mardi 27 octobre 2009

Halte au complot contre la démocratie au Maghreb !



Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

Affaire Khalifa. Londres veut mener Alger en…

… frégates !

Quoi ? 89,62 % seulement ? C’est un scandaaaaaaaale ! Que s’est-il donc passé lors de cette présidentielle tunisienne ? Je ne peux pas le croire, un score pareil. Moins de 90 %, c’est une déconfiture pour la démocratie au Maghreb, c’est une gifle à la règle de l’alternance, si chère à notre douce région. Je ne peux décemment concevoir que ce score de 89,62 % soit le résultat d’un scrutin crédible, sans fraude. Il a dû y avoir fraude massive pour empêcher le candidat Ben Ali de passer la barre normale des 90 %. Je ne sais pas si une commission locale d’enquête va être mise sur pied, si le Conseil constitutionnel et Bouchaïr dialhoum vont se saisir de cette affaire, mais il faut tirer tout cela au clair. Parce que toutes les conditions pour un scrutin hautement démocratique étaient réunies. Un candidat unique. Un parti unique. Une campagne unique. Une presse unique. Et un dispositif policier unique. Alors, qu’est-ce qui n’a pas marché ? Comment en est-on réduit aujourd’hui à ce camouflet, à ce chiffre riquiqui de 89,62 % en faveur du malheureux candidat Ben Ali ? Avec un tel score, j’ai peur. Oui ! j’ai peur pour l’avenir démocratique de ce pays voisin et ami. Et je n’ai pas seulement peur pour mes frères tunisiens. J’ai peur pour nous tous. La Tunisie vient de provoquer une grosse fissure, une brèche dangereuse dans l’édifice démocratique régional. Désormais, il y aura un avant ces 89,62 % et un après. Je ne sais pas pour le Maroc, mais chez nous, en Algérie, dernier bastion de la vraie démocratie à plus de 90 % — à 90,24 % plus exactement — je suppose que des mesures urgentes vont être prises. D’abord, une réaction somme toute normale, et énergique sous la forme d’un communiqué qui dénoncerait les atteintes graves au bon déroulement de la présidentielle tunisienne et qui ont occasionné ce score de la honte, ce 89,62 %. Ensuite, un filtrage plus pointu et plus vigilant à nos frontières. Afin que ce dangereux virus qui s’attaque en priorité aux plébiscites à plus de 90 % ne vienne pas nous envahir et nous phagocyter. Et enfin, un ultimatum clair et ferme à tous les instigateurs du complot contre le frère Ben Ali et qui sont derrière sa débâcle électorale. Ils doivent lui restituer son score. Celui qui a toujours été le sien. Qui restera indéfiniment le sien. Et cette restitution doit avoir lieu le plus rapidement possible. Avant la prochaine élection présidentielle… algérienne ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L. 

Cinéma algérien entre harga et mouta

«Un exilé n’a plus d’amis, et ce malheur est bien plus cruel que l’exil.»
Théognis de Mégare

Depuis quelques jours nous assistons à une certaine euphorie dans la presse à propos de la renaissance du cinéma algérien, mais les petits prix décrochés dans des festivals de 3e classe suffiront-ils à redorer le blason terni du cinéma algérien? Je ne pense pas. Ceci au moment où le cinéma algérien vient de perdre l’un de ses vieux mages: Ahmed Lallem, qui nous a quittés en silence et en exil le 19 octobre à Tours.

Cinéaste et documentariste de la première heure, il a débuté en Yougoslavie (Serbie) comme Amar Laskri, diplômé de Lodz en Pologne comme Lakhdar Hamina et formé à l’Idhec, comme bon nombre de cinéastes algériens après l’indépendance. Ahmed Lallem était le témoin de son temps et la mémoire de l’Algérie. En 1966, Lallem réalisa Elles, documentaire dans lequel, il donne la parole à des lycéennes de 1ere et de terminale, quatre ans après l’indépendance de l’Algérie. Trente ans, plus tard, il retrouve ces mêmes filles: Souad, Farida, Hassina et Badra et nous fait découvrir la réalité de l’Algérie.

À travers ce film, on découvre aussi le regard amer de ces femmes algériennes, qui se sont, depuis, mariées et qui, pour certaines, portent le hidjab. C’est sans doute le beau témoignage de femmes algériennes depuis Les femmes d’Alger de Kamel Dehane, un autre excellent cinéaste exilé à Bruxelles. Car que reste-il des cinéastes en Algérie? Rien. Démobilisé, désemparé, perdu dans un environnement de cinéma global où l’Algérie a peu de chance d’y résister.

Nous sommes condamnés à suivre et à applaudir les petits prix de Mascarades aux Etats-Unis, soutenu une fois n’est pas coutume par le marketing de l’ambassade de l’Algérie aux States. Dommage que cette politique de soutien ne s’applique pas pour les jeunes cinéastes algériens évoluant aux USA, comme ce fut le cas pour le film d’Amin Kaïs Affaires d’hommes (Men’s Affair), première production algéro-américaine, financée par le ministère de la Culture et par la Sonatrach et qui a été présenté, à San Francisco, à New York, mais qui n’a bénéficié d’autant soutien des autorités algériennes. Faute d’évolution cinématographique en Algérie, on est également condamné à suivre l’évolution du parcours atypique de Merzak Allouache, le rescapé du cinéma d’Omar Gatlato, qui a enfin remporté un prix au Festival de Valencia.

Après avoir échoué à séduire le public et le jury à Venise et à Namur, il a réussi à convaincre l’Espagne qui est la plus touchée par la vague des harraga. Faute de révolution cinématographique en Algérie, c’est la nouvelle vague de jeunes réalisateurs emmenés par Sabrina Draoui et Khaled Benaïssa, qui ont brûlé (hargou) la Méditerranée pour exprimer une vision locale du cinéma algérien. Le cinéma algérien est entre harga et mouta. Exil cinématographique et mort anonyme. Il est en phase de recherche.

Le projet de loi sur les artistes est sur le chemin. Le gouvernement a décidé d’investir dans le cinéma, en injectant des milliards. L’Aarc (Agence algérienne pour le rayonnement culturel) a lancé un appel pour recruter un chef de département cinéma (une sorte d’Aït Oumeziane de l’Aarc) pour justement faire sonner la caisse. Avis aux......professionnels de l’Arpa.

Amira SOLTANE

Cinéma algérien entre harga et mouta

«Un exilé n’a plus d’amis, et ce malheur est bien plus cruel que l’exil.»
Théognis de Mégare

Depuis quelques jours nous assistons à une certaine euphorie dans la presse à propos de la renaissance du cinéma algérien, mais les petits prix décrochés dans des festivals de 3e classe suffiront-ils à redorer le blason terni du cinéma algérien? Je ne pense pas. Ceci au moment où le cinéma algérien vient de perdre l’un de ses vieux mages: Ahmed Lallem, qui nous a quittés en silence et en exil le 19 octobre à Tours.

Cinéaste et documentariste de la première heure, il a débuté en Yougoslavie (Serbie) comme Amar Laskri, diplômé de Lodz en Pologne comme Lakhdar Hamina et formé à l’Idhec, comme bon nombre de cinéastes algériens après l’indépendance. Ahmed Lallem était le témoin de son temps et la mémoire de l’Algérie. En 1966, Lallem réalisa Elles, documentaire dans lequel, il donne la parole à des lycéennes de 1ere et de terminale, quatre ans après l’indépendance de l’Algérie. Trente ans, plus tard, il retrouve ces mêmes filles: Souad, Farida, Hassina et Badra et nous fait découvrir la réalité de l’Algérie.

À travers ce film, on découvre aussi le regard amer de ces femmes algériennes, qui se sont, depuis, mariées et qui, pour certaines, portent le hidjab. C’est sans doute le beau témoignage de femmes algériennes depuis Les femmes d’Alger de Kamel Dehane, un autre excellent cinéaste exilé à Bruxelles. Car que reste-il des cinéastes en Algérie? Rien. Démobilisé, désemparé, perdu dans un environnement de cinéma global où l’Algérie a peu de chance d’y résister.

Nous sommes condamnés à suivre et à applaudir les petits prix de Mascarades aux Etats-Unis, soutenu une fois n’est pas coutume par le marketing de l’ambassade de l’Algérie aux States. Dommage que cette politique de soutien ne s’applique pas pour les jeunes cinéastes algériens évoluant aux USA, comme ce fut le cas pour le film d’Amin Kaïs Affaires d’hommes (Men’s Affair), première production algéro-américaine, financée par le ministère de la Culture et par la Sonatrach et qui a été présenté, à San Francisco, à New York, mais qui n’a bénéficié d’autant soutien des autorités algériennes. Faute d’évolution cinématographique en Algérie, on est également condamné à suivre l’évolution du parcours atypique de Merzak Allouache, le rescapé du cinéma d’Omar Gatlato, qui a enfin remporté un prix au Festival de Valencia.

Après avoir échoué à séduire le public et le jury à Venise et à Namur, il a réussi à convaincre l’Espagne qui est la plus touchée par la vague des harraga. Faute de révolution cinématographique en Algérie, c’est la nouvelle vague de jeunes réalisateurs emmenés par Sabrina Draoui et Khaled Benaïssa, qui ont brûlé (hargou) la Méditerranée pour exprimer une vision locale du cinéma algérien. Le cinéma algérien est entre harga et mouta. Exil cinématographique et mort anonyme. Il est en phase de recherche.

Le projet de loi sur les artistes est sur le chemin. Le gouvernement a décidé d’investir dans le cinéma, en injectant des milliards. L’Aarc (Agence algérienne pour le rayonnement culturel) a lancé un appel pour recruter un chef de département cinéma (une sorte d’Aït Oumeziane de l’Aarc) pour justement faire sonner la caisse. Avis aux......professionnels de l’Arpa.

Amira SOLTANE

Une (trop) brève histoire de temps

C’est le titre d’un célèbre ouvrage de l’astrophysicien Stephen Hawking, qui a tenté de définir le temps, cette étrange matière sableuse qui fuit comme un wali ou un ministre devant les questions de ses administrés, élément d’apparence linéaire ennemi des projets, des réformes et des femmes trentenaires. Sans avoir probablement lu ce livre, il y a quelques jours, un député algérien s’était énervé et le fait est assez rare dans cette catégorie d’hindouistes pour le souligner.

La raison de sa colère ? Il avait posé une question au gouvernement en 2007 et il n’a toujours pas eu de réponse. Il en a conclu que s’il posait une question au gouvernement maintenant, la réponse ne se ferait qu’en 2011 au moins. Le gouvernement a donc le temps, contrairement aux autres, et au lendemain des émeutes du logement de Diar Echems, le ministre de l’Intérieur annonçait que l’Etat a les moyens de reloger tout le monde en quelques semaines.

Conception non linéaire du temps puisque s’il avait relogé tout le monde, il n’y aurait pas eu d’émeute. Quelques jours plus tard, le même décideur et avaleur de temps commandait une opération commando dans des délais très courts : descente de police dans une imprimerie pour la saisie d’un livre, dans l’appartement de l’auteur, puis hier, descente de police dans les librairies pour emmener les libraires au commissariat comme de vulgaires délinquants, alors qu’ils ne font que vendre un ouvrage qui n’a pas été officiellement interdit. Pour qui joue le temps ?

Pour le régime finissant ou pour tout ceux qui espèrent que le temps va rapidement enterrer ce système sans futur ? La question est d’importance, car si les services de M. Zerhouni avaient la réponse, ils auraient interdit un autre livre, celui de Stephen Hawking, et convoqué tous les libraires du monde. Si si, en Algérie, il y a plus de commissariats que de bibliothèques.

Par Chawki Amari

Les nouvelles propriétés

Ils occupent les trottoirs parce qu'ils considèrent qu'ils sont «logiquement» le prolongement de leurs maisons ou de leurs commerces, ils érigent d'abominables poteaux en béton qu'ils relient avec des chaînes métalliques cadenassées, ils «renforcent» leurs devantures

par le fer et l'acier de façon à ce que tous ceux qui viendraient s'y frotter se fassent mal et en sortent avec le maximum de dégâts, ils déposent sur des dizaines de mètres des caisses vides pour «réserver» des places de stationnement et les voilà maintenant qui passent à un autre stade d'accaparement de l'espace public.

Il y a quelques jours, un quidam qui habite une maison située à l'intérieur du bois des Cars s'est même cru en droit de chasser des lycéennes venues se reposer sous un arbre entre deux cours sous prétexte qu'elles dérangeaient la quiétude de son domicile tout proche.

Aux jeunes filles qui lui répondaient courtoisement en quoi leur présence sur les lieux pouvait le gêner, le bonhomme ne s'est pas cru obligé de leur parler sur le même ton aimable.

Vociférant, grossier et menaçant, il les somme de quitter les lieux sans autre forme de procès. Il ne manquait plus que ça, semblait-il crier à tue-tête, en prenant les rares passants à témoin : me demander à moi, propriétaire des lieux et dépositaire de la morale, d'expliquer en quoi la présence d'«étrangers» à proximité de ma demeure !

Dans un autre quartier de la capitale, on est carrément prié d'aller voir ce qui se passe ailleurs si d'aventure on est obligé d'attendre quelqu'un sur la chaussée ou on a simplement égaré son chemin.

Quant à garer sa voiture dans ces contrées-là, il ne faut même pas y penser, puisque d'intransigeants vigiles vous signifient sans ménagement qu'il faut déguerpir avant que ça ne tourne au vinaigre.

Et ça marche, la solidarité des squatters de l'espace public. Surtout quand le risque est quasiment nul. Ils ne partagent rien qui puisse rendre la vie plus agréable, ils ne s'associent dans aucune œuvre utile, mais ils sont systématiquement là à traquer l'homme venu d'ailleurs, en prenant soin bien sûr soin de s'assurer de son apparence inoffensive et joviale.

Il faut bien bomber le torse pour préserver la quiétude et la morale des lieux quand elles ne sont en aucune manière menacées.

Le reste du temps, il faut «composer» avec les petits caïds de quartiers ou laisser faire la police, rarement sollicitée quand un paisible citoyen se fait agresser pour délit de passage ou une lycéenne veut prendre de l'air entre deux cours.

Slimane Laouari

La LFC au temps des ingérences

Enfin, un ministre de la République a tenu des propos clairs sur la LFC qui a fait des mécontents. Enfin, un ministre n’a pas mâché ses mots lorsque des hommes politiques étrangers et des hommes d’affaires étrangers s’en prennent à l’Algérie qui refuse de brader ses richesses, qui refuse une hémorragie financière sans contrepartie. Certains commencent déjà à mettre de l’eau dans leur vin et admettre le droit de l’Algérie de légiférer en fonction de ses intérêts et non pour enrichir les spécialistes de l’import-export qui ont fait perdre au pays des milliards de dollars.

L’ouverture de l’économie nationale ne signifie pas uniquement ouverture du marché algérien aux produits étrangers sans transfert de technologie, ni de savoir- faire, ni sans création de richesses, de valeurs ajoutées et d’emploi à la mesure de la puissante demande.
Que des étrangers veuillent que le marché algérien leur soit grand ouvert pour gagner des fortunes sans effort, sans investissement et sans que les Algériens en bénéficient, c’est de bonne guerre à la limite.

Mais que des Algériens acceptent cet état de fait au nom de la libre entreprise, c’est de la haute trahison au moment où d’autres se jettent à la mer pour chercher une place au soleil sous d’autres cieux, et où des émeutes éclatent en raison de la non-satisfaction des besoin immenses de cette jeunesse pleine de vie, de rêve et qui espère et croit que cette Algérie est sienne et qu’elle peut y trouver du bonheur, pas uniquement le bonheur occasionnel que procurent à profusion les Fennecs, mais celui que procure un logement, un emploi, une réussite scolaire, un système de santé performant et accessible… C’est l’attitude mercantiliste et égoïste de certains affairistes algériens qui est inadmissible et non celle des rapaces étrangers dont la culture du profit est une nature.

Ce qui est pour le moins étrange, c’est cet aveuglement que génère le gain facile au détriment de l’intérêt commun et majoritaire. Le développement, le progrès, la modernité s’ils ne sont pas accessibles à la majorité, c’est la minorité riche qui est menacée de disparaître. C’est dialectique comme interdépendance. Cette minorité égoïste a intégré tout ce qu’il y a de négatif dans le processus de globalisation imposé à la majorité de l’humanité qui souffre d’ignorance, de famine, de maladies et de guerres. Ce processus infernal, s’il n’est pas corrigé dans le sens d’une meilleure répartition des richesses, dans le sens d’un rééquilibrage des intérêts et dans le sens d’une réelle prise en charge des intérêts des pays du Sud, finira par aboutir sur un chaos planétaire.

L’Algérie est un microcosme par rapport aux enjeux mondiaux. C’est le même scénario qui serait au bout du compte si les pouvoir publics ne prenaient pas en compte dans toutes les décisions économiques, les intérêts de la majorité de la nation. Pour preuve, le secteur privé, qui est reconnu et qui active librement, est incapable structurellement et historique de prendre en charge les besoins stratégiques du pays et de s’investir dans l’industrie lourde et les secteurs clés qui libèrent le pays de la rente pétrolière. Seul l’Etat est en mesure de faire des investissements lourds avec l’argent public. Il est donc tout à fait légitime, raisonnable et impératif de préserver ce potentiel financier et les richesses qui appartiennent à la nation.

Par Abdelkrim Ghezali

Déglobalisation financière

L’euro prend des hauteurs vertigineuses avec une parité de 125 dinars sur le marché libre local. Ailleurs, à 1,50 dollar, l’euro fait le bonheur de l’Amérique – et complique la sortie de crise de sa terre natale, l’Europe. Les partenaires de l’Europe sont, eux aussi, concernés au sens où ils voient baisser le pouvoir d’achat de leurs exportations (libellées en dollar) au moment où leurs importations (exprimées en euro) suivent un courant à la hausse.

La hausse de l'euro semble durable : au moins jusqu'à la fin de l'année, et se poursuivra jusqu’à afficher une parité de l’ordre de 1,55 dollar, pronostiquent les experts. Les ministres des Finances de la zone euro, qui étaient en réunion à Bruxelles lundi dernier, sont préoccupés par la faiblesse du dollar et du yuan chinois — lié par un lien fixe au billet vert depuis l'été 2008. Le dollar se trouve ainsi dans un piètre état. Certains y voient même «le coup de grâce pour la monnaie qui symbolise, depuis plus de soixante ans, la domination incontestée des Etats-Unis sur l'économie mondiale».

On attribue l’état comateux actuel du dollar à nombre de facteurs dont les plus importants sont : - primo, la fin de son statut de «monnaie-refuge » ; - secundo, la flambée des déficits publics (multipliés par cinq en deux ans et évalués à 655 milliards de dollars l'an dernier) - tertio, l'effondrement des taux d'intérêts, quasiment nuls, qui prévalent actuellement aux Etats-Unis. Une situation qui pousse les investisseurs américains à reprendre leurs exportations de capitaux et donc à vendre des dollars, faisant chuter son cours. Dans la foulée, les spéculateurs s'endettent en dollars pour placer leur argent à l'étranger («carry trade»). La rémunération de l’euro à court terme rapporte davantage sur le Vieux Continent que de l’autre côté de l'Atlantique.

Certes, la différence, inférieure à 1 %, est à peine visible pour les vieux comptables, mais calculée sur de grosses sommes et sur une durée de plusieurs trimestres, elle correspond à beaucoup d'argent. Tout cela ne semble pas justifier la cote affichée par l’euro. Jean Claude Tricher, le président de la BCE, espère que «les autorités américaines poursuivent des politiques qui prennent en compte le fait qu'un dollar fort est dans l'intérêt des Etats-Unis», jugeant cette démarche «extrêmement importante ». Il a ajouté que l'euro n'avait «pas été créé pour être la principale monnaie de réserve mondiale ».

De là à ce que l'Europe doit se doter d'une politique de change active, afin que ses exportations ne soient pas pénalisées par un euro trop fort, il faudra encore attendre un peu. L’Europe a peur pour ses exportations, lourdement pénalisées, et donc susceptibles de freiner notablement sa reprise. Le commerce extérieur européen est repassé au rouge en août dernier après cinq excédents consécutifs. A cette date, les seize pays membres de l’Union ont enregistré un déficit commercial de 4 milliards d’euros. Pour sa part, l'Europe à 27, elle affichait à la même date un déficit plus lourd de 12,1 milliards d'euros.

Une partie de ce mauvais résultat est sans doute à mettre sur le compte du renchérissement de l’euro. A l’exception toutefois de l'Allemagne, spécialisée dans les machines-outils et les produits haut de gamme, dans lesquels elle trouve un avantage comparatif imbattable et qui la rendent donc moins dépendante du «facteur prix». Pour les autres, l’heure est à la panique générale. Même pour un colosse comme «Airbus pour qui le taux de 1,50 indique le seuil où l'on passe des profits aux pertes, du vert au rouge.»

Du côté de l’offre et de la demande de devises, les choses ne peuvent se stabiliser sur le long terme qu’à la condition que les détenteurs d'excédents en devises — Chine, Japon et pays du golfe Persique en particulier — relancent davantage leurs économies, rééquilibrant, au passage, les balances commerciales et les taux de changes. Sur ce terrain, les détenteurs de grosses réserves de dollars risquent de prendre peur et d’intervenir pour défendre le dollar en acquérant encore plus de billets verts (en deux mois, la Chine a accru ses réserves de change de 100 milliards de dollars).

Pour éviter le scénario catastrophe, les pays producteurs de pétrole songent à mettre au point un système de cotation de l'or noir qui ne serait plus fondé sur le dollar mais sur un panier de monnaies. Pour l’instant, on n’en est pas là et les Chinois profitent d'un lien fixe favorable de leur monnaie avec le dollar, alors que les pays pétroliers gagnent d'un côté (hausse des cours du pétrole, à 75 dollars le baril) ce qu'ils perdent de l'autre (renchérissement de leurs importations). Quant aux avoirs de ces pays, généralement placés pour l’essentiel aux Etats-Unis, ils ont, depuis le creux de la crise en mars dernier, largement gagné sur le terrain boursier ce qu'ils ont perdu du fait du dollar.

Dans l’ensemble, les Américains envisagent plutôt favorablement le processus de «déglobalisation financière» qui accompagne la fin du roi dollar : «Un processus de déglobalisation financière a déjà commencé et se traduira par moins de financements étrangers pour le budget des Etats- Unis et moins de déficits de la balance des paiements. Dans un avenir prévisible, le gouvernement américain va accroître sa dette publique. Ensemble, ces tendances de l'offre et la demande sont une recette idoine pour un dollar nettement plus faible»(*).

Ceux qui attendent une politique volontariste des Etats-Unis risquent de déchanter longuement : «La crise financière a remis en question la crédibilité des gouvernements occidentaux et précipité un déplacement du pouvoir vers l’est (…). Dans ce contexte, les Etats-Unis sont sollicités pour des politiques nouvelles leur évitant d'importants déficits extérieurs, à défaut d’un équilibre du budget, et les invitant à s'adapter à un système monétaire moins centré sur le dollar.

Ceci n'est pas seulement un impératif économique, mais une exigence de politique extérieure et de sécurité nationale», écrit Fred Bergsten, directeur du célèbre Peterson Institute for International Economics(**). Pour lui, «les énormes apports de capitaux étrangers aux Etats-Unis ont facilité le surendettement et la sous-tarification du risque». Dans ces conditions, la correction du dollar est alors utile parce qu’elle réduit le risque de déflation aux Etats-Unis et facilite la correction des déséquilibres. Un avis que rejoint Paul Krugman, le prix Nobel d’économie 2008 : «Considérons d'abord le tumulte actuel sur la baisse de la valeur internationale du dollar. La vérité est que la baisse du dollar est une bonne nouvelle. Un dollar plus faible est bon pour les exportateurs américains, nous aidant à faire la transition des énormes déficits commerciaux vers une position internationale plus confortable. »(*)

Par Ammar Belhimer

(*) Barry Eichengreen, The Dollar Dilemma, Foreign Affairs, september/ october 2009.
(**) C. Fred Bergsten, The Dollar and the Deficits, Foreign Affairs, october 15, 2009.
(***) Paul Krugman, Misguided Monetary Mentalities, The New York Times, 11 octobre 2009.

Déstockage : tout à -35% !

Depuis tout ce temps que le défi iranien est considéré comme tel, les services de la CIA, avec lesquels la sœur de Fidel Castro a reconnu avoir collaboré, les services du Mossad qui réaffirment l'interception du navire russe transportant bois et missiles

, et les services d'espionnage occidentaux n'ont pas pu se mettre d'accord sur une chose : le temps nécessaire pour que les mollahs parviennent à fabriquer la bombe A.

Si, bien sûr, tel est leur désir au final. De trois à cinq ans, comme le prétendait Netanyahu avant d'être élu Premier ministre lors des traditionnelles législatives anticipées ?

En moins de trois ans, l'estimation la plus courante chez les experts militaires d'Occident ? Voici qu'un nouveau délai, qui s'est réduit en peau de chagrin sous la pression, vient d'être avancé. Si la République islamique choisit l'option A, il lui faudra quelque chose comme 18 mois pour y parvenir.

Signataire du traité de non-prolifération, a-t-elle le droit d'avoir les ambitions que l'on lui prétend ? A lire un récent entretien accordé par le colonel Kadhafi et dont le pays est accusé par Berne d'avoir «kidnappé» deux ressortissants suisses, libre aux Iraniens de détenir l'arme nucléaire.

Le guide de la Jamahiriya ira encore plus loin, les frères palestiniens qui n'ont plus accès à l'Esplanade des mosquées et à l'eau du robinet y ont droit également.

Au nucléaire militaire, l'Etat hébreu possède bien quelque 200 ogives dont il n'a jamais révélé officiellement l'existence et qu'il garderait à simple titre dissuasif comme les prunelles de ses yeux. Ce qui fait que ce stock ultrasécurisé aux mains du plus fidèle allié de l'Occident ne donne aucun frisson dans le dos.

Contrairement à celui de la République islamique du Pakistan à qui Mme Clinton a demandé des garanties, l'Amérique et ses alliés craignent qu'un jour l'islamisme radical puisse s'en emparer. Parce que l'extrémisme juif est moins risqué que le péril vert ?

Les deux camps seraient loin de représenter le même degré de menace. Quoi qu'il en soit, l'alliance israélo-occidentale ne veut pas imaginer des armes non-conventionnelles aux mains des gardiens de la révolution.

Ni aux mains d'un quelconque autre Etat arabo-islamique, même laïque, comme l'était l'Irak de feu Saddam.S'il ne veut pas tomber demain sous le coup de nouvelles sanctions, le régime de Téhéran est invité à transférer 70% de son stock d'uranium à la Russie, ce qui laisserait sur le territoire iranien pas assez de minerai pour l'obtention de l'uranium à 90%, nécessaire à la fabrication de la bombe. Ce serait trop demandé aux mollahs. Au mieux, ils achèteraient directement du combustible à l'étranger.

Au pire, ils «déstockeraient» une partie de l'uranium qui ne leur servirait pas à grand-chose en ce moment. Dans leur réponse au docteur El Baradeï, les autorités iraniennes informeront-elles que le seuil qu'elles peuvent atteindre en matière de transfert ne concernera que la moitié du stock dont elle dispose, soit 35% ?

Ce qui suppose que les protagonistes iront droit vers le clash ? Il n'a jamais vraiment cessé, et il y a des signes qui ne trompent pas quant à sa poursuite dans les mois à venir.

Et des propos durs qui vont avec, le président Ahmadinejad vient de rappeler au commun des mortels que le programme nucléaire de son pays va se poursuivre. Une priorité nationale qui est loin d'être l'affaire des seuls ultraconservateurs mais aussi de ses «frères ennemis» du camp réformateur.

Par Anis Djaad

Intox ou diversion ?

La MAP nous a encore mijoté un scoop à sa façon, c’est-à-dire une information trompeuse comme on sait si bien en cuisiner dans le royaume des chlaouchiya (illusionistes). Selon la prude agence, un haut responsable libyen aurait affirmé que la Grande Jamahiriya soutiendrait l’unité territoriale du Maroc. S’il s’agit de l’unité territoriale du royaume dans ses frontières internationalement reconnues, c’est là une bonne chose, et les Algériens ne peuvent qu’y adhérer.

Maintenant, s’il s’agit de cautionner l’occupation d’un pays dont le peuple refuse de devenir marocain comme il avait d’ailleurs refusé d’être mauritanien, les Algériens ne marchent pas, eux-mêmes ayant connu et vomi la colonisation et ses «bienfaits». Le Polisario, fer de lance du combat sahraoui, ne s’est pas créé au Maroc, ni en Algérie, ni même au Sahara occidental, ni en Espagne. Le Polisario est né en 1973 à Zouerate, en Mauritanie, à la suite d’un appel du colonel Mouammar Kadhafi invitant les Sahraouis à libérer leur pays.

Le leader libyen n’a pas adressé son appel aux Marocains ou à Hassan II, leur roi, ni à Ould Daddah, principal témoin de cet appel lancé de Nouakchott. Kadhafi, président actuel de l’Union africaine (UA), dont la RASD (République arabe sahraouie démocratique) est membre fondateur, avait décoré au début de septembre le président sahraoui Mohamed Abdelaziz de la médaille du 40e anniversaire de la grande révolution d’El-Fateh.

La médaille n’avait rien à voir avec l’UA ou avec la Ligue de pétanque libyenne. Elle était spécialement conçue pour l’anniversaire, ce qui démontre que la présence du président sahraoui était programmée aux festivités. Bien sûr, les Marocains se sont débrouillés des «sources officielles libyennes» pour démentir.

Sauf que ces sources ont la même particularité que les OVNI, elles sont non identifiables. Vingt-quatre heures après la médaille, Kadhafi enfonçait le clou et déclarait : «L’unique solution possible à la question du Sahara passe par la voie d’un référendum d’autodétermination.» Des propos aux antipodes de l’interprétation de Rabat sur «l’intégrité territoriale». Thèse battue en brèche par l’avalanche de protestations qui fusent de par le monde contre l’arrestation de Tamek et de ses compagnons.

Par Mohamed Zaâf

Zerhouni présente les projets de carte d’identité et de passeport biométriques et électroniques

Devant l’obligation de se conformer aux nouvelles normes internationales pour la délivrance et le contrôle des documents de voyage et notamment aux recommandations de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), l’Algérie a lancé un projet de modernisation de son état civil avec la délivrance prochaine de la carte nationale d’identité et du passeport biométriques électroniques (CNIBE et PBE). Ce projet «va être une révolution pas seulement au niveau de l’administration mais également dans le comportement du citoyen. Il va permettre de lutter efficacement contre le terrorisme, la criminalité et la délinquance», a déclaré hier M. Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales au cours d’une longue conférence de vulgarisation qu’il a présentée au siège de la wilaya d’Alger. Il a confirmé que le 1er avril 2010, ses services commenceront à délivrer les passeports biométriques et électroniques.

Pour les cartes d’identité biométriques et électroniques, la date retenue est le 1er juin prochain. Mais dès la semaine prochaine, 25 daïras se lanceront dans une opération pilote en présentant les nouvelles procédures de demande des CNIBE et PBE. Certes, les citoyens continueront à recevoir les anciens modèles de pièces d’identité mais cela va permettre aux services du ministère de l’Intérieur d’expérimenter la mise en œuvre de ce projet qui est «un projet unique, à diverses sensibilités et à données complexes» comme l’a déclaré M. Zerhouni. Mais dès 2010, les nouveaux CNIBE et PBE vont commencer à être délivrés avec une capacité de production annuelle de 7,5 millions de CNIBE et de 1,5 million de PBE. Il faudra cinq ans au ministère de l’Intérieur, donc en 2015, pour terminer cette opération. Une durée durant laquelle, les anciens modèles de passeport et de carte d’identité resteront également valables.

En fait, ce projet se divise en deux parties, la première concerne le renouvellement des CNIBE et PBE, et la seconde est liée à la création d’un registre national de l’état civil qui va permettre d’attribuer à chaque citoyen un numéro national d’identification unique (NIN).
Revenant sur les objectifs de ce projet, Noureddine Zerhouni reconnaît : «Nos cartes d’identité et nos passeports sont actuellement parmi les plus faciles à falsifier.» Mais, avec ce nouveau système, «nous allons réduire la falsification des documents identitaires et empêcher les tentatives d’usurpation des identités». Dans le même ordre d’idées, il a expliqué que grâce à l’apport de l’AFIS (système d’identification automatique d’empreintes digitales), il sera possible d’identifier les terroristes et autres criminels.

Il a, par ailleurs, insisté sur les démarches allégées qui sont offertes aux citoyens pour le retrait de leurs documents : «Le même dossier -dont les formulaires pourront être remplis et transmis sur la Toile [à partir du site du ministère de l’Intérieur]- est demandé pour l’obtention et de la CNIBE et du PBE. Un dossier qui ne sera exigé du citoyen qu’une seule fois dans sa vie.» Mieux, le dépôt et le retrait de ces documents se feront sur rendez-vous. Une seule nouveauté est introduite dans les documents composant le dossier de demande d’un passeport ou d’une carte d’identité : l’extrait de naissance n°12 sécurisé. Il s’agira d’un extrait de naissance qui sera conçu avec une texture de papier spéciale et où devra être apposée la signature d’un garant (qui engagera sa responsabilité pénale).

Questionné sur la délivrance de visas biométriques, le ministre réplique : «Qui peut le plus, peut le moins. Nous allons les délivrer prochainement.» Noureddine Zerhouni, qui a affirmé que c’est grâce essentiellement à l’expertise algérienne que ce projet a été mis sur pied, n’a pas occulté les risques d’une forte dépendance des importations en ce qui concerne notamment la fourniture des puces et des logiciels. «Nous pensons parvenir à terme à développer la plupart des logiciels d’application devant remplacer ceux qui seront acquis pour la phase initiale. Nous allons également faire appel à 1 500 ingénieurs d’Etat pour garantir la maintenance du système». Mieux, le ministre soutient que la chaîne de fabrication des puces est en cours d’étude et que la création d’une fonderie de puces est envisagée.

Si, actuellement, le coût global du projet n’est pas encore arrêté, Noureddine Zerhouni avancera quand même quelques chiffres : «Sans la production, le coût des équipements est entre 20 et 25 millions d’euros.» Questionné sur le risque d’augmentation de la taxe du timbre de 2 000 DA pour l’obtention d’un passeport, il reconnaît que la question n’est pas encore tranchée : «Cette décision ne peut pas être prise par mon département. Elle sera discutée en Conseil des ministres.

Nous allons émettre des propositions, à savoir un prix soutenu par l’Etat et une taxe plus importante lors du renouvellement du passeport notamment pour ceux qui consomment rapidement cette pièce d’identité.» Enfin, M. Zerhouni a précisé qu’un fichier national des cartes grises est en cours d’élaboration, «ce qui réduira considérablement la falsification. De même qu’un projet pour les permis de conduire est en gestation».

H. Y.

Zerhouni : «La vraie réforme du code communal, c’est la fiscalité»

En marge de la conférence de vulgarisation sur la modernisation de l’état civil et des documents d’identité et de voyage, M. Zerhouni est revenu sur le code communal qui a été soumis au conseil de gouvernement : «Nous visons dans ce nouveau code à trouver des solutions aux blocages, à clarifier les relations et les prérogatives mais nous considérons que la véritable réforme du code communal, c’est d’abord la fiscalité communal.» Au sujet du projet de loi relatif au nouveau découpage administratif, il déclare : «Nous avons un projet, mais il n’a pas encore été présenté.» Quand aux projets de loi sur les élections et les partis politiques, «ils n’ont pas encore été abordés», conclut M. Zerhouni.

Chasse aux postes

Le renouvellement partiel du Sénat prévu en décembre prochain a brutalement tiré de leur sommeil les saisonniers de la politique et les chasseurs de postes tapis au sein et en dehors des formations politiques. C’est devenu en effet un lieu commun de voir nos hommes politiques s’agiter dans tous les sens lorsqu’une échéance politique se profile à l’horizon pour se placer ou placer leurs représentants dans les institutions de l’Etat plongeant les partis dans des crises internes qui empoisonnent la vie partisane et pervertit le débat politique dans le pays.

Les clameurs qui s’élèvent de l’intérieur du plus vieux parti, le Fln, alimentées par un groupe de cadres du parti tombés en disgrâce au sein de cette formation lesquels se mobilisent pour présenter des candidatures aux prochaines élections sénatoriales partielles en dehors du cadre organique du Fln sont l’expression la plus accomplie de cette course éperdue aux postes gratifiants dans les institutions de l’Etat en termes de pouvoir et de privilèges y afférents.

La question aujourd’hui n’est plus de savoir ce qui dans le Sénat et les autres anti-chambres du pouvoir fait courir et rêver la classe politique et toute cette faune d’opportunistes prête à toute sortes d’alliances douteuses, à acheter à un prix fort des voix pour décrocher la timbale : un poste de sénateur, de député ou autre.

Cela on le sait désormais fort bien. Bien plus que cela, il s’agit aujourd’hui de s’interroger si le Sénat tel qu’il a fonctionné jusqu’ici, c’est-à-dire comme une doublure en bonne et due forme de l’Assemblée nationale, a sa raison d’être dans le paysage institutionnel. En partie s’il y a une telle pression sur Bouteflika de la part de la clientèle du pouvoir pour la distribution des postes et donc de la rente, c’est tout simplement parce qu’il y a des postes à pourvoir à satiété dont beaucoup tiennent lieu de renvoi d’ascenseur au profit des soutiens politiques et des réseaux d’alliance desquels le pouvoir tire sa force et sa légitimité.

Tarir ces gisements d’emplois fictifs qui occasionnent des dépenses inutiles au Trésor public par le démantèlement de toutes les structures parasitaires qui émargent au budget de l’Etat sans rien apporter à la collectivité nationale contribuerait, à coups sûrs, à réhabiliter la politique, la notion d’élu et de responsabilité dans les structures de l’Etat. La distribution des prébendes par le truchement des postes électifs ou de nomination à des responsabilités étatiques a pollué le champ politique.

Sinon comment expliquer que c’est toujours le même personnel politique qui se recycle et se relaie dans une apparente sérénité qui cache mal les guerres souterraines et les conflits d’intérêts opposant clans adverses à l’image de ce qui se passe au Fln et ailleurs ? Comment expliquer que ce même personnel n’investit le champ politique que lorsqu’il y a un enjeu électoral, des postes à prendre ?

Pour revenir aux élections sénatoriales et à la place du Sénat dans le jeu institutionnel il faudrait juste rappeler que dans les vieilles démocraties le poste de sénateur est essentiellement réservé aux candidats et personnalités d’un certain âge, qui ont un parcours politique ou autre à mettre au service de la collectivité.

C’est un poste pour sages. Peut-on être raisonnablement et légitimement sénateur à 40 ans ou à 50 ans ? L’Algérie innove en la matière en ouvrant les portes du Sénat à des quadragénaires qui auraient bien pu, s’ils ont réellement des compétences à faire valoir, les exprimer ailleurs, dans un cadre plus approprié.

Par Omar Berbiche

Fin de la paperasse

Il est clair que le processus connaîtra des résistances et le ministre de l’Intérieur le reconnaît explicitement en qualifiant le projet de “lourd”, mais de “révolutionnaire”. Zerhouni sait bien de quoi il parle.

L’Algérie se met à jour et commence à délaisser des procédures faites d’interminables dossiers et de paperasse à ne plus en finir. Si le département de Yazid Zerhouni a entamé, depuis déjà une dizaine d’années, la réforme de l’administration, la mise en œuvre de la numérisation du fichier de l’état civil, permettra-t-elle de mettre un terme définitivement aux vieux réflexes bureaucratiques qui ont noirci l’image des collectivités locales ? Le passeport biométrique opérationnel en 2010, la carte d’identité en 2011 et le tout sera couronné par un fichier national de l’état civil infalsifiable.

L’objectif étant de normaliser la situation et de permettre aux détenteurs de ce titre de voyage de circuler à travers le monde, selon les nouvelles normes internationales. Mais le plus important demeure l’assainissement du fichier national et la fin des tracasseries administratives auxquelles les algériens font face à chaque fois qu’ils ont l’obligation de monter un dossier pour telle ou telle demande d’emploi, de logement, de carte grise et autres documents qui constituent jusqu’à présent un véritable casse-tête.

Mais il faut relever que le plan, une fois mis à exécution, remodèlera radicalement le fonctionnement de l’administration dès lors qu’il permettra désormais de “fusionner et de simplifier” les procédures de demande.

Sur un autre volet qui concerne la sécurité nationale, le projet contribuera à lutter plus efficacement contre le terrorisme, la criminalité et la délinquance, grâce à l'apport du système d'identification automatique d'empreintes digitales, réduire la falsification des documents identitaires et empêcher les identités multiples.

Il est clair, cependant, que le processus connaîtra des résistances et le ministre de l’intérieur le reconnaît explicitement en qualifiant le projet de “lourd”, mais de “révolutionnaire”. Zerhouni sait bien de quoi il parle.

L’application des mesures annoncées bousculera bien des habitudes au sein des APC où des citoyens éprouvent quotidiennement des difficultés pour établir leurs documents, notamment le fameux extrait de naissance n° 12.

Par : Salim Tamani

Engrenage

Nous n’avons pas hérité de l’Union soviétique que le parti unique, le centralisme démocratique ou l’article 120 qui est le corollaire des deux premiers, nous avons hérité aussi, et pendant longtemps, la manière de faire des films et de regarder notre propre histoire avec les lunettes de l’idéal et le lorgnon de la censure. C’est ce qu’on appelle le réalisme socialiste: il rend les personnages monolithiques et la représentation manichéenne. Le héros (national) est toujours beau, grand, fort, empli d’humanité et le plus souvent, de condition modeste. Il est redresseur de torts, défend la veuve et l’orphelin et les valeurs nationales. En un mot, il est irréprochable. Celui qui déroge à ces qualités est souvent le traître dans l’histoire. Quant à l’ennemi, il est le plus souvent traité impitoyablement: il est diabolisé au maximum et sa seule apparition à l’écran ferait révulser tous les spectateurs.

Dieu merci, ce style de cinéma a fait long feu et dorénavant, tous les personnages qui peuplent les écrans sont en demi-teinte. Ce sont eux qui sont les plus réalistes. A mi-chemin entre le 17 Octobre, journée de commémoration de la répression barbare dont furent victimes les manifestants algériens à Paris et le 1er Novembre, date anniversaire du déclenchement de la lutte de Libération nationale, Arte a eu le bon goût de programmer un film qui illustre d’une manière originale, cette page d’histoire longtemps dédaignée par le cinéma français ou toute forme de littérature. C’est comme une page honteuse qu’on ne saurait voir. C’est évidemment, un cinéaste français d’origine grecque qui en a écrit le scénario.

L’auteur de Z (tourné en partie à Alger), d’Etat de siège et de Sections spéciales, renouvelle son engagement en situant l’action principale à Saint-Arnaud, petite ville coloniale de la région de Sétif, qui abrite une forte colonie européenne et une garnison conséquente. Ce n’est pourtant pas un récit linéaire puisque c’est le meurtre d’un colonel en retraite dans sa demeure métropolitaine (une espèce d’Aussaresses), qui déclenchera une enquête militaire laquelle découvrira, au fil des révélations d’un mystérieux «corbeau», les causes de la disparition d’un jeune engagé lors de la tragique page qui endeuilla les deux pays.
Ce film, loin d’être manichéen, a le mérite d’être un véritable condensé des drames qui se sont joués dans ce pays: un jeune engagé fourvoyé dans une guerre coloniale et qui croyait servir «l’oeuvre civilisatrice» de la France dans ses campagnes de pacification, aurait pu figurer dans Avoir vingt ans dans les Aurès quand il découvrira les atrocités commises au nom du «maintien de l’ordre» défini par un juridisme froid.

Des noms célèbres se mêlent aux noms de fiction: l’abandon par Guy Mollet et Mitterrand des pouvoirs spéciaux à l’armée, les instructions données pour des interrogatoires «énergiques», «poussés» aurait dit Bush...Les portraits cruels des machines de guerre revenues d’Indochine, les messes païennes en plein air, le portrait attachant d’un instituteur communiste qui ressemblerait à un Audin et qui n’en voudrait pas au FLN d’avoir perdu un bras dans un attentat. Une opération d’intoxication pareille à celle du capitaine Léger. Enfin, les scènes de tortures qui annoncent que la boucle est bouclée à Saint-Arnaud: ce fameux général s’était rendu célèbre par ses enfumades et ses émules ont docilement suivi son exemple.

Selim M’SILI

A géométrie variable

Le nucléaire iranien continue à faire des vagues et à focaliser efforts et attentions de la «communauté internationale» laquelle, toutes affaires cessantes, estime que l’urgence de l’heure reste encore et toujours cette suspicion qui pèse sur Téhéran accusée de chercher à se doter de l’arme atomique, sous couvert de programme nucléaire civil. Mobilisé autour de ce dossier, l’Occident n’arrive pourtant pas à faire entendre «sa» raison à un Iran têtu - qui s’en tient aux règles du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP, auquel ce pays adhère) - et le faire renoncer à son droit à l’enrichissement de l’uranium.

Or, le TNP admet pour tous les pays la recherche expérimentale nucléaire, y compris l’enrichissement de l’uranium, sous réserve de contrôle par l’agence onusienne de sûreté nucléaire (Aiea). L’Iran a reçu, dans ce contexte, ces dernières années, plusieurs visites d’inspection de l’agence de l’ONU sans que celle-ci puisse corroborer les soupçons occidentaux.

Donc, jusqu’à preuve du contraire, l’ancienne Perse est de bonne foi quant au pacifisme de son nucléaire. Est-ce suffisant? Indubitablement non, assurent les censeurs de Téhéran qui ne s’estimeront satisfaits que lorsque les sites nucléaires iraniens seront scellés et mis sous leur contrôle, que l’Iran renonce à son droit à l’enrichissement. De fait, c’est cet «enrichissement» qui est au centre de la controverse sur le nucléaire iranien et l’acharnement avec lequel l’Occident tient, coûte que coûte, à arrêter le programme nucléaire mené par ce pays.

A tel point qu’il y a eu cette bizarre demande américaine faite à l’Algérie - formulée récemment par le secrétaire d’Etat adjoint chargé du Moyen-Orient, Jeffrey Feltman, - d’intercession auprès du régime de la République islamique pour que cette dernière abandonne l’enrichissement de son uranium. On peut même se demander si Washington, en l’occurrence, a frappé à la bonne porte en venant solliciter Alger, alors que l’Algérie est elle-même, cycliquement, accusée, au même titre que l’Iran, de vouloir se doter de la bombe atomique.

Certes, il n’est plus de saison de démentir de telles affabulations, mais, last but not least, relevons toutefois cette politique à géométrie variable qui juge les pays selon qu’ils entrent ou non dans le profil et carcan imaginés pour eux par l’Occident. Ainsi, Israël peut avoir autant de bombes atomiques qu’il le désire - ce dont il ne se prive pas - perfectionner sa technologie des ADM à sa guise, refuser d’a-dhérer au TNP - passage obligé pour tous les autres pays du monde -, exclure toute inspection de l’Aiea de ses réacteurs nucléaires - inspection incontournable pour des pays comme l’Iran ou l’Algérie - cela n’inquiète pas l’Occident.

Ce «petit» pays a le droit de se défendre, n’est-ce pas? Mais que des pays ciblés puissent aussi avoir l’ambition d’accéder au savoir-faire nucléaire, voilà qui est assurément dangereux et doit être prévenu par tous les moyens. Ce que l’Occident fait depuis une décennie pour ce qui est de l’Iran. L ’un de ces moyens est de faire enrichir cet uranium par des pays tiers, occidentaux de préférence. Ainsi, le «projet d’accord» proposé par l’Aiea à Téhéran ferait que l’Iran transfère son uranium à la Russie qui l’enrichira à 19,75% avant de transiter par la France qui en fera des «coeurs nucléaires» utilisables par le réacteur de recherche de Téhéran, sous le strict contrôle de l’Occident.

La Russie joue en fait, le rôle de frein en enrayant l’hystérie des capitales occidentales qu’effraie la possibilité par l’Iran de maîtriser, à terme, l’ensemble des phases de la fission nucléaire, fût-elle pacifique et à dessein strictement civile. En fait, ce qu’il faut retenir, est que l’Occident a, une fois pour toutes, mis son veto à l’accès de certains pays - dont l’Algérie et l’Iran - à des vecteurs de la connaissance scientifique et technologique. Ce qui est inacceptable pour n’en pas dire plus.

Karim MOHSEN

Carte d'identité et passeport biométriques et électroniques

ImageL'Algérie a entamé son processus de fabrication de la nouvelle carte d'identité biométrique et électronique ainsi que le passeport biométrique et électronique. Ainsi, en vu d'être dans les délais avancés au niveau international, l'Algérie va entamer l'opération de la mise en circulation de passeport numérique dès le deuxième trimestre de l'année 2010

pour passer ensuite à la numérisation de la carte d'identité nationale au cours de l'année 2011 avec pour terme l'élaboration du registre national de l'état civile de la population à l'horizon 2013. Algérie a entamé son processus de fabrication de la nouvelle carte d'identité biométrique et électronique ainsi que le passeport biométrique et électronique.

Ainsi, en vu d'être dans les délais avancés au niveau international, l'Algérie va entamer l'opération de mise en circulation du passeport numérique dès le deuxième trimestre de l'année 2010 pour passer ensuite à la numérisation de la carte d'identité nationale au cours de l'année 2011 avec pour terme l'élaboration du registre national de l'état civil de la population à l'horizon 2013.

«L'opération va commencer en décembre prochain pour tous les citoyens qui désirent renouveler leur passeport ou les primo demandeurs de ce document.

On va fabriquer, dans un premier temps, des passeports qui répondront au format actuel mais avec les mêmes démarches et procédures utilisées pour la fabrication d'un passeport biométrique et électronique», a expliqué Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, lors d'une conférence animée hier au siège de la wilaya d'Alger pour la présentation de l'avancement de ce projet.

Début de l'opération en 2010
Ainsi, en plus du dossier classique comptant les documents nécessaires pour la délivrance du passeport, «la photo, les empreintes digitales et la signature du demandeur du document seront numérisées et introduites dans le système de gestion qui va permettre de différencier une personne d’une autre en vue d'éviter toute falsification», a encore expliqué le ministre, qui dira que les passeports délivrés durant le premier trimestre de l'année prochaine auront une durée de validité de cinq ans.

La délivrance d'un passeport biométrique et électronique exige également la présentation de l'extrait de naissance n°12 délivré par l'APC du lieu de résidence. Là aussi, le ministre dira que des démarches ont été entamées pour que le certificat de naissance soit fait à base de papier de billets de banque et sera signé exclusivement par le maire.

«C'est un certificat qu'on délivre une seule fois dans la vie et qui sera utilisé pour la délivrance de ces deux documents dans le but d'éviter toute tentative de falsification», a-t-il indiqué. Dans le souci d'allégement, le ministre précisera que la présentation d'un seul dossier est valable et suffisante pour la fabrication des deux pièces biométrique et électronique à savoir le passeport et la carte d'identité.

Une administration plus simplifiée
Un projet qui aura pour finalité la création du registre national de l'état civil et de donner à chaque citoyen un numéro d'identification national (NIN). «C'est un projet colossal qui nécessitera l'installation d'un système complexe mais qui va nous permettre de révolutionner l'administration locale», a indiqué Yazid Zerhouni.

Une procédure qui permettra à l'Algérie, au plan interne, de lutter contre la criminalité, le terrorisme et la délinquance, de réduire le phénomène de falsification des documents identitaires, d'empêcher la détention d'identité multiple et de limiter les tentatives de pillage et l'utilisation malhonnête des documents.

Au plan international, l'utilisation de ces documents biométriques et électroniques permettra à l'Algérie de se conformer aux normes internationales de délivrance et de contrôle des documents de voyage, notamment celle recommandée par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) et d'avoir une meilleure fluidité de passage et de contrôle au niveau des frontières.

Outre l'aspect de la sécurisation et de l'allègement des procédures et de modernisation de l'administration locale, cette procédure permettra un plus grand contrôle de toutes les identités.

«Ceci sera possible grâce à la sécurisation matérielle des supports», a expliqué Noureddine Yazid Zerhouni. L'Algérie, expliquera le ministre, dispose des atouts nécessaires pour la réalisation de ce projet et elle est en mesure de numériser tous les registres de l'Etat civil d'ici l'année 2013 . Elle dispose, comme atout principal, du plus grand réseau informatique avec plus de 6000 km de fibre optique à travers le pays et de plus de 1 200 000 abonnés à l'ADSL avec la perspective d'atteindre 6 millions en 2013.

Des moyens de technologie de pointe
La mise en place de ce projet a nécessité des équipements spéciaux qui seront placés au niveau des wilayas déléguées (daïra), circonscriptions administratives et représentations consulaires, qui «seront dotées de stations pour l'enrôlement biométrique et la saisie des dossiers des demandes de titres d'identité».

Plusieurs solutions informatiques de sécurisation des données et des plates-formes logiciels et matériels de personnalisation des carte d'identité et des passeports ont été également mises en place au niveau du centre national de production des titres d'identité et de voyage sécurisé en vu d'avoir la certification électronique (PKI).

«ce certificat sera remis à tous les pays et services administratifs», a souligné le ministre qui précise également que le projet prévoit «la création de l'autorité de certification électronique dont la gestion sera confiée à la présidence ou à la chefferie du gouvernement».

En attendant la création de ce centre, le département de Zerhouni sera chargé de la délivrance de ce certificat grâce à un réseau haut débit de 660 méga bits qui dessert 3000 points sur le territoire national. Le ministre dira également qu'un site web sera ouvert la semaine prochaine pour les citoyens en vue de les informer des démarches à suivre pour avoir ces documents.

Les citoyens pourront également télécharger le formulaire de demande de document et l'envoyer par internet. «La présentation du dossier pour la délivrance de ces documents doit se faire exclusivement sur rendez-vous pris au niveau de la daïra. Le citoyen pourra, lors de ce rendez-vous, prendre une photo, les empreintes et scanner sa signature», a-t-il expliqué.

Ces données seront saisies, après enregistrement et vérification, sur une puce «à lecture sans contact», ce qui lui permettra d'être lue par les logiciels de contrôle de passeports aux niveaux des frontières qui seront dotées des moyens adéquats.

«La saisie et l'enregistrement des données nécessitent une heure à une heure et demi et les tests que nous sommes en train de faire des essais au niveau de la daïra de Hussein Dey vont permettre de réduire cette durée. Ce centre sera ouvert la semaine prochaine», a-t-il encore ajouté. Le ministre précisera également que les enfants mineurs auront leur propre passeport dans la mesure où il ne sera plus possible de les inscrire avec les parents dans le même passeport.

«Ce qui suppose la production de quelque 8 millions de passeports supplémentaires», a-t-il précisé. Le ministre rassure que les capacités actuelles de ses services sont de l'ordre de 7 millions de cartes et de un million de passeports. Le centre de production de la carte et du passeport biométrique et électronique aura la capacité d'imprimer 1 million de documents par an.

25 millions d'euros pour les équipements
Le ministre a également indiqué que des moyens de contrôle de toute la chaîne de fabrication de ces documents seront mis en place. M. Zerhouni a expliqué également que son département est en voie d'examiner un projet portant sur la réalisation d'un centre de fabrication de la puce (une fonderie), qui sera intégré dans ces deux documents, ainsi que les nouveaux documents. Le ministre a expliqué que l'expertise utilisée pour la mise en place de ces systèmes est algérienne.

«Des ingénieurs ont visité une quinzaine de pays où le système a été mis en place. Ils ont été chargés de l'installer», a-t-il expliqué. Le coût définitif du projet n'est pas encore défini. Le ministre a donné un coût approximatif qui concerne la mise en place des équipements évalué à 25 millions d'euros. Le ministre a indiqué que la durée de délivrance du nouveau passeport est de 1 mois.

Quant au coût, il dira que ce ne sont pas les prérogatives de son département de fixer les prix. Cette question, dira le ministre, sera examinée lors du conseil des ministres et de gouvernement. il proposera l'introduction d'un prix soutenu pour le document initial avec une augmentation des tarifs pour les renouvellements les plus fréquents. Quant au design, le ministre dira qu'une équipe est à pied d’œuvre pour décider si les deux documents garderont les mêmes couleurs.

Par Nouria Bourihane

LES ALGÉRIENS AURONT UN NUMÉRO D’IDENTIFICATION UNIQUE

Pour les responsables algériens, l’opération vise un triple objectif à travers ce projet “unique dans l’histoire du pays, sensible et très compliqué”, selon M. Zerhouni.

Le nouveau passeport biométrique électronique (PBE) et la nouvelle carte d’identité nationale biométrique numérique (CNIBE) seront délivrés dès l’année prochaine. L’annonce a été faite, hier, par le ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zehouni, lors d’une conférence tenue à Alger et exclusivement consacrée à ce sujet.

En présence des premiers responsables de la Gendarmerie et de la Police nationales, ainsi que des walis-délgués d’Alger et des présidents d’APC, le ministre de l’Intérieur s’est étalé sur le processus de fabrication des nouvelles pièces d’identité, leurs spécificités, les avantages qu’elles devraient générer aussi bien pour les citoyens que pour l’administration, mais aussi des objectifs attendus de ce vaste chantier.

Au-delà du processus de réalisation de ces nouveaux documents administratifs, il y a lieu de rappeler que l’Organisation internationale de l’aviation civile a exigé de tous les pays l’adoption, à partir du 1er avril 2010, des passeports biométriques. Mais pour les responsables algériens, l’opération vise un triple objectif à travers ce projet “unique dans l’histoire du pays, sensible et très compliqué”, selon M. Zerhouni.

Il s’agit, évidemment, de fabriquer des passeports biométriques électroniques à partir d’avril 2010, mais aussi des cartes nationales d’identité biométriques électroniques d’ici la fin 2010, sinon le début 2011, mais aussi, et surtout, l’établissement, d’ici 2013, d’un fichier national de l’état civil. En plus, cette opération permettra de doter chaque citoyen algérien d’un numéro identifiant national unique (NIN), comme cela se fait dans les pays développés.

Ce document réduira le recours à divers autres documents administratifs et permettra à faire de la carte d’identité un titre multifonctionnel et rendra plus fiable la réalisation et la consolidation des statistiques. Le projet vise à unifier et à simplifier les procédures de demande de passeport et de carte d’identité. Ainsi, de nouveaux formulaires seront mis à la disposition des citoyens pour l’établissement de leurs documents. Les daïras seront dotées du matériel adéquat pour entamer les opérations de collecte de données d’état civil, des empreintes digitales, des photos et des signatures numérisées.

Un centre national de production des titres d’identité et de voyage sécurisés, secondé par un autre centre de production de secours, sera le point nodal de toute cette opération. Pour réussir une opération d’une telle envergure, les logiciels indispensables ont été mis à la disposition de tous les acteurs, ainsi qu’un réseau intranet haut débit de plus de 600 mégabits, sans compter le réseau de fibres optiques long de 65 000 kilomètres. “C’est le réseau le plus puissant d’Algérie”, dira-t-il.

En outre, un portail Web sera mis à la disposition des citoyens qui pourront y télécharger les formulaires et même faire leurs demandes de retrait de documents. Tout en reconnaissant que l’opération de numérisation de l’état civil avance bien, M. Zerhouni affirmera que l’opération devrait être clôturée en 2013.

Parmi les nouveautés du projet, le citoyen fournira le même et l’unique dossier pour l’établissement du passeport et de la carte d’identité. Un dossier qui sera demandé une fois dans la vie au citoyen.

Toutefois, un nouveau document entrera en vigueur et sera exigé pour l’établissement du passeport et de la carte d’identité. Il s’agit de l’acte de naissance n°12-S. Un document rédigé sur un papier de banque et signé exclusivement par le P/APC. En outre, le citoyen devra faire appel au témoignage d’un garant dont les références et la photo figureront dans le formulaire de demande de passeport.

Les citoyens disposant de passeport au format actuel, qui continuera à être délivré jusqu’au 31 mars 2010, pourront continuer à voyager avec les documents actuels au-delà de cette date, et ce jusqu’à leur expiration. Automatiquement, tous les passeports seront biométriques à la fin du 1er trimestre de 2015.

Il en est de même pour les cartes d’identité encore valides jusqu’à leur expiration.
Actuellement, 25 millions de cartes d’identité et 5 millions de passeports sont en circulation. Il est prévu la confection de 3 millions de passeports pour les mineurs qui devraient être munis désormais de leur propre passeport pour voyager. Donc, huit millions de passeports à renouveler dans un délai de cinq ans.

L’opération devrait toucher, au départ, 25 daïras-pilotes avant d’être généralisée sur l’ensemble du territoire (551 daïras). Pour ce faire, 1 500 ingénieurs d’État en informatique ont été recrutés et ont suivi des formations adéquates. À ce titre, une quinzaine de centres de production dans le monde ont été visités par les responsables algériens chargés de cette opération. “L’expertise est essentiellement algérienne”, fera remarquer le ministre, qui indiquera que le coût de l’opération avoisinerait les 20 millions d’euros, pour les équipements, sans compter les consommables. À ce sujet, il laissera entendre que le citoyen payerait plus cher son passeport, même si la décision revient au Conseil du gouvernement ou au Conseil des ministres.

Par : Azzeddine Bensouiah

Commercer avec nos frères

Il existe un comité chargé des accords commerciaux, présidé par le Premier ministre en personne, et c’est tant mieux. Lorsqu’on s’aperçoit qu’un accord n’est pas bon, qu’il ne donne pas de bons résultats ou, pire, qu’il en génère de mauvais, il existe une instance au pouvoir décisionnel pour y mettre un terme d’une manière ou d’une autre. De quoi s’agit-il en l’occurrence ? De l’adhésion algérienne, voici une année, à une zone arabe, dite Zale. Les bonnes intentions sont légion.

On pouvait attendre de cette adhésion autant de bénéfices matériels ou politiques que de satisfaction de principes. Si rares sont les espaces où les Arabes peuvent commercer, parler, s’entendre que cette Zale, on y adhère les yeux fermés. Pourtant, le bon sens appelle à la prudence. Il n’y a rien, absolument rien qui existe ou qui subsiste de ce fantasme récurrent qu’est le monde arabe. Rien à en attendre, rien à en espérer. Plus près de nous, le Maghreb offre un exemple éloquent de cette situation.

Mais il est des domaines où c’est le cœur qui parle avant la raison. Une année après l’adhésion à ladite Zale, on n’exporte pas plus à destination des Arabes. Non seulement le peu de produits que nous fabriquions localement ne s’exportent pas, mais ils sont concurrencés ici même par des produits de même qualité, voire de qualité inférieure, que nous importons, via la Zale, de pays arabes.

Bref, à défaut de remettre en cause une adhésion, le gouvernement se chargera simplement d’interdire certains produits qui posent problème. Pour cela, le ministre du Commerce adressera ses propositions d’interdiction au comité en question, lequel le «finalisera» avant d’en discuter, dans le cadre de la Ligue arabe, avec les pays frères.

Si on tombe d’accord, la décision sera appliquée, étant bien entendu qu’il ne s’agit là que «de mesures préventives». Rien de bien méchant, autrement dit. D’ailleurs, le ministre Djaâboub, qui est à l’origine de cette mesure d’interdiction, se veut des plus rassurant. Pour lui, la crainte d’une hausse des importations en provenance des pays arabes avec l’adhésion de l’Algérie à la Zale n’est pas justifiée.

Les importations algériennes depuis cette zone n’ont pas augmenté en valeur après l’entrée en vigueur de cet accord. «Après 9 mois de l’entrée en vigueur de l’accord, le volume des importations des pays arabes est le même que l’année dernière. Seuls 3% des importations algériennes sont d’origine arabe alors que celles de France sont de l’ordre de 25 %», a-t-il encore indiqué. Soit, mais alors pourquoi cette liste d’interdiction ?

A. K.

La démocratie, selon l’UMA électorale

Farouk Ksentini est, comme chacun le sait, l’œil des droits de l’Homme en Algérie. Tout en continuant à veiller sur le respect des libertés en Algérie, il a trouvé le temps d’aller superviser la transparence de la réélection du président de Tunisie.

À l’issue d’un scrutin serré où le Président “sortant” a été contraint de passer sous la barre des 90%, le président de la CNCPPDH a confié son sentiment à notre confrère l’Expression. Il déclare notamment : “On dit qu’il ne sert à rien d’organiser ces élections car le résultat est connu d’avance. Mais si elles ne sont pas organisées, ce sont les mêmes qui vont crier sur tous les toits que la Tunisie n’organise pas d’élections.”

Conclusion de la démonstration : il faut donc organiser des élections pour qu’on ne puisse pas dire que la Tunisie n’organise pas d’élections, même si le résultat est connu d’avance. La question de savoir s’il est normal que le résultat soit connu d’avance ne semble pas perturber la réflexion de maître Ksentini.

Ce qui semble séduire Ksentini, c’est que “la Tunisie est un pays apaisé” et les citoyens “sont disposés au dialogue plus qu’ils ne veulent imposer leur opinion par la force de vue”. Il apprécie apparemment une Tunisie “pacifiée” par la répression et le verrouillage politique, regrettant une Algérie qu’il trouve encore frondeuse et qui a “le don de passionner les choses”.

Ce parti pris pour l’expression muette ne l’a tout de même pas dissuadé de défendre, avec passion parfois, les “droits” des plus excités d’entre nous, des enflammés qui ensanglantent le pays depuis deux décennies !

À côté de Ksentini, l’Algérie était représentée à cette fête de la démocratie par Saïda Benhabylès. Celle-ci a trouvé que “l’organisation a été parfaite” et que “les opérations de vote se sont déroulées selon les normes internationales”. Sans trop préciser l’organisation de quoi, elle veut probablement dire qu’il y avait des urnes, des isoloirs, des bulletins et des électeurs avec des cartes d’électeurs.

Avec Ksentini et Benhabylès comme observateurs internationaux, les Tunisiens étaient assurés d’un vote aux normes. Normes maghrébines. Nos observateurs nationaux ont acquis une grande pratique de la démocratie locale avant d’aller en faire profiter nos frères et voisins tunisiens. D’un autre côté, l’expérience tunisienne leur a peut-être permis de s’exercer à la cuisine du cinquième mandat. On pourrait toujours en avoir besoin un jour.
Dans une région où les tensions redoublent parfois, il est bon de constater cette solidarité politique. Faute d’interdépendance infrastructurelle, économique, culturelle, cet échange de légitimité nous procure une certaine harmonie régionale.

Ainsi, chacun pourra tenir en respect son peuple, à sa manière, pendant qu’il gère le pays à sa guise. Par exemple, dans le même intervalle, pendant qu’en Tunisie, le Président s’offre une élection triomphale précédée de l’étouffement de toute velléité de concurrence, en Algérie on pourchasse quelques exemplaires égarés d’un livre et au Maroc, on condamne deux journalistes.

Dans ce Maghreb qui peine à se retrouver, il y a au moins un objet de consensus officiel : la répression concomitante des libertés et le refus partagé de la démocratie.

Par : Mustapha Hammouche

Salon du livre d'Alger : La littérature féminine à l'honneur