Dans les pays du Maghreb, une élection en suit une autre comme une grande routine monotone ou un feuilleton égyptien sans suspense, où le père de famille reste le chef du troupeau pendant que la mère pleure les moutons égarés. Dernière en date, l’élection tunisienne, sans surprise, où Zine El Abidine Benali va remporter un cinquième mandat indiscutable et indiscuté.
Qu’y a-t-il de nouveau dans la région ? L’uniformisation des processus en marche et une fin de l’histoire en cul-de-sac, partie d’une timide promesse d’ouverture à une fermeture totale dans la reconduction des équipes de videurs. Pour Mohammed 6, arrivé par accouchement après les années de plomb de son père, il a suscité un réel espoir auprès des jeunes générations progressistes, tout comme Zine Ben Ali, auteur d’un coup d’Etat médical visant à stopper le népotisme d’un Bourguiba finissant, tout comme encore Abdelaziz Bouteflika enfin arrivé sur un lit défait d’attentes profondes d’un pays trop mal géré.
Les illusions ont disparu et sont restées les certitudes, que ces trois hommes sont d’abord des hommes de pouvoir et d’appareils, sans réelles visions sur l’avenir et sans intentions de réformes profondes, préférant composer avec la corruption, le clientélisme et les jeux de Palais plutôt qu’avec leurs sociétés.
Avec des méthodes policières également réparties, avec un ennemi commun, les libertés, médiatiques, politiques, syndicales et associatives. L’avantage est pour l’instant du côté du Maroc. Pays féodal gouverné par un roi, ce dernier n’a pas à être élu et les jeux y sont plus clairs.
L’Algérie et la Tunisie devraient faire de même, installer une fois pour toutes des royaumes. Avec des rois. Une foule de sujets conditionnés est déjà prête au baise-main. Finalement pourquoi ne pas embrasser un président sur la main puisque beaucoup de gens ont déjà la bouche en avant ?
Par Chawki Amari
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire