jeudi 22 octobre 2009

Alerte à l’épidémie de fous !



Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

Bouguerra Soltani. L’entendre ou le voir parler à la télévision, c’est une véritable… 

… torture !

Rappelez-vous ! Nous l’évoquions ici même, le 15 octobre dernier. L’affaire Chérif, du nom de ce citoyen licencié de son entreprise, qui avait toqué à toutes les portes, n’avait obtenu aucune réponse, avait fini par envoyer une lettre plutôt salée-poivrée à Abdekka et s’était finalement retrouvé devant la justice pour répondre du crime d’injure au chef de l’Etat. Eh bien, le verdict est tombé. Chérif échappe à la prison, mais pas à l’internement. Il doit accomplir un séjour en milieu psychiatrique. Lui, jure qu’il a toute sa tête. La justice, elle, pense autrement. Et moi, qu’est-ce que j’en pense ? Tout simplement que ce régime est proprement génial ! Il vient de se doter d’un nouvel instrument de matage de la colère et des frustrations citoyennes. L’enfermement en hôpital pour déficients mentaux. Fallait juste y penser ! Mais en même temps, si la chose est «aisée» s’agissant de ce pauvre Chérif — il est seul et désarmé devant l’appareil d’Etat d’internement — il me semble plus difficile d’appliquer cette méthode à plus large échelle. Prenons un exemple. Les émeutiers de Diar Echems. Ils sont des dizaines. Voire des centaines. Comment tous les traîner devant des juges qui concluront à la non-responsabilité pénale et à l’internement psychiatrique ? C’est quasiment impossible ! Pour une raison toute simple. L’Algérie n’a pas construit assez d’hôpitaux psychiatriques ! C’est une erreur stratégique grave. A cause de cette négligence, tous les émeutiers fous, tous les lycéens grévistes fous, tous les dockers en colère et fous, tous les travailleurs non payés et fous, tous les syndicalistes libres et fous, tous les manifestants de ce vaste pays qui sont forcément tous fous ne peuvent pas être correctement pris en charge et internés. Que faut-il faire alors ? La seule chose raisonnable à faire en pareille situation. Arrêter immédiatement les projets de construction de millions de logements, et tout axer sur l’érection rapide d’asiles psychiatriques. Il en faut beaucoup. Il en faut énormément. Il en faut pour arriver à y caser 33 millions d’habitants. 33 millions de fous dangereux qui menacent une poignée de saints d’esprit. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L . 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire