mercredi 25 mai 2011

Purification religieuse

L’intolérance officielle continue à faire des ravages dans notre pays. De zélés serviteurs, sans doute pour plaire au prince qui a dit être plus proche des islamistes que des démocrates, sévissent encore contre les non-musulmans. C’est ainsi que le wali de Béjaïa a décidé de fermer des lieux de culte protestant sans donner les justifications nécessaires à cette décision.
Depuis une dizaine d’années, le pouvoir a engagé une opération de purification religieuse en faisant la chasse à tout ce qui est chrétien pour le grand plaisir des intégristes qui n’en demandaient pas tant. Etre en possession des Evangiles ou de la Bible est devenu un délit passible de prison, alors que le peuple algérien est connu pour être respectueux de toutes les religions et des libertés d’opinion.


Un climat délétère a été instauré à travers tout le pays au point que nos concitoyens non musulmans n’osent plus afficher leurs convictions religieuses. Malgré les protestations internationales, le pouvoir reste sourd et poursuit une talibanisation qui ne dit pas son nom.
Dans les années 1990, le terrorisme islamiste a assassiné les chrétiens et les juifs qu’il trouvait sur son chemin. Le processus de leur élimination est maintenu aujourd’hui encore, mais cette fois-ci sans violence physique, jusqu’à ce que l’Algérie soit vidée de tous ses éléments qui n’appartiennent pas à la communauté islamique.


Heureusement qu’ils sont très peu nombreux, sinon nous aurions vécu une situation à l’égyptienne où la chasse aux Coptes est devenue l’activité favorite des intégristes du Nil. Et pour solder ses comptes avec tout ce qui est contraire aux «constantes nationales», le pouvoir s’est mis à fermer discrètement les débits de boissons alcoolisées, sans doute pour plaire surtout au régime wahhabite et pourquoi pas, pense-t-il, s’assurer une place au Paradis. Une hypocrisie très répandue dans le monde musulman.


C’est ce même monde qui, pourtant, n’hésite pas à monter sur ses grands chevaux si par ailleurs une quelconque ville de l’Occident s’attardait à délivrer un permis pour la construction d’une mosquée. Les Suisses ont été voués aux gémonies pour avoir voté contre l’édification de minarets, même s’ils continuaient à autoriser les lieux de culte musulman.
Les maîtres actuels du pays sont en train d’appliquer le programme du FIS sans le FIS. Abassi Madani et El Qaradawi peuvent jouir.

Tayeb Belghiche

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