mardi 13 octobre 2009

Renforcer l’effectif pour figer le système ?

Une grande frustration s’est emparée dimanche dernier de la planète foot algérien au coup de sifflet final du très contestable arbitrage guinéen. La raison est tout indiquée : les Verts n’ont pas pu marquer assez de buts pour aller confiants en Egypte pour le compte du dernier et décisif match de qualification au mondial. On misait sur une large victoire face à une sélection rwandaise loin de constituer un foudre de guerre si le dispositif du onze algérien répondait aux objectifs recherchés.

Le sélectionneur national tient à ne pas lire le message que tout le monde aura compris à l’issue de la victoire à la hussarde arrachée devant la Zambie il y a un mois. Les Verts s’expriment mal depuis le succès contre l’Egypte.

Il y avait pourtant du renfort avec l’arrivée de joueurs techniquement talentueux et athlétiquement impressionnants, à l’image de Maghni, Yebda et Abdoun. Une pause critique s’impose pour poser la question qui déplairait certainement au sélectionneur national.
Faudrait-il reproduire le 3/5/2 et ne pas tenir compte de l’enjeu et du niveau de l’adversaire ?

Le succès étriqué contre la Zambie et la victoire acquise dans la douleur face au Rwanda sont décidemment suffisants pour comprendre que le dispositif privilégié par Saadane est en train de ramener l’Algérie à la case départ. Pourquoi le niveau de jeu des Verts n’a-t-il pas évolué depuis le début des éliminatoires au moment où l’ossature avait été qualitativement renforcée ?

La grande frustration se situe justement dans cette zone : la composante a été enrichie, mais le technicien des Verts ne profite pas vraiment de cette richesse. Oubliant peut-être que le football n’interdit pas de changer une équipe qui gagne. Il y a incontestablement des raisons de se demander pourquoi le 3/5/2 ne permet pas au latéral droit (Bouguerra) de participer à l’animation offensive et pourquoi un des deux attaquants (Ghezzal) vient chercher la balle dans la zone médiane –c’est le rôle des milieux de terrain- alors que le joueur de Sienne n’est pas vraiment bon balle au pied loin de la cage adverse.

A l’exception de quelques moments de présence défensive, Madjid Bouguerra n’aura, hélas, pas servi le plan offensif des Verts qui exige de s’articuler sur un latéral techniquement capable d’inquiéter l’arrière-garde adverse. Matmour pouvait aisément tenir un tel rôle et permettre à Bouguerra de retrouver sa place dans l’axe de la défense en compagnie de Halliche, qui n’arrivait pas à maitriser son territoire, en plus des failles de repositionnement dans la zone de pré-défensive.

La recette était donc de revenir à un 4/4/2 qui donne plus d’équilibre au dispositif avec une assurance défensive et plus d’animation offensive appuyée par une répartition claire des missions dans l’entrejeu. Le retour au 4/4/2 a été différé alors que le logiciel du jour le recommandait. Il y avait l’arrivée du duo Yebda-Abdoun, la suspension de Mansouri et la méforme de Lemouchia.

Tout plaidait pour un divorce d’avec le 3/5/2 de plus en plus source d’inquiétude. Il ne restait que le choix du défenseur à mettre sur le banc de touche. Antar Yahia serait le plus indiqué pour libérer sa place à Belhadj, qui laisserait également celle qu’il occupe maintenant sur le couloir gauche à celui en mesure de relancer, d’animer et d’orienter le jeu. Cela devait générer la chute du 3/5/2 qui empêche la sélection algérienne de bénéficier du talent de certains de ses éléments. Moralité : on peut changer une sélection qui gagne.

Par Amirouche Yazid

Pourquoi Hafid Derradji n’a pas commenté le match de l’EN sur Al Jjazeera?

«Le football est la femme du célibataire... mais surtout la maîtresse de l’homme marié!» Anonyme

L’événement tant attendu par les téléspectateurs algériens de revoir et d’entendre Hafid Derradji commenter à nouveau un match de l’équipe nationale, en l’occurrence le match Algérie-Rwanda sur Al Jazeera Sport n’a pas eu lieu. En effet, la direction de l’Entv n’a pas donné son accord pour ouvrir le signal pour l’accès aux images du match pour la télévision qatarie. Et cela malgré l’accord conclu quelques jours avant entre Al Jazeera Sport et la télévision saoudienne ART, qui détient les droits de diffusion des matchs des pays arabes qui jouent les matchs qualificatifs pour la Coupe du Monde en Afrique du Sud.

Ce refus résulte du contentieux politique existant depuis plusieurs années entre Al Jazeera et le gouvernement algérien. Donner l’aval pour la diffusion d’un match qui se déroule en Algérie, pouvait être interprété comme une ouverture dans les relations entre la télévision qatarie et le gouvernement algérien. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Néanmoins, on ignore si le DG de l’Entv a pris seul la décision ou c’est sur instruction venue d’en haut, mettant ainsi un terme à la rumeur.

Ce qui est sûr, c’est que cette affaire a mis dans l’embarras Hafid Derradji, qui souhaitait seulement commenter le match de cette équipe nationale qui surprend et qui a eu durant l’année un parcours exemplaire. Hafid Derradji, qui reste l’un des meilleurs commentateurs arabes, n’est pas à sa juste valeur à Al Jazeera Sport. Ses cris et ses commentaires à la brésilienne font encore vibrer le public algérien.

Il n’a surtout pas apprécié, selon certains proches, la façon de commenter des reporters actuels de l’Entv au point d’opter pour les commentateurs de la chaîne ART. Celle-ci a choisi cette fois de mettre un commentateur maghrébin en l’occurrence un Marocain et non un Egyptien comme ce fut le cas lors des matchs précédents, pour ne pas écorcher la sensibilité des Algériens. Le commentateur marocain remplace aussi le commentateur tunisien qui fut sévèrement critiqué par la presse suite à ses dérapages verbaux lors des matchs précédents.

Mais là aussi, le commentateur marocain n’a pas caché durant tout le match son penchant pour l’Egypte. ART est la seule télévision arabe qui ne possède pas de commentateur algérien. En plus des Egyptiens en force, il y a plusieurs reporteurs marocains et un commentateur tunisien qui constituent le staff de ART à Amman. Le seul représentant de l’Algérie sur ART est l’analyste Mahieddine Khalef, qui n’a pas contenu sa colère en voyant tout le plateau d’ART faire des calculs pour la qualification de l’Egypte à la Coupe du Monde, alors que le match de l’Algérie n’a pas encore commencé.

L’autre volet caché du dossier d’Al Jazeera Sport en Algérie reste l’affaire Madjer. En refusant de signer un nouveau contrat avec la chaîne qatarie, Madjer a voulu défendre la position anti-Al Jazeera de l’Algérie et faire plaisir à certains hauts responsables. L’ancien joueur de Porto et l’EN 82 n’a pas caché son ambition de travailler en Algérie. Mais pour quel poste? Madjer rêve en fait, selon son entourage, d’entraîner le Onze national avec ou sans la qualification au Mondial. Une ambition légitime, qui confirme l’envie de Madjer de quitter le monde de la télévision et de revenir à la compétition.

Amira SOLTANE

Un virus très affectueux

En Algérie, les hommes ont coutume d’embrasser les hommes et de serrer la main aux femmes. Récemment d’ailleurs, un épidémiologue non conventionné a étudié cette question et s’est demandé comment, avec cette configuration des contacts, pouvait se transmettre la grippe A, B, P ou Z.

Il a étudié plusieurs cas de figure : si c’est un homme qui est porteur de la grippe, il y a de fortes chances pour qu’il contamine tous les hommes ; si c’est une femme qui est porteuse, l’épidémie ne se propagerait pas à la même vitesse, même si les femmes embrassent aussi les femmes mais très peu les hommes, sauf en cachette.

L’épidémiologue s’est ensuite posé une question ; en sachant premièrement que le ministre de la Santé est un homme, en sachant deuxièmement que le virus se transmet plus par la bouche que par la main ou la rumeur et en sachant troisièmement qu’en moyenne, on s’embrasse 50 fois par jour et on se serre la main 100 fois (à multiplier par 30 lors des fêtes religieuses), cela donne une prévalence très haute et n’explique pas pourquoi l’Algérie n’a pas été massivement touchée par l’épidémie. Hypothèse : les gens ne s’embrassent pas vraiment et ne se serrent pas réellement la main. Incidence : l’hypocrisie sociale serait une formidable barrière immunitaire.

En attendant de vrais chiffres (peut-on réellement en Algérie quantifier les bisous clandestins entre hommes et femmes ?), notre chercheur s’est attaqué à une exception : les islamistes et les conservateurs, qui s’embrassent fréquemment entre hommes et ne serrent jamais la main aux femmes, même si elles portent des gants noirs.

Il a conclu dans son rapport que dans le cas d’un virus porté par un élément masculin, les islamistes et les conservateurs mourraient en masse. Ne survivraient alors que les démocrates, les progressistes et les femmes. L’épidémiologue ne l’a pas écrit dans son rapport, mais a pensé que c’était une très belle idée.

Par Chawki Amari

Les RG doivent disparaître

Plus de vingt ans après les événements d’Octobre qui ont endeuillé le pays, la question du « fonctionnement » de la police revient malgré tout à l’ordre du jour. Que peut-il bien y avoir au-delà de cette « pseudo » guerre des chefs qui a transpiré, dernièrement dans la presse, entre le directeur de la DGSN et le ministre de l’Intérieur, autour d’une soi-disant réorganisation de ce corps de sécurité ? Au point où Ali Tounsi a parlé de « conspiration ».

Derrière ce « conflit de compétences », les observateurs avertis se sont rendus compte que l’un des enjeux et non des moindres est le contrôle sans partage des Renseignements généraux. El Watan a d’ailleurs rapporté, selon des sources internes à l’institution (voir les éditions des 15 et 24 septembre), que des responsables des RG au niveau d’un nombre de wilayas du pays sont soupçonnés fortement d’avoir « monté de faux rapports, impliquant des hautes personnalités et même des officiers de police ».

En clair, les RG auraient été purement et simplement manipulés. Rien que cela ! Alors qu’en 2005, Ali Tounsi avait annoncé, devant toute la presse réunie, la destruction de milliers de « dossiers tendancieux », concernant entre autres des cadres et des hauts fonctionnaires de l’Etat, laissant croire que cela ne se reproduirait plus.

Il y a décidément de quoi être inquiet quand, trois ans après cette annonce médiatique, on constate que rien n’a changé. Et surtout la facilité avec laquelle les RG peuvent être instrumentalisés, sans qu’il y ait le moindre recours, la moindre protection, la moindre garantie à la préservation de l’intégrité morale des individus contre de telles atteintes aux libertés.

Les RG, hérités de l’organisation française de la police en Algérie avant 1962, sont très vite devenus après l’indépendance, ce qu’ils sont actuellement, une police politique dont les premières cibles sont les partis politiques, l’opposition au régime en place, les associations, les syndicats, la presse… Tels qu’ils ont été « reconduits » chez nous et tels qu’on les a vus fonctionner – y compris dans le pays où ils ont été inventés – notamment par le fichage des citoyens sans que cela ne soit réglementé ni « balisé » par la loi, ils ne peuvent que conduire à de graves atteintes à la démocratie.

Et surtout, parce que souvent leur méthode de travail, si elle n’est pas orientée à dessein dans le souci de nuire à la personne concernée, est à la base erronée, parce que subjective. Par conséquent, ils ne peuvent être que facilement instrumentalisés, que ce soit dans le cadre des fameuses enquêtes d’habilitation ou toute autre « instruction » qu’elle soit requise par les magistrats ou par d’autres cercles du pouvoir. Tous ces faits sont autant d’arguments qui plaident pour une disparition pure et simple de cette police politique que sont les RG. Il ne faut pas être grand clerc pour deviner que ni Yazid Zerhouni ni Ali Tounsi ne sont favorables à une telle éventualité.

Par Reda Bekkat

Qui a dit que le marché avait besoin de démocratie ?

On apprend souvent beaucoup plus sur soi dans le regard des autres. «La notion d'islam politique est une affaire beaucoup plus compliquée que ne le croient nombre d’observateurs et de musulmans qui cherchent à façonner le monde selon leurs valeurs religieuses, en dépit d’une réalité inflexible», souligne Charles Tripp, professeur à l’Université de Londres dans une récente étude publiée par Foreign Affairs (*).

A ses yeux, la maxime «al islam din wa-dawla» l'islam est religion et Etat) est souvent invoquée pour marquer un signe distinctif de l'Islam — l'idée étant que l'Islam est une religion avec une mission politique à sa base. Il n’y voit «rien de plus qu'un simple slogan politique » utilisé comme tout autre cri de ralliement. Pourquoi y adhère-t-on alors ? Est-ce le fait du hasard ou le résultat d’un processus quelconque qu’il convient d’identifier ? Comme on le devine, il est proposé ici de mettre en évidence l'historicité et l'environnement social, culturel et politique du fait religieux.

«Les musulmans qui y adhèrent, pas moins que ceux qui n’y adhèrent pas et encore moins les non-musulmans sont à la fois les produits et les décideurs de ce monde (…) Il convient de comprendre pourquoi les gens agissent comme ils le font au moment où ils le font : pourquoi ils répondre à certains appels à l'action et pourquoi ils pensent que leurs activités politiques sont, éthiquement et pratiquement, appropriées et dignes d’aboutir en dépit de leurs extrémismes ?»

Un défi empirique ou épistémologique qui rapproche les mobiles religieux invoqués, islamiques ou non, d’autres considérations idéologiques liées aux grandes doctrines des deux derniers siècles. Sans cet effort d’interprétation, vus d’Occident nous sommes un produit exotique peu fréquentable qui «échappe à l'analyse normale et ne peut s'expliquer que comme une extension de leur foi». Le principal travers épistémologique à cet effort est, au jour d’aujourd’hui, venu de la propension des chercheurs à construire leurs modèles «uniquement sur les descriptions des joueurs euxmêmes ».

Autant dire des seuls activistes intégristes. Pour Stripp, deux auteurs «sérieux» — parmi des milliers — permettent d'éviter cet écueil : Gilles Kepel et Ali Allawi. Les travaux de ces deux auteurs tendent à montrent, à leur manière, que tous les musulmans qui cherchent à remodeler le monde selon leurs idéaux et leurs traditions sont tôt ou tard confrontés à la nécessité banale de «plier face à une réalité souvent réfractaire à leur volonté». Dans l’ensemble, il apparaît qu’il n’est vraiment pas bon pour la communauté des croyants d’associer à tort et à travers les notions d’Islam et de pouvoir.

L'exercice du pouvoir est conditionné, dans le temps et dans l’espace et dépend de la compétence des acteurs politiques. Or, il faut dire, à notre décharge, qu’après l’humiliation coloniale, les déceptions du nationalisme et les défaites successives sur la question palestinienne, nous n’avons droit qu’au diktat de potentats assoiffés de pouvoir et de prébendes qui n’ont aucun scrupule à se draper de discours religieux.

Autre déception là aussi : l’expérience iranienne semble indiquer un passage de l’islamité à l’iranité et les derniers bastions du panislamisme paraissent circonscrits à une Arabie saoudite qui a néanmoins beaucoup perdu de sa superbe depuis qu’elle finance les pires croisades contre des populations meurtries supposées appartenir à la même sphère religieuse que la sienne.

Le monde musulman paraît obéir à une logique universelle : le repli sur le local en politique dans un monde pourtant économiquement globalisé. Contrairement aux promesses de l'Administration Bush et son cercle d'idéologues, l'armée américaine n’a pas ouvert la voie à une quelconque démocratisation au Moyen-Orient. Allaoui capte bien ce point dans son récit sur l'ascension, la domination et le déclin des idéologies laïques et leurs défenseurs au Moyen-Orient. Pour lui, les mouvements politiques islamistes qui ont initialement vu le jour en Irak dans les années 1950 ont accédé au pouvoir grâce à l'occupation américaine après 2003. Les cercles dirigeants d’Occident se soucient très peu des intérêts «démocratiques» des peuples arabes et musulmans, ils ont besoin de pouvoirs forts qui leur tiennent sous bonne garde des populations jeunes et rebelles à leurs intérêts dans la région.

Si la démocratie, comme le marché a besoin d’un Etat de droit, le contraire n’est pas toujours vrai. Un Etat de droit peut revêtir un caractère autoritaire, poursuivre des objectifs de marché, hors de toute préoccupation démocratique, avec pour seul dessein une scrupuleuse observation des règles qu’il édicte dans l’intérêt des puissances étrangères. Par ailleurs, et de surcroît, dès lors que le gouvernement a le monopole de l’initiative législative, ce qui est le cas de tous les Etats arabes, il est laborieux, voir impossible, de mettre en corrélation Etat de droit et démocratie.

La préoccupation centrale d’Allawi est la «crise de la civilisation islamique ». Il entend par là un certain nombre de contradictions, principalement la fragmentation de l'autorité, la perte d'unité des référents culturels et l’opposition croissante entre le spirituel et le temporel dans la conduite des affaires des populations musulmanes. Du point de vue de M. Allaoui, l'Islam est privatisé, comme est patrimonialisé l’Etat. Des organisations comme Al-Qaïda et les partis islamistes de l'Irak sont considérés comme «des symptômes de la crise de la civilisation islamique», plutôt que «comme faisant partie de la solution». Comme il le relève à juste titre : «Ces groupes sont le reflet de la politique de ceux qu'ils combattent dans toute sa cruauté, et non des valeurs spirituelles au cœur de l'Islam.»

La question est alors : comment peut-on influer sur l'ordre existant, sans succomber à la logique de pratiques politiques minées ? «La dure vérité est que, aussi sublimes que soient les idéaux spirituels – ceux de l'islam, pas moins que ceux de toute autre grande tradition religieuse – leurs adeptes demeurent confrontés à la veille énigme politique sur la manière d'aborder efficacement la structure du pouvoir sans pour autant compromettre les idéaux de base.» En réfléchissant à cette question, on se rend compte que «le discours politique – un magma d’espoirs, de peurs et de préjugés — est l'antithèse même du discours de civilisation».

Il est alors injuste d’attribuer à l’Islam comme religion, ou comme civilisation, bien des actes de personnes ou de communautés se réclamant de sa pratique ou de ses idéaux. Autant dire que l’Islam est victime et non responsable ou coupable de bien des crimes commis en son nom. De même qu’il n’arrête pas d’être instrumentalisé par des pouvoirs mafieux et des potentats locaux aux seules fins d’encadrement et d’asservissement de la société. Partout, le pouvoir de l’amour attribué aux idéaux originels a laissé place à l’amour du pouvoir et au refus de l’alternance. «La modernité, avec toutes ses ambiguïtés et ses impulsions, parfois contradictoires, est une affaire composite, constamment remodelée par ceux qui s'engagent pour elle», conclut Charles Tripp.

Par Ammar Belhimer

(*) Charles Tripp, All muslim Politics is Local, Foreign Affairs, september/ october 2009 .
Charles Tripp est professeur de sciences politiques à l’Ecole des études orientales et africaines de l’Université de Londres.

Ça vient d’en haut !



Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

Après sa remarquable prestation lors du match Algérie-Rwanda, le trio d’arbitres guinéens contacté pour jouer dans le prochain spot publicitaire…

… d’Alain Afflelou !

Il y a quelques heures à peine. Sur le chemin du ministère de l’Education, une délégation du syndicat Cnapest, invitée à venir dialoguer avec les autorités, s’est finalement vu barrer la route par des policiers. Des agents de l’«Ordre» qui ont tout bonnement expliqué que l’Ordre, justement, d’interdire l’accès au ministère venait d’«en haut». Alors, là, moi, j’ai fini par craquer. J’ai tenu près d’un quart de siècle, stoïque face à ce «ça vient d’en haut !». Sans faire vraiment de vagues, sans m’emporter, sans hausser le ton, sans foncer dans le tas, je n’ai pas bronché face à ce «ça vient d’en haut !» Il m’arrivait même, parfois, d’anticiper avec humour sur les réponses de mes interlocuteurs, surtout ceux investis d’une mission officielle en lançant avant eux, avant qu’ils ne terminent leur phrase : «Oui ! Oui ! Je sais, ça vient d’en haut !» Mais comme toutes les bonnes choses, ma patience à ses limites. Aujourd’hui, je ne peux plus me taire face à ce «ça vient d’en haut !». Je ne peux plus faire comme si de rien n’était devant ce «ça vient d’en haut !» J’en appelle solennellement à tous les géographes du pays. Sans distinction. Au secooooooooooooooooooours ! Vous dont la science consiste à localiser les endroits, à les définir, à les cartographier, Allah yarham waldikoum ! Aidez un pauvre malheureux au bord de la crise de nerfs, aidez-moi à enfin percer le secret de ce «ça vient d’en haut !» Win Jaï, ce là-haut ? J’ai beau scruter le ciel, mirer à travers les nuages jusqu’à m’en décrocher les vertèbres du cou, je ne sais toujours pas où niche ce là-haut. Comment s’y rend-on ? Peut-on d’ailleurs s’y rendre. Oui, si j’en crois ceux qui n’arrêtent pas de nous répondre que leurs ordres viennent de ce «en haut». Logique ! Si leurs ordres viennent d’en haut, c’est forcément qu’ils ont dû se rendre là-haut pour se les voir communiquer, ces ordres, non ? A moins qu’il existe entre eux et ce «là-haut » des intermédiaires. Des mecs dont la fonction est de faire tampon entre les vrais pensionnaires de ce «là - haut» et ceux, résidant plus bas qui exécutent leurs ordres. Auquel cas, c’est aux intermédiaires de m’éclairer. Dans quelle partie du grand là-haut se cachent les êtres mystérieux qui dictent les ordres estampillés «ça vient d’en haut !» ? Peut-on se rendre au pays de «ça vient d’en haut !» lorsqu’on a toujours vécue en bas ? Et puis cette autre question qui peut vous sembler… terre à terre, mais qui moi me fait planer : que ce passerait-il si un jour, aux portes du Royaume de «ça vient d’en haut !» se présentait une horde de gueux, farouches, décidés et qui crieraient aux gens du monde de là-haut : nous sommes venus avec l’ordre de tout brûler, tout saccager. Des ordres venus «d’en bas» ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L. 

RABAH SAÂDANE : « Nous irons au Caire pour gagner »

Il ne craint guère le match capital contre l’Egypte au Caire. Content du rendement et du résultat de son équipe et en même temps très déçu par l’arbitrage guinéen, l’entraîneur national Rabah Saâdane reste très optimiste quant à l’avenir des Verts dans ces éliminatoires jumelées CAN-Mondial 2010. «Tout d’abord, je tiens à vous rappeler que j’ai déjà indiqué avant cette fameuse rencontre, que le Rwanda n’allait pas nous faire de cadeau. Normalement, vous l’avez tous remarqué aujourd’hui lors de cette rencontre difficile.

Dieu merci, nos joueurs n’ont jamais douté, même après le but encaissé très tôt. Ils sont restés constamment dans le match en se créant de nombreuses occasions nettes à scorer, notamment en première mi-temps. Mais je pense que l’essentiel est fait et c’est à nous de maintenir le cap jusqu’à la ligne d’arrivée», a-t-il lancé juste après cette nouvelle victoire amplement méritée.

Saâdane n’a pas oublié de rendre hommage à ses joueurs qui ont fait preuve d’un sang-froid hors pair lors de cette rencontre. «J’estime que tous les joueurs sont à féliciter pour leur rendement, leur abnégation, leur volonté de vaincre et leur mental d’acier du moment qu’ils n’ont jamais douté même en encaissant un but dès les premières minutes», nous dira le patron des Verts. Celui-ci, a également fustigé l’arbitrage guinéen, estimant qu’il était très faible et même douteux à un moment donné.

Concernant justement la prochaine sortie décisive contre l’Egypte prévue le 14 novembre au Caire, Saâdane est allé droit au but en déclarant: «L’essentiel c’est la victoire, grâce à Dieu. Nous allons au Caire avec un meilleur état d’esprit qui nous permettra de nous présenter en conquérants pour prétendre aux trois points. En d’autres termes, on ira au Caire pour gagner et rien d’autre.» No comment!

Mounir BENKACI

Pédagogie

Un de mes confrères s’indignait (j’appelle confrère, tout individu qui passe son temps à noircir du papier dans la presse nationale et qui dit tout haut ce que les autres pensent tout bas, ou ne pensent pas vu que les préoccupations des uns sont situées aux antipodes de celles des autres...) que dans les manuels (c’est ainsi qu’on désignait de mon temps les livres scolaires, qu’ils soient de lecture ou de tout autre matière enseignée à l’école) scolaires, les prénoms des enfants choisis pour être les héros de ces pages que les têtes innocentes auront à assimiler, sont bien loin des réalités sociologiques de notre époque.

Manil et Sazil (si je me souviens bien!), ne seraient pas des prénoms usités actuellement dans son environnement immédiat. Eh bien, cher confrère, tout cela dépend du quartier et de la région où tu habites. L’Algérie étant une grande mosaïque de particularités, les modes des prénoms sont sujettes aux facteurs culturels, historiques et de modes. Mais pour les besoins pédagogiques, il est indispensable que l’enfant s’identifie aux héros, dont il lit les aventures d’une voix balbutiante.

Il faut se rappeler que quand les Français ont commencé à ouvrir des écoles dans notre pays, les premiers écoliers eurent à assimiler les prénoms français comme Jean, Jeanne, Jacques... C’était un traumatisme supplémentaire pour ceux qui avaient à affronter un instituteur ou une institutrice qui parlait et enseignait une autre langue que celle qu’il utilisait à la maison.

Le berbère et l’arabe étaient pour la cour de récréation. Mais, un peu tard, les pédagogues francophones comprirent que pour mieux intégrer l’indigène, il fallait lui proposer des modèles évoluant dans son environnement avec des prénoms bien de chez lui. C’est ainsi que nous eûmes droit au fameux livre Bonjour Ali, Bonjour Fatima qui fit le bonheur de bien des Algériens. Il faut rappeler qu’outre les mésaventures de Djeha qui étaient inclues dans ce manuel, il y avait des petites poésies qui étaient d’un ton bien de chez nous bien qu’écrites en français:
«Connaissez-vous Madi?
C’est le fils du cadi
Il est venu lundi
Il a lu mardi
Il a écrit mercredi
Il a compté jeudi
En congé vendredi
Et absent le samedi
Et dimanche on m’a dit
Connaissez-vous Madi?»

Au temps où l’on enseignait «nos ancêtres les Gaulois», ces vers mirlitons étaient les bienvenus, bien que Madi soit le fils d’un personnage important, le cadi. On peut remarquer que le vendredi est jour de congé comme dans notre école, car c’était le jour de marché dans le village et qui portait le même nom (djemaâ).

La pédagogie coloniale avait assimilé tous les paramètres pour introduire l’élève dans le moule qu’on lui préparait.

Qu’en est-il aujourd’hui? Bien qu’Ali et Fatima renvoient directement à l’aube de l’Islam et que tous les élèves puissent s’identifier à eux, (à part une minorité hostile à la tendance fatimide), il est fort probable qu’aujourd’hui la mode est au prénom importé de l’Orient par les différents canaux: la télévision ou le terrorisme.

Ce n’est pas un hasard si beaucoup de jeunes s’appellent aujourd’hui Oussama. Donc, au lieu d’Ali et de Fatima, de Malik et Zina, pourquoi ne pas proposer plus simplement Bouzid et Zina: cela réunirait plus de suffrages que Kahena et Jugurtha. Dire qu’un citoyen a été condamné à payer une amende pour s’être entêté à nommer son fils Gaïa!

Selim M’SILI

Ballets croisés

George Mitchell est à sa neuvième mission au Proche-Orient. Un record. Il vient d'en achever une nouvelle sans laisser entrevoir le moindre espoir d'une reprise prochaine des pourparlers de paix palestino-israéliens. Encore une fois, il a fait chou blanc, les deux parties semblent avoir la tête ailleurs. 

L'Autorité de Mahmoud Abbas qui se défend comme elle peut sur le report du vote du rapport de Goldstone au conseil onusien des droits de l'homme et le Hamas qui tente de fructifier son capital confiance, le «faux pas» d'Abou Mazen n'est autre que du pain béni. Côté israélien, ce n'est pas non plus la joie.

A tel point que de hauts responsables politiques choisissent de ne pas se rendre à l'étranger par crainte d'un aller simple à la case prison, les crimes de guerre sont passibles de condamnations à la perpétuité. Ne serait-ce que pour ces quelques raisons, l'émissaire US va-t-il continuer de rentrer à chaque fois bredouille à Washington ? Ses navettes risquent d'être multipliées à l'infini.

D'ici 2025, date à laquelle le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, ne prévoit aucun accord de paix possible avec les Palestiniens. A cause de la mauvaise foi des gouvernements successifs de Tel-Aviv ou du seulLieberman qui ne perd pas de vue son projet d'expulser tous les Arabes d'Israël ? A s'en tenir à sa vision, les points de vue sont trop divergentes pour que Palestiniens et Israéliens puissent parvenir un jour à une entente plus ou moins acceptable.

De quoi démoraliser le nouveau prix Nobel de la paix qui a cru entendre un jour Benyamin Netanyahu dire son impatience à voir le processus de paix reprendre dans les plus brefs délais. Il a fini par prendre le large à force de vouloir rendre les colons plus colons qu'ils le sont.

L'Amérique d'Obama finira-t-elle par se rendre à l'évidence que conclure la paix palestino-israélienne ne ressemble en rien au rapprochement turco-arménien qu'Hillary Clinton a obtenu après six semaines de pourparlers à Zurich. Et ce n'est pas parce qu'elle a été plus chanceuse que George Mitchell.

A lui, il manquera toujours la volonté des Israéliens d'aller de l'avant. Le seul fait d'entourer son arsenal nucléaire de secret inutile prouve si bien que l'administration de Tel-Aviv n'est pas près de tendre la main à quiconque. Même à Barack Obama, le prix Nobel de la paix, qui ne doit pas prendre son rêve d'un monde dénucléarisé pour une réalité.

Ce n'est pas un hasard si la patronne du département d'Etat se dit à présent inquiète de l'arsenal nucléaire de la République islamique du Pakistan qui est entrée de plain-pied dans la lutte antiterroriste et la guerre contre les talibans.

Ce qui fait trembler Washington, c'est qu'un jour la fragilité dont souffre actuellement le gouvernement d'Islamabad ne se traduise par une accession des islamistes au pouvoir.

Mais c'est au sujet d'une autre République islamique qu'Hillary Clinton va avoir toute la peine du monde à renforcer les rangs en vue d'une alliance mondiale.

En l'occurrence l'Iran qui a menacé d'enrichir de l'uranium à 20% si les négociations avec le groupe des six venaient à échouer. La tournée européenne qu'elle vient d'entamer vise justement à rallier le maximum de voix pour ne serait-ce que retarder les ambitions nucléaires des mollahs.

Réussira-t-elle un second coup de maître qui profiterait plus tard à George Mitchell du fait qu'Israël ne négociera pas la paix au détriment de sa sécurité ?

Par Anis Djaad

Vie privée et vie publique du système

Assistant à une conférence sur “l’économie informelle” où il fut subsidiairement question d’“État rentier”, Belayat, dirigeant du FLN, a émis cette lumineuse démonstration : “La preuve que l’État algérien n’est pas rentier, et n’est donc pas totalement dépendant de ses hydrocarbures, c’est le grand développement de son secteur pétrolier.”

La réaction illustre plutôt l’irritabilité de nos responsables quand leurs dégâts sont signalés par d’autres que leurs supérieurs, mais, dans notre cas, la conférencière américaine, visiblement au fait de notre légendaire susceptibilité, s’était bien gardée de qualifier l’Algérie d’État rentier.

Mais, apparemment, la famille du système ne supporte même pas qu’il soit fait allusion à la vie privée du système. Parce que le système algérien a une vie publique et une vie privée.
Faite de légitimité révolutionnaire et de parti unique du peuple, de légitimité démocratique et de multipartisme, d’investissements colossaux de l’État ou d’énormes IDE, de taux de croissance toujours satisfaisants, de développement ininterrompu de l’agriculture, de l’industrie et des services, d’améliorations des conditions de vie de la population, de justice sociale, la vie publique du système est une vie rêvée qui explique la confiance sans cesse renouvelée du peuple à ses dirigeants.

Fait d’autoritarisme, de fraude électorale, de répression, de bureaucratie, de manipulation idéologique, de chômage, de sous-logement, de médiocrité scolaire et universitaire, de passe-droits, de détournements fonciers et patrimoniaux, de corruption, d’abandon social et de faramineuses rentes, la vie privée ne doit pas être étalée devant une opinion qui doit se contenter d’avaler le discours unique.

C’est pour cela qu’il n’y a qu’une seule télévision, la télévision du pouvoir, une seule radio, la radio du pouvoir. Le système aurait aimé qu’il n’y ait qu’un seul parti et un seul journal si un certain 5 Octobre n’en avait pas voulu autrement. Mais il s’est rattrapé depuis : il a créé une multitude de partis et de journaux pour parasiter la géographie politique et médiatique du pays. Vivant de la rente, ils sont autant de vigiles contre les éventuelles atteintes à la vie privée du système.

La rente ne sert pas, en effet, qu’à engraisser la nomenklatura. Dans un système qui a tué l’engagement, on trouve toute une armée de “leaders” et de “militants” prête à battre campagne ou à casser de l’opposant, au moindre appel du centre dirigeant. Et des dizaines de journaux prêts à se lever comme une seule “une” contre les détracteurs de la bonne gouvernance nationale. Partis, syndicats, associations, journaux souscrivent au budget de l’État, lui-même aux neuf-dixièmes financé par la fiscalité pétrolière. Même les entreprises, directement pour celles du secteur public et indirectement pour celles du privé, viennent boire à la fontaine de la rente. Le Smig seul pose problème : il faut le lier à la productivité, nous dit-on.

C’est dans ce cercle vicieux qui condamne le pays à un surplace politique et économique, le peuple à l’inégalité et la culture à la régression alimentaire que Belayat est allé puiser son aberrante tautologie : l’Algérie ne serait pas rentière parce qu’il y a le pétrole — et rien que le pétrole, justement — qui va !

Par : Mustapha Hammouche

Visa d’émigration aux États-Unis : Attention aux arnaqueurs !

L’équipe du consulat des États-Unis à Alger organisera une discussion en direct sur le Net, le 19 octobre 2009, pour répondre aux questions se rapportant au visa d’émigration.
L’information a été donnée, hier, par la consule américaine elle-même, Jennifer Noisette, lors d’une table ronde avec la presse nationale, tenue au siège de l’ambassade US. Mme Noisette a précisé que cette discussion en ligne aura lieu de 17h à 18h30 (heure locale), à l’adresse suivante : http://algiers.usembassy.gov. Les personnes intéressées, qui ne pourront pas y assister, ont la possibilité d’envoyer leurs questions à l’avance, à la même adresse électronique.

L’initiative américaine a été motivée par l’intrusion d’individus, de cybercafés et de sociétés privées dans les affaires se rapportant à la migration aux États-Unis. D’ailleurs, Mme la consule a révélé qu’une “plainte” a été déposée contre des fraudeurs qui se mobilisent à l’approche de la saison de délivrance des visas d’émigration aux États-Unis (du 2 octobre au 30 novembre de chaque année), sans pour autant mettre un terme à leur activité lucrative ni aux fausses informations véhiculées. Pourtant, a relevé Mme Noisette, l’inscription au programme du visa d’émigrant “diversité” est gratuite. De plus, a-t-elle indiqué, le système de la loterie des visas est géré par le département d’État américain et la sélection des détenteurs du visa se fait par tirage au sort électronique.

Au cours de la rencontre, la responsable américaine a rappelé que quelque 50 000 personnes peuvent s’installer annuellement aux USA, en notant qu’un taux ne dépassant pas les 7% est fixé préalablement pour chaque pays. Même si la notion de préférence est rejetée en matière de quotas de visas, il n’en demeure pas moins que certains pays dont le nombre d’immigrants est important aux États-Unis (Brésil, Canada, Chine, Colombie, Inde, etc.) voient leur quota limité. Mme Noisette a, par ailleurs, fait savoir que la crise financière mondiale n’a pas de conséquence sur le “nombre de visas octroyés”.

Elle a également livré quelques chiffres récents sur les Algériens, candidats à l’émigration ou détenteurs du visa US. Ainsi, pour l’année 2008, sur 1 957 Algériens tirés au sort, 774 d’entre eux, soit 39,55%, ont reçu leur visa. Pour l’année en cours, sur les 2 205 Algériens retenus par le système de loterie (donc inscrits du 2 octobre au 30 novembre 2008), seuls 765 d’entre eux (34,69%) ont obtenu leur visa.

Selon Mme la consule, les personnes disqualifiées n’ont pas communiqué les “bons renseignements” ou ont omis de transmettre des informations sur leur conjoint et leurs enfants, sinon qu’elles “ont laissé une autre personne compléter les informations à leur place”. La même responsable a, en outre, signalé que le choix des métiers retenus “selon les besoins”, dans le cadre de l’immigration, n’est pas du ressort de son service, mais plutôt du département (ministère) américain du Travail.

Elle a aussi reconnu que les personnes qui s’installent aux USA, éprouvent de grandes difficultés “surtout la première année”, car le gouvernement américain ne leur vient pas en aide, en matière de travail ou de logement. “C’est pourquoi, nous demandons (au demandeur de visa, ndlr) qu’il ait une prise en charge de quelqu’un qui est déjà là-bas”, a-t-elle expliqué, non sans observer que le tuteur doit obligatoirement avoir “des ressources ou des moyens”.

Par : Hafida Ameyar

À ne pas manquer : “Peur au ventre”

 Quand un réalisateur se prend pour un Q. Tarantino ou un G. Ritchie sans en avoir ni le talent ni les moyens, ça donne Peur au ventre, un film à voir en cas d’ennui majeur.
“Jusqu’à présent, Joey avait toujours réussi à jongler entre son job secret au service de la mafia italienne et son rôle de père de famille. Mais cette fois, le pire est arrivé. Le meilleur ami de son jeune fils lui a dérobé une arme qu’il cachait dans sa cave.

Au-delà du danger, ce revolver est aussi une pièce à conviction impliquant les patrons de Joey dans un assassinat explosif. Le gamin qui l’a pris semble décidé à s’en servir contre son beau-père, un névrotique appartenant à la mafia russe, qui aurait tout intérêt à ce que cette preuve tombe entre les mains de la police. L’inspecteur Rydell est d’ailleurs sur le coup, mais il est loin d’être net...

Joey n’a que quelques heures pour récupérer l’arme, sauver sa vie et sa famille. Il doit coûte que coûte rattraper l’enfant avant que l’une des mafias ne mette la main dessus. La nuit va être longue...”

Un film coup de poing avec un Paul Walker comme on ne l’attend pas. En effet, la différence de rôle entre les Fast and Furious (dans lequel il a joué) et ce film est conséquente pour l’acteur qui réussit à merveille cette “reconversion” de personnage. Il passe du gentil héros armé de ses jolis bolides au héros charismatique muni de son pistolet et prêt à agir en fonction de l’événement.

Mise à part la performance de l’acteur principal, le film traite une flopée de sujets classiques entre deux fusillades et une cascade… ce qui fait de ce produit un film d’action basique… du déjà-vu. Une mention spéciale au jeune Cameron Bright qui, avec Walker, crève littéralement l’écran.

Pour les amateurs du genre, La peur au ventre comporte de nombreuses scènes d’action qui ont nécessité des cascades. C’est Joel Kramer qui a été chargé de régler ces séquences d’action. L’acteur Paul Walker, qui est un athlète et un surfeur, a assuré la majeure partie des cascades seul. Le directeur de la photographie James Whitaker qui avait déjà collaboré avec Wayne Kramer dans Lady chance a travaillé sur des couleurs à dominante bleutée pour rendre l’atmosphère du film plus brute et plus réaliste.

Cependant, Wayne Kramer a beau faire preuve d’un certain sens de la provocation, son thriller reste sans grande surprise. Plaisant sans être révolutionnaire.

Par : Rédaction de Liberté

Possible…

Tout cet enthousiasme et cet élan populaire aussi bien à Alger qu’au Caire risquent de faire monter la tension jusqu’à impliquer les premiers responsables des deux pays. Chez nous, une victoire équivaudrait à éviter une rentrée sociale difficile et une trêve salutaire pour au moins une année ou tout au moins jusqu’à l’année prochaine. Le temps qui manquait jusqu’à présent donnera à souffler aux pouvoirs publics.

Après la prestation plus qu’honorable de notre onze national face à une équipe rwandaise faible, certes, mais qui s’est défendue, et un arbitrage catastrophique, le rêve de faire le voyage au pays de Mandela est possible.

Possible par cet amour déchaîné et inconditionnel de la majorité des Algériens pour cette jeune équipe pétrie de qualités individuelles. On ne pouvait trouver meilleur support, aussi désintéressé que spontané. À peine le coup de sifflet final lancé que les rues et les quartiers du pays entier sont pris d’assaut dans une atmosphère faite de cacophonie et de fierté.
Possible la victoire au Caire face à l’équipe des Pharaons puisque les joueurs de Saâdane partiront en conquérants sur les traces de leurs aînés de la belle épopée.

Possible car on n’a jamais vu, de mémoire de ceux qui ont vécu les lendemains de l’Indépendance, autant de drapeaux flotter et les couleurs nationales prendre forme ailleurs que sur ce symbole.

Tout cet enthousiasme et cet élan populaire aussi bien à Alger qu’au Caire risquent de faire monter la tension jusqu’à impliquer les premiers responsables des deux pays. Chez nous, une victoire équivaudrait à éviter une rentrée sociale difficile et une trêve salutaire pour au moins une année ou tout au moins jusqu’à l’année prochaine. Le temps qui manquait jusqu’à présent donnera à souffler aux pouvoirs publics.

Pour l’Égypte, le pari est plus difficile à tenir de par l’avantage du onze national sur les Pharaons d’une part et par la première défaite enregistrée et encore mal digérée, celle de leur candidat mené jusqu’à la source de l’Unesco sans y boire, d’autre part.
Une sortie de ce pays de la course vers le Mondial n’augurerait rien de bon. Ce sera tout le prestige du sphinx et des pyramides qui sera touché dans son amour-propre. Les médias égyptiens ne cessant de cultiver la passion.

Si des fois le sport, particulièrement le football, peut venir au secours des impérities des politiques, il y a aussi cette possibilité qu’il puisse accentuer la fracture entre eux et la population.

Par : Outoudert Abrous

Obama prix nobel de la paix

Notre joie et la tête de nos «amis»

On a gagné! On a gagné! scandaient les millions d’Algériens sortis dans toutes les villes du pays et de l’étranger pour ceux qui y résident. Ils ont laissé exploser leur joie et leur bonheur après la victoire de l’Equipe nationale contre l’équipe rwandaise dans le match qui les a opposées dimanche soir au stade «Tchaker» à Blida et comptant pour la Coupe du monde.

Leur bonheur était d’autant plus grand qu’ils savaient que la victoire a été arrachée malgré un arbitrage surprenant par ses irrégularités et le comportement peu sportif des Rwandais. Leur bonheur était d’autant plus grand car et grâce à tous ces écueils inattendus, ils sont persuadés d’avoir une Equipe nationale de très haut niveau, capable de se maîtriser en toutes circonstances. C’est cet immense bonheur qu’ils sont sortis exprimer après le match.

Dans les rues, d’ici et de l’étranger, ce n’était que danses, rires, youyous, joies et klaxons. Les tee-shirts représentant des stars étrangères ont disparu pour laisser place à ceux qui représentaient nos joueurs de l’Equipe nationale. Ce n’est pas tout. Les «manifestants» (vous allez comprendre pourquoi on utilise ce mot) portaient tous fièrement et très haut l’emblème national. Toute la nuit les Algériens ont pris possession de la rue.

Un évènement grandiose qui, pourtant, a été «superbement» ignoré par la presse «de la métropole» comme la qualifieraient les tenants du «nationalisme porté en bandoulière», très pratique pour changer d’épaule (une minorité, une toute petite minorité mais qui, hélas, existe et tente de faire du bruit chez nous). On avait beau zapper les chaînes télé occidentales, qui nous inondent de propagande via les satellites, pas la moindre trace de l’évènement. Pas même une brève.

On avait beau dérouler le fil de leurs agences de presse, même silence. Alors que la moindre mine, datant de la colonisation, qui tue un berger au fin fond du pays et transformée en attentat terroriste, est donnée en boucle. Ah! si les foules algériennes étaient dans les rues pour contester quoi que ce soit, quelle aubaine pour ces médias «de la métropole» de faire leur Une et faire croire à ces mêmes foules qu’elles étaient de leur côté et les encourager à «manifester» (voilà la raison de l’utilisation de ce mot) davantage.

On aurait vu tous les ténors de la politique «de la métropole» prendre d’assaut les plateaux de leurs chaînes de télé pour compatir, s’apitoyer, caresser dans le sens du poil les «manifestants» contestataires afin de les pousser au pire. S’agissant d’une grandiose manifestation de joie de gens fiers d’être Algériens, arborant avec amour leur drapeau, un seul mot d’ordre a circulé dans les rédactions «de la métropole»: «Circulez! y a rien à voir!»
Que ceux qui auraient vu une seule image, un seul son de notre joie dans une de leurs télés, radios ou journaux nous jettent la pierre! Voilà, c’était juste pour rappeler comment se comportent ces médias qui «chantent» l’amour qu’ils nous portent, à longueur d’année, mais qui ragent quand nous sommes heureux. Qu’importe ou plutôt non, ne cessons pas de rire, de nous embrasser, de hisser notre drapeau. C’est plus important que la tête des mauvais jours qu’ils portent depuis notre victoire.

Zouhir MEBARKI

The Day After

Les Algériens reviennent d'une folle nuit qui n'aurait pas dû être si folle que ça. En remettant les pieds sur terre, ils découvrent que la boue n'a pas totalement déserté leurs semelles et au-dessus de leurs têtes, le ciel est toujours porteur d'orages.

La boue comme la pluie ne mènent pas toujours aux mêmes endroits. La première envahit des espaces qu'elle ne pouvait théoriquement pas atteindre parce que censée être depuis longtemps chassée par le bitume.

Elle n'aurait pas dû non plus menacer des foyers et des hommes, mais elle est là, la boue, à des endroits insoupçonnés, à prendre par la main des Algériens qui ne savent pas exactement où elle les accompagnera. Les pistes sont brouillées et ils peuvent faire du sur-place ou pire, s'enfoncer.

C'est sérieux, la gadoue, quand elle est fatale, défie tous les programmes orsec et déjoue tous les complots ourdis et toutes les déclarations de bonnes intentions et échappe à tous les maillages, pour se présenter au final, ponctuelle comme une Suissesse à ses rendez-vous sacrés d'automne.

Encore heureux qu'elle ait épargné le stade Tchaker, la nuit folle qui n'aurait pas dû être si folle que ça aurait sûrement été encore moins drôle.

Elle a quand même abîmé d'autres champs. A Mostaganem, le nouveau royaume de la pomme de terre, elle aurait empêché les agriculteurs d'accéder aux récoltes et du coup le tubercule, qui décidément n'en rate pas une pour flamber de nouveau au marché, a encore approché le prix du kiwi. Et la boue ne vient jamais toute seule, comme une grande.

Ce n'est pas de sa faute à elle, mais de la pluie qui la mélange à la terre pour en faire une glue désagréable et parfois dangereuse.

«L'arbre veut bien rester tranquille, c'est le vent qui ne le veut pas», nous enseigne un proverbe chinois. Ah, la pluie, elle fait beaucoup de choses, mais jamais toute seule.

Elle s'est fait aider par la vétusté des réseaux d'évacuation pour inonder des villes et des villages, par les barrages qu'elle ne pouvait quand même pas remplir s'il n'étaient pas là, par l'archaïsme des techniques de production pour détruire une partie des récoltes de Deglet nour et par les hommes qui ne supportent pas le parapluie pour les mouiller jusqu'à attraper la crève.

Elle nous a même - toujours pas toute seule - aidés à réaliser une production d'orge et de blé tout à fait exceptionnelle qui nous rapproche de l'autosuffisance. A moins que, à Dieu ne plaise, la boue ne vienne tout remettre en question l'année prochaine.

Quand même pas, il devrait y avoir des nuits et des saisons de folie sans lendemain de langue de bois.

Slimane Laouari

Une loi pour tous

Connu sous la formule «nul n’est au-dessus de la loi», le principe d’équité face à la justice, à l’usage, a fini par renvoyer dos à dos le plaignant et l’accusé, avec une petite préférence subjective pour ce dernier, posé en victime expiatoire de «l’abus de pouvoir». Le problème des familles expulsées est un fait aussi douloureux à vivre qu’à constater, et devant le drame des enfants dans la rue, nulle âme sensible ne peut rester de marbre.

Se retrouver dehors, sans toit, sans abri contre la faim, le froid (et la chaleur) et sans adresse, ce qui est une calamité pour la scolarité des enfants est une situation, selon la formule consacrée, «à ne pas souhaiter à son pire ennemi», bref l’une des plus tragiques situations sociales que puisse endurer une famille.

Ce constat est indéniable. A ceci près que souvent, voire à chaque cas, il y a également une partie plaignante qui, si son bien ne lui est pas restitué pour une raison ou une autre, par exemple pour non-paiement de loyers ou pour expiration de délai d’occupation du logement, est fondée à crier à l’injustice.

Ce n’est pas parce qu’il est propriétaire, qu’il s’appelle Etat, entreprise, ministère, institution ou particulier privé, réclamant son droit, qu’un plaignant devient automatiquement une entité méchante et féroce, un fort qui utilise sa force contre le faible, démuni et sans défense.

Tout propriétaire est en droit et même en devoir d’en appeler à l’arbitrage impartial de la justice, par-delà toute considération caritative ou solidaire, qui relève de la morale, ou plutôt de l’aspect humanitaire, et non pas des règles de droit, dans l’esprit comme dans la lettre. L’indu occupant, s’il est attesté qu’il occupe illégalement, doit quitter les lieux.

Ensuite, et seulement ensuite, l’Etat est interpellé pour jouer son rôle d’assistanat et prendre en charge, par les canaux qui sont les siens, les familles expulsées, afin de réduire au minimum l’impact de l’expulsion. Ne pas laisser des familles à la rue et les reloger est du devoir de l’Etat, comme l’est celui de laisser la justice suivre son cours et d’en faire appliquer les décisions. En toute équité.

N.S.

Economie et souveraineté

Bien qu’aucune réflexion sur l’élaboration d’une doctrine de sécurité nationale n’ait été rendue publique, des éléments existent pour au moins montrer que l’économie en est l’un des piliers. Quelle souveraineté prouvée et effective pour un pays dont l’économie dépend d’une ressource non renouvelable, qui s’épuise et qui voit s’éroder ses cours ? Il ne peut pas y avoir d’institutions réellement démocratiques si l’économie est tournée vers les importations avec son corollaire le chômage et la dépendance de l’étranger.

Si le pays ne peut pas vivre sans les importations et qu’il a échoué à produire en substitution à celles-ci, si alors qu’en insuffisance des ressources à la fois par leur épuisement et par la dégradation de leurs cours, si donc se raréfient les biens de consommation, quelle stabilité pourrait-il y avoir, alors qu’il sera facilement prévisible que se déclencheront des luttes pour leur appropriation ?

Cette mise en péril de la sécurité est autant à conjurer qu’on évalue la durée pendant laquelle les importations seront garanties par le montant des réserves disponibles. Qu’en sera-t-il par la suite, quand nous aurons totalement dépensé nos réserves ?

Après le passage par les réformes dictées par les institutions internationales et l’ouverture de l’économie aux hommes d’affaires étrangers et aux entreprises étrangères qui n’investissent pas dans les domaines qui contribuent au développement durable, mais exclusivement dans les domaines à rentrée immédiate, tels les services et le commerce, il en découle que l’Etat recule par désengagement et que le terrain qu’il quitte est vite occupé par les forces du marché, c’est-à-dire du bazar.

S. I.

Niet à la trajectoire de SAG

Ahmed Ouyahia était au centre de toutes les rumeurs de ces derniers temps. On assurait à toute oreille bienveillante que son cas était bien ficelé, qu’on lui avait déjà refilé son ticket sur le prochain vol du fameux Boussate errih et qu’il avait été retenu pour le poste d’ambassadeur à Paris, la seule capitale superlaïque à observer le… Yom Kippour et à guerroyer contre des… lambeaux de tissu.

Qui serait intéressé par l’éloignement d’Ouyahia, au moment où de gros correctifs sont décidés pour mettre fin au pillage économique en Algérie ? Au moment où les gros scandales économiques remontent à la surface et que les tribunaux commencent à se surcharger. Au moment où l’on mobilisait à tout va chez nous et à l’étranger contre la LFC. Comme s’il y avait la moindre chance pour que le peuple puisse marcher contre une loi destinée à mieux protéger l’économie nationale.

Il est connu que l’actuel Premier ministre raffole des opérations «mains propres», comme il est certain qu’une bonne partie de l’opinion serait enchantée de voir Ouyahia leur faire leurs ablutions à tous nos secteurs souillés par les tentations même s’il fallait les passer au woudoue el akbar. J’y suis, j’y reste, disait en tout cas Ouyahia, selon la substance des propos qu’il tenait au bureau national du RND réuni vendredi dernier.

Et même si un jour il était appelé à quitter le poste de Premier ministre, il n’irait pas comme ambassadeur. Des missions plus grandes l’attendent au sein du RND, souligne-t-on de sources proches du Rassemblement. Voilà, il suffit de quelques mots pour que des rumeurs voulues persistantes se dégonflent tel un ballon de baudruche.

Ouyahia n’est pas partant, il ne part même pas à Paris. Cette capitale qui avait fait attendre Sid Ahmed Ghozali, un ex-chef de gouvernement, plusieurs mois avant de donner l’aval à sa nomination en tant qu’ambassadeur de la RADP. Une humiliation mémorable, mais qui ne devrait pas se reproduire avec Ouyahia, maintenant que nous connaissons sa position. Une position que nous approuvons et qui contribuera d’une certaine manière à rétablir la confiance et à réconcilier ainsi le peuple avec ses gouvernants.

Par Mohamed Zaâf