mercredi 11 novembre 2009

Ce qu’il faudrait faire...avant de lancer cinq chaînes de télévision

«Il ne faut jamais mettre la charrue avant les boeufs.»
Adage francais

Alors qu’on attendait l’ouverture du champ audiovisuel au privé, le secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé de la Communication, Azzedine Mihoubi, a annoncé la création prochaine de cinq chaînes thématiques pour la TNT. Des chaînes lancées en phase «d’enrichissement» et non pas de développement, seront consacrées au sport, à la culture, à l’éducation, à l’information et à la proximité. Il a ajouté que ces chaînes seront lancées une fois le contenu arrivé à maturation.

Ce qui veut dire, quand les boîtes privées alimenteront la production de ces chaînes. Mais avant, il faudrait régler certains dossiers en suspens. D’abord, les infrastructures. Le siège du 21 boulevard des Martyrs, ne peut pas accueillir de nouvelles rédactions et surtout il n’y a pas assez de studios pour de nouvelles chaînes de télévision. La situation de la chaîne amazighe, qui a squatté les locaux de Canal Algérie, est une des conséquences de cette promiscuité récurrente au siège de l’Entv.

Il faut donc construire de nouveaux bâtiments. Le problème se pose également pour les radios, puisque les différentes chaînes souffrent de l’indisponibilité de studios libres pour les enregistrements d’émission. Où sommes nous avec le projet de la Maison de la télévision prévu à Zeralda? Il est devenu indispensable de construire des studios dotés de moyens techniques adéquats pour pouvoir faire des émissions de qualité. Aujourd’hui, cinq producteurs privés ont été amenés par Me Leïla, chargée de la production, à se relier pour fabriquer dans les studios de l’Entv aux Eucalyptus, les émissions de la rentrée.

Une situation qui a conduit à reporter l’ouverture de la nouvelle grille jusqu’à janvier 2010. La création de cinq nouvelles chaînes publiques ne fera, de ce fait, que compliquer les choses, voire les aggraver. En plus du problème des locaux et des studios, il y a également le problème du statut de ces nouvelles chaînes et l’absence d’une indépendance administrative et financière.

Les nouveaux salariés des nouvelles chaînes souffrent déjà des retards de salaire parce que la paie est contrôlée par deux ou trois directions différentes. Le tout sous l’approbation du DAG, qui dépend directement du DG de l’Entv. On se demande dans, ce cas-là, à quoi sert le directeur de la chaîne, s’il n’a pas le pouvoir de fixer les salaires selon les compétences. L’Entv doit se démarquer de ses chaînes auxiliaires, afin de les laisser se développer, chacun de son côté.

Comme le fait si bien France télévisions avec France 3, mais aussi avec France 5, France Ô, France 4 et France 24. Chaque chaîne est indépendante administrativement et financièrement et pourtant elles appartiennent toutes au groupe de France télévisions. Ainsi, l’effet d’annonce du lancement de cinq nouvelles chaînes doit être accompagné de gestes politiques forts, garantissant d’abord un secteur audiovisuel solide et rentable et qui jetteront les bases d’une meilleure ouverture du champ audiovisuel...au privé.

Amira SOLTANE
Le prix du gaz

La baisse du prix du gaz naturel sur le marché spot, après la révision à la hausse des réserves américaines, vient de relancer le débat sur son prix. Abordé il y a plus d’une dizaine d’années lors de la chute du prix du pétrole à moins de 10 dollars le baril en 1998, la question du prix du gaz naturel est reposée une nouvelle fois par l’Algérie dans une déclaration officielle. Il y a une dizaine d’années, les principaux pays exportateurs touchés par la baisse des prix avaient déjà pensé au « délinkage » ou « découplage » des prix du gaz de ceux du pétrole, dont le prix est le directeur.

En appelant les pays membres du Forum des pays exportateurs de gaz à se mettre d’accord sur une stratégie pour obtenir un prix juste du gaz, le ministre de l’Energie et des Mines relance le débat sur un sujet que l’augmentation des prix du pétrole ces dernières années avait relégué au second plan. Du même coup, il recentre le débat sur le rôle du Forum, dont l’objectif serait de « défendre un meilleur prix du gaz qui a décliné », même s’il ne peut pas fonctionner comme l’Opep qui intervient sur le niveau de production de ses membres.

Selon la thèse déjà exposée par le ministre, une thèse qui a dû être déjà discutée lors du Forum, le prix de 1 MBTU de gaz est obtenu en divisant par 10 ou 11 le prix du baril de pétrole, alors qu’il faudrait le diviser par 6 pour obtenir le prix juste du gaz, vu que la baril de pétrole équivaut à 6 MBTU.

Ainsi, il ne s’agit pas d’intervenir sur la production, ce qui est d’ailleurs impossible vu le caractère de long terme des contrats de vente, pour obtenir un meilleur prix. Récemment encore, à la suite de débats tenus à Alger lors d’un Forum sur le marché du gaz naturel organisé par Alnaft, les participants se sont accordé à dire que le marché du gaz naturel se dirige vers une globalisation grâce à la flexibilité qu’offre le GNL.

Concernant le prix du gaz, il ressortait que le prix du pétrole en tant que tarif directeur a encore de beaux jours devant lui et que le « découplage » ou « delinkage » n’est pas pour demain. Justement, à propos de cette même relation entre les prix du pétrole et du gaz, il ressort que le gaz naturel vaut environ deux fois moins pour la même valeur.

Ce schéma, qui a été adopté historiquement pour permettre le développement de l’utilisation du gaz naturel, moins polluant que le pétrole, et encourager les investissements pour le développement des gisements et la construction de gazoducs, suscite encore de grands débats.

Avec près du quart de l’énergie consommée, le gaz naturel est la troisième source d’énergie la plus utilisée dans le monde après le pétrole et le charbon. Et il est prévu que sa consommation va doubler d’ici 2030. Sa valeur sera de plus en plus importante dans les échanges.

Par Liès Sahar

ALI FERGANI À L’EXPRESSION : «Je suis convaincu de notre qualification»

C’est un des acteurs du Mondial 1982 qui apporte son analyse sur le match de samedi prochain. Il s’agit du capitane d’équipe de la génération «82», Ali Fergani, et son regard sur le match Egypte-Algérie. A travers cette interview accordée à L’Expression, le technicien algérien estime que les Verts ont largement les moyens de revenir avec un bon résultat du Caire. Il conseille aux joueurs de maîtriser leurs nerfs, de faire preuve de solidarité, de jouer en bloc, de ne se concentrer que sur ce qui se passe dans le carré vert et de mettre le paquet sur les balles arrêtées.

L’Expression: Comment appréhendez-vous le match choc Egypte-Algérie?
Ali Fergani: C’est un match capital. Je dis capital dans la mesure où c’est une qualification qui est en jeu. C’est un match derby. Nous allons jouer contre une équipe égyptienne que nous connaissons bien et qui nous connaît très bien. Ça sera chaud. Très chaud même, sportivement parlant. Les rencontres Algérie-Egypte dépassent un peu le cadre sportif comme à chaque fois. Ceci dit, nous allons jouer avec un avantage de trois points et de deux buts. Cette marge est très importante, il ne faut pas l’oublier. Donc, nous partons avec un avantage certain. Mais, un match de football reste ouvert à toutes les éventualités. Et comme vous le savez, le football n’est pas une science exacte.

Pensez-vous que les Verts ont les moyens suffisants pour arracher la qualification du Caire?
Je crois que nous avons une équipe qui a de la qualité. C’est une équipe qui a prouvé qu’elle a du tempérament. Les joueurs ont montré une âme et une volonté extraordinaires, notamment durant la seconde mi-temps du match aller face à l’Egypte. Ils ont dominé leurs adversaires. L’équipe a confirmé sa suprématie par la suite en battant la Zambie chez elle et à Blida. Elle a confirmé de bonnes choses aussi face au Rwanda à Blida. Face à cette équipe on aurait pu gagner avec un score plus large s’il y avait un arbitre honnête, malheureusement, ce n’était pas le cas. Outre les qualités physiques et techniques, les joueurs ont démontré une capacité mentale énorme. La preuve, ils ont égalisé dans les arrêts de jeu de la première mi-temps. Ils ont marqué aussi dans le temps additionnel de la rencontre. Cela prouve l’état d’esprit de cette équipe qui ne s’est pas du tout énervée, malgré les nombreuses provocations.

Quels sont, ainsi, les points forts de cette Equipe nationale?
Comme je l’ai dit, le point fort de cette équipe réside dans son état d’esprit. Cette équipe a une âme. Elle a une homogénéité. C’est une équipe qui s’est construite depuis 2004. Elle ne lâche rien. Je crois que nous avons les moyens de déranger cette équipe égyptienne chez elle. J’argumente mon opinion: lors du match aller à Blida, toutes les balles arrêtées sifflées pour l’Algérie ont provoqué le feu dans la défense égyptienne. De plus, l’Egypte a perdu un de ses piliers au niveau de sa défense, Djomâ qui est suspendu. Il ne jouera pas le match de ce samedi. Par contre, nos joueurs ont de la qualité dans l’exécution des coups francs et nos attaquants ont des gabarits impressionnants et ils jouent tous très bien de la tête. Voilà pourquoi, notre équipe a les moyens de déranger l’Egypte, surtout dans les balles arrêtées. Je crois que nos joueurs peuvent marquer au Caire et s’ils arrivent à marquer, ça sera un K.-O. pour l’Egypte.

La malédiction des blessures ne risque-t-elle pas de tout chambouler et fausser les calculs de Saâdane?
Les blessures font partie des aléas du foot. D’abord, j’espère que nos blessés arriveront à se rétablir d’ici samedi. Mais, il faut souligner que nos joueurs sont très bien pris en charge au niveau de leurs clubs respectifs et au niveau de l’Equipe nationale. Je pense qu’ils sont tous rétablis. C’est l’avantage qu’a l’Egypte dans la mesure où ses joueurs évoluent dans le Championnat égyptien et ils ont pu ménager leurs joueurs.

Quels sont les atouts qui pèseront lourd lors de cette rencontre?
Je répète qu’il faut bien savoir gérer ses nerfs dans un match de ce genre. Les Egyptiens vont rentrer avec l’intention de rattraper leur handicap de deux buts. Ils vont, donc, essayer, dès le début de la rencontre, de mettre le feu dans la défense algérienne. Ils vont essayer de marquer le plus tôt possible pour se mettre en confiance. Il faut bien tenir face à cette pression des premières minutes. Attention! lorsque je dis tenir face à cela ne veut pas dire s’arc-bouter en défense. Au contraire, il faut être téméraire et planter des banderilles qui vont «désarçonner» la défense adverse. On doit tenter de marquer et si on y arrive, les Egyptiens vont flancher.

Quelle est la meilleure tactique à adopter pour enregistrer un bon résultat en Egypte?
Je pense que Rabah Saâdane sait ce qu’il fait. Il connaît ses joueurs et il sait ce qu’il y a lieu de faire. On ne connaît pas encore l’équipe qui sera alignée. Elle sera arrêtée en fonction du rétablissement des blessés. Mais je pense qu’il n’y aura pas une équipe super-défensive. L’Algérie ne sait pas jouer comme ça, d’ailleurs. Une tactique super-défensive ne sera pas la bonne à mon avis. C’est vrai qu’il faut avoir une assise défensive très compacte. Il faut resserrer les lignes et jouer en bloc. Les joueurs savent très bien le faire. Il faut être solidaire, ignorer l’environnement et ne s’occuper que du jeu et essayer de créer le jeu et mettre le paquet sur les balles arrêtées.

Pensez-vous que les Pharaons ont les moyens de nous marquer trois buts samedi prochain?
A mon avis, non. Les joueurs égyptiens ont marqué trois buts contre le Rwanda chez eux et très difficilement, avec un penalty bonus de l’arbitre. L’Egypte est une équipe qui a dominé le football continental. C’est une très bonne équipe qui peut faire de très belles choses en un seul match. On l’a vue en Afrique du Sud où ils ont battu l’Italie et ont tenu tête au Brésil, mais ils ont flanché contre les USA. C’est une équipe qui peut faire mal sur un seul match. Il faut se méfier et tenir compte des arguments qu’ils présentent. On doit respecter l’adversaire qui est respectable en sa qualité de champion d’Afrique, mais il ne faut pas le craindre. Je dis franchement, la seule raison d’une éventuelle élimination est que notre équipe s’écroule et ça, je ne le crois pas. La seule raison est que notre équipe sera dans un jour sans. C’est ce que je n’y crois pas du tout.

Les matchs Algérie-Egypte revêtent toujours un caractère spécial. Pensez-vous que la génération actuelle, composée essentiellement de joueurs professionnels, a cette culture du match choc Algérie-Egypte?
Ils découvrent cette particularité. Ils ont déjà joué contre l’Égypte en 2004 en Tunisie et ils ont joué le match aller à Blida. Ils ont découvert l’engouement qu’il y a autour de cette rencontre. On verra plus, après samedi prochain. Ils sont en train d’écrire leur histoire. Ils l’ont écrite en lettres d’argent, c’est à eux maintenant, de l’écrire en lettres d’or. Mais, je pense que les joueurs ont du tempérament et du caractère qui leur permettront d’entrer dans l’histoire du football national. En plus, ils sont habitués à jouer devant le grand public en Italie, en Angleterre, en Allemagne et en France. En outre, le public au Caire aura tout de même le droit de supporter son équipe. Au stade du Caire, il n’y aura pas d’obscénités.

En tant qu’acteur du Mondial 1982 en Espagne, pourriez-vous nous remémorer les moments vécus avant la qualification?
Le match face au Nigeria à Lagos était très difficile. Nous avons joué devant plus de 120.000 spectateurs au stade de Lagos qu’on appelle «l’enfer de Surulere». Pratiquement, aucune équipe n’a réussi à tenir le coup à Lagos. La présence d’un arbitre italien a fait notre bonheur. Cela nous a aidés à jouer normalement. C’était un combat de tous les instants. C’est une véritable bataille menée pour chaque seconde de la partie. Malgré cela, nous avons réussi à marquer deux buts et mérité largement notre victoire.
Nous possédions un groupe extraordinaire. On vivait ensemble bien avant les éliminatoires. Nos joueurs de l’époque rentraient sur le terrain rien que pour jouer. Ils ne connaissaient pas la pression. Ils se contentaient de ce qui se passait sur le carré vert et rien d’autre. A l’époque, il y avait une grande complémentarité et homogénéité entre les joueurs.

Pouvez-vous nous raconter quelques moments vécus en Egypte?
Ce sont des moments assez particuliers. Je me rappelle que les Egyptiens tentaient à chaque fois de nous déstabiliser, ils venaient à l’hôtel pour faire du bruit. Moi-même, j’étais agressé à l’intérieur de l’hôtel. Je me rappelle, aussi, que les supporters continuaient à nous «engueuler», même s’ils avaient remporté le match. Imaginez un instant si nous avions gagné, ils nous auraient tués. (sourire).

Quelle est, selon vous, la différence entre votre génération et celle d’aujourd’hui?
Je ne vois pas de différence. L’ancienne a été formée ici en Algérie et celle d’aujourd’hui a été formée à l’étranger. Je dis que nous avons cette chance d’avoir des joueurs qui évoluent dans les grands clubs. Enfin, les deux générations représentent les couleurs nationales. Nous les connaissons bien. Il faut leur demander s’ils connaissent l’équipe de 1982. Je ne sais pas s’ils nous connaissent ou pas. Je pense que l’équipe d’aujourd’hui a fait un parcours excellent. N’oubliez pas que nous sommes qualifiés à la Coupe d’Afrique. L’appétit vient en mangeant. Ce serait vraiment dommage que cette équipe ne se qualifie pas au Mondial. Même si je suis convaincu qu’elle va se qualifier. Sinon, ce sera un goût d’inachevé.

Quelques conseils aux joueurs?
De toutes les façons, mes conseils ne vont pas leur parvenir (sourire). Les joueurs savent ce qu’ils ont à faire. A bien se préparer. Ne pas jouer le match avant et appliquer les conseils de l’entraîneur. Il faut être solidaire et y croire jusqu’au bout.

Que diriez-vous aux supporters?
Le public algérien a confiance en cette équipe. On l’a vu plusieurs fois lui manifester son engouement. Cette équipe peut nous donner encore de la joie. J’espère qu’elle sera qualifiée et, nous retrouver, tous ensemble, samedi prochain dans les rues pour défiler.

Où allez-vous suivre ce match choc?
Je ne vais pas aller en Egypte. J’ai mes occupations. Une chose est certaine, je vais suivre la rencontre soit d’Algérie ou de France. Incha Allah, notre équipe fera un bon résultat en Egypte et ira en Afrique du Sud.

Interview réalisée par Tahar FATTANI

ZIANI, BELHADJ, MATMOUR ET SAÏFI : Le carré d’as qui fait trembler l’Egypte

Le danger peut venir de l’un d’eux

Le staff technique égyptien visionne les matchs disputés par les joueurs algériens avec leurs clubs respectifs afin de mettre en place un plan «anti-quatuor».

Apparemment, les joueurs algériens empêchent le sélectionneur égyptien, Hassen Shehata, de dormir. L’entraîneur fait mille et un calculs concernant les joueurs professionnels des Verts. La presse égyptienne a rapporté dans son édition d’hier, que M.Shehata s’est engagé à étudier les capacités «des profs» au cas par cas.

Mais Shehata se méfie, notamment, de quatre joueurs qui peuvent, selon la presse locale, faire mal à tout moment. Il s’agit de Nadir Belhadj, Karim Matmour, Rafik Saïfi et le moteur de l’équipe nationale, Ziani Karim. Le coach égyptien est allé jusqu’à visionner des cassettes vidéo des matchs joués par ces joueurs avec leurs clubs respectifs.

Selon la presse égyptienne, M.Shehata veut se faire une idée précise du rendement de chaque joueur pour pouvoir mettre en place un schéma tactique qui puisse empêcher les joueurs algériens de développer leur jeu habituel. Parmi les quatre, le coach a mis l’accent sur Ziani qu’il considère comme «la tête pensante de l’équipe algérienne».

L’entraîneur égyptien est à la recherche de joueurs prêts, physiquement, à surveiller ce carré d’as. Selon toujours la même source, le coach a désigné Mohamed Chawki pour neutraliser Karim Ziani, le joueur de Wolfsburg (Allemagne). Les Egyptiens sont conscients du danger que représente Ziani. Concernant le trio Belhadj - Saïfi - Matmour, le coach ne semble pas avoir trouvé encore les clés qu’il faut pour fermer le jeu des Verts.
La crainte égyptienne de ce trio s’explique aussi par le rendement de chacun de ses joueurs lors du match aller. Matmour était le premier à ouvrir la marque en deuxième période face à cette équipe égyptienne à Blida.

Le joueur du club allemand, Borussia M’Gladbach, représente un grand danger pour n’importe quelle défense sur l’aile droite, tandis que la tendance offensive de Nadir Belhadj sur le côté gauche peut déstabiliser la défense égyptienne. Rafik Saïfi a réussi à inscrire deux buts décisifs pour les Verts durant ces éliminatoires. Avec son but contre la Zambie, Saïfi a offert à l’Algérie trois précieux points.

Face à cette même équipe, il a réussi à aggraver la marque en inscrivant le deuxième but des Verts en Zambie. Ce sont autant d’éléments et bien d’autres qui font peur au coach égyptien.

Dans un autre registre, les Pharaons devaient effectuer leur première séance d’entraînement hier sur la pelouse du fameux Cairo Stadium. Ce sera l’occasion pour M.Shehata d’apporter les dernières retouches avant la «bataille» de ce samedi.

Tahar FATTANI

Réunifications

Dieudonné en sait quelque chose, lui, quand il dénonçait la «pornographie commémorative» que le lobby sioniste pratiquait pour frapper les esprits sur l’horreur de l’Holocauste: la répétition sans fin des cérémonies, l’évocation du moindre événement lié à la Shoah, la convocation de témoins sur tous les supports des médias et enfin l’exagération des chiffres. Tout cela avait deux buts: «Plus jamais ça!» disent les organisateurs des rituels commémoratifs et «fonds de commerce» pour justifier la spoliation des terres palestiniennes, disent les autres.

Toujours est-il que les éléments qui font la qualité d’un message de propagande sont la mise en scène et la répétition à outrance, afin que le message pénètre dans les replis de l’inconscient du sujet le plus hermétique. Il serait superflu de revenir sur les artifices employés par les organisateurs de psychodrames réalisés pour apitoyer le spectateur, l’opportunisme machiavélique qui consiste à exploiter le moindre fait divers pour attirer l’attention des spectateurs sur les éternelles victimes de la barbarie humaine...«Ils» ont réussi à masquer une injustice criante et actuelle par une autre injustice plus ancienne.

Cette leçon de communication qui, est liée aux régimes totalitaires: défilés grandioses, grandes messes publiques, déploiement de foules nombreuses, semble être retenue par le gouvernement allemand, qui depuis des semaines et des semaines, préparait la célébration du vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin. Il faut comprendre la joie des nationalistes allemands pour célébrer la fin d’un symbole qui portait atteinte à l’unité des peuples qui avaient mis des siècles pour réaliser cette unité. Faut-il rappeler qu’il a fallu toute l’agressivité d’un Etat militariste comme la Prusse et la détermination d’un Bismarck pour réaliser l’unité des peuples germaniques.

Cependant, il faut aussi mettre en compte les puissances de l’argent qui sont arrivées à terrasser l’ennemi mortel de l’exploitation et du profit: le socialisme. Depuis des semaines déjà, le petit écran était sollicité au fil des jours, sur les chaînes d’information ininterrompue comme sur les chaînes généralistes européennes sur ce grand événement: retours sans fin en arrière pour évoquer les causes qui ont poussé les autorités est-allemandes à ériger le mur, la solidarité occidentale pour surmonter l’isolement de Berlin-Ouest (pont aérien américain), description minutieuse de la topographie des lieux pour illustrer l’infranchissabilité d’une frontière marquée par de nombreux obstacles, énumération des nombreuses victimes qui ont essayé de la franchir, interviews de ceux qui ont réussi à passer à l’Ouest, visite de tous les lieux des nombreux drames qui ont marqué presque trois décennies de l’histoire allemande.

Arte est allée jusqu’à diffuser un documentaire à prétexte écologique: promenade d’un spécialiste de la nature sur le tracé de la frontière qui séparait les deux Allemagnes: visite des fameux tunnels qui servaient à la Stasi (police politique est-allemande) pour ses diverses opérations. Les interviews des différentes victimes de cette police sont fort nombreuses et de nature à diaboliser celle-ci. L’Allemagne de l’Est était un enfer! Des photos en noir et blanc pour marquer l’austérité du régime socialiste, mise en relief des pénuries qui sévissaient et des nombreux «trucs» qu’ employaient les petits trafiquants qui «faisaient le mur» dans le sens contraire.

On ridiculise à l’extrême la modestie des réalisations du régime socialiste en exhibant «la Trabant», cette voiture qui, à elle seule, symbolisait le bilan d’un régime (les commentateurs oublient de dire, qu’une firme allemande va ressortir une nouvelle voiture avec le profil de celle qui a duré presque autant que la «Coccinelle», la voiture du peuple). Il ne faut pas oublier aussi les nombreuses séquences relatant la censure multiforme qui frappait toutes formes d’expression. La chute du mur donna lieu, elle aussi, à autant de témoignages délirants: premières manifestations, anecdotes diverses liées aux journées précédant le rush final qui verra la matérialisation d’une brèche dans le mur.

Image répétée à l’envi des images de démolition sans fin du mur, distribution humiliante de marks pour satisfaire l’appétit de consommation d’une population frustrée, retrouvailles de familles séparées...Seuls deux témoins ont évoqué les maigres avantages du régime socialiste: plein-emploi et crèches. D’autres ont déploré le chômage qui frappa l’Allemagne de l’Est au lendemain de la réunification et l’écart qui existe encore entre les deux régions de l’Allemagne. «L’unification reste encore à faire», a déclaré Gorbatchev, invité à assister aux psychodrames de la chute sans fin du mur de Berlin.

Selim M’SILI

Les soucis de M. Khelil

Quand on a écouté attentivement le ministre de l’Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, qui s’est exprimé hier matin sur les ondes de la radio Chaîne III, on le devine tel un commandant de bord dont l’avion traverse une mauvaise météo et qui, malgré tout, s’efforce de rassurer ses passagers. Il ne dit pas que les moments fastes du pétrole sont derrière nous, mais c’est ce qu’il faut comprendre quand il rappelle toutes les conditions qui rendent aléatoires une reprise stable des prix.

Parmi ces conditions, il évoque la taxe carbone dont personne ne sait si elle ne dépassera pas l’Hexagone après la conférence de Copenhague. Cette taxe pensée pour réduire la consommation des énergies fossiles et donc forcément réduire la demande. Même quand il s’efforce de dire que «les réductions de production cumulées de 4,2 millions de barils/jour décidées en 2008 ont influé positivement sur les cours du pétrole», il sait pertinemment que ces cours dépendent aussi et surtout de la spéculation et du cours du dollar, comme il le laissera échapper peu après.

Il dit également que «l’Algérie a perdu (depuis la décision de l’OPEP qui a fait baisser notre quota de production de 2 millions de barils/jour) 15% en volume de pétrole exportés mais a réussi à tripler le prix avec cette décision». Oui mais un prix bas même triplé reste bas. C’est n’est pas sans raison non plus s’il s’est plus attardé, au cours de l’émission, sur le gaz et les effets négatifs qui agissent sur son prix tels les contrats à long terme qui sont autant de verrous, de son indexation sur le pétrole actuellement plutôt bas, ou encore de cette pratique de la confidentialité des prix que regrette M.Chakib Khelil, en rappelant que «personne ne veut dévoiler à quel prix il vend son gaz sur le marché».

Notons au passage que cela semble être l’une des bonnes raisons pour laquelle l’Algérie appelle à une «Opep du gaz». Fermons la parenthèse et revenons aux soucis de notre ministre de l’Energie qui nous rappelle que le «prix du gaz a (surtout) décliné d’une manière substantielle dernièrement en raison du développement par les Etats-Unis d’une nouvelle technologie leur permettant de devenir autosuffisants en cette ressource énergétique». De ce fait, l’exportation de gaz vers les Etats-Unis se réoriente vers l’Europe avec, comme incidence, la baisse de son prix, notamment sur le marché Spot.

Pour faire face à la situation, notre pays, selon le ministre, compte «faire un effort exceptionnel dans le développement de gisements gaziers découverts pour satisfaire les besoins nationaux et augmenter ses exportations» de près de 23 milliards de m3 à l’horizon 2014. En somme, faire «jouer» la quantité, d’autant que nous sommes parmi les premiers pays producteurs de gaz, pour combler le manque à gagner dû à la baisse des prix.

Cela dit, le danger n’a rien d’imminent pour nous. Ce n’est pas demain que le monde pourra se passer des hydrocarbures. Les soucis de M.Khelil s’inscrivent dans le long terme, qu’il s’agisse du pétrole, du gaz, du nucléaire ou du solaire. Son courage et son sang-froid pour nous expliquer les écueils méritent tout le respect car il s’agit surtout du legs aux générations futures.

Zouhir MEBARKI

Une année sans Bush, ce n'est déjà pas si mal

Les plus sceptiques, sans doute parce que c'est le moins qu'ils pouvaient être commencent déjà à jaser : Barack Obama a montré ses limites. Ils n'ont pas attendu le premier couac pour le penser, mais il arrive aux plus ringards de se mettre dans l'air du temps, jusqu'à ce que le… temps leur donne précisément raison.

Et les voilà saisissant à la volée la première difficulté majeure du président des Etats-Unis, celle de faire partager la réforme de la santé à la classe politique et lui faire passer le parcours institutionnel en vigueur aux Etats-Unis.

Sans doute qu'au sein de cette catégorie, toujours plus jalouse de ses prérogatives constitutionnelles que de la solidarité partisane et de l'esprit de corps, beaucoup ne savaient pas très bien pourquoi ils s'étaient finalement tant enthousiasmés à faire élire un président qui promettait pourtant avec beaucoup de clarté et d'assurance de déranger beaucoup de leurs confortables certitudes.

Jusque dans l'opinion la plus large, chez ses «colleurs d'affiches» comme au sein de l'élite branchée qui rêvait d'un président de son temps, voilà qu'on n'est plus très sûr.

Et de quoi donc ? De la disponibilité de l'Amérique à se faire diriger par un président de rupture, de la pertinence de l'option, ou de celui qui a fini par l'incarner aux yeux des américains, Barack Obama en l'occurrence ? Et puis cette autre question de fond : qu'est-ce qui commence vraiment à faire douter ?

L'homme, avec son inévitable couleur et son parcours atypique ou les idées et le style qu'il compte mettre en œuvre pour changer son pays ?

A moins de se laisser entraîner par d'autres certitudes, une réponse tranchée serait hasardeuse. Ce ne sont ni les folkloriques manifestations d'un Ku Klux Klan grabataire et désuet, s'égosillant vainement à convaincre que l'Amérique ne saurait s'accommoder d'un président noir, ni les quelques poches du dernier carré des Mcartistes effarouchés par «un communiste installé à la Maison-Blanche», ni encore l'hallali sonné trop rapidement par les républicains qui prouveront le contraire.

Les plus optimistes s'attachent bien sûr au formidable espoir que Barack Obama a suscité en Amérique et dans le monde et convoquent déjà les premières victoires dont le Nobel de la paix, en dépit de la polémique qui n'est pas des moindres.

Les plus réservés disent qu'il est encore prématuré de parler d'un premier bilan et les incorrigibles supporters ne s'en privent pas : une année sans Bush, ce n'est déjà pas si mal.

Laouari Slimane

Le blé pourri en pèlerinage à Oran

Encore une fois, Oran, la deuxième ville du pays, se trouve impliquée dans une autre affaire de blé avarié d’origine française. Mais si la dernière affaire de blé pourri introduit et consommé par la population oranaise fut complètement tue chez nous mais révélée par la seule presse française, cette fois c’est grâce à la Gendarmerie nationale, qui est à saluer au passage, que le lièvre est débusqué.

Paradoxalement, Oran avait bloqué dans «l’affaire Codial» un chargement de blé d’origine américaine, reconnu de bonne qualité, documents officiels algériens et américains à l’appui. Il est vrai qu’à l’époque Oran calquait quelque peu son évolution sur le défunt «GGA», c’est-à-dire qu’elle s’adjugeait une sorte d’autonomie que les populations de la région n’ont pensé ne serait-ce qu’une seconde à revendiquer.

Aujourd’hui, grâce à Dieu, ce n’est plus le cas puisque l’engrenage connaît des grincements, que la tentative ne connaît plus la réussite d’antan et qu’il devient désormais possible de barrer la route à ce genre de trafic dont les conséquences peuvent s’avérer catastrophiques pour nos populations de l’Ouest.

L’autre aspect révoltant dans ce nouveau scandale, c’est que l’Office national des céréales a importé 25 491 tonnes de blé pourri auprès d’un fournisseur français avec une autorisation d’entrée délivrée prématurément par l’Inspection de la qualité et de la répression des fraudes.

Comment peut-on attester de la conformité de la marchandise avant l’établissement du rapport d’analyse ? «Je me demande comment on nous a délivré un certificat de conformité si ce blé était avarié et non conforme.

C’est insensé», disait le directeur régional de l’Union des coopératives agricoles à la presse locale. Il n’y a pas que lui qui se pose la lancinante question : qui peut importer du blé avarié et s’arranger pour lui faire emprunter un chemin pour valises diplomatiques ?

A la justice de nous révéler qui sont ces gens sans foi ni loi qui acceptent de mettre en danger la santé des Algériens pour quelques sous ! A la justice de sévir aussi, car l’affaire pue la corruption, un mal qui s’étend chaque jour davantage et qui semble narguer le pouvoir qui se promet de le combattre.

Par Mohamed Zaâf

Crise d’imagination

La plus belle des plaisanteries est toujours la plus courte. La sagesse populaire a parfaitement raison sur ce point. N’importe quelle histoire, à force de se répéter, finit immanquablement par lasser l’auditoire. Même dans la vie courante, on doit continuellement créer du nouveau pour ne pas s’ennuyer. Le mauvais feuilleton qui se poursuit interminablement entre le ministère de l’Education nationale et les syndicats autonomes est à ce propos franchement agaçant.

L’échange entre les deux parties en conflit n’a pas connu la moindre évolution depuis plus d’une décennie. Les enseignants recourent sans façon à la grève pour réclamer toujours plus d’argent. Çà parle invariablement d’augmentation de salaires, de primes en tout genre, d’effet rétroactif, de portefeuille et de consommation. La réplique de la tutelle est aussi invariable : recours à la justice, application de ponctions sur les salaires et menaces de sanctions administratives. Les parents d’élèves se cantonnent également dans le même silence indifférent et démissionnaire. La société civile fait comme si de rien n’était.

Les médias et la presse en font un sujet de seconde importance. Très peu de commentaires et de réflexions sont consacrés à cette question sensible qui a son incidence sur le moral de tout le monde. Il y a quelque chose de figé, d’inerte, une odeur de mort dans ce dialogue de sourds qui n’est pas aussi sans conséquences sur le cursus de millions d’écoliers. Loin de spéculer sur la justesse et la pertinence des revendications mises en avant par les grévistes, on évoque ici la crise d’imagination qui semble avoir complètement atteint toutes les parties concernées.

On aurait aimé que le mouvement enseignant fasse preuve d’un minimum de créativité en renouvelant épisodiquement ses mots d’ordre, ses slogans, ses méthodes de protestation et sa littérature. On a l’impression de relire invariablement les mêmes pamphlets fades et sans saveur. Les syndicalistes usent et abusent d’un discours décalé qui ne colle pas nécessairement à la réalité dans laquelle ils inscrivent leur action.

Aucune référence n’est faite aux moyens qu’ils comptent déployer pour rattraper le retard ainsi enregistré en matière de scolarité de leurs élèves. Ils n’accordent, pour ainsi dire, aucune importance à l’image de leur mouvement au sein de la société. Le département de Benbouzid ne se lasse pas, non plus, de ressasser les mêmes conclusions d’il y a 15 ans. La même rhétorique bureaucratique caractérise ses constantes prises de positions sur le sujet. On se refuse d’ouvrir un large débat public sur le dossier afin de mieux situer les responsabilités des uns et des autres.

Chaque jour que Dieu fait, on annonce de nouvelles directives et des orientations pédagogiques parfois contradictoires. Le tout enrôlé sous l’intitulé d’une réforme qui n’en finit pas de révéler toute sa substance. Le flou se trouve parfaitement entretenu. Les syndicats autonomes, tout comme le ministère de tutelle, sont manifestement en panne d’imagination.

Le secteur tout entier est en pleine crise. Les plus hautes autorités du pays sont appelées à prendre des mesures énergiques pour remédier en urgence à l’avarie. C’est l’avenir des générations montantes qui risque d’être sérieusement compromis si l’on continue à y aller de ce train. A défaut d’une telle opération de sauvetage, c’est le pourrissement assuré.

Par Kamel Amghar

Equité

C’est une marque de fabrique quasi génétique qui a stipulé, quelque part, que les femmes n’aiment pas le football. Cette prétendue vérité est généralement illustrée par le mari rivé sur l’écran, admirant un match et madame, debout, dans l’attente d’une quelconque attention.

Ce stéréotype est battu en brèche partout dans le monde, et il n’y avait aucune raison pour que «notre» gent féminine échappe à la règle de la passion pour le football. Depuis longtemps déjà, des équipes se sont formées, et elles ont un championnat bien suivi. En qualité de spectatrices, les femmes ont continué à bouder le sport roi, jusqu’à ce match du siècle que tout le monde attend, contre l’Egypte.

En réalité, un engouement, certes relatif, s’est déjà emparé d’elles, ainsi qu’il a été constaté lors des dernières rencontres de l’équipe nationale, avec un nombre de femmes dans la tribune, et en famille qui plus est.

Le constat a été confirmé juste après les victoires, avec les inoubliables fêtes, dans lesquelles les femmes ont tenu un rôle actif et plus qu’appréciable, et pas seulement par leurs youyous. Ainsi va le monde, et on n’arrête pas la marche inexorable du nivellement entre les deux sexes et de l’équité par le partage des passions entre femmes et hommes.

Il était dit que ce match va drainer des réactions et des habitudes inattendues et imprévisibles. Il nous en réserve d’autres. Et si c’est pour que la femme sorte et s’exprime haut et fort comme elle le fait déjà pour le football, ces surprises-là, on en redemande.

N.S.

Trop large le kimono…

Un navire nord-coréen en flammes et quinze trous dans la coque d'une vedette blindée du Sud au large de la mer Jaune. Les deux sœurs ennemies n'ont pas trouvé meilleur message pour souhaiter la bienvenue à Barack Obama, le président qui veut visiter Hiroshima et Nagasaki avant la fin de son mandat.

Bien que l'affrontement naval n'ait duré que deux petites minutes, il en dit long sur les vives tensions qui règnent dans cette partie du continent asiatique. Comme quoi, il ne suffit pas de tendre la main pour parvenir à régler, à distance, des conflits de très longue date.

Du jour au lendemain, tout peut basculer dans l'horreur d'une guerre fratricide. Il ne faut pas avoir peur des mots, Barack Obama avance sur un terrain miné où la suprématie américaine ne fait plus le poids.

Entre un partenaire chinois qui s'impose comme puissance régionale et un allié japonais qui cherche à se défaire de la traditionnelle tutelle US, le président des Etats-Unis doit apprendre à marcher sur un tapis d'œufs avec le souci d'en casser le moins possible.

Parce qu'elle est beaucoup plus délicate qu'elle le laisse croire, Barack Obama serait-il enclin de rappeler pour la énième fois que tous les problèmes qu'il a gérés aujourd'hui ce sont ceux qu'il a hérités de son prédécesseur ? Il ne peut que tenter le sauvetage d'une Amérique qui n'arrive plus à suivre l'essor économique d'une Chine populaire qui se sent pousser des ailes partout où elle passe.

Jusqu'en Afrique où les ex-puissances coloniales se font trop vieilles pour supporter le rythme de la course. Incontournables quant à la résolution du conflit nucléaire nord-coréen et l'initiation de la junte birmane au respect élémentaire des libertés, Barack Obama sera-t-il tenté à son tour de jouer la carte des droits de l'homme pour ne pas trop perdre la face au puissant dragon chinois ?

Les analystes sont unanimes à ce sujet, le président US ne peut prétendre être la star qu'il peut être en Europe. Par conséquent, il ne peut s'afficher comme donneur de leçons. D'autant qu'il arrive les mains vides en matière de commerce, chose quasi inadmissible aux yeux des pays asiatiques.

Au mieux, le président démocrate se résignera à clamer l'engagement de Washington envers ses vieux alliés mais également envers ses nouveaux partenaires. En tête de liste, la Chine qui a profité de l'obsession sécuritaire des Etats-Unis des années Bush pour se hisser au premier rang de partenaire commercial des pays de l'Asean, de la Corée du Sud et du Japon.

Ce qui explique toute la difficulté pour Washington à passer du statut de spectateur lointain à celui d'acteur de son second rôle, donnant la réplique sur la scène asiatique. D'autant que ses vieux alliés, en l'occurrence le Japon, ont tendance à lui

tailler le kimono de figurant, forcé à présent à la coopération qu'à la domination. Barack Obama réussira-t-il à limiter l'«indépendance» de l'île que les autorités nippones veulent totale sous l'ère Hatoyama ?

Le hôte US devra faire preuve de beaucoup de tact s'il ne veut pas voir les bases militaires américaines fermées l'une après l'autre. Pis, la fin de la mission nippone de ravitaillement en carburant dans l'océan Indien, en soutien aux forces américaines en Afghanistan. A se demander combien de fois, durant les neuf jours que durera sa tournée, il devra s'incliner, le salut traditionnel en Asie oblige ?

Par Anis Djaad

Dans l’attente du 14 novembre : Les rues algériennes à l’heure du match

Le football s’empare de la rue algérienne sans que cela gêne outre mesure. Le prochain match de l’équipe nationale est sujet à des commentaires, de la passion, de la pression mais aussi à de belles images que nous offrent les rues du pays tout entier. L’Algérie vit au rythme de cette rencontre du Caire et tout un chacun s’est mis de la partie pour apporter sa contribution à une éventuelle qualification au prochain Mondial. Les Algériens croient dur comme fer que rien ne pourra empêcher les Verts d’aller en Afrique du Sud en juin prochain. Même pas cette équipe des Pharaons qui veut renverser la vapeur le 14 novembre prochain ; la détermination des joueurs algériens à arracher ce billet qualificatif est omniprésente. Entre-temps, la fête a déjà commencé à travers une ambiance qui doit se prolonger après le match au détour d’une qualification que le football national mérite bien. Depuis qu’une nouvelle génération de joueurs a su donner une meilleure trajectoire au football national, l’Algérie tout entière vit au rythme du ballon rond et de son équipe nationale.

La prochaine confrontation de notre sélection, ce samedi au Caire, face à l’équipe égyptienne, est attendue avec impatience par tout un peuple qui ne s’est jamais senti aussi près de sa formation nationale. Le football déchaîne les passions à l’approche de cette rencontre considérée comme la véritable finale d’une compétition qui tient tout le monde en haleine. Dans les rues, les supporters, voire tous les Algériens, rêvent d’une qualification dans une ambiance festive, malgré les aléas de la météo en ce début novembre. Et ce ne sont pas les trombes de pluie enregistrées ces derniers jours, le vent ou les premiers flocons de neige qui vont dissuader les supporters des Verts à préparer la fête qui commencera avant et s’étalera durant et après le match. Les Algériens, c’est un fait, raffolent de football, apprécient d’en entendre parler et d’en discuter, d’où cette ferveur qui a envahi nos villes. L’optimisme quant à l’issue finale de la rencontre est de rigueur. Pour les Algériens il n’y aucun doute, les Verts joueront au Caire pour gagner et reviendront au pays avec une qualification dans leurs bagages. Pour un très grand nombre d’Algériens, les journées de ce début novembre ne sont pas vraiment comme les autres. L’équipe nationale de football se porte bien puisqu’elle est à un match d’une qualification pour la Coupe du monde qui viendrait couronner un joli parcours qui a déjà permis un retour sur la scène africaine, puisque les Verts seront présents en Angola pour la coupe continentale. Dans la rue, un seul mot d’ordre : la qualification. A la limite, si des pronostics sont annoncés à chaque coin de rue, il n’en demeure pas moins que pour le supporter algérien, le score final importe peu, l’essentiel étant de décrocher le ticket gagnant pour l’Afrique du Sud. A Hussein Dey, juste pour décrire un détail, des jeunes, pour la plupart des chômeurs, ont cotisé pour confectionner « le plus grand drapeau national », disent-ils. Ils l’ont accroché sur la terrasse d’un bâtiment, non sans omettre de signaler cette pancarte où il est écrit : « La vie c’est comme le football, seul le résultat compte. » Ceci est un exemple, parmi tant d’autres, qui illustre combien le football est l’un des sports sinon le seul autour duquel des passions, parfois extrêmes, se déchaînent. Ce qu’il faut aussi mettre en avant dans cette ambiance bon enfant, c’est le fait que l’esprit « clubard » a totalement disparu des discussions. A l’unisson, les Algériens sont derrière leur équipe nationale ; rares sont les commentaires autour de la dernière journée du championnat national. Le football est ainsi fait.

La grève, les sit-in et Le Caire

Dans ce décor sportif avec une touche footballistique, il devient difficile de trouver une place pour la grève des enseignants, les sit-in des travailleurs, en un mot les revendications sociales. Les banderoles changent de slogans en cette période où la rue s’occupe à classer les meilleurs tubes pour chanter la gloire de son équipe nationale. Les jeunes qui n’ont pas eu classe, les moins jeunes au chômage et les travailleurs revendiquant un meilleur salaire se retrouvent tous dans une rue marchande pour négocier l’achat d’un maillot des Verts ou tout autre objet pouvant rappeler leur appartenance à l’équipe nationale. Ce n’est certainement pas dans le football, dans un match ou une qualification que toutes ces catégories trouveront solution à leurs problèmes. D’ailleurs, il faut avouer que le football actuel est à des milliards d’années-lumière de ces considérations sociales. Mais bon, ce sujet d’aujourd’hui n’intéresse certainement pas ces millions d’Algériens qui savent fortement, et ce, depuis assez longtemps, que les lendemains de fête sont toujours difficiles. Alors, autant vivre pleinement sa joie. La capitale qui abrite, ces jours-ci, bon nombre de protestations sociales, trouve quand même une grande place pour son équipe nationale, car il se dit un peu partout à travers le monde qu’un pays n’existe pas s’il ne possède pas « son » football. Un raccourci qui vaut ce qu’il vaut, mais cela n’empêche pas que le football a su jouer, en certains endroits, le rôle de réconciliateur que n’ont pu assumer d’autres cercles. L’Algérie entière vit au rythme de ses couleurs grâce à une discipline qui s’est imposée sans se faire prier. Il est dit aussi que l’intérêt pour le football n’est le critère de rien, ni d’une distinction sociale ni d’une discrimination intellectuelle. Autour d’un match, le football, sans jeu de mots, nivelle les valeurs. Les Algériens seront égaux devant leur écran, dans l’attente d’une victoire pour crier ensemble : « On est qualifiés ! »

Par Azeddine Hammou

La crise économique mondiale est-elle finie ?

Cette fin d’année 2009 annonce-t-elle la fin de la crise économique mondiale ? La récession a été stoppée, l’activité économique s’améliore dans les différents pays d’Europe, aux Etats-Unis et au Japon. Les marchés financiers remontent. Pourtant, les analystes restent prudents et même pour certains d’entre eux, inquiets : des menaces sérieuses persistent.

• A court terme, les pays de l’Opep ne pourront pas éviter un recul de la consommation.
Jusqu’en 2009, la consommation des ménages a résisté grâce à deux facteurs :
a) les déficits publics et les différents transferts aux ménages ;
b) le recul de l’inflation dû à la baisse des prix des matières premières. Mais pour les mois qui viennent, les consommateurs vont souffrir de
1/ la stabilisation des déficits publics qui ne soutiendront donc plus la croissance de la consommation (arrêt des primes à l’achat des voitures par exemple).
2/ La remontée de l’inflation avec celle des prix des matières premières.
3/ La poursuite des pertes d’emplois et donc la poursuite de la hausse du chômage.
4/ Le freinage et même le recul des salaires aux USA (à cause du chômage élevé et de la volonté des entreprises de restaurer leur profitabilité).

• A plus long terme, plusieurs menaces sérieuses apparaissent (voir bulletin économique Natixis banque n° 475 - oct. 2009) :
1/ Les pertes irréversibles d’emplois liées à la crise ne pourront plus être compensées par le soutien de la demande via le crédit. Le secteur privé est obligé de se désendetter ce qui va induire une contraction de la demande liée aux crédits : construction, biens durables des ménages, biens intermédiaires pour la construction, biens d’équipements...
2/ La «déglobalisation» semble apparaître avec la substitution de la production domestique aux importations dans les pays émergents : la croissance des émergents ne tire plus la croissance des pays de l’OCDE.

En effet, on observe, aujourd’hui, que même dans les pays émergents où il y a une reprise forte de la demande intérieure, il n’y a pas de reprise nette des importations et la composante des importations qui redémarre est celle des importations des matières premières. Les pays émergents sont de plus en plus capables de fabriquer eux-mêmes les biens qu’ils consomment sans faire appel aux producteurs des pays de l’OCDE.

De plus, la déglobalisation entraînerait un transfert accru de capitaux et de capacités de production vers les pays émergents. Si ce processus de déglobalisation se confirme, l’étude de Natixis souligne qu’il va entraîner deux conséquences :

«a) Un écart important et durable de croissance entre les pays émergents et les pays de l’OCDE, la croissance des émergents ne tirant plus beaucoup celle des pays de l’OCDE.
b) Un transfert croissant de capital des pays de l’OCDE vers les pays émergents tant en ce qui concerne les investissements des entreprises que les investissements financiers.»
3/ Les déficits publics très importants contractés pendant la crise seront difficiles à résorber et risquent d’accaparer l’épargne des pays de l’OCDE.

Ces déficits publics risquent aussi de conduire à une forte hausse des taux d'intérêt surtout si les Banques centrales des pays émergents ne seront pas disposées à les financer.

L’accumulation des dettes publiques aura un effet négatif sur la croissance :
- il y a un risque de passage à des politiques budgétaires restrictives ;
- il y a un risque de remontée des taux d’intérêt ;
- il y a un risque d’éviction si l’épargne est allouée à la résorption du déficit public au détriment des entreprises. 4/ Les politiques monétaires mises en place dans les pays émergents et de l’OCDE conduisent à une forte croissance de la liquidité internationale favorable aux bulles financières.

Pour que la crise économique mondiale actuelle soit vraiment terminée, quatre conditions doivent être réunies qui sont requises par l’étude de Natixis banque :
«a) De nouveaux secteurs doivent émerger et créer massivement de nouveaux emplois dans les pays de l’OCDE (secteurs de la «croissance verte», secteurs des TIC...)
b) Le commerce mondial doit arrêter de se contracter.
c) Les gouvernements doivent mettre en place des politiques de réduction des dépenses publiques et réduire les déficits en veillant à ne pas obérer la croissance économique.
d) Les Banques centrales doivent se discipliner et arrêter de faire croître sans limite la taille de leur bilan.»

Comme on peut le voir, la sortie de la crise de l’économie mondiale sera longue à se dessiner. Pour notre pays, il y a là un contexte contraignant qui devrait nous obliger à réfléchir sérieusement à un nouveau régime de croissance pour notre économie surtout que le pétrole agit toujours et, de plus en plus, comme un puissant soporifique.

Les pays de l’OCDE auront encore à affronter, sur le moyen terme, le problème d’une demande interne déprimée, des fardeaux de déficits publics et d’endettement des Trésors, une contraction des financements venant des pays émergents excédentaires. Les entreprises du Nord chercheront à aller investir directement sur leurs marchés d’exportation pour garder leurs parts de marché et comprimer leurs coûts de production.

De même chercheront-elles à développer l’offshore et délocaliser un certain nombre de services (à l’entreprise) sur des sites du Sud moins «coûteux». Ce sont ces fenêtres d’opportunité que notre pays devrait analyser de plus près et s’y engouffrer dans le cadre de ce nouveau régime de croissance auquel nous appelons.

Par Abdelmadjid Bouzidi

Ne dites pas à ma mère que je suis enseignant, elle me croit candidat à la harga !



Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

Equipe nationale. J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.
Abdekka devrait assister à la rencontre contre l’Egypte, au Caire.
 

Et la bonne nouvelle ?

«La grève n’est pas justifiée !». La sentence est de Boubekeur Benbouzid, ministre de l’Education depuis l’Indépendance. Il a raison Highlander ! La grève des enseignants n’est vraiment pas justifiée. Qu’est-ce qui justifie de faire grève lorsqu’on touche 15 000 dinars par mois au bout de 10 ans d’ancienneté, hein ? Rien ! L’éternel ministre de l’Education est même en droit d’exiger des enseignants qui touchent moins de 20 000 dinars par mois qu’ils sortent manifester leur joie plutôt que leur colère. Car on ne peut qu’être joyeux et fier avec un tel salaire dans un pays qui vous refile la pomme de terre à 70 dinars et l’oignon à pas moins cher. Avec 15 000 dinars, l’enseignante et l’enseignant algériens devraient, avant de se rendre chaque matin dans leurs établissements respectifs, faire un crochet par le siège du ministère, pour ceux qui exercent dans la capitale, et par celui des directions régionales de l’Education, pour ceux qui travaillent dans les autres zones du pays afin d’y déposer cérémonieusement des gerbes de fleurs en signe de remerciement et de vénération adorative pour la générosité de ce régime de bananes qui nous gouverne et qui leur verse si royalement 15 000 dinars tous les mois. Avec un pactole de 15 000 dinars, les enseignants devraient en reverser une partie dans un fonds de solidarité ou dans une quelconque autre association de bienfaisance, il leur en restera bien assez pour mener grand train de vie, car c’est connu, en Algérie, faut vraiment faire montre de mauvaise foi ou de mauvaise gestion de son budget pour ne pas vivre comme un nabab avec moins de 20 000 dinars. A ce niveau-là, ce n’est plus un salaire qui est versé aux enseignants, c’est une rente dorée. Est-ce que vous savez que même les traders des grandes places boursières mondiales envient le salaire de nos maîtres d’écoles ? Mieux encore, savez-vous —Boubekeur Benbouzid le sait, mais par devoir de réserve et par tact, il n’en a jamais parlé — savez vous donc quelle a été la dernière volonté du financier Bernard Maddof avant qu’il ne soit emprisonné pour escroquerie ? Il voulait venir enseigner dans une école primaire algérienne. Et ouais ! Et cette info, c’est du solide, car je la tiens personnellement de Jérôme Kerviell qui, lui, souhaiterait ardemment être recruté par un CEM algérien. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L. 

Chine, dictature et partenariat

C’est au moment où le monde fêtait le dixième anniversaire de la chute du Mur de Berlin que nous apprenons que l’Algérie a acquis un système sophistiqué de surveillance de l’activité Internet.

Au même moment se tenait d’ailleurs, en Égypte, le sommet Chine-Afrique. Notre continent, dont les régimes sont globalement attachés à leurs dictatures, ont trouvé en l’empire du Milieu le partenaire idéal : pas regardant – et pour cause ! – sur les droits de l’Homme, il peut faire des affaires, les yeux fermés sur les sévices que les tyrans continentaux infligent à leurs peuples. Surtout quand ceux-ci osent insinuer le départ de leurs persécuteurs.

Un putschiste n’osant souffrir un rassemblement contestataire a tiré sur la foule. Et qu’a fait l’Union africaine, désormais agrémentée d’une Commission de paix et de sécurité ? Dans un ultimatum, elle lui a demandé s’il voulait s’engager à ne pas se présenter. Sauf que l’organisation n’ayant pas précisé ce qui se passerait après son expiration, le capitaine n’en a pas tenu compte.

D’ailleurs, en cette année 2009, une dizaine d’autocrates africains ont débuté leurs troisième, quatrième ou cinquième mandats, la plupart en réécrivant les articles de la Constitution relatifs à la limitation du nombre de mandats, érodant les maigres avancées démocratiques glanées çà et là, parfois au prix de lourds sacrifices antérieurs.

L’avantage du partenariat chinois, c’est que la répression constitue un domaine de pointe. Et la présence chinoise n’est pas incommodante. En plus de leur légendaire discrétion, ils sont à la pointe de l’efficacité répressive dans le domaine d’Internet. Justement, à l’occasion de la commémoration de l’effondrement du Mur de Berlin, le gouvernement chinois interdisait le site berlinwitterwall.com parce que trop de cybernautes le visitaient et y évoquaient le “Mur de la censure” chinois. Ce genre de prompte réactivité de la répression numérique a dû compter dans l’offre chinoise de système “de sécurité”. Plus généralement, la Chine est en train de prouver que le développement dans la dictature est encore possible, même dans un monde mondialisé.

Si Hitler a profité du renoncement européen de Munich et Pinochet de la collusion antisocialiste des Américains, Hu Jintao profite du fait que les États-Unis ne veulent pas “une guerre commerciale”, que la France veut vendre des centrales nucléaires… Le monde est mondialisé pour les affaires, pas pour les valeurs. Il n’est donc pas exigeant en termes de démocratie, de libertés ou de droits de l’Homme.

Au demeurant, l’Afrique ne semble pas constituer un far west pour les Chinois. En 2008, ils y ont investi moins de huit milliards de dollars ! Mais ont commercé pour cent cinq milliards. Si le chef d’État chinois n’a pas cru nécessaire de se déplacer au… sommet réunissant son pays avec tout un continent, c’est qu’il ne considère pas cette coopération comme particulièrement stratégique.Cela aura au moins permis à Omar El-Béchir de se pavaner, malgré la CPI, dans un forum international. Rien que pour sa puissante fréquentation, l’Afrique a donc de quoi être reconnaissante à l’empereur de Chine !

Par : Mustapha Hammouche

Hémiplégie

Si le gouvernement ne veut pas se mettre en avant, encore moins Ouyahia, on ne peut pas dire que le président Bouteflika soit actuellement omniprésent.

Si Ahmed Ouyahia se montre, ces derniers temps, fort discret dans sa communication, il n’en délaisse pas moins le souci de rendre public le bilan de son action.

Le Premier ministère, ancienne chefferie du gouvernement, vient de lancer un curieux “bilan semestriel” détaillant toutes les réalisations de l’Exécutif Ouyahia durant une partie de l’année 2009. Cette communication inhabituelle, même si elle est légitime, peut s’apparenter à une remise à plat de l’action gouvernementale au moment où les observateurs s’inquiètent d’un climat d’affaires délétère et de l’inertie qui frappe les centres de décisions.
Tout y est décortiqué, des ouvrages aux investissements, et cette impression que le pays avance alors qu’on s’interroge sur sa vitalité même. Ouyahia préférant communiquer sur les aspects immédiats du travail d’un gouvernement critiqué, dont beaucoup attendent la liquidation dans ses grandes largeurs.

Jamais réellement accepté comme le leader naturel de la coalition présidentielle, critiqué par certains milieux économiques qui voient sa patte dans la LFC 2009, redouté par les partenaires étrangers qui ne le trouvent pas assez commode à leur goût, Ouyahia, malgré son mutisme tactique, ne laisse pas indifférent.

Malgré sa discipline politique spartiate, il se trouve même des milieux politiques au sein du pouvoir qui contestent son action, distillant de manière perverse des noms de successeurs potentiels et en appellent à l’arbitrage du président Bouteflika.

Or, c’est exactement là où se situe le problème actuel. Si le gouvernement ne veut pas se mettre en avant, encore moins Ouyahia, on ne peut pas dire que le président Bouteflika soit actuellement omniprésent. Personne ne sait quel est ce “syndrome” qui frappe la dynamique Bouteflika qui a plongé le pays dans une forme d’attentisme insupportable.

Certains peuvent y voir le verre à moitié plein avec un gouvernement en ordre de marche, mais ce début de troisième mandat est indéniablement timide pour ne pas dire frileux. Le pouvoir semble comme ce corps atteint d’hémiplégie. Reste à savoir de quel côté.

Par : Mounir Boudjema

Benbouzid régit aux critiques des enseignants

YAZID MANSOURI (CAPITAINE DE L’EN) : «On ne se contentera pas de défendre»

En cas de qualification, l’Equipe nationale sera reçue dimanche par le président de la République.

Le capitaine de l’Equipe nationale a qualifié la rencontre de samedi face à l’Egypte de décisive et attendue par tout un peuple. «Ce sera le match le plus important depuis 1982 et le formidable parcours de l’équipe d’Algérie en Espagne lors de la Coupe du Monde. Mais depuis 1986, la sélection nationale a brillé par son absence sur le plan international. Là, nous sommes à 90 minutes d’une qualification historique», a souligné Yazid Mansouri au quotidien français Maville.

Le porteur d’eau du Onze national a reconnu qu’«après une longue période d’instabilité, le travail qui a été effectué commence à payer» et d’ajouter que depuis l’installation de Rabah Saâdane à la tête de la barre technique, l’équipe «a une ligne directrice».

Interrogé sur les performances du Onze national, Yazid Mansouri souligne la symbiose existant au sein du groupe. «La sélection profite de nombreux joueurs formés en France et qui évoluent dans les championnats européens. C’est un groupe varié avec des joueurs dans la force de l’âge et d’autres plus expérimentés dont Rafik Saïfi ou moi faisons partie. Cela donne un excellent cocktail et beaucoup de cohésion.»

Abordant la rencontre de samedi au Cairo Stadium, le plus capé (60 sélections) des internationaux indiquera: «On sait à quoi s’attendre au Caire devant 80.000 spectateurs déchaînés. Il faut être appliqué, serein et ne pas répondre aux provocations, car il a toujours existé une rivalité entre l’Egypte et l’Algérie. On n’ira pas pour défendre, ils vont se livrer, il y aura alors certainement la place pour contrer. On peut entrer dans l’Histoire.

Personnellement, je rentre tout doucement dans ce match, après dix années de sélection, je sais que c’est certainement ma dernière chance de disputer un Mondial, alors celle-là, je la veux et je l’aurai.» D’ailleurs, il admet qu’«en Algérie, l’attente d’une qualification au Mondial sud-africain est terrible, il faut le voir pour le croire. Il faut comprendre le peuple algérien: pour lui, il n’y a que le foot. Ils sont fiers de leur Equipe nationale, ils attendent ça depuis tellement longtemps. Alors si on peut leur apporter ce bonheur...»

Pour bien préparer ce match, Yazid Mansouri révèlera avoir rencontré Ali Fergani, le capitaine des héros de 1982 et «j’ai eu Rabah Madjer au téléphone, on sait que Zinedine Zidane est derrière nous». Pour le capitaine des Verts, la qualification est impérative. «On a fait un beau parcours, il nous reste juste un très gros dernier effort face au double champion d’Afrique en titre. En cas de qualification, on devrait être reçus dimanche par le président de la République. Et ensuite...Si on va en Afrique du Sud, ce ne sera que du bonus. Et je suis persuadé qu’on aura notre mot à dire.»

Nabil BELBEY

Une tournée très carrée

Un président qui s’ennuyait à ne recevoir que des ambassadeurs et qui ne parlaient même pas la même langue, partit en visite dans une wilaya et s’étonna de voir autant de pauvres, de chômeurs et de harraga un jour de semaine.

Il contacta son ministre de la pauvreté, son ministre du chômage ainsi que le sous-secrétaire aux harraga. Le premier expliqua au président que s’il sont pauvres c’est que ce sont des chômeurs et donc ils ne relevaient pas de ses attributions mais de celui du ministère du chômage.

Le ministre du chômage fit remarquer au président que si ce sont des chômeurs, ils devraient aller chercher du travail et que techniquement, ils dépendaient du ministère du Travail. Le sous-secrétaire aux harraga annonça au président que, tout bêtement, si ce sont des harraga c’est qu’ils quittent le pays et que donc ils ne sont plus dans sa juridiction. Irrité, le président alla voir le wali de la région.

Celui-ci révéla au président que la dernière fois qu’il était sorti de son palais, c’est-à-dire il y a deux ans à l’occasion de l’inauguration d’une petite station de dessalement de chiens de mer, il n’y avait pratiquement pas de pauvres, de chômeurs et de harraga, que donc logiquement, ils ont été importés d’une autre région et qu’il fallait aller voir dans les wilayas voisines qui exportent illégalement ces populations à problèmes.

Agacé, le président alla trouver le chef de daïra qui dormait sur un plan d’aménagement des sols. Pour les pauvres, les chômeurs et les harraga, le chef de daïra expliqua qu’il ne connaissait pas très bien le quartier, étant originaire d’une autre ville.

Enervé, le président rentra chez lui par l’avion du soir et décida par un décret à valeur immédiate que les pauvres, les chômeurs et les harraga seront aplatis et roulés, puis repeints en blanc, rouge et vert pour servir de drapeaux pendant les matchs de football.

Par Chawki Amari