mercredi 21 octobre 2009

Matière grise

C’est quoi Silicon Valley ? », s’interroge-t-on souvent, comme pour rappeler que ce qui a été réalisé en Californie, huitième économie mondiale, peut être fait partout à travers le monde. Il fallait tout simplement ramener la matière grise là où elle se trouve. Et pour pouvoir le faire, rien d’autre que de créer les conditions. Elles ne sont pas innombrables. Juste ce qu’il faut pour libérer les initiatives.

Et les Indiens, pour ne citer qu’eux, ont entrepris depuis quelques années de développer leur propre Silicon Valley, et en mieux, assurent-ils. Implantée à Bengalore, celle-ci sera totalement indienne comme pour rappeler que Silicon Valley n’a d’américain que le nom. Et parmi ceux qui rappellent cette situation, se trouvent des Algériens.

C’est inévitable, dira-t-on, tant finit-on par constater, il n’y a plus de frontière pour nos compatriotes. Une fierté certainement, mais des regrets quand même, et beaucoup, parce que leur seule apparition rappelle que l’Algérie en a beaucoup formés, mais énormément travaillent et vivent en dehors de nos frontières.

C’est leur choix, ou encore, ne cessent-ils de dire, ils n’en avaient pas. On ne quitte pas son pays et les siens de gaieté de cœur. Et tous ceux qui sont partis ne ratent pas l’occasion d’afficher leur amour pour la patrie et leur disponibilité à œuvrer à son développement même si, désormais, leur vie est ailleurs.

Mais ils ont montré que l’Algérien est capable de tout. Comme ces jeunes qui se sont improvisés commerçants pour alimenter le marché national quand le pays était en état de cessation de paiement. « Ce serait un gâchis si rien n’était fait pour intéresser ces jeunes qui ne demandent pas le moindre sou à l’Etat », disait alors d’eux un homme politique devenu ministre quelques années plus tard.

Ce responsable en était réellement émerveillé. Mais, effectivement, ces jeunes savaient tout faire. Chercher l’affaire où qu’elle soit. La Chine et l’Asie d’une manière générale c’était eux. Ce sont encore ces jeunes qui nous promettent une Silicon Valley à l’intérieur de nos frontières.

« Nous pouvons vous assurer qu’à travers une petite idée, nous pouvons mettre en place une entreprise technologique et concurrencer de grandes marques dans le domaine », assure l’un d’entre eux, soutenu par un compatriote qui souligne quant à lui qu’« avec les compétences dont dispose l’Algérie, on peut créer notre propre Silicon Valley ».

Le rêve, quoi, pour peu qu’il n’y ait pas de barrière de quelque nature que ce soit. Très souvent, ces jeunes ne demandent rien de bien particulier ; seulement qu’on les laisse travailler et qu’ils soient encouragés comme le font de nombreux pays. Ceux-là ont fait un grand bond technologique en avant et affichent une croissance de plusieurs points comme pour certains pays d’Asie pour ne pas citer les plus connus d’entre eux.

Alors pourquoi pas des technopoles en Algérie et un réel développement hors hydrocarbures, avec des produits à forte valeur ajoutée ? L’Algérie pourra alors capitaliser ce qu’elle a mis des décennies à former, sa matière grise.

Par T. Hocine

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