Depuis que les islamistes ont intégré le jeu politique et renoncé, du moins peut-on l’espérer, à la violence pour imposer leurs idées, beaucoup d’Algériens les observent avec curiosité. A la tête de partis politiques, ils ne cessent de se diviser, d’alliances en mésalliances, et de mésaventures en coups de force. La scène nationale bruisse de leur confusion.
Certes, ils ne sont pas les seuls à se montrer incapables de se construire dans une opposition légale, comme ils ne sont pas les seuls à en imputer la responsabilité à d’autres qu’à eux-mêmes. Mais chez les non-islamistes, il existe une certaine cohérence, une implantation, une discipline, une centralisation efficace et une perception du leadership que l’on ne retrouve pas toujours chez les islamistes.
L’idée centrale de tous leurs discours a trait à la vertu supposée du principe et au contrôle, censé allant de soi, du madjlis choura. Musulmans, on serait tous frères par principe. Que n’ont-ils, dans leurs partis respectifs, réalisé d’aussi nobles intentions ? Même dans l’adversité des maquis, pour ce qui concerne les radicaux armés, les divergences n’ont jamais cessé. Parce que l’humain, c’est l’humain, et Dieu c’est Dieu.
Prétendre vouloir gouverner au nom de l’autre, est une supercherie. Quant à la morale que l’on prête volontiers à celui qui se targue de religion, les affaires de corruption frappent sans discrimination. Ghoul et son département sont particulièrement exposés, surtout depuis l’arrestation de son secrétaire général, sur les pots-de-vin perçus et ayant trait à l’autoroute Est-Ouest. Mais d’autres ministères tenus par les partisans de Hamas, comme celui de la Pêche, sont dans la même situation.
Que n’ont-ils donc moralisé leurs ministères ou leurs partis avant de prétendre moraliser le pays tout entier ? C’est une question à méditer. Mais en Algérie, on médite beaucoup moins qu’on accuse. On se rappelle cette sortie de Bouguerra Soltani sur la corruption et la mise en demeure de Bouteflika de livrer ses informations à qui de droit.
Soltani n’a rien livré jusqu’ici. Il avait le beau rôle que l’imaginaire prête au bon musulman qu’est censé être l’islamiste. L’a-t-il encore ? On peut tromper, dit l’autre, quelqu’un une fois. On peut tromper plusieurs personnes plusieurs fois. Mais on ne peut tromper tout le monde tout le temps.
A. K.
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