mercredi 21 octobre 2009

La violence, seul moyen de communication ?

La contestation reprend ses droits dans nos cités, n’épargnant plus les quartiers de la capitale, alors que les «chahuts de gamins» reprennent et se propagent jusqu’aux proximités de la première institution de la RADP. Les émeutes se reproduisent plus rapidement que les grippes porcine et aviaire réunies.

Généralement, l’émeute vient en réaction à une décision administrative qu’on appréhende mal parce qu’on croit qu’on abuse de notre confiance et de nos droits. Mais d’autres types d’émeutiers apparaissent, ceux qui entendent se faire justice eux-mêmes, convaincus qu’il y a très peu de chance pour que l’Etat vienne le faire à leur place.

Souvent, les émeutiers passent à l’action parce que convaincus que la violence reste l’unique moyen pour attirer l’attention des autorités compétentes sur les «injustices» dont ils feraient les frais. Et là, il n’est pas besoin d’avoir le Q.I. d’Einstein pour en déduire que dans la question des émeutes l’absence chronique de canaux de communication efficients entre l’Etat et ses administrés n’est pas du tout étrangère au phénomène.

A l’ère de l’internet, combien de nos APC peuvent-elles se targuer d’avoir leur site web, cet espace qui permet d’informer en temps réel le citoyen sur les affaires de la cité ? Ce qui attribuerait plus de transparence à la gestion municipale et pourrait donc contribuer à renouer avec la confiance perdue.

Or, on a l’impression que, dans les milieux responsables, la transparence est un produit pas casher. Les partis politiques et toute l’armada de la société civile ne jouent pas non plus leur rôle de relais. Ils ne se rappellent du peuple qu’à l’approche des élections. Aucun débat télévisé pouvant éclairer ou tranquilliser les populations sur les décisions qui touchent directement à leur quotidien n’est organisé.

Quant aux officiels, ils se limitent à pondre des déclarations ou des chiffres que la presse véhicule et que le terrain contredit. Et lorsqu’on décide de «dialoguer» à tout prix, on va alors le faire sur la voie publique. On brûle des pneus, on casse les biens publics et l’on se fait casser la gueule. Tout le monde déplore, mais c’est la violence qui reviendra et non pas le débat ou la transparence.

Par Mohamed Zaâf

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