un délai, c’est en effet envisager ou du moins proclamer la fin de la guerre. Et donc partir sans que soit réglée la question de fond : que deviendra l’Afghanistan ? La réponse tient en un mot : guerres. Tout le monde y pense et personne n’ose penser au jour où la coalition internationale s’en retirera.

Par T. Hocine

L’Algérie de Photoshop

L’activité économique industrielle des secteurs public et privé a poursuivi sa progression, selon une enquête réalisée auprès des chefs d’entreprise par l’Office national des statistiques.

On y apprend que le secteur public utilise ses capacités de production de manière plus intense que le secteur privé, que 40% des entreprises publiques (et une seule privée) ont “des contrats d’expiration à satisfaire dans les mois prochains”, que les effectifs “ont connu une hausse dans les deux secteurs au 1er semestre 2009”, que la trésorerie est “bonne” pour la moitié des entreprises publiques et “mauvaise” pour seulement le quart d’entre elles et bien d’autres bonnes nouvelles. Ces patrons prévoient une hausse de la production et de la demande. Et une stagnation des prix. Le paradis de l’entrepreneur et du consommateur !

Mais voilà, il s’agit d’une enquête “d’opinion”, précise l’ONS. Ce sont donc là les résultats d’un traitement d’opinions de chefs d’entreprise.

L’enquête d’opinion est peut-être une des missions de l’office, mais il y a sûrement d’autres mécanismes plus fidèles dans la mesure de l’intensité de l’emploi et des moyens de production, des prévisions d’exportation, du niveau de trésorerie que le simple recueil d’impressions de patrons d’entreprise. Sinon on en arrive à ce genre d’aberrations où l’on prétend que 40% des entreprises publiques ont des commandes à l’exportation et que les prix vont stagner, alors que l’emballement inflationniste est observable à l’œil nu.

À moins que le procédé ne serve à mystifier les prix sans avoir à manipuler les chiffres du terrain. Après tout, c’est une enquête non pas sur l’activité industrielle, mais une enquête sur l’opinion des chefs d’entreprise au sujet de l’activité industrielle. Ne parlons pas des risques méthodologiques liés à l’échantillonnage et aux projections d’un secteur concret réalisées à partir d’“opinions” de personnes concernées par les effets de la diffusion des résultats de l’enquête !

Cela permet de délivrer le message politique sans avoir à déformer la réalité économique. Ce faisant, on s’éloigne vertigineusement de la mission scientifique et de soutien à la décision qui est celle d’un organisme comme l’ONS. On avait observé ce glissement vers cette fonction politique, voire politicienne de la part du Cnes nouveau, “engagé”.

Par un processus de “mobilisation générale”, le pouvoir a fait de toutes les institutions du pays des espèces de commissariats politiques chargés de confirmer, “chacun en ce qui le concerne”, comme on dit dans les instructions officielles, le contenu du discours unique. Alors même ceux qui sont chargés de photographier le pays préfèrent retoucher l’image pour qu’elle colle avec celle qu’en donne la propagande officielle.
Il n’y a pas que Ksentini pour parler, sans sourire, de “paix” dans une Algérie régulièrement ensanglantée et faire passer une instance de défense de l’impunité et des privilèges octroyés aux terroristes comme une institution de défense des droits de l’Homme.

À force de falsifier les élections, nous en sommes apparemment à devoir tout fausser, rien que pour l’amour du dirigeant et de sa pérennité. Le jour où nous changerons de régime — pardon d’envisager l’inconcevable —, il nous faudra refaire connaissance avec le pays !

Mustapha Hammouche

Grippe porcine en Algérie : Tous les élèves devront porter un masque

Le temps des autres

Certains sont des étudiants, d’autres issus d’associations comme le Croissant-Rouge, les scouts ; ces bénévoles ont fait le choix philosophique de renoncer à la chaleur et à la convivialité du f’tour familial pour faire fonctionner ces centaines de restaurants où viennent trouver un repas chaud des milliers de personnes victimes de la précarité sociale, un doux euphémisme pour éviter le mot qui choque de pauvreté.

En ce mois de Ramadhan, comme les précédents, il a été copieusement question de solidarité nationale. Dans le rôle de vedette, Djamal Ould-Abbès, le papa Noël de Bouteflika qui met à profit toutes les opportunités pour montrer que les pouvoirs publics sont à l’écoute des petites gens qui souffrent. Les généreux donateurs qui pourvoient en denrées alimentaires les restaurants de la rahma ont également fait parler d’eux, même si nombre d’entre eux préfèrent l’ombre de la discrétion.

Dans ce casting d’un genre particulier, il y a une catégorie de personnes qui mérite respect et considération, car elle prend souvent sur elle-même pour se mettre au service des autres et les servir. Il s’agit de ces centaines de bénévoles sans qui cette chaîne de solidarité en ce mois de Ramadhan ne serait jamais possible.

Certains sont des étudiants, d’autres issus d’associations comme le Croissant-Rouge, les scouts ; ces bénévoles ont fait le choix philosophique de renoncer à la chaleur et à la convivialité du f’tour familial pour faire fonctionner ces centaines de restaurants où viennent trouver un repas chaud des milliers de personnes victimes de la précarité sociale, un doux euphémisme pour éviter le mot qui choque de pauvreté. N’en déplaise au ministre des Affaires religieuses qui veut carrément scotomiser le phénomène.

En fait, ces bénévoles qui donnent de leur temps pour rendre le sourire aux autres, le temps d’un repas, sont la partie résiduelle saine de notre société où, hélas, égoïsme et égotisme ont depuis fort longtemps pris le pas sur le devoir d’être au service des gens qui souffrent. Tant qu’il y aura ces hommes…

Omar Ouali

Bientôt des femmes walis

Film historique

Durant l’été, les chaînes européennes procèdent à des rediffusions de leurs anciens programmes parce que la plupart de leurs clients ont choisi d’aller à la chasse au soleil ou préfèrent se mettre au vent à la campagne «loin des murs gris de leurs cités.» Mais beaucoup de nouvelles chaînes, n’ayant ni le capital filmique ni les moyens financiers de leurs aînées, ont préféré diffuser de vieilles séries américaines qui ont déjà fait le tour de la plupart des canaux hertziens ou de vieux films qui ont bien amorti leur coût depuis longtemps déjà.

Et c’est ainsi que nous est offert, pour pas grand-chose, le plaisir de revoir un film ancien qui a déjà égayé une soirée ou un après-midi. Revoir un film avec l’expérience accumulée et le sens de l’analyse plus aiguisé procure un plaisir double surtout si le film est de bonne facture, qu’il est servi par un réalisateur habile et des comédiens excellents. Vous me direz après cette courte introduction, qu’il ne peut s’agir que d’un film américain et que par-dessus le marché, d’un western.

Je vous dirais oui en vous précisant tout d’abord que c’en est un, mais qu’il ne s’agit pas de n’importe quel film puisqu’il s’agit du chef-d’oeuvre d’Arthur Penn Little Big Man où Dustin Hoffman exhibe toutes les diverses palettes de son immense talent. Ensuite, il s’agit d’un film historique. Non pas qu’il retrace, comme le font certains, le parcours d’un héros célèbre à travers les péripéties les plus marquantes du pays en question, enjolivant par-ci ou noircissent par-là les traits ou les actions des divers protagonistes.

Il ne s’agit en aucun cas des exploits d’un conquérant ou des aventures coquines d’une courtisane ambitieuse. Et pourtant c’est un véritable film historique: le cadre, les costumes d’époque, les faits, les événements, tout concorde à en faire un véritable film historique. Alors que le feuilleton consacré à Jean-Paul Sartre montre une foule de personnages célèbres et quelques figurants, dans Little Big Man, nous avons trois ou quatre personnages célèbres (le général Custer, deux fameux chefs indiens et Wild Bill Hickock) et une foule de personnages anonymes dont le fil conducteur est le héros principal: un quidam malmené par un pays en ébullition, au début de son édification.

Ainsi, on peut avoir une idée des conséquences dramatiques (ou drôles) de la lutte des Indiens pour défendre leurs territoires, admirer toute une galerie de riches portraits hauts en couleur: le missionnaire ascète et son épouse hédoniste, le charlatan escroc qui perd un organe à chaque bonne affaire qu’il rate, la soeur du héros, véritable virago qui organise des «lynchages», forme de justice punitive et expéditive alors en cours dans l’Ouest sauvage, le tueur froid et habile, le général imbu de sa propre personne jusqu’à l’aveuglement qui le mènera à la défaite et à la mort, les immigrants qui changent de métier à chaque revers de fortune, le destin tragique de ceux qui changent de camp sans le vouloir, et enfin les us et coutumes d’une tribu indienne menacée d’extermination et guidée par un vieux sage aveugle qui ne «voit» que par ses rêves, rêves inspirés par sa profonde sagesse.

La bataille de Little Big Horn est le point final et le repère historique véritable de cette saga fictive où on assiste à la réhabilitation des Amérindiens, réhabilitation amorcée, déjà dans La Flèche brisée de Delmer Daves et l’Automne des Cheyennes de John Ford.

Selim M’SILI

La production audiovisuelle nationale était-elle exportable?

«Le propre de la médiocrité est de se croire supérieur»
(François de La Rochefoucauld)

L’objectif de chaque producteur est de vendre son produit audiovisuel. Ce principe élémentaire du commerce de l’image n’est pas encore maîtrisé par les Algériens et cela pour de nombreuses raisons. La première, et sans doute la plus fondamentale, a trait à la qualité de l’oeuvre. Les oeuvres algériennes n’ont pas encore atteint la qualité universelle pour séduire les télévisions des autres pays. La mauvaise qualité des productions algériennes, notamment dans la réalisation et la production, font qu’elles ne trouvent pas de débouchés sur d’autres chaînes de télévisions.

Si on prend l’exemple des séries Souk Hadj Lakhdar, de la série loufoque de Mustapha Ghir Hak, ou encore de la série Bin Bareh oua el youm, la mauvaise qualité de la réalisation, de la distribution et surtout de l’histoire ne tente aucune télévision arabe, maghrébine et encore moins occidentale pour l’acheter. L’autre grande raison de la non-exploitabilité de l’oeuvre algérienne sur le petit écran, c’est la langue. Le dialecte algérien n’est pas compris par le public arabe et oriental. Mais est-ce réellement la bonne raison, quand on voit les productions égyptiennes et syriennes envahirent notre champ audiovisuel?

Selon certains spécialistes, c’est surtout à la langue de s’imposer et cela en plus de l’oeuvre présentée. Cette problématique a été exposée par les responsables de l’Entv, qui exigent des producteurs indépendants une meilleure arabisation des oeuvres algériennes et surtout éviter d’introduire les mots dérivés du français dans les dialogues des oeuvres algériennes. Cette politique n’a pas porté ses fruits, si ce n’est de décrocher quelques prix au Festival des télévisions arabes du Caire chaque année.

Le meilleur exemple sont les productions de Djaâfar Gassem qui ont décroché plusieurs prix au Caire, notamment avec Nass Mlah City, Djemaï Family et le feuilleton Maouid maâ el kadar. Et malgré la qualité de ces productions notamment Maouid maâ el kadar, le feuilleton à suspense, diffusé en 2007 a été produit dans le but d’être exporté vers les pays arabes.

Les télévisions égyptienne et syrienne n’ont pas cru bon l’acheter. D’abord parce qu’il n’y a pas un public demandeur et surtout parce que les Egyptiens sont très protectionnistes et conservateurs. Ils ont d’ailleurs mis beaucoup de temps avant d’acheter des feuilletons syriens de qualité comme Asmahan, Malik Farouk, qui évoquent pourtant des personnages égyptiens. Le seul pays à acheter les productions algériennes dans le monde arabe est la Tunisie.

Sa proximité linguistique et sa proximité territoriale, a conduit à une meilleur acceptation des productions algériennes mais pas n’importe lesquelles. C’est, en effet, la télévision publique TV7 qui a acheté la série Nass Mlah City en 2006 et vient d’acquérir les droits de diffusion de la série la Famille Djemaï, auprès de la Télévision algérienne, le seul détenteur des droits des productions ramadhanesques. Alors que la Maroc, qui a une meilleure acceptation du langage algérien, refuse, pour le moment, d’acheter des productions algériennes, pour des considérations purement.....politiques.

Amira SOLTANE

Héritage!

Les manifestants gabonais n’y sont pas allés par quatre chemins: «Le Gabon n’est pas une monarchie!», clamaient-ils après l’annonce de la victoire au scrutin présidentiel de Ali Ben Bongo, fils du défunt président Omar Bongo Odimba, contestant ainsi un succès annoncé. La deuxième ville du pays, Port Gentil, était hier sous couvre-feu après la mort de deux personnes jeudi. La situation restait hier tendue alors que l’UPG, le parti de Pierre Mamboubdou, principal challenger de l’ancien ministre de la Défense, appelait à la «résistance». Après la disparition du charismatique Hadj Omar Bongo, le Gabon semble ainsi, à son tour, entrer dans une ère d’instabilité.

De fait, la question de la passation de pouvoir en Afrique est devenue un problème récurrent dès lors que nous assistons à l’émergence de dynasties familiales que l’élection de Ali Ben Bongo à la magistrature du Gabon suprême de son pays ne fait que confirmer. En fait, M.Ben Bongo est le troisième dirigeant africain à succéder à son père après le Togolais, Faure Gnassingbé, qui prit la relève de son père Eyadema Gnassingbé et le Congolais (Kinshasa) Joseph Kabila qui remplaça son père assassiné, Laurent Désiré Kabila. Cette tendance à l’avènement de la «République des Fils», après celle des pères, tend à se confirmer si l’on tient compte qu’au moins trois autres fils de leurs pères - Gamel Moubarak, Seif El Islam El Gueddafi, Karim Wadé pour ne citer que ceux-là - piaffent sur leurs starting-blocks dans l’attente de la relève de leurs glorieux géniteurs.

Nonobstant les conditions (normales ou non) dans lesquelles une telle passation ait pu, ou va se faire, ce qui est préoccupant en fait, pour un continent en butte à un déficit flagrant de démocratie, est que le pouvoir en Afrique, au regard de la longévité politique de ses dirigeants, tend de plus en plus à s’établir en dynastie familiale. Tendance qui se confirme au fur et à mesure de la disparition des vieux routiers de la politique africaine. Or, ce qui pouvait passer à son avènement pour une exception, l’arrivée impromptue de Joseph Kabila à la tête de l’Etat du Congo démocratique, semble de plus en plus devenir un objectif programmé. Si certains fils ne cachent pas leur ambition de succéder à leurs pères, d’autres, moins ostentatoires, n’en pensent pas moins au fauteuil qu’un jour le paternel laissera vacant.

De fait, la République en «héritage» est bel est bien la tendance lourde dans une Afrique qui a totalement perdu ses repères engluée qu’elle est dans des guerres civiles et conflits tribaux d’un autre temps alors que le pouvoir devient de plus en plus une affaire de famille. L’élection de Ali Ben Bongo au Gabon ne fait que confirmer cette présomption qui n’augure rien de bon pour le continent africain dont les pays se transforment en «Républiques monarchiques» peu propices à l’émergence de nouvelles têtes politiques aptes à sortir l’Afrique de son sous-développement.

La personnalité des jeunes présidents africains n’est en rien mise en cause, mais il faut bien relever que l’accaparement du pouvoir par des dynasties familiales n’est pas fait pour encourager l’alternance politique, la bonne gouvernance et la démocratie, induisant la stagnation, voire la régression de pays africains déjà mal partis et qui achoppent sur maintes difficultés qui obèrent leur développement. Les événements qui ont secoué ces derniers jours le Gabon attestent combien le peuple n’est pas dupe ni prêt à renoncer à son arbitrage.

Karim MOHSEN

Bab El Oued

Parce que le bonheur est souvent beaucoup plus simple qu'il n'y paraît, il ne peut jamais entièrement déserter des terres qui ont eu à le couver et des hommes qui ont eu à le savourer à un moment ou un autre de la vie. Bab El Oued, comme d'autres espaces, est de ces pans de ciel-là.

Pour avoir été le centre des palpitations d'Alger, pour avoir toujours su taire ses douleurs et se remettre de ses cauchemars pour en faire des raisons de renaître. Ce quartier que se partagent à parts inégales le mythe et le terre-à-terre a toujours quelque offrande à sortir de son ventre si généreux aux moments les plus inattendus.

Dans sa succession de convalescences, Bab El Oued puise dans l'énergie de l'espoir pour dire à ses enfants comme à ses pèlerins du jour ou de la nuit que tout n'est jamais foutu.

Si elle tourne le dos à la mer, c'est pour rappeler qu'il y a plus d'yeux dans sa colonne vertébrale que sous son front à chaque tempête. Avec la même détermination, cette ville dans la ville refuse la résignation comme elle chasse le flonflon. Quand on la dit à l'agonie, elle livre le meilleur de la vie et rit au nez de la mort.

Quand on l'accable de tristesse, elle inonde ses entrailles de douce mélancolie. Bab El Oued est une légende dans une intenable réalité. Blanche, elle aspire des veloutes azur avant de les renvoyer à l'écume nourricière qui crèche à sa porte.

A-t-elle une porte Bab El Oued nichée au confluent d'une rivière factice mais féroce et d'une mer qui la caresse sans douceur ?

Et la montagne alors, qu'elle ne voit que dans ses gémissements solitaires ?
Et ces horloges dont toutes les inondations du monde n'ont pas arrêté le temps ? Non, Bab El Oued est trop vaste pour se suffire d'une porte, trop exigüe pour laisser s'engouffrer les vents du renoncement ou s'y nicher les oiseaux de mauvais augure.

Bab El Oued sait faire semblant. De dormir quand la folie meurtrière guette ses enfants, de pleurer quand l'invite est aux plus belles chorégraphies, de mourir quand il y a autant de fresques à dévoiler. Elle est là, à scruter des horizons toujours possibles.

Qu'elle émerge d'une énième tornade ou d'un état de grâce, Bab El Oued tient sa magie. Elle sait ses douleurs profondes et ses instants d'euphorie. Alors, elle garde tout au chaud pour renvoyer sur des ondes de choc les copeaux de bonheur les plus finement ciselés. Bab El Oued n'inspire pas les poètes. Elle est un poème d'une beauté tragique.

Slimane Laouari

Le petit Lieberman

Tous nos dictionnaires sont bons pour la poubelle ! Le petit Lieberman est en train d'être confectionné dans les bureaux du ministère des affaires étrangères israélien. Du nom de son concepteur, ce glossaire aura une seule et unique particularité : pas un mot sur le conflit palestinien.

Ainsi en a décidé Advigor Lieberman, le ministre qui a usé ses semelles comme vigile devant les boîtes de nuit de Tel-Aviv.

En abîmera-t-il d'autres lors de ballets diplomatiques ? Surtout pas pour promouvoir l'idée de deux Etats. Selon le petit Lieberman, prière d'excuser la mauvaise qualité de réflexion, un retour aux frontières d'avant la guerre des Six jours ne favoriserait nullement la paix. Dorénavant, les Syriens sauront à quoi s'en tenir.

Ce n'est pas demain qu'ils pourront récupérer leur Golan par la négociation. Quant aux Palestiniens, qui veulent négocier directement le statut final, Shimon Pères a imaginé la meilleure de l'année, très loin de la ligne verte. Il a proposé de créer un Etat palestinien, même sans accord de paix officiel palestino-israélien.

Aurait-il déjà suggéré à Lieberman le nom de ce futur Etat qu'il ferait exprès de ne pas inclure dans son dictionnaire ? La seule appellation qu'il tolérerait, la «République fantôme de Palestine». Si ça ne tenait qu'à lui, elle ne doit même pas faire l'objet d'une quelconque évocation.

Comme Lieberman se refuse à écorner les pages de son dictionnaire, à son franc sens, l'idée de deux Etats est tellement saugrenue qu'il ne faut même pas l'évoquer. Le sont aussi toutes les accusations de corruption et d'abus de confiance qui pèsent sur ses larges épaules de vigile ? Lieberman choisit de retourner aux classiques de la diplomatie quand il est question de ses sales affaires personnelles.

Il s'est même permis de déclarer ouvertement ce que jamais un politique israélien n'a pu chuchoter seul dans le désert du Néguev : le problème fondamental de l'Etat hébreu, c'est sa dépendance vis-à-vis de son allié américain ! Retenons quelques-uns des synonymes sélectionnés par ses soins : aides financières majeures, vetos indispensables au Conseil de sécurité, sanctions contre les pays menaçant la sécurité d'Israël…

Mais au fond, Lieberman aurait tout à fait raison. S'il n'y avait pas ce lien ombilical entre Washington et Tel-Aviv, il n'aurait pas hésité une seconde à expulser tous les Arabes israéliens.

Et Benyamin Netanyahu n'aurait pas eu l'idée abjecte d'accélérer la colonisation avant d'en annoncer le gel comme le veut la société internationale.

Cette manigance peu paraître décevante aux yeux de Barack Obama, mais s'il veut continuer sa politique d'ouverture, les exilés cubains aux States lui doivent bien cela, son entourage proche doit le priver du petit Lieberman à travers lequel le négationnisme court sur toutes les pages.

Par Anis Djaad

« Ce n’est qu’un au revoir…»

Comme tout le monde le sait, le Maroc a annoncé publiquement dès le déclenchement de l’Intifada en l’an 2000, sa décision de suspendre ses relations diplomatiques avec le partenaire israélien. Bien sûr, là, il s’agit de l’Intifada palestinienne, pas de l’autre, celle qui se déroule dans les territoires occupés du Sahara occidental.

Il est vrai qu’à l’époque, la décision de Rabat paraissait ingrate tant les Israéliens fournissaient au royaume l’appui nécessaire, y compris dans le domaine militaire, dans son entreprise visant à réduire l’os sahraoui. Neuf années plus tard, l’attaché militaire marocain à Washington a eu cependant le geste qu’il fallait pour rattraper l’erreur, prouver sa reconnaissance à Israël et lui rappeler qu’au Maroc fidélité n’est pas un vain mot. «Mieux vaut tard que jamais», non ?

L’attaché militaire marocain accepta donc en plein ramadan, mois sacré des musulmans, de se rendre chez son collègue israélien, Benny Gantz, pour prendre part à la réception qu’il organisait à l’occasion de sa nomination au poste de… chef d’état-major adjoint de l’armée israélienne. Alors le représentant des FAR fêta en plein ramadan la promotion de son confrère de l’armée sioniste, celle-là même qui détruit et assassine autour d’elle le plus normalement du monde.

A ce buffet, il y avait aussi l’attaché militaire d’Egypte, venu en même temps que l’amiral Mike Mullen, chef d’état-major américain, saluer le départ de Gantz. D’ailleurs, sur place, l’amiral n’avait pas manqué d’ânonner le refrain yankee habituel : «Les Etats-Unis seront toujours aux côtés d’Israël», selon l’écrit du Yedioth Ahronoth.
Le journal israélien ne renseigne cependant pas si, à ce moment, l’attaché marocain s’était suffi d’applaudir ou s’il s’était laissé aller jusqu’à pousser des youyous. Dans son carnet d’adresses figure désormais le chef d’état-major adjoint de l’armée qui fait trembler si bien les bananiers, royalistes comme républicains.

Ça peut toujours être utile ! Peut-être qu’il pourra bénéficier d’un transfert technologique si jamais un jour il voudra mettre sur pied des escadrons de la mort ou une entreprise spécialisée dans la construction des… murs.

Par Mohamed Zaâf

Tout pour gagner !

Les Algériens vivront, ce soir, un autre moment de communion, comme c’est devenu une habitude depuis que l’équipe nationale de football joue bien et fait plaisir aux supporters.Il est vrai que la programmation de ce match décisif contre la Zambie est (presque) mal tombée, même si les avantages du nocturne amortissement quelque peu le choc. Eh, oui et c’est dommage : le débat sur un match de football a malheureusement déraillé quelquefois, puisque certains commentateurs se sont intéressés beaucoup plus au côté religieux qu’à la prestation sportive.Mais c’est toujours comme ça. Il y a toujours quelqu’un pour troubler l’eau.

Ce n’est pourtant pas grave, puisque nous, nous ne intéresserons qu’à ce qui est positif. Nous n’allons voir que le onze national jouer et surtout gagner sur le terrain de Mustapha Tchaker pour faire plaisir aux Algériens. Et Dieu seul sait combien les habitants de ce pays ont besoin d’être heureux. Et ils sont nés pour ça.Comme dans une résurrection, donc, les Fennecs ont appris aux Algériens que, finalement, tout est possible à condition, en revanche, d’y mettre du cœur.

Comment ne pas penser à une résurrection quand on se souvient qu’il y a seulement quelques mois l’équipe nationale d’Algérie faisait partie de ces équipes les plus médiocres. Molle. Sans identité de jeu et, surtout, sans âme.Et voilà qu’en l’espace de quelques mois, tous les indices virent au vert : un effectif aussi complet que compétent, une identité de jeu bien claire et, du cou les résultats suivent.

Des cimes du désespoir, on passe à des montagnes d’espoirs. L’espoir de voir l’hymne national entonné dans le ciel de Johannesburg où se tiendra la Coupe du monde 2010. Mais quel beau rêve que les Algériens caressent !!! Et c’est possible. A condition que les onze de Rabah Saadane fassent ce qu’ils ont appris à faire, avec brio d’ailleurs, demain soir au stade de Blida : gagner contre la Zambie. Et cela n’est absolument pas une vue de l’esprit, puisqu’une bonne partie du chemin est déjà parcourue.

Seulement, il est recommandé –et cela n’a rien à voir avec les commandements qu’aurait donnés l’imam du vendredi- d’opérer par petite dose. Ce n’est pas sur le plan tactique, parce que cela relève des seules et uniques compétences de Saadane et de son staff qui savent bien (et ils l’ont démontré jusque-là) manager le onze national.

Il revient aux joueurs, tout comme le public d’ailleurs, d’éviter cet excès de confiance, si propre aux Algériens. Et c’est cela apparemment le plus délicat.Au-delà de ces «orientations», les jeunes supporters des Fennecs doivent aussi mettre du leur en évitant, en plus des agissements nuisibles à la réputation du pays, les excès de folie qui provoquent parfois des dégâts graves, sinon mortels.

Exprimer ses sentiments et encourager son équipe, c’est bien. Et c’est cette belle image qu’on a vue lors du match face à l’Egypte –avec un caractère spécial, il est vrai- et même lors du match aller contre la Zambie. Sauf que joindre l’outil à l’agréable, c’est la plus belle des choses. En attendant ce soir, restons concentrés sur cette belle scène du coup de sifflet final, et oublions le reste : l’équipe nationale gagne contre la Zambie !

Par Ali Boukhlef

L’usure se refuse

Enfourchant le principe que rien n’est plus tendancieux que de laisser l’abordage du thème de la condition féminine à la seule journée du huit mars, Louisa Hanoune est revenue sur le sujet. Sa position se résume à l’idée que le système des quotas n’a aucune signification avec l’actuel code de la famille, dont elle revendique évidemment l’abrogation.

Il est vrai que la femme algérienne glane de plus en plus d’acquis par les postes de responsabilité qui lui sont octroyés, prouvant par-là qu’elle jouit de plus en plus de confiance en ses compétences et son sérieux professionnel. C’est justement là que réside la bizarrerie du maintien du code de la famille, de temps à autre édulcoré il est vrai, parallèlement au placement sur la rampe de lancement des valeurs et qualités de l’Algérienne en tant que dirigeante et responsable, et pas dans des tâches de menu fretin qui plus est.

L’intérêt de la déclaration de Louisa Hanoune n’est pas tant dans sa position en elle-même, qui sécrète forcément des attitudes de soutien mais aussi des opinions contraires, mais dans la volonté de remettre sur le tapis un sujet qu’on a tendance à oublier.

Nombreux en effet sont les thèmes qui dérangent l’épanouissement de la société mais que celle-ci, de guerre lasse, a fini par intégrer dans les mœurs, se résignant à la fatalité. C’est en revenant à la charge, hors des circonstances telles que les journées mondiales et autres célébrations, que la société algérienne parviendra à combattre les idées et les actes de ceux qui veulent l’avoir à l’usure.

N.S