jeudi 24 septembre 2009

Les dons de la mer

Il y a toujours quelque chose à tirer de la mer, surtout quand on la raconte avec autant de profondeur, d'authenticité et pour tout dire, de tendresse.

De ses histoires les plus tragiques, l'écrit et l'image ont pu tirer des œuvres tellement belles et émouvantes qu'elles ont intégré l'éternité. La mer invite aux miracles les plus invraisemblables et réhabilite la grandeur des choses simples et naturelles.

Elle est la nature dans toute sa nudité tout en couvant la vie dans ses mouvements les plus palpitants.
Dans son ventre increvable de fertilité, sommeillent les monstres les plus hideux et les agneaux les plus attachants de tendresse.

Elle a son blé qu'elle fait pousser sur de généreuses étendues, ses fruits rares qu'elle cache dans les recoins les plus inaccessibles et ses bêtes les plus indomptables.

La mer est un gouffre insondable sous un champ agaçant de platitude. Ses colères sont muettes. Ne les entendent que ceux qui s'y prennent et subissent ses foudres impitoyables. Elle détermine les caprices des vents et rit au nez des pluies torrentielles.

Ce ne sont jamais les orages que craignent les pêcheurs, mais ce que la mer veut bien en faire. Elle a ses routes, factices, parce que le ressac suffit à guider les pas les plus incertains et joindre les horizons les plus lointains.
Au-dessus d'elle, le ciel est toujours bleu parce qu'elle en est l'indétrônable reflet. La mer tue sans avoir à s'en expliquer et fait vivre sans demander sa dîme.

Elle ne parle pas, elle gronde. Elle ne rit pas, mais sourit à des moments furtifs quand les premiers rayons la chatouillent. Et puis les vagues reprennent possession de ses mouvements, souveraines dans leurs élans, maîtresses du son et du ton, ignorant les bruits de clairon venus des bastingages et les confidences qui se perdent sur les ondes.

La mer ne rejette pas les corps étrangers parce qu'ils sont trop petits pour l'immensité de ses tripes. Les bateaux fondent ses sillons sans qu'elle en redoute la moindre éraflure, des usines géantes habitent ses entrailles sans réussir à provoquer la nausée.

La mer est imperturbable, il n'y a que les hommes pour croire qu'elle est capable des mêmes jérémiades que celles de leurs cauchemars. Pour avoir abrité le premier déluge, elle ne peut promettre l'ultime colère. Les effluves de la mort ne peuvent rien contre l'odeur du sel et des algues.

La mort n'étant qu'un moment de la vie, la mer ne sait pas comment lui tendre les bras si jamais elle a l'idée saugrenue de venir toute seule.

Slimane Laouari

France-Orient, la résurrection ?

Le président Ahmadinejad ne met pas les gants blancs de sa police islamique quand il lui faut répondre à des piques désobligeantes lancées par certains de ses homologues occidentaux.

Nicolas Sarkozy n'y échappera pas. Son admiration pour le peuple iranien, un peu plus pour les révolutionnaires du camp réformiste, n'a pas été du tout du goût du chantre de l'anti-Shoah.
A peine la perche de France 2 tendue qu'il la saisira au vol pour apporter une réponse cinglante au locataire de l'Elysée : «La France mérite mieux que ses dirigeants actuels.» Loin de lui l'idée de cette faillite de présidentiables dont manquerait cruellement le monde.

La réponse de l'ex-maire de Téhéran concerne Nicolas Sarkozy qui se serait trop ingéré dans les affaires internes de la République islamique au moment où la vague verte a failli tout balayer sur son passage.

Par son intervention musclée, le fils spirituel du guide suprême iranien a-t-il voulu attirer l'attention sur une France-Orient qui tendrait à retrouver ses marques dans la région ? Comme tant d'autres, le régime de Téhéran croit que la France ne joint pas l'acte à la parole.

Ce n'est pas parce qu'elle jure sur le perron des Invalides qu'elle a cessé de s'ingérer dans les affaires de ses vieilles colonies africaines qu'elle ne se mêle plus de ce qu'il ne la regarde plus là-bas.

L'opposition gabonaise a remis cet «interventionnisme» à l'ordre du jour avant même de connaître les résultats de la dernière présidentielle, à l'issue de laquelle Ali Bango a remplacé son défunt père. Pour le président Ahmadinejad, la France de Sarkozy procède de la même manière en terre perse mais en sens inverse, au bénéfice des réformistes. Elle cultiverait une bien pire animosité que celle qu'avait entretenu le gouvernement Chirac envers la Syrie du jeune Bachar El Assad.

Réélu dans la violence et dans le sang, qu'il regrette amèrement, l'ultraconservateur en veut-il personnellement à Nicolas Sarkozy pour avoir à chaque occasion soutenu le durcissement du régime de sanctions contre Téhéran ?

Le seul Président qui ne rencontrera pas le «multilatéraliste» Barack Obama, première victime du néoracisme US, a également une dent contre Bernard Kouchner.

A reprendre l'interview de l'invité de France 2, le chef de la diplomatie française compterait parmi ceux qui ont incité les Iraniens à se révolter au lendemain de la présidentielle.

Pis, il serait lui aussi «responsable» de l'assassinat de la jeune Neda, devenue symbole de la résistance verte. Pendant qu'on y est, Bernard Kouchner ne serait-il pas aussi responsable du sort réservé à la jeune universitaire française Clotilde Reiss ?

Elle ne pourra quitter l'Iran que si la France accepte de l'échanger contre des détenus iraniens.
Cela témoigne du fait que les rancœurs irano-françaises en particulier et irano-occidentales en général dépassent de mille têtes la hauteur de la vague verte, au moment de son déferlement.

Par Anis Djaad

La grande harba (XVII)

Capturés par les tangos dans la région de Yakouren, nous sommes dirigés vers leur repère. Le groupe a pour chef un BPB (Barbu plus barbu que les autres) qui s’intéressa tout de suite à Meriem El-Aggouna. Après une nuit passée à l’intérieur d’une grotte, nous sommes conduits chez le BPB. Quand je dis «nous», je parle du pied-noir et de moi car l’émir est aux arrêts pour haute trahison…

En arrivant chez le BPB, vautré sur un sofa, la main dans les cheveux de Meriem, assise à ses côtés, nous sommes scandalisés par la tenue légère de celle qui était, il n’y a pas si longtemps, l’héroïne de tout un peuple. Le pied-noir, qui aimait d’un amour fou cette dame au charme oriental cruel, me dit d’une voix teintée de colère :

- C’est inadmissible. Ce que tu vois est le peuple algérien. Cette dame est la seule habitante de ce pays, en dehors du gouvernement de Ouyahibelkha, des services de sécurité et des membres d’Al- Qaïda !
- Ne sois pas injuste. On l’a certainement droguée !

- Je ne pense pas. Qu’est-ce qu’elle faisait dans ce tripot mal famé du port de Bgayet ? Ses rapports avec ce salaud de maître des monts Kunlun m’ont toujours parus suspects ! Et si c’était une…

- Ecrase, buveur de Jack Daniel’s. N’oublie pas que tu parles de tout le peuple algérien ! Un mot de plus et je te balance dans le précipice ! Au fait, tu as dit «Bgayet» au lieu de «Béjaïa» ! C’est bien ! L’essentiel, c’est que ce n’est plus «Bougie» !

Quand même, je n’allais pas le laisser dire des choses sales sur le peuple algérien. Un peuple composé d’une seule personne, c’est facile à insulter ou à encenser. Mais au fond, je sais que le pied-noir disait cela par dépit amoureux. Minute papillon ! Meriem El-Aggouna n’avait-elle pas enfanté un bébé ? Pourquoi continuonsnous à considérer cette femme comme la seule habitante non institutionnelle du pays ? Le peuple algérien est composé de deux personnes ! Voilà la vérité ! C’est un coup fourré du gouvernement de Ouyahibelkha. Ils cachent le bébé. Ils ont en otage le futur peuple algérien. Le buveur de Jack Daniel’s me regardait d’une drôle de façon, comme si j’étais responsable du départ massif de ses amis en 1962 ! Je sais qu’un de ces quatre matins, on reprendra le combat entamé au restaurant de l’aérogare de Sidi Cagliari ! Je m’y prépare.

Durant mes pérégrinations dans les massifs kabyles, je me suis familiarisé avec quelques prises spectaculaires en feuilletant le bouquin au titre ravageur : « Avec Boualem KO, tout est OK !» écrit par un certain Boualem Zoudj Krouch de Hadjout, propriétaire d’une salle de sports où l’on enseigne l’art du «kung tfou alik». Ce Chinois avait choisi un nom algérien car il trouvait nos appellations pittoresques ! D’ailleurs, il avait prénommé son épouse Mart Boualem Zoudj Krouch et son fils Wlid Boualem Zoudj Krouch. Les agents de l’étatcivil avaient rouspété un peu mais, finalement, tout s’est arrangé.

«Tant que c’est pas des prénoms berbères, ça passe», avait dit l’un d’eux. Le BPB retira sa main des cheveux soyeux de Meriem et lui ordonna de remettre le hidjab. Elle s’exécuta en nous lançant des clins d’œil que je décodais comme un signal très clair. Elle voulait nous dire : «Ne vous fiez pas aux apparences. Je tiens la situation en main. J’ai un plan. Patientez…» Le chef responsable des barbus nous gratifia d’un long discours religieux qui agissait sur le pied-noir comme un somnifère.

Je le harcelais du coude pour qu’il ne s’endorme pas. Le BPB parlait maintenant de notre sort : «J’ai bien réfléchi hier. En principe, vous êtes bons à passer chez Si Ali le boucher, de son vrai nom Abou Mansour, alias Samir le vendeur de brochettes. Il a des couteaux qui ne font pas trop mal. Mais Meriem m’a convaincu de vous laisser vivants pour le moment. Nous allons nous amuser. Savez-vous jouer au football ? Si vous répondez par non, j’appelle tout de suite Si Ali le boucher.

- Ouuuuuuuuuuuuuiiiiiiiiiiiiiii !
- Alors, tant mieux. Faites appel à votre ami le traître et à quelques villageois et composez une équipe de football de 11 joueurs avec 3 remplaçants. Vous allez jouer contre notre formation. Cette dernière est classée onzième dans le championnat interwilayas des combattants d’Al-Qaïda, mais je suis sûr qu’elle vous battra par un score fleuve ! Au cas où vous remporterez le match, vous êtes libres. Si vous gagnez par trois buts d’écart, vous sauverez l’émir traître et il pourra repartir avec vous.

Par contre, si vous perdez, vous serez dirigés, immédiatement après le match, vers Si Ali le boucher.» Meriem agitait la tête en notre direction. Ce qui voulait dire : «Acceptez. C’est notre dernière chance.» Le buveur de Jack Daniel’s me regardait avec un air hautain. Lui, au moins, avait été plongeur à la buvette du stade de Reims. Moi, je n’ai jamais joué au football sur un vrai stade. Mais j’ai quand même assisté à la plus lourde défaite at home du championnat national de football. C’était dans l’ancienne Algérie, au moins de juin 1965, quand le CR Belcourt de Lalmas étrillait l’USM Annaba sur son terrain mascotte par 8 à 0 ! Mais cela ne me faisait ni chaud ni froid. J’étais supporter de la JBAC, la meilleure équipe de tous les temps pour moi. Son jeu académique et lumineux, je l’ai retrouvé un jour chez l’USM Alger quand l’arabisation de notre canard nous obligea à déménager à Alger. Durant 25 ans, c’était l’équipe que j’aimais.

Et maintenant ? Je suis un fervent admirateur de l’AC Sidi Cagliari aux couleurs… rouge et noir. C’est bien beau tout cela, mais, question pratique, je suis archinul ! Quant à l’émir, peut-être que ses longues années comme ramasseur de balles au stade de Hydra allaient nous servir à quelque chose. Nous avions le droit d’utiliser Meriem… Honni soit qui mal y pense… Allons donc, comment réfléchir à ces choses au moment où le couteau de Si Ali le boucher était suspendu sur nos cous ? Au village, nous trouvâmes quelques jeunes férus de foot. Notre choix se porta sur une bande de gars costauds menés par un certain «copain de Manga Tsé Tong alias Bariza Lavabo ! Etrange, pourquoi appelle-t-on ce gars ainsi ? Bon, après tout, on s’en fout ! S’il pouvait marquer des buts, on ferme l’œil ! Il peut même s’appeler le copain de Mounira Style ou de Zineb Twaïch, de leurs vrais noms Kawa Zaki et Toyo Tata, ça ne nous concerne pas.

Après trois séances d’entraînement, on nous invita à nous présenter au stade de San Zéro de la banlieue de Yakouren où une foule en liesse nous attendait. Il n’y avait que des barbus algériens et des non-barbus chinois. Nous étions habillés en bleu et les tangos en rouge. L’arbitre était en blanc. Bleu, blanc, rouge, cela plaisait énormément au pied-noir, mais pas au BPB qui, furieux, tira sa «mahchoucha » et abattit l’homme en noir (…en blanc !) de deux coups de feu. La foule applaudit et une petite voiture emmena le cadavre du pauvre arbitre qui fut aussitôt remplacé par un autre habillé de jaune.

«Bleu, jaune, rouge» répétait le BPB en se grattant le menton et en gardant sa «mahchoucha» à portée de main… «Non, ce ne sont pas les couleurs d’une grande nation impérialiste ! Ça doit être le drapeau de quelques pays d’Afrique…» L’arbitre comprit qu’il allait sortir indemne de ce premier test. Il dansa et cela déplut royalement au BPN qui tira encore deux autres coups. «Il agit ainsi pour vous intimider et vous abattre moralement avant le match ! Tenez bon les gars !» hurlait en notre direction un admirateur venu de Cap Aokas qui avait déployé une immense banderole sur laquelle on pouvait lire : «Allez les non-barbus ! Je t’aime Taous de Toudja !» Quelques secondes plus tard, les secouristes emmenèrent son corps et la banderole s’envola, emportée par les vents de Yakouren qui faisaient flageoler nos membres. Où était-ce simplement la peur ?

Par Maâmar FARAH

Prévenir pour éviter de réprimer

A chaque rentrée sociale, la montée en puissance de la contestation sociale et la transformation de celle-ci en mouvements sociaux sont bien évidemment conjurées. Les revendications exprimées dans la rue ne sont pas coordonnées mais risquent bien de finir par l’être si ne s’exerce pas une politique de prévention dont l’approche devrait être définie par consensus des suites d’un vrai débat.

Sans débat, quelle solution serait applicable avec efficacité si des composantes entières de la population ne trouvent pas que leurs préférences ou leurs différences y soient représentées et prises en compte ? Pourtant, il serait difficile de se rappeler si vraiment il y a eu un jour un débat qui a été mené jusqu’à son terme, jusqu’à l’épuisement de toutes les argumentations contradictoires et donc à un compromis. Y a-t-il eu un débat sur les émeutes par exemple ? Y a-t-il eu un débat sur les harraga ?

Y a-t-il eu un vrai débat sur ce qui mène des communautés à devenir mutuellement hostiles ? Le milieu le plus approprié pour débattre, en impliquant à la fois les élus dits représentants du peuple et ceux qui ne sont pas élus mais représentent les institutions, se trouve être naturellement le Parlement.

Parce qu’il n’avait pas élu domicile dans un cadre organisé, le débat se déplace dans la rue, hors de tout cadre organisé, et adopte l’usage de manifestations non autorisées qui se terminent inéluctablement par des émeutes et leur répression.

De l’avis général, le débat ne devrait pas s’entreprendre au moment de la crise, car c’est en temps de sérénité qu’il faudrait débattre pour placer le débat sur le front de la prévention et non de la répression.

Réflexe hilalien

La France nous a enfanté une Madame Soleil pour nous raconter des craques, le royaume alaouite, lui, présente un Monsieur Hilale pour cette amusante fonction. M. Hilale reproche à l’Algérie de se solidariser avec les populations sahraouies acculées voilà 34 années à chercher refuge sur son sol. Elles fuyaient éperdument les égorgeurs des FAR (Forces armées royales). On ne cache pas cette solidarité chez nous où l’on considère que nous n’avons pas à en rougir. Un devoir dont on est plutôt fiers puisque conforme aux enseignements du saint Coran et à la légalité internationale.

M. Hilale, qui se trouve être le représentant permanent du Maroc auprès de l’Office des Nations unies à Genève, continue comme les siens de travestir la réalité, à l’instar des Israéliens. On continue de présenter nos malheureux hôtes de la Hamada de Tindouf comme des «séquestrés». Une autre insulte à M. Antonio Guterres, le haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, qui s’était rendu il y a deux semaines dans les camps d’où il lança un appel à «une solidarité internationale plus active» en faveur des réfugiés sahraouis, «oubliés par la communauté internationale et le Haut-Commissariat pour les réfugiés».

M. Guterres, qui lui, contrairement à M. Hilale, s’est rendu sur les lieux où se poursuit le drame des populations sahraouies, n’a pas vu de «séquestrés» mais des gens qui préfèrent leurs conditions d’enfer plutôt que de vivre la colonisation ou la tentation du paradis des Souilem et autres Khalihelhoum. Les Marocains n’avaient-ils pas confectionné de belles interprétations conçues à leur juste mesure des déclarations de M. Guterres à l’occasion de sa visite dans la région ?

Une source proche du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés avait assuré en son temps au Jeune indépendant que «les propos attribués par la presse à M. Guterres ne reflétaient pas toujours ce qu’il a déclaré et en donnaient parfois une interprétation erronée». La même source confirmait en outre l’augmentation du programme d’assistance du HCR en faveur des populations sahraouies, contrairement à la propagande marocaine qui voudrait tant qu’on… affame les «sequestrés».

Par Mohamed Zaâf

Deux délits, deux!

L’avocate était très motivée pour tirer de la gadoue de la double inculpation, ce jeunot qui a vu son père être descendu en 1994 par des barbares...

Maître Samira Letlat, la jeune avocate de Belouizdad (Alger), avait mauvaise impression ce mercredi, du fait que son client poursuivi pour détention et usage de stups, avait mis sa mère dans un état lamentable alors que son père avait été déjà victime d’un acte terroriste mortel en 1994 à Bordj El Kiffan un mois d’août à 3h45 du matin du 23.

La mauvaise impression de la charmante avocate allait dans le sens d’un éventuel renvoi, ce qui signifiait, entre autres, le prolongement de la détention préventive aux Quatre Ha, donc, huit jours et huit nuits encore à passer en compagnie de condamnés de tous les calibres possibles et imaginables.

Or, Athmane A., cet orphelin précoce de 22 ans, à peine âgé de 7 ans lorsqu’il a perdu son père, s’adonne à la drogue. C’est un sniffeur? Nul ne peut l’assurer formellement. Les gendarmes, qui l’ont appréhendé à Bordj El Kiffan, seuls savent ce qui s’est réellement passé le 13 septembre 2009. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les militaires en ronde de routine, trouvent en sa possession outre de la drogue, un portable où des vidéos «alléchantes» le mènent droit à la double, voire triple inculpation: détention, usage de drogue et attentat à la pudeur que punit l’article 333 bis (loi n°82-04 du 13 février 1982) qui prévoit une peine de deux mois à deux ans d’emprisonnement et d’une amende de 500 à 2 000 DA quiconque aura fabriqué, détenu, importé... exposé ou tenté d’exposer aux regards du public, vendu ou tenté de vendre... tous objets contraires à la décence. C’est dire si Athmane risque plus que gros surtout que pour les deux premiers délits, la détention et l’usage de drogue, la loi sur la prévention et la répression reste floue, et ce sont les juges du siège qui trinquent en tarabustant et le cervelet, la conscience et le devoir d’obéir à ladite loi.

Et si Messaoud Kennas, le procureur, a requis un très sec trois ans de prison ferme, Maître Letlat, l’avocate du jour, a, vers les 11h et quelque du 26e jour du Ramadhan 1430, pris deux «boucliers» avant de se jeter dans l’arène de la défense de son jeune client démonté par le jeûne et surtout par trois nuits de douloureuses heures de détention préventive. Et d’ailleurs, il va devoir passer encore huit autres nuits avant de connaître son destin, soit deux jours après l’Aïd (ou un, c’est selon le calendrier divin).

La seule satisfaction qu’il avait eue, c’est l’intervention de son avocate qui a plaidé juste en deux temps. «Pour la détention et l’usage de came, lança Maître Samira Letlat, l’inculpé a reconnu les faits et donc, nous demandons au tribunal l’octroi de larges circonstances atténuantes pour ce jeune orphelin qui n’a pratiquement pas connu son père, assassiné en 1994 dans des conditions atroces.» L’émotion a gagné toute la salle d’audience, sauf cette «pro» de Fella Ghezloune, la présidente de la section correctionnelle d’El Harrach, une magistrate hors pair qui avance d’une audience à une autre, Ramadhan ou jeûne, elle s’en balance car elle a été éduquée sur la base connue des familles que celui qui ne veut pas être abattu par le jeûne... bosse, bosse, bosse et prie pour plaire à Allah.

Passant à l’attentat à la pudeur, l’avocate a failli éclater de douleur car elle a eu beaucoup de mal à faire avaler la version de son client selon laquelle il avait acheté le portable le 12 septembre, soit la veille de son interpellation par les gendarmes. «Il n’a pas eu le temps de voir ce que contenait l’appareil et la vidéo contenait effectivement des images de nus, ce qui est effectivement contraire à la morale», a marmonné le défenseur, le visage rouge malgré les affres du jeûne.

En attendant le verdict, l’avocate a tout de même rigolé lorsque le détenu a demandé la...relaxe, en guise de dernier mot.

Tiens, tiens...et les circonstances atténuantes, c’est quoi?

Abdellatif TOUALBIA

Démocraties?

Dans le feuilleton consacré à l’aventure philosophique et aux combats de Jean-Paul Sartre, le personnage de l’interprète russe détachée auprès du célèbre couple lors de leur voyage en URSS raconta cette anecdote: Le ministre de l’Industrie, en visite dans une unité non performante malgré les bilans triomphalistes publiés, demandait à un travailleur son avis sur les moyens d’améliorer la production et la productivité, l’ouvrier lui récita les directives du Parti et du Gosplan. Le ministre insista pour savoir si le travailleur avait une idée personnelle, celui-ci répliqua: «Si, j’en ai une mais je suis contre!»

Tout cela pour dire que le poids oppressant du parti unique et sa censure étaient tels que les malheureux citoyens étaient poussés à l’autocensure de crainte d’avoir à subir une répression féroce de la part d’un pouvoir dictatorial. La propagande occidentale n’a pas lésiné sur les moyens pour dénoncer la censure derrière le rideau de fer. Mais l’actualité nous montre que dans les pays dits démocrates, ce ne sont pas les institutions de répression traditionnelle qui ramènent à la raison les audacieux, car ce sont les lobbies qui contrôlent les groupes financiers et les organes de communication tels que l’édition, la presse, la radio et la télévision.

Ce n’est pas pour rien que les directeurs d’information des chaînes audiovisuelles sont nommés directement en France par le président de la République. Ce n’est pas le cas au Royaume-Uni où la BBC est indépendante du 10 Downing Street: le résultat est que les mensonges de Tony Blair à propos du dossier irakien provoquèrent des mises au point de la télévision britannique.

Ce qui n’empêche pas les troupes de Sa Majesté d’occuper l’Irak, et la Grande-Bretagne de recevoir des cercueils enveloppés dans le drapeau de l’Union Jack. Actuellement, à l’occasion de la commémoration des attentats du 11 septembre 2001, des talk-shows sont revenus sur la question et des «invités de choix» ont émis la proposition aux télévisions et aux radios de ne pas servir de vecteurs à toutes les personnes qui n’iraient pas dans le même sens que la version dictée par la Maison-Blanche du temps de George Bush.

Cela peut paraître paradoxal d’autant plus que l’ancien président des Etats-Unis, qui a quitté le pouvoir avec un coup de pied à la face, avait déclenché la guerre contre l’Irak sur le plus gros mensonge de l’Histoire contemporaine.

Et qu’après, toutes les hypothèses et les conjectures peuvent paraître crédibles. A la suite des conclusions formulées par le journaliste Thierry Messan, qui avait mis en cause certains lobbys américains dans la préparation des attentats, proposant les contradictions entre les assertions du gouvernement et la réalité concrète, d’autres personnes, à l’occasion de leur passage sur les plateaux télé, ont exprimé leur scepticisme sur la vérité officielle telle qu’elle est clamée par les porte-parole de l’Otan et du lobby sioniste: Jean-Marie Bigard et Marion Cotillard et dernièrement, Mathieu Kassowitz ont été violemment critiqués par les chiens de garde du grand capital.

Et le leitmotiv qui revient sans cesse: les médias doivent-ils inviter ceux qui ne pensent pas en rond comme tout le monde. Tout le monde a à l’esprit le triste destin de Dieudonné M’bala, comédien et humoriste français qui a été définitivement rayé de personnages fréquentables, banni des plateaux de télé et harcelé par la machine à procès des organisations pro-sionistes. Il a même droit à des interdictions de spectacle dans certaines communes sensibles aux pressions. Il devient vraiment difficile de s’exprimer dans les démocraties occidentales.

Selim M’SILI

Qui dirige réellement le monde?

Des signes qui ne trompent pas donnent un Obama entrant de plain-pied dans une zone de turbulences médiatico-politiques qui ne fait que commencer.

Cette semaine très riche en événements internationaux met à nu un problème majeur. Où se trouve le centre de décision mondial? Aux Etats-Unis? On aurait pu le croire après la fin de la guerre froide et la chute du mur de Berlin en 1989. En termes militaires ou économiques, les USA gardent indéniablement le rang de première puissance. Sauf que la suprématie ne se mesure plus de la même manière que pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, c’est le lobbying qui fait ou défait les affaires internationales. C’est le lobbying qui oriente, manipule et décide ce qui doit être. En tous lieux et en toute circonstance.

Nous vivons ce changement avec très peu de visibilité pour le commun des mortels. L’opinion publique ou ce qui est désigné comme tel, n’est qu’une représentation virtuelle de ce qui est présenté en son nom par les puissants lobbys. Par «l’invention» des ONG qui ne sont en fait que de puissants relais au service précisément des lobbys en question. Par l’introduction de la pratique des sondages qui servent plus à faire pencher les tendances qu’à refléter fidèlement les avis des «sondés». Par la puissance de feu construite patiemment autour de l’interconnexion des principaux médias.

Par la sophistication poussée à l’extrême des instruments financiers au service exclusif des lobbys. Par des campagnes médiatiques savamment mises au point à l’échelle planétaire pour créer et maintenir la pression, comme c’est le cas présentement pour le réchauffement supposé de la planète qui cache mal en réalité le déclassement programmé des énergies fossiles avec tout ce que cela implique comme bouleversements économiques et politiques.

Pour illustrer cette présentation générale des nouvelles tendances qui régissent les affaires du monde, cette semaine nous en offre plusieurs exemples. Commençons par la nomination «in fine» de la candidate bulgare au poste de directrice générale de l’Unesco. Il faut être d’une mauvaise foi chronique pour ne pas y reconnaître l’oeuvre du lobby juif. Seul lot de consolation, ce lobby n’a pas eu la partie facile. Il aura fallu pas moins de 5 scrutins pour venir à bout du candidat favori mais «arabo-musulman antisémite» qu’est Farouk Hosni, l’Egyptien. Autre lot de consolation, la reconduction de Manuel Barroso à la tête de l’Union européenne malgré l’opposition avérée du même lobby juif. Encore un signe de déclin de la tentacule politique de ce lobby dans la réussite par le président américain Obama d’avoir obligé le Premier ministre israélien Netanyahu à venir à New York serrer la main au Palestinien Mahmoud Abbas.

Maigre consolation car la partie est loin d’être gagnée pour Obama qui commence d’ailleurs à payer son insistance. Il redevient subitement «le noir américain» avec toute la charge négative qui n’a jamais réellement disparu au pays de l’Oncle Sam. Il redevient «le noir» pour plusieurs raisons en fait. La principale est d’avoir osé franchir la ligne rouge tracée par la puissante organisation juive américaine Aipac. Dans la décision reportée de fermer la prison de Guantanamo. Par sa position de dialogue envers l’Iran. Par son rapprochement avec la Russie de Poutine et l’annulation du bouclier antimissile européen. Par son obstination à l’existence de «deux Etats» dans le conflit israélo-palestinien.

Par son exigence de vouloir imposer l’arrêt des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Et enfin sa «tiédeur» à adhérer comme promis au protocole de Kyoto et à la réduction des gaz à effet de serre. Des signes qui ne trompent pas donnent un Obama entrant de plain-pied dans une zone de turbulences médiatico-politiques qui ne fait que commencer avec la baisse de sa cote de popularité et les difficultés qu’il rencontre à faire passer sa réforme du système de santé.

Un mot pour finir et montrer le génie du lobby juif qui réussit à faire passer Farouk Hosni, un Arabe, donc sémite, pour un antisémite. La prouesse consiste à maintenir la «différence» qu’il est convenable de faire entre juif, sioniste et israélien.

Zouhir MEBARKI

Suspicion!

Hier, les Nord-coréens, les Iraniens... Aujourd’hui, les Algériens. De quoi sommes-nous donc soupçonnés? De fabriquer la bombe nucléaire? Non, pas encore, mais d’avoir la capacité de le faire un jour. C’est du moins ce qu’estime un «expert», largement repris par les médias occidentaux, selon lequel l’Algérie est devenue «dangereuse» du fait qu’elle aurait les capacités, les «moyens» et le «matériel» pour ce faire. Alors que reproche-t-on à l’Algérie? Essentiellement sa capacité, laquelle certes reste à vérifier, qui lui permettrait à tout moment d’entrer de plain-pied dans le club très fermé des puissances nucléaires.

Et apparemment, cela fait peur. A qui? Sans doute que le questionnement devrait se poser autrement. Pourquoi vouloir, ou prétendre, interdire à l’Algérie - l’accès à la science et à ses ramifications et applications - ce que l’on trouve normal pour l’Allemagne ou le Japon, le Canada ou d’autres pays industriels occidentaux - ayant tous peu ou prou la capacité et les moyens de fabriquer la bombe nucléaire à tout moment?

Pourquoi ce qui est naturel et allant de soi pour d’aucuns, car allant dans le sens du progrès et du développement d’un pays, serait prohibitif pour nous? On n’a pas entendu cet «expert» ou ses collègues s’alarmer du fait qu’Israël - seul pays au monde qui n’adhère pas au processus du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP, en vigueur depuis 1968 et dont l’Algérie est partie prenante) - qui dispose de 200 bombes atomiques sans qu’aucune organisation internationale n’aient pu, à ce jour, contrôler son arsenal nucléaire, véritable danger mortel pour la planète, ne dérange, curieusement, nullement ces consciences si promptes à jouer au gendarme nucléaire.

L’Algérie doit-elle rester sur la défensive, comme si elle a quelque crime à cacher, ou expliquer continûment que son nucléaire est civil et pacifique face à la moue de nos censeurs? Disons-le net, le nucléaire pacifique c’est quoi? Toute recherche scientifique à caractère civil, aboutit à un moment ou un autre à la maîtrise de son application, y compris militaire. C’est surtout le fait que certains pays (pas tous notez-le) - pas totalement amis ou de confiance - puissent accéder à ce savoir-faire scientifique dans sa globalité qui inquiète.

L’Occident n’a-t-il pas proposé à l’Iran de procéder à l’enrichissement de son uranium pour peu que Téhéran abandonne sa prétention de maîtrise des étapes de la procédure nucléaire? Ok, «nous vous fournissons tout ce dont vous aurez besoin mais laissez tout tomber». Or, aucun article du TNP n’interdit de telles recherches. Ces interdits sont du seul fait des détenteurs du monopole du nucléaire qui ne veulent pas que ce savoir-faire et connaissances scientifiques soient partagés par d’autres pays qui ne sont pas sous contrôle.

Pour d’autres raisons, Israël, qui détient l’arme atomique, prétend interdire au monde arabe et musulman l’accès au savoir nucléaire, allant même jusqu’à décréter «zone stratégique» la région allant du Maroc au Pakistan. Aussi, sortir cycliquement des bobards sur le nucléaire algérien finit par fatiguer. Et puis, Alger doit-elle expliquer et/ou justifier à tout bout de champ ce qu’elle entreprend et fait dans un domaine, à ce que l’on sache, ouvert à tous? Aucun article du TNP n’interdit non plus aux pays arabes et/ou musulmans de faire des recherches poussées dans la science nucléaire et ses applications.

Les deux centrales nucléaires algériennes ont, à maintes reprises, été inspectées et contrôlées par l’Aiea (Agence de sûreté nucléaire de l’ONU), ce qui est loin d’être le cas pour nos censeurs occidentaux et israéliens. Faites ce que l’on vous dit, ne faites pas ce qu’on fait, ne fonctionne plus et n’intimide plus personne. L’Algérie dont les centrales nucléaires sont ouvertes à l’Aiea, n’a pas à justifier, pour un oui ou un non, la conformité de son nucléaire au TNP et face aux oukases de pays qui refusent le contrôle de l’ONU ou «d’experts» en mal de scoop.

N. KRIM

Unesco : Hosni, le candidat de qui ?

Le résultat des élections au poste de DG de l’Unesco s’avère accidentellement symbolique : une vague diplomate bulgare bat un indétrônable hiérarque arabe. On ne sait pourquoi cela rappelle une histoire d’“infirmières bulgares”.

Si le tiers-monde a raté l’occasion de placer un de ses représentants à la tête de l’institution onusienne de promotion de l’éducation, de la science et de la culture, c’est d’abord par la manière dont il a été procédé au choix du candidat. La relative démocratie qui organise le fonctionnement des instances internationales a eu raison d’une culture de pouvoir autoritariste où le plus fort est toujours le plus légitime. L’élection de Farouk Hosni devait s’imposer comme le fait accompli d’une entente entre la Ligue arabe, l’Union africaine, les États-Unis et la France.

Paradoxalement, c’est une déclaration à caractère antisémite qui a fait échouer le candidat égyptien devant un siège préalablement acquis pour services rendus à la cause de la normalisation israélo-arabe. C’est de cette fonction que l’Égypte tire, en effet, l’essentiel de son attraction auprès des capitales occidentales.

Inamovible siège de la Ligue arabe et inamovible secrétaire général de la Ligue arabe, l’Égypte a bénéficié de la coprésidence de l’hypothétique UPM. Avec la direction générale de l’Unesco, elle devait donner un nouvel élan à son hégémonie diplomatique, aux frais d’une virtuelle entité arabe et d’une cause palestinienne que les stratégies ont fait tomber en désuétude.

Au demeurant, ni “le monde arabe” ni les puissances qui nous tiennent lieu de “communauté internationale” ne semblent perdre le sommeil pour les souffrances des Palestiniens. Les dirigeants palestiniens eux-mêmes ont désormais des priorités internes qui ont plus rapport au pouvoir qu’au recouvrement du territoire et de la souveraineté nationale.

Mal représentés à ces échéances, l’Égypte, le monde arabe ou le tiers-monde, comme on voudra, auront eu la suite que l’on sait malgré l’arrangement conclu avec quelques puissances. Cela veut dire que Sarkozy, même épaulé par Obama, ne peut pas tout imposer dans la sphère culturelle à laquelle il appartient.

L’Égypte s’est soulevée contre l’échec compréhensible de son candidat, plaçant l’incident sur le compte du “choc des civilisations”. Les peuples du tiers-monde, notamment ceux du monde arabo-musulman, sont ainsi embarqués dans une confrontation qui n’est pas la leur. Pourquoi devraient-ils, en effet, assumer une “civilisation” qui intégrerait l’inamovibilité des pouvoirs, la cooptation clanique et la répression de la liberté d’expression politique et culturelle comme élément de son identité ?

Farouk Hosni a occupé un ministère durant vingt-deux ans, assumé la censure éditoriale, défendu la répression des manifestations d’étudiants et voudrait avec un tel curriculum vitae représenter notre “civilisation”. Ne mériterions-nous pas que notre civilisation assimile les notions de démocratie, de liberté et d’alternance au pouvoir ?

Il y a peut-être un choc des civilisations, mais ses contours ne sont pas de type géographique ; ils sont de nature politique. Inutile de pousser des peuples enchaînés dans des luttes qui servent non les projets des nations, mais des desseins de régimes.

Par :Mustapha Hammouche

Les députés algériens demandent des armes

Expérience-pilote

Si l’importation de vaches, leur approvisionnement en eau, leur suivi vétérinaire, l’aménagement de superficies suffisantes en pâturages et la production de fourrages sont coûteux, que dire des subventions chaque année plus élevées que l’État consent — et c’est le moins qu’il soit tenu de faire — pour soutenir le prix d’un produit de large consommation ?

L’Algérie a du mal à juguler certaines crises sectorielles, devenues récurrentes, comme celle qui mine la filière lait dont la situation fluctue en fonction de la production mondiale et donc au gré de la pluviométrie en Europe, en Océanie, en Inde et ailleurs, et des choix stratégiques des pays producteurs. L’exercice est en effet complexe, les pouvoirs publics ne disposant que d’une étroite marge de manœuvre face à de tels impondérables. D’où les bricolages successifs observés jusqu’ici. Des bricolages qui, comme au bon vieux temps, ont momentanément permis d’éviter la pénurie, sans plus.

Il faut donc sortir de cette spirale et la seule voie pour ce faire est celle qui consiste à encourager les producteurs locaux en mettant en place des mécanismes de collaboration entre le secteur de l’élevage, lui-même à fouetter, et les unités de transformation opérationnelles à l’échelle du pays.

Du reste, la solution a été déjà proposée par les professionnels du secteur, mais le manque d’expertise en la matière, à moins que ce soit l’absence d’une volonté politique, a empêché sa mise en œuvre. Conséquence : le développement d’une filière de première importance est bloqué, alors même que la demande nationale, elle, croît d’année en année. Si l’importation de vaches, leur approvisionnement en eau, leur suivi vétérinaire, l’aménagement de superficies suffisantes en pâturages et la production de fourrages sont coûteux, que dire des subventions chaque année plus élevées que l’État consent — et c’est le moins qu’il soit tenu de faire — pour soutenir le prix d’un produit de large consommation ? Cette contribution du Trésor public étant de surcroît aléatoire, l’avènement d’une filière lait performante et capable de répondre aux besoins nationaux est une urgence.

Du coup, les Italiens y ont pensé. Ils veulent investir le créneau en apportant leur expertise dans le domaine. Tant mieux, car ce serait aussi une bonne expérience-pilote qu’il serait intéressant, le cas échéant, de rééditer avec d’autres partenaires et qui pourrait donner naissance à de nouveaux domaines d’activité, en attendant que des opérateurs nationaux puissent y investir.

Par :Saïd Chekri

Préservons nos musées !



Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.fr
Ministère de la Pêche. Le secrétaire général hausse le…

… thon !

Ainsi, l’idée, déjà ancienne, serait remise au goût du jour, ranger le parti FLN au musée… C’est bien, c’est très bien. Mais en même temps, un musée, c’est une chose trop sérieuse pour qu’on agisse avec légèreté. Mettre le FLN au musée, oui ! Mais pas n’importe comment ! Il faut qu’on nous dise si la mise au musée du FLN implique aussi celle de l’empastillé. Parce que là, désolé, mais ça change tout ! Un musée est un lieu public visité quotidiennement par un tas de gens. Et dans ce tas de gens, il y a des enfants. Avant de décider de mettre le FLN au musée et Abdelaziz 2 avec, a-t-on réellement mesuré les conséquences terribles que cela pourrait avoir sur les pauvres visiteurs, plus particulièrement sur les jeunes, tout jeunes visiteurs ? Moi, je suis papa. Et si mon fils ou ma fille ou les deux en même temps viennent m’annoncer que leur école leur a organisé une visite guidée dans le musée où le FLN et l’empastillé sont désormais rangés, je m’insuuuuuuuurgerais ! Il s’agit de mes enfants, que diable ! Et mes enfants n’ont même pas atteint l’âge adolescent. Je serai fier qu’ils puissent aller voir le FLN. Il leur appartient, comme il a appartenu à leurs parents, à leurs grands-parents et à tous les Algériens. Mais personne n’obligera ma progéniture à reluquer l’empastillé. Je suis encore vivant, et moi, vivant, mes enfants ne subiront jamais cette torture. Quelles que soient d’ailleurs les conditions de conservation de Abdelaziz 2. A l’air libre, derrière une vitre blindée, avec des douves remplies d’eau et de crocodiles tout autour, qu’importe ! C’est non ! Qui assurera le suivi psychologique, voire psychiatrique de mes enfants si on les force à zieuter le gus ? Dans quel état vais-je les récupérer après cette épreuve ? Demain, accepteront-ils de m’accompagner au musée pour une rétrospective de l’art de l’écriture tifinagh, sachant tout le traumatisme qu’ils auront subi précédemment dans ce genre de lieu ? Comment leur expliquer que Abdelaziz 2 dans un musée visité par des enfants, c’était une erreur de casting, certes une erreur dramatique de conséquences, mais une erreur tout de même ? C’est pour cela que j’implore ceux qui réfléchissent et travaillent au projet de mise au musée du FLN de bien réfléchir à tout cela. Le FLN, oui ! L’empastillé, non ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L.

Activités artistiques en milieu scolaire en Algérie

Une volonté contrariée

Si personne jusque-là ne remettait en cause la volonté affichée par le président américain de mettre fin au conflit israélo-palestinien, et ce, avant même son investiture, le doute par contre apparaît depuis, à vrai dire, le début de cet été quand M. Obama a dû annuler une rencontre à Londres entre son émissaire et le Premier ministre israélien. Coup de colère disait-on alors du président américain et l’on se demandait si le message était bien passé. Mais pas du tout, sinon mal et même trop mal au regard de la rencontre tripartite, mardi avec M. Netanyahu et le leader palestinien Mahmoud Abbas, dont l’échec se manifeste par l’absence de communiqué commun.

Juste une déclaration de M. Obama immédiatement suivie d’avis divergents, avec au passage les mêmes pressions sur les Palestiniens accusés de faire preuve d’intransigeance alors même qu’ils ne demandent que le recouvrement de leurs droits nationaux, comme le leur reconnaît la communauté internationale à travers l’ONU. Ils en ont l’habitude et cela n’a plus le moindre sens, s’agissant d’une question de justice soulignée avec force par le président américain qui a bénéficié en cela de l’unanimité internationale autour de son engagement à aller de l’avant. Des propos qui n’ont jamais suscité la moindre indifférence, bien au contraire, même s’il n’y avait pas d’optimisme débordant. Car il y avait l’obstacle israélien, mais l’on se disait qu’il serait de peu d’importance face à l’intérêt des Etats-Unis clairement mis en avant par Barack Obama.

Le préjugé était d’autant plus favorable qu’un tel engagement était annoncé en début de mandat. Une première dans le discours officiel américain, surtout que l’Amérique dispose d’atouts importants pour faire prévaloir un tel principe. A commencer par l’aide accordée annuellement à Israël, qui s’élève à plusieurs milliards de dollars, et tout ce qui s’inscrit dans le cadre de l’alliance stratégique entre l’Etat hébreu et les Etats-Unis. A vrai dire, beaucoup de choses. On a vu de quelle manière George Bush père avait contraint les dirigeants israéliens à participer à la conférence de paix de Madrid, en 1991.

Il avait tout simplement gelé des crédits accordés à Israël. Et l’on voit mal de quelle manière et avec quels moyens Israël peut s’opposer à la machine américaine qui accompagne ce qui constitue visiblement une nouvelle politique étrangère, M. Obama en ayant décliné les grandes lignes dans ses différents discours et même dans sa brève déclaration de janvier dernier, quand Ghaza était soumise aux pires atrocités israéliennes et que lui n’était encore que le président élu. Une fois installée, son administration s’est attelée à développer ce discours, son vice-président appelant Israël à se préparer au changement.

Joe Biden avait alors choisi la tribune de l’AIPAC, le principal lobby pro-israélien, pour annoncer ces révisions. Quant à la secrétaire d’Etat, elle a déployé ce qui tient lieu de programme en déclarant qu’il n’était plus question de jouer sur les mots en appelant à un gel complet de la colonisation et en rejetant au passage ce que les Israéliens appellent la croissance naturelle, c’est-à-dire l’extension des colonies existantes. Que fera alors Obama ?

Par T. Hocine

Associer…

On peut certes s’étonner que les partis politiques réclament, autant dire exigent, d’être associés à la discussion, autant dire l’élaboration, du code de la commune et de la wilaya, alors qu’il est de notoriété publique que le texte en question est en gestation depuis plusieurs mois, sinon des années. Et pourtant, il les concerne au premier chef. Mais faudrait-il, pour autant, les tenir pour responsables d’une mise à l’écart qui n’est pas de leur fait ?

Ce n’est pas la première fois que le pouvoir est pointé du doigt, pas toujours à tort, pour sa fâcheuse propension à ficeler des documents et autres lois sans dialoguer au préalable avec les concernés, catégories professionnelles ou formations politiques, surtout les secondes, en ce qu’elles sont censées être porteuses de l’ensemble des attentes et revendications de la société tout entière.

Il suffirait d’appeler ces ensembles pour donner leur avis sur un texte esquissé ou ébauché pour qu’il soit amendé en amont, pour désamorcer bien des levées de boucliers et autres blocages érigés sur la route des lois. Et Dieu sait que l’Algérie se passerait bien, en ces temps de course effrénée contre la montre au niveau planétaire, de ces retards et ajournements, le plus souvent réactivés à des fins politiciennes.

A première vue, rien ne s’oppose à ces associations et à ces dialogues préalables, mais contre vents et marées et appels à la raison, les ficeleurs de textes de loi n’en font qu’à leur tête, sachant que les parties écartées finiront bien, au Parlement ou ailleurs, à être consultées.

Et alors, à leur opposition objective, s’ajoutera leur contrariété subjective, retour du balancier de la mise à l’écart. Et ils ne se privent pas de l’exprimer. Et personne ne peut leur reprocher d’être dans leur rôle, certes amplifié par la rancœur.

N.S.