dimanche 15 novembre 2009

Le foot et le gréviste

Quand tu liras ceci, on connaîtra déjà le résultat du match Algérie-Egypte. Que se sera-t-il passé ? L’oracle ne le dit pas. Pas encore. Mais avant le match, tous ces derniers jours avant le match, c’est la frénésie. Y’en a-t-il parmi nous qui n’aient pas parlé du match Egypte-Algérie du lever au coucher du soleil ? Quelqu’un a-t-il eu l’audace ou l’inconscience de penser à autre chose, de diriger ses focales sur d’autres stades que celui où va se jouer la validité génésique de la nation ? Qui a poussé l’antinationalisme jusqu’à ne pas regarder le match ?

Suivez mon regard… Il y a des vilains petits canards partout. Tu es, mon pauvre, en cette minute même, en train de rater grave une occasion de te taire. Ça coûte quoi de la verrouiller à double tours ? Ce ne serait pas mieux que de dire ce que tout le monde dit car c’est ce que tout le monde veut entendre. On parle foot, et rien d’autre, même si l’hystérie égyptienne d’avant le match nous inclinerait plutôt à adopter la loi du Talion comme lien. Ils veulent nous…

Eh, bien, on les pliera, nous, avant !... Si les Fennecs — quel drôle de nom pour des footeux — donnent la leçon de foot et de fairplay, et rien d’autre, qu’ils méritent aux Egyptiens, on te pardonnera ton indifférence à ce qui exalte la nation toutes affaires cessantes. Les vainqueurs sont toujours théoriquement pusillanimes. Si, par contre, les «nôtres» perdent, t’es deux fois perdu, toi ! Tu t’en tapes du foot, voilà tout, et tu le dis ! Urbi et orbi, pal et secam, couleur et noir-blanc, vice et versa ! Ça va comme ça ? On la refait, en ralenti : tut’en- ta-pes-du-fo-ot ! Si l’Algérie gagne, ce n’est pas déplaisant évidemment ! C’est toujours plus flatteur pour l’ego individuel et collectif de gagner que de perdre.

C’est d’avoir méconnu cette règle qui a perdu La Palice. Mais si l’Algérie est éliminée de la Coupe du monde, eh bien, quoi, Koléa tombera ? Il a suffi d’un match pour que la morosité et même la désespérance dans laquelle étaient plongées nos compatriotes se dissipent. Faussement. L’exaltation autour du foot est un leurre. Un écran de fumée. Voilà un peuple qui apprend à se faire à la gagne en oubliant, l’espace d’un match vécu comme une renaissance de sa dignité, la malvie dans laquelle il croupit.

Kif kif d’ailleurs pour les Egyptiens. Un peuple, eux aussi, qui, comme les Algériens, souffre de l’autoritarisme, de l’absence de démocratie, des inégalités du néo-libéralisme de bazar, et qu’on convoque pour refaire l’unité nationale derrière un ballon. Un tel déchaînement d’hostilités, de noms d’oiseaux, de politesse de maquignon de part et d’autre, doit bien profiter à quelqu’un. Depuis plusieurs semaines, des journalistes égyptiens à cran se lâchent pour casser de l’Algérien et pas seulement du sportif.

On aura entendu les pires choses sur nous dans la bouche de ces commentateurs. Y’en a un qui affirmait même que c’est l’Egypte qui a appris à l’Algérie à être… arabe ! C’est trop de bonté. A l’inverse, chez nous, on sort du champ strictement sportif pour casser de l’Egyptien, du moins verbalement. L’escalade a atteint un point tel que des allumés ont tendu une embuscade aux joueurs algériens qui ont été caillassés sur le sol égyptien.

Un tel degré de violence pose évidemment à la Fifa le problème de la sécurisation des rencontres de football et à nous, Egyptiens et Algériens, celui de la disproportion, voire de la diversion. Disproportion entre d’un côté l’enjeu, sportif, et de l’autre, l’état d’échauffement belliqueux dans lequel le chauvinisme met les esprits. Diversion par rapport à tout ce qui ronge nos sociétés.

On se soude derrière les représentants de ce nationalisme à crampons en oubliant la corruption, les injustices, la déliquescence dans laquelle nos pouvoirs, algérien et égyptien confondus, ont dilapidé leurs pays respectifs. Et d’un côté comme de l’autre, le transfert des frustrations sur le foot et la haine de soi incarnée en l’autre sont si puissants que si les deux pays avaient des frontières communes, l’escalade verbale se serait sans doute continué en guerre pure et simple comme, en juillet 1969, le Salvador et le Honduras, deux républiques centraméricaines, qui en sont venues aux armes pendant cinq jours suite au déchaînement de violence lors d’un match éliminatoire pour la Coupe du monde.

Le foot, ce n’est que du foot. Et pendant qu’on glorifie l’héroïsme guerrier qui va au-delà de la dimension sportive du foot, la vie ne s’arrête pas. Corrompus, corrupteurs, victimes de la corruption, oppresseurs et opprimés, pauvres perpétuels et nouveaux riches, chefs et sous-chefs, enseignants grévistes tabassés et flics tabasseurs à tout-va, tout ce beau monde est censé taire les conflits sociaux, les différences, les intérêts antagoniques, pour supporter l’équipe nationale de foot.

Et ceux qui gardent la conscience vive du leurre, eh bien, ce sont des «vendus», des antinationaux. Quand je vois comme se délite la grève des enseignants dans laquelle se joue un enjeu considérable, celui de l’éducation de nos enfants, je me dis qu’il y a un grave déplacement de l’attention. C’est de ça qu’on devrait parler du lever au coucher de soleil !

Par Arezki Metref

Quatorze onze, le J. zéro

8h du matin. Les yeux embués mais qui voient loin, l’Algérie s’éveille lentement avec un objectif, gagner un match à 4000 km du pays pour participer à une Coupe du monde à 12 000 km de là. Pour être champion du monde de toute la planète. 9h. Les premiers klaxons s’entendent, toute l’Algérie s’est habillée de son drapeau, grosse couverture chaude qui réchauffe les jours de froid, drap frais qui rafraîchit les jours de chaleur.

10h. L’Etat s’éveille doucement, une lueur d’inquiétude panique dans les yeux en ce jour où tout peut se retourner contre lui. Il tente de rassurer et de protester, coincé entre la nécessité d’appeler au calme pour éviter les dérapages et le devoir de défendre son pays agressé pour éviter de se décrédibiliser. 11h. Il va être midi. 12h. Du planton au chef de l’Etat, tout le monde se sent concerné et liquide ses devoirs pour être prêt pour le match.

Le président éteint son portable, les importateurs ajournent leur cargaison du port, les couples se séparent en se donnant rendez-vous pour après-demain, les voleurs suspendent leur vol, les politiques arrêtent de politiser. 13h.

Le ventre noué, les Algériens mangent, pour ceux qui ont à manger. 14h. Les Algériens font une sieste, pour ceux qui ont où dormir. 15h. Les forces de l’ordre prennent place avec un ordre : laisser le désordre en l’ordonnant, la limite étant à l’appréciation du client. 16h. Les derniers opposants rangent leur rage et leurs arguments et se préparent au choc final, battre les frères arabes pour pouvoir affronter les ennemis blancs.

17h. Il est 17h. 18h. Le match va commencer, les Algériens retiennent leur souffle comme les Américains de 1969 quand Neil Armstrong allait poser son pied droit sur la lune. 20h. Le match est terminé, l’Algérie n’a gagné ni perdu. Mais quoi exactement ?

Par Chawki Amari

L’Entv, un media lourd qui a perdu son poids

«La manière dont la Télévision nationale a couvert l’événement, avec une absence de réactivité flagrante, est une preuve que cette télévision appartient à l’âge de la préhistoire des médias.»
Liberté du 14 novembre

La presse nationale fut unanime ce samedi pour dénoncer la mauvaise couverture de l’Entv des derniers événements du Caire. L’Expression n’est pas le seul journal à dénoncer cette défaillance de notre cher média lourd (que nous aimons et que nous défendons contre toute attaque), mais qui a visiblement perdu beaucoup de poids. Et comme on est bien informés de ce qui se passe au 21e boulevard des Martyrs, nous vous livrons un nouveau scoop qui démontre la légèreté et surtout le manque d’audace de notre télévision nationale. Quelques jours avant l’incident du Caire, une délégation de journalistes égyptiens avait fait le tour des rédactions et fut même accueillie avec tapis rouge au ministère de la Communication et au siège de la Télévision.

Il était prévu que ces journalistes apaisent la tension qui persistait entre les télévisions égyptiennes et la presse écrite algérienne. Ils avaient convenu d’organiser, à leur retour du Caire un duplex entre la Télévision algérienne et la chaîne publique El Masrya, avec des invités sportifs et médiatiques des deux côtés. Mais une fois chez eux, ces journalistes ont coupé le contact avec leurs homologues algériens et toutes les tentatives de l’Entv, de joindre les responsables d’El Masrya ou ESC (Egyptian Satellite Channel) sont restées vaines. Les Egyptiens ont définitivement boycotté la Télévision algérienne.

Au lieu de dénoncer cette attitude déloyale et basse, l’Entv s’est contentée de fermer les yeux sur tout. Nous ne sommes pas contre la télévision ni contre les responsables de l’Entv, mais contre ces hauts responsables qui surveillent et qui dictent le contenu du 20h. L’Entv et sa direction reste libre dans le choix de ses émissions, dans le choix de ses invités et encore dans le choix de sa programmation.

Mais aucun responsable ne souhaite prendre de risque. L’épisode des caricatures sur le Prophète et le limogeage de Lotfi Cheriet, alors puissant directeur de Canal Algérie et surtout le limogeage des responsables de l’information de la chaîne A3, il était devenu déconseillé pour les responsables en place de prendre des décisions audacieuses, surtout dans un contexte où ce match de football a dépassé de loin le cadre du sport et de la diplomatie.
En brisant les ailes de la liberté des différents directeurs à l’Entv, les responsables de l’audiovisuel algérien, ont desservi la cause déjà perdue de l’Unique. Il ne faut pas blâmer Yacine Bourouila, le directeur des sports, Nadir Boukabès, le directeur de l’info, ou encore le directeur général de L’Entv, Abdelakader Lalmi, car ils n’ont pas les coudées franches pour offrir aux téléspectateurs algériens, la télévision qu’ils souhaitent regarder.

Aujourd’hui, nous sommes amenés à suivre Al Jazeera pour écouter à chaud notre président de la FAF, Mohamed Raouraoua, à regarder Canal+ pour découvrir les actes de barbarie des Egyptiens et enfin, il faut regarder Nessma TV pour voir notre vedette Beloumi parler de son aventure au Caire. Alors qu’à côté, l’Egypte, avec son armada de chaînes privées de bas de gamme, tente de vendre une image fausse des événements qui se sont déroulés au Caire, en présentant des faux témoins et surtout en déformant des faits qui ont été prouvés par l’image.

Amira SOLTANE

La belle au Soudan

L’esprit sportif a toujours imposé le respect de l’adversaire tant que ce dernier est respectueux. L’esprit sportif impose aussi à l’équipe vaincue de reconnaître la suprématie du vainqueur. Car, en fin de compte, le football n’est pas un jeu de hasard et la place de la chance y est très réduite. Dans ce genre de compétitions, avec l’enjeu que l’on connaît, c’est forcément le meilleur qui gagne.

Maintenant que la confrontation sportive s’est terminée sur une victoire de l’Egypte par un résultat qui ne qualifie aucune équipe, donc par un rendez-vous au Soudan, les eaux vont couler sous les ponts qui ont toujours lié l’Egypte et l’Algérie. Les supporters égyptiens ont soutenu leur équipe jusqu’à l’ultime seconde. C’est à leur honneur et personne ne le leur reproche, tout comme les Algériens doivent continuer à soutenir les Fennecs et ce, malgré une défaite due essentiellement à une la tactique défensive qu’a choisie l’entraîneur.

En fait, si les sentiments d’euphorie se saisissent des masses partout à travers le monde, le plus important est de tirer les leçons de toute cette expérience, aussi bien des vainqueurs que des vaincus, car l’Afrique, la région arabe, l’Afrique du Nord en particulier, restent loin du niveau mondial et des critères de performance qu’exige la Coupe du monde. La CAN débutera dans deux mois et ce sera une répétition grandeur nature et en temps réel de la confrontation sportive tant attendue et qui a fait rêver tant de peuples.

L’Algérie s’y investira pour confirmer et capitaliser son acquis et se préparer à représenter le football maghrébin. Quand au rendez-vous de Johannesburg, les Algériens doivent attendre l’issue du match barrage que les Egyptiens ont brillamment imposé hier au Caire. La déception des Algériens est visible puisque toutes les manifestations de joie et d’euphorie qui ont caractérisé les trois jours précédant la rencontre Algérie-Egypte se sont tues. Cependant, l’espoir reste intact.

Certes, les choix de Saadane y sont pour quelque chose dans la défaite des Fennecs, mais la stratégie égyptienne qui consistait à démoraliser les Fennecs la veille du match semble avoir fonctionné malgré l’effort consenti par les joueurs blessés après l’agression préméditée et programmée contre les Verts. Si le staff technique de l’EN est désormais face à ses responsabilités pour préparer la rencontre qui aura lieu au Soudan le 18 novembre prochain, les supporters des Verts ne doivent pas se décourager et sont appelés à renouveler leur confiance à cette équipe qui a réhabilité l’emblème national et qui a ressuscité l’espoir de tous les Algériens où qu’ils soient.

Ces Fennecs demeurent, malgré ce qui passé au Caire, la meilleure équipe de son groupe et garde intactes ses chances de se qualifier au Mondial 2010 pour peu que son entraîneur soit à la hauteur des performances et du professionnalisme de ses poulains. La fête de la qualification est reportée de quelques jours. Nous espérons seulement que le Soudan soit un terrain neutre même si sa proximité de l’Egypte est favorable au Pharaons. La balle est désormais dans le camp de Saadane.

Par Abdelkrim Ghezali

Si près du Caire, si loin de son enfer

Le pays entier se relève difficilement d'une gueule de bois dont il aurait aimé d'autres arômes et d'autres couleurs, mais bon. Les Algériens auraient aimé la belle sérénité des lendemains de victoires fêtées dans l'agitation et dans l'excès, mais ils savent aimer ce qu'ils ont quand ils n'ont pas ce qu'ils aiment.

A commencer par cet espoir – tout le monde vous dira qu'il est intact – de se qualifier en Coupe du monde en allant chercher une victoire à Khartoum, la capitale soudanaise. Les Algériens savent aussi qu'il y a autant de leçons à tirer dans la liesse partagée que dans les élans de solidarité éphémère que procure la détresse commune.

Hier, les visages étaient blêmes de désillusion et de manque de sommeil, mais paradoxalement, le teint blafard et les regards absents renvoyaient plus de détermination que de résignation. Non, ce n'est pas l'éternel recommencement. Le rêve est encore là. S'y mêlent encore une multitude de regrets tenaces et quelques remises en cause apaisées, se profilent à l'horizon d'autres façons d'envisager la passion du foot et d'autres regards sur l'adversaire, mais le fait est que toutes les raisons d'encore rêver sont là.

Peut-être encore un peu trop proche du Cairo Stadium mais tout de même à distance respectable de son enfer. Timidement, mais avec beaucoup de promesses, les rues d'Alger ont esquissé l'ultime mi-temps sur les sentiers sud-africains pour un avertissement solennel : le ventre de la passion est encore fertile de générosité dans l'effort.

Et pour l'une des rares fois sans doute, les voix entonnent le refrain de l'essentiel : gagner pour aller en Coupe du monde et, cerise sur le gâteau, laver dans l'apaisement sportif l'affront vécu sur un terrain qui ne l'a pas été. Hier, dans les mines défaites et les regards hagards, il n'y avait pas de haine, seulement l'assurance de femmes et d'hommes convaincus d'avoir été injustement privés d'une victoire par des chemins détournés.

Déçus mais presque heureux d'aller récupérer «ça» au bout d'un parcours qui aurait pu être moins lu et surtout moins violent. L'«essentiel» a commencé hier très tôt. Le voyage pour Khartoum, ses visas, ses billets d'avion et ses tickets de stade. Le reste inchangé.
Les cortèges se font de plus en plus nombreux et de plus en plus bruyants. Plus que deux jours.

C'est trop court et trop long, mais la bande à Saâdane est déjà confortablement installée pour récupérer de sa généreuse débauche d'énergie et de son enfer, si près de la capitale soudanaise. Mercredi, sur la pelouse, à l'abri des pierres et des vociférations haineuses, sera un autre jour.

Slimane Laouari

Enseignements de l’embuscade du Caire

Au-delà du résultat sportif – si l’on peut encore ainsi qualifier une confrontation algéro-égyptienne –, cette occasion aura été instructive autant sur les sociétés que sur ce qui leur tient lieu d’États.

Nos “frères arabes” de la vallée du Nil auraient aimé nous couper hachés menu, pour réduire à néant cet illégitime adversaire qui voulait lui barrer la route du tournoi final de la Coupe du monde de football. Nous aurions bien aimé en faire autant. On pourra dire ensuite que les “débordements” auront été le fait d’incorrigibles hooligans locaux.

Nul doute que les autorités égyptiennes ont contribué à la conception et à la mise en œuvre de l’embuscade contre le car de l’équipe d’Algérie. Le comportement du conducteur et les réactions, apparemment préparées, des officiels en attestent. Le recours national aux moyens extra-sportifs pour tenter d’arracher une victoire à l’adversaire constitue le signe d’un déficit “civilisationnel” qui rend paradoxale la participation de telles nations à des compétitions universelles justement dotées de règles de jeu pour en éloigner les résidus de comportement “précivilisationnel”.

Il semble que ce n’est pas parce qu’on a dix mille ans d’histoire qu’on ne peut traîner, en 2009 encore, dans un État pré-moderne. La régression, c’est fait pour cela. L’Égypte constitue un laboratoire de production des modes d’entrave à la citoyenneté, l’enjeu étant de tuteurer le potentiel citoyen en chaque habitant pour en faire un élément de la foule, cohorte manipulable et dirigeable à souhait.

L’autocrate qui cible l’ennemi et pousse “le peuple” électrifié au crime ; quand il est en position de force, c’est l’opposant, intégriste en général, qui désigne l’ennemi de la foi ou de la “oumma” aux troupes de “fidèles” qu’il aura préalablement chargées à bloc. Le tout est que l’ennemi soit toujours ailleurs et le “peuple” face au péril et le dos tourné à celui qui le manipule. Quitte à l’inventer, cet ennemi, quitte à le trouver parmi ses “frères” d’hier soir.

Et cette culture qui a tant contribué à nous acculturer, depuis des décennies qu’elle nous sert de modèle, depuis des décennies qu’on nous injecte, de force, ses instituteurs, ses imams, ses stars, ses “mouselsels”... jusqu’à la singerie du dialecte.

Jusqu’à ce que les Égyptiens découvrent, au détour d’un enjeu de prestige, que nous ne sommes pas “arabes”. À juste titre, au demeurant. Notre arabité ne les intéressait donc que dans la mesure où elle leur permettait de partager une des rares victoires politiques du monde dit arabe à l’époque moderne : la décolonisation de l’Algérie.

Mais le tuteur n’a pas supporté la contestation de sa tutelle. Nos dirigeants l’éprouvèrent quand il fut, récemment, question de l’ordre égyptien en matière de “Ligue arabe”. Ce paternalisme – maternalisme en l’occurrence puisqu’il s’agit d’Oum Dounia – n’est pas contestable y compris sur le terrain sportif.

Il y a une responsabilité politique dans le langage de notre “fraternité”, et il y a une responsabilité politique en ce que notre allégeance arabiste a rendu possible le désir d’autorité de nos “grands frères”.

À voir comment à travers la Fifa, il a réagi à l’inacceptable, en nous “gérant” et non en appliquant la réglementation, on dirait que le monde préfère assumer cette immaturité comportementale au lieu de nous traiter en membre à part entière de la communauté sportive.

Par : Mustapha Hammouche

L’amour de l’Algérie, pas de ceux qui l’ont privatisée !



Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

Classement Fifa. L’Egypte meilleure nation africaine et arabe dans le… 

… lancer de pierres !

Les jeunes. Les moins jeunes. Les filles. Les garçons. Et même les chiens ! Tous aiment ce pays. On l’a encore une fois vérifié à l’occasion de ce match contre les «pharaons» d’Egypte, et bien avant durant les qualif. Tous ont porté avec fierté ce drapeau. Sur les épaules. Sur le dos. Sur la tête. Sur le cœur. Dans le cœur. Interrogés à chaud, des Algériennes et des Algériens avaient la bave aux lèvres lorsqu’ils parlaient d’Algérie. Cette bave d’amour rageur pour leur bled. Mais alors, si tout ce beau monde, ce très beau monde-là aime son pays, qu’est-ce qui cloche ? Qu’est-ce qui fait fuir des milliers d’Algériennes et d’Algériens ? Une météo particulièrement dure ? Non. En plein mois de novembre, il faisait 23 degrés hier, à l’heure du match. Une géographie ingrate ? Bon Dieu, je n’ai jamais vu de reliefs aussi contrastés que dans mon Algérie, cette contrée où l’on peut passer d’un littoral à un massif montagneux, à une zone désertique, à une verte campagne, le tout en une journée. Des maladies contagieuses et des pandémies ? A bien y regarder, il n’y en a pas plus que dans d’autres pays émergents. Une surpopulation qui oblige les plus faibles à déguerpir s’ils ne veulent pas mourir étouffés ? Des régions entières du pays sont quasiment vides d’habitants et ne demandent qu’à être occupées. Mais alors, si rien de tout cela ne pousse les gens d’ici à l’exode, qu’est-ce qui les y force ? Qu’est-ce qui fait qu’un jeune de 22 ans peut donner sa vie pour 22 joueurs et un drapeau, peut risquer sa peau juste pour aller voir l’Algérie jouer dans un pays vachement hostile, l’Egypte, puis, aussitôt le match terminé, prendre le large, mettre le plus de distance entre lui et ce pays pour lequel il était prêt à se sacrifier une demi-heure avant ? Je coinçais sur la réponse à cette question. Jusqu’au moment où je me la suis reposée. Différemment. Au lieu de se demander qu’est ce qui fait fuir nos jeunes et moins jeunes, ne serait-il pas plus juste de se demander «qui» les fait fuir ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L. 

Banlieue

Je ne sais pas combien de fois j’ai dit que je n’aimais pas la cité où je vis. Je ne rate pas en tout cas une occasion pour le dire. Je la hais même. D’abord parce que j’ai été contraint d’y habiter: contraint par la modestie de ma bourse et par la spéculation immobilière qui m’avait rendu accessible ce coin où la poussière succède à la boue et la boue à la poussière.

Je ne l’aime pas parce que c’est une masse hétérogène d’individualités très diverses d’éducations antinomiques. Je ne l’aime pas parce que la mauvaise foi voisine avec l’hypocrisie et cohabite avec la bigoterie et la forfanterie.

Il y a bien çà et là des oasis de courtoisie, de politesse et de savoir-vivre, mais elles sont noyées dans l’impitoyable loi de la jungle où la raison du plus fort est toujours la meilleure. Mais la cité demeure quand même le thermomètre infaillible de notre cité: quand le pays s’enrhume, la cité tousse affreusement. Et quand des voix modérées s’étonnent de la non-application des lois de la République, la cité en montre un échantillon fort éloquent.

Allié au manque de civisme d’une population qui s’estime délaissée et marginalisée par les pouvoirs et services publics, le défi aux lois s’exprime non seulement par les diverses entorses aux règles urbanistiques, aux greffes et aux transformations imposées aux balcons et devantures des bâtiments, mais aussi par la montée irrésistible du commerce informel qui avait commencé au moment même où la République prise de vertige vacillait.

Malgré les incessants efforts de la maréchaussée qui, d’une manière sporadique, avait tenté à maintes reprises de décourager les téméraires trabendistes qui prenaient pied sur le trottoir de cette grande allée qui balafre la cité, ceux-ci revenaient aussitôt plus hardis qu’auparavant. Et un modus vivendi s’était tacitement établi entre les forces du désordre et la discrétion de l’ordre. Tout avait commencé avec les revendeurs de cigarettes, ces jeunes gens rejetés par l’école puis par la famille.

Installés à chaque coin de rue, ils vendent leur poison sous l’oeil débonnaire des agents de police plus vigilants à l’endroit des taxis clandestins. Puis aux vendeurs de tabac, sont venus s’ajouter les marchands de cacahuètes qui, chaque après-midi, parfument les allées avec leurs grillades.

Ils sont arrivés même à proposer du thé chaud pour accompagner arachides, noix et pistaches exposées sur des étals de plus en plus imposants.
Evidemment, il est inutile de citer ceux qui vendent la pacotille habituelle à des prix qui font enrager les commerçants patentés: peignes, mouchoirs, lames, rasoirs, cosmétiques, savons, équipements électriques...

On trouve tout sur nos trottoirs! Ce spectacle d’une foule nombreuse, qui déambule au milieu d’étals improvisés, n’est pas seulement l’apanage des journées de Ramadhan où tout est permis pour arrondir ses fins de mois: herbes aromatiques, pois chiches trempés voisinent avec un poisson qui n’est pas de toute première fraîcheur et que les multiples arrosages d’eau salée n’arrivent plus à lui donner le lustre souhaité.

Le comble est atteint quand, au crépuscule, après l’Adhan, des barbecues sont dressés sur les trottoirs.

De jeunes gens barbus allument activement les braises, sortent des corbeilles de pain frais et alignent des brochettes sur un large gril, répandant dans l’air déjà saturé par les relents d’essence et de gaz d’échappement, une appétissante odeur de viande grillée. Et tout cela sous un éclairage public déficient. Il faut dire qu’à côté, Bordj El Kiffan anéantie par le chantier du tramway, a fermé ses gargotes.

Selim M’SILI

De la laideur du mensonge

Stupéfaction chez les sujets de Sa Majesté. De prime abord, on aurait parié sur la décision de Gordon Brown d'envoyer 5000 soldats supplémentaires en Afghanistan ou sur son ferme engagement à durcir les mesures contre l'immigration. 

C'est perdre son pari à trop vouloir s'attacher au sérieux de ces questions. Si les Britanniques sont déprimés c'est parce qu'ils ont appris qu'ils faisaient partie des personnes les plus moches de la planète ! Une piètre découverte quand on sait que les Américains, eux, viennent de découvrir d'importantes quantités d'eau sur la Lune.

Les Britishs vont-ils nous sortir une autre, plus noire encore, l'humour étant ce qu'il est outre-Manche ? Tony Blair camperait à l'aise dans le rôle de raconteur de blagues de ce genre.

D'abord parce qu'il aura du temps à s'y consacrer pleinement, l'ancien Premier ministre n'espère même plus seconder le premier président du Conseil européen qui sera désigné le 19 novembre. Ensuite, en raison de sa parfaite maîtrise de l'art de flairer des armes de destruction massive où elles n'existent pas.

L'envoyé spécial du quartette au Proche-Orient, qui n'est pas prêt à battre l'Américain George Mitchell dont le nombre de va-et-vient dans la région échappe désormais au calcul mental, va faire sensation en début d'année prochaine.

Exempté d'une comparution devant une cour de justice civile, comme l'a décidé le président Obama aux Etats-Unis pour les principaux accusés dans l'attentat du 11 septembre, Tony Blair va devoir répondre des décisions et des actions de son gouvernement avant et durant la guerre en Irak devant une commission d'enquête.

En public et non pas à huis clos, comme il l'aurait tant voulu. Bien que chaque détail compte dans pareilles circonstances aggravantes, l'ami intime des Bush va être amené à répondre à une question d'ordre général, posée par Sir John Chilcot, responsable de la procédure :

comment avez-vous pu embarquer tout un Royaume-Uni dans une pareille galère alors que le régime de feu Saddam n'avait même pas assez d'armes conventionnelles pour tenir durant trois semaines ? En compagnie d'anciens généraux de l'armée de Sa Majesté,

Tony n'aura qu'un choix à prendre : se retourner vers les services du renseignement US qui avaient fourni des alibis aussi fallacieux les uns que les autres et que Colin Powell avait présenté en personne comme des preuves accablantes.

Toujours pétrifiés rien qu'à l'idée de se savoir classés «rois de la laideur», les Britanniques découvriront-ils à partir du 24 novembre prochain, date du début des auditions publiques, le délire collectif ?

Au point d'imaginer leur ancien Premier ministre en Pinocchio, au nez qui n'a pas cessé de s'allonger au moment des faits ? Qu'ils en soient préservés.

Car croire en la vassalité dont Tony Blair avait fait preuve au nom du lien indestructible américano-britannique est déjà un cauchemar en soi.

Bon ou mauvais sens de ses détracteurs, la presse anglaise l'avait même traité de «caniche de Bush» pour avoir poussé le bouchon du suivisme jusqu'à Baghdad. Toutefois, les Britanniques peuvent toujours se consoler : Tony n'est plus au 10, Downing Street.

Sinon, il n'aurait pas hésité une seconde à aller voir ce qui se vend le mieux dans les allées du bazar de Téhéran. Une question de mauvais flair.

Par Anis Djaad

La vraie victoire

La vraie victoire ce n’est pas tant le résultat du match, même si le score de la rencontre n’a pas encore déterminé celui qui jouera la Coupe du Monde 2010, la première qui sera organisée sur le continent africain. Sur ce plan, on ne remerciera jamais assez le Onze national même avec cette défaite de deux buts à zéro. On ne remerciera jamais assez cette équipe qui a offèrt pendant des mois une occasion de joie à une population qui donne l’impression d’être étouffée par on ne sait quelle main invisible.

La vraie victoire, c’est que l’Algérie a gagné une équipe nationale de football après un sevrage qui a duré plus de 23 ans. Il va falloir maintenant renforcer, consolider ce groupe très jeune et qui promet. La vraie victoire est que cette équipe a su raviver le patriotisme qui somnolait au fond des coeurs des Algériens. L’Algérie venait à peine de fêter le 55e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale.

Dans la rue, pas le moindre signe d’une fête pour marquer ce repère historique qui ne figure plus dans l’imaginaire des Algériens. Grave cassure entre la rue indifférente au 1er Novembre et les officiels qui se prélassent dans les salons et se gargarisent de compliments sur les plateaux de l’Entv. La vraie victoire est d’avoir réussi là où les politiques de tout acabit ont échoué.

Ceux qui avaient la chance de fêter l’Indépendance nationale témoignent qu’ils retrouvent la même ferveur qui a marqué cette journée du 5 Juillet 1962, si ce n’est plus. De mémoire nationale, jamais on a vu pareille intensité populaire, pareil attachement au drapeau national que durant les jours qui ont précédé cette rencontre de football. Merci aux jeunes de l’Equipe nationale pour cet exploit.

Quant à la vraie défaite, ce ne sont pas les joueurs qui l’ont concédée aux Egyptiens, mais les médias et particulièrement la Télévision nationale. Elle est médiatique. Alors que les téléspectateurs algériens guettaient la moindre image, la moindre information qui les renseignerait sur le sort de leur Equipe nationale, l’Entv rame dans un autre océan et abandonne le terrain aux télévisons satellitaires égyptiennes qui font et défont à leur guise des scénarii les plus invraisemblables. En montrant les Medelci, Djiar et Ould Abbès, on avait l’impression que l’Entv couvrait une activité ministérielle au Caire.

Pas la moindre image, pas le moindre intervenant, pas le moindre commentaire de ses envoyés spéciaux pourtant nombreux à se déplacer au Caire. La vraie défaite, c’est que les Algériens ont, encore une fois, trouvé ce qui les concernait directement sur les plateaux des télévisions étrangères. La vraie défaite, c’est que personne ne demandera des comptes à cette débâcle médiatique qui se poursuivra, tant que...

Brahim TAKHEROUBT

Leçons du Caire

Mon Dieu, qu’est-ce que ce fut injuste ! Ça devait être le sentiment et ressentiment de tous les Algériens hier devant cet incroyable retour de situation qui a vu les Verts stoppés net dans leur envol pour le Mondial sud-africain. Difficile de réprimer sa colère, de ruminer sa rage après ce but assassin intervenu dans les ultimes minutes du temps additionnel.

C’est tellement frustrant, tellement rageant de voir ainsi la qualification à la Coupe du monde nous filer entre les doigts. Nos Fennecs auront vaillamment résisté aux assauts incessants des Pharaons dans le chaudron du Caire.

Nous avons cru que nous tenions enfin cette maudite qualification et démoli moralement les protégés de Hassan Shehata. Nous pensions déjà à l’explosion de joie qui allait accompagner cet événement historique.

Puis vint cette maudite erreur d’inattention pour nous rappeler qu’il ne faut jamais crier victoire avant de l’avoir. Nous sommes certes déçus, très déçus même. Mais ce ne serait qu’une partie remise.

Il était écrit quelque part que nos Verts devront suer pour obtenir leur ticket de qualification au prochain Mondial. Que les Pharaons d’Egypte tout auréolés de leurs exploits continentaux, qui ont tenu la dragée haute au Brésil de Kakà et qui ont terrassé les champions du monde italiens, méritent une seconde chance.

Au regard de cet impressionnant palmarès, on mesure mieux l’exploit de notre équipe nationale. Parce que en évacuant les sentiments et la déception, on pourrait dire que les Verts s’en sont tirés à bon compte quand on sait le guet-apens qui leur a été tendu à leur arrivée au Caire.

Les Egyptiens qui promettaient une raclée aux Fennecs n’ont dû leur salut qu’à une bévue défensive monumentale. Le match d’hier aura prouvé, en effet, que les Pharaons sont largement à la portée des Verts. Et la note aurait même pu être salée si Saïfi était un peu plus adroit devant le but. Pour nous autres supporters des Verts, qui étions prêts à envahir nos villes et villages, nous allons juste reporter la fiesta à mercredi.

Nous ne doutons guère d’une victoire au Soudan de nos courageux représentants. Ne cédons pas à la déception et à la démobilisation, car cette équipe ira en Afrique du Sud. Les plus belles victoires sont celles qui s’arrachent par la force des jarrets. Apprenons donc pour ce mercredi qu’un match n’est jamais fini avant le coup de sifflet final. Alors, toutes et tous derrière les Verts, ils sont désormais mûrs.

Par Hassan Moali

Bravo Sarkozy !

La volonté du roi Mohammed VI, telle qu'exprimée dans son dernier discours, est exécutée sur le terrain à l'esprit comme à la lettre, pour ne pas dire avec zèle. Le Makhzen qui ne cherche même plus à camoufler les lâchetés contre les populations sans défense s'en est pris une nouvelle fois à la militante des droits de l'homme, Aminatou Haider, un symbole qui est pour le peuple sahraoui ce que les Djamila furent pour le nôtre.

Vendredi dernier, alors que le "commandant des croyants" accomplissait sa prière à Rassani, Aminatou Haider se faisait enlever à l'aéroport d'El-Ayoune, capitale du Sahara occidental sous occupation marocaine. Ce n'est pas la première fois que cela lui arrive. Haider est en effet rompue à la sauvagerie et à la bassesse marocaines, elle qui a subi maintes fois dans les geôles marocaines la torture et le viol. Cependant, les choses empirent pour les Sahraouis depuis, que dans son dernier discours, le sultan les a sommés de choisir entre être marocain ou traître.

"Ou le citoyen est marocain ou il ne l'est pas (…) Ou on est patriote ou on est traître", disait-il dans une logique colonialiste que même Israël n'a pas encore osée. Aminatou Haider n'est pas une inconnue sur le plan international. Elle a été primée dans plusieurs capitales, particulièrement occidentales.

Au-delà de l'hommage mérité qui lui est rendu, les prix souvent prestigieux ne lui sont pas octroyés en tant que citoyenne marocaine, comme le voudrait le roi du Maroc. Bien au contraire, ils lui sont délivrés pour sa lutte en tant que Sahraouie jalouse de son identité, agissante pour la cause de son peuple.

Depuis quelque temps, le Maroc arrête à tour de bras dans les milieux sahraouis et vise particulièrement les militants des droits de l'homme. Il le fait avec l'appui de la France, "le pays des libertés et des droits de l'homme".

En effet, en avril dernier, la France de Sarkozy s'opposait à l'ONU à ce qu'on élargisse les prérogatives de la MINURSO de façon qu'elle puisse assurer la protection des Sahraouis et mettre fin à la violation des droits humains dont le stade devenait alarmant au Sahara occidental. Résultat ? Le trône tombe le masque et ne prend plus de gants pour sévir au grand jour, sans même épargner la… femme.

Par Mohamed Zaâf

Tout n’est pas perdu

Tout n’est pas perdu ; il reste le rendez-vous de Khartoum, terrain neutre, loin des insultes et des actes de malveillance, loin des coups bas et des coups fourrés, où partant à égalité de points les Fennecs plus forts en attaque qu’en défense, pourront trouver les filets adverses.

Le ticket pour l’Afrique du Sud n’est pas encore en poche. La victoire des Pharaons, même si elle est peu honorable et sans gloire, relance la course pour une place au Mondial. Le onze national, dont le parcours jusqu’à l’arène du Cairo Stadium a été long et harassant, n’a pas démérité. Il s’est fait piéger lui-même en se cantonnant en défense.

Il était clair que les égyptiens n’avaient rien à perdre. Ils jouaient le tout pour le tout, à la limite d’un anti-jeu, devant un arbitre central un peu trop indulgent et une foule qui a montré son véritable visage de haine envers “son peuple frère”.

La pression qui a prévalu au Caire ces dernières 48 heures sur nos supporters et les envoyés spéciaux des organes de presse a de quoi donner des frissons et de réviser notre jugement à l’endroit des égyptiens. Ce qui ne devait être qu’un match entre peuples frères a pris une autre tournure où les mauvais diables ont refait surface.

Mais tout n’est pas perdu pour nos verts. Ils ont réussi en peu de temps à gagner le cœur de millions d’algériens qui se retrouvent en eux, à leur faire aimer les couleurs nationales, à leur inculquer de manière extraordinaire la fierté de se draper de l’emblème national.

Tout n’est pas perdu ; il reste le rendez-vous de Khartoum, terrain neutre, loin des insultes et des actes de malveillance, loin des coups bas et des coups fourrés, où partant à égalité de points les fennecs plus forts en attaque qu’en défense pourront trouver les filets adverses.
Tout ne sera pas perdu si les responsables officiels arrivent à vibrer avec la même chaleur sincère que celle des millions de supporters anonymes, à offrir les moyens, les facilités et la protection aux centaines d’algériens qui se déplaceront au Soudan pour la vérité, rien que la vérité du terrain.

L’espoir n’est pas perdu même si on a été à deux minutes du bonheur. Celui à venir ne sera que plus mérité.

Par : Outoudert Abrous

L'équipe nationale est rentrée du Caire

Ouvertures

Les étrangers connaissent leurs intérêts et les trouvent en Algérie. Le flux à Alger des responsables politiques en tête de délégations de patrons, les premiers se transformant en VRP au service des seconds, est un signe loin d’être trompeur sur ce regain d’attractivité. 
De toutes parts, d’Asie, d’Amériques et bien sûr d’Europe, il n’est pas un jour sans que soit annoncé l’arrivée ou le départ d’un groupe d’hommes d’affaires, ce chassé-croisé s’inscrivant en faux radical contre toutes les insinuations malveillantes contre les dispositions de la loi de finances complémentaire adoptée durant l’été.

Il n’y a rien d’anormal à ce que des hommes d’affaires étrangers, représentants de leurs Etats ou privés, soient animés par une volonté, d’ailleurs non dissimulée, de tirer profit des sommes astronomiques, comptabilisées en milliards de dollars, injectées dans l’actuel plan de développement.

Attirer les convoitises, c’est fait pour. Tous les partenaires étrangers sont donc accueillis avec déroulement de tapis rouge, pourvu qu’ils s’inscrivent dans le cadre de la loi et des attentes précisées par ladite LFC.

En tout état de cause, il est inscrit quelque part que quelque chose a changé dans ce pays, la croissance du partenariat, en qualité et en quantité, en étant une preuve palpable. La dynamique est irréversible et est lancée sur un train qui n’est pas pourvu de marche arrière. L’Algérie en bénéficie et les étrangers en profitent. C’est l’essence même du partenariat.

N.S.