jeudi 20 octobre 2011

Grande Mosquée d’Alger : La construction attribuée au groupe chinois CSCEC


Finalement, ce sont les Chinois qui construiront la Grande Mosquée d’Alger. Le projet a été confié au groupe public chinois CSCEC pour un montant total de 109 milliards de dinars, soit 1,03 milliard d’euros, et un délai de réalisation de 48 mois, a annoncé ce 19 octobre le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs.

CSCEC était en concurrence avec deux groupements pour la réalisation de ce mégaprojet. Le groupement algéro‑espagnol constitué par Cosider (groupe public algérien), ETRHB (groupe privé algérien) et FCC Construction (groupe espagnol) a présenté une offre prévoyant la réalisation de la Grande Mosquée dans un délai de 44 mois pour 130 milliards de dinars (1,3 milliard d’euros). Un groupement italo‑libanais composé d’Astaldi (Italie) et ACC (Liban) a présenté une offre de 218 milliards de dinars (2,18 milliards d’euros) pour un délai de réalisation de 42 mois.

Comme nous l’écrivions la semaine dernière, le groupement algéro‑espagnol, malgré la présence de Cosider et ETRHB, suscitait quelques méfiances à cause de la situation économique en Espagne. Les experts algériens redoutaient une faillite du groupe FCC, ce qui aurait menacé le projet. « Ce groupe a la technologie pour réaliser la Grande Mosquée d’Alger. Il a réalisé des bâtiments en hauteur. Mais l’Espagne vit une crise économique d’envergure notamment dans l’immobilier. Cela représente un risque pour l’avenir de FCC Construction », ont expliqué nos sources. « Si FCC construction venait à être touché gravement par la crise espagnole, le projet de la Grande Mosquée risquerait d’en pâtir durablement. Les autorités ne veulent pas de ce scénario », ajoutent nos sources.

Le projet de la Grande Mosquée comprend 12 bâtiments indépendants, disposés sur un terrain d’environ 20 hectares avec une surface brute de plus de 400 000 m2, à Mohammadia à l’est de la capitale, en face de la baie d’Alger. Outre la mosquée et son esplanade, il est prévu dans le cadre du gigantesque ouvrage, la réalisation d’un minaret de 300 mètres de hauteur.

D’une capacité de 120 000 fidèles, la Grande Mosquée d’Alger sera dotée également d’une salle de conférences, d’un musée d’art et d’histoire islamiques, d’un centre de recherches sur l’histoire de l’Algérie, de locaux commerciaux et d’un restaurant. Elle compte aussi une Maison du Coran d’une capacité d’accueil de 300 places pédagogiques pour les étudiants en post‑graduation, un centre culturel islamique, un centre d’exposition, des bibliothèques, des salles dotées de moyens multimédias, des bâtiments administratifs, ainsi qu’un parking de 6 000 places et des espaces verts.

Khalida Toumi dénonce l'absence d'espaces pour les artistes algériens en Europe

« Notre plus grand problème avec l’Union européenne est de ne pas trouver un espace, quel qu’il soit, pour les artistes algériens. Trouver un espace est de l’ordre de l’impossible », a déclaré, mardi soir, Khalida Toumi, en marge du vernissage d’une exposition de dix‑huit photographes algériens et européens, Alger : regards croisés, au Palais des Rais (Bastion 23) à Alger. Elle a regretté que même les salles d’expositions des édifices publics abritant les institutions de l’Union européenne à Bruxelles et Strasbourg ne soient pas ouvertes aux animateurs de la vie culturelle algérienne.

« Je ne polémique pas. Mais, je peux dire qu’il est plus facile de trouver des espaces pour la culture algérienne aux ÉtatsUnis », a‑t‑elle précisé. Elle a cité l’exemple du Moma (Musée de l’art moderne de New York) où a été reçue dernièrement une délégation de l’Agence algérienne de rayonnement culturel (AARC).

« Si on nous donne des espaces, on fait rayonner la culture algérienne en Europe. C’est un grave problème pour l’Algérie », a‑t‑elle insisté, rejetant l’idée d’un boycott systématique des artistes algériens. « Nous payons nos artistes. Nous prenons en charge leurs frais de voyage. Tout ce qu’on demande est d’avoir des espaces. C’est bien de parler de dialogue. Mais, on ne peut pas dialoguer dans l’abstrait. Il faut des projets concrets. Il n’y a pas mieux que la culture. Je ne pense pas qu’il y ait un dialogue NordSud. Il n’a pas encore eu lieu. Toute la question est de savoir pourquoi », a‑t‑elle ajouté.

A l’ouverture de l’exposition, Laura Baeza, chef de la délégation de l’Union européenne à Alger, a pourtant appelé à renforcer le dialogue entre l’Algérie et l’Europe. « Notre ambition est que notre regard puisse non seulement se croiser mais se rencontrer, pour mieux nous voir, nous comprendre, nous accepter avec nos différences. Ces regards qui se croisent audelà de la méditerranée sont autant de barrières qui s’effondrent et de ponts qui se construisent entre nous afin de mettre à disposition des uns et des autres nos richesses », a‑t‑elle déclaré.

Elle a évoqué la possibilité de présenter l’exposition Alger : regards croisés à Bruxelles en 2012 pour que l’Union européenne participe à la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. A ce propos, Khalida Toumi a révélé que plusieurs projets culturels sont en préparation pour être au rendez‑vous l’année prochaine.