samedi 7 novembre 2009

Un pays à bout de nerfs

Entendons-nous bien, il ne s’agira pas ici d’évoquer l’imminence du fameux match de football, mais d’autres menaces qui risqueront de surprendre d’autres soirs, plus lointains certainement, que celui du 14 novembre. A cet «avertissement» de journaliste, nous sentons déjà sursauter, à partir de leurs confortables certitudes de rentiers, tous ceux qui n’y verraient dans ce commentaire que l’insignifiance de quelques cassandres en mal de prédiction ! Un boutefeu armé d’une plume et «carapacé» dans le ressentiment.

Quel renversement de perspective au moment où la presse, qui observe et rapporte fidèlement, s’accorde pour noter que le pays est tendu à rompre. Il est au bord d’une grave crise de nerfs qui prélude, si celle-ci n’est pas soignée dans l’urgence, de la montée des houleux marais sociaux. De ceux qui, après leur passage, laissent d’irréparables dégâts. A se rappeler leur engouement flatteur du passé, l’on peut comprendre que cette cohorte d’enrôlés dans les fonctions de pompiers s’efforceront d’abord de taire la critique. Tout n’est pour eux que rumeur malveillante et qu’il n’est de vérité que dans la «parole officielle ». Or, étonnamment, c’est de celle-ci que manque l’Etat pour rassurer.

Et ce ne sont pas les quelques loufoques assertions d’un Premier ministre, longtemps invisible et de moins en moins loquace, qui feront baisser la grande fièvre. Celui qui, récemment, s’est distingué sottement en commentant l’affaire de Diar Echems, n’auraitil pas dû commencer par dialoguer avec ceux qui interpellaient violement l’Etat ? «L’émeute ne règle rien», disait-il en guise de condamnation sauf qu’il oublie qu’il y a autant, sinon plus, de culpabilité dans le silence incompréhensible de l’Etat qu’il ne veut l’admettre.

En responsabilité politique, l’on ne peut déroger au devoir d’écouter, de réagir publiquement, d’arbitrer ponctuellement les conflits sociaux et de clarifier par la négociation la moindre discordance. Plus personne au sommet de l’Etat ne le fait ou tout au moins ne désire en rendre compte à l’opinion. Depuis avril dernier, le sommet du pouvoir s’est retiré dans un dangereux bunker, d’où ses échos se font rares. Un désengagement rampant qui fait peur au pays et mal à sa crédibilité.

Qu’il feigne d’ignorer qu’il existe un distinguo tranché entre une présence de tous les instants à la barre et la navigation à l’estime ne le rend pas plus subtil dans sa démarche. Cette dernière serait plutôt la source de tous les délitements des institutions. Entre la rectitude éthique, qui contraint ceux qui gouvernent à assumer pleinement et publiquement leurs charges, et le dévoiement des fonctions, qui poussent en permanence à la gestion secrète des carrières, il semble que l’on ait choisi actuellement de se cantonner dans cette dernière. Il est vrai que la première pèse d’un trop lourd fardeau d’abnégation pour de si frêles épaules politiques au moment où les nuages s’amoncellent.

A l’exception de quelques proches, nul ne sait dans quel état d’esprit est actuellement le chef de l’Etat et comment il compte remédier au désenchantement national. Pour avoir exigé et obtenu, grâce au dernier amendement constitutionnel, l’abrogation du poste de chef du gouvernement, n’est-il pas dans l’obligation d’assumer seul l’échec notoire de ce gouvernement ? Même s’il refuse toujours de s’exprimer sur le sujet et qu’il privilégie un hautain détachement vis-à-vis des questions d’intendance de l’Etat, il ne peut durablement maintenir un tel statu quo à ses côtés et dans le même temps exiger que l’on épargne l’image d’un régime qu’il incarne.

Six mois après sa réélection, n’est-il pas encore là à cultiver les équilibres des clans en laissant la bride lâchée à de nombreux ministres ayant échoué plus d’une fois ? Au moment où sur le front social, une série de débrayages sont annoncés et que le recours aux émeutes destructrices n’est pas exclu, il s’abstient de s’exprimer. Quand de toutes parts lui parviennent des appels au changement radical (celui de son propre style et de ses commis) et qu’il n’y a aucun retour d’écoute, comment interpréter cette «glaciation» au sommet ? L’usure, après dix années de pouvoir, serait une explication, mais qui ne se suffirait pas à ellemême faute de l’avoir mise en perspective avec le personnage lui-même.

Connu et reconnu pour ses qualités de tribun, a-t-il encore la vigueur pour convaincre par le discours quand beaucoup de ses promesses ont été oubliées par lui ? Lui, justement, qui par intelligence politique ne s’abuse pas sur l’origine de sa longévité au pouvoir, comprend désormais que ses atouts d’hier sont inopérants. Aussi s’est-il subtilement converti à la vertu de la parole rare afin de lui donner la solennité des oracles. Déjà qu’il n’a jamais été enclin à s’adresser fréquemment à la nation et accessoirement converser avec la presse indigène, le voici qu’il opte pour une réserve de monarque à l’abri des contingences. Prendre de la hauteur rime chez lui avec distance, ce qui à l’évidence est une grossière erreur. Dans un pays fébrile où l’odeur de poudre menace d’asphyxier les villes et les villages, il y a toujours un moment crucial où, tout grand prince que l’on soit, l’on est en devoir de quitter son ermitage et de parler.

Comme l’écrivait avec unepointe d’ironie féroce un publiciste de renom(1), dont il se prévaut de son amitié : «Lorsqu’on exige d’un peuple le devoir de seulement obéir dans son intérêt, pourquoi s’étonner alors qu’un jour il en vienne à revendiquer son droit à l’ingratitude ?». Et de conclure avec une componction voulue : «... A méditer !».
Quoi de mieux qu’un conseil d’ami pour déciller le regard ?

Par Boubakeur Hamidechi

(1)- Jean Daniel, directeur du Nouvel Observateuret a été fait docteur honoris causa de l’Université d’Alger en 2005 sur la demande du président Bouteflika, au moment, où le journaliste Benchicou purgeait une peine de prison inique.

Nessma TV sauvée par la justice

«Nessma n’est pas le ministère de la Culture... Nous sommes une chaîne commerciale.»
Nabil Karoui, propriétaire de Nessma TV

La chaîne tunisienne privée Nessma TV vient, pour la première fois depuis son installation avec ses nouveaux associés, d’être traînée en justice par un avocat qui a exigé, en urgence, l’arrêt de diffusion du reste des épisodes du feuilleton House of Saddam.

L’Expression avait, dans le passé, exprimé dans une de nos chroniques sa réprobation quant à la diffusion de cette mini-série en quatre épisodes d’une heure, qui donne une vision occidentale de la vie de l’ancien président irakien, Saddam Hussein. Finalement, un avocat tunisien dénommé Jamel Marès, s’est présenté le lundi 12 octobre 2009 au tribunal d’instance de Tunis avec la demande d’arrêter d’urgence la diffusion des épisodes restants de House of Saddam sur Nessma TV.

Par conséquent, un huissier de justice s’est déplacé au local de la chaîne pour le signifier aux responsables de l’affaire. Le plaignant s’appuyait dans sa plainte sur deux principaux arguments: le premier est basé sur le fait que selon la Constitution, la Tunisie est un pays arabe et islamique alors que le contenu de House of Saddam nuit à l’image des Arabes et des musulmans.

House of Saddam, est non seulement qualifié par l’avocat de produit nocif, mais aussi contient des scènes susceptibles d’atteindre à la pudeur de certains téléspectateurs. Mais le 23 octobre, le tribunal de première instance de Tunis a finalement rejeté l’action en justice intentée à l’encontre de la chaîne Nessma qui ne doit son salut qu’à ses récentes relations au palais et une intelligence de la justice tunisienne, qui, en condamnant cette télévision privée, aurait donné une mauvaise image de l’ouverture audiovisuelle prônée par les autorités tunisiennes.

Tout de suite après le verdict, la chaîne a publié un communiqué de presse visiblement sans préparation. Ainsi, la chaîne tunisienne a indiqué que House of Saddam ne signifie en aucun cas qu’elle en cautionne le contenu. Capitale erreur (car là on se pose la question si Nessma Tv dispose d’une ligne éditoriale, car toute télévision doit posséder une ligne et cautionner chaque production qu’elle diffuse.) Nessma TV a également déclaré que sa référence est la série Houdou Nessbi, une oeuvre de fiction arabe.

Or, cette version est produite par des pays adversaires de l’Irak et qui avaient envie de donner leur avis sur le régime de Saddam. Une vision qui n’est pas partagée par certains médias arabes et même certains pays arabes. Pour preuve, mis à part les pays producteurs, aucun autre pays arabe n’a voulu acheter le feuilleton, pourtant d’une qualité technique excellente. Le communiqué de la chaîne a indiqué aussi que House of Saddam met l’accent sur la participation de comédiens tunisiens. Ce qui est faux, puisque les principaux comédiens arabes sont Marocain: Saïd Taghmaoui, Egyptien Amr Waked, acteur fétiche de Yousry Nasrallah et qui fut très convainquant dans Syriana.

En fait, les seuls participants tunisiens à cette série sont des figurants. «Nous sommes une chaîne commerciale», affirme Nabil Karoui. Mais une journaliste tunisienne lui répond sur le Net: «M.Nabil oublie un détail important. En fait, une chaîne qui se dit à caractère commercial n’est pas effectivement neutre.» Il faut d’abord faire ses preuves commerciales, car malgré cette polémique, Nessma n’a pas égalé ou dépassé les 2700.000 téléspectateurs ayant suivi le premier épisode sur la BBC.

Amira SOLTANE

Le danger vient toujours d’en bas

Rappel. En 1847, la France a pris brutalement pied en Algérie et Alexis de Tocqueville, historien, qualifié encore aujourd’hui de penseur visionnaire, prône la « domination totale » en expliquant qu’il faut « détruire tout ce qui ressemble à une agrégation permanente de population, ou en d’autres termes à une ville ».

Ajoutant sans rire : « Je crois de la plus haute importance de ne laisser subsister ou s’élever aucune ville dans les domaines d’Abd el-Kader. » Par une étrange contorsion de temps et une troublante coïncidence de nom, M. Abdelkader, pas l’historien sauvage mais l’actuel président de la cour de Constantine, explique la marche à suivre à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire 2010 : « Les attroupements de citoyens doivent être réprimés, même ceux organisés pour réclamer des droits légitimes. »

Un siècle et demi plus tard, tout se passe comme si une poignée d’oligarques, maîtres incontestés du pays, utilisent la force, la loi et la force de la loi pour se serrer les coudes devant la menace permanente que représente une population qui revendique. Réprimant les attroupements, fermant les espaces de libertés, harcelant les syndicats et les journaux indépendants, pendant que dehors, les policiers arrêtent les voitures et passent presque systématiquement à la fouille tout ce qui ressemble à un jeune, déviant la recherche du terroriste vers la traque d’une jeunesse potentiellement dangereuse.

Dans les coulisses du royaume, on concocte des lois liberticides, on alourdit le code pénal tout en maintenant l’état d’urgence, révisant le code communal pour retirer encore de pouvoir au peu qu’il en reste à l’élu, pour maintenir l’ordre établi d’en haut. Que s’est-il passé en un siècle et demi pour que ces mêmes mentalités de domination se soient rejointes ? On ne sait pas vraiment. Pudiquement, les commerçants appellent ça un changement de propriétaire.

Par Chawki Amari

La fin d’un mythe

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a décidé de ne pas briguer un nouveau mandat. Il montre à quel point il est conséquent avec lui-même. Dans une de ses rares confidences faites à El Watan en septembre 1993, Mahmoud Abbas, alors chef des négociateurs palestiniens, tenait à se démarquer de l’euphorie ambiante. Rien de plus faux, nous disait-il. Ce n’était pas encore la paix, soulignait-il. L’homme de l’ombre qu’il était affirmait aussi que le plus dur était à venir.

En seize années, il a tout tenté, beaucoup plus par souci de ne pas endosser un quelconque échec. En fin de compte, la mission devenait impossible, les Israéliens toutes tendances confondues ont montré à quel point ils ne voulaient pas de la paix. Et c’est donc tout à fait normal que Mahmoud Abbas mette fin à une large supercherie, ou encore un énorme mensonge. Etre et demeurer le président du peu qui a été créé par les accords d’Oslo et aussitôt repris par Israël. Il s’agit bien sûr de l’Autorité palestinienne qui n’a jamais, sinon rarement, exercé la fonction d’autorité.

Il en avait assez des tapes sur l’épaule, ou d’expressions imposées par le simple protocole qui cachaient l’essentiel. Plutôt que de la faire évoluer, les quelques accords conclus avec les Israéliens ont aggravé la situation des Palestiniens, subissant toutes les violences, celle des armes interdites généreusement fournies à Israël, et jusqu’au chantage alimentaire.

Ou encore cette fracture aujourd’hui béante au sein du mouvement de la résistance palestinienne. Son embarras, voire son cauchemar. « Que fallait-il dire aux Palestiniens ? », se demandait-il certainement chaque matin, lui qui savait qu’en 1993 il y avait au sein de la population palestinienne autant d’opposants que de partisans de la voie pacifique. Au moment même où le monde entier suivait la cérémonie de signature de l’accord de principe, il savait qu’il fallait faire face à différentes oppositions et rallier, au processus de paix, le plus grand nombre de Palestiniens.

Tout compte fait, ces derniers, sans être en avance sur leurs dirigeants, devenaient de plus en plus nombreux, et leur premier acte important était de donner trois années plus tard leurs voix au mouvement Hamas lors des élections législatives. Et en toute connaissance de cause. Et encore, ce sont Israël et ses alliés qui ont fait campagne contre l’Autorité palestinienne, qu’ils disaient discréditée, parce qu’elle refusait de faire davantage de concessions. En fait, il n’y avait plus rien à donner, et la hantise de Mahmoud Abbas, au très long parcours nationaliste, refusait d’être qualifié de traître.

Les Palestiniens se sont effectivement gardés de le faire. Dans quelques semaines, il quittera donc la présidence de l’Autorité, renvoyant les Israéliens et leurs alliés à leurs soucis. Eux doivent certainement se demander qui succédera à Mahmoud Abbas, mais ce sont eux les responsables de l’échec du processus de paix et du vide qui pourrait résulter d’une telle situation. C’est à eux de le gérer. C’est simple.

Par T. Hocine

Du livre à la boucherie et au carnage !



Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr Commission ad hoc de lutte contre la corruption. Où va-t-elle élire domicile ? Dans l’ancien siège de…

… Khalifa

La discussion s’était franchement engagée avec cet homme. Très agréable. D’autant plus que le sujet, la disparition des espaces de lecture dans nos villes et villages, m’intéressait au plus haut point. Mon interlocuteur, universitaire chevronné et bardé de diplômes, avait plusieurs théories là-dessus. J’en avais aussi quelques-unes. Et je dois bien avouer que le fait de les confronter amicalement m’a réconcilié avec l’échange entre êtres humains civilisés. Car oui, si ce n’est pas le seul problème qui nous mine sur cette bonne terre d’Algérie, il reste que la disparition progressive et massive des bibliothèques municipales est un véritable drame. Surtout dans ce qu’il induit ensuite comme conséquences sur le niveau scolaire, sur l’ouverture d’esprit de nos potaches ou encore sur leur culture générale. Mon vis-à-vis, toujours sur le ton courtois et en même temps impliqué de l’échange discursif, évoqua ce temps pas si lointain où, jeune lycéen, il allait s’approvisionner en livres dans la bibliothèque de son quartier. Un lieu qu’il évoquait avec beaucoup d’émotions, la larme à l’œil ou presque. Au-delà de l’aspect strictement émotif, il me rappela un fait sur lequel nous étions parfaitement d’accord lui et moi : on lit beaucoup moins aujourd’hui, surtout dans la jeune tranche d’âge. Quoi qu’il en soit, je passais là, avec cet interlocuteur un bien agréable moment. Jusqu’à l’instant où, arrivant à notre hauteur, une connaissance commune, un ami nous apostropha avec cette question : «Et le 14 novembre, qu’est-ce que nous allons faire contre l’Egypte ?». J’ai alors assisté en direct-live, aux premières loges, à une mutation génétique extraordinaire, difficile à décrire fidèlement tant elle dépasse l’entendement. Mon interlocuteur, qui évoquait il y a cinq minutes à peine avec douceur et sur un ton docte et savant le sort malheureux des espaces de lecture dans nos villes et villages et qui analysait avec une rigueur toute scientifique l’apport du livre dans l’équilibre civilisationnel d’une nation et d’un peuple, se transforma brutalement en guerrier fou. La bave aux commissures des lèvres, les yeux soudain injectés de sang, les mains tremblantes, la lippe agitée de frémissements de plus en plus saccadés et inquiétants, il lança en guise de réponse à celui qui venait de nous apostropher : «Les Egyptiens ? On va les massacrer chez eux. On va leur marcher dessus. On va en faire de la charpie. Ce n’est pas par deux ou trois buts qu’on va les battre, mais sur un score de basket-ball. Ils s’en souviendront longtemps de la raclée qu’on va leur administrer à ces pseudos Oum eddenya. Et y a pas de solidarité et d’union arabe qui tienne ! On y va pour les pulvériser ! A mort Lem’ssaroua!». Je dois dire qu’en tant que témoin de cette mutation génétique, j’ai un peu mieux compris l’apport des bibliothèques et des livres dans l’éducation et le déséquilibre profond que leur disparition avait provoqué chez nous. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L.

Globalement positif

Selon les conclusions de la mission du Fonds monétaire international «…le défi principal pour l’Algérie consisterait à favoriser l’émergence d’un secteur privé dynamique et compétitif», lequel contribuerait à bâtir une économie diversifiée tout en soulignant la nécessité «d’améliorer sensiblement le climat des affaires favorisant les investissements tout en poursuivant l’intégration de l’économie algérienne dans l’économie régionale et mondiale en menant à bien les négociations avec l’OMC…».

Voilà des conclusions qui peuvent, en même temps, tout dire et ne rien dire parce que, en fait, elles n’apportent pas de réponses ou de propositions précises aux desiderata de l’institution financière précédemment évoquée, sinon ne formulent pas ses exigences en des termes moins abscons.

En tout état de cause, il faudrait quand même retenir que les conclusions des membres de la mission confortent la politique économique jusque-là suivie par l’Algérie, en ce sens que sont évoquées les performances économiques nationales malgré le contexte international actuel.
En se gardant d’exprimer un avis tranché avant de mesurer les retombées de la LFC, indirectement, l’un des membres de la mission, sans conforter ostensiblement l’option algérienne, n’en a pas moins préféré laisser le temps au temps et, surtout, disposer a posteriori des effets de ladite mesure sur le marché et ses mécanismes annexes.

Il semble donc que, loin de desservir ou de pénaliser le secteur privé, les mesures de la LFC ont besoin d’être vérifiées sur le terrain d’autant qu’elles devraient éviter au pays de supporter un surcoût en matière d’importations surtout que sa solvabilité est acquise. Le constat fait dans le rapport annuel 2008 de la Banque d’Algérie quant à la forte expansion des importations passées de 18 milliards de dinars en 2004 à 38 en 2007 assurant par voie de conséquence les bons gages du choix fait par le gouvernement algérien.

Preuve en serait, selon le ministre des Finances «…la baisse de la facture alimentaire enregistrée au cours du premier trimestre 2009». Tous ces résultats positifs sont à mettre sur le compte d’une politique financière prudente, un endettement extérieur contenu, des réserves de changes confortables et de bonnes performances macro-économiques, le secteur hors hydrocarbures ayant de manière appréciable contribué notamment à travers des résultats réalisés dans le domaine de l’agriculture.

Il reste maintenant que tout cet édifice incontestable puisse être consolidé et, encore une fois, toujours selon le ministre des Finances «…à moyen terme, l’Algérie disposerait d’indicateurs favorables» que confirment des disponibilités financières à même de parachever les programmes retenus par le président de la République dans le cadre de son mandat et contenu dans son programme électoral. Mieux encore, pour le grand argentier national, l’Algérie est en mesure d’annuler quasi-totalement sa dette extérieure tout en gardant en l’état ou en améliorant ses réserves de changes.

L’essentiel étant d’éviter une quelconque rupture dans la dynamique engagée afin que ne soit pas remise en cause la mise à niveau de l’économie. Les représentants du FMI, en professionnels de la finance internationale, ne peuvent pas ignorer tous les progrès enregistrés dans tous les domaines comme ils demeurent très peu enclins à délivrer gratuitement des satisfecit à un pays dont l’économie n’a eu cesse d’être passée à la loupe depuis qu’il est sorti d’une situation politique, économique et sociale incroyablement compliquée dans laquelle il a été plongé par l’aventurisme d’apprentis sorciers.

Par A. Lemili

Même Jules Verne n'y aurait pas cru

Nous ne sommes pas au large du Golfe d'Aden mais quelque part en mer Méditerranée. Dans les eaux internationales où aucune marine du monde n'a le droit de monter à bord de navires de passage, moins encore d'y jouer à Sherlock Holmes.

C'est méconnaître la facilité avec laquelle la marine israélienne peut faire noyer le droit international.
Bardée d'une autorisation d'abordage, signée au temps de Condoleezza Rice et de Tzipi Livni, elle s'est permis d'arraisonner un navire loin des eaux territoriales israéliennes. Dans les soutes du Francop, des centaines de tonnes de roquettes et autre armement.

Un autre cargo fantôme ? Benjamin Netanyahu n'aura pas à revenir à Moscou où nul ne sait s'il a marchandé la restitution de la cargaison de missiles russes, qu'aurait saisis le Mossad à bord du Sea Arctic, contre un ralliement antimollahs de la part du Kremlin.

Le tapage médiatique suffit à lui seul à mettre en scène l'ampleur de la prétendue saisie. La marine israélienne, qui s'entraîne à tirer sur les embarcations de pêche ghazaouies, a retracé l'itinéraire du Francop sans même avoir fait appel à ses cartographes.

Le navire est parti d'Iran vers la Syrie et le principal destinataire de l'arsenal militaire saisi est le Hezbollah libanais. L'armée d'Ehud Barak, directement concernée par l'accusation de crimes de guerre d'après le rapport Goldstone, est formelle : en cas de nouvelle guerre contre l'Etat hébreu, le bras armé du parti de Cheikh Nasrallah a de quoi tenir durant tout un mois.

A se demander quand est-ce que le mouvement chiite pourrait s'en servir. En cas d'attaque surprise contre les installations nucléaires iraniennes ? Du côté de Tel-Aviv, l'ouverture d'un second front de guerre au Liban ou à Ghaza – le Hamas y aurait testé récemment un nouveau missile d'une portée de 60 km – fait craindre le pire.

Parce que W. Bush et ses vieux alliés n'ont pas réussi à réduire en cendres l'arc islamiste radical au Proche-Orient qu'il vaut mieux cibler directement l'axe du mal qui est censé les protéger et les soutenir.

L'axe irano-syrien, bien sûr, contre lequel la «diplomatie préventive» n'a pas eu d'effets dévastateurs. Soi-disant prises la main dans la soute, les autorités de Téhéran et de Damas n'ont-ils pas offert cette belle prise pour que les Occidentaux prennent le relais aux commandes de la machine à propagande de leur ami israélien ?

Tellement étrange le profil bas qu'ils ont affiché que tout laisse penser qu'eux-mêmes n'ont pas cru en la manœuvre de leur propre allié.

Ne sachant trop comment arrêter la montre que la République islamique d'Iran jouerait à Vienne – les mollahs se refusent à devenir une cible trop facile sans leur uranium – les Occidentaux se seraient rués sur le quai du port israélien d'Ashdod pour remettre les pendules à l'heure des sanctions qui vont peiner à infliger au régime de Téhéran.

Bien qu'ahuri devant la découverte de la sauvagerie de la guerre d'Irak et d'Afghanistan en terre texane, Barack Obama aurait pu dépêcher des experts militaires US pour relever les numéros de série sur les missiles découverts et remonter jusqu'à l'origine du pays fabricant.

Idem pour Nicolas Sarkozy et Gordon Brown, les deux autres présidents membres du front de Pittsburg. Trop tard pour s'inquiéter de la quantité d'armes exhibées, le Francop a été autorisé à reprendre la mer comme si de rien n'était. Mauvais vent !

Par Anis Djaad

Angela et le soir de la chute du mur

Le jour de la chute du mur de Berlin, la future chancelière de l'Allemagne réunifiée, Angela Merkel, ne voulait pas renoncer à son plaisir habituel du jeudi. Oh, pas grand-chose pour le prof de physique joviale et apaisée qu'elle était à l'époque : juste un sauna avec une copine avant d'aller papoter en sirotant une bière.

La suite de la soirée, Angela Merkel la passera sur son canapé à regarder la télé. Eh oui, cette femme qui a eu une ascension fulgurante dans la hiérarchie politique «allemande» et est devenu quelques années après la première femme – venue de l'Est qui plus est – à accéder à la plus haute responsabilité de son pays n'a pas de journée héroïque à raconter, ni de parcours de combattante à revendiquer.

Naturellement, avec beaucoup de détachement, elle dit, même avec une certaine désinvolture, qu'elle avait «raté» la nuit de la chute de Berlin comme d'autres auraient dit qu'ils n'avaient pas pu voir un important match de foot. Cette petite femme n'était ni l'incarnation de l'apparatchik en jupon ni l'exemple du militant démocrate qui aurait défié le système.

Elle n'a pas de passé d'ancienne maquisarde à faire valoir pour donner quelque légitimité à son arrivée aux affaires de son pays. Pas de réunion clandestine sous la menace de la police politique, pas de séjour en prison, pas d'interminables et violents interrogatoires qui puissent inspirer le cinéma et la littérature.

Bien sûr, comme tous les Allemands de l'Est qui vivaient la glaciation dans une douleur secrète, elle avait des rêves pleine la tête.

Revoir ses amis d'enfance de l'autre côté du mur, entamer une vraie recherche dans sa chaire de physique et, suprême luxe, aller se faire un gueuleton d'enfer en compagnie de sa mère au «Kempinski», célèbre brasserie de Berlin ouest connue pour ses huitres.

Elle avait même la possibilité de se rendre de l'autre côté et s'y installer, mais elle ne l'a pas fait. Non pas qu'elle était particulièrement heureuse sous le ciel communiste, mais il y avait autour d'elle des choses, des liens auxquels elle ne pouvait renoncer par un coup de tête dont elle savait à l'évidence qu'il ne changerait rien à sa destinée.

Dans ses rêves apaisés, la petite Angela ne voyait pas l'Ouest, mais l'Allemagne. Et l'Allemagne a fait d'elle, une rupture historique et quinze ans plus tard, l'une des chefs d'Etat les plus populaires de l'histoire de son pays et la femme la plus puissante du monde.

Avec la légitimité des urnes et le mérite personnel. Elle savait peut-être avant l'heure ce qui pouvait compter dans son parcours et elle a emprunté le sentier le plus sûr qui pouvait l'y mener.

Les huitres et la bière au «Kempinski» ce n'est plus un rêve aujourd'hui, mais c'est un luxe de n'avoir que ça à raconter le jour des 20 ans de la chute du mur.

Slimane Laouari

Comment les pharaons nous voient : Les Algériens accusés d’“égyptophobie”

La superstar en Égypte actuellement n’est ni Adel Imam ni Leïla Aloui, ni encore Ahmed Hilmi, mais l’Algérien tout court. Il suffit de dévoiler sa nationalité devant un “autochtone” pour se retrouver entouré d’une nuée d’Égyptiens vous dévisageant.

Le regard n’est pas hostile, mais plutôt “questionneur”, avec une touche de réprobation. Les questions fusent de partout : “Pourquoi êtes-vous si haineux à notre encontre ?” “Pourquoi vous faites tout pour nous humilier ?” ou encore “Vous avez dépassé toutes les bornes avec nous, que ce soit lors du match aller ou dans tout ce que vous publiez dans vos journaux”. Ce ne sont là que des exemples des nombreuses interrogations que les Algériens subissent. Cependant, il est très rare que cela dépasse le cadre de la conversation indécente même s’il est quasi impossible de faire changer d’avis des Égyptiens remontés comme des pendules.

Des “charamikhe” promis à l’enfer

Pour eux, les Algériens sont tellement chauvins qu’ils sont prêts à tout faire pour gagner “surtout lorsqu’il s’agit de l’Égypte”. Au fil des jours et des rencontres, les raisons de cet état d’esprit devenaient de plus en plus claires. Évidemment, l’essentiel tourne autour du football. Il ressort en premier lieu ce qui s’est passé au match aller (victoire de l’Algérie par 3 buts à 1) : “Vous avez tout fait pour nous battre.” L’essentiel des remontrances égyptiennes consiste dans le fait d’avoir perturbé le sommeil des joueurs en mettant, la veille du match, la musique à fond devant leur hôtel, utilisé des fumigènes, qu’ils appellent “chamarikhe”, pour aveugler El-Hadri (gardien de but des Pharaons : ndlr), et aussi d’avoir empoisonné les joueurs.

À ces accusations, s’ajoutent ce qui se passe depuis plusieurs semaines par médias interposés. Les photos du “mariage” de Saâdane avec Shehata et celles montrant Aboutrika et ses coéquipiers avec des visages d’actrices égyptiennes, sont considérées comme “une atteinte à l’honneur et à la dignité des Égyptiens”.

“Mieux” encore, l’histoire du maillot de l’équipe égyptienne que des Algériens auraient brûlé a été transformée en une affaire “d’atteinte à la sûreté de l’État”. La vidéo qui a fait le tour de la toile et des chaînes de télévision privées locales s’est transformée dans l’esprit des jeunes Cairotes en la brûlure de dizaines de drapeaux par des milliers d’Algériens en furie.
Cette ambiance “gonflée” par l’énormité des rumeurs colportées par les médias locaux, et “gobées” sans aucune remise en cause par les Égyptiens, montre à quel point le match du 14 novembre “allume” les passions et est en train de dépasser de très loin le cadre du football, au point que de “vieux” dossiers ont été déterrés. On est même revenu au match de 1979 dans lequel le gardien égyptien de l’époque aurait été agressé par des joueurs algériens sans oublier l’épisode de Belloumi en 1989.

Ce constat reflète leur état d’esprit réactif. La “victimisation” à outrance leur fait accuser les Algériens d’“égyptophobie” primaire. Un constat amer, mais bien réel et qui s’amplifie de plus en plus à l’approche du Jour J.

Néanmoins, les Algériens se trouvant en ce moment sur place soutiennent qu’à aucun moment il n’ y a eu de bagarres ou même des insultes. “Ils n’oseront pas nous toucher parce que nous sommes pour eux des étrangers venus dépenser de l’argent. le tourisme est la principale rentrée d’argent du pays”, nous dira un “trabendiste” algérien rencontré du côté de la mosquée de sayidina-El-Hussein, qui précise : “en tout cas jusqu’au jour du match, parce qu’au stade, ils vont tous se transformer.”

C’est d’ailleurs ce que répètent à satiété les jeunes du Caire à leurs interlocuteurs algériens. “Vous êtes les bienvenus chez nous, mais n’essayez même pas de venir au stade parce que sur place on ne peut rien vous promettre, si ce n’est l’enfer.”

La langue officielle en Algérie est le… français !

Cependant, mis à part cette “connaissance” footballistique, qui sont les Algériens pour les Égyptiens ? Une question devant laquelle les réponses sont toutes les mêmes : “Qui ne connaît pas les habitants du pays du million de martyrs !” Mais encore ! Là, l’Égyptien fait un bug. Du balbutiement à l’approximation, il montre à chaque fois sa méconnaissance totale du “pays frère” du Maghreb. Ainsi plusieurs d’entre eux sont persuadés que la première langue en Algérie est le… français. Si vous essayez de leur faire comprendre qu’ils sont dans le faux, ils sont même prêts à vous contredire : “Vous ne pouvez pas me contredire puisque j’ai moi-même rencontré plusieurs jeunes algériens qui venaient régulièrement au café dans lequel je travaillais et ils ne parlaient qu’en français sans aucun mot en arabe et en plus ils ne comprenaient pas ce que je leur disais !” affirme avec une assurance non dissimulée Wael, serveur dans un café au Zamalek.

Pour lui, c’est même une évidence : “vous avez été longtemps colonisés par les Français et qu’il y a eu beaucoup de mélanges entre les deux peuples.” L’autre argument qui vient appuyer leur “vérité” est la présence d’une majorité de Franco-Algériens dans les organismes et institutions français se trouvant en Égypte : “Il suffit d’aller au centre culturel français pour s’en convaincre !” Si vous leur parlez de l’histoire de l’Algérie, en passant par Massinissa et Juba II, sans oublier les Fatimides qu’ils connaissent pourtant “bien”, ils vous écoutent avec étonnement sans pour autant se remettre en cause.
Ces idées reçues se sont même amplifiées avec le grand tapage des chaînes de télévision privées. Ces dernières, à l’image des deux chaînes Dream ou encore Modern Sport, sont devenues de véritables manipulatrices d’opinion au pays des Pharaons. Les éliminatoires de la Coupe du monde du football ont été une véritable poule d’or pour les patrons de ces télés, qui font et défont l’actualité locale depuis plusieurs semaines.

Malgré les nombreuses critiques sur le contenu de leurs programmes, les dérapages anti-algériens continuent crescendo. Cependant, il ne faut pas oublier que de l’autre côté, une certaine presse algérienne nage dans les mêmes eaux troubles. Coupables, c’est une évidence qu’ils le sont. Reste à savoir s’ils seront condamnés à temps.

Par : Salim Koudil

Le riche et le pauvre Grandeur et décadence

Chez les quadras et plus, cette minisérie de 12 épisodes adaptée d’une nouvelle de Irwin Shaw et tournée en 1976 a laissé des traces. L’histoire raconte le parcours de Tom et Rudy Jordache, les fils d’un immigré allemand que tout, a priori, oppose. Tom est bagarreur et fonceur, Rudy est réfléchi et dévoré par l’ambition. On assiste alors à l’ascension sociale de l’un et la déchéance de l’autre.

Peter Strauss (Senateur Rudy Jordache) :
A 62 ans, Peter Strauss poursuit son parcours d’acteur avec d’innombrables séries TV ainsi que des longs métrages. Petit florilège : Murder on the Orient Express (2001), Kane and Abel (85), Seasons of Love (99), Joan of Arc (2005), Moloney (96), Body and Soul (2002), Licence to Wed (2005) ...
Côté vie privée, Peter Strauss a connu 2 divorces. A 62 ans, il semble avoir retrouvé la stabilité au côté de Rachel Ticotin, avec laquelle il est marié depuis 1998. L’acteur a eu 2 enfants de son précédent mariage.

Nick Nolte (Tom Jordache) :
C’est cette minisérie Le riche et le pauvre (Rich Man, poor man qui le révéla en 1976. Depuis, il a fait du chemin ! Il a été nommé 2 fois à l’Oscar du meilleur acteur pour Le prince des marées de Barbara Streisand (1991) et pour Affliction de Paul Schrader (1998). La liste des films où il a joué est encore longue : Les nerfs à vif, La ligne rouge, The beautiful country, Les mystères de pittsburgh ...
Nick Nolte est également producteur. L’ex-Tom Jordache a connu 3 divorces. Il a 3 enfants dont le plus jeune est âgé de 25 ans.

Susan Blakely (Julie Prescott) :
Née en 1952 à Frankfurt (Allemagne), elle est la fille d’un colonel de l’armée américaine.
Dans sa jeunesse, elle a beaucoup voyagé avec sa famille (Corée, Hawaï ...). En plus de sa casquette de comédienne, Susan Blakely a travaillé comme mannequin et comme créatrice de bijoux. Après un divorce, elle s’est remariée en 1982 avec Steve Jaffe, un producteur de films.

Edward Asner (Axel Jordache) :
Activiste et militant, il a été un inconditionnel supporter des Black Panther. Durant sa carrière, il a remporté plus de sept Emmy Awards. Les rôles de père Noël lui collent à la peau : Elf (2003) ; The Ellen Show (2001) ; Olive, the other reindeer (1999) et The story of Santa Claus (1996). Edward Asner a énormément tourné pour la télévision : Lou Grant ; Cruel Doubt ; Lolo’s Café ... Il est papa de 3 enfants dont l’un est autiste.

Par : Mira Dali

Solidarité citoyenne

Les citoyens viennent de donner la preuve, au risque de leur vie, que ces groupes qui ont choisi leurs montagnes leur sont étrangers et ne partagent rien avec eux.

La solidarité spontanée des habitants de pas moins de 38 villages kabyles a permis la libération d’un des leurs, kidnappé par un groupe terroriste qui sévit encore dans la région. Cet acte de bravoure, salué par toute une population, encore sous la menace d’attentats ou de rapts, reconstitue un regain de confiance et une preuve supplémentaire de la solidarité ancestrale de la région.

On se rappelle de ces villageois d’igoujdal qui ont été les premiers à prendre armes et à se constituer en groupe d’autodéfense. Ils venaient de donner l’exemple. Un exemple qui fera tache d’huile jusqu’à voir les pouvoirs publics devant cet état de fait réglementer et ériger ces volontaires en Patriotes et ensuite en garde communale. Depuis “la peur a changé de camp” et les quelques groupes terroristes “résiduels” n’ont plus la marge de manœuvre qu’ils traçaient auparavant tout seuls. Ils ont, désormais, à prendre en considération, en plus des différents services de sécurité et de l’armée, cette volonté de la population à en finir avec cette gangrène.

La Kabylie plus que toute autre région a trop souffert et du terrorisme et des autres maux sociaux qui ont fini par décourager les plus courageux des entrepreneurs et encore plus des investisseurs. Le résultat aujourd’hui est ce spectacle d’une région en déshérence, abandonnée, même par les siens, avec un taux de chômage hallucinant et partant un exode qui rappelle l’époque de la colonisation.

Les citoyens viennent de donner la preuve, au risque de leur vie, que ces groupes qui ont choisi leurs montagnes leur sont étrangers et ne partagent rien avec eux. Il appartient à l’État de maintenir en place les populations en établissant et dans l’urgence un plan spécial de développement tout en assurant une protection des personnes et des biens. La Kabylie redeviendra ce qu’elle a toujours été, un havre de paix avec ses hommes épris de justice et de valeurs démocratiques. La citoyenneté reprendra sa place à Tadjmaït.

Par : Outoudert Abrous

LEs Egyptiens s'apprêtent à recevoir le onze national algérien

Souvenirs

Quand on vieillit et quand on s’aperçoit, un peu trop tard, hélas! que le temps file à grande vitesse, on éprouve toujours un certain plaisir à retrouver au détour d’une anecdote, dans un entrefilet d’article de journal, sur la Toile du labyrinthe d’Internet, sur la photo d’une revue spécialisée, le nom ou le visage de quelqu’un qui a disparu de l’horizon familier depuis longtemps. Et quand on fait le calcul de toutes les années écoulées, on se rend compte qu’on a perdu son temps ou que celui-ci a filé trop vite entre les doigts.

C’est aussi l’occasion d’évaluer ce que chacun a fait de son côté, de faire les inventaires et de comparer les bilans. Quand j’étais jeune, je m’étonnais toujours d’entendre qu’untel est revenu de France après vingt ans d’absence. Vingt ans? Cela semblait une éternité pour l’enfant que j’étais. Mais à présent, cela me paraît comme un clin d’oeil malicieux adressé par la vie à celui qui s’est attardé à regarder les petites fleurs sur le chemin.

La première fois que je retrouvai une connaissance après trente-cinq ans de séparation, cela me fit un tel effet que je m’empressai de communiquer mon enthousiasme à tout mon entourage: «35 ans! Vous vous rendez compte!» Et tous les souvenirs communs de revenir avec une étonnante netteté, mais je n’étais pas au bout de mes surprises puisque quelques années plus tard, je reçus une curieuse nouvelle: un de mes anciens instituteurs (le dernier que j’eus à l’école primaire) avait écrit à son ancienne femme de ménage et lui avait demandé de mes nouvelles! Je suis tombé de haut!

Comment un maître d’école, qui avait connu tant d’élèves pendant plus de quarante ans d’exercice, peut-il se souvenir d’un élève tout ce qu’il y a de plus banal dans une école, certes belle, mais lotie au sein de vergers de figuiers et d’oliviers, dans un village niché au pied d’une banale montagne... Inexplicable! Au milieu des milliers de têtes brunes qui se sont pressées au portail de l’école, un portail encadré par des glycines, il a pu retenir le nom et le visage d’un mioche. Aucun trait caractéristique ne me distinguait des autres.

Pourtant, cette année-là, j’avais bien travaillé chez cet instituteur. Il n’avait rien de particulier par rapport à l’instituteur précédent, sinon un physique banal comme on peut en rencontrer dans n’importe quelle ruelle du village, mais un accent méridional chantant qui se marie bien avec le chant des cigales du mois de juin.

Comment expliquer qu’une année auparavant, je n’avais aucun goût aux études et avais lamentablement échoué à l’examen de fin d’année, alors qu’avec cet enseignant-là, j’avais atteint des sommets d’excellence!

Le meilleur enseignant, ce n’est point celui qui apprend des choses savantes à ses élèves ou leur bourre le crâne de tant de choses inutiles ou qui se prévaut d’employer une nouvelle méthode pédagogique efficace. Non! Le meilleur enseignant c’est celui qui sait réveiller les qualités enfouies chez un élève et qui sait établir un contact «humain» avec chaque individu.
A l’époque où l’on ne demandait à l’écolier ni le cartable ni le tablier, parce qu’il y avait encore des enfants qui venaient pieds nus, l’enseignant savait détecter celui qui avait le plus besoin d’aide.

Il avait ouvert une bibliothèque fournie (la Bibliothèque verte!) et les écoliers assoiffés de culture pouvaient venir s’abreuver des récits de Jack London et d’Alexandre Dumas. Il prenait un plaisir à nous traduire les couplets écrits en anglais dans certains romans. Sa pédagogie consistait aussi à faire confiance aux élèves: il confiait à l’un la gestion de la bibliothèque, à l’au-tre l’argent de la coopérative (argent qui servait à financier l’excursion de fin d’année) ou des petites commissions que les élèves prenaient plaisir à faire.

Selim M’SILI

Que reste-t-il… de nos lectures ?

Le salon du livre a plié bagage, emportant le souvenir d’un évènement où s’entrecroisent et parfois s’entrechoquent les bonnes et les… moins bonnes impressions. Commençons par les mauvaises. Finalement, il n’y a qu’une, celle de l’humidité, sur laquelle d’ailleurs l’organisateur s’est expliqué, la liant à la nature du matériau recouvrant le chapiteau, à savoir la matière plastique. Plus q’un dé-sagrément, cette défaillance imprévue a pénalisé les éditeurs exposants, en abîmant en partie des livres.

Cependant, cette explication est elle-même à lier à un autre phénomène, constituant l’immense motif de fierté et de réconfort observé lors de ce salon du livre, l’affluence. L’extraordinaire, la formidable, l’incroyable, l’impressionnante, la fabuleuse affluence. Nous sommes, contrairement à une idée reçue et fortement ancrée dans les mœurs, un peuple de grands lecteurs, qui tient en très haute considération l’objet culturel le plus indispensable, le livre. Pour l’avoir, l’Algérien, tel qu’on l’a vu, peut dépenser, se priver même, et surtout, se soumet-tre au diktat de l’attente ; de la file indienne et même de la bousculade.

Quel beau spectacle qu’une cohue devant un étal d’éditeur. Quelle magnifique image que toutes ces gens slalomant entre les rayons ou attendant patiemment leur tour lors d’une vente-dédicace, après avoir supporté durant plus d’une heure d’embouteillage, patiemment et sans maugréer.

Comme toute grande manifestation, elle comportait des lacunes, mais qui se sont avérées négligeables devant le spectacle de la foule avide de livres. Vive le livre, et tout le reste n’est que littérature…

N.S.

Si chatouilleux ?

En décidant le «départ immédiat» de Mme Block-Mazoyer, conseillère de l’ambassade de Suède à Rabat, le Maroc prétendrait-il par cet acte inamical influer sur la politique du pays qui a envoyé balader Israël, dans le scandale du pillage d’organes. Une horreur commise sur les Palestiniens par l’armée sioniste et révélée l’été dernier par Donald Bostrom, journaliste… suédois. Un scandale d’où le Maroc ne sortait pas indemne, puisque ses ressortissants s’adonnaient eux aussi à ce trafic, puisant dans le corps d’enfants algériens «disparus», selon le professeur Khiati.

Les Suédois n’ont jamais caché leur sympathie aux Sahraouis. Ils ont toujours été les premiers à mettre la main à la poche pour l’aide humanitaire aux refugiés de la Hamada. Connue pour la justesse de ses positions, la Suède avait voté contre l’accord de pêche conclu en 2006 entre le Maroc et l’UE, arguant que le manque de précision quant au territoire d’application pourrait permettre à l’UE de pêcher dans les eaux du Sahara occidental, ce qui serait illégal. Evidemment, un tel vote n’était pas pour enchanter le royaume.

Cependant, c’est la réaction officielle du gouvernement suédois face à l’enlèvement, il y a un mois, des sept activistes sahraouis par les services marocains, qui a dû faire voir rouge à Rabat et rendre plus facile la décision d’expulsion. Carl Bildt, le chef de la diplomatie suédoise, disait qu’il avait transmis à Rabat les préoccupations de son pays sur le cas des 7 détenus et sur le strict respect de leurs droits.

«Nous suivons de près à travers notre ambassade à Rabat et aussi d’autres canaux l’évolution», soulignait-il, assurant d’un suivi continue de la question auprès de l’UE. Mais le coup de grâce fut l’œuvre du Parti social démocrate suédois qui adoptait à la fin d’octobre, lors de son 36e congrès, une motion prévoyant «la reconnaissance de l’Etat sahraoui par la Suède», en cas de victoire électorale du parti.

Des choses qui font qu’aux yeux du Maroc la Suède est plus ou moins à classer au même titre que le Venezuela ou l’Iran, deux capitales avec qui ses relations sont rompues à cause des Sahraouis. Deux capitales qu’Israël n’aime pas. Celle de la Suède non plus d’ailleurs. Israël – Maroc, même combat ?

Par Mohamed Zaâf

Victime, pas inculpé

Coup sur coup, à Blida, à Koléa et ce dimanche à la cour d’Alger, nous avions devant nous un inculpé qui crie son innocence et se dit victime plutôt de...

Le 17 mars 2003, un mardi, Brahim B., la cinquantaine, juriste à la tête d’une société qu’il gère à merveille, écope d’une peine de prison de deux ans ferme pour faux et usage de faux, délit prévu et puni par l’article 222 du Code pénal.

Le condamné interjette appel de cette sentence qu’il considère comme étant injuste car il estime que la seule victime de faux ne peut être que lui, le frais condamné. A l’origine, il y avait en 1991, un seul contrat de location, modifié à la suite d’une omission des limites du local situé à la rue Ahmed-Aoun, n°6 et la rue Ahmed-Mokrani, n° 2 (suivant la désignation sur l’acte de propriété de la victime Brahim B.).

Or, à la suite d’un tour de passe-passe, appuyé d’une remarquable opération de scanner, le troisième contrat contenait des dispositions inexistantes que même les gendarmes avaient relevées et le notaire lui-même avait dénié avoir rédigé cet acte: «Je n’ai rédigé que le contrat du 28 mars 1996, modifiant celui du 24 juin 1991 à propos des limites du grand local loué par madame. Fouzia T. au nom des héritiers. Le dernier en date n’est pas mon oeuvre», avait répondu en son temps le notaire.

Et devant Meriem Derrar, la discrète présidente de la deuxième chambre pénale d’Alger, les quatre avocats de Brahim B. se sont échinés à expliquer en long et en large, de haut en bas, que «seule la victime s’est rendue coupable de... faux!».

Comme l’avait crié Maître Messaoud Chérif, vite appuyé dans ses propos par Maître Rachid Kenaï qui aura l’occasion de déclarer que «leur confiance va au trio de juges qui ont six oreilles contrairement à El Harrach où le dossier a été mal instruit».

Dans la foulée, fixant le représentant du ministère public, Maître Ahmed Mechri avait, lui, mis l’accent sur son étonnement de voir les deux affaires entrer dans le domaine de la confusion de deux dossiers où leur mandant y est inculpé et l’autre victime: «Brahim a été le premier à déposer plainte chez les gendarmes le 1er avril 2007», s’est écrié l’avocat. Enfin, Maître Nabil Guerbah, entrant dans le sens des questions préjudicielles pour expliquer que la victime n’en revient pas d’être aujourd’hui jugée en lieu et place de Fouzia: «C’est la faute de la juge d’instruction de la 5e chambre qui a accepté d’aller à la confusion (article 188 du Code de procédure pénale).»

Avant eux, pour Fouzia T. Maître Halim Ouezaâ n’avait pour seul argument que celui du faux dénoncé par la victime.

Il a surtout mis l’accent sur la personnalité de l’inculpé Brahim B.: «Il a déjà connu l’incarcération et il sait pourquoi il a usé de faux: pour accaparer l’exploitation des locaux.»
Maître Cherif s’était même offusqué que la juge d’instruction ait ordonné la confusion des deux dossiers largement différents (une à El Harrach où Fouzia T. est victime) et Hussein Dey où Brahim B. est lui même victime pour le même motif.

«Que la cour, prenne en compte l’opposition des piliers prévus par la loi, car n’oublions pas la conclusion des gendarmes lesquels ont clairement désigné qui avait intérêt à exécuter un faux et s’en servir», a tonné l’avocat à la limite du débordement. Demain, le verdict va fixer définitivement l’inculpé confiant en l’intégrité de Derrar et ses deux conseillers, Brahim et Kouchih.

Abdellatif TOUALBIA

Quand statistiques et planification font la paire

Un recensement national des opérateurs économiques «pourrait» être lancé en 2010, a déclaré, mercredi dernier, le directeur général de l’Office national des statistiques (ONS). Il faut avoir un terrible aplomb pour se hasarder sur ce «terrain».

D’ailleurs, l’utilisation du conditionnel par notre premier statisticien est à lui seul révélateur. Recenser quels opérateurs? Ceux qui activent légalement et sont inscrits sur tous les fichiers de l’administration (commerce, finances, travail,...)? Ceux à qui il est exigé une pile de documents à chaque opération? Si c’est de cette catégorie d’opérateurs économiques dont parle le DG de l’ONS, le problème déborde de la mission statistique et se pose gravement sur le fonctionnement des institutions censées encadrer l’activité économique. Comme le Centre national du registre du commerce. Comme les services des impôts. De la sécurité sociale. Et on en passe. Cela voudrait dire que toutes ces institutions sont défaillantes et ne remplissent pas convenablement leurs missions.

Alors quels types d’opérateurs économiques vise le recensement annoncé? Comme il ne reste que ceux de l’informel, la réponse est, on ne peut, plus simple. Et c’est là où l’aplomb est indispensable. Si l’ONS était en mesure de pénétrer ce «vase clos» elle mériterait les plus hautes distinctions du mérite. Qu’il nous soit permis d’en douter. Mais alors si ce n’est ni les opérateurs disposant d’un registre du commerce ni ceux qui n’en ont pas, le recensement que se fixe l’ONS «rimerait» à quoi? Un effet d’annonce? Une façon pour l’ONS de justifier le bien-fondé de son existence? De l’utilité du budget de fonctionnement qu’elle «dévore»? Force est de constater que la ficelle est grosse.

Certains de nos responsables croient avoir trouvé l’astuce de convoquer de temps à autre la presse pour faire croire à l’opinion publique qu’ils lui sont utiles. Ils y croient tellement fort qu’ils ne se rendent même pas compte qu’ils «s’emmêlent les pinceaux» et se contredisent dans une même conférence de presse. Aux côtés du DG de l’ONS qui annonçait le fameux recensement, le commissaire général à la planification et à la prospective s’est désolé de la «très faible» transparence du système économique national et plaide, afin de les «crédibiliser», pour la création d’une école nationale des statistiques.

C’est le planificateur qui se plaint du statisticien. Et comme les deux vont de pair, la question est vite réglée. Nous n’avons pas plus de planification que de statistiques fiables. C’est ce qui ressort des interventions des premiers responsables de ces deux institutions à l’issue d’une réunion du Conseil national des statistiques. Une réunion qui, tenez-vous bien, s’est tenue à huis clos. Il faut en effet beaucoup d’aplomb pour réclamer, en passant la tête par la porte, plus de transparence. Pour une prouesse, c’en est bien une! Quant à celle qui consiste à recenser les opérateurs économiques, tous les opérateurs qui activent sur notre sol, il nous faudra,malheureusement, encore attendre.

Zouhir MEBARKI

SMAÏL AMEZIANE ÉTABLIT SON BILAN PROVISOIRE DU 14E SILA

«Alger doit disposer de son Palais des expositions, car l’espace de la Safex n’est pas digne d’une capitale!» a avoué, excédé, le commissaire du Sila, la veille de sa clôture qui s’est tenue hier.

«Nous n’avons peut-être pas été à la hauteur», est sa conclusion. Mais avant cela, d’abord ce constat imprévisible et tout de même positif: «Un record d’affluence mondial cette année du public, du jamais vu!», a estimé le commissaire du Sila, Smaïl Ameziane qui dira n’avoir jamais vu cela de sa vie. «Ca n’existe même pas dans le monde. Cela démontre que les Algériens ont soif de lecture.» Et de préciser: «Le Salon était prévu pour recevoir entre 30 et 40.000 personnes, nous avons reçu 150.000 visiteurs par jour», a déclaré le commissaire lors d’un point de presse, animé jeudi matin et portant sur le bilan provisoire de la 14e édition du Salon international du livre qui s’est tenue cette année du 28 au 6 octobre au niveau du chapiteau, sis à côté du stade du 5-Juillet. Si certains éditeurs s’énorgueillent déjà d’avoir vendu beaucoup de livres lors de ce Salon, ce dernier a pourtant brillé par ses nombreuses insuffisances. Ce sont ces dernières que Smaïl Ameziane a tenu à énumérer en substance.

A commencer par l’humidité qui a endommagé les livres. «Nous étions prêts à les acheter pour dédommager les éditeurs, ceux-ci ont refusé». Aussi, le nombre de toilettes placées à l’extérieur du chapiteau était en inadéquation avec le nombre surélevé du public venu cette année. «Elles étaient insuffisantes», a-t-il admis. Il reconnaîtra l’exiguïté des lieux d’autant que le chapiteau fera-t-il remarquer, était prévu pour accueillir environ 40.000 personnes par jour et non pas 100.000.

S’agissant des exposants estimés au nombre de 345, M.Ameziane relèvera avoir choisi «la qualité au détriment de la quantité» et ce, en ayant recours à une sélection des maisons d’édition qui allaient avoisiner les 700.

«J’étais sélectif concernant les étrangers. Certaines maisons d’édition sont plutôt des imprimeurs. Avec celles-ci, j’ai rompu tout contact.» En ce qui concerne les conférences, le commissaire du Sila estimera que deux seulement sur 48 n’ont pas eu lieu en raison de l’absence des conférencières, notamment Mme Yacine Tassadit et la conférence sur les éditrices arabes dont certaines ont raté leur avion mais après, étaient bel et bien présentes durant le Sila. «Tous les amis de l’Esprit Panaf étaient là», dira-t-il encore.

«Nous avons annoncé 24 pays africains, ils sont là.» M.Ameziane rappelera la présence de la garderie, gratuite pour enfants située à l’extérieur du chapiteau afin de fidéliser les familles et l’impossibilité aussi de mettre en place des guichets.

«Oui, je suis peiné. Non, je ne suis pas satisfait, car nous n’avons pas su prévoir et être à la hauteur de cette affluence massive du public. Mais rien n’est parfait dans la vie», dira-t-il dépité. A propos des critiques émanant ça et là, Smaïl Ameziane se confesse: «Ma conscience est tranquille. L’effort on l’a fait. Ce qu’on a fait est exceptionnel», affirmera-t-il. Et de dire sentencieux:

«Ce qui importait pour moi se sont les livres pour étudiants. Il n y pas de place pour ceux qui viennent faire du business.» Revenant à cette épineuse question de la censure, M.Ameziane est formel: «Je n’ai pas interdit le livre Poutakhine. Pour preuve, sa maison d ‘édition existe dans le catalogue. Il n’y a eu aucune interdiction. La censure n’existe pas au Salon, par contre, il y a des lois de la République qui doivent être respectées.» Le ton monte lorsqu’il s’agit de l’organisation du Salon et la question relative à l’achat et ventes des droits d’édition, le but n°1 de tout Salon du livre dans le monde comme il a été souligné par Khalida Toumi, ministre de la Culture lors de l’ouverture du Salon. En gros, il est trop tôt pour en savoir plus.

«Ce ne sont jamais les éditeurs qui siègent dans un Salon, mais leurs représentants, les libraires, exception faite aux Salons de Francfort, Bologne et Londres!», a expliqué, sur le ton de la colère, le commissaire du Sila à l’adresse de la presse. Arrivé au terme du point de presse, M.Ameziane clamera haut et fort qu’Alger a besoin de son Palais des expositions, arguant que «l’espace de la Safex n’est pas digne d’une capitale. Le Salon doit avoir un hall d’au moins 50.000 m². Alger doit disposer de son Palais du livre!»

O. HIND