«Il vaut mieux faire l’information que la recevoir; il vaut mieux être acteur que critique.»
Winston Churchill
«On prend les mêmes et on recommence.» Le fameux adage français semble prendre tout son sens à l’Entv, puisque presque une année après le limogeage de deux de ses responsables, respectivement le directeur de l’information et celui de A3 par Hamraoui Habib Chawki le 2 novembre 2008, le nouveau DG, Abdelkader Eulmi, a mis fin hier aux fonctions de ces même personnes qui ont été, à la surprise générale, réintégrées après le départ de HHC, en l’occurrence Zakarya et Brahim Sediki.
Quel message ou leçon doit-on retenir de cette affaire? Que rien n’est éternel à l’Entv et surtout que personne n’est à l’abri d’un remaniement. Une leçon que retiendront sûrement les personnes qui ont prétendu avoir eu la peau de HHC, en revenant à leur poste à l’Unique. Le 21 boulevard des Martyrs est sans doute le siège le moins sûr de toutes les entreprises publiques. Les responsables des différents secteurs s’interrogent chaque jour sur leur sort. Ceux qui ont été rappelés après le départ de HHC et qui n’ont pas actuellement de bons rapports avec le DG de l’Entv actuel, sont frustrés et ne savent pas s’ils vont garder leur place.
Mais le plus inquiétant encore, est qu’on soit revenu sur les mêmes choix de HHC...réintégrer les personnes qu’il a installées. Nadir Boukabès à l’information. Il faut dire que lui-même n’était pas au courant de sa nomination. Sa nomination, son remerciement et sa réintégration se sont faits sans éclairage. C’est dire la complexité d’une nomination d’un responsable aussi important que le directeur de l’information. Mais Nadir Boukabès, qui est un enfant de la boîte connaît les rouages de l’entreprise.
Du haut de ses 40 ans, il est entré dans les coulisses, en faisant son métier de journaliste en couvrant les visites du Président. Très discret et surtout très prudent dans la gestion de l’information et de l’image, Nadir Boukabès fait partie de cette génération qui a appris en écoutant et à n’intervenir que dans les moments sensibles. Il fait partie de cette génération qui regarde Al Jazeera et Al Arabya, pour mieux saisir les nouveaux concepts. C’est un très bon gestionnaire de l’information, du choix du commentaire et de l’image.
Il a surtout les réflexes qu’il faut. Nadir Boukabès a le mérite de diriger l’information sur le terrain. Il a été longtemps aux côtés de Ahmed Megaâche dans la conception et la réalisation de Daerat El Daou. Une émission calquée sur l’émission de TF1 Sept sur Sept, avec comme fond d’écran une vue nocturne d’Alger. Sa nomination est sans doute la plus justifiée des nominations à ce poste très sensible de l’Entv.
Après la nomination de Hafid Derradji, issu des services des sports, de Brahim Sediki de la culturelle, et de Azzedine Mihoubi, littérature, la fonction de directeur de l’information avait été déviée de sa véritable fonction: faire de l’info, comme ce fut le cas à l’époque de Amar Bekhouche, du temps de Abdou B. Espérons que ce changement apportera un plus à l’Entv et renforcera son image dans le gotha des télévisions arabes.
Amira SOLTANE
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