mercredi 21 octobre 2009

Alger, capitale du futur

La société algérienne est-elle revendicative et consciente des enjeux historiques ou ne fonctionne-t-elle que par interactions émotionnelles ? Une coupure de gaz, un orphelin écrasé par une autoroute administrative ou une histoire d’amour qui a mal tourné peuvent-ils engendrer une émeute apte à renverser le régime et son sens si mafieux de l’Histoire ?

Ce sujet de thèse en cours de validation interpelle tous les sociologues, car jusqu’à présent, personne ne sait encore quelle goutte fait déborder le vase des Algériens, étant entendu que celui-ci est percé par définition, incapable de retenir un liquide, de l’eau, du pétrole ou du sang. Qu’est-ce qui déclenche la colère des Algériens ? Le logement ou le mépris ? L’estomac ou l’électricité ? Le goudron, le travail ou la conscience qu’il faut avancer et se rapprocher des modèles qui fonctionnent ?

1 million de logements construits, une dette remboursée, 200 millions d’emplois créés et une (presque) qualification à la Coupe du monde 2010 plus tard, grâce à la clairvoyance du duo de visionnaires Bouteflika-Ouyahia, pourquoi les Algériens sont-ils à ce point colériques alors que, selon l’ENTV et la radio, Temmar et Toumi, tout est fait pour leur faire plaisir ?
Après 1000 émeutes, la question reste posée, on pourrait parler de « chahut de gamins » pour reprendre un responsable qui a disparu depuis ou parler simplement de « la facilité du recours à l’émeute », pour reprendre les responsables d’aujourd’hui, qui vont disparaître aussi. Mais finalement, qu’est-ce qui pousse l’Algérien à se révolter contre son régime alors qu’il supporte tout mais déborde pour un fait divers ?

Finalement, on ne sait qu’une chose ; quand Alger s’énerve, c’est toute l’Algérie qui fait de l’hypertension. On sait autre chose, que cette race de gouvernants doit avoir très peur la nuit. Bien fait, à leur tour de faire des cauchemars

Par Chawki Amari

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