jeudi 22 octobre 2009

Partie en harga, la sagesse ?

Une «Association des sages» aurait été officiellement agréée par le ministère de l’Intérieur, aux dernières nouvelles. Une organisation qui vient appuyer le département de Zerhouni dont les troupes se font autrement câliner depuis le cycle des émeutes, sport qui enregistre chez nous le plus grand succès après le football. L’association ne s’occupera pas des émeutes revendicatives classiques qui, désormais, font partie du décor national.

Elle traquera plutôt les conflits tribaux, comme dans le cas des troubles énigmatiques dans la vallée du M’zab ou plus récemment à Deb-deb, dans la wilaya d’Illizi. Des conflits comme il en fleurissait du temps de la France coloniale lorsque nos ex-«bienfaiteurs» s’attelaient à nous monter les uns contre les autres, en application fidèle du principe «diviser pour régner».

On ne sait pas s’il s’agit là d’une coïncidence ou d’une décision mûrement réfléchie, mais l’association émane justement de notre Grand Sud, plus précisément de la spirituelle Adrar, et compte s’appuyer sur des comités à créer dans les 48 wilayas que compte la RADP. Penser à mettre en place des institutions pour régler les conflits ou les arbitrer, loin de la lourdeur bureaucratique, c’est très bien. Penser à prévenir les conflits ou à sonner l’alarme à temps, avant les dégâts et les haines qui en découlent, serait encore mieux.

L’idée qu’on dit partie de cercles proches de la présidence, gagnerait à être creusée pour être exploitée efficacement et à fond, car elle pourrait être cette réponse nationale capable de couper l’herbe sous les pieds des magouilleurs d’ici et de là-bas. Car il ne faut pas perdre de vue que le Sud, cet espace témoin de la «Transsaharienne», du «Barrage vert» et d’où feu Boumediene encouragea les Algériens à «rêver», a coûté aux Algériens tant de marchandages et des années de guerre en rab.

La bousculade occidentale et ses télescopages dans le Sahel ne sont pas pour démentir les convoitises. Que les services de Zerhouni agréent une telle association ne peut qu’être applaudi, même si «liberté et justice» n’a pas la même faveur, les enquêtes sur les partis politiques durant, chez nous, le temps… qu’il faut. Ce qui fait penser que, finalement, il n’y a pas que le colonialisme qui soit un mauvais élève.

Par Mohamed Zaâf

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