samedi 17 octobre 2009

Le FMI demande un prêt à l’Algérie

Retournement de situation. Il fut un temps, deux décades pour être précis, où c’était l’Algérie au bord de la banqueroute qui avait sollicité du FMI des crédits «stand-by». L’institution financière internationale avait finalement consenti des prêts d’un montant total d’un milliard de dollars assortis de conditions tellement draconiennes qu’on a failli ne jamais nous en relever. Parmi ces conditions, citons l’obligation de dévaluer de 50% le dinar et le désengagement de l’Etat du secteur public. Histoire de désarticuler complètement l’économie nationale.

C’était en 1989. La suite que tout le monde connaît est jalonnée de graves troubles, de sang et de larmes. Une terrible épreuve qui aura duré dix années. A l’entame de la deuxième décade, c’est-à-dire en 1999, rares ceux qui osaient parier un kopeck sur le sauvetage de l’Algérie. Pourtant et dix ans après, c’est le FMI qui sollicite l’Algérie pour lui refiler ses obligations, c’est-à-dire, lui prêter de l’argent. Qui l’eut cru? En dix ans, l’Algérie a non seulement réussi à assainir ses finances et à redresser son économie mais «se paye le luxe» d’un montant de «réserves de change officielles de 144,32 milliards de dollars à fin juin 2009» comme vient de l’annoncer, jeudi dernier devant nos députés, le gouverneur de la Banque d’Algérie M.Mohamed Laksaci.

Le passage de l’asphyxie à l’aisance financière ne tient ni du miracle ni d’une quelconque chance. Il est le résultat d’un travail. D’un long travail, mené de main de maître par le Président Bouteflika depuis son arrivée à la tête de l’Etat. Une vérité qui, on le sait, n’est pas du goût, mais alors pas du tout, de quelques «charlatans politiques», mais comme toute vérité est toujours bonne à dire... Un long travail, disions-nous, fait d’expertise et d’efforts, le tout avec une grande intelligence que le FMI lui-même a reconnue dans son rapport de mai 2008 en soulignant la «bonne gestion des richesses énergétiques de l’Algérie». Encore qu’il ne s’agit là que de l’appréciation de l’état de nos finances.

S’il fallait, et il le faut, y ajouter le développement économique sans précédent qui s’annonce avec les puissants investissements publics en matière d’infrastructures, notamment les grands travaux, ce ne sont plus seulement des indicateurs au vert qui s’installent mais la confirmation d’un grand défi relevé que nul ne peut contester. Car et malgré la crise, qui affecte l’économie mondiale, qui a entraîné la chute du prix du baril de pétrole et celle du billet vert, le FMI, toujours lui, «prévoit (dans son rapport du 1er octobre 2009) un taux de croissance positif pour l’Algérie sur les deux années 2009-2010. Un taux de +2,1% pour 2009 pour remonter à +3,7% en 2010».

Cela dit, la demande de prêt du FMI «est à l’étude», a indiqué M.Karim Djoudi, notre ministre des Finances à Istanbul où il a assisté aux réunions annuelles de la Banque mondiale et du FMI. L’étude se fera évidemment au mieux des intérêts de notre pays. Mais, d’ores et déjà, cette demande de prêt du FMI signifie selon M.Djoudi «simplement que l’Algérie est reconnue comme un pays prêteur net du reste du monde et dont on reconnaît une certaine performance dans la conduite de ses affaires économiques». Quelle belle revanche!

Zouhir MEBARKI

Les Verts dans les yeux: quand Canal+ s’intéresse à l’Algérie

«Le football est inscrit dans les gènes des hommes et chacun de ses spermatozoïdes est un footballeur en puissance qui rêve d’être un jour sélectionné pour aller en finale!»
Vincent Roca
Extrait de la chronique De quelques mécanismes névrotiques dans le football

Il n’est pas dans les habitudes de Canal+ de produire des docs «éclatants» sur l’Algérie. Après le terrorisme, la politique, les harraga et les mouvements islamistes du Gspc, voilà que la télévision française la plus convoitée et la plus haïe à la fois en Algérie, se consacre à notre sport roi: le football. Ce samedi 17 octobre à 17h10, Canal+ nous honorera avec la diffusion d’un reportage de 26 mn (seulement) sur le football algérien dans l’émission Intérieur Sport, une émission hebdomadaire de reportages consacrés à la découverte du quotidien des sportifs de haut niveau.

Cette opération de la chaîne cryptée française vise, néanmoins à réconcilier les téléspectateurs algériens avec Canal+ et surtout à attirer plus d’abonnée pour les prochains mois. Une baisse sensible de l’abonné a été recensée dans ce sens. Et pour coller à l’actualité forte du moment, les éliminatoires du Mondial sud-africain, le parcours de l’équipe nationale fait l’objet de toute l’attention du groupe Canal+ Maghreb. Ainsi, les abonnées algériens verront un reportage inédit qui nous plongera dans les coulisses du football algérien avec des interviews d’acteurs incontournables du passé glorieux de l’EN de 1982 tels que Lakhdar Belloumi ou Ali Fergani, et l’équipe d’aujourd’hui, comme Khaled Lemouchia, Rafik Saïfi ou Yazid Mansouri, ou encore la découverte de l’Académie de football du Paradou, réputée pour sa capacité à repérer les champions algériens de demain.

Le reportage reviendra également sur des épisodes-clés du parcours de qualification de l’Algérie pour la Coupe du Monde, notamment la rencontre entre l’Algérie et le Rwanda. Du débarquement à Alger de Rafik Saïfi au retour salué et émouvant de Hassan Yebda dans sa famille en Kabylie, les abonnés découvriront des images exclusives dans l’intimité de la sélection nationale sans oublier les instants de liesse qui ont suivi la victoire des Verts.
Bref, un 26mn qui nous rappelle un peu, pas trop, le fameux documentaire réalisé par Stéphane Meunier pour le compte de Canal+ Les Bleus dans les yeux où le réalisateur avait suivi l’équipe française durant tout son parcours durant la Coupe du Monde 1998 jusqu’au sacre. Mais pour le cas de l’Algérie, Canal+ n’a pu pénétrer dans les vestiaires de Saâdane pour filmer la méthode et surtout le caractère du coach algérien.

On se souvient que les images fortes de Bleus dans les yeux étaient la colère d’Aimé Jacquet et la solitude de Zidane après son expulsion. L’essentiel est que Canal+ croit en les chances de l’équipe algérienne et cela avant même le match final contre l’Egypte. En cas de qualification, Canal+ reviendra, à coup sûr pour cette fois un 52 mn bien étoffé.

Amira SOLTANE