dimanche 9 octobre 2011

Dorénaprésent, le gouvernement se réunira tous les 1ers samedis du mois !

Football. Equipe nationale. Enfin une bonne nouvelle.

Belhadj incertain !

- Arrête de me donner des leçons ! Et occupe-toi de ton propre secteur ! Toi, tu n’as jamais maîtrisé le moindre dossier.
- Ne m’adresse plus la parole ! D’accord ? D’abord, je ne te connais même pas et tu ne me connais pas non plus ! »
Non ! Cet échange musclé n’a pas lieu dans un bar bondé d’alcoolos aux foies ravagés. Non ! Cette bagarre n’est pas le résultat de la prolifération des débits de boissons. Cet échange d’une rare violence aurait opposé, selon le Soir d’Algérie, deux ministres, Amar Tou des Transports et Abdelhamid Temmar de la Prospective et des Statistiques, en pleine séance de travail du gouvernement, sous l’œil du professeur H’mimed, spécialiste mondialement reconnu des maladies du foie et de la cirrhose.

Comme première réaction, je dois bien l’avouer, j’ai vite caché l’exemplaire du Soir que j’avais acheté le matin. Forcément, avec une fille de 8 ans à la maison, un samedi, jour sans école, il y avait une forte probabilité que ma gamine tombe sur cet article et qu’elle ne supporte pas ce déchaînement d’insultes grossières. Deuxième réaction. J’ai appelé mon journal en les implorant, à l’avenir, de prévenir les lectrices et lecteurs lorsque des segments d’infos aussi brutaux sont publiés en Une et dans les pages intérieures.

On peut imaginer un système de pastilles avec des notifications d’âge précises sur les publics autorisés ou non à lire ces articles plutôt salés et corsés. A l’image de ce que font les télévisions. Ma direction m’a tout de même fait remarquer, à juste titre, qu’elle avait pris soin de ne publier les détails de cette bagarre entre Tou et Temmar qu’un samedi.

Et pas n’importe quel samedi. Le premier samedi du mois, une date communément admise comme idéale pour ce genre de diffusions hard. Un bon point donc pour le Soir d’Algérie qui a pris en compte la sensibilité des jeunes lecteurs. Mais est-ce suffisant ? J’en doute. Car au sein même du gouvernement, d’autres mesures urgentes doivent être prises.

Certes, il n’y a pas d’enfants dans l’équipe d’Ouyahia, mais il y a des femmes ! Peut-on alors décemment risquer de les voir entendre une autre fois, lors d’une prochaine réunion, un échange de ce niveau de violence bestiale entre deux de leurs collègues hommes ? Je ne pense pas ! Que faut-il faire alors ? Réduire, voire supprimer carrément le quota de femmes ministres dans le gouvernement.

Le moment, la conjoncture et le climat actuel s’y prêtent à merveille. Personne ne criera à la discrimination, surtout pas l’Empastillé ! Mais protéger les femmes ministres seules, là aussi, est-ce suffisant ? Pas sûr ! Car même lorsqu’on est ministre homme, entendre deux collègues du même sexe s’étriper en termes aussi «caniveau », ça peut vous choquer.

On n’en est pas moins sensible lorsqu’on est ministre homme, n’est-ce pas ? Deux options s’offrent alors aux rares âmes sensibles encore présentes dans le cabinet Ouyahia. Démissionner, faire valoir ses droits à la retraite et redécouvrir l’œuvre intégrale du groupe Abba. Ou alors bosser comme videur dans un bar. Certes, on y parle grivois, on y hausse le ton, mais pas autant que dans l’actuel gouvernement. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue, hachakoum !

Par Hakim Laâlam

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