vendredi 20 mai 2011

La soif du mâle

«Il y a deux sortes de justices: vous avez l´avocat qui connaît bien la loi et l´avocat qui connaît bien le juge.» Coluche

Je ne fais pas allusion à ce très beau film d´Orson Welles bien que celui-ci sera évoqué, mais la nouvelle est tombée comme une bombe sur les diverses places que compte la société, soulevant des nuages d´interrogations dans les milieux politiques, des retombées sensibles dans les milieux financiers, provoquant des ricanements dans les milieux de la droite française et plongeant dans la consternation et la stupéfaction les derniers naïfs qui croient encore aux idées de progrès du parti socialiste français. Comme vous l´avez deviné, je parle de l´affaire DSK qui vient de déclencher un véritable buzz médiatique.

Il y a quelques semaines encore, un député de l´UMP, interrogé sur un plateau de télévision, avait failli être accusé d´antisémitisme pour avoir déclaré que «DSK ne lui paraissait pas catholique». Il voulait parler du candidat socialiste qui avait des goûts de luxe...Du luxe à la luxure, il n´y avait que deux lettres alors que les moeurs politiques françaises tentaient d´étouffer comme d´habitude les histoires de «bagatelle», quand les accusations étaient portées contre des puissants.

Mais, aux Etats-Unis où le libertinage côtoie allègrement le puritanisme, on ne badine pas avec la morale officielle, surtout avec les histoires de violence faites aux femmes. Après les échecs politiques français sur la scène internationale, un autre coup terrible est porté à l´image du pays des Droits de l´Homme. Cela a permis aux spécialistes des méandres de la psychologie humaine de sortir et de gloser sur le thème du pouvoir et du sexe dans le genre: «Les jeux du sexe et du pouvoir sont si étroitement liés qu´il semble presque impossible de les séparer.

Leurs interactions ont souvent été décrites, mais presque toujours du point de vue masculin...Sous le haut patronage de Zeus, maître de l´Olympe et coureur infatigable, l´appétit sexuel des grandes figures masculines de l´Histoire est devenu presque proverbial. En France, de Henri IV le «Vert galant» à François Mitterrand en passant par Louis XIV et son cortège de favorites, la gourmandise des hommes de pouvoir est non seulement assumée mais presque érigée au rang de fierté nationale, d´élément de notre patrimoine. Pour autant, l´hypersexualité des hommes de pouvoir n´a rien d´une particularité française. Qu´on songe, pour s´en convaincre, à Henri VIII d´Angleterre dont les remariages successifs (il eut 6 épouses en tout) ont conduit à la rupture avec le Vatican et à la naissance de l´anglicanisme, ou, plus récemment, aux aventures aussi célèbres que nombreuses d´un John Fitzgerald Kennedy. D´après les biographes, le sex-appeal de Marilyn Monroe a régné partout sans partage... sauf dans la couche de JFK.» (Internet)

Comme on peut le voir, il ne faut pas remonter à l´Antiquité romaine pour s´apercevoir qu´il existe encore des Néron, des Caligula ou des Héliogabale...Le président Felix Faure poussa le dernier soupir dans les bras de sa maîtresse...

On est bien loin de l´image rassurante et digne que pouvait donner un chef d´Etat comme le général de Gaulle. Tous ses successeurs ont eu, à des degrés divers, connu la rumeur ou ont vu leur vie privée exposée sur la scène publique. L´explosion des canaux de communication a rendu les alcôves aussi secrètes que les allées du Jardin du Luxembourg. Et en consultant la Toile, on peut tout de suite s´apercevoir que l´Elysée et Matignon ne sont pas loin de Sodome et Gomorrhe.

Cependant, dans l´affaire DSK, il y aurait eu violence. En attendant que la justice se prononce, tout accusé est présumé innocent. Mais, on peut tout de suite penser à un complot ourdi par les groupes financiers qui se disputent le marché français. Voici ce qui arriva à Orson Welles qui s´était attaqué au magnat de la presse W.R.Hearst, dans son film Citizen Kane: invité à donner une conférence dans une université du Middle West, il prit une chambre d´hôtel dans la ville. Le soir en rentrant, il trouva devant son hôtel un policier débonnaire qui lui déclara amicalement: «Ne montez pas, Monsieur Welles, «ils» ont mis une gamine dans votre lit...»
Koulchi moumkin!

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