mercredi 7 octobre 2009

Les algériens et l’école : Entre opinion qualifiée et opinion de citoyen (1re partie)

Les Algériens et l’école. Le sujet est d’actualité. Comme de nombreux autres en ont beaucoup parlé, mais les premiers concernés, c’est-à-dire les Algériens, parents d’élèves ou citoyens, ont été peu sollicités sur ce sujet, pour ne pas dire pas du tout.

Ce premier sondage se veut un pas dans le but de leur donner la parole. La publication rapide, motivée d’abord par des impératifs d’actualité, ne doit pas occulter les problèmes méthodologiques, ou même de démocratie que pose ou amène un sondage de ce type. Le premier et non des moindres est : faut-il une qualification pour émettre un avis sur l’école ? Autrement dit, que vaut l’avis sur l’école de la frange de la population qui n’y a pas eu accès ou qui n’y a eu qu’un accès limité ? L’avis des parents d’élèves est-il plus qualifié ou plus légitime que l’avis des autres citoyens ? La démarche que nous avons adoptée était de ne pas procéder par exclusion a priori, mais de faire les séparations nécessaires au moment de l’analyse. Un tel pari est toutefois difficile car l’actualité ne laisse pas le temps nécessaire pour prendre suffisamment de recul. En pratique, la difficulté qui surgit est que précisément la population (adulte) dont le niveau d’instruction est faible (disons d’analphabète jusqu’au niveau moyen) a une manière de répondre particulière sur de nombreuses questions, comme la manière dont l’école remplit son rôle, le niveau de l’école, la méthode d’enseignement, la place des différentes matières, etc.

Une partie importante répond en effet « Je ne sais pas », préférant ne pas donner d’avis sur une question sur laquelle elle ne se sent pas qualifiée. Une autre tout aussi importante se place dans un avis médian qui, en quelque sorte, tempère les extrêmes. Quelle lecture faut-il faire alors de cet équilibrage forcé ? Ne faut-il pas s’en abstraire par une méthode ou une autre ? Quelle valeur auraient alors les résultats ? La publication des résultats renvoie donc à toutes ces questions qui n’ont pas de réponses immédiates. On ne nous en voudra pas donc, je l’espère, de les avoir quand même proposées à publication. Cette publication fera sans doute aussi avancer le débat. Mais avant tout, elle livre des résultats intéressants. Le premier est que les Algériens, tout au moins les adultes, ont une vision de la manière dont l’école remplit ses différents rôles qui n’est pas très tranchée. Ceux qui trouvent qu’elle remplit ces rôles de manière satisfaisante ne constituent pas la majorité. Ceux qui trouvent qu’elle ne les remplit pas du tout ne sont pas majoritaires non plus. On se retrouve donc dans une situation médiane, mais il faut savoir que, plus le niveau d’instruction est élevé et plus les personnes interrogées ont un point de vue critique. Les opinions sur le niveau ou la méthode d’enseignement sont moins équilibrées. La balance penche plutôt du côté de ceux qui sont les plus critiques.

Concernant la place des différentes matières, on ne serait pas surpris de trouver qu’en majorité les Algériens trouvent que pour bon nombre d’entre elles, comme les matières scientifiques, l’histoire et la géographie, la langue arabe, les Algériens trouvent que la place qui leur est accordée est suffisante. Ils trouvent par contre insuffisante la place dédiée au sport, à la musique, au dessin et à… l’éducation religieuse. Doit-on être surpris aussi, si, dans leur majorité, les Algériens approuveraient l’enseignement des matières scientifiques en langue étrangère ? Surprise aussi, qui à elle seule aurait justifié cette publication, on apprend que la majorité des Algériens sont pour l’enseignement de tamazight sur tout le territoire national, même si cet enseignement partage ceux qui voudraient qu’il soit obligatoire et ceux qui le voudraient facultatif. Reflet de la réalité aussi, la proportion de parents ayant au moins un enfant qui prend des cours particuliers est très élevée, de la même manière que l’est celle de ceux qui ont au moins un enfant fréquentant ou ayant fréquenté une école coranique en complément à l’école publique. Enfin, sur la semaine scolaire à 5 jours, une majorité approuve la mesure mais sans nécessairement partager celle de l’allongement de l’année scolaire. Il faut toutefois noter que pour la première, il est peut-être un peu prématuré pour juger, le sondage ayant été réalisé à un moment où les Algériens n’avaient pas encore eu le temps d’en voir les différentes facettes.

- L’auteur est : Directeur ECOtechnics

Par Saïd Ighilahriz

Seuls 20% des Algériens jugent que le niveau de l’école est bon

L’école vue par les Algériens. Voilà un sujet bien corsé qui a de quoi alimenter de longues et passionnantes discussions. El Watan a résolu d’en faire un sujet de sondage, en partenariat avec l’institut Ecotechnics. Réalisé selon la méthode des quotas, ce sondage d’opinion a été mené entre le 23 et le 29 septembre dernier et a touché un échantillon de 1243 personnes issues de 74 communes.

Le questionnaire soumis aux personnes sondées s’est évertué à embrasser toute la problématique d’une école que l’on se plaît à qualifier de « sinistrée ». Que pensent les Algériens du rôle qui devrait être assigné à l’école ? Quid du niveau et de la qualité de l’enseignement dispensé ? Quel est leur avis sur le retour du français dans les programmes ? Que pensent-ils des méthodes pédagogiques en vigueur, de l’enseignement de tamazight, ou encore, sujet qui a emballé l’opinion cet été, du nouveau week-end et son impact sur l’agenda scolaire ?

Voici en gros l’écheveau des questions qui ont structuré ce sondage.Les tendances qui se dégagent, est-il aisé de le deviner, plaident sans hésitation pour une réforme autrement plus hardie du système éducatif actuel qui souffre, déplore-t-on, de problèmes de vision, de management et de méthode. Sur le rôle de l’école, la majorité des personnes sondées (93%) estime qu’il consiste en premier chef à compléter l’éducation donnée par les parents. Pour ce qui est du niveau de l’enseignement délivré par l’école algérienne, seuls 20% le jugent satisfaisant.

Quelque 49% des personnes sondées trouvent la qualité de l’enseignement prodigué tout juste moyenne. Concernant la méthode pédagogique utilisée, 59% pensent qu’elle privilégie la mémorisation et la restitution mécanique des connaissances acquises au détriment de l’esprit critique. Sur la question « controversée » du statut de la langue française et sa place dans l’enseignement, il ressort de ce sondage que 59% des Algériens sont favorables à l’introduction du français dans l’enseignement, particulièrement dans celui des matières scientifiques et techniques.

Un autre groupe de questions a porté sur les solutions à imaginer afin d’améliorer la prestation de l’école algérienne. 63% des personnes sondées ont été unanimes sur au moins trois points. Les Algériens souhaitent voir des enseignants mieux formés, un emploi du temps soulagé pour les élèves et des méthodes pédagogiques plus inventives.

D’aucuns insistent sur la nécessité d’assurer une formation continue aux instituteurs de façon à ce qu’ils actualisent leurs connaissances. La même enquête montre une inquiétude grandissante des parents d’élèves quant à la surcharge des classes. On déplore par ailleurs la dimension « antipédagogique » du volume horaire, pour les élèves de l’enseignement primaire en particulier.

Il est également souhaité une révision des programmes dans le sens d’un meilleur « dosage » des matières, avec priorité aux matières scientifiques, aux langues étrangères et à l’outil informatique. Sur les méthodes pédagogiques employées, les Algériens attendent des techniques « plus attrayantes » dans la transmission du savoir. L’accent est également mis avec acuité sur les relations professeur-élève et sur la nécessité d’accorder plus de considération à la personnalité de l’écolier et son potentiel, tout en bannissant les méthodes coercitives.
Au sujet du nouveau week-end, 57% des sondés adhèrent à la semaine de 5 jours en milieu scolaire. En revanche, 48% voient d’un mauvais œil l’allongement de l’année scolaire au 5 juillet pour compenser la demi-journée perdue. Autre mérite du sondage d’Ecotechnics : il permet de mesurer la pénétration des écoles privées dans les mœurs. Il ressort que seules 0,9% des personnes interrogées ont des enfants inscrits dans des établissements privés. Le recours aux cours particuliers est le fait de 24,2% des sondés.

On notera également la place grandissante qu’occupent les madariss qoraniya dans le cursus de nos élèves. En effet, 34% des parents approchés ont déclaré que leurs enfants suivaient des cours coraniques. Pour l’enseignement de tamazight, 21% affirment que leurs enfants reçoivent des leçons de cette langue. On retiendra enfin que 38% des personnes questionnées sont pour « tamazight di lakul ».

Par Mustapha Benfodil

Ce qui bloque le remaniement ministériel

Le changement interviendrait durant les premiers mois de 2010

«Il ne s’agit pas seulement de mettre fin aux fonctions de ministres et d’en nommer d’autres», affirme une source proche du cercle de décision.

Le remaniement ministériel fait trop parler de lui. Six mois après l’élection présidentielle, la polémique sur ce sujet ravive l’actualité nationale. Y aura-t-il réellement un changement de l’Exécutif? Pourquoi ce remaniement tarde-t-il à venir? Ces questions lancinantes ne cessent d’alimenter les politiques et même l’opinion publique, laissant tout le monde sur sa faim. Selon une source proche du gouvernement, le remaniement ministériel est inévitable, c’est une question de temps.

Cette même source affirme qu’il n’y aura pas de changement dans l’immédiat car il y a beaucoup de facteurs qu’il faut prendre en considération, notant en premier lieu que la restructuration du chantier de l’Exécutif n’est pas une mince affaire. «Il ne s’agit pas seulement d’une décision de mettre fin aux fonctions de ministres et de nommer de nouvelles personnes», est-il précisé. Le président de la République veut sérieusement opter pour une refonte totale de l’architecture de l’Exécutif. Comme nous l’avions déjà rapporté dans ces mêmes colonnes, le Président envisage de créer des mégaministères et des secrétariats d’Etat à la place des départements ministériels.

Ainsi, le gouvernement sera soumis à un régime draconien en supprimant plus de la moitié de ses portefeuilles. «Le Président veut réellement alléger l’Exécutif en optant pour une équipe réduite et efficace», a précisé notre source en affirmant que les 35 ministères seront réduits à 12 superministères. Pour les autres, ils seront transformés en secrétariats d’Etat qui seront affiliés à différents ministères. «C’est très difficile de convoquer régulièrement les 35 ministres pour un conseil des ministres», reconnaît notre source en rappelant que ces réunions durent plusieurs heures.

Le Président, ajoute la même source, entend sélectionner une petite équipe de cadres avec laquelle il se réunira régulièrement pour étudier les dossiers, sans pour autant perturber l’action de l’Exécutif. Même au plan protocolaire, notre source relève que l’effectif de l’Exécutif pose un sérieux problème. «C’est très long et même contraignant de présenter toute une armada de ministres et de hauts responsables de l’Armée lors des visites de chefs d’Etat étrangers», affirme notre source.

En plus de l’aménagement des institutions, il y a tout un travail de sélection des cadres de l’Etat. Qui chapeautera cette nouvelle équipe? Le Président ne veut pas avoir affaire à un responsable qui porte une couleur partisane. Ayant eu l’expérience avec le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, et celui du RND, Ahmed Ouyahia, le Président veut plutôt un technocrate qui sera dégagé de toute responsabilité partisane. Ce poste fait l’objet de tractations au plus haut niveau de la hiérarchie du pouvoir.

Vu l’importance de ce chantier qui s’inscrit dans le processus de réforme des institutions de l’Etat, le Président prend son temps pour mieux affiner l’architecture de l’Exécutif et sélectionner des hommes de confiance. Un autre élément de taille explique ce retard: le nouveau programme quinquennal 2009/2014. C’est un chantier à ciel ouvert. Pressé par le temps, le Président a préféré maintenir la même équipe pour confectionner son programme et le mettre en oeuvre le plus vite possible.

«Nous sommes en train de travailler sur l’application du plan quinquennal», a déclaré notre source. Contrairement à ce qui circule sur le remaniement ministériel, l’équipe du gouvernement est complètement investie pour lancer le programme quinquennal. De ce fait, le changement n’interviendra pas avant la fin de l’année en cours. Il faudra donc attendre le premier semestre de l’année 2010.

Une fois le programme quinquennal ébauché et le chantier de restructuration achevé, le président de la République n’hésitera pas à désigner un nouvel Exécutif. Le projet portant sur le découpage administratif fait également partie des grands chantiers de l’Etat. Ce dossier qui date depuis une décennie, est actuellement en cours d’examen. Notre source avance que ce nouveau découpage prévoit la création entre 18 et 30 wilayas déléguées avec quatre grands gouvernorats pour le Nord, le Sud l’Est et l’Ouest. Sur 94 daïras qui revendiquent un statut de wilaya déléguée, seules trente seront avalisées. Comment? Notre source explique que ce ne sont pas toutes les daïras qui sont prêtes pour cette restructuration.

«Cette procédure demande beaucoup de moyens d’encadrement et de financement, il faut d’abord créer beaucoup de structures», fait-il remarquer en rappelant le découpage de 1984. En raison de ce projet, le mouvement opéré au niveau des chefs de daïra a été gelé jusqu’au mois d’avril prochain. Vu le lancement du projet quinquennal 2009/2014 au niveau des wilayas, il a été décidé de reporter ce mouvement. «On ne peut pas lancer un programme quinquennal avec de nouvelles nominations», a-t-il affirmé.

Nadia BENAKLI

NOUVELLES MESURES IMPOSÉES AUX VOYAGEURS ALGÉRIENS

Le ministère français de l’Intérieur indique qu’il n’est pas demandé aux compagnies aériennes «de jouer le rôle de la police»

La France n’envisage pas d’imposer de nouvelles mesures aux voyageurs algériens qui se rendent en Hexagone. L’ambassade de France à Alger infirme, après vérification de l’information avec les services du ministère français de l’Intérieur, l’information selon laquelle Paris préparerait un projet obligeant les compagnies aériennes à fournir aux services de sécurité de ce pays les renseignements des voyageurs en provenance d’Algérie. Nous avons pris hier attache avec l’ambassade de France à Alger pour vérifier la véracité de ce qu’ont rapporté les médias nationaux.

D’emblée, le service presse de l’ambassade de France a dit (hier matin) ignorer une telle information.
Après vérification avec les services du ministère français de l’Intérieur dans l’après-midi d’hier, un démenti formel a été apporté par la place Beauvau (siège du ministère français de l’Intérieur) à cette information. «Il n’a jamais été question d’imposer de telles mesures aux Algériens», a ainsi indiqué le service presse de l’ambassade, relayant les précisions données par Paris. Se référant aux déclarations du ministère français de l’Intérieur, la même source ajouta: «Il n’est pas demandé aux compagnies aériennes de jouer le rôle de la police.»

Selon cette source, la police française est en possession de toutes les informations de tout voyageur séjournant en France, pour la simple raison que le demandeur de visa fournit les informations nécessaires aux services consulaires. «Je confirme qu’il n’y a pas de demande d’informations sur le voyageur», a dit notre interlocutrice. Il convient de noter que ces mesures, selon la presse nationale, s’inscrivent dans le cadre du renforcement de la sécurité et dans le cadre de la lutte antiterroriste en France.

Celle-ci, pour l’instant, n’a pas classé l’Algérie pays à haut risque auquel pays sont imposées des mesures strictes. Pour l’instant, la liste des pays classés à haut risque comprend, notamment, le Pakistan, l’Afghanistan, l’Iran...

Tahar FATTANI

La salle d'attente et ses vertus

Les républicains US se frottent déjà les mains, Barack Obama aurait commis une nouvelle bourde qui démontrerait qu'il n'est pas si sensible à la cause des minorités dans le monde. Celle du peuple tibétain, par exemple.

En visite à Washington, le dalaï-lama devra se contenter de ses entretiens avec Nancy Pelosi, la dirigeante démocrate à la chambre des représentants, et Mario Otero, coordinatrice spéciale américaine pour le Tibet. Le dirigeant bouddhiste en exil devra se rechausser, le tapis rouge que lui déroulait Angela Merkel à Berlin n'a pas été retenu par le protocole US.

A moins qu'il veuille passer des semaines dans la salle d'attente de la White House, il ne verra pas le président américain avant le mois de novembre prochain.

C'est écrit sur son agenda, pas avant son retour de Chine où son homologue Hu Jintao l'accueillera à sa descente d'avion. Ce fait peut laisser le sage perplexe mais les intérêts des Etats-Unis passent avant les aspirations indépendantistes des bonzes.

La France sait à quel point c'est indispensable en temps de crise. Toutefois, en compagnie de Mme Pelosi, le moine peut librement parler politique, voire même critiquer le pouvoir central à Pékin. Après tout, il est l'invité de l'oncle Sam et n'est pas sur l'île de Taïwan où il avait été sommé poliment de parler religion au lieu de politique.

Compréhensif, il peut l'être également à l'égard de Barack Obama qui ne peut décevoir ses nouveaux « amis» chinois. Les enjeux sont trop importants pour faire patienter en salle d'attente le prix Nobel de la paix.

Ne serait-ce que parce que l'administration démocrate attend que la République populaire fasse le minimum au prochain sommet de Copenhague, l'Amérique n'est toujours pas prête à ruiner son économie en adoptant le tout vert. Elle serait même partante aux côtés des pays riches pour enterrer le protocole de Kyoto.

Quoi qu'il en soit, le dalaï-lama doit se mettre à la place de Barack Obama qui a vu le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, arrivé en Corée du Nord des jours avant la date annoncée. C'est en partie pour convaincre la dynastie des Jong-Il de la sincérité des Etats-Unis à reprendre le dialogue dans le respect de l'autre et sans avoir à se traiter de Satan ou de voyou.

Le «messager» Jiabao ne rentrera pas bredouille en Chine comme est rentré George Mitchell des Territoires palestiniens où l'on ne sait plus qui a fait quoi au sujet du report du vote du conseil des droits de l'homme de l'ONU sur le rapport Goldstone. Le chef du gouvernement chinois est revenu, lui, avec de bonnes nouvelles pour le président Obama.

Les autorités de Pyongyang envisagent des pourparlers multilatéraux, en l'occurrence la reprise des négociations avec le groupe des Six sur le désarmement nucléaire. Seule condition préalable, Washington doit faire preuve de respectabilité.

Kim Jong-Il, l'homme qui vieillit dans le froid en suivant la guerre de succession que se livrent ses fils, peut compter là-dessus sur le président Obama. Celui-ci s'est bien trouvé des affinités avec le Russe Dimitri Medvedev, en attendant l'issue de l'affaire iranienne, et a bien engagé des discussions avec la Havane au plus haut niveau.

C'est ce que doit comprendre le leader des bonzes tibétains en exil, Barack Obama ne peut plus désormais se passer de la coopération des Chinois qui auront entre autres leur mot à dire si un texte prévoyant des sanctions contre leur allié iranien venait à être déposé, début 2010, au Conseil de sécurité de l'ONU.

L'Amérique aura tout à perdre si elle se mettait dès l'heure à réécouter les «caprices sécessionnistes» du dalaï-lama. Il sera toujours le bienvenu aux Etats-Unis mais là il faut absolument que l'administration démocrate se remette au travail si elle veut sauver sa politique étrangère de la dérive.

Elle n'a plus une minute de plus à consacrer au moine aux «pieds nickelés», quitte à l'agacer. Il ne peut prétendre l'être plus que les généraux US et les autorités pakistanaises face aux hésitations du président Obama.

Par Anis Djaad

La faim et ses images

Tout le monde sait que des millions d'africains souffrent de la faim jusqu'à en mourir parfois, mais on l'oublie souvent une fois les images qui illustrent de la manière la plus «spectaculaire» une réalité qui devrait pourtant empêcher à chaque instant l'humanité de dormir. 

Les dernières images que les télés du monde ont diffusées ces derniers jours précisément sur l'escalade de la faim en Afrique de l'ouest sont de celles-là et on l'aura compris, une fois passé le moment de compassion réelle ou feinte, on se rendra compte que très peu de choses sont envisagées dans les pays prospères pour venir à bout d'une tragédie, entreprise tout à fait dans les cordes du monde des riches, au vu de son niveau de développement et de ses accumulations matérielles.

Les bousculades, parfois violentes, autour des sacs de riz ou de farine de la charité mondiale sont censées frapper les esprits, mais elles ne frappent apparemment manifestement pas aux bonnes portes. Sinon ça se saurait, parce que la fin ou l'atténuation d'un malheur, c'est toujours plus enthousiasmant à montrer que le cauchemar des ventres d'enfants ballonnés et de vieilles cadavériques.

Près de 20 millions de personnes dans la corne de l'Afrique dépendent actuellement de l'aide alimentaire, et ce nombre pourrait s'accroître, car la faim menace notamment les agriculteurs des terres marginales, les éleveurs de bétail et les citadins ayant de faibles revenus.

A moins d'un miracle, on ne voit toujours pas ce qui pourrait empêcher une détérioration de la sécurité alimentaire générale en raison de la faiblesse du pouvoir d'achat des ménages, du manque de pâturages, de la sécheresse aggravée et bien sûr de l'inefficacité ou l'insignifiance de la réaction de la communauté internationale.

Les images de détresse de petits éleveurs regardant mourir leur bétail rongé jusqu'à l'os par la faim et la soif servent plus à soulager qu'à interpeller les consciences, puisqu'à l'évidence, ce sera encore la résignation qui va les prolonger. Déjà que la situation alimentaire des populations africaines était catastrophique ces dernières années, on se demande de quoi elle sera faite avec une réduction considérable des récoltes et la perte d'une grande partie du bétail cette année comme au Kenya, en Ouganda et d'autres pays. Alors, montrer la détresse de ceux que la mort guette parce qu'ils ont faim, c'est bien.

Le problème est que ceux qui ont les moyens et le pouvoir de faire quelque chose le savent sans avoir à «supporter» les gros plans sur les corps décharnés et des travellings sur des terres brûlées.

Les images vont continuer quand même à défiler par oukase médiatique, avant que le quotidien ordinaire ne reprenne ses droits. Un quotidien pas très brillant pour l'humanité prospère.

Slimane Laouari

Acteur halal

Le métier de saltimbanque a toujours été mal vu: c’est une profession incertaine, chaotique. C’est la raison pour laquelle, depuis le Moyen Age, les artistes sont marginalisés, traités d’intouchables. Ils ne connaissent que les routes aventureuses qui les mènent de palais en estaminets et dînent souvent à la fortune du pot.

Les romans qui traitent des tribulations picaresques des hommes de théâtre sont nombreux et ils illustrent tous la dure condition de ceux dont le métier est de ramener la joie chez les autres, de changer le morne quotidien et d’entretenir la flamme de la culture d’une manière vivante.

Le capitaine Fracasse et Sans famille donnent des aspects différents des bohémiens du spectacle. Si la société a été souvent dure envers ces gens-là, (qu’on traite souvent de parasites), car la plus-value que leur travail produit n’est pas quantifiable et pas concrète, c’est souvent à cause de l’interprétation étroite des textes religieux: on ne crée pas innocemment des personnages en leur donnant vie et émotions sur un plateau.

Et avec l’arrivée des intégrismes, le sort de ces éternels maudits ne s’arrange guère: le regretté Youssef Chahine, dans une émission-hommage qui lui est consacrée, a montré sa peine en constatant le changement de comportement de son jeune acteur fétiche qu’il a contribué à transformer en idole: il ne répondait plus à son salut.


Chahine était un copte ouvert à la culture universelle, au cosmopolitisme, le jeune acteur était victime du travail en profondeur des islamistes qui ont réussi à transformer la société égyptienne. Et le monde du cinéma est plus visé que les autres secteurs, car c’est lui qui a reflété le mieux, jusqu’à ces derniers temps, les états d’âme du peuple égyptien. Chahine avait reçu des menaces et a été traîné en justice pour son film L’Emigrant et des pressions intolérables sont exercées sur les comédiens afin qu’ils changent de registre et de comportement.

La censure n’est plus sur le contenu du film, comme l’avait montré si bien Abdou B. dans un de ses magnifiques articles sur le cinéma arabe, Ni Dieu, ni sexe, mais sur les rôles eux-mêmes. Un comédien a reçu des menaces pour avoir interprété le rôle d’un ecclésiastique. Le comble! La dernière mauvaise surprise nous vient d’un reportage de Thalassa sur le plateau de tournage du dernier film de Merzak Allouache, sur le dernier phénomène en «vogue»: les harraga. Le talentueux cinéaste algérien (Omar Gatlatou), avec son humour habituel, a fait montre de son étonnement quand son principal comédien, pour des raisons «religieuses», a refusé de donner un baiser à sa fiancée qui était, ma foi, fort avenante.

Il est bien entendu que l’aventure des harraga n’a rien d’un «Embarquement pour Cythère», mais de là à se proclamer comme comédien «halal», c’est un comble! Donc, il y a des comédiens «haram», et que le «jeu» est vécu comme un acte authentique. Cet effacement progressif des sentiments par l’autocensure s’accomplit d’une manière rampante. Petit à petit, la société va se retrouver dans les attitudes hypocrites du Moyen Age et il n’est pas loin le temps où les rôles de femmes seront tenus par des hommes, si toutefois, le théâtre survit à la vague intégriste, comme dans les années trente...

Encore un peu et on pourra dire à nos petits enfants que les bébés naissent dans les fleurs de cactus. Pour donner un peu de piquant à l’histoire!

Selim M’SILI

Nessma TV et le Sahara occidental

Le président du Conseil Italien, Silvio Berlusconi entreprendra une visite officielle en Algérie dans les prochains jours. En marge de sa visite officielle, Silvio Berlusconi tentera de donner un coup de pouce au dossier Nessma TV à Alger. La chaîne privée tunisienne avec qui Berlusconi est associé, n’a, pour le moment, aucun statut juridique ni commercial en Algérie.

Aucune accréditation n’a été accordée à cette nouvelle chaîne du paysage audiovisuel algérien. La venue de Berlusconi pourrait bousculer les choses et faire avancer un dossier sensible qui est déjà sur le bureau des responsables algériens en charge du dossier. Mais l’affaire est loin d’être aisée. Des concessions devront être faites en échange d’une accréditation en bonne et due forme.

Le dossier Nessma TV est bloqué en raison de l’antécédent des frères Karoui qui, malgré leur bonne connaissance des champs audiovisuels algériens, n’ont pu garder de bonnes relations avec les responsables algériens. Ce qui a conduit au blocage de leur dossier en haut lieu. Par ailleurs, les responsables algériens regardent d’un mauvais oeil l’évolution de cette télévision privée tunisienne à vocation maghrébine. En plus du marché du publicitaire algérien qu’elle vise, il existe plusieurs aspects qu’Alger ne souhaite pas voir diffuser sur cette chaîne très regardée actuellement par les Algériens.

Et l’une des plus importantes est la question du Sahara occidental, traitée par la chaîne de façon favorable à la vision marocaine. Nessma TV présente une carte territoriale du Maroc qui indexe le territoire du Sahara occidental. Même dans l’émission de jeu Qui veut gagner des millions, les questions posées par l’animateur marocain, Rachid El Ouali, aux candidats issus du Maghreb arabe, évoque l’expansion territoriale du Maroc. La question du Sahara occidental est très sensible en Algérie et son mauvais traitement risque d’avoir des conséquences considérables sur les relations entre Alger et les opérateurs privés qui souhaitent investir dans l’audiovisuel algérien.

Plusieurs télévisions ont fait les frais de cette option auparavant. C’est le cas, notamment, d’Al Jazeera qui avait décidé de créer un bureau au Maroc avec un traitement très partial sur le Sahara occidental. Il est clair que l’audiovisuel en Algérie est lié à plusieurs paramètres: la ligne politique, le dossier du Sahara occidental, la France et surtout la gestion de l’actualité politique algérienne. Donner la parole à des opposants ou des ennemis de la cause nationale pourrait fermer éternellement le bureau en Algérie. Le cas de Nessma T V et sa gestion du dossier du Sahara occidental n’est pas unique. Il expose seulement les raisons et les visions d’un pays qui aspire à garder sa vision des choses.

Amira SOLTANE

Le Medef revient à la charge

La semaine prochaine M.Yves-Thibault de Silguy, président de Vinci et président du Conseil de chefs d’entreprise France-Algérie du Medef (organisation patronale française) sera en Algérie pour une réunion avec l’ambassadeur de France en Algérie et son chef du service économique. Il s’agira de passer en revue les derniers développements intervenus dans les relations économiques entre la France et l’Algérie. On pense à la loi de finances complémentaire 2009.

On pense également à ses répercussions sur les activités du port de Marseille. En fait, il s’agira, principalement, de préparer la venue à Alger de la délégation du Medef prévue du 22 au 25 novembre prochain. Cette délégation présidée toujours par le président de Vinci devra en principe avoir des discussions avec les responsables algériens. Qu’apportera dans ses bagages cette énième délégation du Medef?

A la lumière des résultats obtenus jusque-là après les multiples discussions avec les responsables de cette organisation patronale, il est fort probable que le prochain déplacement sera plus axé sur des doléances que de nouvelles propositions d’affaires. En principe, les responsables algériens ont maintenant une meilleure perception de ce qu’ils peuvent attendre des entreprises françaises.

De ce qu’ils n’attendent plus également. Des IDE par exemple. Non seulement les engageantes promesses faites au tout début du cycle des navettes du Medef en Algérie n’ont pas été tenues mais surtout il y a eu plutôt des désengagements. Il y a eu la volte-face de Renault qui s’en est allé installer son usine à Tanger après l’avoir prévue en Algérie. Dans le même temps, il y a eu le départ, sans bruit, de Carrefour. Des arrivées? Oui, il y en a eu mais, comme qui dirait, par effraction.

Cela a été le cas pour Danone, pour Nestlé, pour Lafarge... Des entreprises françaises qui, «pressées» de mettre pied en Algérie, n’ont attendu ni le Medef ni les autorités algériennes pour s’inviter chez nous. Et puis est venue la loi de finances complémentaire 2009 qui a muré les «fenêtres» pour ne laisser que la porte principale. Des «fenêtres» que comptaient utiliser comme point de passage bien d’autres entreprises françaises.

Des indiscrétions citent parmi ces entreprises la firme Orangina, le groupe France-Télécom, l’entreprise Ferrero... Le tout est de savoir si ces entreprises maintiendront leurs projets d’investissements maintenant que l’économie algérienne s’est dotée de «panneaux de signalisation»? On le saura au plus tôt mardi prochain ou au plus tard le 25 novembre prochain à l’issue de la visite des représentants du Medef.

Mis à part ce segment du dossier, il y a également celui des sociétés commerciales françaises en Algérie. Celles qui importent et revendent en l’état. Si c’est cela (et seulement cela) qui agite le patronat français représenté par le Medef alors, on se sera tout dit. Dans ce cas, il faudra cesser les plaisanteries, car les meilleures sont toujours les plus courtes.

Zouhir MEBARKI

Nos privilèges avant tout !

Dans un communiqué diffusé, à partir de sa boîte postale sise au Club des Pins, le bureau national de l’Association des anciens condamnés à mort (1954-1962) informe les adhérents du contenu d’une audience que le ministre (dont le portefeuille n’est pas précisé, mais il doit s’agir du ministre des Moudjahidine) lui a accordée.

Le ministre en question a promis à ses hôtes la prise en charge des revendications ainsi énoncées dans le communiqué :
- cadres de la nation ;
- cadres de la Révolution ;
- catégorie 4 pour les anciens condamnés à mort ;
- catégorie 3 aux ayants droit des anciens condamnés à mort guillotinés par le colonialisme et décédés après l’Indépendance ;
- prise en charge pour des soins à l’étranger ;
- emplois pour les enfants des anciens condamnés à mort ;
- logement pour les anciens condamnés à mort et leurs enfants ;
- mention “Condamnés à mort” sur les attestations communales ;
- réversion des pensions pour les veuves des anciens condamnés
à mort ;
- le 19 juin consacré par décret exécutif comme Journée nationale des anciens condamnés à mort ;
- le passeport pour La Mecque pour les anciens condamnés à mort ;
- des séjours de repos dans les stations thermales pour les anciens condamnés à mort et leurs ayants droit.

Quelques observations s’imposent sur certains chapitres de cette longue plate-forme de revendications.
Quel rapport peut-il se faire entre un statut aussi méritoire d’ancien condamné à mort de la Révolution et celui de cadre de la nation, qui n’a au demeurant de sens que dans un régime totalitaire de type “article 120”, et qui, de toute manière, renvoie à une fonction politique ou administrative en cours d’être exercée ?

La “prise en charge de soins à l’étranger” peut-elle constituer un droit légalement consenti à une catégorie de citoyens – et non de maladies — par un État ? Le communiqué ne précise pas si nos “Anciens” refuseraient les éventuels “bienfaits” du système de santé d’une France toujours coloniale. Cela nous étonnerait, l’ancien premier responsable de l’Association n’a pas refusé d’être promu à un poste consulaire à Paris !

Emploi et logement : cela ne suffit-il pas que les jeunes Algériens prennent le large en radeaux pour vouloir encore prioriser des “ayants droit” ? En trois jours, plus de 230 harragas ont été interceptés entre l’Ouest algérien (50), Annaba (30) et l’Espagne (150).

La mention “Ancien condamné à mort” sur l’Attestation communale vise-t-elle à classer les moudjahidine par catégories ? Enfin, le droit au repos dans les stations thermales aux “Anciens”, cela se comprend ! Mais exiger la sinécure à sa descendance, ce n’est point dans la norme de la responsabilité de nos aïeux qui nous élevaient dans les valeurs de l’effort et de l’utilité sociale.

On a de la peine à croire que ces demandes viennent d’une association présidée par un sénateur qui a failli être exécuté pour l’Algérie. Continuer ainsi à en redemander, après un demi-siècle d’indépendance, alors que le pays sombre au 104e rang en termes de développement humain !

Par : Mustapha Hammouche

À ne pas manquer : Lost, les disparus : Une fin digne de Lost

Dernière ligne droite de “Lost : les disparus” avec le dernier épisode de cette cinquième saison de l’épopée diffusée en exclusivité sur TF1, après ça, les amoureux de ces robinsons des temps modernes devront patienter encore quelques mois sur leur faim avant de les retrouver pour une ultime aventure…

Il faut vraiment vivre dans une île déserte pour ne pas connaître Lost, le petit bijou de J.J. Abrams, l’idée est simple et novatrice à la fois : “Après le crash de leur avion sur une île perdue, les survivants doivent apprendre à cohabiter et survivre dans cet environnement hostile. Bien vite, ils se rendent compte qu'une menace semble planer sur l'île...”

La série en est à sa cinquième saison, l’une des meilleures ; 3 ans après les évènements de la fin de la saison 4, Ben doit ramener sur l'île Jack, Kate, Sayid, Sun et Hurley. Pendant ce temps sur l'île, Sawyer, Locke, Juliet, Miles, Charlotte et Faraday sont soumis à des flashs temporels qui leur font découvrir certains secrets de l'île.

Pour ce double épisode de fin de saison intitulé “Au bout du voyage”, les téléspectateurs ne seront pas déçus. “Voulant à tout prix modifier le futur dont ils connaissent l'issue fatale, Jack et Sayid tentent de mettre en œuvre leur plan. Aidés de Jin, Kate et Hurley, ils se préparent à faire exploser la bombe à hydrogène qui est en leur possession. C'est à leurs yeux la seule façon de mettre un terme au projet Dharma.

Mais pourront-ils changer l'avenir ? Parallèlement, Locke explique à Benjamin Linus qu'il n'y a pas d'autre solution que de tuer Jacob. Une traque débute alors avec Richard et les autres, au cœur de la jungle. Mais trouver la piste qui mène à Jacob n'est pas une mince affaire. Quelque part sur l'île, des survivants du vol 316 arpentent un dangereux secteur, progressant avec un étrange paquetage...”

Lost est une série extraordinaire, peut-être même la meilleure de ces dix dernières années. Certes, elle est complexe, mais quand on se donne la peine de la découvrir, on a un retour incroyable en termes de plaisir visuel et intellectuel.

Par : Rédaction de Liberte

Les bombes suppositoires font leur apparition en Iran

Inquiétudes

Si après tant d’années de partenariat, les autorités algériennes décident de fermer temporairement la cokerie pour telle ou telle cause, c’est que le géant indien de la métallurgie n’a pensé qu’à ses profits à travers l’augmentation de la production et sa commercialisation à l’international.

La décision de fermer la cokerie du complexe d’El-Hadjar, à Annaba, en évoquant des raisons de sécurité est salutaire. Pour le complexe et ses travailleurs. Pour les habitations avoisinantes aussi. Le risque s’avère ainsi tellement important qu’il aura fallu recourir à cette mesure extrême d’autant que cette composante de l’usine est vieille de plus de 30 ans, avec ce que tout cela suppose en termes de manque d’entretien et de laisser-aller durant les périodes de crise qu’a connues le complexe ces dernières années.

Dans ce cas, la question est de savoir quel a été l’apport du partenaire étranger, à savoir ArcelorMittal, dans le développement et la mise à niveau du complexe. Si après tant d’années de partenariat, les autorités algériennes décident de fermer temporairement la cokerie pour telle ou telle cause, c’est que le géant indien de la métallurgie n’a pensé qu’à ses profits à travers l’augmentation de la production et sa commercialisation à l’international.

Ainsi, poussant la logique financière jusqu’au bout, la direction d’ArcelorMittal annonce un plan de suppression de quelque 1 500 emplois, arguant les répercussions néfastes de la crise financière internationale sur le groupe. Pourquoi n’a-t-il pas annoncé une augmentation de salaires des employés d’El-Hadjar lorsque l’usine tournait à plein régime et engrangeait des millions de dollars de bénéfices ?

ArcelorMittal a donc échoué en Algérie. Parce que les textes qui lui ont permis de s’installer à Annaba étaient complaisants et parce qu’aussi l’investissement consenti pour le développement de l’usine a été insignifiant. Les travailleurs d’El-Hadjar ont aujourd’hui toutes les raisons de s’inquiéter pour leur avenir. Car après que la direction d’Arcelor eut mis en veille son projet de licenciement, voilà que le wali d’Annaba annonce une décision qui suscite l’inquiétude des employés.

Vont-ils être mis au chômage technique ou à la retraite d’office, pour ceux ayant atteint l’âge légal, ou seront-ils redéployés dans les autres services du complexe ? Autant de questions qui taraudent les esprits dans cette ville de l’est du pays qui a connu, il n’y a pas si longtemps, des compressions massives des travailleurs au lendemain des accords d’ajustements structurels avec le FMI.

Par : Salim Tamani

2009 sans gros dégâts

On le sait depuis longtemps, la prévision en économie n’est pas une science exacte. La remarque vaut encore plus pour les économies pétrolières soumises à un marché pétrolier mondial de plus en plus volatile car de plus en plus soumis aussi au jeu des spéculateurs. Les appréhensions que nous avions à la fin de l’année 2008 quant à une forte détérioration de la situation économique nationale en 2009, suite à la crise mondiale apparue au début du second semestre 2008 sans être totalement dissipées, sont aujourd’hui moins lourdes.

Pourquoi ? 1) Les prévisionnistes tablaient pour l’année 2009 sur un prix du baril de 30 dollars pour les plus pessimistes, 50 dollars les plus optimistes. Depuis près de deux mois, ce prix gravite autour de 70 dollars et on ne sait pas comment il va finir l’année en précisant tout de même que l’hiver est une période de forte consommation d’énergie, et que la reprise, même encore timide, caractérise la plupart des économies développées. Il est donc possible que la demande d’énergie reparte à la hausse. Les responsables du secteur de l’énergie dans notre pays prévoient de finir l’année 2009 avec des recettes de quelque 45 milliards de dollars malgré une baisse à la fois des prix et des volumes exportés (nouveaux quotas Opep). Nous savons qu’avec les dépenses publiques prévues pour cette année, le point mort est de 70 dollars, si toutes les dépenses publiques sont maintenues à leur niveau prévu, le budget ne pourra être en équilibre qu’avec un baril à 70 dollars. Ce n’est malheureusement pas le cas. 2) Mais dans le même temps, il y a actuellement recadrage du programme d’importations. Il y a aussi correction du programme d’investissements publics : la priorité est accordée à l’achèvement des chantiers entamés et non pas à l’ouverture de nouveaux chantiers. La nomenclature des investissements 2009 sera certainement revue, toilettée ce qui aura aussi un impact sur les dépenses publiques prévues dans le sens de leur baisse, même minime. Tout porte donc à croire que les dépenses publiques seront moindres que celles prévues en début d’année ce qui pourra compenser, quelque peu, les pertes de recettes dues à la baisse du prix du baril. Tout cela nous autorise à penser que Fonds de régulation des recettes et réserves de charge ne seront pas significativement sollicités et qu’en conséquence, la position financière du pays restera au vert. 3) Les prévisions de clôture 2009 Si l’on en croit les prévisions de clôture pour 2009 établies par le FMI, la situation macroéconomie du pays sera «correcte» compte tenu du contexte mondial de crise. La croissance économique sera, en 2009, de 2,1 % contre 3 % en 2008. Nous pensons, quant à nous, que grâce à une campagne agricole excellente cette année, un frémissement du secteur industriel et un maintien du rythme d’activité des secteurs BTP et services soutenu par les chantiers de l’important plan de relance, la croissance avoisinera les 3,5 points et, hors hydrocarbures, les 5,5 points, le secteur hydrocarbure étant en baisse pour cette année. Le ministre des Finances, K. Djoudi, estime, pour sa part, que le taux de croissance sera de 3,9 % et de 6 % hors hydrocarbures pour 2009. Il est vrai que comparé aux taux de croissance des économies marocaine, tunisienne et égyptienne, l’Algérie reste en retard mais rapportée aux taux de croissance obtenus par les économies pétrolières, l’Algérie réalise les meilleures performances.

Taux de croissance

Maghreb - Moyen-Orient

 2008 2009
Algérie3 %2,1 %
Maroc5,65
Tunisie4,63
Egypte7,24,7
Pays pétroliers
 2008 2009
Arabie saoudite4,4 %- 0,9 %
Emirats arabes-unis7,4- 0,2
Koweït6,3- 1,5
Iran2,51,5

Dans le domaine des équilibres financiers extérieurs, la balance du compte courant restera positive en 2009 en Algérie pendant qu’au Maroc, en Tunisie et en Egypte, ces équilibres se détériorent comme la montre le tableau suivant.

Compte courant (en % PIB)

 2008 2009
Algérie+ 23,2 + 2,7
Maroc- 5,4 - 5,5
Tunisie- 4,2 - 3,8
Egypte0,5 - 2,4

Bien évidemment, c’est grâce à ses recettes d’exportation d’hydrocarbures que l'Algérie enregistre cet excédent de son compte courant mais, pour l’année 2009, ce solde positif n’était pas assuré compte tenu de la baisse des prix et des volumes exportés d’hydrocarbures et surtout du maintien du rythme de dépenses publiques nécessaires à la réalisation des nombreux chantiers d'infrastructures ouverts. Dans le domaine de l’inflation, celle-ci reste soutenable (malgré une politique budgétaire expansionniste) comparée aux taux affichés par les pays de la région.

Inflation

 2008 2009
Algérie4,5 4,6
Maroc3,9 2,8
Tunisie5 3,5
Egypte11,7 16,2

Ces résultats macro-économiques, somme toute, globalement acceptable, ne doivent faire illusion. L’économie algérienne n’est toujours pas une économie de production qui prend correctement en charge les besoins de la population et encore moins qui est présente sur les marchés extérieurs. Nous attendons toujours les programmes de soutien à l’entreprise, les réformes qui touchent au climat des affaires et la mise à niveau du système bancaire et son orientation sur le financement des investissements et notamment ceux des PME/PMI. «On peut mesurer la croissance du PIB du haut de la forêt macro-économique mais c’est dans les sous-bois micro-économique que se prennent toutes les décisions et que de nouvelles pousses germent et que les bois morts sont balayés» (Michael Spencer - Prix Nobel d’économie).

Par Abdelmadjid Bouzidi

Tu parles !



Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

Salon de l’automobile à Alger. Pour un autoradio acheté…

… une voiture offerte !

Ainsi donc, il semblerait qu’Abdekka ait refusé de parler avec Sarko lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU à New York. Si cette information se confirmait, dans la foulée, elle en confirmerait à son tour une autre que je tiens d’un cousin généticien réputé. L’homme, l’être humain, dans son capital génétique, est constitué de constantes et de variables. Et dans les variables, il y a ce facteur que les scientifiques (dont mon célèbre cousin) qualifient d’hypervariable. C’est celui de parler à un semblable ou de ne pas lui parler. Ça change tout le temps ! En fonction de quels paramètres ? On ne le sait pas encore de manière certaine, mais les généticiens (dont mon c…) y travaillent d’arrache-pied. Nous savons juste que des éléments comme le temps, la période donnée influent directement sur la volonté d’adresser la parole à quelqu’un ou de la lui refuser. Et cette donnée varie elle-même d’un sujet à un autre. Travaillant plus particulièrement sur un corpus de chefs d’Etat, un groupe de scientifiques chevronnés (dont mon…) a observé un phénomène fort intéressant. Ainsi, plusieurs dirigeants du monde s’adressent plus facilement la parole en période électorale. Lorsque, par exemple, ils se présentent à une élection. Et surtout lorsqu’ils en sortent. C’est fou ce que là, à ce moment donné de l’année, ils se parlent. Ils s’écoutent se parler. Et surtout, ils exigent de nous que nous écoutions de force ce que les autres dirigeants disent d’eux et de leur élection. De vraies pipelettes. Allez les arrêter lorsque les urnes sont encore chaudes ! Autant essayer de stopper Madonna devant un danseur sexy nouvellement embauché dans sa troupe. Ou pis, autant empêcher Belkhadem de se déguiser un jour de l’Aïd. C’est impossible ! Même chose pour notre corpus de présidents. Ils se parlent jusqu’à l’overdose lorsque leurs peuples votent. Mais, une fois les élections bouclées, et le prochain rendez-vous électoral encore éloigné dans le temps, ils retombent bizarrement dans un mutisme étrange. Et là, phénomène encore plus étrange noté par les scientifiques (dont…), même lorsqu’ils ne se parlent pas, nos dirigeants tiennent à ce que nous écoutions leurs silences et leurs bouderies : «Voyez comme je ne lui parle pas !» Décidément, et au vu de la complexité de la génétique des humains, j’ai une admiration de plus en plus grande pour mon… cousin. Et je fume du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.

H. L. 

Système éducatif à deux vitesses

A peine les élèves et le personnel enseignant ont-ils repris le chemin de l’école que le secteur de l’éducation est secoué par un appel à la grève lancé lundi à l’instigation des syndicats autonomes du secteur regroupés autour de l’intersyndicale.

Les enseignants ont tenu par ce nouveau débrayage qui donne la mesure du climat tendu dans lequel s’inscrit la rentrée de cette année à célébrer la journée internationale de l’enseignant par une large action de mobilisation autour de leurs revendications socioprofessionnelles pour rappeler à la tutelle qu’ils demeurent toujours mobilisés pour faire aboutir leurs revendications.

Vieux contentieux s’il en est, la grogne des enseignants qui dure maintenant depuis plusieurs années a marqué toute une génération d’enseignants, anciens et nouveaux, que les luttes syndicales pour une école performante et un statut de l’enseignant qui préserve la dignité des travailleurs de l’éducation ont placé au-devant de l’actualité.

Face au silence, à l’indifférence et au mépris de la tutelle qui joue manifestement sur l’essoufflement du mouvement – un pari qui est contrarié à chaque fois sur le terrain – les enseignants affiliés à l’intersyndicale ou qui adhèrent à la plateforme revendicative de ce syndicat furent amenés, malgré eux, à passer plus de temps à battre le pavé dans des manifestations de rue et des grèves ininterrompues bravant la répression policière et le harcèlement de la justice que sur les estrades des salles de classe.

Fidèle à une ligne de conduite qu’il s’est imposée depuis le début de la crise où les canaux du dialogue ont vite fait de céder la place à l’anathème et à la diabolisation des animateurs du mouvement, le ministère de tutelle, à défaut de trouver une issue heureuse à ce conflit qui n’a que trop duré, joue la carte de la déligitimation et de la décridibilisation du mouvement.

Au lendemain de la grève, le ministère a rendu public un communiqué dans lequel il met en avant les taux de suivi dérisoire de la grève en réponse aux représentants de l’intersyndicale se félicitant de la large mobilisation qui a caractérisé le mouvement de grève de lundi.

Les conséquences de ce bras de fer qui n’en finit pas entre la tutelle et les enseignants engagés dans le mouvement de contestation de l’intersyndicale se sont déjà lourdement fait sentir à l’ombre de cette crise au regard des résultats scolaires affligeants et du niveau général de l’enseignement et des élèves. De cela on ne semble pas trop s’en préoccuper. La parade est déjà trouvée pour noyer le poisson : on vient de décider de créer des écoles pour surdoués, pour les élites.

Comprendre pour les enfants des privilégiés du système qui n’auront plus à faire le déplacement à l’étranger pour étudier dans les grandes écoles. Une façon de reconnaître a contrario que nos enfants portent des tares congénitales qui font d’eux des cancres parfaits. Secteur éducatif en panne ou à deux vitesses ?

L’intrusion de l’école privée dans le système de l’enseignement qui a amené des parents pas forcément nantis à quitter le secteur public en quête d’un enseignement plus performant a déjà précipité d’une certaine manière le système éducatif national dans cette voie. Preuve par neuf que l’enseignement public va mal.

Par Omar Berbiche

Juste un tremplin

Il est évident que la véritable insertion commence par le travail, permanent autant que possible, et que cette condition passe par l’adéquation entre l’enseignement, «classique» et professionnel d’une part, et de l’autre, le monde du travail.

Faute de mieux et en attendant, un Etat ne peut rester les bras croisés face à la situation de chômage qui pénalise les millions de jeunes, notamment diplômés. Cela se fait d’ailleurs sous tous les cieux, y compris dans les pays qui abhorrent toute forme d’assistance sociale.

Les récentes mesures d’un «salaire» de 6 000 Da pour les chômeurs n’est pas la première du genre, et d’autres dispositifs analogues ont été déjà lancés, avec plus ou moins de réussite. On peut faire la fine bouche, en demandant plus et mieux, par rapport à toutes ces tentatives, mais ces dispositifs ont tous le mérite d’exister. Bien sûr, nombreux, et pas forcément à tort, sont ceux qui estiment que

6 000 Da, c’est insuffisant, et que ça ne suffit même pas pour ceci ou cela. Mais il faut se mettre à la place de ceux qui n’ont même pas ce minimum pour pouvoir décréter de l’utilité ou non de ce pactole. Il faut ajouter que cette somme n’est pas de l’aumône, ce qui serait révoltant autant pour l’expéditeur que pour le récepteur, mais qu’elle s’insère dans… l’insertion.

En fait, tout est dans l’accompagnement de ce genre de mesures, dont le caractère palliatif est indéniable, pour justement, en diminuer cette teneur transitoire. Il faut donc rappeler aux bénéficiaires et surtout aux analystes experts en sinistrose, que c’est là un tremplin, avec ses insuffisances, et non pas une fin en soi, avec sa charge d’illusions et de faux espoirs.

N.S.

Le temps des initiatives politiques

Après une pression médiatique exercée sur le thème de la révision de la Constitution et de l’élection présidentielle, le silence actuel vide la vie politique de tout son sens. Les populations qui avaient été «allumées» publiquement ne sont plus sollicitées.

Dans ce genre de situation, serait-ce l’initiative qui serait tombée en panne ? N’y en aurait-ils plus de ceux qui seraient maîtres de leurs propos au moins pour donner l’image d’une libération des pensées pour qu’ils n’apparaissent pas pris en otage uniquement par les intérêts? Il y a, ainsi, de ces actions qui s’amorcent pour une conjoncture et puis s’éteignent faute d’objectif nouveau.

Sans doute que, dans ces conditions, les ingrédients d’une décrédibilisation de l’action politique ou partisane sont réunis avec ce qui inexorablement s’ensuit, à savoir la perte de crédit de la classe politique. Quand on s’engage sur des convictions politiques, on assume jusqu’au bout, à moins de se montrer disponible pour s’engager au gré des vents dans un processus d’oscillations vraiment stratégiques.

Désormais, lorsqu’est amorcée une démarche qui est portée à bout de bras, sur le plan du verbe, par des partis politiques dont, plus particulièrement ceux de l’Alliance, la tentation serait grande de ne pas créditer celle-ci d’un «souffle» long. Le retour à un profond silence inexpliqué laisse inévitablement la porte ouverte à des supputations qui ne sont peut-être pas fondées, mais qui induiront toutes sortes de lectures, dont les plus angoissantes. La validité de toute démarche s’évalue de toute façon en fin de parcours, comme pour le terrorisme : faut-il en parler souvent, toujours ou peu ?

S. I.

Les premiers de la classe et les autres

L’école publique algérienne est mal en point. En dépit d’une série de «réformes» entreprises ces dernières années, le secteur de l’éducation n’arrive toujours pas à retrouver ses marques pour s’inscrire résolument dans la modernité. L’Etat y a mis pourtant des moyens colossaux. La tutelle, le corps enseignant, les élèves et leurs parents sont loin de se mettre d’accord sur quoi que ce soit.

Le marasme cloue manifestement tout le système. Même si les chiffres de la réussite aux examens de fin d’année sont en nette progression, la qualité n’y est toujours pas. Le ministère continue d’entreprendre par-ci par-là, et souvent de manière unilatérale, des changements et des liftings, sans véritable concertation avec les acteurs de la famille éducative. Les enseignants, quant à eux, focalisent toute leur attention sur d’insatiables considérations sociales et salariales, en reléguant au second plan la qualité et la nature des cours dispensés. Les apprenants se plaignent de la surcharge horaire de l’emploi du temps quotidien.

Les parents, à défaut de prise de conscience, sont carrément démissionnaires. Chacun y va de ses propres intérêts et de ses petits calculs bassement matérialistes. A défaut de dialogue et de débat entre les différents partenaires, la protestation et le flou priment sur tout le reste au grand dam de tout le monde. A chaque rentrée scolaire, les mouvements de grève et les débrayages reviennent sur le devant de la scène pour remettre sur le tapis une multitude de revendications.

Les questions de pouvoir d’achat, les contraintes pédagogiques, les moyens matériels et la logistique, les syndicats du secteur ne se lassent pas d’allonger la liste de leurs griefs envers l’administration, sans pour autant se remettre en cause, ne serait-ce qu’une fois, quant à leur responsabilité dans cette situation. Le commun des mortels ne comprend pas grand-chose tout cet embrouillamini. Il est évident qu’on est face à une crise patente de dialogue et de concertation. Toutes les parties impliquées dans ce dossier doivent impérativement se réunir pour mettre l’école au-dessus de toutes les contingences.

La promotion et la défense réelles de l’école publique, véritable creuset du développement national, exigent nécessairement un effort collectif et un véritable travail de fond qui s’articulerait sur de nombreux volets comme la pédagogie, la psychologie, l’orientation des programmes et des contenus, ainsi que la gestion et l’organisation de tous les mécanismes y afférents. L’action et la réflexion conjuguées de toutes les composantes humaines du secteur doivent gagner en consistance, en fréquence et être toujours plus en phase avec les réalités concrètes pour une éducation et une formation publiques de qualité.

Pour cela, tous les acteurs doivent évidemment pencher pour une école fière de son idéal républicain, social et démocratique, d’une part, et résolument inscrite dans les valeurs qui fondent l’identité algérienne, d’autre part. L’école publique doit absolument s’inscrire dans le XXIe siècle pour former des citoyens conscients de leur rôle dans la société, et parfaitement imprégnés des développements techniques et scientifiques qui se produisent à chaque seconde un peu partout à travers le monde.

On est appelé, conséquemment, à dépasser ces futilités et ces faux débats qui retardent l’avènement d’une école authentiquement algérienne et pleinement ouverte sur l’universalité. Dans leur for intérieur, et l’administration et les syndicats savent parfaitement que l’enjeu véritable est bien celui-ci, même s’ils feignent de l’ignorer. «La vie moderne est faite pour les premiers de la classe. Ce sont tous les autres que j’aimerais bien défendre», disait un anonyme. Les autres, ce sont, ici, nos élèves à nous.

Par Kamel Amghar

La mixité est algérienne ?

Les autorités compétentes ont décidé la suppression de la mixité à la résidence Ziani de l’ex-INIL à Boumerdés. Une décision qui cadre parfaitement avec nos mœurs, qui va dans le sens de la volonté populaire, qui ne porte nullement préjudice à nos enfants ou à leurs études, bien au contraire, et qui servira sans doute à mieux tranquilliser les parents sur l’honneur de la famille.

Une décision cependant rejetée par les adeptes de la mixité. Au point d’user de la violence pour combattre la décision souveraine de la tutelle de mettre fin à la seule résidence mixte de la RADP. Pourtant, la tutelle n’a jeté personne à la rue. Elle n’a fait que changer d’endroit à ses hôtes.

Où est donc le mal ? L’un des slogans du groupe protestataires disait Ettalib zamili, liyaskoune maï (l’étudiant est mon collègue, qu’il habite avec moi». Tiens ? Qu’on emmène voir un peu cet étudiant chez les parents habiter la maison ! Un petit groupe veut s’imposer à la volonté d’un Etat alors que les étudiants lui coûtent déjà énormément.

Certains s’arrangeront à l’avenir pour lui prouver leur gratitude en allant se mettre au service… d’autres nations. Des gens qui ne respectent pas les us et coutumes des leurs et qui s’inscrivent contre notre horma ne peuvent que s’être allaités à l’une des mamelles culturelles «made in». En Algérie, même les pieds-noirs du temps de la France coloniale respectaient cette horma et rejetaient la mixité… dès l’école primaire.

Paradoxalement, les seules classes mixtes, on les retrouvait dans… les «écoles libres» de l’Association des ulémas. Mais là le contrôle était aussi rigoureux que dans un couvent. Qui sont ces «étudiants» pour s’arroger le droit d’imposer par la force une mixité qui n’a jamais eu bonne réputation chez nous ?

La mixité pratiquée sans garde-fous nous enrichit en filles mères, en enfants naturels, et si nous avons la femme-pilote et la sénatrice qui font notre fierté, nous avons désormais des tas de chapardeuses, de trafiquantes et toute une armada de «garçons manqués» et d’autres illégales qui nous font toucher du doigt… nos défaillances. L’Etat n’a pas à plier face à des caprices issus de mentalités qui nous sont étrangères !

Par Mohamed Zaâf