mercredi 25 mai 2011

Rendez-nous notre Sénat ! Libérez l’Oncle Ben !

Dialogue politique. Pourquoi Bensalah ne recevra-t-il pas
Belkhadem ? Parce qu’il n’a prévu de rencontrer que des chefs
de parti ou des personnalités politiques …

…nationales !

On a tout dit ou presque sur les consultations politiques en cours. On a donné les noms et qualités des gens qui sont déjà passés dans le bureau de l’Oncle Ben. On a décrit leurs impressions à la sortie de ces entretiens. On a dit un tas de choses, mais on a oublié l’essentiel, ce qui me semble dramatiquement d’actualité. Que devient pendant ce temps-là le Sénat ? Oui, m’sieur ! Le fait d’accaparer tout l’emploi du temps de Bensalah sur ces consultations prive le Sénat de son patron et bloque la vie institutionnelle du pays. C’est d’ailleurs visible et donc vérifiable sur les visages de tous les Algériens que je croise dans la courant alternatif de ma journée : MES COMPATRIOTES SONT ANGOISSES ! Ils ne comprennent pas qu’on leur ait ainsi confisqué leur président de Sénat. D’accord ! Les consultations politiques, c’est important. Mais ces consultations doivent-elles se faire sur le dos de la légendairement intense activité des sénateurs et de leur hémicycle ? A-t-on le droit de créer un tel vide dans la vie législative de la nation ? Au-delà des citoyens et de leur désespoir flagrant de voir l’Oncle Ben éloigné du Sénat, a-t-on un seul instant pensé aux sénateurs eux-mêmes ? Imaginez un peu la détresse profonde des occupants de la Chambre haute, eux qui sont habitués à un programme de travail surbooké, qui ne peuvent concevoir une journée sans se pencher, à en tomber le nez en avant, sur les dossiers brûlants qui agitent le pays. Que vont-ils faire maintenant que du château est venu l’ordre de réorienter les missions de l’Oncle Ben ? Et dire que certaines mauvaises langues pensent que la vie de sénateur est un conte de fées, une niche paradisiaque pour personnalités vernies et pistonnées. Vagissements de mégères que tout cela ! Non ! Le Sénat algérien, privé de son chef, vit des heures sombres. Des heures graves. Et je vous demande, chers compatriotes qui avez encore en vous quelque once de compassion, d’en avoir un peu plus chaque fois que vous verrez à la télé l’Oncle Ben recevant des partis ou des personnalités dans le cadre des consultations politiques. Tout chez cet homme transpire le sacrifice. Celui d’avoir abandonné son fauteuil au Sénat et de priver ainsi l’Algérie d’un outil indispensable à la démocratie. Cet homme souffre, j’en suis convaincu. Mais pas autant que nous ! Rendez-nous notre Sénat ! Libérez l’Oncle Ben ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.


H. L.

Les réformes au lieu du changement ?

Avant que Louisa Hanoune ne déclare être “pour les réformes mais contre le changement”, les choses étaient confuses. Et on devait être nombreux à penser que les réformes visaient le changement.
Eh bien, non. Les réformes, c’est le contraire ou, tout au moins, l’alternative au changement. Quand un pouvoir n’a pas les moyens d’imposer le statu quo à une demande de changement, il propose les réformes, c’est-à-dire des changements dans les modalités de sa propre maintenance.
Le régime qui, aujourd’hui, agite un laborieux processus de révision constitutionnelle, a, quand ce fut encore possible, en quelques jours, revu la Constitution pour en abroger le principe d’alternance au pouvoir et l’alléger des prérogatives du chef du gouvernement, sans s’obliger à consulter.
L’Algérie a assumé de longs rounds de consultation en guise de solution placebo à ses crises politiques récurrentes. Comme les précédentes fois, le défilé de consultés en fera une longue croisière qui occupera la presse à regarder défiler des personnalités qu’elle ne connaissait pas et des dirigeants politiques qu’elle ne connaissait plus. Tenez : qui se souvient de Abdelkader Hadjar et de ses troupes du RPR ? Qui peut nous dire qui est Abdelkader Akif et quelles actions du PND devrait-on retenir ? S’ils n’étaient pas passés déposer leurs propositions avant-hier, on n’en aurait pas autant parlé hier. Et la commission n’aurait pas trouvé grand monde à écouter.
Où sont passés le PAHC, le PUP, le RNA, le RABI ? Il suffit de leur trouver un chef, quelqu’un qui ne refusera pas d’être tiré du néant par la commission Bensalah : il y aura de quoi remplir soixante-deux séances de commission, comme au temps du “dialogue national” initié par le ministre de la Défense “civil”, disait-on, devenu président de l’état. Alors que le chemin de la Présidence passait par le ministère de la Défense, le dialogue menait à l’impasse qui justifiait le passage en force.
Le jour où Louisa Hanoune est allée marquer son attachement au régime des quotas tout en appelant — en connaissance de cause — à la fin des quotas, la commission recevait deux membres de la société civile, mais tous deux députés RND à temps perdu. Apparemment inquiète de ce que la prochaine Assemblée nationale sera élue dans la transparence, Louisa Hanoune veut une législative anticipée ; histoire de s’assurer un dernier mandat, au cas où… Mais non, la réforme, ce n’est pas le changement : c’est vous qui le dites !
Si le changement fait peur à “l’opposante” Hanoune, comment pourrait-il inspirer des députés qui vivent de ce système qui autorise toutes les confusions entre militaires et civils, entre opposition et majorité, classe politique et société civile, réforme et changement… ?
Comment le pouvoir compte-t-il, en effet, puiser du changement dans l’esprit de toute cette faune à statuts divers qu’il a inventés, qu’il peut, par le pouvoir de la rente, enterrer ou ressusciter à volonté ?
à voir l’intérêt tout relatif des Algériens pour le discours des consultés, on s’aperçoit que, contrairement à leurs “élites”, eux l’ont compris : le changement, ce n’est pas l’affaire du pouvoir.

M. H.

Explosion de la bulle du conciliabule

Pendant que le régime organise un dialogue de sourds pour faire croire qu’il écoute, ses élus s’organisent dans le silence. Un ministre en fonction transfère des milliards à l’étranger, un autre se retrouve avec 50 millions de dollars sur son compte, un autre encore paye à ses enfants des villas aux USA, un autre enfin, toujours en fonction, se retrouve à la tête de plusieurs appartements à Paris. Dernier sur la route du futur, un ministre, en fonction aussi, est arrêté à l’étranger avec une valise diplomatique bourrée d’euros.

Devant cette impunité évidente, il faut bien admettre que la fuite est organisée ou couverte, ou du moins consensuelle ; pendant que Bensalah offre un café à 20 DA aux représentants politiques, de hauts responsables opèrent de gigantesques transferts de fonds vers l’étranger, pour eux et leurs enfants, montrant par l’exemple qu’ils n’ont aucune confiance en ce pays. Le Président le sait-il ? S’il lit les journaux, et c’est une partie de sa fonction, oui. Le Premier ministre le sait-il ? Pour la même raison, oui, et au lieu de harceler les cadres pour délit de gestion, il devrait regarder ce qui se passe dans son aquarium et arrêter de s’en prendre aux pauvres salariés qui ont du mal à retirer leur argent de la Poste.

Qui va lutter contre ces opérations, crimes économiques permanents, profonde roublardise d’un régime qui demande aux Algériens et aux étrangers d’investir, tout en expatriant de l’argent à des fins personnelles ? Personne, dernièrement la fille de l’un des membres de l’organe officiel de la lutte contre la corruption a été inculpée dans l’affaire de l’autoroute Est-Ouest. La boucle est bouclée, il n’y a rien à faire, à part de la prospective ; si le Président et le Premier ministre ne sanctionnent pas leurs protégés, cette histoire se réglera dans le sang. Un sang national, en dinars et comptabilisé sur le budget de l’Etat.

Chawki Amari

Cannes, visa pour la gloire et la décadence

«Cannes, c’est d’abord un escalier un escalier facile à monter...difficile à descendre.»
Claude Lelouch "Extrait d’ Itinéraire d’un enfant très gâté"

On attendait le sacre de nos beurettes, Leïla Bekhti, Hafsia Herzi, Sabrina Ouazani et Biyouna, comme Les Indigènes de 2007, on a eu droit à un Samy Nacer scandaleux L’image des stars maghrébines a pris un sacré coup sur la Croisette. Après avoir attiré l’attention sur lui lors d’une légère altercation devant l’hôtel Martinez pendant le festival de Cannes, Samy Naceri dérape encore et toujours! L’acteur serait retourné en garde à vue cette fois-ci pour exhibition et insultes. Ce serait devant des passants venus lui demander une photo que l’acteur n’a pas trouvé mieux que de «baisser son pantalon et montrer son anatomie en proférant des insultes» selon le journal Nice Matin. Suite à cette nouvelle frasque, le comédien de Taxi a été entendu par la police hier après-midi et ce matin. Une nouvelle interpellation qui n’est pas de très bon augure pour la réputation de l’acteur...et ça gâche déjà une journée noire et ratée des étoiles du film La Source des femmes de Radu Mihaileanu, qui sont parties de la Croisette bredouilles. Ni palme ni prix d’interprétation collectif.


Et pourtant, l’opération de charme des filles du Maghreb avait bien commencé sur Canal+ et sur les escaliers de la Croisette. La Marocaine Leïla Bekhti, César du meilleur espoir féminin 2011, la Tunisienne Hafsia Herzi qui a reçu ce même prix en 2008 pour La Graine et le mulet, l’Algérienne Sabrina Ouazani qui avait participé à Cannes l’an passé pour Des Hommes et des dieux et bien sûr l’icône vivante Biyouna, chanteuse, danseuse, actrice algéroise et égérie de Nadir Moknache qui avait raté les marches avec Delice Paloma et qui se rattrape avec ce film d‘un réalisateur juif franco-roumain, La Source des femmes. Un film coloré comme les puits de Fez, qui se déroule quelque part entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Les femmes vont chercher l’eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb, et ce, depuis la nuit des temps. Leïla, jeune mariée, propose aux femmes de faire la grève de l’amour: plus de câlins, plus de sexe tant que les hommes n’apportent pas l’eau au village. Un film osé et rosé, qui plaît aux critiques avides de folklore et mosaïque.


Ceci côté paillettes, côté réalité, deux comédiennes marocaines, Soufia Issami et Sara Betioui, héroïnes de Sur la planche, sélectionné à la Quizaine des réalisateurs, ont été refoulées par la police française à l’aéroport de Nice, faute de présentation de l’invitation officielle du festival et de la prise en charge qui étaient rangées dans leurs bagages en soute. L’histoire finit bien pour les deux jeunes femmes qui ont pu revenir vendredi juste à temps pour assister à la deuxième projection du film. Ou encore ce jeune réalisateur algérien sélectionné pour le Short Corner qui s’est vu refuser son visa alors qu’il avait une lettre officielle d’invitation. C’est cela Cannes, la gloire et la décadence d’un festival basé sur le réseautage, le lobbying, le copinage et, bien sûr, la politique culturelle.

Amira SOLTANE

Purification religieuse

L’intolérance officielle continue à faire des ravages dans notre pays. De zélés serviteurs, sans doute pour plaire au prince qui a dit être plus proche des islamistes que des démocrates, sévissent encore contre les non-musulmans. C’est ainsi que le wali de Béjaïa a décidé de fermer des lieux de culte protestant sans donner les justifications nécessaires à cette décision.
Depuis une dizaine d’années, le pouvoir a engagé une opération de purification religieuse en faisant la chasse à tout ce qui est chrétien pour le grand plaisir des intégristes qui n’en demandaient pas tant. Etre en possession des Evangiles ou de la Bible est devenu un délit passible de prison, alors que le peuple algérien est connu pour être respectueux de toutes les religions et des libertés d’opinion.


Un climat délétère a été instauré à travers tout le pays au point que nos concitoyens non musulmans n’osent plus afficher leurs convictions religieuses. Malgré les protestations internationales, le pouvoir reste sourd et poursuit une talibanisation qui ne dit pas son nom.
Dans les années 1990, le terrorisme islamiste a assassiné les chrétiens et les juifs qu’il trouvait sur son chemin. Le processus de leur élimination est maintenu aujourd’hui encore, mais cette fois-ci sans violence physique, jusqu’à ce que l’Algérie soit vidée de tous ses éléments qui n’appartiennent pas à la communauté islamique.


Heureusement qu’ils sont très peu nombreux, sinon nous aurions vécu une situation à l’égyptienne où la chasse aux Coptes est devenue l’activité favorite des intégristes du Nil. Et pour solder ses comptes avec tout ce qui est contraire aux «constantes nationales», le pouvoir s’est mis à fermer discrètement les débits de boissons alcoolisées, sans doute pour plaire surtout au régime wahhabite et pourquoi pas, pense-t-il, s’assurer une place au Paradis. Une hypocrisie très répandue dans le monde musulman.


C’est ce même monde qui, pourtant, n’hésite pas à monter sur ses grands chevaux si par ailleurs une quelconque ville de l’Occident s’attardait à délivrer un permis pour la construction d’une mosquée. Les Suisses ont été voués aux gémonies pour avoir voté contre l’édification de minarets, même s’ils continuaient à autoriser les lieux de culte musulman.
Les maîtres actuels du pays sont en train d’appliquer le programme du FIS sans le FIS. Abassi Madani et El Qaradawi peuvent jouir.

Tayeb Belghiche

Crédibilité

Au-delà de la polémique engendrée par cette éventualité de report et de la pression, qui en a découlé, la crédibilité semble constituer un véritable leitmotiv pour le gouvernement.

Beji Caïd Essebsi, le Chef du gouvernement de transition, qui avait déclaré, lors de la conférence de presse ayant suivi son investiture, qu’on ne risquait pas de le revoir dans les arcanes du pouvoir une fois sa mission terminée, semble bien déterminé à l’achever dans les délais impartis. C’est, du moins, ce qu’il faut retenir de sa décision de tenir à la date fixée, 24 juillet, le scrutin devant désigner l’Assemblée constituante tunisienne. L’homme semble en faire une question de principe. En dépit de toutes les contraintes énumérées par la commission électorale, dont le président a jugé impossible la tenue de l’élection au moment voulu, Caïd Essebsi s’engage à réunir les conditions nécessaires pour que les Tunisiens se rendent aux urnes à la date voulue. Au-delà de la polémique engendrée par cette éventualité de report et de la pression, qui en a découlé, la crédibilité semble constituer un véritable leitmotiv pour le gouvernement. Idem pour son homologue égyptien sur la question de la traduction en justice de l’ancien président, Hosni Moubarak, ses deux fils, ainsi que ses proches collaborateurs impliqués dans la gestion de l’État.
En effet, la justice égyptienne a balayé, hier, d’un revers de main, les rumeurs faisant état d’une amnistie pour le raïs et, éventuellement, ses proches, en confirmant qu’ils répondront de leurs actes devant les juridictions compétentes. Les révolutions des peuples tunisien et égyptien ne seront pas confisquées, semblent dire les instances chargées de gérer la transition. Il faut, toutefois, croire que depuis la déchéance de Zine al-Abidine Ben Ali et de Hosni Moubarak, il n’y a pas eu de relâchement. Bien au contraire, l’on veille au grain pour que la démocratie soit effective. C’est à travers ce genre de décision que l’on peut mesurer la détermination des responsables en place à concrétiser les missions qui leur sont confiées.

Merzak Tigrine

Chadli, Mehri et Aït Ahmed seront consultés pour les réformes politiques en Algérie

Pénuries

«Les esprits sont, en général, moins affamés que les estomacs, et ils supportent plus gaillardement la pénurie.» André Frossard

Il y a des gens qui sont vernis! C’est le cas de mon cousin qui est émigré en France depuis longtemps. Quand on lui parle de pénurie, il ouvre de grands yeux étonnés. Non pas qu’il ne connaisse pas ce genre de tracas qui affecte la vie quotidienne du citoyen dans certaines républiques bananières, mais cela le surprend qu’on en parle aussi souvent dans un pays où les dirigeants sont bardés de diplômes. Il a bien connu une sorte de pénurie: c’était celle de l’essence quand il y a eu le premier choc pétrolier en 1973 ou quand des routiers décidés font grève et assiègent les principales raffineries de l’Hexagone. Bien sûr, il a vu des films qui parlent de l’époque de la Seconde Guerre mondiale, quand la France était occupée par l’armée allemande, quand tous les circuits de production et de distribution étaient perturbés, quand toute la machine économique était au service de la guerre...Il avait vu ces images saisissantes de femmes et vieillards faisant la chaîne pour avoir une quantité infime de ravitaillement telle qu’elle était mentionnée sur les tickets de rationnement. C’était la guerre et les gens faisaient tout pour survivre.


Il se rappelle les images d’épiciers bombant le torse et effaçant avec cynisme sur l’ardoise accrochée à la devanture du magasin, le produit qui n’était plus disponible. C’était la guerre et le mot guerre suffisait pour justifier toutes les privations dont souffrait le citoyen. Il avait vu tous les petits trafics qui se faisaient pour contourner ces pénuries: des gens sans foi ni loi s’enrichissaient indûment sur le dos de pauvres gens. Les épiciers malhonnêtes faisaient leur beurre et ne tardaient pas à constituer un lobby qui allait peser sur le monde politique d’après-guerre. Mais une fois la machine de production remise en branle et que tout le monde s’est remis à travailler normalement, le marché s’est conformé petit à petit à la loi de l’offre et de la demande. Bien sûr, son père lui a parlé aussi des conditions de vie encore plus dures en Kabylie en cette période de disette. L’écho lointain de la guerre n’empêchait pas certains gros bonnets, complices de l’administration coloniale, de faire des affaires...Mais la période la plus dure fut celle de la guerre de Libération, quand l’armée coloniale bloquait tout ravitaillement aux villages accrochés aux flancs des montagnes. Mais en ce temps-là, il y avait une solidarité extraordinaire entre les villageois. Et puis, quel courage! Les jeunes sellaient les mulets et sortaient du village avant le couvre-feu: à la nuit tombée, ils suivaient pendant des dizaines de kilomètres les chemins escarpés qui longeaient les ravins pour rejoindre les gros villages où il y avait du ravitaillement. Ils ramenaient des sacs de semoule, de pois chiches, de boîtes de fromage, des conserves de sardines ou de corned-beef, du café et du sucre. Son père lui avait raconté qu’ils avaient longtemps bu du «café» fait avec des pois chiches grillés. C’était infect! Ils s’en revenaient le lendemain, fourbus, mais contents. Tous ne revenaient pas...C’était la guerre!
Mais à présent, il ne peut pas comprendre le pourquoi de ces pénuries. Avant, pendant les premières années de l’Indépendance, on pouvait comprendre l’incompétence des responsables politiques qui n’avaient pas l’habitude de gérer la logistique de toute une population.
Ensuite, pendant la période d’austérité où on disait que la priorité était donnée à l’industrialisation du pays, cela pouvait passer en ce qui concernait les produits de luxe. Mais à présent, avec le libéralisme sauvage dominant, avec le nombre impressionnant d’importateurs, la pilule est dure à avaler. Il y a même des médicaments vitaux qui ont disparu de la circulation. Il y a sûrement des gens qui doivent faire leur beurre en ce moment!

Selim M’SILI

De Yalta à Benghazi via Berlin

La crise en Libye évolue de manière symptomatique du nouvel ordre mondial qui se met en place. Sans remonter à l’Antiquité, il est bon de rappeler que la Libye, alors occupée par l’Italie, a été déjà «découpée» en trois parties en 1943. Deux parties (Cyrénaïque et Tripolitaine) pour la Grande-Bretagne et le Fezzan pour la France. C’est l’ONU qui «réunifia» la Libye en 1949 en se déclarant favorable à l’indépendance du pays incluant les trois parties.

Donc ce n’est pas un hasard si l’on retrouve sur le terrain des combats l’Angleterre et la France bien plus engagées que les forces de l’Otan. L’entrée en action, depuis lundi dernier, des hélicoptères de ces deux pays qui, de toute évidence, jugent «molles» les frappes de l’Alliance atlantique, renforce l’idée d’un réveil des vieux démons. Il ne faut pas oublier que c’est la France, suivie de l’Angleterre, qui ont donné le coup d’envoi des bombardements sur la Libye avant que l’Otan ne reprenne le commandement des frappes. Les revoilà donc, se détachant de l’organisation, sur le théâtre des opérations de leur ancienne colonie. Le rôle du Royaume de Sa Majesté britannique ressemble, à s’y méprendre, au «marquage de joueurs» en usage dans les compétitions sportives. Histoire de ne pas laisser la France «s’échapper».


L’acharnement de la France est plus difficile à déceler. Une France dont on ne sait plus qui, de l’Elysée ou du philosophe Bernard Henri Lévy, prend les décisions. Une chose est sûre, le nouvel ordre mondial abat ses cartes, l’une après l’autre et en fonction de l’évolution de la situation. Après que BHL ait réussi à faire recevoir à l’Elysée les représentants du CNT de Benghazi, après que la France ait reconnu officiellement ce que les médias français continuent pourtant d’appeler «la rébellion» et après que l’Italie lui ait emboîté le pas, voilà que l’Union Européenne ouvre un bureau de «représentation» à Benghazi. Washington et Moscou suivent et reconnaissent «la légitimité» du CNT.

C’est un vaste mouvement de «reconnaissance» d’un Etat qui n’en est pas un. Voilà l’aspect fondamental du nouvel ordre mondial qui apparaît de plus en plus. Au diable! la démocratie, les droits de l’homme, le suffrage universel, ce nouvel ordre ne s’embarrasse pas des vieilles règles, définissant les Etats, qui ont prévalu jusque-là. L’ONU, dont c’était le rôle de reconnaître les nouveaux Etats, fait profil bas. Elle aura juste servi à donner le «bon à tirer» avec sa résolution 1973. Le plus inquiétant dans ce nouvel ordre mondial est sa proximité avec la multinationale du crime Al Qaîda. Le N°2 de l’organisation, Ayman al-Zawahiri, devenu N°1 depuis la disparition de Ben Laden, a, lui aussi, «reconnu» Benghazi et profite de la situation qui y prévaut pour armer son équipe qui sévit au Sahel.

Après le dépeçage de la Libye, si le coup réussit, la tentation d’appliquer le même scénario dans d’autres pays de la région transparaît dans les actions de ce nouvel ordre mondial. L’autre aspect aussi fondamental qui apparaît dans la structure de ce nouvel ordre est l’exclusion des Etats-Unis d’Amérique. Quoique même là-bas, il y a deux visions de l’Amérique. Celle de Barack Obama, le démocrate et celle de John McCaïn, le républicain qui est allé à Benghazi apporter son soutien à la rébellion. L’objectif de ce nouvel ordre mondial est de maintenir la planète en état de guerre permanent. Pour dessiner une nouvelle carte géopolitique qui viendrait remplacer celle qui a eu pour point de départ la chute du mur de Berlin qui, elle-même, avait remplacé celle de Yalta. C’est la carte de troisième génération en langage Ntic. Sauf que tout n’est pas joué.

Zouhir MEBARKI

Que reproche donc le gouvernement à l’entreprise privée ?

Nous avons déjà eu à traiter de l’attitude économique défensive du gouvernement. L’actualité de notre pays, marquée par la tenue de la 14e tripartite le samedi 28 mai, nous impose de revenir sur cette question de la gestion de l’économie nationale par le gouvernement Ouyahia. Financièrement, l’Algérie n’a jamais été, depuis 1962, aussi prospère. Totalement désendettée au plan externe, des réserves de change de plus de 150 milliards de dollars, près de 4 500 milliards de dinars dans le Fonds de régulation des recettes (FRR)... Merci le pétrole !

Pourtant, c’est dans ce contexte macro-financier largement favorable que le gouvernement choisit une stratégie économique totalement défensive et décourageante pour les entrepreneurs.
I/ De nouvelles dispositions qui n’attirent pas les investissements directs étrangers. Alors que dans toutes les régions du monde, les Etats redoublent d’ingéniosité pour attirer les IDE qu’ils considèrent comme de bons vecteurs d’impulsion des exportations, de créations d’emplois, de transfert de savoir-faire et d’apprentissage, fait inattendu, c’est le moment que choisit notre gouvernement pour «refroidir» les éventuelles intentions des promoteurs étrangers d'investir chez nous ! «Nous n’avons pas besoin de votre argent. Nous avons besoin de votre technologie», dit le ministre de l’Industrie aux investisseurs étrangers. «Il n’y a qu’à exprimer vos besoins et nous sommes là», c’est la réponse qu’espère entendre peut-être le ministre de la part de ces investisseurs étrangers. Eh bien, non, les IDE ne viendront pas massivement chez nous. Mais, plus sérieusement, les dernières circulaires du Premier ministre ne sont pas faites pour encourager les investisseurs étrangers à choisir l’Algérie. C’est le moins que l’on puisse dire. Ces circulaires exigent de ces investisseurs :

1- Un capital détenu à 51 % au moins par des opérateurs nationaux. Au-delà de la participation algérienne au capital et de son taux, c’est la présence de celle-ci dans la gestion de l’affaire qui pose problème à l’investisseur étranger. Problème d’efficacité et de performance, les bons capitaines d’industrie n'étant pas légion chez nous.
2- L’investissement étranger doit faire rentrer dans le pays plus de devises qu’il n’en sort (balance devises excédentaires). L’Etat algérien ne veut prendre aucun risque. Mais, y a-t-il industrie sans risque ?
3- Il y a un impôt sur les dividendes.
4- Le financement de l’IDE est à mobiliser sur le marché bancaire algérien.
Les commentateurs et analystes ont conclu, après ces circulaires, à une indifférence sinon à un rejet de la part de l’Etat algérien, des IDE. Et c’est dommage !

II/ S’agissant des opérateurs économiques nationaux, des dispositions de la loi de finances complémentaire 2009, instituant le Credoc pour le financement des importations, puis récemment un décret sur les importations en franchise de droits de douane, ont sérieusement secoué les entrepreneurs du secteur privé qui souffraient déjà d’une perte importante de parts de marché intérieur à cause de la concurrence déloyale du secteur informel.

Nous connaissons l’affaire du Credoc et ses retombées sur l'approvisionnement en input de l'appareil national de production. Au moment où tout le monde attendait des mesures rectificatives, voilà qu’est publié un décret qui bloque au port les matières premières si nécessaires au fonctionnement de l’outil de production et qui va alourdir considérablement les procédures d’importation, y compris les importations de matières premières, demi-produits et pièces de rechange pour les unités de production. Prétextant d’un suivi statistique des importations, le gouvernement institue une licence d’importation en franchise des droits de douane, c’est-à-dire pour toutes importations en provenance de pays ou de zone avec lesquels nous avons des accords de libre-échange (il faut savoir que 70% de nos importations viennent de l’Union européenne avec laquelle nous avons précisément un accord de libre-échange).

Factures pro forma, copies légalisées du RC, identifiant fiscal, statuts de la société, attestation de dépôt de comptes sociaux auprès du CNRC, extrait de rôles apuré, copie légalisée de l’attestation de mise à jour avec la Cnas... tout ce lourd dossier est à déposer au niveau de la Direction du commerce de la wilaya territorialement compétente, qui les transmet à la Direction régionale du commerce concernée, pour visa. Ce n’est qu’après toutes ces procédures que les marchandises pourront être récupérées, après contrôle des douanes, par leurs importateurs. Des délais longs qui occasionnent, bien sûr, des surcoûts aux entreprises et des pénalités douanières de retard d’enlèvement.

III/ Le président du Conseil des participations de l’Etat (qui est le Premier ministre) a émis un projet de résolution sur la gestion des entreprises publiques qui, s’il est adopté (et il va certainement l’être) mettra totalement sous éteignoir les entreprises publiques. Ainsi, au moment où le gouvernement annonce que la croissance et le développement économique se feront avec les entreprise publiques ou ne se feront pas, il décide d’une mise sous tutelle administrative réglée de ces dernières. Les SGP ne servent plus à rien ; les ministères de tutelle ont des droits non seulement de contrôle à la fois de conformité et d’opportunité mais aussi des droits d’injonction. Les directeurs généraux des entreprises publiques n’ont plus aucune marge d’initiative. Les réformes de 1988 portant autonomie de l’entreprise publique et création des entreprises publiques économiques (EPE) ont fait long feu.

Et tout cela en l’absence (voulue) de tout organe de pilotage de l’économie puisque nous savons qu’il n'y a plus de plan. Investissements directs étrangers méprisés, secteur économique privé bridé, secteur économique public mis sous gestion administrative directe : une «stratégie» économique défensive d’autant moins compréhensible que l’Etat dispose de moyens financiers qui lui permettent de revenir aux réformes, de mettre en place le système économique de marché régulé, d’engager enfin la bataille des contraintes d’efficacité. Bref, d’engager la sortie des tranchées. Il faut espérer que la 14e tripartite du 28 mai abordera sérieusement ce dossier de l’entreprise et des innombrables difficultés que rencontre la liberté d’entreprendre.

Par Abdelmadjid Bouzidi


vendredi 20 mai 2011

La balade des réformes politiques

Bensalah a commencé ses consultations, ses invitations, tout au moins, en vue de traduire les réformes politiques que se souhaite l’Algérie.
La mise sur pied de la commission traduit la soudaine volonté du Président qui, au milieu de son troisième mandat, a décidé de faire accéder le pays à un régime démocratique.
Lors de son dernier Conseil des ministres, Bouteflika a averti que les prochaines élections seront transparentes. Un peu comme pour mettre en garde le sérail qui doit, enfin, apprendre à s’accommoder du verdict des urnes.
Inutile de se poser la question de savoir pourquoi ce qui sera possible à partir de 2012 et les années suivantes, ne l’était pas depuis 1999. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Mais la nécessité de faire évoluer le système politique national et les changements que suppose cette évolution n’ont pas besoin d’être cherchés dans une consultation ciblée.
C’est vrai que la pression pour un changement politique n’est pas explicitée, étouffée qu’elle est par la répression et diluée dans une interprétation strictement sociale de la protestation. La méthodologie choisie par le pouvoir pour promouvoir les réformes politiques tend, elle-même, d’abord à lui faire gagner du temps. La promesse de démocratie n’est pas nouvelle pour qu’elle puisse revêtir quelque crédit et emporter quelque adhésion des forces qui appellent à la démocratisation effective de la vie publique. De plus, le pouvoir qui a durablement usé de la fraude, de la fausse promesse, de l’autocratie et de la répression se présente comme l’animateur de cette réforme.
De fait, il se retrouvera à se consulter lui-même, quitte à susciter la participation de sa traditionnelle clientèle qu’il présentera comme autant de contributions externes au régime. Les forces véritablement structurées avec les moyens de l’état, et l’autorité que leur confèrent leurs positions dans un paysage politique et social, dessiné par le pouvoir, seront seules à exprimer leur vision des réformes. Des réformes qui, nécessairement, doivent leur assurer la maîtrise de la décision et, in fine, du mode de répartition de la rente.
Car, enfin, bien faire, dans l’état actuel des choses, c’est commencer par soumettre l’action politique à la volonté populaire, par mettre fin à l’emprise de l’armée sur le contrôle des institutions, restituer les symboles de la Révolution, comme le sigle FLN, à la propriété collective du peuple algérien et par prohiber la fraude électorale.
La composition même de la commission interdit d’espérer que de tels tabous puissent même être abordés. On peut tout concéder à cette commission sauf une indépendance politique ou une volonté de rupture, l’une et l’autre largement compromises par la position institutionnelle de ses membres.
La “réconciliation nationale”, qui constitue le plus grand retournement politique, depuis l’Indépendance, n’a pas demandé autant de conciliabules nationaux. Pendant que l’islamisme profite d’actes politiques concrets, comme la libération annoncée des derniers terroristes encore emprisonnés, on veut enliser une nouvelle fois la question de la démocratie dans des pérégrinations passe-temps. étrangement, les concessions aux intégristes s’avèrent aisément concevables tandis que la moindre avancée démocratique doit forcément s’éterniser dans de byzantines négociations.
Les réformes ne viendront pas de ce côté-là où on veut les noyer.

M. H.
musthammouche@yahoo.fr

Un médecin dans une cour d’école

Il aura tout essayé. D’abord, de contenir la colère des médecins en faisant appel à la police. Puis, par un vrai-faux dialogue, de désamorcer la contestation. Puis, troisième étape, des augmentations de salaire, puis de l’intoxication, non alimentaire, en invoquant un accord qui n’a pas été validé par les représentants syndicaux, et aurait même envoyé des SMS pour faire croire que la grève a été arrêtée. Où en est-il aujourd’hui ? Au stade final, celui de la menace, salariale d’abord, par des ponctions obligatoires sur salaire, et judiciaire ensuite, avec, pourquoi pas, quelques médecins en prison.

Cette interaction entre un groupe social et un responsable peut, hélas ! être généralisée à l’ensemble de la relation qui prévaut entre gouvernés et gouvernants. Les premiers veulent plus et mieux, les seconds ne veulent rien, à part maintenir le statu quo, et les dernières déclarations du ministre de la Santé n’arrangent rien, accuser les médecins d’agir pour des intérêts occultes étant une allégation dépassée, connue comme arme pour décrédibiliser un mouvement. Tout comme dire que «la récréation est terminée», croyant ainsi en finir avec cette grève en sonnant une cloche introuvable pour la reprise des cours.

Pour le ministre et pour l’ensemble du personnel politique, une grève est une récréation, un chahut de gamins qui s’amusent entre deux cours, et les Algériens, même aussi instruits qu’un médecin, sont à l’école et leurs instituteurs sont les gouvernants chargés de leur expliquer la vie. Finalement, le ministre aura eu l’effet contraire, immédiatement après ses déclarations, les médecins, se sentant touchés, ont décidé de maintenir la grève. Le ministre n’aura donc rien gagné. Par contre, s’il se considère comme un instituteur d’écoliers turbulents, il devrait réaliser que s’il touche à l’un d’entre eux, des milliers de parents d’élèves l’attendront à la sortie.

Chawki Amari

Quid du terrorisme légal ?

Les ministres des Affaires étrangères d'Algérie, du Mali, du Niger et de la Mauritanie prévoient de se réunir vendredi prochain à Bamako, pour discuter de questions liées à la paix, à la sécurité et au développement de la sous-région, indiquait hier l'agence APS.

Des objectifs contrariés par une guerre civile en Libye, invoquée pour justifier une ingérence étrangère aux retombées revigorantes pour un terrorisme qui cause déjà suffisamment de soucis sécuritaires aux pays de la région.

Une guerre qui risque de réduire quasiment à néant les efforts déployés jusqu'ici pour tarir les sources d'approvisionnement en armes et en argent des groupes armés qui squattent le Sahel. "Sans la paix et la stabilité, il n'y aura pas de développement", rappelait M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, dans des propos rapportés par APS.

Mais comment parvenir à la paix et à la stabilité quand les puissants de ce monde s'arrangent pour venir guerroyer, tuer et détruire légalement au nom d'une prétendue protection des populations civiles, qu'on refuse bassement depuis des décennies aux Sahraouis et bien avant eux aux Palestiniens ? La réunion de Bamako discutera-t-elle de cette ingérence refusée dans la région, à l'exception de la frange compradore des insurgés libyens ?

Une ingérence d'essence occidentale dont les tenants s'arrangent contre tout entendement à faire durer le plaisir, refusant toutes les propositions de paix avancées de par le monde.

Des propositions pourtant mesurées, capables de sortir la Libye sœur de sa crise, n'étaient les prétentions du zaïmisme régional tricolore. Un zaïmisme qui non content de venir nous semer la m… dans la région et plus bas pousse l'outrecuidance jusqu'à soumettre le chef de la diplomatie de la RADP à un interrogatoire téléphonique sur les activités de nos… concessionnaires. Il n'y manquait que… la gégène. Plutôt ridicule, mais surtout insupportable !

En Afrique, et particulièrement dans notre région, Paris adopte une attitude de plus en plus hégémonique qui ne favorise ni la paix ni la stabilité. La France - et c'est là un constat - est présente partout là où il y a le sang, la destruction, là où règnent l'intrigue et le coup d'Etat. Il serait peut-être judicieux de considérer cette donne à Bamako !

Mohamed Zaaf

Négociations

A ces négociations, les syndicats et le patronat joueront sur du velours, aussi paradoxal que cela puisse paraître. La partie qui sera le plus mal à l’aise sera celle des représentants du gouvernement.

Sur fond de contestation générale dans presque tous les secteurs confondus, l’invitation du président de la République à tenir une tripartite pousse les différentes parties prenantes à ce round de négociations, à affiner leurs propositions et à fourbir leurs armes. Ce ne sera pas une rencontre comme on a l’habitude d’en voir, comme celles qui se terminent par une photo souvenir sur le perron du Palais du gouvernement.

L’environnement social n’est plus le même, les révolutions chez les voisins ne sont pas encore apaisées pour ne plus craindre la contagion, les rues de la capitale sont tous les jours occupées et les nombreux sit-in donnent le tournis aux forces de l’ordre qui ne savent plus quel quartier isoler ou quelle marche juguler. En un mot, ceux qui sont invités à cette rencontre savent ce qui en est attendu et que l’affaire ne se résume pas à apparaître au JT de 20 heures.

à ces négociations, les syndicats et le patronat joueront sur du velours, aussi paradoxal que cela puisse paraître. La partie qui sera le plus mal à l’aise sera celle des représentants du gouvernement. Ce dernier se trouve sur une corde raide qu’il a lui-même tendue et qu’il a maintenue ainsi par des restrictions à tout-va, des visions réduites et autres critiques infondées, quelquefois gratuites, contre des opérateurs qu’on voue aux gémonies, qu’on accable de tous les maux pour en faire de parfaits boucs-émissaires, en raison du simple fait qu’ils sont nationaux et entreprenants. La liberté d’entreprendre est pourtant inscrite dans la Constitution, texte fondamental du pays. à moins que l’émergence d’initiatives nouvelles dans tous les secteurs ne soit appréhendée comme une réduction du pouvoir des gouvernants. Cette absence de confiance dans les compétences nationales finira par entraîner nos dirigeants vers une putrescence de l’état dont ils seront les seuls responsables.

Même l’UGTA semble vouloir se débarrasser de ses vieux réflexes de filiale du pouvoir, et quand elle met en avant la priorité à la production nationale, d’une part, et à la préservation du pouvoir d’achat, d’autre part, elle lance un signe plutôt encourageant et cela correspond à ce que devrait être le patriotisme en matière économique et sociale.

Le patronat, lassé d’être mené en bateau le temps d’une plénière, veut aller en force à ces négociations, une force qu’il tire de sa part dans la création de richesses et d’emplois. Il reste persuadé que la réduction du chômage endémique qui sévit passera par l’entreprise et non plus par l’état qui doit remplir d’abord sa mission de régulation et de contrôle, au moyen des lois et seulement des lois. Il est aussi persuadé que son esprit d’initiative et sa conviction finiront, tôt ou tard, par orienter les bloqueurs de routes vers un avenir meilleur, ces millions de jeunes qui attendent de pouvoir donner un sens à leur vie. Et à leur algérianité.

Outoudert Abrous

Les «consensus savants» au secours de l’Algérie en panne

Un pays qui ne sait pas converger explose». La phrase est de Taïeb Hafsi, professeur de HEC Montréal, qui s’est investi corps et âme ces derniers temps pour diffuser en Algérie la connaissance accumulée sur le management de la complexité. L’heure est donc à la convergence. Des initiatives se multiplient pour proposer une expertise sur la réforme, le développement. Le think tank «défendre l’entreprise» soutenu par trois mécènes - Cevital, le groupe Benamor et le groupe Hasnaoui - veut rendre l’Etat «bienveillant» pour l’entreprise. Nabni, ce groupe qui propose 100 mesures à mettre en œuvre entre le 5 juillet 2011 et le 5 juillet 2012 part implicitement du principe, que l’action doit transcender les clivages politiques et sociaux classiques. Un ouvrage collectif publié par les éditions Casbah «Le développement économique de l’Algérie, expériences et perspectives», procède du même esprit. Converger à la lumière des consensus savants. Les îlots de la connaissance doivent être consolidés. Pour faire puissance. Interagir avec les institutions.

Les refonder. La transition démocratique de 1988-1992 a été l’affaire des politiques. Celle qui commence en Algérie sous le double effet du printemps politique arabe et du printemps social local, pourrait être celle des élites. Ahmed Benbitour, intervenant lors de l’une des tables rondes de présentation du livre cité, a parlé d’une nouvelle opportunité pour les élites qui ont raté le rendez-vous du 1er novembre 1954». La question affleure. Le pouvoir est-il prêt à laisser les clés de la transition aux élites qui s’organisent et revendiquent d’être, enfin, entendues ? La part des Algériens de la diaspora dans ce mouvement de production d’idées, de suggestion de pilotage du changement, est décisive. L’Algérie est un gros exportateur de ressources humaines qualifiées. 2011 marque un retour de balancier, coïncidant avec une demande sociale. L’échec politique a du bon.

Il réhabilite le besoin de l’expertise. Le chantier est immense, les chiffres impitoyables. Un seul résume l’impasse. 77% des revenus budgétaires de l’Etat sont toujours le fruit de l’exportation de ressources naturelles non renouvelables. Après dix années d’appel incantatoire à la diversité de l’économie. Ce qui met l’Algérie dans la case intermédiaire entre les pays tirés par les facteurs (économie primaire) et les pays tirés par l’efficience (économie intermédiaire). Loin de la case des pays tirés par l’innovation. Le rapport sur l’état de la connaissance de l’Unesco de novembre 2010 est accablant. Encore plus préoccupante qu’un gros dessous de table sur le contrat de l’autoroute Est-Ouest. L’Algérie s’est inscrite durablement dans le schéma ancien. Celui qui comptabilise la richesse nationale sous l’angle de l’accumulation matérielle. Nombre de publications par million d’habitants ? Nombre de dépôts de brevets ? Classement des universités ? Le développement de l’Algérie est l’histoire d’une «entropie à rallonge».

Un désordre intérieur permanent des trajectoires, des énergies, des politiques. «Les Japonais disent, peu importe où l’on va. L’essentiel est d’y aller tous ensemble», rappelle Taïeb Hafsi. La fin de «la malédiction des ressources», expression de Ahmed Benbitour, rendrait la convergence nationale obligatoire. 16 ans pour le pétrole, 25 ans pour le gaz naturel. Les deux horizons de la vie de l’exportation. La situation est donc sérieuse. Mais le paradigme ancien est toujours là. Le président Bouteflika, ou ses fondés de pouvoir, arbitrent les options technologiques des TIC, les choix de politiques énergétiques, les filières techniques du renouvelable, les contenus pédagogiques des réformes scolaires, la gestion du taux directeur de la Banque d’Algérie, les incitations du code des investissements, la stratégie capitalistique à l’international de Sonatrach. Conséquence, il n’arbitre rien. C’est la dernière variante de l’hyper-concentration du politique. Les élites savantes veulent rationaliser le management en Algérie. En transcendant, par les consensus construits, le clivage de la société réelle. Naïfs ? Peut- être pas finalement. Le discours est nouveau. Il n’a pas encore été «snipé» par Ahmed Ouyahia. Un bon début.

El Kadi Ihsane

Les élus seront fichés

La création d´un fichier des élus et des candidats serait sur les tablettes du gouvernement. Les futures lois sur les partis et les élections devraient comporter des dispositions allant dans ce sens.

Elle sont inspirées directement du droit français. Le fichier est destiné à permettre le suivi des candidatures déposées et des mandats et fonctions exercés par les élus en vue de l´information des citoyens.

La centralisation des résultats des scrutins et le suivi des titulaires successifs des mandats parlementaires et des fonctions exécutives locales sont aussi visés. Parmi les informations enregistrées, figure la nuance politique des élus et des candidats, établie en fonction d´une grille préétablie portée à leur connaissance au moment du dépôt de candidature.

Le train est en marche

Ould Abbès appréhende les révolutions arabes au point qu´il craint d´en être la victime. Médecins et étudiants ne voudraient pas moins que sa peau, à en croire ses déclarations à la presse. 122 séances de négociations n´ont pas suffi pour convaincre les médecins à cesser leur mouvement de grève. Mais n´y a-t-il vraiment pas d´autres enseignements à tirer de ces mouvements que celui de congédier un ministre? Qu´attend-on pour parler de gouvernance dans cette période de transition au Maghreb et au Moyen-Orient?

Si on ne le fait pas, et tout de suite, d´autres ne manqueront pas de sauter sur l´occasion pour nous dicter leurs recettes. En Tunisie, le train est déjà en marche. L´Institut français de coopération et l´Agence française de développement, organisent dès demain, un Forum de la société civile. Un séminaire sur la réforme de la police a aussi été organisé à l´initiative de la Fédération internationale des Ligues des droits de l´homme en association avec le syndicat des journalistes tunisiens sur un thème non dénué de connotation hautement politique. «Pour une police démocratique». En Belgique, en Italie, aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde, les think tanks sont en action et l´Algérie est dans leur agenda.

Même Benoît XVI n´a pas hésité à recevoir hier le nouveau chef de la Ligue arabe, l´Egyptien Nabil El Arabi, élu il y a seulement trois jours, pour un entretien sur le Maghreb et le Moyen-Orient confrontés aux révolutions. Aujourd´hui, Alain Juppé déjeune avec le groupe des ambassadeurs africains à Paris. Sécurité, crises, démocratie sont au menu.

La raison essentielle qui a dicté cet intérêt est le désir de participer, à leur manière, à l´analyse du thème des révolutions arabes qui concerne aussi notre pays, comme l´attestent certains observateurs. Les pays limitrophes comme la Tunisie ou la Libye ne sont pas les seuls à être touchés, même si de nombreuses voix s´élèvent pour affirmer que le cas de l´Algérie ne se prête pas à la comparaison étant donné que le vent de la démocratie a soufflé sur cette terre depuis déjà deux décennies. Mais les blocages subsistent, comme le reconnaît le président de l´APN.

Devant cet aveu, il est légitime de s´attendre à ce que des mécanismes et des programmes susceptibles de rétablir la confiance avec le citoyen soient abordés lors des débats sur les réformes politiques. Les universitaires et les hommes politiques commencent déjà à donner leurs avis sur la question. Les échanges de points de vue permettront de mieux comprendre les enjeux de ces transformations sur les populations locales mais aussi sur les relations des pays concernés avec leurs voisins du nord de la Méditerranée ou des nations du Moyen-Orient et d´Afrique.

Il s´agit certes de pouvoir déceler les conséquences de ces transformations sur les institutions élues et sur le comportement des citoyens qui aspirent à davantage de démocratie. Il ne faut pas omettre, cependant, le fait que ces mutations ne seront pas sans effet sur les relations internationales. Sur le plan intérieur, électeurs et institutions élues ainsi que la société civile n´ont pas tardé à demander une plus grande participation à la prise de décision.

C´est l´un des moyens de contrôler l´action des institutions de l´Etat (gouvernement, Parlement et justice). Le tout devrait conduire à l´exigence d´une meilleure gouvernance et les citoyens ont hâte d´assimiler les expériences conduisant à ces réalisations. Il s´agira surtout de connaître les conditions dans lesquelles se déroulera cette transition.

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Le feuilleton DSK à New York efface le film sur Sarkozy à Cannes

«Dans la guerre contre le crime à New York, les plus redoutables prédateurs sont poursuivis par les inspecteurs de la Section criminelle. Voici leur histoire...»

Ça devait être le film qui allait attirer les médias et faire le buzz à Cannes, le film La Conquête de Xavier Durringer a été effacé par l´épisode de DSK à New York, au grand bonheur de Nicolas Sarkozy.

Faute d´une fiction politique on a eu droit à un fait divers politique fiction, créé par DSK, et qui nous rappelle la série New York, section criminelle (Law & Order: Criminal Intent). Une série télévisée américaine à succès créée par Dick Wolf et René Balcer et diffusée entre le 30 septembre 2001 et le 21 mai 2007 sur la NBC et à partir d´octobre 2007 sur USA Network. Cette série met en scène une unité d´élite chargée d´enquêter sur des meurtres extrêmement violents en cernant la psychologie des meurtriers.

A l´inverse, énormément de séries se déroulant à New York mais en réalité tournées en studio à Hollywood, New York, section criminelle, comme toutes les séries new-yorkaises produites par Dick Wolf, est entièrement tournée dans New York même. Cette ville qui constituera un décor pour l´affaire DSK pour un bon bout de temps dans les médias français.

Un fait divers américain qui efface un bon film français construit pour abattre Sarkozy qui finalement va rebondir dans les sondages surtout après l´annonce de la venue d´un nouveau locataire. «La Conquête» devait montrer les cinq dernières années de l´ascension de Nicolas Sarkozy vers la magistrature suprême. C´est même le premier long métrage en France à oser montrer des responsables actuellement en exercice.

Même si son réalisateur prend la précaution de lancer un avertissement: «Ce film s´inspire de faits et de personnages réels mais demeure une oeuvre de fiction». On y découvrira les meilleures répliques des hommes politiques de Chirac à Sarkozy en passant par De Villepin. «La Conquête» a raté sa mission d´attirer les projecteurs de Cannes et de la presse, il sera à coup sûr, relégué à la seconde, voire la troisieme place des sujets importants au JT de 20h.

Le film sera sauvé par l´interprétation de Denis Podalydès, campant avec finesse et avec une tendresse l´animal politique qui s´était préparé toute sa vie à mener ce combat. Florence Pernel qui joue une Cécilia qui porte son mari vers le pouvoir, le conseille en tout, puis tombe amoureuse du publicitaire Richard Attias. Mais là, l´histoire d´amour prend tout son sens face à la bêtise ou l´erreur humaine du viol.

Ce qui est sûr est que Cannes est déjà prête pour un nouveau film politique l´année prochaîne intitulé «La décente» de DSK qui contraste avec la conquête de Sarkozy.

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La soif du mâle

«Il y a deux sortes de justices: vous avez l´avocat qui connaît bien la loi et l´avocat qui connaît bien le juge.» Coluche

Je ne fais pas allusion à ce très beau film d´Orson Welles bien que celui-ci sera évoqué, mais la nouvelle est tombée comme une bombe sur les diverses places que compte la société, soulevant des nuages d´interrogations dans les milieux politiques, des retombées sensibles dans les milieux financiers, provoquant des ricanements dans les milieux de la droite française et plongeant dans la consternation et la stupéfaction les derniers naïfs qui croient encore aux idées de progrès du parti socialiste français. Comme vous l´avez deviné, je parle de l´affaire DSK qui vient de déclencher un véritable buzz médiatique.

Il y a quelques semaines encore, un député de l´UMP, interrogé sur un plateau de télévision, avait failli être accusé d´antisémitisme pour avoir déclaré que «DSK ne lui paraissait pas catholique». Il voulait parler du candidat socialiste qui avait des goûts de luxe...Du luxe à la luxure, il n´y avait que deux lettres alors que les moeurs politiques françaises tentaient d´étouffer comme d´habitude les histoires de «bagatelle», quand les accusations étaient portées contre des puissants.

Mais, aux Etats-Unis où le libertinage côtoie allègrement le puritanisme, on ne badine pas avec la morale officielle, surtout avec les histoires de violence faites aux femmes. Après les échecs politiques français sur la scène internationale, un autre coup terrible est porté à l´image du pays des Droits de l´Homme. Cela a permis aux spécialistes des méandres de la psychologie humaine de sortir et de gloser sur le thème du pouvoir et du sexe dans le genre: «Les jeux du sexe et du pouvoir sont si étroitement liés qu´il semble presque impossible de les séparer.

Leurs interactions ont souvent été décrites, mais presque toujours du point de vue masculin...Sous le haut patronage de Zeus, maître de l´Olympe et coureur infatigable, l´appétit sexuel des grandes figures masculines de l´Histoire est devenu presque proverbial. En France, de Henri IV le «Vert galant» à François Mitterrand en passant par Louis XIV et son cortège de favorites, la gourmandise des hommes de pouvoir est non seulement assumée mais presque érigée au rang de fierté nationale, d´élément de notre patrimoine. Pour autant, l´hypersexualité des hommes de pouvoir n´a rien d´une particularité française. Qu´on songe, pour s´en convaincre, à Henri VIII d´Angleterre dont les remariages successifs (il eut 6 épouses en tout) ont conduit à la rupture avec le Vatican et à la naissance de l´anglicanisme, ou, plus récemment, aux aventures aussi célèbres que nombreuses d´un John Fitzgerald Kennedy. D´après les biographes, le sex-appeal de Marilyn Monroe a régné partout sans partage... sauf dans la couche de JFK.» (Internet)

Comme on peut le voir, il ne faut pas remonter à l´Antiquité romaine pour s´apercevoir qu´il existe encore des Néron, des Caligula ou des Héliogabale...Le président Felix Faure poussa le dernier soupir dans les bras de sa maîtresse...

On est bien loin de l´image rassurante et digne que pouvait donner un chef d´Etat comme le général de Gaulle. Tous ses successeurs ont eu, à des degrés divers, connu la rumeur ou ont vu leur vie privée exposée sur la scène publique. L´explosion des canaux de communication a rendu les alcôves aussi secrètes que les allées du Jardin du Luxembourg. Et en consultant la Toile, on peut tout de suite s´apercevoir que l´Elysée et Matignon ne sont pas loin de Sodome et Gomorrhe.

Cependant, dans l´affaire DSK, il y aurait eu violence. En attendant que la justice se prononce, tout accusé est présumé innocent. Mais, on peut tout de suite penser à un complot ourdi par les groupes financiers qui se disputent le marché français. Voici ce qui arriva à Orson Welles qui s´était attaqué au magnat de la presse W.R.Hearst, dans son film Citizen Kane: invité à donner une conférence dans une université du Middle West, il prit une chambre d´hôtel dans la ville. Le soir en rentrant, il trouva devant son hôtel un policier débonnaire qui lui déclara amicalement: «Ne montez pas, Monsieur Welles, «ils» ont mis une gamine dans votre lit...»
Koulchi moumkin!

Est-ce vraiment le coupable?

Ismaïl B. est un retraité qui a revendu le 3 janvier son véhicule. Le 15 du même mois, quelqu´un en descend et joue du couteau...

En allant sur les faits qui remontent à janvier 2007, Oudina, la présidente de la septième chambre pénale d´Alger a eu une attitude digne d´une magistrate qui se porte bien sur le plan du respect des procédures et de la loi. Et cette affaire d´agression au couteau qui a valu une longue balafre sur la joue de la victime, traîne depuis exactement cinquante-deux mois! Du jamais-vu. Déjà au tribunal de Bir Mourad Raïs, la présidente n´a pas pris de gants en renvoyant à plusieurs reprises les débats qui finiront bien par avoir lieu en l´absence de la victime. Ismaïl B., soixante-quatre ans, donc soixante moins quelques mois au moment des faits, nie l´inculpation pour une seule raison: le numéro d´immatriculation de la voiture où se trouvait l´agresseur est celui de sa voiture revendue depuis belle lurette. «Comment peut-on expliquer que ce père de famille, retraité bien rangé puisse être l´auteur de coups et blessures donnés à la traître avec délit de fuite en voiture?» s´était déjà exclamé Maître Hamlaoui Benchouche, l´avocat de Baraki devant la juge Akila Boucha, qui en parquetière ligotée par l´indivisibilité du siège, a demandé une peine d´emprisonnement ferme de un an pour coups et blessures volontaires avec délit de fuite.
La juge de l´époque n´ira pas par quatre chemins et s´en tiendra aux réquisitions du ministère public de Bir Mourad Raïs. Un an ferme. Le pauvre Ismaïl.B., vacilla. Il a cru recevoir un toit en ardoises sur la tête. Il interjeta appel. Nous sommes en 2011. Mohammed Regad avait déjà renvoyé à quatre reprises le procès jusqu´à ce que la victime veuille se déplacer pour constater la gravité de la cicatrice de la balafre. Une fois, il y eut le renvoi automatique de la première comparution. La deuxième fois, le juge a exigé la présence de la victime qui serait en soins. Une troisième fois, la composition correctionnelle renvoya l´audience espérant que le prochain rendez-vous soit le bon. Le 11 mai 2011, Ismaïl B. le prévenu était là à la barre, debout tel un ministre attendant le début d´une réunion tant sa tenue vestimentaire faisait plaisir à voir. Entourée de Nadia Bouhamidi et Saïd Brahimi, Oudina appelle les parties. La victime est absente. Son avocat marmonne l´excuse que nous n´avions pas attendue! La juge passe outre et décide d´en finir. Nourredine Lasnami, le procureur général, fait la moue après avoir parcouru un document. Il lève la tête et suit avec un vif intérêt l´intervention de la victime d´erreur d´appréciation des faits, en l´occurrence Ismaïl B., qui est debout, la tête haute, le regard fixant le trio de magistrats et surtout Oudina qui venait d´assister à une chute, au fond de la salle, d´une maman qui venait d´apprendre le malheureux verdict de cinq ans d´emprisonnement ferme pour une histoire de détention de drogue, une quantité si indésirable aux yeux de la loi que la sentence du tribunal a été reconduite sans état d´âme. Et avant de chuter, la vieille femme avait maudit la justice et tous les juges avec le commentaire: «Je me fiche des autres détenus s´ils ont écopé d´une peine plus lourde. Moi, c´est le sort de mon Kamel qui me brûle le foie.» Elle donnera l´ordre aux vingt policiers de service de faire évacuer cette perturbatrice de l´audience et tout rentra dans l´ordre, de quoi travailler dans la sérénité qu´adorent Oudina, Bouamrane, Derrar et autres Kherabi, Bekki...
Ismaïl B., s´est défendu avec beaucoup d´émotion, car cette affaire a fait que son fiston unique prenne un petit congé, quitte Paris et ses lumières pour venir soutenir le papa. D´ailleurs, c´est ce geste filial qu l´a aidé à bien s´exprimer à la barre. Maître Rachid Chadjaâ, son avocat, fera mieux. Il s´en prendra à la victime qui a tout fait pour émouvoir la cour et ses juges. «On parle de graves blessures au visage, oui, c´est peut-être vrai. Mais on ne nous a pas ramené un seul témoin qui a vu mon client l´agresser à l´arme blanche. Pourquoi refuse-t-elle de se présenter à la justice? Le coupable court toujours et mon client souffre le martyre pour un délit qu´il n´a jamais commis», a récité Maître Chadjaâ qui a regretté auparavant les ratés de l´enquête préliminaire tout comme les dérobades de la victime qui avait pourtant dit aux policiers que ce n´était pas Ismaïl B., l´agresseur, mais un jeune de la vingtaine dépassée. Voilà ce que Oudina doit trancher.

Par

B. B., mieux que tous les livres d’histoire !

Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.fr Christine Lagarde devrait remplacer DSK à la tête du FMI.
Panique chez les…

… hommes de ménage new-yorkais !

Finalement, Ben Bella aura rendu un fier service aux jeunes d’Algérie. Tous les enfants de ce pays qui ne connaissent l’histoire de leur nation «libérée» qu’à travers les épopées transcrites à l’encre sympathique dans des livres d’histoire enveloppés dans du papier guimauve. Le premier Président de l’Algérie indépendante doit être ici remercié. In vivo, en live, mieux que tous les manuels d’histoire écrits ou à écrire, il a montré aux jeunes générations pourquoi l’Algérie a échoué. Sa démonstration est d’ailleurs frappante de conviction. Voilà, c’est cela l’échec de notre pays. A l’échelle affligeante d’une interview, vous pouvez, chers compatriotes qui n’avez pas vécu l’indépendance, enfin comprendre pourquoi ça n’a pas marché. Pourquoi ça ne pouvait pas marcher. Parce qu’y avait ça. Y avait ça, et y avait des clones de ça. Une série fournie, nombreuse et presque surnaturellement immortelle de clones de B. B. Il ne peut pas y avoir de mystères indéfiniment. S’il y a eu échec, s’il y a échec aujourd’hui, la raison vous en est donnée de manière presque «pédagogique». C’est cette indigence-là, cette incompétence crasse, cette arrogance sans bornes, cette suffisance sans limites et ce mépris incommensurable qui ont prétendu lancer l’Algérie dans le concert des nations. Avec ce genre de «lanceurs », vous comprenez mieux aujourd’hui le crash lamentable, jeunes compatriotes de tous horizons, de toutes conditions. L’énigme est levée. Nous ne sommes pas les victimes d’une quelconque malédiction lancée par un quelconque prêtre nous maudissant du pont du bateau qui l’éloignait du port, en 1962. Nous ne sommes pas non plus victimes d’un mauvais sort balancé par la chouwafa de De Gaulle nous promettant les ténèbres pour toujours. Non ! Nous sommes victimes de ça. De cette engeance à qui le pays a été confié à l’aube naissante de nos vies. Allah ghaleb ! C’est sous vos yeux. Lisez B. B. Relisez B. B. Y a même pas besoin d’explication. Tout est dans le texte. Dramatiquement dans le texte. Merci quand même, H’mimed ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

DE LA DIGNITÉ HUMAINE À LA DIGNITÉ DES PEUPLES : La faute des intouchables et des institutions

«Selon que vous soyez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir»
(La Fontaine «Les Animaux malades de la peste»).

Un coup de tonnerre dans un ciel sans nuage! C´est ainsi que l´on pourrait interpréter l´annonce de l´arrestation puis la décision de la justice américaine de maintenir en détention Dominique Strauss-Kahn. Ancien ministre de Lionel Jospin en France, ce professeur d´économie né au Maroc, fut nommé en novembre 2007 directeur général du FMI.
L´image est forte et à la hauteur du crime reproché, symbolisant en une fraction de seconde la très haute idée de l´égalité que se font les Etats-Unis: l´omnipotent, l´intouchable Dominique Strauss-Kahn est apparu, hier soir à 23h, les traits tirés, menotté, les mains dans le dos, sous escorte policière Une humiliation suprême qui a fait vaciller de son piédestal un puissant parmi les puissants, jouisseur invétéré et notoire, qui jouissait de tout et, notamment d´une impunité inacceptable depuis de nombreuses années. Un traitement de faveur que la police américaine a allègrement piétiné, en l´exposant sous les feux des projecteurs. A mille lieues de l´omerta à la française, qui protège, étouffe, et pire, absout, depuis la nuit des temps, avec une complicité bienveillante, les double, voire triple vies de nos grands hommes, les dédouanant de tous leurs secrets d´alcôve même s´ils virent au drame, l´intégrité des autorités américaines, qui ne fléchit pas devant les princes du monde, force le respect.(1)
Jean Daniel abonde dans le même sens. «Nous avons assisté, écrit-il, à l´organisation médiatique d´une mise à mort, comme dans une corrida où l´on sait que le taureau va mourir, sauf qu´il n´y avait cette fois, aucun torero qui prenne des risques. Strauss-Kahn donnait bien l´impression d´un taureau blessé qui met un genou à terre et attend l´estocade. (...) Voilà comment l´on transforme, salit et déshonore des principes qui ont eu leur noblesse. C´était au contraire une inégalité savamment organisée et appliquée. La transparence? Mais laquelle? (...) L´année dernière, j´ai eu l´impression que s´ouvrait un fossé entre le peuple américain et nous. J´ai même pensé que nous n´appartenons pas à la même civilisation.»(2) Rien que ça! il y a là motif à déclarer la guerre à l´Amérique qui nous envie. Plus que la gravité des faits dont DSK est inculpé, ce dont il ne semble pas concerné par le sort de la jeune fille, lui l´humaniste à compassion variable. Remuant pour les besoins de la cause, le marécage de la persécution. Certains vont plus loin, ne résistant pas à voir des complots partout et une vengeance non assouvie, certains hommes politiques et journalistes sont allés jusqu´à accuser la justice américaine de régler ses comptes aves la douce France. Nous lisons dans un post: «Sans présumer de la culpabilité ou de l´innocence de Dominique Strauss-Kahn, il y a maintenant quelque chose de profondément choquant dans l´attitude de la justice américaine. Jack Lang a donné son sentiment là-dessus: «Il n´est pas impensable qu´il y a de la part de certains magistrats, le procureur en particulier ou la juge, la volonté de se payer un Français, un Français qui plus est connu. On a le sentiment d´un acharnement médiatico-judiciaire, d´un lynchage». La justice américaine s´est chargée de lui rappeler qu´il n´était rien, juste un Français arrogant, ce qui outre-Atlantique est un pléonasme, et, après une exécution médiatique dans les règles, après que l´image de la déchéance a fait le tour du monde.(3)
Le son de cloche est totalement différent dans d´autres pays européens. A titre d´exemple, Pierre Ruetschi fait un portrait sans concession de DSK. Nous le lisons: «Médiatiques, financières ou encore politiques: les conséquences de l´affaire Strauss-Kahn sont sans mesure. Triste destin que celui du patron du FMI, qui se croyait visiblement trop important pour être inquiété. DSK inaugure l´ère du scandale mondial. Rarement les supposées déviances d´un seul homme n´auront eu un impact politico-économique d´une telle puissance, et cela alors que les faits ne sont pas encore établis. Comme s´il avait fallu le scandale, propagé à la vitesse sidérante des nouveaux médias, pour dévoiler le formidable pouvoir d´un seul homme aux casquettes multiples. (...) A quoi il convient enfin d´ajouter les relations de défiance qui menacent de s´installer entre Paris et Washington. Les Américains, confortés dans la vision la plus méprisable qu´ils peuvent avoir des Frenchies, auront humilié la France, en livrant DSK aux caméras dans une mise en scène spectaculaire à laquelle pas un média ne résiste. En lui refusant la libération sous caution, ils confirment. Les déviances sexuelles prêtées à un seul homme pourraient donc dérégler le climat mondial comme le battement d´ailes du papillon peut provoquer le chaos, la poésie en moins. S´il était jaugé à la mesure des banques, DSK aurait été jugé too big to fail, trop gros pour s´effondrer. Et serait donc sauvé. (...) Mais l´affaire pourrait aussi être petite, simplement minable et sordide.(...) A ce stade, une seule certitude: «He´s fried», il est cuit comme disent les Américains, politiquement mort. Ce sont les précédents et ses trop nombreuses casseroles, resurgissant avec un effet dévastateur, qui l´ont fait tomber. Pas les préjugés».(4)

L´arrogance des puissants et les traitements médiatiques différenciés
Qu´en est-il de la dignité de la personne qui se dit outragée? Personne n´en parle parmi les biens, pensants; toute la sollicitude va à DSK. Seules des associations féministes ont déploré mardi le peu de place faite à la victime présumée dans les réactions à l´inculpation de DSK: «Dominique Strauss-Kahn est présumé innocent», mais «jeter le soupçon sur les propos de la plaignante est également grave». Ce qui m´a le plus interpellé c´est l´abscence d´empathie vis-à-vis de la victime. A croire qu´elle n´existre pas, qu´elle ne souffre pas. Il ne lui est même pas accordé le bénéfice du doute. Pour les lobbys de l´information et de la politique, elle a tort car DSK: ne peut pas avoir tort. Indexant une affaire en fait, simplement crapuleuse si les faits étaient avérés, sur un complot mondial sur l´homme le plus puissant du monde après Obama-dixit, une de ses laudatrices.
Pourtant, être arrêté, traduit en justice n´est pas nouveau et ne donne pas lieu à protestation quand il s´agit des damnés de la terre. Quand des dirigeants africains sont arrêtés, ils n´ont eu droit à aucune retenue de la part des médias. Le cas de Charles Taylor détenu, Ben Ali et Moubarak avilis par leurs peuples sous l´oeil ravi des médias et de l´Occident, le slogan «dégage» étant devenu une marque déposée avec sa traduction en arabe «Irhale». Personne ne s´est offusqué de voir le président Gbagbo en tricot de peau demandant une serviette pour s´essuyer après avoir été brutalisé ainsi que sa femme. On trouve cela normal quant aux cas de Omar el Bechir et El Guedaffi. Ils attendent d´être jugés par le TPI. Mieux, un ancien officier allemand de 94 ans est traîné sur une civière au tribunal pour être jugé. Demandant à être dispensé du procès, on l´accuse de simulation...
Le cas le plus douloureux est celui de Saddam capturé dans une cache. Les médias occidentaux aux ordres, ne se sont pas privés de photographier Saddam sous tous les angles, hirsute, hagard, obligé devant les caméras d´ouvrir la bouche pour laisser un médecin farfouiller dans sa dentition à la recherche d´une dent cariée.. Le film de sa pendaison est une insulte à la dignité humaine, le tournage en principe interdit l´a été fait à dessein pour montrer urbi et orbi comment le lion de Babylone se liquéfie devant la mort. Il n´en fut rien. Saddam regarda la mort en face, il refusa la cagoule, il eut le courage et la force de lire la chahada dans une atmosphère irréelle, des chiites lui promettant l´enfer. Ce crime, dont la responsabilité est celle de l´Occident et de ses bourreaux irakiens, rappelons-le, s´est déroulé le jour de l´Aïd el adha, donnant à penser, dans l´imaginaire musulman, au sacrifice du mouton. Enfin, on ne peut pas ne pas évoquer le cas Ben Laden dont on nous dit qu´il a été immergé. L´Occident s´est illustré tout au long de son parcours de colonisateur par des meurtres et des pendaisons; la pendaison de Omar el Mokhar en est aussi un exemple mais elle ne fut pas mondialisée comme c´est le cas maintenant
On le voit, nous nageons en France en plein «apartheid»; d´un côté, les puissants, intouchables, à qui on peut permettre tout. De l´autre les sans-grade que l´on peut exhiber comme des animaux de foire, et à ce propos, l´Occident européen a une grande expérience des zoos humains qui ont égayé tout au long du XIXe et même XXe siècle la mélancolie des Européens au point qu´un certain Geoffroy de Saint Hilaire, directeur du Jardin d´acclimatation, exposait au voyeurisme des Parisiens, des villages entiers de Noirs d´Afrique derrière des grilles. La dignité humaine est ainsi problématisée dans les pays qui se veulent les chantres des droits de l´homme blanc.
Cependant, même cette arrogance des grands en Europe est dénoncée. Pour Michela Marzano, professeur de philosophie morale à l´Université Paris Descartes, «les citoyens ont baissé la garde vis-à-vis de l´attitude des élites». J´ai le sentiment qu´apparaît une corrélation entre l´homme de pouvoir et le sentiment d´impunité. Et cela, c´est nouveau en démocratie. Comme si le seul fait d´occuper un poste de responsabilité légitimait toutes sortes de conduites, et en particulier vis-à-vis des femmes. La position sociale d´un homme rendrait légitime l´utilisation de la violence et de la contrainte? C´est évidemment inacceptable. (...) En France ou en Italie, les citoyens ont baissé la garde et perdu leur «vigilance». Montesquieu ajoutait que «tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser (...) il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir».(..) (5)
Pour Michela Morzano, aux Etats-Unis c´est différent; il existe aux Etats-Unis des garde-fous réels pour la protection de l´égalité et de la liberté substantielles des citoyens. C´est à l´honneur de ce pays. On considère par exemple qu´une femme de chambre a exactement les mêmes droits qu´un important homme politique. (...) Les Américains sont très sensibles au contraire, aux abus de pouvoir. Comme le soulignait déjà Tocqueville, c´est le propre d´une véritable société démocratique de garantir l´égalité entre le président des Etats-Unis et une simple femme de chambre».(5)

Le FMI broie la dignité des peuples
On l´aura compris, la justice est la même, une, aux Etats-Unis Cela prouve une chose à mettre à l´actif des Etats-Unis c´est que dans ce pays, personne n´est au-dessus des lois. En 1807 Thomas Jefferson, président des Etats-Unis, fut jugé comme un simple citoyen bien plus tard dans les années soixante-dix du XXe siècle; un autre président,Richard Nixon, dut démissionner pour avoir menti au peuple américain.
Il est une autre dignité que nous devons ne pas oublier, c´est celle des peuples. L´affaire DSK nous amène à faire l´inventaire des méfaits de l´institution qu´il dirigeait, Il faut cependant, se souvenir que le FMI que l´on présente comme le remède pour les pays en difficulté, a toujours trainé une réputation sulfureuse méritée. Cela n´a pas changé malgré les laudateurs actuels qui louent la politique humaniste de DSK allant même jusqu´à insinuer que c´est pour cela qu´il est tombé. Pour le Cadtm, le FMI n´est pas l´institution qui aide les pays en crise, c´est au contraire celle qui impose des programmes draconiens d´austérité et qui défend un modèle économique structurellement générateur de pauvreté. (...) Profondément antidémocratique, puisque les pays les plus riches disposent de plus de la moitié des voix au sein du conseil d´administration, le FMI est en fait, un instrument des grandes puissances pour veiller au maintien du système capitaliste et aux intérêts des grandes sociétés transnationales. (...) Partout, le FMI prétend que l´initiative et les intérêts privés doivent être soutenus par les politiques des pouvoirs publics au détriment des politiques sociales. Partout, il donne raison aux banquiers contre les intérêts des peuples. Partout, il favorise le creusement spectaculaire des inégalités, le développement de la corruption, le maintien des peuples dans la soumission au néolibéralisme. (...) Le FMI en tant qu´institution doit aussi être poursuivi en justice pour les violations multiples des droits humains fondamentaux qu´il a commis et qu´il continue de commettre dans de nombreux pays.(6)
Pour le site Attac, l´histoire retiendra peut-être que le plus grand complot qui ait été fomenté à la charnière des XXe et XXIe siècles aura été de plonger le monde dans une crise monumentale, parce qu´elle est sociale, économique, financière et écologique. Le FMI et toutes les institutions soeurs comme la Banque mondiale et l´OMC, les directoires autoproclamés comme le G8 et le G20, tous ont mené et mènent des politiques qui mettent à genoux les peuples. (...) Le FMI et l´Union européenne n´ont pas sauvé la Grèce, ils l´ont assommée. Ils n´ont pas sauvé l´Irlande et le Portugal, ils ont conforté leurs gouvernements dans la volonté de ceux-ci de faire payer la crise aux victimes de la crise et non à leurs fautifs. Voilà la nouvelle essentielle de ce week-end: le FMI met le monde à terre et, avec de telles politiques, les classes dominantes veulent se l´approprier définitivement. Le FMI est un symbole: celui de l´argent, celui du pouvoir, celui de l´arrogance, celui du mépris. C´est ce symbole-là qu´il faut rejeter».(7)
Dans son dernier ouvrage, Georges Corm fait justement, le procès de la mondialisation comme étant le fossoyeur des solidarités qui rentraient dans les prérogatives de l´Etat-Nation. «(...) Il y a une formidable concentration de pouvoir politique, financier et économique, mais aussi médiatique, aux mains de quelques dirigeants politiques ou économiques et directeurs d´agences de financement et de fonds de placements et de banques. (...) L´ industrie publicitaire´´ est le bras armé de ce système qui nous emprisonne. Il coûte 400 milliards de dollars par an qui sont payés par les victimes du système, c´est-à-dire les consommateurs. Vous imaginez ce qui pourrait être accompli avec cette somme dans le domaine des protections sociales qui se réduisent partout comme une peau de chagrin sous l´effet de l´idéologie néolibérale? (...)»(8) Malgré ses limites, sur l´État-Nation qui «exprime le désir d´une collectivité humaine d´être maîtresse de son destin par des mécanismes de représentation de ses membres et le contrôle des actes de ses dirigeants élus afin d´assurer la conformité et l´intérêt de la collectivité et de tous ses membres». Il faut démondialiser selon le mot de Corm. L´Etat retrouvera alors sa légitimité.(9)
L´affaire DSK est un tournant. Il est à espérer que la dignité humaine et la dignité des peuples ne soient pas des slogans creux. La justice doit être faite, c´est à ce prix qu´il y aura la paix dans le monde.

Par

1.DSK, le puissant déchu Nouvel Obs. 16 mai 2011
2.Jean Daniel: Affaire DSK: l´organisation d´une mise à mort, Nouvel Obs. 17.05.2011
3.http://www.lepost.fr/article/2011/05/17/2497060_affaire-dsk-.html
4.Pierre Ruetschi. DSK au coeur d´un scandale planétaire Tribune de Genève 17.05.2011
5.Michela Marzano. Par Eve Roger. Le Nouvel Observateur. 17.05.2011
6.Cadtm: DSK: en finir avec le FMI qui défend un système capitaliste. 16.05.2011
7.Attac France, Paris, Le FMI met le monde à terre. 17 mai 2011
8.Entretien avec Georges Corm Quotidien Al Balad. Beyrouth. 2 Décembre 2010
9.C.E.Chitour http://www.mondialisation. ca/index.php?context=va&aid=22928

LE DÉFI DU SAVOIR : La formation continue

L’UFC est une université qui se voulait de la deuxième chance.

Le plus grand des défis de notre temps est celui de produire du savoir, domaine des compétences scientifiques et techniques. Dans les pays économiquement développés, il ne s´agit pas seulement de se former au savoir, mais de le produire et de l´actualiser sans cesse. Maîtriser le développement dépend en premier lieu de la capacité à forger des compétences et élever en permanence leur niveau. La gestion du développement de la compétence et du management sous forme de formation continue est devenue une science fondamentale pour renforcer le développement.

Il s´agit, à la demande des institutions, des entreprises, des organisations et des universités, de les aider à concevoir et mettre en place les programmes et dispositifs de gestion de développement des ressources humaines et des compétences. Des pays développés, notamment avec peu ou pas de ressources naturelles, comme le Japon, mettent l´accent sur cet aspect clé de la formation continue lié au capital humain. Ce principe a prévalu lors de la création de l´Université de la Formation Continue dans notre pays en 1989, tout en liant cette dimension d´ouverture à la question de la justice sociale. L´UFC est une université qui se voulait de la deuxième chance et de l´adéquation formation-emploi. Construire et renforcer les compétences individuelles et collectives au profit des entreprises, des organisations et des universités, passent par le principe cardinal de donner la priorité au savoir tout le long de la vie, en tenant compte de la justice sociale. C´est une approche de la compétence sous forme de réponses à des questions posées par les aspirations des concernés et la réalité et non point seulement sur la base de théories et du simple profit. Une des questions majeures est celle du lien entre stratégie de gestion des ressources humaines et démarche pratique pour garantir l´élévation dans la hiérarchie sociale.

Il s´agit de favoriser les compétences, les construire, les renforcer et les développer sur la base de critères objectifs, clairs, dans la transparence. Un des points essentiels est de passer du niveau individuel au niveau collectif de compétence. Apprendre à étudier hors des contraintes classiques et travailler en équipe pluridisciplinaire est important, car nul n´a le monopole de la connaissance. Développer la compétence collective, des entreprises et établissements du savoir, pour mettre en oeuvre une gestion cohérente est une des clés du développement.

La deuxième chance et l´adéquation formation-emploi

Des spécialistes du management estiment que la compétence individuelle et collective est un «savoir agir», pas seulement savoir ou connaître. Cette méthode de la faisabilité est à comprendre comme une combinaison de savoirs divers mobilisés en situation de travail ou de recherche scientifique, qui dépasse le simple savoir-faire. La compétence n´est pas un état acquis une fois pour toutes, mais un processus évolutif, qui doit prendre en com-pte les circonstances, la dimension organisationnelle, d´où l´importance de la formation continue.
La notion de compétence scientifique et collective mérite d´être approfondie dans le cadre des formations, des échanges et débats, chacun partage et consolide son expérience. Une compétence n´existe pas en soi, elle se rapporte à une famille d´activités, de niveaux et de situations et doit être revisitée et confrontée aux évolutions. Il ne sert à rien d´avoir des connaissances si on ne sait pas agir avec compétence selon le contexte et les objectifs. L´expérience est une des conditions du progrès, si on sait actualiser ses connaissances.

A partir des années 90, dans les pays marqués par l´économie de marché et la recherche scientifique, les entreprises et les organisations font de plus en plus attention à la formation continue et multiforme du personnel, en particulier ceux qui ont une influence directe sur les performances, la compétitivité et de création de valeur, donc sur le développement. L´intérêt porté actuellement sur la mise à jour du savoir agir, dans les dispositifs de gestion des compétences, a pour but d´aboutir à une logique de compétence évolutive. Tout ce qui est figé est voué à l´échec, ou à tout le moins à une baisse de l´efficacité.

Une personne doit être capable de s´adapter et de traiter un ensemble de situations professionnelles, c´est-à-dire d´agir avec compétence et mesure, selon l´évolution des contraintes, du contexte et de gestion des ressources. Pour des chercheurs, la compétence individuelle et collective consiste à avoir des capacités permettant la résolution des problèmes posés, afin de réagir à des situations données. Savoir agir pour valoriser les ressources est une combinaison de savoirs divers, mobilisée en situation de travail, qui dépasse le simple savoir-faire. La compétence devient un processus qui prend en compte une dimension organisationnelle et contextuelle. C´est pourquoi la notion de compétence collective est un critère qui permet de ne pas prétendre à tout savoir. La formation continue vise à répondre à ce besoin.

Pour des experts en management, acquérir un «savoir agir» n´est pas l´accumulation de divers savoirs, mais leur alliance ou combinaison, c´est à dire savoir écouter, mobiliser, intégrer et mettre en pratique des connaissances de soi et d´autrui. La notion de compétence a évolué, d´où l´importance de prendre en compte les nouvelles données par la formation continue. Elle doit être théorique et pratique, individuelle et collective. Aujourd´hui dans le monde, les entreprises se préoccupent de plus en plus des compétences des employeurs, de ce fait la formation continue et permanente revêt un aspect incontournable.

L´enseignement pour toute la vie

Pour renforcer les progrès, la création de centres de recyclage, de perfectionnement, d´apprentissage et de formation qualifiante à la carte, est devenue une nécessité. C´est ce qui permet l´adaptation et l´enseignement pour toute la vie. Les entreprises et les organisations doivent se soucier d´une nouvelle forme de compétences, celle liée au caractère de l´évolution des métiers afin de produire des richesses et des idées adaptées à la société de l´économie du savoir.

Une des questions reste celle du lien entre stratégie de développement économique et scientifique et démarche de formation continue pour valoriser les compétences. Comment consolider et favoriser les compétences, les construire, et les développer, afin notamment que l´adéquation formation emploi soit assurée? Comment «passer» du niveau individuel au niveau collectif, du niveau théorique à la dimension pratique? Comment produire de la compétence à la pointe des découvertes et méthodes modernes et non pas seulement se former? Comment rendre compte de la perméabilité entre compétence individuelle et compétence collective pour développer les compétences de l´entreprise ou de l´Université?

Pour cela une entreprise doit favoriser la formation continue, la concertation et la mobilité pour atteindre des objectifs de développement. Afin de former un professionnel compètent, à qui on peut faire confiance pour innover, qui prend des décisions pertinentes dans des situations complexes et non pas quelqu´un d´isolé qui n´intervient pas, la priorité doit être celle de la formation continue.

Un chercheur scientifique, qui anticipe et ne laisse échapper aucune dimension importante de la situation problématique ou de la demande client, est celui qui doit apprendre à reconnaître les travailleurs rigoureux et disciplinés, même s´ils ne sont pas perçus comme tels par les autres. Le travailleur compétent, selon des experts en ressources humaines, est celui qui apprend en permanence pour mettre en oeuvre des pratiques professionnelles pertinentes et qui mobilise des ressources appropriées en respectant l´intérêt général.

Un professionnel de la production scientifique doit tirer des leçons de son expérience pour s´adapter, transposer, enseigner, transmettre, et agir avec un sens élevé de l´éthique. L´idée dans la recherche scientifique au service du développement consiste à former en termes exponentiels des compétences individuelles et collectives. Tout en favorisant la qualité de l´innovation et l´économie de la variété et de la diversification. C´est ce qui permet de susciter la synergie et de mettre en complémentarité deux ou plusieurs compétences. Cette méthode objective et critères scientifiques permettent de valoriser le capital humain, y compris la main-d´oeuvre compétente afin de faire face à la concurrence et au marché mondialisé.
Une entreprise performante est celle qui est dotée d´un capital humain qui s´adapte, dispose d´un savoir agir, d´un sens de la mesure et d´une efficacité par rapport aux autres entreprises. C´est la formation continue qui peut faciliter de déboucher sur l´innovation, un enjeu important face aux défis de la mondialisation. Les Universités et les entreprises sont dans l´obligation d´être des prestataires de qualités.

La qualité est devenue incontournable, la quantité étant l´autre critère. La compétence se juge parfois face aux imprévus et aux situations nouvelles. En conséquence, avoir des compétences ce n´est pas seulement comprendre et interpréter une situation, mais c´est aussi faire face aux imprévus, s´adapter, gérer les moments de crise et s´avoir prendre des initiatives qui pacifient les relations sociales et de travail.

Le concept de compétence et de savoir agir est actuellement utilisé par les responsables en ressources humaines, mais les entreprises et les universités ont besoin d´un concept qui soit en accord avec l´évolution des contextes et des situations de travail. Dans le cadre de l´économie de marché et du souci de performance, il se base sur «le savoir agir» relevant d´un processus de prise en compte de la dimension humaine qui bénéficie de la formation continue. Les types de formation théoriques, pratiques, spécialisées, généralistes, individuelles, collectives, en alternance ou épisodiques, stages et perfectionnements, seront les réponses à une situation professionnelle donnée.

Articuler toutes ces dimensions est un art et une science et non pas seulement le fait d´additionner des compétences.

Il s´agit de d´adapter, compléter et fusionner des acquis, expériences et savoirs, afin d´aboutir à des résultats propices, c´est-à-dire à une «compétence réelle» liée à l´évolution des métiers.
La compétence réelle et efficiente sera double: individuelle et collective, théorique et pratique, sur la base de l´exercice de la raison logique liée au réel. Les énergies existent, les valoriser de manière continue est de l´ordre du bon sens, pour progresser.

(*)Professeur des Universités
www.mustapha-cherif

LA VOIE DES ANCÊTRES (LECTURE DU SOMMEIL DU JUSTE) DE DJOHER AMHIS-OUKSEL : Un plaidoyer pour l’humanisme


Condamné, Arezki s’adresse à son juge requis par le système judiciaire colonial: «Vous pouvez dormir, monsieur le juge: il est bon, après tout, que le sommeil du Juste suive le sommeil de la Justice.»

Pour une lecture juste et profitable de la grande oeuvre de Mouloud Mammeri, Djoher Amhis-Ouksel nous propose «Une lecture de «Le Sommeil du Juste» sous le titre La Voie des ancêtres (*).
Lire ou relire Le Sommeil du Juste de notre immense et regretté écrivain Mouloud Mammeri, c´est faire revivre son équitable pensée d´homme de culture et son amour indéfectible pour sa terre, celle que lui ont léguée, à lui et à nous tous, la communauté des ancêtres bâtisseurs de l´Algérie d´aujourd´hui. Que disent les ancêtres? Ils recommandent, à quiconque aime son pays, de suivre la voie tracée par le temps, fixée par les hommes et embellie par l´idéal primordial des générations successives. Mais cette idée, pourtant culturelle et éminemment humaine et nationale, a été contrariée par ceux que le réel dérange, ceux que l´ignorance vaniteuse nourrit et que l´ambition dangereuse dévore. Les personnages du Sommeil du Juste évoluent à une époque où le remords n´existe pas, car la conscience de l´autorité administrative, sous le régime colonial, n´a aucune épaisseur humaine. Le roman de Mouloud Mammeri, Le Sommeil du Juste, publié en 1952 (peu de temps après La Colline oubliée) est, à la fois un appel à la lucidité de l´Algérien face à l´injustice coloniale et un réquisitoire contre les violences meurtrières de la bête qui s´éveille significativement dans la carapace sur mesure du colonisateur.
Pour comprendre l´histoire que raconte Mammeri, l´anthropologue et le linguiste, il est indispensable de remonter à l´origine des faits historiques, aux initiateurs lointains de l´idée de l´identité: les Ancêtres aux racines pures et simples, les Ancêtres qui parlent à chacun de nous, peu importe d´où part l´appel, peu importe d´où il vient, puisqu´il a le ton de la voix et l´humain souci de l´Algérien à vivre librement son algérianité pleine et entière. La voie des Ancêtres est ainsi tracée, est ainsi comprise et d´autant qu´elle prend de la consistance pour lutter contre l´ennemi dévastateur du pays et destructeur de la société algérienne. Le Sommeil du Juste explique, par le drame d´une région et par le drame d´une famille et par le drame d´un pays spolié, dominé, colonisé, le prodigieux et émouvant sursaut de conscience populaire, progressivement puis soudainement explosé par l´effet d´une volonté de libération nationale. Généralement, on donne informellement ainsi le sujet de ce drame: «Nous sommes dans les années quarante. Une affaire de famille et de vengeance dans la montagne kabyle. Le premier des fils du patriarche sauve l´honneur en exécutant le rival, tandis que Slimane, autre fils (nationaliste), et le troisième, Arezki, revenant après la campagne d´Italie, sont de coeur avec lui. La personnalité de cet Arezki opérant une prise de conscience est particulièrement attachante. La guerre de libération est ici en préparation dans les esprits.» Le roman, s´il en est - car ici la réalité submerge souvent la fiction -, décrit avec une précision bouleversante la société algérienne colonisée, meurtrie par le conflit de la Seconde Guerre mondiale qui n´est pas le sien et qui plus est ne la libère pas de l´oppressante domination française. Il s´agit là d´un «roman ancré dans une réalité historique très précise».
En pédagogue expérimentée, Djoher Amhis-Ouksel essaie de mettre à la portée du lecteur non averti, au jeune en particulier, tout l´intérêt de ce roman aux accents forts et instructifs, mêlés d´humour sobre et d´intelligence brillante. Elle suit scrupuleusement le découpage de l´oeuvre et nous conduit pas à pas vers le coeur du sujet: Le Sommeil du Juste nécessite cette méthodique approche pour se consacrer à la délicatesse de l´esprit tolérant de Mouloud Mammeri. Les quatre parties du roman (Le père, Le fils, L´autre, Tous au vert paradis) sont délimitées et abordées tour à tour; on pourrait ainsi mesurer la grande compétence de Mouloud Mammeri à démystifier, a contrario, «la société dans laquelle il vit». On indique avec minutie l´époque («On était en 1940»), les personnages (Le père, ancré dans la tradition et qui pense détenir une vérité immuable; La fratrie, composée de quatre personnes: Arezki, «par qui le scandale arrive», Mohand, ayant contracté la tuberculose en France, époux de Mékioussa, a trois enfants; Slimane, le jeune frère nationaliste, «qui avait une fois de plus exposé sur la place» l´argument des dominos; Tamazouzt et Toudert, le cousin.). D´autres éléments structurels renforcent la puissance de l´oeuvre qui entend convaincre de la prise de conscience des conditions de vie de l´époque et de l´échec cruel de la belle vie que procurerait l´émigration. Il faut, à cela, encore ajouter l´ancrage social, par exemple, «La misère pousse les habitants à émigrer; des coutumes archaïques; le père est investi d´un grand pouvoir; la guerre est perçue comme porteuse d´espoir, une providence; une remise en cause des valeurs reçues; le rôle de régulation des «plus vieux d´Ighzer»; le rôle du Komisar, «il commande toute la commune».»
Djoher Amhis-Ouksel analyse le roman tout en le développant avec la rigueur des protagonistes à dénoncer le colonialisme. La voix de l´écrivain devient intransigeante, dès qu´il s´agit de dire l´autre vérité, parfois trop généreusement excusée, lorsqu´il est fait allusion au «missionnaire»: «Il apporte, le plus souvent, avec la meilleure foi du monde, la bonne parole et les grands principes à des hommes dont la vie est un déni quotidien. [...] Le colonialisme ne libère pas, il contraint; il n´élève pas, il opprime; il n´exalte pas, il désespère ou stérilise; il ne fait pas communier, il divise, il isole, il emmure chaque homme dans une solitude sans espoir.» Oui, ainsi que l´écrit Djoher Amhis-Ouksel: «Mouloud Mammeri est profondément enraciné dans une culture millénaire; il s´est ouvert, sans reniement à toutes les autres cultures, persuadé qu´»un homme se pèse à son poids d´humanité».» Mammeri a eu le temps de préciser, par ailleurs, sa vocation d´écrivain qui «est justement de toujours rappeler les hommes à leur humanité et de toujours appeler les hommes vers une réalisation plus entière de leur humanité». Thème important à méditer d´urgence par le temps qui court!
La Voie des ancêtres que Djoher Amhis-Ouksel a pieusement soulignée dans le roman Le Sommeil du Juste de Mouloud Mammeri, éveille bellement le lecteur à découvrir et à comprendre l´art de l´un de nos plus grands écrivains.

Par

(*) La Voie des ancêtres (Une lecture de «Le Sommeil du Juste» de Mouloud Mammeri) de Djoher Amhis-Ouksel, Casbah Éditions, coll. Empreintes, Alger, 2010, 126 pages.