jeudi 29 octobre 2009

Quelle place pour le tourisme algérien dans la publicité?

«Le tourisme est l’industrie qui consiste à transporter des gens qui seraient mieux chez eux, dans des endroits qui seraient mieux sans eux.»
Jean Mistler "Extrait de Faubourg Antoine"

Le tourisme algérien repart de plus belle. Des spots sont diffusés sur des chaînes arabes et occidentales tel que France 24, ou encore TV5, afin d’encourager la destination Algérie. Une pratique louable qui existe aussi chez nos voisins marocains, tunisiens ou même grecs italiens, irlandais et écossais.

Mais contrairement aux Algériens, ce sont des opérateurs chargés du tourisme, qui fabriquent ces spots et diffusent l’image du pays à travers le monde.
Chez nous, l’Onat a abandonné sa mission de promoteur du tourisme algérien et ce sont les opérateurs de téléphonie mobile (très actifs dans le domaine de la publicité en Algérie), qui se proposent de faire des spots sur la destination Algérie. Une manière très intelligente pour faire du marketing et de faire passer l’image du pays.

Ainsi, après Djezzy, il y a quelques années, c’est au tour de Nedjma de concocter un spot pour la destination Algérie. Ce film a été commandé par le ministère du Tourisme auprès de Nedjma et réalisé par l’Agence de communication FP7 McCann de Mourad Aït Aoudia. Mais c’est une boîte grecque installée à Nicosie, ABL Films, qui le réalisera avec un professionnel du spot, Tony Srour, un réalisateur libanais qui a déjà travaillé en Algérie.

Nedjma a produit ce spot télévisé en mettant l’accent sur la fibre nationale en incluant Zidane, une icône internationale, qui est plus assimilée à ses origines algériennes qu’à ses couleurs françaises qu’il portait avec les Bleus. Sous le slogan «Algérie, le Voyage du Coeur» ce spot vise à la promotion des richesses touristiques de l’Algérie et ce, en vertu de la convention signée en Juillet 2008 entre M.Chérif Rahmani, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme et M.Joseph Ged, directeur général de Wataniya Télécom Algérie.

Le spot qui est d’une beauté extrême, a été tourné en deux parties. Une partie en Espagne avec Zizou, au Santiago Bernabeu, le magnifique stade du Real Madrid, et l’autre, en Algérie dans quatre parties du territoire nationale: On commence par le Sahara, destination la plus prisée par les touristes, ensuite la Kabylie, le Constantinois et Timgad. Il manque toutefois quelques belles régions du pays comme Ghardaïa, Alger et sa Casbah ou encore Tamanrasset et son fameux Erg du Hoggar.

Le spot qui résume toutes les belles régions du pays a été toutefois déjà réalisé par Djezzy et Orascom Télécom dans un magnifique spot. Djezzy a été le premier opérateur à faire la promotion de la destination Algérie. On s’interroge à ce moment-là. Quel est le rôle réel ou supposé de l’Onat dans la promotion du tourisme algérien. L’Office, qui dans le passé faisait des spots et des placards de publicité dans les journaux et magazines, est aujourd’hui complètement effacé.


Amira SOLTANE

Monsieur Propre !


Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

Des écoles algériennes fermées après confirmation de la présence en leur sein de cas avérés de grippe A. Place maintenant aux … 

…blouses blanches !

Encore ce mardi, je lisais dans Le Soir d’Algérie ce titre «Hausse des prix, Djaâboub s’en lave les mains.» Il ne se passe pas une semaine sans que nous apprenions, au détour d’une confirmation de la tendance haussière des prix des biens de consommation courante, que le ministre du Commerce «s’en lave les mains». Que peut-on tirer comme conclusion de cette situation ? La plus évidente, celle qui s’impose d’elle-même. Monsieur Djaâboub se lave très souvent les mains. S’il se lave aussi souvent les mains, c’est qu’il s’agit incontestablement d’une personne préoccupée par les questions d’hygiène. Djaâboub est un monsieur propre. C’est important de le souligner en gras dans une conjoncture comme la nôtre qui voit des valeurs essentielles, comme la propreté, se perdre de plus en plus. Mais le fait que le ministre du Commerce se lave aussi fréquemment les mains prouve aussi que ce haut responsable n’a pas de problèmes majeurs d’alimentation en eau. Une personne qui se lave aussi souvent les mains ne souffre pas du problème des coupures d’eau. On peut alors supposer que si Djaâboub tient ainsi à préciser à chaque fois qu’il se lave les mains, c’est aussi peut-être une manière de se solidariser avec son collègue des ressources en eau, de laisser entendre qu’en Algérie, on peut enfin se laver les mains autant de fois qu’on veut, grâce au travail titanesque de Abdelmalek Sellal. En poussant plus loin, on peut aussi se dire que Djaâboub dans sa frénésie affichée en matière de lavage de ses mains apporte un autre soutien de poids à un autre collègue du gouvernement, le ministre de la santé. Eh oui ! Le département de ce bon Docteur Barkat fait diffuser sur l’ENTV des spots appelant les Algériennes et les Algériens à se laver fréquemment les mains afin de faire face à l’épidémie de grippe A. Qui mieux qu’un ministre, en l’occurrence celui du Commerce, pour appuyer cette campagne de prévention, hein ? Plus fort qu’un simple spot, plus convainquant qu’un slogan — fut-il joliment tourné — les images d’un ministre qui se lave les mains à tout bout de champ, et qui le crie sur tous les toits, ça vous booste une campagne. Et pas seulement la campagne du ministère de la Santé. Même le patronat, gardien jaloux de l’entreprise et de l’entreprenariat, y trouve son compte. A travers l’un de ses secteurs en plein boum, celui des savons et des détergents. Je n’ai pas les chiffres exacts en ma possession, mais je suis sûr que depuis que l’Algérie toute entière sait que Djaâboub se lave des centaines de fois par jour les mains, le marché du savon a explosé ! Voilà donc pour tous ceux qui pensent que nos ministres ne travaillent pas. En se lavant les mains à tout bout de champ et de robinet, Djaâboub démontre de manière éclatante qu’en politique, il n’y a pas de petit geste. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L.

A l’acte !

«Grande est notre détermination à lutter contre la corruption sous toutes ses formes et ses manifestations. […] La justice et les lois de la République seront appliquées à toute personne reconnue coupable de faits de corruption […].» C’est ce qu’a déclaré hier le président de la République à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire à propos de la corruption, fléau contre lequel il s’était engagé devant les citoyens, lors de sa campagne électorale, à mener la lutte. Il est vrai que, en tant que premier magistrat du pays, il sait que la plupart des Algériens ont perdu confiance parce qu’ils constatent quotidiennement de nouveaux signes ostentatoires de richesse chez des responsables, notamment dans leurs communes, lesquels, il y a peu de temps, n’avaient pas les moyens de s’offrir le luxe qu’ils se permettent présentement.

Dès lors, tout discours sur la justice, l’équité et l’égalité des chances est battu en brèche. L’Algérie a été l’un des premiers pays à signer et à ratifier la convention internationale de prévention et de lutte contre la corruption. Elle a même adapté sa législation en promulguant, en 2006, une loi dans ce sens qui institue une structure chargée de prévenir ce fléau. Cette structure n’a pas encore vu le jour en dépit des rappels du chef de l’Etat au gouvernement.

Des affaires de corruption ont certes éclaté au grand jour. Nous avons assisté à des procès qui ont défrayé la chronique, à l’image de ceux de Khalifa Bank et de la BNA. Cela reste tout de même insuffisant parce que d’autres affaires, étalées sur la place publique, sont apparemment mises sous le coude, comme celles des ex-walis de Blida et d’El Tarf, contrairement à l’ex-wali d’Oran, condamné par le tribunal criminel près la cour d’Alger, après un procès retentissant.

Ce qui laisse supposer dans l’esprit d’aucuns qu’il ne s’agit pas de lutte contre la corruption mais de règlements de comptes. C’est ainsi, encore une fois, que la confiance est ébranlée. La corruption, nous dit-on, est difficile à prouver. Qu’à cela ne tienne. Cependant, il existe des moyens de la déceler à travers la centralisation de la déclaration du patrimoine pour les agents publics et sa publication en toute transparence au Journal officiel, pour que, justement, les citoyens qu’on veut mettre à contribution puissent contrôler, du moins dans leur localité.

Les services des impôts ont les prérogatives, à travers les déclarations de revenus, qu’il serait judicieux de généraliser à l’ensemble de la population, de vérifier la véracité des faits. Cela, en plus de l’application du fameux principe : «d’où tiens-tu cela ?» au moindre signe ostentatoire de richesse. Peut-être que l’on arrivera, non pas à éradiquer le fléau, mais du moins à l’endiguer.

Car ses conséquences sont désastreuses et pour l’économie et pour le développement de tout pays. La corruption sape également les fondements mêmes de l’Etat de droit et mine les bases de la démocratie. Avec tout ce que cela implique également comme trafic de stupéfiants, d’armes, de financement du terrorisme et blanchiment d’argent. Reste cependant que la corruption est un mal moral.

D’où la nécessité de prendre le taureau par les cornes et décider d’en inculquer les méfaits dès l’école, mais aussi promouvoir la démocratie et les libertés, toutes les libertés.

Par Faouzia Ababsa

Pouvoir de la justice et justice du pouvoir

C’est frappant comme les discours d’inauguration de l’année judiciaire se ressemblent. Le Président y évoque invariablement le caractère prioritaire de la réforme de la justice, la promesse de la modernisation des moyens judiciaires et la promesse de sévir contre la corruption.

Il n’est pas exclu que ce soit l’allocution la plus pénible à préparer. S’il y a un domaine où la bureaucratie se renforce plutôt qu’elle ne recule, c’est bien la justice. Cette année, en imposant la traduction intégrale de tout dossier judiciaire, opération dissuasive pour certains revenus, elle a simplement privé de justice certaines catégories de citoyens pour certaines affaires nécessitant de lourdes traductions.

De 2006 à 2008, la corruption est, d’après les chiffres de la direction des affaires pénales, en hausse. Quelques améliorations dans la politique carcérale, qui se traduisent par des résultats probants dans la formation scolaire et professionnelle de jeunes détenus, méritent d’être cependant enregistrées. Le discours solennel, à force de se répéter sans qu’il ne change rien à son objet, prend à la longue des allures d’impuissante incantation.

C’est le sentiment qu’inspire une annonce comme celle-ci : “La justice et les lois de la République seront appliquées à toute personne rendue coupable de faits de corruption.” Au moment où l’actualité judiciaire et la chronique sociale font part d’une multiplication des faits de malversations, la promesse ainsi formulée par un Président qui entame sa onzième année a quelque chose de vain.

La réforme de la justice est en cours depuis une décennie, sans qu’il ne soit possible d’en saisir ni le contenu ni le rythme. Tend-elle à une mise en œuvre libre des recommandations de la commission Issad ? Déjà qu’on ignore même dans quelle mesure ces recommandations ont été, toutes ou en partie, retenues !

Une réforme conçue à des fins d’indépendance, d’efficacité et de moralité judiciaire ne devrait-elle pas plutôt correspondre à un projet global traductible en programme de travail législatif ? Au lieu de cela, nous assistons à une réforme aux nobles mais génériques objectifs, sans contenu et sans planning annoncé. Celle-ci s’avère alors n’être qu’un processus d’adaptation politique du fonctionnement de la justice et de la production législative. Un jour, on suspend en partie la loi sur l’eau, parce qu’il faut continuer à exploiter le sable des oueds, l’autre, il faut improviser une loi sur la cybercriminalité parce qu’on veut créer une police des internautes.

Quand le Président évoque, dans son allocution, “ces maux qui freinent le progrès (de la société) et son développement tels l'égoïsme, le népotisme, la corruption, le pillage, l'agression et le viol”, certains d’entre eux ont un fondement politique. Le népotisme, la corruption et le pillage, par exemple, ne prolifèrent que dans des conditions politiques qui organisent l’action sélective de l’appareil judiciaire.

Tant que le pouvoir ne renoncera pas à disposer de la justice, et d’autres institutions, pour asseoir son empire et assurer sa pérennité, l’État de droit ne sera qu’une aspiration contrariée. Et comme, en la matière, l’état de la justice est l’état d’une nation, tout reste donc à faire.

Par : Mustapha Hammouche

La grande harba (XXI)

Meriem El Aggouna a drogué les joueurs de l’équipe des tangos. Nous les balayons et prenons la fuite. Après un déjeuner royal à Khahra Kuinming, nous débarquons à Taihzou en fin de journée…

Nous arrivâmes à Taihzou (ex-Tizi-Ouzou) au crépuscule. La ville était méconnaissable. J’y avais effectué plusieurs reportages dans le passé et je connaissais très bien certains quartiers, notamment le centre-ville. Je descendais souvent au Lalla Khadidja, devenu Lalla Lotus bleu. Mais, en débarquant dans cette mégalopole vivant à cent à l’heure, dans une débauche de lumières et de couleurs impressionnante, sur fond de coups de klaxons agaçants et de chahuts de gamins faisant exploser des pétards et autres explosifs, j’avais l’impression de visiter l’une de ces villes chinoises animées que j’ai vues dans les années 1970. Il faut dire que je n’en gardais pas le meilleurs souvenir. J’adorais l’ancienne Kabylie et son charme pittoresque. Maintenant, toutes les bourgades avaient enflé démesurément. Le wali de Draâ La Balance avait convoqué les cadres du département pour plancher sur la maîtrise de l’urbanisme et un rigolo, du nom de Chou le Canari, avait suggéré de supprimer la wilaya de Draâ La Balance et de l’accoler à celle de Oued Amizour.

Une élue d’Azzefoun-Quiangjyang, la bien nommée Shula Tafounest, s’était élevée contre cette proposition. Elle la qualifia de «tentative diabolique visant à créer une seule entité administrative dans la région, porte ouverte à toutes les aventures séparatistes, chaudement appuyées par la main de l’étranger». Les Chinois s’en fichaient. L’administration algérienne pouvait faire ce qu’elle voulait, un éventuel changement du découpage administratif ne leur faisait ni chaud ni froid. Pour leurs paperasses, le gouvernement de Belkadouyahi avait créé des bureaux spéciaux qui s’occupaient de la communauté chinoise et où régnaient calme et propreté. Un chef de daïra des environs fit remarquer à l’assemblée que ça n’avait rien à voir avec le désordre et la pagaille des bureaux de l’ancienne Algérie.

Les Chinois étaient certes disciplinés, mais il ne fallait pas les provoquer. Ainsi, lorsque les tangos descendirent de leur montagne pour en faucher une douzaine, dans un attentat qui fut occulté par toutes les chaînes de télévision locales, les représentants de la communauté montèrent au créneau. Une réunion spéciale fut organisée et une motion votée. Elle demandait au gouvernement de Ouyahibelkha de distribuer des armes aux habitants des villages pour qu’ils puissent se défendre contre les attaques des tangos, devenues fréquentes ces derniers jours. Face au silence du gouvernement, les forces armées chinoises firent parachuter fusils et munitions au lieu dit Cap Sigli.

Dans les villes et les villages, des groupes d’autodéfense furent rapidement créés. Un communiqué du patron de la communauté chinoise, un certain Mao Jamé Yabdik, dévoila un véritable plan de campagne. Outre les mesures purement défensives, ce plan s’appuyait sur une large sensibilisation pour faire reculer l’intégrisme, source de toutes les dérives armées. La culture revenait en grande pompe. Des salles de cinéma furent édifiées à Taihzou, mais aussi dans toutes les agglomérations de la province.

Des théâtres, des salles de concerts, de grandes bibliothèques, des centres scientifiques et de loisirs, des écoles d’art et de culture furent construits partout. Les chaînes de TV et radio locales avaient pour mission d’élever le sens civique des citoyens, de les familiariser avec les choses de l’esprit, d’aiguiser leur curiosité littéraire et scientifique, de les pousser à fréquenter les ciné-clubs et les forums artistiques. L’objectif visé par cette campagne était pour Mao Jamé Yabdik de constituer un bloc uni de citoyens modernes capables de mener à bien les tâches d’édification et de solidarité sociale et aspirant à vivre dans la sérénité et l’épanouissement. La société chinoise progressa rapidement car là où vous jetez les graines de la modernité et du civisme, pousseront rapidement les plants de la liberté et du progrès. Il fallait toujours privilégier l’esprit cartésien, opter pour la logique et le raisonnement sain et ne jamais s’embarrasser d’interprétations métaphysiques.

La question de la religion fut rapidement réglée : on construisit beaucoup de lieux du culte mais on ne tolérait pas les édifices anarchiques où, jadis, les tangos recrutaient leur chair à canon. Les zaouias furent encadrées et il leur fut interdit de mener des actions à caractère politique. Le gouvernement de Ouahybelkha ne fut pas inquiet outre mesure. Après tout, c’étaient des Chinois. Tant qu’ils ne demandaient pas d’élections libres, tant qu’ils ne posaient pas le problème de leur représentativité, il n’y a avait aucun danger. Et puis, les services secrets de le CRC (Centrale des recherches en chinoiseries) contrôlaient très bien la situation. Ils avaient partout leurs hommes de main. Puissants entrepreneurs, patrons de fumeries d’opium, chefs de réseaux maffieux contrôlant l’alcool, la drogue et la prostitution, ces riches truands menaient une guerre sans merci contre toute tentative de libéralisation de la société chinoise et de son véritable émancipation politique. A l’instar de M. Large Etouil, patron du bouge bougiotte où j’avais débarqué après l’épisode du détournement d’avion, ils avaient leurs véritables armées parallèles et agissaient en marge de la loi. Vous devez vous souvenir de nos aventures malheureuses dans la cave du «Maître des monts Kunlun»…

Nous arrivâmes donc à Taizhou au crépuscule. La ville était encadrée par les groupes d’autodéfense. Nous fûmes tout de suite remarqués. Une patrouille nous intercepta au niveau du rond-point central faisant face à la maison de la culture. Le chef se présenta à nous, muni d’un ordre de mission rouge :

- Je suis le chef responsable Chang Revolver ! Qui est ce barbu qui est avec vous ?
Bonjour les dégâts ! Le buveur de Jack Daniel’s avait recommandé à l’émir d’enlever sa barbe. En vain. Nous étions cuits. On allait nous envoyer chez la gendarmerie qui nous remettra sans doute aux services du CRC. Je sortis mes papiers :
- Je suis journaliste au Midi de Sidi Cagliari. Je suis de nationalité sardèle et j’effectue une mission en bonne en due forme.
- Et qui est cette dame ? Sa tête me dit quelque chose…
- C’est ma sœur. C’est Kheira. Elle est malade. Nous l’emmenons à l’hôpital.
- Ah oui ! Vous êtes un groupe bizarre. Un Français, un journaliste sardèle, un émir et une sœur…
- Ce n’est pas une sœur. C’est «ma» sœur…
- Et qu’est-ce qu’elle a au juste
La réponse du pied-noir fut fulgurante : «Elle a la grippe porcine. Et je crois que nous sommes contaminés.» Le chef responsable machin n’était plus là pour écouter la suite. Vite, à nos jambes ! Direction : la gare. Le train de nuit pour Alger-Peking démarrait dans une heure…

A suivre

Par Maâmar FARAH

Réformer la réforme

Le président Bouteflika est revenu hier dans son allocution prononcée à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire sur la réforme de la justice dont il a loué les « avancées » dans le sens du rapprochement de la justice des justiciables par l’ouverture de nouvelles structures à travers le pays, le renforcement des effectifs du corps de la magistrature, la modernisation des structures de l’appareil judiciaire.

Comme il a loué les vertus de l’indépendance de la justice qu’il considère comme le socle du développement du pays et la garantie de la paix et de la cohésion sociale. Au chapitre des nouveaux chantiers, Bouteflika a énoncé devant les magistrats quelques postes de travail qui devraient focaliser l’attention des responsables du secteur dont notamment la recherche d’une plus grande efficience dans le fonctionnement de certaines structures de l’appareil judiciaire telles que la Cour suprême et le Conseil d’Etat qui constituent la superstructure du système judiciaire et l’ultime recours du citoyen pour faire valoir ses droits.

Auparavant, dans une intervention, le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, a emprunté le même ton lénifiant dressant un tableau tellement surréaliste du secteur que beaucoup en étaient à se demander si le ministre parlait de l’Algérie ou d’un autre pays. Lorsqu’il avoue que le niveau d’application des décisions de justice dépasse celui de beaucoup de pays démocratiques, on veut bien le croire si la réalité du terrain incitait réellement à un tel optimisme.

Des décisions de justice non appliquées : chaque Algérien a sa petite anecdote sur le sujet. Plus grave parfois, c’est l’Etat et la puissance publique qui n’appliquent pas les décisions de justice comme on l’a vu dans le dossier des créances des imprimeries. Alors de quelle justice et de quelle réforme parle-t-on ? La réforme des statistiques qui subordonne la qualité et la performance du système judiciaire au nombre de cours ouvertes et aux effectifs recrutés, aux nouveaux centres pénitenciers réceptionnés, gage, nous dit-on, de l’amélioration des conditions carcérales, aux dotations en matériel informatique…, cette entreprise-là n’a pas d’avenir.

Car elle passe sous silence l’essentiel, ce pourquoi la réforme a été engagée : l’émergence d’un système judiciaire indépendant, fort de la loi et du droit et qui veille rigoureusement au respect du principe constitutionnel de l’égalité des citoyens devant la justice, afin qu’il n’y ait pas de superjusticiables ou d’intouchables comme c’est malheureusement le cas. Alors qu’ailleurs, les scandales qui éclaboussent de hautes personnalités de l’Etat alimentent régulièrement la chronique politique et que des Premiers ministres, des chefs d’Etat sont convoqués devant la justice pour être entendus, chez nous la notion d’immunité s’est toujours confondue avec l’impunité.

C’est ce qui explique sans doute cette propension maladive de nos responsables à se maintenir à leur poste à n’importe quel prix. Et puis, qu’est-ce que c’est que cette réforme qui n’en finit pas ! Au rythme où vont les réformes du secteur de la justice initiées déjà voilà près d’une décennie et dont on ne perçoit pas encore les résultats attendus, il faudra sans doute s’armer de patience, comme pour le métro d’Alger, pour voir notre justice coller au plus de la devise républicaine de « la justice par le peuple et pour le peuple » au nom duquel est rendu le droit.

Par Omar Berbiche

Alger, Aïn Témouchent, Guelma : 14 nouveaux cas de grippe A en 4 jours

Quatre nouveaux cas de grippe A(H1N1) ont été confirmés hier par les services du laboratoire de référence de la grippe de l’Institut Pasteur d’Algérie. Après les classes de Beni Saf, les autorités sanitaires ont procédé à la fermeture, dans la même journée, d’une classe de l’établissement Cheikh Bouamama, ex-Descartes, et ce, en raison de la contamination d’un enfant de 9 ans, scolarisé en cours moyen 2 de l’enseignement spécifique au sein de cette structure. Ce patient est un porteur local, il a été infecté par son père, confirmé lundi comme étant le 55e cas, et qui revenait de l’étranger », explique le docteur Cherchali, directeur des services sanitaires au ministère de la Santé et membre au PCO (poste de commandement opérationnel) de la grippe A (H1N1).


Conformément au dispositif de prévention et de prise en charge de lutte contre la pandémie en milieu scolaire, et suite à une validation formulée par les parties concernées à l’issue d’une réunion, décision a été prise de fermer la classe pour une durée de 7 jours. Période correspondant au temps de contagiosité et d’incubation du virus. En sus de ces mesures, un dépistage massif auprès des écoliers de l’établissement scolaire en question a été mis en place.

Les premiers concernés par cette opération sont les camarades de classe du porteur du virus. « Des prélèvements ont été effectués et pour le moment aucun élève n’a été positif. En cas de confirmation, les malades seront isolés et traités », rassure Dr Cherchali. Par ailleurs, annonce le ministère de l’Education nationale dans un communiqué rendu public hier, une équipe de médecins est chargée, sur place, du suivi des mesures médico-sanitaires. Le département de Boubekeur Benbouzid, qui « rassure les parents d’élèves », rappelle aussi que toutes « les dispositions de prévention et de prise en charge sont mises en place au niveau national, en collaboration avec le ministère de la Santé ». En ce qui concerne les personnes confirmées, une autre d’entre elles est aussi un cas local, puisque la porteuse du virus est une jeune femme de 31 ans, résidant à Alger, et sans notion récente de voyage. Quant aux autres cas, l’un est un homme de 37 ans, vivant à Guelma et ayant récemment effectué un voyage en France.

La dernière malade est une adolescente de 15 ans, vivant en France mais en vacances en Algérie. « Toutes ces personnes sont actuellement hospitalisées dans des services de référence et répondent favorablement au traitement médical », précise un communiqué du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Le virus de la grippe A(H1N1) connaît une accélération depuis une semaine, avec 14 cas confirmés en l’espace de trois jours seulement. Le nombre cumulé de cas enregistrés s’élève ainsi à 67, dont toutefois aucune forme sévère n’a été observée et aucun décès déploré. Ce qui n’augure rien de bon pour l’évolution épidémiologique et la propagation de la maladie, les autorités sanitaires attendant toujours l’arrivée des premiers stocks de vaccin contre la grippe A(H1N1).

Par G. L.

Bouteflika se dit “déterminé à lutter contre la corruption”

À ceux qui réclament la séparation entre les pouvoirs judiciaire et exécutif, il réplique que “les impératifs de droit ne se résument pas uniquement dans la séparation des pouvoirs”.

“Grande est notre détermination à lutter contre la corruption sous toutes ses formes et manifestations”, a affirmé, hier, le chef de l’État, à l’ouverture de l’année judiciaire 2009-2010 qui s’est déroulée à la Cour suprême, en présence du premier président de cette institution judiciaire, du ministre de la Justice garde des Sceaux et de hauts responsables. “La justice et les lois de la République seront appliquées à toute personne rendue coupable de faits de corruption”, martèle M. Bouteflika qui annonce l’installation prochaine d’une commission ad hoc qui viendra renforcer les mécanismes législatifs et réglementaires déjà existants.

À ceux qui réclament la séparation entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif, il réplique que “les impératifs de droit ne se résument pas uniquement dans la séparation des pouvoirs et l'instauration d'une autorité judiciaire qui doit, au demeurant, voir son contrôle s'étendre à tous. Ils ne se reflètent pas seulement au travers des prérogatives, des droits et autres libertés. Ils n'ont de sens que si l'application de la loi se traduit concrètement dans ses différents domaines d'intervention dont la régulation de la vie publique et privée. Ils n'auront de valeur que s'ils s'inscrivent en droite ligne des objectifs assignés à un État de droit, c'est-à-dire lorsque sera assurée l'égalité en droits et en devoirs entre tous les citoyens et seront consacrées les bases de la démocratie et les règles de la bonne gouvernance”. Procéder à la révision des méthodes de travail de certaines juridictions comme la Cour suprême ou le Conseil d’État est une nécessité, estime le président de la République, pour accélérer la prise en charge du nombre en hausse des recours qui y sont introduits.

Il prévoit également une réorganisation du tribunal criminel en y introduisant d’autres méthodes de recours comparables à ce qui est en vigueur au niveau des autres tribunaux du pénal. M. Bouteflika compte élargir les alternatives au procès judiciaire qui sont la médiation et la réconciliation aux petits délits dans le domaine pénal, de donner la possibilité aux membres de la communauté nationale résidant à l’étranger de retirer leur casier judiciaire au niveau des consulats et d’accélérer la réalisation du projet de numérisation des archives et des documents de l’état civil. Car, dit-il, “la réforme de la justice constitue, pour nous, un dossier prioritaire, d’où l’attention particulière que nous lui accordons”.

Il indique que le nombre de magistrats et auxiliaires de justice qui est en constante augmentation doit être accompagné d’une “élévation du niveau scientifique et des compétences professionnelles de nos magistrats” pour une meilleure maîtrise des affaires complexes. “C'est pourquoi nous tenons à axer nos efforts sur la formation, tous types confondus, à même d'approfondir les connaissances de nos magistrats pour répondre aux exigences d'une justice moderne qui aspire à davantage d'efficacité et confère aux magistrats le professionnalisme requis à travers l'intensification des cycles de formation, l'élargissement des compétences et la diversification des partenaires”, soutient le président qui se félicite de voir que la présence des femmes dans le corps de la justice avoisine les 37%.

Le chef de l’État a, par ailleurs, procédé le même jour à l’installation de trois membres du Conseil supérieur de la magistrature. Ce dernier présidé par M. Bouteflika comprend le ministre de la Justice, vice-président du Conseil, le premier président de la Cour suprême, le procureur général près la Cour suprême, ainsi que 16 membres dont 10 magistrats, élus par les membres de la Cour suprême, des cours de justice et des juridictions administratives autres que le Conseil d'État et des tribunaux relevant du système judiciaire ordinaire, à raison de deux magistrats par instance. Le président de la République choisit, lui, six membres en dehors du corps des magistrats.

Par : Nissa Hammadi

La grippe porcine se propage dans les écoles

La grippe A/H1N1 est dans les établissements scolaires. Après les six enfants scolarisés dans deux établissements à Béni-Saf, un élève du lycée Bouamama (ex-Descartes) est confirmé positif au virus incriminé. Sa classe est fermée pendant 7 jours par mesure de précaution contre la contagion.

La menace a touché d’abord deux écoles de la wilaya de Béni-Saf où sont scolarisés six enfants, confirmés positifs au virus incriminé par le laboratoire de référence OMS de l’Institut pasteur d’Algérie, au début de la semaine en cours. Le ministère de l’Éducation nationale a alors pris la disposition de fermer, pendant sept jours, par mesure de précaution contre la contagion, les quatre classes où sont admis les enfants malades, après qu’une équipe médicale eut contrôlé l’ensemble des élèves et des enseignants des deux établissements. Il semblerait qu’hier, les deux établissements ciblés, ont été carrément fermés. Il n’en demeure pas moins que l’information n’a pas été confirmée par le directeur de communication du ministère de tutelle, lequel n’a pas voulu donner de plus amples détails sur l’affaire, se limitant au contenu laconique du communiqué officiel.

Deux cas de grippe A ont été, par ailleurs, confirmés chez deux enfants, résidant à Alger et inscrits au lycée Bouamama (ex-Descartes) situé à El-Mouradia. Curieusement, le ministère de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière n’a pas fait écho de cette information, pourtant largement relayée par les circuits parallèles. Il est revenu, au département ministériel, dirigé par M. Benbouzid, de livrer, à la presse hier, un communiqué dans lequel il fait part de la fermeture, durant une semaine, d’une classe du cours moyen 2 de l’enseignement spécifique de l’établissement Bouamama à cause des risques de contamination induits par un adolescent, qui a fréquenté l’école pendant la période d’incubation du virus H1N1.

Le ministère de l’Éducation nationale a tenu à rassurer les parents d’élèves, en certifiant qu’“une équipe de médecins est chargée, sur place, du suivi des mesures médico-sanitaires”. Pourtant l’inquiétude gagne du terrain du côté des parents, notamment ceux qui ont des enfants scolarisés dans des établissements de l’enseignement primaire et moyen, maintenant que le virus responsable de la grippe A s’est introduit à l’intérieur de l’enceinte scolaire.

L’appréhension était déjà perceptible à la rentrée des classes tant les médias, étrangers essentiellement, ont focalisé sur la menace de la grippe A qui grandit démesurément à l’approche de l’automne, saison propice à la propagation du syndrome grippal. Les craintes de la population sont en sus exacerbées par la non-disponibilité du vaccin contre la grippe saisonnière dans les délais impartis à la campagne de vaccination et aussi l’insuffisance des doses commandées – 1,3 million d’unités – dans un contexte particulier suspendu au spectre de la pandémie à la grippe A/H1N1.

À cela s’additionne le retard constaté dans la livraison des 20 millions de doses de vaccins contre la grippe porcine, que l’Algérie devait acquérir. Des impondérables difficilement assimilés par l’opinion publique au moment où le nombre de cas confirmés positifs au virus H1N1 ne cesse d’augmenter. Aux treize personnes déclarées, l’avant-veille par le laboratoire de référence OMS de l’Institut Pasteur d’Algérie, atteintes de la grippe A, quatre nouveaux cas ont rallongé, lundi, la liste des malades. Le ministère de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière a diffusé, hier, un bulletin spécial pour alerter sur l’apparition de ces nouveaux cas de contamination. Deux d’entre eux, un jeune homme de 37 ans, et une adolescente de 15 ans sont arrivés respectivement à Guelma et à Alger en provenance de France.

Les deux autres ont été, visiblement, infectés à l’intérieur des frontières nationales. Il s’agit d’une jeune femme de 31 ans, qui n’a pas voyagé récemment, et d’un enfant de 9 ans, considéré comme sujet au contact d’un parent rentré de l’étranger porteur du virus de la grippe A.

le nombre de personnes, contrôlées positives, s’élève actuellement à 69, depuis l’apparition du premier cas au mois de juillet dernier. Pour l’heure, le pays n’a enregistré aucune forme sévère de la maladie, ni de décès.


Par : Souhila Hammadi

Emmy Awards 2009 : Tendances et valeurs sûres

Le mois dernier, avait lieu la cérémonie des Emmy Awards 2009. Organisé chaque année, cet événement très attendu aux Etats-Unis a pour but de récompenser le meilleur de la télé : comédiens, séries, mini-séries, émissions et téléfilms de prestige. Cette année, les chaînes du câble classique et les chaînes à péage (chaînes payantes) étaient une nouvelle fois très bien représentées dans les nominations, au détriment des grandes chaînes.

Seule NBC s'en sortait avec les honneurs, grâce notamment aux 22 nominations pour sa comédie 30 Rock (La série se déroule dans le célèbre bâtiment new-yorkais du 30 Rockefeller Plaza, et relate la vie professionnelle et personnelle des différents personnages travaillant, pour la plupart, pour une émission de télévision fictive. L'équilibre de l'émission est chamboulé par l'arrivée de Tracy Jordan, une ancienne star excentrique d'Hollywood).

Et sans surprise, c'est HBO qui s'en sort le mieux. La chaîne à péage emporte 21 trophées, mais il faut dire qu'elle partait largement favorite avec 99 nominations. La chaîne bénéficie du fait qu'elle est l'une des rares à continuer à produire des mini-séries et des téléfilms de prestige, catégorie où elle en a remporté 15 des 17 dernières années. Côté grandes chaînes américaines, c'est une nouvelle fois NBC qui est la plus récompensée, sans surprise là aussi grâce à 30 Rock bien sûr. Pas de vraie surprise cette année du côté de la liste des séries et acteurs récompensés.

Les visages familiers peuplent le palmarès. Ainsi, 30 Rock emporte l'Emmy Award de la meilleure comédie pour la troisième année consécutive, malgré les audiences qui restent juste convenables. Même schéma pour Mad Men (une série qui suit les mésaventures d’une agence de publicité dans le New York du début des années 60) récompensé pour la deuxième fois consécutive dans la catégorie meilleur drama.

Du côté des acteurs, seul l'échec de Tina Fey (30 Rock), qui partait favorite dans la catégorie meilleure actrice dans une comédie, a créé la surprise. La comédienne a été battue par Toni Collette, qui faisait ses premiers pas dans une série cette année avec United States of Tara (une série sur une mère, Tara Gregson, qui a deux adolescents qui souffrent d'un trouble dissociatif de l'identité), sur la chaîne à péage Showtime.

Bryan Cranston remporte sa deuxième statuette consécutive pour son rôle dans Breaking Bad, et Glenn Close en fait de même pour Damages. Côté comédies, Alec Baldwin inscrit son nom pour la deuxième fois dans la liste des gagnants, pour 30 Rock encore et toujours.
Voilà qui renseigne le téléspectateur sur ses futures ou potentielles addictions télévisuelles.

Par : Rédaction de Liberte

Alerte !

Le lancement d’une campagne de sensibilisation à travers les médias lourds, la télévision notamment, est aujourd’hui nécessaire, voire impérieux pour alerter l’opinion publique sur les dangers de la propagation du virus et les moyens de l’éviter.

Nous y voilà ! La grippe porcine, qui a fait timidement ses premiers pas en Algérie, commence à se propager. Les températures qui connaissent un rafraîchissement sont, bien entendu, un facteur favorisant et l’Organisation mondiale de la santé a mis en garde contre la survenue d’une pandémie mondiale l’hiver prochain.

Les craintes de l’OMS s’avèrent de plus en plus réelles. Après avoir dépassé la barre des 5 000 morts et plus de 400 000 personnes atteintes, la situation risque de se détériorer dans les prochains mois. Face à ce qui s’apparente à une catastrophe sanitaire, le monde s’organise en s’approvisionnant de vaccins contre la grippe A. Même s’il est vérifié que la grippe saisonnière fait beaucoup plus de morts que le virus H1N1, il n’en demeure pas moins que les États ne veulent pas prendre de risques, surtout qu’il s’agit d’une maladie très contagieuse qui pourrait, en cas de pandémie, perturber sérieusement le fonctionnement de toute une économie.

En Algérie, les autorités ont mis en exécution le plan antigrippe A et plusieurs classes et écoles ont été fermées provisoirement pour éviter que le virus n’atteigne d’autres élèves ou lycéens. Les choses sérieuses commencent pour ainsi dire. Mais il s’agit d’aller au-delà. En l’occurrence, le lancement d’une campagne de sensibilisation à travers les médias lourds, la télévision notamment, est aujourd’hui nécessaire, voire impérieux pour alerter l’opinion publique sur les dangers de la propagation du virus et les moyens de l’éviter.

Dans le secteur de l’éducation, la fermeture de classes ou d’établissements scolaires est certes une bonne chose. Mais il s’agit de savoir si nos écoles sont suffisamment outillées pour faire face à une éventuelle pandémie. Car lorsque l’eau vient à manquer dans les robinets des écoles — une situation souvent constatée —, comment alors les élèves pourront-ils se laver les mains, sans compter la non-disponibilité du savon liquide recommandé par le ministère de la Santé à cet effet ?

Par : Salim Tamani

Grippe porcine en Algérie : Les autorités ont la situation en main

Si jeunesse pouvait...

La foi soulève les montagnes! Cette vieille expression illustre la puissance de l’idéal à soutenir les efforts de celui qui cherche à atteindre un but. Il suffit de croire qu’on y arrivera et toutes les peines, les fatigues, les obstacles deviennent dérisoires! C’est le coup de rein du cycliste qui, dans un suprême coup de pédale, se donne l’élan nécessaire pour gravir la côte qui le mènera au podium, c’est le coup de pinceau du peintre qui tire la langue pour achever son immense fresque, ou c’est l’ultime effort de l’alpiniste qui met toutes ses réserves d’énergie dans le dernier degré de l’escalade qui lui fera prendre pied dans l’anfractuosité providentielle qui lui permettra d’éviter le vide vertigineux qui s’ouvre sous ses pieds...

La jeunesse est l’âge idéal où toutes les chances de succès sont réu-nies: la forme physique, l’espérance propre à cet âge-là qui n’a pas encore connu les désillusions. Ce sont toutes ces raisons qui font que les partis politiques (en général menés par de vieux roublards) misent tout sur la jeunesse. On les mobilise, on les forme, on les recrute et on les fait travailler (pour ne pas employer le terme «exploiter» qui renvoie à cette situation triste où celui qui travaille n’engrange pas les fruits de son labeur). Alors, il ne faut pas s’étonner de découvrir au détour d’un article ou d’une anecdote, les exploits de cette frange de l’humanité qui bouscule la génération d’avant.

Ainsi, l’oeuvre monumentale accomplie par des jeunes sur le flanc de la colline de Benflag (un nom prédestiné) qui surplombe la localité de Rouached, entre Mila et Ferdjioua, n’est-elle pas à mettre dans la large gamme des potentialités d’une jeunesse qui ne demande qu’à s’exprimer et à produire. Dessiner un grand drapeau national qui tapisse la largeur d’un pan de la montagne (une réalisation qui fera certainement plaisir au secrétaire d’Etat à la Communication, M.Mihoubi et qui titillera sa fibre patriotique sans qu’il ait à débourser lui-même, un dinar du Trésor public, est un exploit quand même à saluer en cette fin de mois d’octobre, quand les têtes grisonnantes se mettent à se remémorer l’ambiance de Novembre 54 et des années qui suivirent...

L’information transmise par la presse ne précise pas, hélas! les conditions dans lesquelles ce travail titanesque a été fait: la durée, les moyens, les financements. Il serait intéressant, pour cerner le sujet, de savoir dans quel cerveau fécond cette idée a germé et connaître enfin le cheminement de cette initiative et son aboutissement qui honore cette région du pays qui a connu les affres de la répression coloniale. C’est un exemple de la volonté, qui est donné à tous les jeunes qui s’appuient tous les jours à un mur, à contempler du matin jusqu’au soir la colline qui se déboise au fil des étés, et qui deviendra chenue au bout de quelques incendies d’origine douteuse...

Boumediene avait de la suite dans les idées quand il avait confié à la jeunesse, encadrée bien sûr, de dresser le Barrage vert et de tracer la Transsaharienne. C’était, il y a bien longtemps, avant que nos trottoirs ne soient encombrés par le marché informel et l’atmosphère polluée par les pneus enflammés sur les voies publiques et les gaz lacrymogènes. Avant Berriane ou Diar Echems!

Selim M’SILI

La colonisation et le travail de mémoire

9 millions d’Algériens étaient les esclaves d’un million de colons. L’humiliation, la faim, le froid, la maladie et l’injustice étaient notre lot quotidien. C’était avant le 1er Novembre 1954.

Dimanche prochain, on célébrera le 55e anniversaire du 1er Novembre 1954. Date du déclenchement de la lutte armée contre les envahisseurs qui ont occupé notre pays plus d’un siècle auparavant. C’était en 1830, lorsque les troupes françaises débarquèrent à Sidi Ferruch pour tuer, piller et occuper le pays. Dimanche sera donc, pour tous les Algériens, l’occasion de se recueillir à la mémoire du million et demi de martyrs qui ont donné leur vie pour libérer le pays.

Dans cet espace, il nous sera impossible de retracer tout le parcours de l’abjecte occupation et de rendre les véritables souffrances imposées aux Algériens par l’occupant. Néanmoins et pour que notre jeunesse puisse se faire une idée de ce qu’ont enduré leurs parents, grands-parents et arrière-grands-parents nous allons tout de même essayer d’en rapporter quelques bribes. Si nous parvenons à leur restituer l’enfer dans lequel ont vécu leurs ancêtres, ils apprécieront sûrement mieux leur bonheur de vivre aujourd’hui libres.

Quand on croise dans la rue des femmes algériennes se rendant à leur travail, conduisant leur voiture, il n’y a que ceux qui n’ont pas eu la chance d’apprendre leur histoire pour ne pas savoir que la femme algérienne n’avait jamais mis le nez dehors avant l’Indépendance.

Quand on croise dans la rue des jeunes bien portants, de forte carrure, de grande taille et bien habillés, il faut savoir qu’avant l’Indépendance, la jeunesse algérienne souffrait de diverses carences dues à la malnutrition, à l’habitat plus que précaire, à l’ignorance et au chômage endémique.

La taille moyenne de l’Algérien se situait alors entre 1 mètre 60 et 1 mètre 70. Les corps chétifs cachaient souvent de terribles maladies comme la tuberculose. Quand on voit aujourd’hui les Algériens se rendre systématiquement chez le médecin dès qu’ils se sentent mal, cela était inconcevable à l’époque.

C’était l’automédication. Et quelle automédication? Des herbes et autres potions dont on se refilait la préparation de bouche à oreille. Quand on voit des Algériens s’énerver au volant de leurs voitures dans des embouteillages, il faut savoir qu’avant l’Indépendance,
c’était un rêve insensé pour des gens dont beaucoup devaient se passer même de chaussures convenables.

Quand on voit aujourd’hui des Algériens ne plus pouvoir se passer de vacances et opter pour des stations touristiques idylliques, il faut savoir que jamais au grand jamais cela ne faisait partie de leur pensée avant l’Indépendance.

Quand on voit aujourd’hui les lieux de restauration envahis à toute heure par les Algériens, il n’est pas inutile de rappeler qu’avant l’Indépendance, nos mères et grands-mères nous racontaient des contes pour lutter contre les tiraillements de nos ventres creux et trouver le sommeil. Quand on enterrait, avant l’Indépendance, un Algérien mort de vieillesse, très souvent, il n’avait que la cinquantaine.

Aujourd’hui, son espérance de vie est de 75 ans. La société algérienne d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celle d’avant l’Indépendance. 9 millions d’Algériens étaient les esclaves d’un million de colons. L’humiliation, la faim, le froid, la maladie et l’injustice étaient notre lot quotidien. Dominés, soumis par des étrangers dans notre propre pays. Voilà ce qu’était l’Algérie avant le 1er Novembre 1954.

Voilà pourquoi des Algériens comme Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Larbi Ben M’hidi et leurs compagnons ont décidé de prendre les armes ce jour-là. Pour nous sortir de l’enfer. Ils y ont laissé leur vie mais leur décision a fait de nous, des hommes et des femmes à part entière. 55 ans d’indépendance, c’est peu dans la vie d’une nation. La reconstruction est toujours en cours. Une certaine fragilité de nos acquis est incontestable.

Nos agresseurs chassés hier sont encore animés de rancoeur. Notre jeunesse aurait tort de manquer de vigilance. Le risque pour elle d’être replongée dans l’enfer que nous avons essayé de décrire plus haut, est réel. Le travail de mémoire est le meilleur moyen de préserver ce que nous avons de plus précieux: la patrie. Le serment fait à nos martyrs, devrait être diffusé à la télévision et dans toutes les écoles, au moins lors des grandes occasions comme le 1er Novembre.

Zouhir MEBARKI

La loi, Lamouri et la juge

Sachant pertinemment que tout juge du siège obéit aveuglement à la loi, Maître Lamouri a voulu forcer le cadenas de la loi n° 04-18 du 24 décembre 2004. Et sérieusement souligné SVP...

Les larmes aux yeux, Abdelouahad Z., vingt et un ans à peine mais qui paraît dix de plus, dit toute son amertume d’avoir goûté à la prison, une prison qu’il dit être plus que l’enfer pour détention de drogue. «Vous connaissez l’enfer alors?» ironise Selma Bedri, la présidente de la section correctionnelle d’El Harrach (cour d’Alger).

D’après ce qu’on dit, sanglote presque le détenu qui venait de réaliser que Maître Benouadah Lamouri, son conseil, le tenait en respect du regard comme pour lui filer un tuyau du genre: «T’en fais pas gamin, la défense est là, car cette histoire de détention fait beaucoup de bruit depuis un certain temps.»

D’ailleurs, même si la présidente avait tenu à effectuer une sale mise au point à propos de la détention de drogue, l’avocat allait littéralement éclater toujours dans ce sens: «On nous ramène quelqu’un qui aurait été pris la drogue en main. Non, la réalité est tout autre. Et depuis le temps que nous défendons de pauvres créatures prises souvent de court parce que certaines d’entre elles sont des repris de justice qui sont innocents dans ce dossier», s’est écrié l’avocat qui avait tenu à mettre en valeur l’âge du détenu «un âge où l’on songe à trouver un boulot, à venir en aide au papa malade.»

Entre-temps, le détenu piquait une crise de larmes jamais venue dans une salle d’audience, ce qui va permettre l’instauration d’office dans celle-ci d’un silence éloquent. Bedri est d’abord ahuri puis, se ressaisissant dit: «Alors, pourquoi ces larmes?» Le tribunal suit la plaidoirie de votre avocat.

Patientez et attendez le verdict avant de sombrer dans le désespoir: Il est vrai aussi qu’au cours des débats, la terrible loi n°04-18 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes, avait été abordée et Nadia Belkacem, cette discrète représentante du ministère public avait évoqué l’article 17 de cette même loi, article tiré des «dispositions pénales» dispositions qui suivent celles dites «préventions et curatives», elles-mêmes précédées des «générales».

A un moment donné, l’avocat avait fait une moue éloquente avant de se dire triste que cette loi «floue» met nos magistrats et surtout les plus jeunes d’entre eux, dans un mauvais bassin d’application de cette loi 04-18, car va s’écrier Maître La-mouri: «Mon Dieu, vingt ans, dix ans d’emprisonnement et (pas ou) d’une amende de cinq millions de dinars à cinquante millions de dinars sont infligés à toute personne qui, illicitement, produit, fabrique, détient, offre, met en vente, vend, acquiert, achète pour la vente, entrepose, extrait, prépare, distribue, livre à quelque titre que ce soit, fait le courtage, expédie, fait transiter ou transporte des stupéfiants ou substances psychotropes.»

La présidente remercie le défenseur pour avoir rappelé une grosse partie de cette loi avant d’ajouter: «Maître, nous sommes tenus ici d’appliquer la loi. Si elle ne plaît pas, il faut la changer. N’est-ce pas? Et ce tribunal est très mal placé pour effectuer un boulot qui n’est pas le sien», balance, les yeux mi-clos Bedri qui savait que les demandes effectuées par la parquetière (dix ans de prison ferme) entraient en droite ligne avec la loi.

Maître Lamouri, avec ses trois décennies de barre et de barreau, savait qu’il ne faisait que retarder l’échéance, surtout que la magistrate en demandant au détenu de retourner en cellule du tribunal avant d’aller aux «Quatre Ha» y attendre le verdict mis en examen et pour cause. Sur le banc réservé aux avocats, maître Abdelkrim Bouderbal aura cette appréciation, bonne à livrer dans cette chronique, effectivement, pour beaucoup d’initiés, cette loi laisse une porte fermée sur son application. Il y a cette histoire d’énormes peines infligées pour la détention ou la possession d’une infime quantité de drogue.

Et alors, ici, certains magistrats font de la gymnastique intellectuelle, en vue de ne pas violer cette sombre loi et dans la foulée, éviter une grave erreur judiciaire à l’encontre de jeunes qui, peut-être, sniffent, détiennent mais ne commercialisent pas. Car ce dernier délit vaut des années et des années d’incarcération et cela, en l’absence de toute grâce ou baisse de peine quel que soit l’événement fêté. La drogue étant un fléau universel combattu dans chaque pays avec les moyens du bord, il reste à nos législateurs de revoir la copie de la loi n° 04-18 du 24 décembre 2004, au moins pour aider les juges du siège, car les parquetiers eux, on ne vous dit pas..

Abdellatif TOUALBIA

La justice, clé de l’Etat de droit

Une nouvelle année judiciaire débute en Algérie sur fond de scandales financiers récurrents alors que la corruption gangrène de plus en plus les institutions. Au même plan que la bonne gouvernance, pour ce qui est de la marche des affaires de l’Etat et du pays, la justice qui applique la loi, réputée au-dessus de tous, garantit l’Etat de droit.

Sans trop ratiociner sur la chose, il est patent qu’une bonne gouvernance judiciaire ne peut se faire à l’aune du deux poids, deux mesures, qui donne une image détestable de notre justice et la discrédite à l’étranger. Le fait que la justice britannique ait longtemps tergiversé - arguant du manque de garanties de son homologue algérienne - pour donner son accord à l’extradition de Abdelmoumène Khalifa, ou les hésitations de la justice américaine à extrader vers l’Algérie des prisonniers algériens de Guantanamo, sont exemplaires des suspicions qui collent toujours au dos de la justice algérienne, alors que nombreux sont ceux qui doutent de son indépendance.

Or, cette indépendance est garantie par la Constitution et qu’il appartenait au corps judiciaire, c’est évident, de faire respecter cette norme qui est la clé de l’Etat de droit. Les lois de la République appliquées - à tous - sans faiblesse, mais aussi sans excès, restent en vérité, l’incontournable processus pour que justice soit rendue sans que le prévenu soit jugé selon sa couleur ou appartenance sociale. La loi, bonne ou mauvaise, doit rester toutefois égale pour tous et demande à être appliquée sans autre interprétation.

Or, souvent on a vu la justice s’autosaisir pour des vétilles pour ignorer des affaires qui peuvent ébranler la stabilité de l’Etat. Combien de fois n’a-t-on pas vu la justice s’autosaisir de présumées affaires de diffamation tout en faisant l’impasse sur d’autres affaires autrement plus prégnantes. Pour dire qu’il ne saurait y avoir, dans un Etat qui se veut de droit, une justice à deux vitesses ou qu’elle soit utilisée à des fins extrajudiciaires.

Personne ne dit que c’est facile de rendre la justice, mais il est toujours patent d’appliquer la loi et uniquement la loi, les justiciables, quelle que soit leur situation dans la hiérarchie sociale, étant égaux face à la loi. Principe universel et indiscutable. Or, la multiplication des affaires de corruption et de malversation au détriment du Trésor public, où des milliers de milliards de dinars s’évaporent dans la nature sans autre suite, pose nombre de questionnements sur la célérité de la justice à agir en temps et lieu.

Evoquant hier, à l’ouverture de l’année judiciaire, «les actions de l’autorité judiciaire pour combattre les crimes de corruption», le chef de l’Etat a clairement affirmé: «Grande est notre détermination à lutter contre la corruption sous toutes ses formes et ses manifestations.»

A l’évidence, dès lors que la corruption atteint les sphères de l’Etat, quand ses hauts commis sont convaincus de dilapidation des deniers publics, l’affaire devient grave. La justice dans ce cas, ne peut plus se contenter de faire payer le lampiste et doit frapper ceux-là mêmes qui, par leurs agissements, mettent à mal la nécessaire confiance qui doit prévaloir entre les citoyens et l’Etat, censé les protéger, comme de protéger ses richesses, biens de la communauté nationale.

Trop d’affaires de concussion, qui pourtant ont fait ou font les unes de la presse nationale, sont demeurées en marge sans que la justice s’en saisisse, créant un certain malaise parmi les juristes et les citoyens. La justice et l’application des lois restent en fait la clé d’un Etat de droit. Ce qui ne semble pas toujours évident pour tous.

N. KRIM

Justice et Etat de droit

L’ouverture de l’année par le président de la République, rendez-vous de nature éminemment politique qu’il ne rate jamais, est un signe de l’attachement de Bouteflika à l’érection d’un Etat de droit digne de ce nom. Toutes les réformes qui sous-tendent celle de la justice s’inscrivent dans cette optique, avec leurs résultats positifs et leurs lacunes.

Il y a le discours officiel dont tout un chacun peut se servir comme d’une rame, et il y a la réalité des faits sur la route de la constitution d’un Etat de droit. Aussi, comme éclairage, l’on ne peut que souscrire à cette approche qu’ont les Anglais de cette question, signifiant en substance que l’Etat de droit est la façon dont l’Etat protège les citoyens contre ses propres fonctionnaires.

Dans cette formule se cristallisent l’esprit comme la lettre de tout ce qu’on peut espérer comme ligne directrice dont devraient s’imprégner tous ceux investis de cette mission. Il est évident que la crédibilité de tout Etat se mesure à ce critère de respect du droit d’abord par ses fonctionnaires.

A contrario, ce sont les atteintes à ce droit qui peuvent éclabousser cette crédibilité, en dépit de toutes les professions de foi et déclarations, aussi sincères soient-elles, émises à ce sujet.

La construction de l’Etat de droit est une affaire de longue haleine, un chemin semé d’embûches, qui ne sont évidemment pas le fait de celui qui devrait en être le premier bénéficiaire, à savoir le citoyen. L’approche britannique est à méditer. Et aussi à adapter et surtout à mettre en œuvre.

N .S.

Une vision américaine inchangée ?

On dit que les Américains avaient préparé les conditions de l’occupation soviétique de l’Afghanistan afin que l’Armée rouge aille s’embourber en terre afghane. Aujourd’hui, c’est au tour de la Russie de prendre sa revanche en tirant satisfaction de ce que les Américains s’embourbent dans les guerres qu’ils livrent.

Quand l’esprit de la guerre froide n’a pas disparu, même suite à l’effondrement d’un bloc, modifiant les rapports d’influence - mais pas ceux de forces militaires car il n‘y eut pas de guerre -, quand également la dissuasion demeure nucléaire et évolue comme un égalisateur de puissance, les conditions de regroupement pour recréer des pôles de puissance finiront bien par être réunies.

Qu’est-ce qui a tant changé dans la vision américaine du rôle que devront jouer les Etats-Unis dans le monde ? Renonceront-ils à donner une finalité politique hégémoniste à l’expression de puissance et à l’usage du droit de veto ? Chaque puissance nucléaire n’acceptera pas de rentrer dans les rangs pour laisser les Etats-Unis et l’Otan occuper tous les espaces pouvant être disponibles.

La Chine par exemple a choisi son créneau, celui de donner une finalité économique à l’expression de l‘usage de son droit de veto, ce qui avait été illustré par le cas du Soudan. Le fait que le président Obama ait décidé seulement du gel, et non de l’abandon du projet du bouclier antimissiles, est un élément qui confirme la vision américaine de domination par la création des conditions devant rendre le territoire américain invulnérable face aux missiles russes et chinois et certainement pas face à une menace «terroriste» qui ne peut pas exister.

S. I.
29-10-2009

Sabotage ?

Ne voudrait-on pas par hasard faire échec à l’action de Christopher Ross, le représentant personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental ?

L’ambassadeur de la RASD à Alger, M. Ibrahim Ghali, a clairement averti lors d’une conférence de presse avant-hier que l’escalade marocaine au Sahara occidental, témoin d’une violation continue des droits humains, pouvait être fatale aux négociations maroco-sahraoui. La réaction du diplomate est des plus logiques face au narcissisme de Rabat.

Mais ne serait-ce pas là l’objectif final du trône ? Ne voudrait-on pas par hasard faire échec à l’action de Christopher Ross, le représentant personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental ? Sinon pourquoi l’arrestation de Tamek et de ses six compagnons et surtout la mobilisation et le tapage fait autour de l’affaire.

Tamek a-t-il innové, lui dont les positions nationalistes sont connues autant que les prisons marocaines le connaissent ? La presse marocaine n’a-t-elle pas repris maintes fois ses déclarations militantes ? En est-il à sa première rencontre avec des compatriotes des territoires libérés ?

Le Maroc décide l’escalade au moment où Christopher Ross s’adonne à un travail de fourmis pour mettre toutes les chances du côté du 5e round des pourparlers entre le royaume et le Polisario. Il avance donc avec la prudence de quelqu’un qui évolue sur de la nitroglycérine dans ce dossier virussé dès le départ par une mauvaise décolonisation.

Accepterait-il de bonne grâce qu’on le fasse tourner en rond comme ce fut le cas avec ses prédécesseurs, dont le gaffeur Peter Van Walsum ? Le Maroc, qui s’était presque fait tirer les oreilles pour avaliser sa nomination, sait parfaitement à qui il a affaire. Aussi pense-t-il qu’il a plus de chance d’entraîner le Polisario que Christopher dans l’erreur.

D’où cette escalade injustifiée, irrationnelle ! Maintenant que Bush a pris une godasse et est rentré chez lui, le makhzen ne doit plus trop miser sur l’interprétation complaisante des textes onusiens.

Car toutes les résolutions mènent à l’autodétermination, de même que «tous les chemins mènent à Rome». «Kima tkhaytou, yjik saroual (couds-le comme tu veux, il t’en sortira un pantalon)», dit, pour sa part, un mot bien de chez nous. Le trône peut danser sur le rythme de la valse, du paso doble ou du a’laoui, le résultat sera le même. Le moment arrivera où il se retirera de la piste.

Par Mohamed Zaâf