mercredi 25 mai 2011

Explosion de la bulle du conciliabule

Pendant que le régime organise un dialogue de sourds pour faire croire qu’il écoute, ses élus s’organisent dans le silence. Un ministre en fonction transfère des milliards à l’étranger, un autre se retrouve avec 50 millions de dollars sur son compte, un autre encore paye à ses enfants des villas aux USA, un autre enfin, toujours en fonction, se retrouve à la tête de plusieurs appartements à Paris. Dernier sur la route du futur, un ministre, en fonction aussi, est arrêté à l’étranger avec une valise diplomatique bourrée d’euros.

Devant cette impunité évidente, il faut bien admettre que la fuite est organisée ou couverte, ou du moins consensuelle ; pendant que Bensalah offre un café à 20 DA aux représentants politiques, de hauts responsables opèrent de gigantesques transferts de fonds vers l’étranger, pour eux et leurs enfants, montrant par l’exemple qu’ils n’ont aucune confiance en ce pays. Le Président le sait-il ? S’il lit les journaux, et c’est une partie de sa fonction, oui. Le Premier ministre le sait-il ? Pour la même raison, oui, et au lieu de harceler les cadres pour délit de gestion, il devrait regarder ce qui se passe dans son aquarium et arrêter de s’en prendre aux pauvres salariés qui ont du mal à retirer leur argent de la Poste.

Qui va lutter contre ces opérations, crimes économiques permanents, profonde roublardise d’un régime qui demande aux Algériens et aux étrangers d’investir, tout en expatriant de l’argent à des fins personnelles ? Personne, dernièrement la fille de l’un des membres de l’organe officiel de la lutte contre la corruption a été inculpée dans l’affaire de l’autoroute Est-Ouest. La boucle est bouclée, il n’y a rien à faire, à part de la prospective ; si le Président et le Premier ministre ne sanctionnent pas leurs protégés, cette histoire se réglera dans le sang. Un sang national, en dinars et comptabilisé sur le budget de l’Etat.

Chawki Amari

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