«La populace ne peut faire que des émeutes. Pour faire une révolution, il faut le peuple.»
Victor Hugo "Extrait de Choses vues"
La guerre médiatique entre l’Egypte et l’Algérie est en train de prendre des proportions alarmantes ces derniers jours, notamment après la réaction violente de l’animateur égyptien Mustapha Abdou, qui a promis l’enfer aux Algériens le 14 novembre prochain. L’animateur a usé de sa liberté d’expression pour faire dans l’invective et l’insulte contre les Algériens au lieu de dénoncer la vie misérable des Egyptiens. Cette liberté d’expression dans Dream TV et Nile TV sert-elle seulement à insulter les Algériens? C’est semble-t-il le cas, puisque après enquête on s’est rendu compte que l’Egypte, qui prétend être «la mère des Nations arabes», Oum Edounia, avec toute son industrie cinéma, ses stars, et ses vedettes de la chanson, n’est pas un modèle arabe en matière de liberté d’expression.
Pour rappel, c’est le défunt président Gamal Abdel Nasser qui a doté l’Egypte de sa première télévision en signant un contrat avec Radio Corporation of America pour doter son pays d’un réseau de télévision. La construction de la radio et le centre de la télévision a été achevée en 1960, et la première émission de télévision égyptienne a été diffusée le 21 juillet 1960. Bien après l’installation de notre RTA (qui a été faite sans l’aide de la France), les Egyptiens avaient obtenu le 13 août 1970, le nouveau décret pour la création de l’Union de la radio et télévision égyptienne (Ertu).
Ce n’est qu’après la guerre de 1973, que la télévision a été convertie à la couleur dans le cadre du système Secam, soit seulement deux ans avant l’Algérie. La télé égyptienne est passée du Secam vers le PAL en 1992. Il faut attendre le 28 avril 1998 pour que le premier satellite égyptien, Nilesat 101, voit le jour. Le satellite a été consacré aux chaînes de télévision et d’information. Le 17 août 2000, un autre satellite Nilesat 102, a été lancé pour fournir des canaux supplémentaires. Pour meubler ses satellites d’une autre génération, l’Etat égyptien décide de créer des télévisions privées, spécialisées dans le divertissement. Dream TV 1, a été créée le 2 novembre, 2001 et appartient à l’homme d’affaires égyptien Ahmed Bahgat.
En 2002, une autre chaine El-Mehwer TV a été lancée, contrôlée actuellement par le Dr Hassan Rateb et la radio égyptienne et l’Union de la télévision. Depuis sa création, la télévision égyptienne a toujours été considérée comme la voix du gouvernement égyptien et le parti politique au pouvoir. Tant l’Ertu et les présidents des télévisions sont nommés par le ministre de l’Information. Les chaînes privées ont une liberté considérable dans le traitement de certains sujets, mais avec certaines limites.
Selon une étude réalisée par l’Institut du Caire pour les droits de l’homme (Cirs), lors de l’élection présidentielle deux chaînes publiques de télévision et des chaînes indépendantes ont consacré plus de temps pour couvrir la campagne de Moubarak que pour les neuf autres candidats. Un autre exemple de l’intervention gouvernementale dans les canaux privés a été l’interdiction du célèbre journaliste égyptien, Mohamed Hassanein Heikal, d’apparaître dans Dream TV. Alors que celui-ci est une vedette sur Al Jazeera.
Amira SOLTANE
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