mardi 20 octobre 2009

Recalé !

Un bateau complètement ivre : c’est l’image désolante, avilissante que renvoie le secteur de l’éducation nationale qui navigue à vue depuis la mise en œuvre du nouveau week-end fixé pour les vendredi et samedi.

Décidée manifestement dans la précipitation et évacuée en un tournemain comme un point subsidiaire au détour d’un ordre du jour d’un Conseil des ministres et sans la concertation de toutes les parties concernées, dont les parents d’élèves et les enseignants, l’entrée en vigueur du nouveau week-end, qui s’apparente à une nouvelle loi de programmation scolaire, a vite fait de recaler le ministre de l’Education, Boubekeur Benbouzid. Une fois de plus, on a joué l’avenir de nos enfants à pile ou face ! A la roulette belge.

Le résultat est aujourd’hui là : jamais le secteur de l’éducation, même au plus fort des graves crises qui avaient secoué ce département avec en toile de fond le spectre de l’année blanche qui hante chaque année les esprits des parents d’élèves, n’a connu un tel seuil de déliquescence. La rentrée scolaire de cette année a réussi la prouesse de battre tous les records en termes de durabilité de la cohésion du système scolaire.

Comme si l’école algérienne n’était pas déjà suffisamment sinistrée, l’entrée en vigueur du nouveau week-end, qui a eu un effet domino dévastateur sur l’organisation et le fonctionnement général de l’école, a fini d’achever les esprits les plus crédules qui continuaient à croire aux bienfaits des réformes promises dans le secteur de l’éducation.
Dans un pays qui se respecte, un ministre qui cumule des échecs répétés, qui se déjuge avec une facilité aussi déconcertante sur la question du volume horaire et de l’étalement des cours à la lumière du nouveau week-end et qui, par-dessus tout, fuit ses responsabilités quand cela commence à sentir le roussi en remettant sans aucun état d’âme le dossier entre les mains des chefs des établissements scolaires et des parents d’élèves sommés de trouver, séance tenante, des réponses à la cacophonie ainsi créée, ce ministre-là ne devrait plus avoir sa place dans le gouvernement.

C’est une question de salut public. Mais cette observation vaut dans les démocraties où un ministre est pleinement responsable de la gestion du secteur dont il a la charge, a le pouvoir et les prérogatives pour décider dans son domaine de compétence, loin de toute interférence.

La confession faite dimanche par Benbouzid devant les députés, selon laquelle la décision de passer au nouveau week-end est le fait de Bouteflika (il aurait pu à tout le moins mettre les formes en endossant la mesure au Conseil des ministres) est à cet égard lourde de sens sur le fonctionnement jacobin des institutions de l’Etat qui ne laisse aucune marge de manœuvre aux actions et aux initiatives décentralisées.

Ce système permet aux ministres, même les plus cancres, de durer et de survivre à tous les événements car n’étant responsables de rien. C’est ce qui explique la sérénité avec laquelle Benbouzid se livre à ses séances d’alchimie pour tenter de colmater les brèches.

En jetant l’éponge au milieu du gué, Benbouzid n’a fait que traduire les contradictions du système qui se fait toujours prendre à son propre piège à force de vouloir construire l’Algérie sur des compromis boiteux là où cela nécessite des décisions courageuses.

Par Omar Berbiche

Histoire(s) d’oignon

Je dois cette métaphore à un chercheur japonais qui s’est intéressé aux questions des identités en Europe et en particulier en France. Un regard aussi lointain sur ces problèmes si controversés avait attiré mon attention ; j’ai appris beaucoup de choses en lisant son ouvrage L’étranger, l’identité, et surtout j’ai été agréablement déconcerté par son regard et sa méthode d’approche. Mais pendant que je lisais son analyse à des fins d’enseignement, je notais à travers ma lecture quotidienne de la presse algérienne, une « nième » inflammation des controverses autour des questions du type « conflits ethniques », « ibadites et malékites », « Kabyles et Arabes », etc. Avec la remontée en surface des vieilles notions de « tribus », de « arch » et autres pseudo concepts renvoyant à la littérature coloniale. Le thème central de ce « retour des ancêtres » était celui de « l’identité ».

Les informations des journalistes étaient relayées, amplifiées par les interventions des lecteurs dans les blogs que je lisais, ou mieux ou pire, que j’entendais presque : cris, insultes, accusations de falsification de l’histoire, de trahison du groupe alternaient avec quelques rares renvois au calme, à la raison, mais le tableau d’ensemble était pour le moins houleux, proche de « l’émeute » avec des mots à la place des pierres. Voilà que ça recommence, me dis-je en mon for intérieur ; après les colères du Ramadhan, celles de la LFC suivies de près par les péripéties de la rentrée scolaire, ses tabliers et ses rythmes hebdomadaires, avec en toile de fond la litanie des affaires de corruption, des accidents de la route, des attentats terroristes, la nouvelle années civile s’annonçait… comme la précédente. avec « bruits et fureur ». Oignon ! C’est la métaphore employée par le chercheur japonais qui me servira de lanterne pour éclairer mon chemin dans le dédale confus et bruyant de cette controverse. Un légume commun, dérisoire, quoi de mieux pour prendre ses distances avec un problème si complexe et brûlant, brider la mule des émotions avec la fraîcheur des « matins calmes » de l’Asie extrême. L’oignon donc sera mon « power point ». Avec ses pelures qui s’empilent les unes sur les autres durant son existence, ce légume expose à l’œil nu son histoire : chacune d’entre elles représentant une strate de temps, soit l’équivalent d’une période pour un pays ; chaque pelure est constituée de lamelles plus fines qu’on pourrait rapporter à celles des générations. Eplucher un oignon, c’est donc relire, ou « réécrire », comme on dit aujourd’hui, son histoire. Mais attention aux pièges qui risquent de nous égarer !

Le premier est que la dernière pelure, celle qui est à sa surface, est en fait la première, celle de son « antiquité » ; à l’inverse de l’histoire d’une nation que l’archéologue découvre progressivement en allant « au fond » des choses, des fouilles donc, ici le passé recouvre le présent. Le second est que, après avoir tout épluché, il n’y a rien à trouver ; le cœur de l’oignon est vide ; un vide total qui sera à son tour comblé par une nouvelle pelure, encore mince, petite, blanche. L’oignon n’a pas « d’origine », il n’est que la somme de ses pelures, il n’est que son histoire. L’oignon, métaphore de l’identité pour les nations, y compris l’Algérie, ce n’est pas mal imaginé, même si cela peut choquer ! Choquons donc, l’humour ayant infiniment plus de valeur discursive que l’insulte et l’anathème. Chaque oignon a son identité propre formée au cours de son existence qui le distingue des autres oignons ; les uns sont petits, d’autres plus gros, ou plus allongés ; eau, soleil, humus de la terre et autres « accidents » de son histoire ont fini par lui donner une identité propre. Comme une nation qui prend forme à travers le cours du temps, avec ses changements, ses ruptures et ses continuités techniques ou symboliques, culturelles ou politiques. C’est ce qu’on appelle son histoire, celle-là millénaire et qui s’incorpore dans sa réalité présente et lui donne son identité singulière, à nulle autre pareille. Inutile de chercher dans la nuit des temps une « origine » commune ou unique pour analyser son existence actuelle, il n’y en a pas, sauf à aller au-delà du néolithique et terminer sa course dans l’anthropologie physique, celle de l’homo sapiens. Mais ce n’est déjà plus l’Algérie, plutôt un « Maghreb » ou mieux une Afrique du Nord qui s’étend de l’océan Atlantique au désert de Lybie, de la mer Méditerranée au Sahara, ce vaste ensemble que les Romains arrogants appelaient « barbare » et qui tenait au fil de sa langue, tamazight. Plus loin dans le temps, nous sommes dans le Neandertal. Mais c’est de l’Algérie actuelle qu’il s’agit ; son présent est une composition de toutes les strates qui ont fini par s’assembler dans ce qu’elle est devenue aujourd’hui : un espace délimité par des frontières, une géographie qui doit autant au travail des hommes qu’aux contraintes de la nature (désert et steppes, plaines et montagnes, oasis et ports) ; une société brassée par des cultures, des langues, des patois divers, dont l’unité est celle du multiple et non de l’un ; une éthique et une esthétique qui est une combinaison unique de la diversité de ses expériences, de ses occupation étrangères comme de ses conquêtes, de ses royaumes multiples comme de ses grands empires.

Comme le pays dans son entier, ses habitants sont aussi des compositions individualisées de cette diversité qu’ils ont incorporée en la vivant, mais aucun d’entre eux, comme aucune de ses régions, ne peut prétendre à la pureté de sa « représentation », de ses origines ou d’autres choses de ce genre. Car segment ou élément de l’ensemble, ils se nieraient eux-mêmes en niant « l’impureté » du mélange qui les constitue. Avec la recherche d’une « société pure », on n’est pas loin de « la purification », de la guerre, grande ou petite, celle des « races » ou des nations, des sectes religieuses comme des partis politiques. L’épuration, l’Algérie en a connu de toutes les formes ! Bien sûr, le mélange, lui-même construit par l’expérience historique est différent selon les individus et les groupes. Ici, tamazight est prédominant avec ses variations kabyle, Chaouia, Targui, là c’est l’Arabe, avec ses langues vernaculaires multiples ; de même pour les vêtements que l’on porte, les maisons que l’on construit, les repas que l’on cuisine, les musiques que l’on compose et que l’on écoute. Mais cette différence, loin d’être « exclusive » des autres, n’a d’autres significations que par rapport à elles ; l’identité est toujours intersubjective, car c’est dans l’autre que l’on attend confirmation de soi et elle, cette différence donc, ne fonctionne que si elle a une signification pour « l’autre », devenu pour les besoins de la cause l’étranger, « el barani ». Le processus d’identification, qui n’est que la face inversée de la différenciation, couvre toutes les échelles : d’un quartier à un autre de la même ville, d’une ville à une autre, d’une région à une autre, d’un pays à un autre, etc. Skikda par rapport à Constantine, ou Tizi Ouzou par rapport à Béjaïa, ou encore Oran par rapport à Tlemcen, mais aussi en l’observant sur une autre échelle, les Kabyles vis-à-vis des Chaouia, ces derniers face aux N’memcha, les Mozabites vis-à-vis des Ch’amba, et encore plus large les berbérophones par rapport au arabophones, ou en engageant cette fois-ci l’ensemble du pays, ce qui le différencie des autres.

Allez parler à un Syrien de la différence entre Bougie et Tizi Ouzou, ou à un Tiareti de la différence entre Belcourt et Bab El Oued, ou encore à un Américain de celle qui distingue le malouf du haouzi, ils ne comprendront pas parce que les différences que vous signalez ne sont par significatives pour lui. A chaque différence donc, son unité de comparaison, son échelle, là où elle est significative pour l’autre, situé lui aussi sur la même échelle. Quand celle-ci est petite, c’est le tout proche qui est « l’autre », un quartier contre ou plutôt face un autre, une ville contre une autre, une région, etc. Mais elle s’estompe avec la distance ; pour un Algérien, tous les Américains se ressemblent, ou , vu de loin, les Européens, ou les Africains subsahariens. Mais outre la diversité des échelles, les différences se distinguent aussi par leur nature. Linguistiques ici, elles sont religieuses là, territoriales ailleurs, etc. Les choses se compliquent quand elles s’emboitent les unes aux autres et aboutissent alors à des conflits plus ou moins violents qui éclatent sous forme symbolique, lors des matches de football par exemple, ou par des affrontements physiques et donc aussi politiques. Souvent aussi, les petites différences s’effacent au profit des grandes : le local pour le régional, celui-ci pour le national. Une des particularités de l’Algérie depuis l’indépendance est que la « grande différence », celle donc de « l’identité nationale » ne se manifeste plus que lors des épreuves « sans enjeu politique » : un match de football, un séisme ou autre catastrophe nationale, ou alors un enjeu international « hors frontières », donc comme le bombardement de Ghazza ou l’invasion de l’Irak. A réfléchir. L’oignon est ce qui réunit ensemble toute cette diversité : un Algérien se perçoit différent d’un Tunisien, mais ne percevra pas les différences d’un « Tunisois » de celles « d’un Sfaxien » perceptible uniquement par les habitants de ce pays, mais en Europe, ils seront tous les deux « perçus » comme Maghrébins, aux USA comme « Arabes ». Souvent les Etats jouent sur ses échelles plus grandes, la nation par exemple, pour apaiser ou atténuer des conflits intérieurs qui se manifestent ; c’est alors l’identité du tout qui se différencie de l’autre nation qui la menace, les Français contre les « Teutons » durant la guerre 39-45 par exemple.

Et parfois, en sens inverse, ces mêmes Etats descendent plus bas dans l’échelle pour les mêmes raisons, les juifs pour les Allemands du troisième Reich, les émigrés aujourd’hui en France et ailleurs en Europe, mais on peut aussi passer à une échelle supérieure avec la théorie sulfureuse du « clash des civilisations ». C’est ainsi par exemple que l’Etat d’Israël a fondé toute sa stratégie de conquête coloniale en se présentant comme le défenseur des intérêts et des valeurs de « l’Occident ». Les différences qui fondent les identités, diverses de par leur nature et leur échelle, constituent un fonds inépuisable et mobile de la texture d’une société et de « mobilisation /manipulation » par les Etats. Alors, comment comprendre en Algérie cette inflammation identitaire en cette période automnale ? Manipulations ? Peut-être. Mais à en lire la presse et ses échos dans les blogs, « ça marche » dans l’opinion, dans la société civile pour autant que les blogs la reflètent ! Et si ça marche, c’est qu’il y a quelque chose de plus profond qui interpelle l’opinion publique, et au-delà, la société toute entière ! Revenons alors à notre trame d’analyse : c’est à notre avis le mélange des échelles de comparaison et la nature des différences qui fondent les conflits qui sont ici à l’origine des troubles identitaires exposés par la presse et amplifiés par ses blogs. On parle de « sunnites contre ibadites » soit une coloration religieuse pour un vieux conflit de territoire entre les « Mozabites » et les « Ch’amba », mais ce faisant, on a « dénaturé » la différence en la déplaçant sur des questions religieuses quand elles étaient territoriales et historiques, et relevaient donc d’un traitement « séculier ». Mais en la dénaturant, on en a aussi changé l’échelle : de territoriale (la région du M’zab) elle devient nationale, continentale même puisqu’elle interpelle la religion musulmane dans sa totalité. On parle ensuite ou plutôt on « re-parle » d’un conflit entre « berbérophones et arabophones » et dans ce cas particulier, c’est l’échelle de comparaison qui a changé ; elle est passée à un degré supérieur mais inversement du premier cas, son approche est restée ici confinée dans les limites d’un territoire, la Kabylie, redevable d’un traitement politique donc, et disons pour aller vite, le « statut » de cette région.

Dans les deux cas, malentendus et quiproquos se succèdent : dans le premier cas, le M’zab, on passe d’une échelle moyenne, régionale donc et relevant du registre politique et social et d’une stratégie d’équilibre régionale tout à fait « gouvernable » à un conflit religieux insoluble dans le néo wahhabisme en cours. Dans le second, on descend à l’inverse dans l’échelle de comparaison, en changeant la nature de la différence légitimant la mobilisation identitaire : on passe du registre culturel au sens fort du terme, civilisationnel donc et qui intéresse tous les Algériens et pas seulement les berbérophones, encore moins les seuls Kabyles, au registre du politique et ses glissements politiciens au risque encore fois d’enclaver dans un territoire restreint ce qui relève de la société dans son ensemble. Pour conclure et revenir à ma métaphore, les conflits du M’zab, régionaux, historiques et socioéconomiques, relèvent d’une intervention politique et n’avaient pas besoin d’être renvoyés à une échelle de comparaison plus vaste, celle des conflits religieux pour être apaisés ; à l’inverse, la mobilisation identitaire de la seconde a été rétrogradée à une région : ici on est descendus d’un degré dans l’échelle, dans l’attente de son traitement par le politique quand il fallait remonter à autre degré et inclure toute la société dans sa dimension culturelle, arabophones compris. C’est une des pelures de notre oignon qui est malmenée par des dissensions séculaires et séculières du M’zab qui risquent de s’étendre au reste du corps social si l’on n’y prend pas garde, mais, c’est l’oignon tout entier qui est concerné par notre amazighité, et donc la société dans son ensemble, mais c’est sa dimension culturelle et non étroitement politique qui est alors en jeu. Car l’amazighité de l’Algérie n’est pas l’affaire d’une sous-région (l’échelle donc), d’un parti (la politique donc) ou de quelques associations locales ; la restreindre à cette échelle revient aussi à « dénaturer » sa différence en l’assignant à un territoire, à « une pelure ». Autant confier aux « natifs » de Hassi Messaoud ou de Hassi R’mel les réserves de gaz et de pétrole ! Mais ici, les choses sont plus simples et chaque Algérien se sent lié à cette « richesse nationale » qui le fait vivre.

Je ne parle malheureusement pas le Berbère et je n’en suis pas fier, mais la conscience de ce manque est moins de la responsabilité du politique au sens institutionnel du terme, même si elle relève en partie de lui, que de la société algérienne dans toutes ses composantes sociolinguistiques. Quand chaque algérien sentira ce manque et se sentira lié à cette « richesse nationale » et demandeur de son partage, alors notre pelure retrouvera la place qui est la sienne, celle, la dernière, qui recouvre l’oignon tout entier. Nous avons nationalisé en son temps notre territoire en 1962 et ses sous- sols en 1971, il faudra bien un jour le faire pour nos richesses « immatérielles », mais combien plus précieuses, notre capital linguistique.

- Note : Toshiaki Kozakaï : L’étranger, l’idendité. Petite bibliothèque Payot

Par Ali El Kenz

Qui mieux que lui ?



Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

Une caravane nationale pour dépister le cancer du sein. Prêtons… 

…main douce à cette initiative !

L’information vaut son pesant de larmes de… rire. De franche rigolade. Farouk Ksentini, Si Farouk pour les intimes, a été retenu dans la liste des observateurs internationaux devant superviser la prochaine élection présidentielle en… Tunisie. Une fois la crise de rire passée, les larmes essuyées et la quinte de toux calmée, il faut bien se rendre à l’évidence : dans le top hit des décisions les plus logiques prises ces 20 dernières années, celle-là va figurer en bonne place. Eh oui ! Qui mieux que Si Farouk pour scruter une élection tunisienne ? Je n’en vois pas d’autre. Si l’on excepte bien sûr un autre expert algérien, une autre pointure de la scrutation de scrutins électoraux, j’ai nommé Monsieur Bouchaïr, Bouchaïr pour les intimes. Avec Si Farouk, l’observation du déroulement démocratique d’une élection présidentielle tunisienne prend une dimension nouvelle. Là, on est assurément dans le fin du fin de l’optique de précision et du regard perçant. Avec ce genre d’observateurs, on entre carrément dans le saint du saint de la transparence à la sauce maghrébine. Une élection qui aura été supervisée par un Si Farouk, c’est une garantie majeure. Très majeure ! C’est la certitude certaine que les choses se sont déroulées comme elles devaient se dérouler en terre carthaginoise. Que les deux candidats en lice, Ben Ali d’un côté et Zine El Abidine de l’autre, ont bien eu les mêmes chances, les mêmes conditions pour concourir à la magistrature suprême. Qu’aucun des deux n’aura bénéficié de plus d’avantages que son concurrent. Avec Si Farouk à la jumelle, on peut être sûrs que la démocratie dans notre région, déjà fortement imbibée de démocratie, aura accompli un nouveau pas. De l’oie ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L. 

Saban, le sioniste voudrait acheter Al Jazeera

«Ne touchez jamais à Al Jazeera, car elle est l’arme destructrice des Arabes.»
Yasser Arafat

Alors qu’on évoque en coulisses la réouverture du bureau d’Al Jazeera à Alger, une nouvelle est en train de faire le tour du monde, créant une guerre médiatique sans merci entre les lobbies israéliens et les médias qataris. En effet, un journal indépendant égyptien Al-Mesryoon a récemment rapporté que Saban, l’un des lobbyistes sionistes les plus puissants aux USA, négociait avec l’Emir du Qatar le rachat de 50% des parts d’Al Jazeera. Info et intox, cette information fait néanmoins débat dans les couloirs des grands networks américains et arabes.

Car, Haim Saban avait déjà tenté, en 2003, de faire main basse sur Al Jazeera lors d’une visite à Doha en compagnie de l’ex-président US, Bill Clinton dans le cadre d’une conférence organisée pour promouvoir «la Paix au Moyen-Orient». Le milliardaire américain sioniste, né en Egypte en 1944, a émigré avec sa famille en Israël en 1956 puis en France et aux États-Unis (d’où sa double nationalité israélienne et américaine). Haïm Saban dirige la société Saban Capital Group, Inc. (SCG).

Il siège également au conseil d’administration de TF1 et dans DirecTV, le bouquet satellite de Rupert Murdoch. De 1975 à 1983, il a travaillé en France en tant que producteur indépendant. Il est parti ensuite à Los Angeles où il est devenu producteur spécialisé dans les musiques pour la télévision. Associé avec Rupert Murdoch dans le capital de Fox Familly Worldwide (Fox Family et Fox Kids Networks), cette société a ensuite été vendue à Disney en 2001.En 2003, il a racheté le groupe allemand ProSiebenSat1 Media qu’il a revendu en 2007.

Grâce à toutes ces opérations de rachat et de revente, Haïm Saban a engrangé des valeurs énormes. Ardent sioniste, il a investi dans des sociétés israéliennes, dont la société de télécommunication Bezeq qu’il contrôle conjointement avec le groupe Apax. Il est également présent avec d’autres investisseurs dans Univision Communications, le premier groupe de médias en espagnol aux USA. Il est également devenu actionnaire majoritaire du consortium audiovisuel allemand ProSiebenSat1 via son holding (P7S1) qu’il a revendu en réalisant une plus-value substantielle en 2007.

Saban a fait son offre par l’intermédiaire d’un homme d’affaires égyptien auprès de l’Emir du Qatar, propriétaire de la chaîne TV Al Jazeera qui, malgré son succès, rencontrerait des difficultés de trésorerie dues essentiellement à la crise financière. Il est plus probable que l’Emir, qui veut jouer un rôle plus important comme médiateur au Moyen-Orient, cherche à prendre ses distances en privatisant partiellement cette chaîne TV qui a fait connaître positivement ce petit pays jusqu’alors ignoré du monde entier.

Mais Haïm Saban est également très connu pour son rôle de puissant lobbyiste sioniste aux Etats-Unis notamment via le Saban Center for Middle Eastern Policy auprès de la Brookings Institute. Le Centre Saban pour la politique du Moyen-Orient fait des analyses, à la fois américaines et clairement sionistes de la région.

Il est dirigé par Martin S. Indyk, ancien ambassadeur US à Tel-Aviv et cofondateur d’un think tank likoudnik, le Winep. Ce centre est généreusement financé par Saban, et a été inauguré par.....le roi Abdallah de Jordanie. L’intention de Saban d’acheter Al Jazeera, a créé une panique dans les milieux palestiniens et arabes qui tentent par tous les moyens de convaincre les propriétaires d’Al Jazeera de refuser l’offre.

Amira SOLTANE

La main qui brûle

Réponse destructrice. Voici la riposte à laquelle doivent s'attendre les «soldats de Dieu», l'organisation sunnite armée qui a réussi à frapper un grand coup contre les gardiens de la révolution, l'armée religieuse iranienne aux ordres du guide suprême, Ali Khamenei.

Cinq de ses commandants ont péri dans cet attentat-suicide qui n'a pour objectif que de semer la zizanie entre communautés sunnite et chiite et, par extension, déstabiliser le pouvoir à Téhéran après que celui-ci ait pu sortir indemne suite au passage de la vague verte.

Soldats ou fous d'Allah, méritent-ils le châtiment suprême pour avoir attenté à la sûreté de l'Etat islamique ? Pas seulement pour des raisons internes, les fauteurs de trouble sont considérés comme des éléments à la solde de l'oppression mondiale, une alliance que formerait l'Amérique et son allié britannique.

Chez les mollahs, la certitude est grande, ce sont les Etats-Unis qui se tiennent derrière ce crime à la frontière irano-pakistanaise.

En conséquence, le peuple iranien a tout à fait le droit de ne pas croire en les promesses de changement du président Obama.

Il se serait même brûlé la main qu'il aurait fait semblant de tendre à la République islamique d'Iran. Car, à s'en tenir aux conclusions hâtives du gouvernement d'Ahmadinejad II, l'animosité US à l'égard de l'ancienne Perse demeure immuable. C'est dire que les répercussions sur la réunion, dite de la dernière chance, entre les envoyés spéciaux de Téhéran et le groupe des «Six» sur le nucléaire iranien risquent de s'avérer négatives.

Il est même stérile de négocier avec une partie que l'on accuse d'avoir délibérément fomenté un plan déstabilisateur. Niant toute implication dans l'attentat qui a frappé la province sunnite, l'administration démocrate accusera-t-elle à son tour l'Iran de brandir ce «parfait alibi» pour se soustraire à ses obligations internationales ?

Ce qui signifie que ses représentants vont finir par quitter la table des négociations du fait que le régime iranien estime que l'accès au nucléaire civil comme droit indéniable ?

A quelques heures de rediscuter point par point l'offre iranienne, le porte-parole de l'agence iranienne de l'énergie atomique a remis les pendules à l'heure. Acheter du combustible à l'étranger et se le faire livrer à domicile ne veut pas dire que l'Iran va geler ses activités d'enrichissement sur son territoire national.

La messe est dite en farsi. Le président Obama, qui lie à présent sa décision à renforcer les troupes US en Afghanistan à la fiabilité du prochain gouvernement à Kaboul, va devoir se munir d'une combinaison anti-incendie. Même s'il vient à se brûler les deux bras, l'Iran ne renoncera pas à ses ambitions nucléaires.

L'Etat hébreu, qui aurait semé des explosifs au Sud-Liban, se dépêchera de décorer ses agents du Mossad pour la perspicacité de leurs rapports.

Chapeau bas de la part de leurs collègues américains qui attendent le retour de responsables US partis en éclaireurs au Pakistan, au lendemain du début de l'offensive anti-talibans. Bien que le grand ménage au Sud-Wazaristan s'annonce long et périlleux, les voisins iraniens commenceraient déjà à s'en méfier.

Par Anis Djaad

Vaccin contre responsabilité

De tous les pharmaciens que nous avons sollicités pour nous éclairer sur la décision du ministère de la Santé d'interdire la vente du vaccin contre la grippe saisonnière, aucun n'a pu nous répondre en dehors des conclusions qu'eux-mêmes croient déceler dans cette mesure dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle échappe au bon sens.

Car après tout, rien ne peut l'expliquer, si ce n'est une motivation médicale qui mettrait tout le monde d'accord en la mettant au-dessus de toutes les autres considérations.

Or cette motivation, toute vraisemblable qu'elle peut être, n'a tranquillisé ni les pharmaciens qui sont quand même en droit de savoir pourquoi on les somme de renoncer à la vente d'un produit, ni les citoyens échaudés par toutes les «raretés» se voient angoissés par la perspective de ne pas pouvoir accéder à un vaccin banal dans l'absolu mais susceptible d'être périlleux s'il n'est pas disponible.

Les pharmaciens et les citoyens ordinaires n'ont pas eu d'explication convaincante, mais les autorités sanitaires savent tourner leurs négligences en arguments imparables. «Tout ce qui relève de l'action préventive en matière de santé publique est du ressort exclusif de l'Etat !», nous dit-on.

Qu'à cela ne tienne, c'est même rassurant quelque part. Le problème est que cet argument, qui aurait pu convaincre s'il était brandi pour expliquer des dispositions suffisantes en quantité et en efficacité, sert maintenant à fuir les responsabilités.

Ce n'est tout de même pas la faute des pharmaciens et des Algériens ordinaires qui veulent se prémunir contre la grippe sans contrainte si les quantités de vaccins «commandées» sont insuffisantes pour être accessibles à tout le monde !

On sait déjà «comment ça se passe» dans nos hôpitaux quand il s'agit de solliciter le service le plus simple et le produit le plus couramment disponible, on imagine maintenant «comment ça va se passer» pour un vaccin qu'on a pris le soin d'entourer de toutes les conditions psychologiques nécessaires à la tension. Quand on «réserve» un vaccin disponible uniquement dans les structures de santé publique aux plus de 65 ans et aux insuffisants cardiorespiratoires, ça porte un nom : la crise.

Avec tout ce qu'elle induit. Et elle est d'autant plus redoutable que médicalement, ni ceux qui n'ont pas de maladie cardiorespiratoire ni ceux qui ont moins de 65 ans ne sont à l'abri des complications d'une épidémie dont on sait au moins qu'elle fait des milliers de morts chaque année.

Slimane Laouari

LES LYCÉENS S’ORGANISENT SUR FACEBOOK

La protestation lycéenne gagne la rue

Entre le ministère de l’Education, l’Intersyndicale et les lycéens, «la valse» à trois «tons» continue.

C’est la nouvelle technique. Les lycéens se donnent le mot par Facebook pour coordonner leurs actions de protestation. Et cette méthode se révèle d’une efficacité redoutable. En témoigne B.H. du lycée Zehoual-Amar de Birkhadem. Selon ce dernier: «Pour coordonner nos actions de protestation, il nous suffit de nous connecter sur Facebook et le tour est joué.» Le tour, c’est celui de la contestation qui, en un temps record, voit plusieurs établissements se mettre au même diapason: l’arrêt de cours. La technique est simple. Un lycée est désigné comme point de départ de l’action de protestation.

Cette action fait boule de neige. En l’espace de quelques minutes, d’autres lycées sont gagnés par «le vent de la protesta». Un point de repère est choisi. Les lycéens de différents établissement s’y rejoignent. Et la protestation lycéenne gagne la rue! Regard sur la situation dans la capitale. Hier, le «la» a été donné par les élèves du lycée Zehoual-Amar de Birkhadem. Le mouvement de protestation a été enclenché le matin. Il devait déboucher sur une marche. «Nous avons été empêchés de faire cette marche», a encore indiqué B.H. Face à cette situation, les «protestataires» décident de faire la tournée de quelques lycées de la ville. Ils arrivent au lycée des Frères Hamia à Kouba.

Deux véhicules de police sont garés devant l’établissement. A l’intérieur du lycée, rien à signaler, ou presque. L’appréciation est nuancée par Y-C.I., un autre lycéen: «Nous nous sommes rendus au lycée des Frères Hamia pour coordonner notre action avec nos camarades de cet établissement. Seulement, nous avons été empêchés de le faire.» Frustrés par cette interdiction, les lycéens ne baissent pas les bras pour autant. A 11h00, ils sont devant le lycée de la cité Garidi II à Kouba. Rencontré sur les lieux, K.D., élève de terminale, raconte: «Nous observons une grève depuis une semaine.

Jeudi dernier, les représentants du ministère de l’Education nationale sont venus. Il nous ont promis que les choses allaient s’arranger à partir de dimanche (avant-hier). Depuis, la situation n’a fait qu’empirer.» Le lycéen parle de la «confusion» induite par la dernière circulaire du ministre de l’Education nationale. Adressée aux différents directeurs du secteur de l’éducation, celle-ci concerne le réaménagement de l’emploi du temps scolaire. Dans cette circulaire, il est question de «décaler les horaires de la matinée de jeudi vers l’après-midi de mardi, la matinée et l’après-midi de samedi.»

La confusion réside dans le fait que «les établissements qui se sont adaptés, sans difficulté, à la nouvelle organisation scolaire (induite par le nouveau week-end) veulent garder leurs nouveaux emplois du temps».

La circulaire «invite» aussi «tous les concernés à assumer leurs responsabilités. Surtout les responsables des établissements scolaires.» Aussi, la nouvelle répartition des horaires ne concerne qu’une partie des établissements, d’où l’ambivalence qui prête au désordre. Dans toute cette affaire, M.Benbouzid assure que son secteur a atteint une étape «qualitative.»
Dimanche, le ministre de l’Education nationale a annoncé à la tribune de l’Assemblée nationale, de nouvelles mesures. Ces dernières concernent le suivi et l’évaluation des réformes engagées dans son secteur.

A propos des réformes, M.Sadali, du Syn-dicat des travailleurs de l’Education et de la formation, a estimé que «les réformes ont été engagées de manière unilatérale. Sans consultation des acteurs concernés.» Joint hier par téléphone, M.Sadali tire la sonnette d’alarme. «Si le gouvernement et le ministère continuent dans cette politique, nous allons droit vers une situation de blocage.»

Concernant les actions de protestation que comptent mener l’Intersyndicale de l’éducation, M.Sadali a affirmé: «Nous allons nous réunir le 23 de ce mois pour faire le bilan des actions précédentes et décider de nouvelles actions à mener.» Ainsi, le représentant du Satef a précisé: «Les syndicats membres de l’Intersyndicale n’ont jamais été associés à la mise en place des horaires scolaires en cours.»

Pour sa part, M.Nouar du Cnapest indique: «Le Cnapest a appelé à une grève renouvelable d’une semaine. Cette grève débutera lors de la deuxième semaine de novembre.» Pour le déclenchement du débrayage, M.Nouar a précisé: «Nous sommes en contact avec les membres de l’Intersyndicale et l’Unpf pour arrêter une date pour la grève.» Entre le ministère de l’Education nationale, l’Intersyndicale et les lycéens, c’est «la valse» à trois «tons» qui continue.

Mohamed Sadek LOUCIF

Discours

Le directeur avait élargi son sourire. Il avoue qu’il avait un bon souvenir du journal satirique mais qu’il avait en mémoire surtout les dessins merveilleux de Haroun, les personnages d’Aïder, les planches de Slim et de Sid Ali Melouah. Mais il avait oublié les noms des auteurs de texte. Comme quoi, un bon croquis vaut mieux qu’un long discours.

Le directeur se reprit et me demanda d’une voix abrupte: «Puisque vous avez débuté dans un journal satirique, pourquoi ne pas produire des chroniques politiques, caustiques, acerbes au lieu de sketches qui ressemblent à du théâtre de boulevard? Il n’y a pas mieux qu’un billet d’humeur pour attirer le lecteur sur le problème du moment.

-Vous savez, il y a bien longtemps que j’ai perdu mes illusions et que je me suis aperçu que ni une chronique, ni un billet, ni un livre, ni aucune oeuvre artistique ne pourra influer sur le cours des choses.

On ne peut que s’attirer des ennuis en essayant de coucher sur le papier ce qu’on a dans le coeur. Vous savez, j’éprouve toujours un sentiment de commisération envers les rédacteurs qui peuvent chaque semaine faire un éditorial, une chronique ou un billet sur des problèmes qui demeurent irrésolus. Je vous donne un exemple: le problème palestinien. C’est l’écharde plantée dans le coeur de chaque patriote arabe ou dans l’âme de tous les musulmans sincères.
Eh bien! il y a des gens qui reproduisent les mêmes articles pour dénoncer l’agressivité, l’intransigeance d’Israël, la complicité des pays occidentaux et l’impuissance des pays arabes dont les pouvoirs sont trop divisés, à cause d’intérêts égoïstes divergents, pour s’unir et adopter une position conforme aux intérêts du peuple palestinien. Moi, je dis que c’est de la salive et de l’encre gâchées!

Il suffit de faire un long article sur l’historique de la question palestinienne avec les moments forts: Congrès de Bâle, fondation du Congrès juif mondial, déclaration Balfour, achats de terres et immigration juive en Palestine, tous les deux encouragés par la puissance coloniale de l’époque, arriération des régimes arabes, déclin de l’Empire turc, les deux guerres mondiales, les crimes nazis, Exodus et les guerres de 67 et 73.

Avec cela, chaque citoyen sait à quoi s’en tenir. Je dirais même mieux. Si à côté de la saga palestinienne on pouvait faire lire à chaque lecteur le merveilleux livre d’Amin Malouf, Léon l’Africain. Quand vous lisez la description du climat qui prévalait avant et après la chute de Grenade, vous comprendrez que rien n’a changé sous le ciel d’Allah et que les régimes arabes d’aujourd’hui se comportent étrangement comme ceux d’hier: ils sont divisés, ils ne sont motivés que par des considérations étroites.

Certains sont même de connivence avec les pays occidentaux car leur survie dépend d’eux. Et pour couronner le tout, la rente pétrolière, c’est elle qui paralyse le bras arabe au lieu de le fortifier. Si on ne met pas en évidence la complicité entre la finance internationale dont le lobby pétrolier anglo-saxon, il est inutile de parler de la question palestinienne. Quant aux croisades ce sont des comptes à faire rêver les petits enfants!»

Selim M’SILI

Le cirque!

Du ridicule épisode des tabliers à «l’originale» organisation du repos hebdomadaire en passant par la surcharge des programmes, le ministère de l’Education nationale n’en finit pas de se singulariser. La dernière en date de ses décisions - laisser aux directeurs des établissements scolaires le choix des jours ouvrables tout en proclamant le vendredi jour «sacré» - a laissé plus d’un, incrédule.

Un vrai cirque! Donner aux directeurs d’école le soin de décider, à la place du gouvernement, de l’opportunité d’ouvrir l’école tel ou tel jour, est en fait une première universelle qui, surtout, met en exergue le chaos qui règne présentement autour de l’Ecole algérienne. De fait, la situation est tellement absurde que les parents d’élèves et des enseignants réclament le retour à l’ancien week-end. Voilà donc où nous a menés une gestion chaotique de l’organisation du repos hebdomadaire. Alors que partout ailleurs dans le monde, ce repos est standardisé, il est en Algérie politisé à l’aune de l’idéologie et/ou de la religion, rendant la chose ingérable.

Ce qui se passe aujourd’hui pour le week-end d’une manière générale, le repos scolaire en particulier, n’a pas de sens. Cela n’est bien ni pour le pays ni, a fortiori, pour les élèves et les étudiants qui ne savent plus à quelle scolarité se vouer. Pas seulement. De nombreuses entreprises pour des raisons de commodité - à commencer par la presse, il faut le dire à son corps défendant, - observent toujours le week-end du «jeudi-vendredi» ne tenant pas ainsi compte d’une décision gouvernementale qui, en théorie, s’impose à tous.

Il faut croire que non, puisque deux mois après l’entrée en vigueur du «nouveau» week-end, les choses vont cahin-caha et rien ne semble clair alors que tous tirent à hue et à dia. Cela ne fait pas sérieux. C’est le moins qui puisse être dit, et ce ne sont pas les dernières décisions du ministère de l’Education nationale qui nous démentiront. Le fait est que l’Ecole algérienne, déjà en assez mauvaise santé, n’avait nullement besoin de ce surcroît de charges qui s’ajoutent aux multiples dysfonctionnements qu’elle affronte: surcharge des cours, faiblesse du niveau de l’enseignement, échec d’une réforme qui se voulait redynamiser et redonner son sens à l’institution scolaire, outre les problèmes spécifiques que rencontrent les enseignants (salaires, logements, conditions de travail, documentation...). N’en rajoutons pas!

Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, il faut bien admettre que l’Ecole algérienne - si elle n’est pas sinistrée comme l’affirme l’administration - est loin de bien se porter et accuse nombre de retards et difficultés qui ne lui ont pas permis de répondre aux attentes des élèves et de leurs parents. Alors que l’urgence était de lui redonner cette envie du travail et du savoir, par la mise à disposition de conditions adéquates, la priorité a été celle du choix de la couleur des tabliers des potaches.

Priorité? On vous le demande! Il y a de ces décisions, prises à contre- courant, qui vous font douter si leurs auteurs ont bien conscience de ce qu’ils font. Les décisions, à tout le moins incongrues des tabliers et du week-end scolaire, auraient été évitées s’il y avait eu le minimum de consultation avec les principaux concernés, au moins les parents d’élèves et les enseignants.

A l’évidence, cela n’a pas été fait et c’est une décision administrative - bureaucratique pour ne dire plus - qui a plongé l’école dans le chaos au détriment de la sérénité qui sied dans l’antre de la connaissance. Un excès de pouvoir ne prouve rien sinon susciter le trouble parmi la société. Il est patent que l’Ecole algérienne, déjà mal en point, n’avait pas besoin de ces faux problèmes qui occultent les vrais défis qu’elle a à relever. Ce n’est pas la gestion incohérente de l’école qui va y remédier. Triste!

N. KRIM

Le cirque!

Du ridicule épisode des tabliers à «l’originale» organisation du repos hebdomadaire en passant par la surcharge des programmes, le ministère de l’Education nationale n’en finit pas de se singulariser. La dernière en date de ses décisions - laisser aux directeurs des établissements scolaires le choix des jours ouvrables tout en proclamant le vendredi jour «sacré» - a laissé plus d’un, incrédule.

Un vrai cirque! Donner aux directeurs d’école le soin de décider, à la place du gouvernement, de l’opportunité d’ouvrir l’école tel ou tel jour, est en fait une première universelle qui, surtout, met en exergue le chaos qui règne présentement autour de l’Ecole algérienne. De fait, la situation est tellement absurde que les parents d’élèves et des enseignants réclament le retour à l’ancien week-end. Voilà donc où nous a menés une gestion chaotique de l’organisation du repos hebdomadaire. Alors que partout ailleurs dans le monde, ce repos est standardisé, il est en Algérie politisé à l’aune de l’idéologie et/ou de la religion, rendant la chose ingérable.

Ce qui se passe aujourd’hui pour le week-end d’une manière générale, le repos scolaire en particulier, n’a pas de sens. Cela n’est bien ni pour le pays ni, a fortiori, pour les élèves et les étudiants qui ne savent plus à quelle scolarité se vouer. Pas seulement. De nombreuses entreprises pour des raisons de commodité - à commencer par la presse, il faut le dire à son corps défendant, - observent toujours le week-end du «jeudi-vendredi» ne tenant pas ainsi compte d’une décision gouvernementale qui, en théorie, s’impose à tous.

Il faut croire que non, puisque deux mois après l’entrée en vigueur du «nouveau» week-end, les choses vont cahin-caha et rien ne semble clair alors que tous tirent à hue et à dia. Cela ne fait pas sérieux. C’est le moins qui puisse être dit, et ce ne sont pas les dernières décisions du ministère de l’Education nationale qui nous démentiront. Le fait est que l’Ecole algérienne, déjà en assez mauvaise santé, n’avait nullement besoin de ce surcroît de charges qui s’ajoutent aux multiples dysfonctionnements qu’elle affronte: surcharge des cours, faiblesse du niveau de l’enseignement, échec d’une réforme qui se voulait redynamiser et redonner son sens à l’institution scolaire, outre les problèmes spécifiques que rencontrent les enseignants (salaires, logements, conditions de travail, documentation...). N’en rajoutons pas!

Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, il faut bien admettre que l’Ecole algérienne - si elle n’est pas sinistrée comme l’affirme l’administration - est loin de bien se porter et accuse nombre de retards et difficultés qui ne lui ont pas permis de répondre aux attentes des élèves et de leurs parents. Alors que l’urgence était de lui redonner cette envie du travail et du savoir, par la mise à disposition de conditions adéquates, la priorité a été celle du choix de la couleur des tabliers des potaches.

Priorité? On vous le demande! Il y a de ces décisions, prises à contre- courant, qui vous font douter si leurs auteurs ont bien conscience de ce qu’ils font. Les décisions, à tout le moins incongrues des tabliers et du week-end scolaire, auraient été évitées s’il y avait eu le minimum de consultation avec les principaux concernés, au moins les parents d’élèves et les enseignants.

A l’évidence, cela n’a pas été fait et c’est une décision administrative - bureaucratique pour ne dire plus - qui a plongé l’école dans le chaos au détriment de la sérénité qui sied dans l’antre de la connaissance. Un excès de pouvoir ne prouve rien sinon susciter le trouble parmi la société. Il est patent que l’Ecole algérienne, déjà mal en point, n’avait pas besoin de ces faux problèmes qui occultent les vrais défis qu’elle a à relever. Ce n’est pas la gestion incohérente de l’école qui va y remédier. Triste!

N. KRIM

Le respect des «biens communs»

La Banque centrale de Suède a attribué, ce lundi 12 octobre, le prix d'économie 2009 «en mémoire d'Alfred Nobel» à Elinor Ostrom. C’est la première fois que le prix Nobel d’économie est attribué à une femme, Elinor Ostrom (en compagnie de Oliver Williamson, les deux chercheurs ayant mené leurs travaux indépendamment l'un de l'autre). Le véritable trait commun entre les deux économistes est d'avoir travaillé au-delà du marché. Elinor Ostrom a «donné des preuves des règles et des mécanismes d'application qui gouvernent l'exploitation de gisements de biens publics par des associations d'utilisateurs».

Oliver Williamson, lui, «a proposé une théorie pour clarifier pourquoi certaines transactions ont lieu au sein des entreprises et non sur les marchés». L’histoire retiendra certainement davantage le nom d’Elinor Ostrom, cette femme de 76 ans qui, — elle, tient la chaire Arthur F. Bentley de sciences politiques à Indiana University, à Bloomington —, a consacré ses travaux à la gestion de la propriété collective, qu'il s'agisse de forêts, pêcheries ou de pâturages, et aux arrangements qui ont permis de gérer les différents établissements communautaires. Ostrom montre que des organisations de pêcheurs ou de forestiers sont capables d'exploiter les ressources d'une région en poissons ou en arbres sans les piller, en assurant leur renouvellement, souvent plus sûrement qu'une activité purement privée ou une régulation publique.

Elle a «remis en cause l'idée classique selon laquelle la propriété commune est mal gérée et doit être prise en main par les autorités publiques ou le marché», salue le comité, qui sacre pour la première fois une femme depuis sa première attribution en 1969. En se fondant sur de nombreuses études sur la gestion par des groupes d'usagers des ressources de la mer, des plaines, des forêts ou des lacs, la lauréate américaine a montré que leur organisation était souvent meilleure que ne le croit la théorie économique d’essence libérale, souligne le comité Nobel. Selon ce dernier, Elinor Ostrom «a démontré comment les co-propriétés peuvent être efficacement gérées par des associations d'usagers», tandis que Oliver Williamson, de l'Université californienne de Berkeley, «a montré que les marchés et les organisations hiérarchiques, à l'image des entreprises, ont des structures de gouvernance alternatives qui diffèrent dans leur façon de résoudre les conflits d'intérêt ».

«Au cours des trois dernières décennies, ces contributions séminales ont fait passer la recherche sur la gouvernance économique de la marge au premier plan de l'attention scientifique», a estimé le comité. «Ils veulent comprendre des organisations qui ne sont pas des marchés [...] et ils montrent comment ces institutions résolvent les conflits», a salué de son côté Tore Ellingsen, membre du comité Nobel, lors de l'annonce du prix à la presse. Le jury suédois a donc récompensé des chercheurs qui se préoccupent de gouvernance, à la marge de la science économique traditionnelle.

De l’avis de Paul Krugman, le récipiendaire de l'an passé, cette consécration annonce le retour de l'économie institutionnelle, avec un intérêt intellectuel accru pour les interactions entre les acteurs, en comparaison à celles des marchés. Chose rare, une nonéconomiste obtient ce Nobel (elle n’est toutefois pas la première). Elinor Ostrom n'est pas une économiste, sa spécialité est la science politique. D’autres, notamment les psychologues, l’ont précédée dans cette distinction pour consacrer la part d’irrationalité qui préside à la décision économique. Dans l’ensemble, ils ont tempéré la «rationalité économique » qui prévaut dans les constructions mathématiques à la mode au cours de la décennie précédente. Autrement dit, le marché, dont le jury de Stockholm a longtemps eu la réputation d'être un fervent partisan, n'explique pas tout.

Il ne suffit pour le moins pas. Les jurés ont, par ailleurs, sans doute voulu éclairer l’événement historique de l’année : la conférence de Copenhague sur le climat. La «théorie des biens communs» entre ainsi de plain-pied dans le Panthéon des idées. Les érudits disent «les Communs», pour évoquer cette forme spécifique de propriété et de gouvernance qui place les décisions collectives des «communautés » au centre du jeu socio-économique. Les biens communs ne se gèrent pas sous le modèle du marché ni de la hiérarchie, mais d’une troisième forme de socialisation : la réciprocité. On donne à la communauté parce qu’on en attend qu’elle vous donne.

On l’attend de quoi ? De la coutume plus que de la coercition. La notion généreuse de redistribution qui organise la gouvernance des biens communs repose sur la force du consentement, de la réputation, de la «grandeur » (les émigrés finançaient les constructions de mosquées de leurs villages sur leurs deniers, y compris lorsqu’ils étaient tirés d’activités pas très hallal). L’origine du mot tient au latin munus (au double sens cumulé de charge et de don), qui a donné : commun, communauté, communisme, municipalité, etc. Désormais, il y a un avant et un après-Ostrom. L’avant-Ostrom est entièrement dominé par le socio-biologiste Garrett Hardin, rendu célèbre par un article d’histoire économique publié en 1968, The Tragedy of the Commons ( La tragédie des communs), dans lequel il explique que, faute de droits d’accès, limitant la jouissance des champs de pâturage, les «communaux » auraient été surexploités. Hardin soutenait que l'usage abusif de pâturages communs par des bergers, résolus à y nourrir le plus grand nombre d'animaux chacun de son côté, avait pour conséquence de réduire la quantité d'herbe disponible.

L’image utilisée est celle du «passager clandestin », qui profite d'un bien commun sans avoir, en contrepartie écrite, à s'acquitter de devoirs envers la communauté. Idéologiquement ancré à droite, le modèle de Hardin aboutissait à la conclusion que «le libre usage des communs conduit à la ruine de tous.» A l’image des biens «beyliks» et des préjugés «communautaristes » qui les ont longtemps entachés chez nous. Une lointaine parenté peut être établie entre l’allergie de Hardin pour les biens communs et le scepticisme affiché du Fonds monétaire international à l’endroit des ressources naturelles échappant au contrôle privé. Il reconnaît depuis deux années environ l’existence d’un «bien public» pour contester la propriété des fonds souverains existants sur certaines ressources naturelles, notamment énergétiques — le «bien public» dénotant la volonté de soustraire la gestion du produit des ressources naturelles à la souveraineté des Etats incriminés.

Elle indique, même en filigrane, que nos pays ne seraient pas dignes de disposer de tels trésors parce qu’ils ne résultent naturellement pas, autre connotation induite, du fruit de la libre entreprise ou de l’accumulation productive. Les grands arbitrages sollicités ici tiennent à une méfiance mutuelle entre les grands pays bénéficiaires inquiets de l’impact que peuvent avoir les fonds souverains — par leur taille et leurs stratégies d’investissement —, et les pays pauvres d’origine, qui craignent un renforcement des tendances protectionnistes ou, carrément, l’accaparement de leurs richesses par différents stratagèmes.

Elinor Ostrom fit œuvre programmatique, au sens socio-anthropologique, en sollicitant la coutume et l’usage pour entourer les «biens communs» de règles qui les entretiennent et les reproduisent, non sans difficultés. Ce faisant, elle accompagne et entretient une théorie qui s’impose depuis la fin des années 1990, période qui correspond au tournant de l’économie numérique dans laquelle Internet s’impose comme le principal commun, partagé par tous les usagers, et auprès duquel chaque usager a des droits (libre accès au savoir, neutralité d'Internet, production coopérative, à l'image de Wikipedia,...) comme des devoirs. Ces communs de la connaissance ont donné lieu à l'émergence de nombreux mouvements sociaux du numérique, à des pratiques communautaires dépassant les cercles restreints pour peser sur toute l'organisation de la société en limitant l'emprise du marché et des monopoles dominants sur cette nouvelle construction collective du savoir.

Par Ammar Belhimer

Desperado 2

Hommage à Sergio Leone et aux séries Z, ce film perd en originalité ce qu'il gagne en moyens par rapport au premier épisode. Il n'en est pas moins un agréable film d'action, renforcé par la présence charismatique de Johnny Depp.

Sands, agent de la CIA, entre en contact avec El Mariachi, célèbre tueur toujours accompagné de son étui à guitare, qui vit dans un petit village depuis la mort de sa femme et de sa fille. Il a besoin de son aide pour contrer les projets de Barillo, un puissant baron de la drogue, qui veut prendre le pouvoir au Mexique. Lorsque El Mariachi apprend que Marquez, l'assassin de sa famille, participe au complot contre le président, il accepte sans hésiter de soutenir Sands. Il part rassembler ses complices, Lorenzo et Fideo, pour aller venger sa femme. Malheureusement, les choses ne se passent pas comme prévu, et la vengeance est remise à plus tard...

Pour le troisième volet de sa trilogie Mariachienne, Robert Rodriguez a signé un western aux accents post-modernes où l'art de la citation cinéphile se pratique tout autant que celui de la gâchette. Après un Desperado virtuose et divertissant, Robert Rodriguez propose un second opus au titre rappelant de nombreuses œuvres majeures du premier art One upon a time in Mexico.

Bon divertissement. À conseiller, même sans avoir vu les 2 premiers films. Film à l'américaine avec quelques invraisemblances, mais bon ce n'est qu'un film. Dommage pour Salma Hayek, on aurait voulu la voir un peu plus à l’écran. Antonio Banderas toujours aussi bon malgré sa coupe de cheveux ne lui allant pas du tout, Johnny Depp égal à lui-même avec un jeu d'acteurs fabuleux.

Par : Rédaction de Liberte

Revoici la voiture algérienne !

Depuis quelques jours, l’objectif de “la voiture algérienne” bénéficie d’un véritable matraquage médiatique. L’Algérie a pris “la ferme décision” de créer une industrie automobile pour produire des voitures et des véhicules industriels, a solennellement déclaré Abdelhamid Temmar, ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements.
Et voici, une nouvelle fois, répandu le fantasme de la voiture algérienne ! Le temps de se réveiller, le peuple aura savouré la fiction de son auto nationale, au prix abordable, disponible à souhait, conçue à sa guise et roulant au carburant local !

Dans un monde irrémédiablement global, nos dirigeants nous concoctent encore des illusions de tribu confinée ! C’est ainsi que tous les responsables financiers nous assuraient, il y a moins d’une année, que grâce à la gestion prévoyante de nos devises, notre pays était à l’abri des effets de la crise des subprimes et de la crise financière subséquente. Juste avant de nous concocter une loi de finances complémentaire entièrement vouée à corriger une politique des changes qui se serait avérée périlleuse.

Le caractère mystificateur de l’incantation ministérielle se lit dans la définition de “l’algérianité” d’une voiture : “Nous voulons des véhicules fabriqués au moins à 30, 40 ou 50% par un savoir-faire algérien qui émane d’entreprises de sous-traitance publiques ou privées.” L’imprécision du taux d’intégration escompté et sa faiblesse contredisent sur-le-champ le contenu politique du message. Nous ignorons si un produit fabriqué à 50% de “savoir-faire algérien” peut être considéré comme un produit du génie national, mais à 30% sûrement pas. En matière d’automobile, hormis un pionnier de plaquettes de freins et quelques artisans de housses, on ne voit pas où se cache le potentiel de sous-traitance nationale.

Alors, la “ferme décision” d’une “voiture algérienne” ou la décision, forcément ferme si elle vient de l’État, de faire fabriquer des voitures en Algérie ? Parce que pour la Mina 4 et la Fatia, les Algériens ont déjà donné.

La Mina 4, dont nous avons même eu à admirer le prototype, a longtemps nourri les rêves de concitoyens qui n’en demandaient pas tant, le système des “bons” Sonacome ayant d’avance désigné les catégories pouvant naturellement ou probablement accéder à l’achat d’une voiture au tarif “adapté”.

Plus tard, la Fatia, concept dont on n’a jamais connu l’état d’avancement, n’en finira pas d’attendre le contrat d’association avec le fabricant. Si la nouvelle décision est à ce point “résolue”, pourquoi ne nous en précise-t-on pas le délai de réalisation ? Il est étonnant que le pouvoir persiste stoïquement dans les effets d’annonce à l’intention d’une opinion publique probablement échaudée par les illusions de la privatisation au bilan jamais dressé, d’IDE toujours en souffrance et d’une “stratégie industrielle” aussitôt conçue et aussitôt abandonnée. L’espoir, réaliste, d’une qualification des Verts au Mondial 2010 ne suffit-il plus à nous occuper pour qu’on nous fasse, ainsi, miroiter l’illusion d’une voiture maison, et donc à portée de Smig ?

La création d’une industrie automobile en Algérie était certainement possible. Mais il eût fallu une efficiente politique de développement. La condition étant valable pour tous les secteurs.

Par : Mustapha Hammouche

Taux de suicide toujours en hausse chez les jeunes en Algérie

Rencontre

Pour les Américains, l’approche reste plus sournoise en ce sens que la stabilité politique du pays ne les intéresse qu’en fonction des richesses naturelles de ce dernier, de l’implantation de ses multinationales et de l’importance du business.

La visite de la sous-secrétaire d’État dans la région, si elle s’inscrit officiellement dans le cadre de la coopération et de la lutte contre le terrorisme, n’en constitue pas moins une opération de séduction, labellisée Obama. L’impétrant du Nobel de la paix, précédé par son discours du Caire et de sa tournée africaine, souhaite-t-il établir sur le continent des relations d’échange à même d’assurer, en plus de la stabilité politique de la région, un bien-être aux populations ?

Il est vrai que la realpolitik a pris une autre forme, se glissant du rapport de force d’avant la chute du mur de Berlin en des relations d’amitié ou d’assistance. L’Afrique en est le parfait laboratoire. Les Chinois à la recherche de matières premières se sont révélés être les exemples en matière d’aide au développement. Les Français, par contre, nostalgiques de la France-Afrique, maintiennent leurs bases militaires, trop coûteuses (celles du Sénégal et du Gabon, sur la côte atlantique), pour faire durer le plus longtemps possible au pouvoir des régimes vieillissants. Le résultat est patent comme le montrent ces mouvements d’hostilité à son égard après les décès de Lansana Conté et Omar Bongo.

Pour les Américains, l’approche reste plus sournoise en ce sens que la stabilité politique du pays ne les intéresse qu’en fonction des richesses naturelles de ce dernier, de l’implantation de ses multinationales et de l’importance du business.

Pour l’Algérie, on est passé d’un projet d’un État pivot dans la région dans les années 2000 à une visite protocolaire de la secrétaire d’État de l’Administration Obama pour enfin aboutir à une rencontre technique qui peut se résumer en l’apport de l’expérience algérienne dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel et l’Afrique subsaharienne.

La question récurrente du Sahara occidental est balayée quand elle n’est pas effleurée, connaissant les relations existant entre les USA et le royaume du Maroc, et cela, les Américains le savent très bien, au détriment d’une construction d’une sous-région : le Maghreb, espace économique à construire. Mais espace que l’Europe convoite et que les USA préfèrent fragmenter pour avoir les deux pieds sur la chaise.

Par : Outoudert Abrous

Violentes émeutes à Diar Echems et Bordj El Kiffan

Aucune région du pays n’échappe à la déferlante. A Alger, Oran, Tizi Ouzou, Ouargla, Annaba, Tamanrasset… la « culture de l’émeute » s’enracine, prospère à l’ombre de l’hypothétique « Etat de droit ». La violence dans tous ses états, sous toutes ses formes. Violences interquartiers à Bab El Oued, affrontements intercommunautaires à Illizi, Berriane, conflits tribaux à Djelfa, Laghouat, Béjaïa...

Des émeutes éclatant aux quatre coins de l’Algérie : émeutes du pain, du foot, du gaz, de l’électricité, etc., les déchaînements de violence se suivent mais ne se ressemblent pas. L’escalade dangereuse à laquelle nous assistons – avec ses contingents de victimes, ses lots de destruction de biens et équipements et la menace qu’elle fait planer sur l’Etat-nation – ne semble pas préoccuper pour autant le gouvernement dont le souci premier est, semble-t-il, d’expédier les affaires courantes.

Face à l’explosion du phénomène des émeutes urbaines, de la violence intercommunautaire, devant la multiplication des actes portant atteintes à l’ordre et à la quiétude publics, l’Etat fait l’autruche, se mure dans le silence quand il ne convoque pas ses arsenaux répressifs. Le langage de l’émeute prend le dessus sur toutes les autres formes d’expression, devient la règle et non l’exception.

Le langage des barricades, des routes coupées, des pneus enflammés… devient celui de millions d’Algériens excédés par les injustices sociales, la corruption, la hogra, le népotisme, le clientélisme, le chômage, la non-gestion, la non-gouvernance…Pas un jour ne passe sans charrier son lot de troubles.

Les analystes pointent du doigt le verrouillage des canaux d’expression pacifique, la politique d’exclusion, la disqualification des partenaires sociaux, des partis crédibles de l’opposition, des syndicats autonomes, le recours systématique, abusif à la répression contre les mouvements sociaux, à l’origine de l’instabilité chronique.

Les émeutes traduisent, aux dires du politologue Mohamed Hachemaoui, « les ratés du clientélisme d’Etat, le déficit de distribution clientélaire des ressources et des bénéfices de la rente aux groupes sociaux.

Elles sont, dans le même temps, le symptôme de la crise du politique : en refusant en effet l’institutionnalisation du conflit social, l’expression autonome des revendications et la représentation politique de la société selon les intérêts en conflit, le régime politique génère l’émeute, expression extrême et violente de la "prise de parole". Les émeutes de ces dernières années sont l’œuvre rageuse d’une jeunesse désemparée, lourdement frappée par le chômage, l’exclusion et le désespoir ».

Epouvantail ?

L’Etat, ni aujourd’hui ni par un récent passé, n’a caché sa ferme volonté d’aider les entreprises publiques, non pas en tant que secteur étatique, non pas pour des raisons idéologiques et encore moins pour des considérations sociales, mais par souci économique stricto sensu. Ces derniers temps, des sociétés nationales ont vu leurs dettes effacées, au grand bonheur des gestionnaires et des travailleurs, qui ont vu ainsi s’éloigner le spectre de la clef sous le paillasson.

Temmar, ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements a réitéré cette volonté en tant que politique du gouvernement comme passage obligé de la relance de la production nationale. Il a suffi de quelques allusions aux insuffisances constatées du côté du secteur privé, national et étranger présent dans notre pays, pour que des voix s’élèvent pour crier au «retour du socialisme». Rien que ça.

Non seulement un tel revirement ne relève pas de la baguette magique, mais il se situerait en total porte-à-faux aussi bien avec les intérêts de l’Algérie, qu’avec les engagements pris, qui ont fait de l’ouverture du marché et de l’entreprise privée une politique frappée du sceau du point de non-retour.

D’ailleurs, l’encouragement de la libre entreprise et les facilitations accordées au secteur privé attestent de cette option, qui ne souf-fre d’aucune ambiguïté ni de remise en cause. Revenir à l’option socialiste ressemble à une idée saugrenue, déraisonnable et relèverait même, rien que d’y penser, du sacrilège.

Allons donc, tout ça pour ça ? Reste une question : pourquoi cet épouvantail est-il brandi ici et maintenant ? Ceux qui le brandissent ne s’embarrassent pas de scrupules sur les opportunités.

N. S.

Pour quelle coopération ?

Serait-il vraiment possible que les Etats-Unis renoncent à donner une finalité politique à l’expression de leur puissance militaire quand on fait le constat que les discours d’Obama substituent la concertation à la force ? Serait-il vraiment possible que la Russie renonce à reconstruire sa puissance et la Chine à accroître la sienne ? Tant d’accumulation de compétences et d’équipements militaires sans la certitude que les moyens et méthodes de défense n’auront pas à être utilisés ?

On n‘a pas encore entendu parler de réformes communes, autour du Bassin méditerranéen, dans le champ de la défense, bien que furent exprimées des aspirations à s’engager pour le long terme dans la lutte contre les menaces communes, qui ne sont pas encore toutes identifiées et bien que l’ancienne ministre française de la Défense ait parlé, à Alger, de la nécessaire coopération de défense et de l’interopérabilité des équipements.

Lorsqu’on étend la pratique de la coopération avec l’Otan, alors que celle-ci est équipée en moyens d’armement lourd et ultra sophistiqué, notamment nucléaire, et dans un contexte où des discours sont prononcés en faveur du désarmement et de la dénucléarisation d’une façon globale, et plus particulièrement régionale (cas du Proche-Orient), s’agirait-il pour les tiers d’amener l’Otan à contribuer activement à leur propre défense ou alors s’agirait-il pour eux de s’engager à participer à toute lutte dans laquelle l’Otan est impliquée ? Quelle ligne les pays tiers, soit par exemple les partenaires au dialogue méditerranéen de l’Otan, s’imposeraient-ils de ne pas franchir ?

Ces rapports d’enquête qui dérangent…

Parce qu’il contient des accusations accablantes contre Israël, le rapport Goldstone n’a pas manqué de soulever une polémique avant qu’il ne put être adopté vendredi dernier par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève. Ce document, qui porte le nom de son auteur, le juge sud-africain Richard Goldstone, accuse Israël de «crimes de guerre» contre la population de cette bande des territoires occupés palestiniens lors de l’offensive militaire sanglante lancée à la fin décembre 2008 en réaction aux tirs de roquettes palestiniennes sur Israël.

La réalité des faits relevés dans ce rapport a entraîné une levée de boucliers des Israéliens et de quelques pays, notamment ceux qui lui sont traditionnellement favorables comme les Etats-Unis d’Amérique. L’objectif étant d’ajourner l’adoption de ce rapport par le Conseil des droits de l’Homme, une adoption, rappelons-le, qui n’a pas d’incidence probante sur le cours des choses si ce n’est qu’elle revêt une symbolique certaine. Passée cette polémique, c’est une autre qui naît avec le débat sur l’examen du document par le Conseil des droits de l’Homme. Une étape autrement plus déterminante car celle-ci pourrait déboucher sur l’ouverture d’une procédure devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye contre des dirigeants politiques et des hauts gradés israéliens.

D’où le peu de chances que cet examen puisse avoir lieu en raison du refus certain d’Israël de s’y soumettre, aidée de ses soutiens parmi les Occidentaux. Si ces derniers ne se sont pas encore prononcés, c’est, contre toute attente, la Russie qui leur a devancé le pas en annonçant hier qu’elle allait s’opposer à l’appréciation du document par le Conseil de sécurité onusien. Pourtant, Moscou comptait parmi les pays qui ont approuvé le contenu de celui-ci lors de son adoption à Genève.

Rien n’exclut que des pressions aient été exercées sur Moscou pour en arriver là en mettant en avant quelques intérêts non avoués. C’est dire à quel point le droit international peine à se faire valoir sur l’échiquier des relations internationales dominées par la loi du plus fort et dont les contours sont souvent tracés par des rapports de dominance et de sujétion. A ce propos, le rapport Goldstone n’est pas sans nous rappeler tous les atermoiements que connaissent les différents rapports d’enquêtes diligentées par les organes de l’Union européenne (UE) ou encore le Haut commissariat des droits de l’Homme relevant de l’ONU sur les violations commises par le Maroc contre les populations des territoires occupés du Sahara occidental.

A chacune de ces missions d’enquête pour mettre la lumière sur les pratiques des forces de sécurité marocaines, leurs auteurs rencontrent des entraves pour les empêcher d’y parvenir, à travers notamment le refus par les autorités marocaines de leur accorder les visas d’entrée à ces territoires. Autant de pratiques qui entravent surtout l’accès à la vérité et qui n’auraient pu être possibles sans le soutien des plus grandes puissances de ce monde. Celles minoritaires mais qui, de par leur poids et leur influence, ont précisément le droit de vie ou de mort sur le reste de la planète.

Par Mekioussa Chekir

Des malades ou des monstres ?

Deux cent soixante-trois personnes ont été arrêtées dans des affaires de coups et blessures volontaires perpétrés sur ascendants durant les 8 premiers mois de l’année 2009, apprend-on à la lecture du «Clin d’œil» animé par le colonel Abderrahmane Ayoub, dans la revue de la Gendarmerie nationale. Ainsi, ce qui était hier une exception a tendance à se banaliser puisqu’il se trouve aujourd’hui des énergumènes qui, parmi nous, osent lever la main sur leurs parents.

Qui aurait pu le penser il y a quelques années, lorsque l’Algérien n’osait même pas prendre son propre gosse dans ses bras en présence de son père, par la pudeur. Qu’avons-nous à voir aujourd’hui avec la légendaire soumission d’Ismaïl à Ibrahim –que le salut soit sur eux –, les ascendants dont se revendiquent les musulmans ? Aujourd’hui que les convictions s’évaporent, il ne doit plus y avoir de candidat prêt à perpétuer le geste d’Ismaïl et à tendre sa gorge pour accomplir la volonté du père en obéissance à Dieu.

Aujourd’hui, certains osent saisir leur père à la gorge parce qu’ils n’ont probablement plus grand-chose à voir avec Dieu. Et «si tu n’as pas de pudeur, fais ce que bon te semble», disait notre Prophète (QSSSL). Dans sa chronique, le colonel Ayoub relevait la glissade des jeunes vers la violence, avec les changements dramatiques induits depuis les années 1990.

«La violence traumatisante du terrorisme a profondément marqué le comportement des jeunes qui ont recours à l’incivilité [et à] l’agressivité pour s’exprimer», constatait-il pertinemment dans son article intitulé «Protection de l’enfance - Action de la Gendarmerie nationale». Il a donc suffi d’une génération pour que l’incivisme et l’agressivité noient la société, participant dans une énorme proportion au mal-vivre d’une société notoirement connue pour son pacifisme et surtout pour son culte de la pudeur.

Des qualités héritées de nos valeurs avant que des ONG d’outre-mer viennent nous les polluer et nous diriger sur des voies pernicieuses qui nous en éloignent. Jeter ses parents, est-ce là un geste de chez nous ? N’est-ce pas là un héritage colonial, d’origine occidentale ? Comment une thérapeutique occidentale peut-elle ramener la pudeur chez nous ?

Par Mohamed Zaâf