jeudi 22 octobre 2009

Jusqu’à quand le diktat d’Israël?

Israël digère très mal son premier et sévère revers diplomatique depuis la fondation de l’Etat hébreu en 1948 dans sa vaine tentative d’étouffer le rapport Goldstone, commandité par l’ONU, qui accuse Israël de «crimes de guerre» et de crimes pouvant s’assimiler à des «crimes contre l’humanité». Ainsi, pour la première fois, une commission d’enquête internationale a pu mener jusqu’à leur terme des investigations sur les exactions d’Israël contre la population palestinienne.

Tant de crimes de guerre israéliens ont jusqu’ici échappé à l’investigation de l’ONU - les crimes commis à Sabra et Chatila en 1982, à Jenine en 2002 notamment - et passés par pertes et profits par une pusillanime «communauté internationale» qui n’a jamais été désireuse de savoir lorsqu’il est question d’Israël et des crimes qu’il commet à l’encontre des peuples palestinien et libanais.

Cet unique échec d’Israël - assuré depuis des décennies de l’impunité par ses protecteurs américains et européens - est donc estimé comme le revers de trop par l’Etat hébreu. Ainsi, les dirigeants israéliens sont dans tous leurs états, face à l’incapacité de ses protecteurs de stopper le rapport Goldstone et la crainte que celui-ci passe devant le Conseil de sécurité de l’ONU avec la possibilité de voir la Cour pénale internationale (CPI) prendre en charge le dossier. Pour parer à cette possible action de la CPI, Israël réfléchit à l’éventualité...de (faire) changer les lois internationales.

Rien que ça! Dans un communiqué publié mardi par le cabinet israélien, il y est dit: «Le Premier ministre (Benjamin Netanyahu) a demandé aux organes gouvernementaux compétents d’étudier une initiative pour amender la législation internationale sur la guerre afin de l’adapter à l’expansion du terrorisme mondial.» Cette législation internationale s’est imposée à tous les Etats membres de l’ONU, sauf, curieusement, au seul Israël qui, depuis 1948, n’a appliqué aucune résolution de l’ONU le concernant.

Même la résolution 181 du 29 Novembre 1947 portant partage de la Palestine historique entre un Etat juif et un Etat arabe, devant entrer en vigueur une année après son adoption par le Conseil de sécurité, n’a pas été respectée par Israël qui proclama unilatéralement l’Etat hébreu en mai 1948. Six mois avant la date prescrite par l’ONU. Deir Yacine, Qalwina, Tabaria, la terreur qui a fait fuir en 1948 près de 800.000 Palestiniens, sont autant de crimes contre l’humanité, commis par Israël et demeurés impunis.

Et voilà Israël qui, s’estimant au-dessus de lois internationales, s’appliquant et s’imposant à toutes les nations, veut amender ces lois du moment qu’elles peuvent avoir à connaître des crimes de l’Etat hébreu. Au nom de quoi, la CPI qui peut traîner le président soudanais devant les tribunaux à cause du Darfour ne pourrait pas faire de même pour le Premier ministre israélien afin que justice soit rendue aux Palestiniens?

Mais les cimes de l’arrogance ont été atteintes par le chef de la diplomatie israélienne, l’ultranationaliste, Leiberman, qui, mettant en doute «la sincérité» des Palestiniens - qui ont eu l’outrecuidance de saisir le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU- s’interroge: «Que veulent-ils?

L’établissement d’un Etat palestinien ou la destruction de l’Etat d’Israël?» Peut-on encore parler de mauvaise foi de la part d’Israël, lorsque l’obstacle à la paix reste l’occupation des territoires palestiniens, l’expansion des colonies juives, la judaïsation de Jérusalem-Est, la bantoustanisation de la Cisjordanie, l’asphyxie de Ghaza, autant de faits qui, outre d’empêcher l’érection de l’Etat palestinien, sont autant de crimes contre l’humanité envers le peuple palestinien. La communauté internationale peut-elle accepter plus longtemps le diktat d’un Etat devenu monstrueux par sa propension à semer la haine parmi les peuples et les nations?

Karim MOHSEN

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