mercredi 2 septembre 2009

Parlez M. Ouyahia !

D’habitude prompt à aller au charbon, Ouyahia s’est soudainement muré dans le silence le plus total alors que le bateau Algérie fait eau de toutes parts. Aucun mot sur la situation chaotique vécue par les opérateurs économiques nationaux suite aux restrictions imposées par la loi de finances complémentaire aux modes de paiement des importations. Aucune explication sur les revirements opérés par la suite. Les investisseurs étrangers, eux, n’ont pas entendu une voix rassurante sur leur avenir en Algérie.

Les investisseurs potentiels sont dans l’expectative. Pénalisées par la suppression du crédit à la consommation, les couches moyennes n’ont pas eu l’explication nécessaire au sacrifice qui leur a été imposé : quel est leur degré de responsabilité dans l’hémorragie des devises que connaît le pays ? Alors que septembre est bien entamé, le Premier ministre n’a pas publiquement ouvert les dossiers brûlants de la rentrée, notamment ceux liés à la paupérisation envahissante dans le pays et aux grandes réformes en mal d’avancées, dans un climat général de démobilisation, d’inflation galopante et de grands scandales liés à la corruption.

Ce silence d’Ouyahia peut avoir une explication dans le nouveau statut que lui a fixé la Constitution rénovée : du rang de chef de gouvernement il a été relégué à celui de Premier ministre, ce qui lui a réduit considérablement sa marge de manœuvre, son efficacité et ses ambitions. Ouyahia n’a plus de prise sur la stratégie économique – et politique – dévolue au seul chef de l’Etat en droit de lui imposer ce qu’il veut, en premier les ministres de la République.

C’est un secret de Polichinelle qu’Ouyahia est contraint depuis quatre mois de « cohabiter » avec des ministres qu’il n’aime pas. Simple coordinateur de l’activité gouvernementale, le Premier ministre n’a pas les coudées franches pour s’adresser à l’opinion publique, en d’autres termes prendre des engagements politiques forts. Seul Bouteflika est en mesure de le faire, mais celui-ci ne s’implique plus dans les débats publics, sauf durant les campagnes électorales.

Entre les élections, il a fait le choix de s’adresser aux Algériens essentiellement par des messages et des déclarations que les médias lourds doivent scrupuleusement répercuter. Le degré zéro de la communication dans un pays où la population, généralement peu instruite et de tradition orale et visuelle, est davantage sensible aux échanges directs et aux propos tenus sans ambages. Par tempérament, les Algériens aiment qu’on leur parle droit dans les yeux, avec le langage de la vérité, quitte à ce qu’ils soient bousculés. La politique, ils ne la voient pas autrement.

Par Ali Bahmane

ALGÉRIE, MAROC, TUNISIE : Données économiques

La Banque mondiale publie régulièrement des données et des statistiques sur les économies des pays membres. Nous nous sommes intéressés aux économiques maghrébines et nous avons voulu situer l’économie algérienne par rapport à ses deux voisines, celles du Maroc et de la Tunisie. Nous avons élaboré quelques tableaux comparatifs des situations macro-économiques de chacune de ces trois économies pour la période 2005/2008. Même si «comparaison n’est pas raison », nous avons pu relever certains éléments de comparaison qui permettent de relativiser quelque peu le pessimisme des Algériens quant à l’état global de leur économie.

L’essai s’est avéré bon pour le moral. Bien évidemment, nous ne devons pas réduire l’analyse des économies observées à ces quelques statistiques ni y voir une sorte de satisfecit accordée à la gouvernance économique du pays. Beaucoup reste à faire et tous les Algériens en sont convaincus. Mais ces données méritaient d’être réunies car elles peuvent contribuer à une plus juste appréciation de ce qui «se passe chez nous» dans le domaine économique.

1) Nous nous sommes intéressés en premier lieu aux niveaux des richesses nationales des trois pays mesurés par le PIB. En dollars courants, la Banque mondiale évalue pour l’année 2008, les PIB de chacun des pays, selon le tableau qui suit :

PIB et PIB/habitant (année 2008)

Algérie Maroc Tunisie
PIB en milliards de dollars 175,9 85,2 39,5
PIB/Hbt en dollars 5 095 2 687 3 763

L’économie algérienne est la plus riche. C’est un fait.

2) Nous avons par la suite construit un tableau qui retrace le solde du compte courant et le solde budgétaire (moyenne de quatre années 2005/2008)

Situation financière (en % PIB)

Algérie Maroc Tunisie
Solde courant + 22,7 - 1,6 - 2,2
Solde budgétaire 14,3 -2 -2,9

Financièrement, l’économie algérienne est la mieux bâtie aussi bien du point de vue du solde extérieur que de la position budgétaire. C’est un autre fait.

Les moteurs de la croissance économique

1) Dans chacune des trois économies, la croissance économique est tirée par la consommation et l’investissement essentiellement et beaucoup moins par la productivité globale des facteurs qui reste faible dans les trois économies. Mais les trois économies présentent des différences intéressantes à relever quant à la place de la consommation et de l’investissement économique.

Contribution à la croissance du PIB 2005/2008

Algérie Maroc Tunisie
Consomm. privée 1,5 2,6 3,2
Consomm. publique 0,8 0,6 0,7
Inv. de capital fixe 5,1 3,8 0,9

Sur la période 2005/2008, la croissance économique en Algérie a été tirée plus par l’investissement que par la consommation tant privée que publique. Les Algériens investissent plus qu’ils ne consomment. Ils préparaient donc mieux l’avenir que leurs deux voisins Maroc et Tunisie. Mais dans le même temps... «il ne faut pas trop tirer sur la corde». La consommation privée en Algérie semble la plus faible de la région mesurée par sa contribution à la croissance du PIB. L’Algérie sort pourtant d’une décennie dramatique sur tous les plans, et les Algériens ont besoin d’améliorer leur niveau de consommation. Quand on sait en plus que la loi de finances complémentaire 2009 supprime les crédits à la consommation... ?!

• Le Maroc a fait des efforts d’investissement appréciables compte tenu du niveau de ses ressources.
• La croissance économique en Tunisie, par contre, semble être plus le fait de la consommation des ménages probablement celle des couches moyennes alimentée par les revenus des salariés des secteurs exportateurs largement dominés par les IDE (à 100 % ou en partenariat). Ces observations sont confirmées par d’autres données chiffrées que fournit la Banque mondiale, notamment celles relatives à la consommation et à l’investissement dans chacun des pays, mesurés par leurs parts respectives du PIBN.

Part du PIB (en %)

Algérie Maroc Tunisie
Consomm. privée 31,8 57 62,8
Consomm. publique 11,8 18,6 15,2
Investiss. de capital fixe 26,9 32 23,3
Variation des stocks 5,9 1,4 1,5
Investiss. total 32,4 33,4 24,8

(Moyenne annuelle sur la période de 2005/2008)

Rapportée au PIB, la consommation privée est la plus faible en Algérie et la plus élevée en Tunisie. Le Maroc semble mieux équilibrer consommation et investissement même si ici, en termes absolus, les niveaux de ces deux agrégats sont bien plus faibles qu’en Algérie. Dans le domaine de l’investissement, les efforts de l’Algérie sont incontestables : 26,9 % PIB en investissements nets et investissements de remplacements (amortissements) mais il faut surtout souligner les 5,9 % PIB en stocks, c’està- dire tous ces biens autres que le capital fixe et qui sont détenus par les unités de production. Cette rubrique (variation des stocks) inclue aussi les travaux en cours. Bien évidemment, on retrouve ici les efforts consentis dans le cadre des plans de relance pour l’équipement du pays.
2) S’agissant du volet commerce extérieur, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les importations de l’Algérie mesurées en termes de PIB sont les plus faibles de la région et les exportations moins élevées que celles de la Tunisie (encore une fois, mesurées en termes de PIB, c’est-à-dire rapportées aux richesses de la nation).

Commerce extérieur En part du PIB (%) 2005/2008

Algérie Maroc Tunisie
Importations 23,8 43,1 58,5
Exportations 48,6 34 55,5

(Moyenne annuelle 2005/2008)

Bien évidemment, en valeur absolue, les importations de l’Algérie sont nettement plus importantes que celles de chacun des deux voisins mais rapportées aux richesses de chacune des nations, l’Algérie est le pays qui consacre le moins de ressources aux importations. S’agissant des exportations, nous savons que nous exportons des hydrocarbures quasi exclusivement au moment où le Maroc mais surtout la Tunisie exportent des produits manufacturiers (mais usinés en «bout de chaîne »)

Que retenir ?
Comparée à la situation économique du Maroc et de la Tunisie, celle de l’Algérie apparaît, si l’on en croit les chiffres de la Banque mondiale, plus «consistante». L’Algérie consacre plus de ressources que ses voisins à l’investissement et l’investisseur principal ici est l’Etat contrairement à la Tunisie et au Maroc où l’investissement privé, national mais aussi étranger, constitue l’essentiel de l’accumulation. Il est important que l’investissement privé en Algérie «bouge» plus qu’il ne le fait actuellement, mais il est à souligner aussi que la rente pétrolière est en bonne partie investie en Algérie même si le taux d’épargne reste excessivement élevé (52 %) et qu’une partie de cette épargne devrait être consacrée à préparer les conditions qui aident et soutiennent l’investissement privé et à financer les nécessaires réformes dont a besoin l’économie pour engager l’ère de l’aprèspétrole. S’agissant des équilibres financiers, l’économie algérienne est là aussi en meilleure situation que ses voisins, c’est une économie désendettée, disposant de réserves importantes et d’un potentiel d’attrait des IDE intéressant que développent actuellement les importants plans d’équipement du pays. L’Algérie dispose aussi d’un fonds de régulation des recettes qui lui garantit une importante marge de manœuvre financière. Mais ces comparaisons étant faites, il faut insister sur les défis auxquels continue de faire face notre pays et dont le plus sérieux est celui de la gestion des recettes des hydrocarbures qui doivent être consacrées à un seul objectif : réduire la vulnérabilité de l’économie nationale en la diversifiant. Le choix des secteurs à développer reste, dans le cas de l’Algérie, un exercice complexe qui mérite une très grande attention. Le second défi est bien sûr celui du chômage des jeunes. Les solutions d’attente actuellement mises en œuvre relèvent, quoique puissent en dire leurs promoteurs, d’un traitement social de ce fléau et la réflexion dans ce domaine est très en retard. Le troisième défi est celui de la bataille des exportations hors hydrocarbures, domaine dans lequel nous en sommes encore à la litanie.


M. B.

Le jour maudit où Chakib nous plongea dans le noir pour les 150 ans à venir !



Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.fr
Atteint de grippe porcine, le Président colombien placé en quarantaine.

Le rêve !

Chakib Khelil est ministre de l’Energie. Et Chakib Khelil, ministre de l’Energie – je le rappelle déjà parce que c’est un truc qui s’oublie vite —, vient de déclarer, à propos des délestages et des coupures d’électricité à répétition : «C’est un problème qui perdurera encore. Dans 150 ans, il y aura toujours des coupures et des délestages.» Je pose alors la question à Monsieur Chakib Khelil, ministre de l’Energie : «Que faites-vous à la tête de ce ministère ?» Oui ! Oui ! Je sais, la question peut paraître brutale, abrupte.

Elle me semble tout de même moins brutale que l’assertion dudit ministre de l’Energie lorsqu’il nous promet de sa belle voix de soprano que les coupures de courant seront encore là dans 150 ans. Très franchement, nous sommes en droit d’attendre d’un ministre de l’Energie qu’il nous dise plutôt : «Je promets que dans 150 ans, il n’y aura plus de délestages ni de coupures de courant.» Chakib Khelil, ministre de l’Energie – les rappels ne sont jamais superflus — aurait même pu nous promettre la fin des délestages sauvages avant ce seuil vachement lointain des 150 années à venir.

D’autant plus que dans 150 ans, ni lui, Chakib Khelil – que Dieu lui prête longue vie — ni nous ne seront là pour vérifier s’il avait raison de prédire une pérennité des délestages sur le siècle et demi à venir. Dans l’impossibilité donc de certifier aujourd’hui et maintenant la véracité des prédictions du ministre de l’Energie pour les 150 années à venir, nous sommes bien obligés de rester dans l’espace temps qui nous concerne directement. Septembre 2009. Et en ce mois de septembre 2009, en son 2e jour exactement, l’Algérie peut s’enorgueillir d’une spécificité, d’un truc unique au monde.

Nous sommes les seuls sur terre à nommer à la tête d’un ministère de l’Energie un homme qui promet que nous continuerons d’en être sauvagement privés dans les 150 années à venir. Cherchez partout ailleurs, tapez sur les moteurs de recherche de vos navigateurs internet, compulsez toutes les archives que vous voudrez, vous n’y trouverez jamais trace d’un ministre de l’Energie qui vous plombe dans le noir pour un siècle et demi. Et avec le sourire, en prime ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.


H. L.

Kadhafi fête ses 40 ans au Pouvoir

Kadafi veut un nouveau souffle

La communication par le démenti

Il y a une réelle solidarité gouvernementale quand il s’agit d’affronter la société. Quand Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses, et collecteur de dîmes, commet la sentence qui bannit la pauvreté du pays, Ould-Abbès, ministre de la Solidarité, fonction légitimée par l’aide sociale, vole à son secours pour soutenir la dénégation.

Il faut dire qu’au point où l’on est, l’Algérie, marquée par un affaissement politique, économique, social et culturel continu, n’a pas de faits positifs à faire valoir. Toujours rattrapés par les dégradations et les déficits, on s’emploie prioritairement à les nier.

Il est difficile de concevoir des projections, et encore moins à les mettre en œuvre, quand on a le souci quotidien de démentir l’échec en cours. Le ministre du Commerce dit qu’il n’y a pas de pénuries, le ministre des Travaux publics qu’il n’y a pas de retard de chantiers, le ministre de l’Intérieur qu’il n’y a pas d’insécurité, le ministre de l’Emploi qu’il n’y a pas de chômage, le ministre des Finances que la crise mondiale n’a pas eu d’effet sur les finances nationales…

Et bientôt, on démentira que l’introduction du haut débit Internet fut censurée, que l’argent du PNDRA a subi quelques graves malversations, qu’une “Turkish connection” se sucre sur le budget du développement de la pêche…

En écoutant le discours officiel, vous saurez tout ce qui vous est arrivé et qui n’aurait pas dû arriver : les faux moudjahidine, l’implication de vrais responsables dans l’affaire Khalifa, les violations du code des marchés, les comptes numérotés en Suisse, au Luxembourg et ailleurs, l’échec de la réconciliation nationale… Il suffit de reprendre le discours et de le soulager des locutions adverbiales qui désarment la réalité des faits.

Ainsi, au lieu d’être un discours positif, le discours officiel, débordé par le flux de contre-performances, se transforme en discours de démenti. Même sous la forme affirmative, il se présente en discours de travestissement du réel : il est alors question de “la lutte contre la corruption”, des “droits de l’Homme”, du “rôle de la femme”, de “croissance économique”, de “projets achevés courant telle année”, de “la paix revenue”, etc.

On est toujours dans le discours magique, concurrent du bilan objectif qu’on se garde bien de faire et qui, lorsqu’il est établi sur la base de constats de presse ou d’études internationales ou simplement parce que les dommages ne sont matériellement pas dissimulables, est démenti comme un vulgaire tract subversif.

Le souci d’enjoliver la situation l’emporte sur celui de la corriger. Et pour cette tâche, il n’y a pas que les canaux officiels qui sont à la peine ; même nous, la presse “indépendante”, souvent avec zèle, a ce devoir national de vernissage verbal d’une situation alarmante.

De ce fait, nous avons ce résultat : le pays éprouvé par la mauvaise gestion et la prébende est présenté par son cliché. Sauf que, dans ce procédé, c’est le négatif qui a plus de couleur que la photographie, elle, en noir et blanc.

Mustapha Hammouche

Destin-fatalité

Cet avocat proche du chef de l’État sait de quoi il parle. Il n’a dit que ce qu’il se devait de dire en sa qualité de “responsable marketing” de l’action officielle en matière de droits de l’Homme. Que le canal choisi pour faire une telle annonce soit Radio Algérie internationale n’est d’ailleurs pas fortuit.

Maintes fois évoquée clairement ou à demi-mot depuis la campagne de la présidentielle de 1999, l’amnistie générale a toujours été perçue par l’opinion comme le couronnement voulu, logique par ailleurs, à la politique de réconciliation nationale inaugurée cette année-là par la loi sur la concorde civile. Hier, Farouk Ksentini l’a de nouveau évoquée. Pas seulement pour la proposer comme solution finale à la situation d’insécurité induite par un terrorisme qui dure, comme il l’a fait souvent jusqu’ici, mais carrément pour la présenter comme “notre destin”. Comme on ne fuit pas son destin, l’amnistie est donc à nos portes. Ksentini pense qu’un référendum devrait la consacrer dès 2010.

Or, l’on se souvient que Bouteflika, lors de la campagne présidentielle du 9 avril dernier, avait averti que l’amnistie générale ne saurait advenir qu’après l’extinction totale du terrorisme. Ce dernier reprenant visiblement du poil de la bête et ne donnant pas l’impression de s’essouffler, aurait-on décidé de faire fi de ce préalable ? Il est vrai qu’à ce rythme, il y a de quoi désespérer ceux qui réclament cette amnistie à cor et à cri et ceux qui l’attendent en silence risquent de perdre patience.

Président de la Commission nationale de protection et de promotion des droits de l’Homme, cet avocat proche du chef de l’État sait de quoi il parle. Il n’a dit que ce qu’il se devait de dire en sa qualité de “responsable marketing” de l’action officielle en matière de droits de l’Homme. Que le canal choisi pour faire une telle annonce soit Radio Algérie internationale n’est d’ailleurs pas fortuit : certes, on ne devrait pas craindre une levée de boucliers à l’intérieur du pays vu l’étroite marge de manœuvre dont jouit l’opposition, mais il faut toutefois convaincre l’opinion internationale du bien-fondé de l’amnistie générale en Algérie, notamment les organisations des droits de l’Homme qui restent capables, ne l’oublions pas, de faire pression sur leurs gouvernements et de peser au niveau des instances onusiennes afin de les amener à se démarquer d’un tel “abus”.

C’est sans doute l’obstacle, le seul, qui pourrait se dresser devant la concrétisation de “notre destin” qui s’apparente désormais à une fatalité. Et, on le voit, on s’emploie à le lever : la réforme annoncée de la Commission Ksentini vise à la qualifier à sa prochaine mission, la promotion internationale de l’amnistie générale.

Saïd Chekri

Sondage, régionalisme et programmation de l’Entv

«Les sondages, c’est comme la minijupe, ça fait rêver, mais ça cache l’essentiel.»
Alexandre Sanguinetti

Au moment, où un institut de son-dage évoque une entrée en puis-sance de la chaîne A3, on note une nette concurrence de la chaîne Canal Algérie, alors que la chaîne terrestre se contente de compter les points.


Le directeur de la programmation, M.Khelifi, a visiblement donné du fil à retordre aux instituts de sondage en charge de l’étude des programmes sur la Télévision algérienne, puisqu’ils doivent aujourd’hui inclure toutes les chaînes avec un taux de pénétration contre un seul taux de pénétration celui de l’Entv. L’année dernière, selon une enquête de l’IEA (Institut d’études algériennes), société d’études media & marketing indépendante, qui a tiré plus vite que l’agence tunisienne Sigma, l’agence française Imar ou encore l’Institut Abassa, qui avaient l’habitude de délivrer des sondages d’opinion sur le taux de pénétration de la Télévision algérienne, dans le champ audiovisuel arabe et international.


Pour ce nouvel institut, le rapport de sondage avait comme titre Hadj Lakhdar a rehaussé l’audience A3. Aucun média n’a cru bon reprendre ce titre. Il sonnait trop faux. Au-delà du sondage, il prend en compte les besoins et la disponibilité des démos dans les foyers algériens. Car pour regarder la chaîne terrestre, il faut orienter sa parabole sur Nil Sat, or pour capter A3 et Canal Algérie, il faut orienter sa parabole sur Hotbird. Ils ne sont pas nombreux à posséder deux paraboles pour capter les trois, voir les cinq chaînes algériennes. Et si les Algériens regardent A3, c’est tout simplement parce qu’ils pensent que c’est le même programme que celui de la terrestre.

Ceux qui choisissent Canal Algérie, le font par souci de se déconnecter de la chaîne arabe. Car il faut savoir que A3 avait pour cible la communauté algérienne vivant dans les pays arabes et orientaux. Aujourd’hui, elle est devenue la chaîne des arabisants et des locaux, alors que Canal Algérie reste la télévision des Algériens vivant en Europe et en Amérique du Nord, à cela s’ajoutent les téléspectateurs algérois, et les Kabyles plus aptes à accueillir la Famille Djemaï que Hadj Lakhdar. On établit un programme selon la qualité linguistique et intellectuelle du téléspectateur algérien.

Autre constat du sondage de l’IEA, la position accordée à la chaîne coranique. Selon l’IEA, l’auditoire de la chaîne coranique se rapproche de la chaîne Iqra. Ceux qui ont l’habitude de regarder Iqra, ne peuvent pas se tourner vers la chaîne coranique, car il n’y a aucune comparaison sur le fond et la forme du programme. En voulant comparer l’audience de la Chaîne 5 à la chaîne Iqra, l’institut donne une crédibilité au programme de la chaîne coranique algérienne, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Les sondages ont toujours été faux et vrais, dangereux et tendancieux, mais pernicieux et manipulateurs. Ils manipulent l’information au détriment de l’opinion. Mais réellement, les sondages ne donnent jamais la totale vérité.

Amira SOLTANE

Tripartite

Au moment où beaucoup d’Algériens reviennent de congé, certains bien bronzés parce que le soleil de Tunisie s’est mis de concert avec la politique touristique de ce pays pour retenir le plus longtemps possible et à moindres frais, les estivants, d’autres reprennent le chemin du boulot avec le teint pâli de ceux qui n’ont pas quitté le morne horizon de leur quartier postnatal avec tout le stress inhérent aux banlieues malmenées aussi bien par les conditions socio-économiques que les éternels chantiers en jachère. Mais cette année, la rentrée se fait avec deux handicaps supplémentaires et ils sont de taille à décourager les plus déterminés et les plus optimistes.
Le premier handicap, c’est évidemment le mois sacré avec son lot de dépenses superflues et une inflation exagérée aussi bien par la rapacité des marchands spéculateurs que par l’inertie des pouvoirs publics qui ne signalent leur existence que par des imprécations ou des voeux pieux.

Le deuxième écueil, aggravant le premier, est bien évidemment la rentrée scolaire qui grèvera un peu plus le budget familial surtout que les autorités, bienveillantes comme toujours vis-à-vis des bourses modestes, ont prescrit un tablier obligatoire qui donnera un coup de sérieux certain à une école qu’on ne qualifie plus de fondamentale et qui redonnera des couleurs à une industrie textile anémiée par une politique commerciale ouverte à tous les vents. Mais qui dit un tablier peut comprendre deux, si on sait bien qu’à un certain âge on salit et on déchire très vite ses effets. Mais ce n’est pas tout.

Le pauvre salarié, habitué chaque année aux mêmes soucis pécuniaires, connaîtra certainement une désillusion supplémentaire en voyant des nuages noirs s’amonceler au-dessus d’une hypothétique tripartite que l’on annonce déjà depuis des mois de bon augure. C’était trop beau! Déjà un parti politique (qui se prétend des travailleurs) et une organisation syndicale (qui fait comme si...) rivalisent de propositions pour ce que serait le Snmg qui ramènerait une paix sociale fragilisée par le divorce qui existe entre la politique des prix et celle des salaires.

Le parti politique comme l’organisation syndicale n’étant pas crédibles aux yeux et aux oreilles du salarié, l’initiative de Tayeb Louh de lancer une enquête sur la dépense des ménages est interprétée comme un mouvement d’esquive, une manière d’éluder les questions du rapport entre salaires et prix, d’autant plus que certains corps de métiers ont eu des augmentations conséquentes qui relèguent le smicard au-dessous du seuil de pauvreté: cela n’étant pas suffisant, ne voilà-t-il pas que le troisième protagoniste de cette comédie appelée tripartite abat une carte que l’on n’attendait point: prenant pour prétexte les derniers réajustements de politique économique décidés par le législateur, le représentant de la Cgea propose une révision d’un ordre du jour prévu déjà depuis des mois, et attendu impatiemment par ceux qui ont les fins de mois les plus difficiles.

Nul ne peut dire que c’est une invitation au gouvernement à réviser sa politique économique ou bien une manoeuvre qui s’apparente à une menace, surtout quand on connaît la réalité de l’emploi dans notre pays. La fragilisation des entreprises telle que présentée par le patronat poussera-t-elle le gouvernement à modérer ses décisions et l’Ugta à tempérer ses demandes? L’avenir nous le dira.

Selim M’SILI

Le G20 et le trafic d’armes

La session spéciale de l’Union africaine qui s’est tenue à Tripoli (Libye) s’est penchée sur l’«Examen et le règlement des conflits en Afrique». En effet, notre continent vit de multiples conflits qui offrent un aspect endogène difficilement contestable alors qu’en réalité et sans une participation active de forces extérieures, les Africains sont dans l’impossibilité matérielle de créer des conflits comme on en voit en Somalie ou au Darfour. Prenons seulement le cas des pirates somaliens qui s’attaquent depuis quelques mois à des navires. Comment de pauvres bougres qui n’avaient pas de quoi se «payer un repas», se retrouvent à la tête d’une organisation paramilitaire bien structurée mais surtout très bien armée.

Les armes ont un prix. Comment fait-on pour les payer quand on n’a pas de quoi se payer un pain? Les commanditaires extérieurs qui les financent ont la partie facile. Il leur suffit de financer une ou deux opérations de piratage pour amorcer le processus et se faire relayer par les versements des rançons. C’est pourquoi l’Algérie, par la voix de son président de la République, a déclaré que «le versement des rançons doit être criminalisé (...) il est impérieux que la communauté internationale se mobilise autour de cet objectif en oeuvrant de façon solidaire au tarissement des sources de financement (du terrorisme)».

Comment les armes parviennent-elles au Darfour? Par le trafic, évidemment. C’est pourquoi le Président Bouteflika a tenu, toujours à Tripoli, à «interpeller la communauté internationale pour s’engager résolument dans la lutte contre le trafic d’armes». Il faut savoir que sans le trafic d’armes il ne peut y avoir de conflits ni d’actes terroristes.

Il n’est pas à exclure que le Président algérien avait à l’esprit également la dernière affaire de l’Arctic Sea, ce vraquier qui avait tenté de livrer aux maquis algériens des armes dissimulées dans une cargaison de bois, avant d’être dérouté par un commando au large de la Suède. Une chose est sûre, ce trafic d’armes disposait de la complicité la plus large de nombre de pays européens. Les pirates ont pu prendre le contrôle du bateau et longer toutes les côtes de la mer du Nord bordée par pas moins de huit pays européens, poursuivre l’odyssée tout le long de la Manche, franchir le détroit du Pas de Calais pour se retrouver plusieurs jours après, dans une île face...à la Mauritanie.

Huit pays européens qui ont fermé les yeux et la bouche tout le temps qu’aura duré la piraterie avant l’intervention des navires de guerre russes. On vous le donne en mille, le fait que les pirates aient bénéficié d’un tel silence de la part des médias et gouvernements occidentaux est en soi une signature. Une signature bien «visible» pour la raison simple que ces mêmes médias occidentaux n’auraient sûrement pas fait de cadeau à l’Etat algérien s’il avait été impliqué.

Une signature que le leader libyen affirme reconnaître en celle d’«Israël qui ravive les conflits en Afrique à travers son encouragement aux minorités ethniques et religieuses». Ce qui expliquerait l’embarras des Européens dans l’affaire de l’Arctic Sea. Ce qui expliquerait aussi pourquoi l’Occident, au G20 par exemple, n’a, jusque-là, pas encore abordé la lutte contre le trafic d’armes. Les Africains réunis à Tripoli le savaient.

Zouhir MEBARKI

L'info comme il faut

Les lapalissades n'étant pas toujours inutiles, osons-en une : pour informer, il faut être informé. Et l'information se recueille à des sources. Bien sûr, sa qualité, sa fraîcheur et sa crédibilité sont d'abord tributaires de l'effort et du niveau de compétence du journaliste qui la rapporte et la transmet au lecteur, mais ce n'est pas tout, a fortiori quand il s'agit de l'information institutionnelle qui relève d'abord du devoir de transparence dans la gestion quotidienne comme à des moments de décision conjoncturels.

Il y a d'abord un niveau politique à cette obligation d'informer. Un ministre ou autre haut responsable qui n'a rien à cacher ne cache rien. En plus du devoir de tenir au courant l'opinion publique sur l'action de l'institution qu'il dirige et des décisions qu'il prend, il y va aussi de la promotion de son activité et, pourquoi pas, de sa carrière personnelle. L'autre niveau est d'ordre professionnel.

Toutes les institutions ont un service de communication et informer est non plus le devoir, mais le métier d'informer, puisqu'en dehors de toutes autres considérations, ils sont «payés pour ça».

Or, à un niveau comme à un autre, il faut dire que les choses sont loin d'être évidentes, et pour cause : des ministres qui ne s'expriment que quand ils n'ont rien à dire, des dizaines de demandes d'entretien à des moments de grande pertinence et parfois de gravité qui n'aboutissent jamais, des responsables intermédiaires qui ne savent jamais quand ils

peuvent parler ou ne pas parler, ce qu'il faut dire et ce qu'il faut taire pour ne pas subir les foudres de la hiérarchie, des «directions de la communication» qui ne communiquent jamais, des numéros de téléphone fantômes, et pour boucler la boucle, des démentis qui ne démentent rien du tout mais servent à se mettre à l'abri de quelque fâcheuse retombée.

Devant cette situation, le journaliste se retrouve, pour faire son métier, devant un choix difficile : renoncer, ou pire, supputer, quand la contrainte parvient à supplanter la rigueur et l'éthique professionnelles. Dans l'affaire, le citoyen algérien qui paie pour avoir l'information utile ou même vitale se retrouve avec des bribes de nouvelles partielles et parfois fausses.

Et dans le cas précis de l'information institutionnelle, c'est rarement la faute du journaliste, pour qui ce genre de travail est censé être le plus facile à réaliser si la mécanique de transmission de l'information fonctionnait comme elle le devrait.

Slimane Laouari

La promenade des Syriens ?

Les choses se précisent autour du conflit politique qui oppose l'Irak à la Syrie. Formulés par le gouvernement de Baghdad, les chefs d'accusation verbaux portent désormais des noms. Des noms de baâthistes irakiens qui seraient les commanditaires des «attentats du mercredi».

Pour le moment, le gouvernement El Maliki a fait de l'extradition de ces deux partisans du règne totalitaire de Saddam son point d'honneur. Mais il ne se sentira complètement soulagé que le jour où ces deux présumés coupables seront traduits devant un tribunal international.

Car, au fond, ce que visent les autorités irakiennes à travers ce cas, qui doit d'abord faire jurisprudence, c'est la comparution de toutes les personnes contre lesquelles elle retient des griefs et qui se la couleraient douce en Syrie avec la complicité du pouvoir politique.

Mais comme le transfert de tous les étrangers djihadistes et des nationaux baâthistes ressemblerait au miracle de Lourdes, l'administration de Nouri El Maliki veut prendre l'opinion internationale pour témoin de l'histoire. Il faudrait qu'elle sache que 90% des individus qui commettent des attentats sur le sol irakien viennent de Syrie.

Et c'est loin d'être une situation inédite, les «promeneurs kamikaze» se prêteraient à ce jeu ravageur et mortel depuis l'invasion des libérateurs. Pis, les services secrets syriens délivraient même de faux passeports à ces candidats au martyr.

Mais le gouvernement chiite irakien peut-il faire porter le chapeau à son «frère sunnite» qui accueille plus d'un million de réfugiés irakiens ? Le régime de Bachar El Assad serait-il capable d'une telle déstabilisation, à grande échelle, pour repousser l'idée même de subir le un dixième de ce qu'à eu à subir le Baâth irakien ou repousser les foudres qui continuent de remplir le ciel de Téhéran ?

Le gouvernement de Baghdad en est convaincu. Le régime de Damas continue de se mêler des affaires internes irakiennes et bien plus. Pourquoi s'en empêcherait-il, n'a-t-il pas fourré son nez dans les affaires libanaises et palestiniennes depuis des décennies ?

La république démocratique d'Irak déclare la partie terminée, il est temps pour elle de savoir qui est avec elle et qui est contre elle parmi tous ses voisins arabes, sans distinction aucune entre sunnites et chiites. Tous (la Syrie en particulier) sont conviés à mettre leur moindre hypocrisie en sourdine, l'alliance israélo-occidentale est toujours dans les parages.

A la première occasion, elle s'engagerait à corriger ce qu'elle juge être le plus faible parmi les durs, hostiles à la démocratisation du Moyen-Orient par laquelle sera garantie demain la sécurité de l'Etat hébreu.

Anis Djaad

Implication des parents d’élèves

La rentrée, qui pour beaucoup, comprime dans ses préparatifs et dans son cours, tous les sens de la rentrée sociale, est depuis quelques années, un évènement se déroulant avec le moins d’accroc possible, pour la simple raison qu’avec Benbouzid elle se prépare la veille des vacances.

Mais la rentrée n’est pas uniquement question de timing respecté et de moyens mis en œuvre, mais aussi un amas de tracas auxquels sont confrontés les parents d’élèves. Il s’agit bien sûr de la sempiternelle corvée d’achats des fournitures scolaires, avec leur lot de pompage du portefeuille et sa fâcheuse habitude de grever les budgets familiaux, lorsqu’ils sont maigres, évidemment.

Mais pas plus qu’on ne fait d’omelette sans casser d’œufs, on ne peut assurer l’instruction de ses enfants sans consentir de sacrifices, ou autres. Seulement, il se constate que si les parents ne regardent jamais à la dépense sur ce sujet, ils sont par contre beaucoup plus laxistes lorsqu’il s’agit de suivre leurs enfants dans leur sérieux à suivre les leçons, à les apprendre et à préparer leurs compositions.

Il y a totale implication d’un côté, et totale négligence de l’autre. L’enseignant quels que soient ses efforts et sa compétence, ne peut être compatible de l’échec de l’élève, parce qu’il ne peut être au four de la classe et au moulin de la maison. Pour les parents, il faut certes dépenser mais aussi suivre, et sans ses deux béquilles, il est normal que le cursus boitille…

N.S.

Le salaire de la dignité

La forte tension qui caractérise le marché des vivres en ce mois sacré de Ramadhan persiste. Il faut souligner que les marchandises existent en quantités suffisantes mais l’approvisionnement du marché se fait manifestement au compte-gouttes. Des informations rapportées par des confrères évoquent même le cas de stocks de produits agricoles avariés çà et là à cause de leur soustraction préméditée du circuit marchand. Comme d’habitude, ce sont les gros négociants et les spéculateurs de tous poils qui créent la pénurie pour se faire de substantielles plus-values sur des denrées de première nécessité.

Les ménages crient évidemment au chantage et dénoncent la cherté de la vie. Les pouvoirs publics promettent en vain d’instaurer la discipline et prennent quelques initiatives afin de réguler le marché. Malgré une légère baisse enregistrée tardivement sur certains produits, les viandes, les sucreries, les fruits et légumes restent, en effet, bien au-dessus des moyens du simple salarié. Illustration : la mensualité d’un cadre moyen ne suffirait pas à assurer un Ramadhan «correct» pour une petite famille de quatre personnes.

Cependant, l’ambiance religieuse et festive pousse irrésistiblement le consommateur à bien «garnir» la table du dîner quitte à s’endetter jusqu’au cou. Les budgets des familles sont manifestement mis à rude épreuve. Les petites économies fondent comme neige au soleil. Après les dépenses relatives aux vacances et celles pas encore finies du mois de Ramadhan, l’Aïd et la rentrée pédagogique pointent déjà le nez. Cela va sans dire que la fièvre s’est naturellement élargie au prêt-à-porter et aux fournitures scolaires.

Les coûts se multiplient à tous les «stands». Les familles ayant déjà contracté des crédits bancaires pour l’habitat ou l’automobile se sont mises carrément au régime «sec». Nul n’est aujourd’hui à l’abri du souci pécuniaire. Toutes ses considérations risquent bien entendu de déteindre sur la rentrée sociale qui s’annonce morose. Visiblement conscients de ce climat chargé, le gouvernement, la centrale syndicale et le patronat remettent, d’un commun accord, la question de la politique salariale sur le tapis.

La tripartite, prévue pour la fin de ce mois de septembre, planchera en priorité sur la question du SMNG (salaire minimum garanti) qui serait appelé à connaître une hausse significative. Avec les 12 000 dinars qui leur sont accordés actuellement, les smicards vivent à crédit. Les prix pratiqués actuellement sur le marché ne laisse absolument aucune chance aux petits revenus. Les trois principaux partenaires du monde du travail se promettent de répondre en urgence à cette insistante problématique pour garantir un salaire digne à tout travailleur algérien. L’Exécutif s’apprête, en outre, à lancer de nouveaux dispositifs réglementaires pour encourager l’emploi et la création de petites et moyennes entreprises.

D’importants avantages fiscaux et de consistantes réductions des cotisations de la Sécurité sociale seront accordés aux entreprises qui ouvriraient de nouveaux postes d’emploi et celles qui «permaniseraient» des employés cumulant plus de six mois de travail. Ce sont là de louables mesures destinées à calmer un front social bouillonnant en sourdine. Mais la réponse à ce problème se trouve aussi en partie dans la lutte sans merci contre la spéculation et le commerce informel. Il ne sert à rien de réévaluer le SMNG si on laisse l’anarchie ambiante se saisir éternellement du marché. Le salaire de la dignité doit, bien évidemment, être protégé en freinant nette les ardeurs malsaines des smasria.

K. A.