lundi 26 octobre 2009

Le bon paierait pour les mauvais ?

Mme Louisa Hanoune du Parti des travailleurs dénonçait avant-hier le «lynchage médiatique» opéré sur l’ex-secrétaire général du ministère des Travaux publics. Accusé d’avoir touché des pots-de-vin dans le marché de l’autoroute est-ouest, M. Mohamed Bouchama est un cadre blanc comme neige. Son intégrité ne souffre aucun doute et il ne serait en réalité qu’un bouc émissaire, soutient Mme Hanoune, la seule personnalité politique algérienne qui a eu le mérite d’exprimer tout haut une pensée largement partagée dans… le silence. Mme Hanoune cite les innombrables témoignages favorables à M. Bouchama et va plus loin.

Ce sont les personnes qui sont derrière la violation du dossier de l’instruction qui ont intérêt à ce que la vérité n’éclate pas. Ce sont donc eux qui sont à mettre derrière les barreaux, disait-elle en substance. Et de rappeler les exemples dramatiques de deux cadres, dont une femme, morts en prison avant que la justice ne les absolve et prononce leur acquittement. Ce que n’a cependant pas relevé Mme Hanoune, du moins dans son intervention, c’est qu’un autre secrétaire général d’un ministère confié au MSP se trouve avoir maille à partir avec la justice, bien que jusque-là son intégrité morale n’ait jamais été chicanée ni chez nous ni ailleurs.

M. Fateh Boudamous, secrétaire général du ministère de la Pêche, lui, n’est heureusement pas en prison, le verdict du «procès du thon» l’impliquant étant reporté pour complément d’informations sur une période qui remonte à 2006. A M. Boudamous on ne reproche aucune malfaisance. Ceux qui le connaissent disent que son tort c’est d’avoir agi plus en tant qu’Algérien qu’en tant que cadre administratif, en plaçant les intérêts économiques nationaux avant les siens propres, quitte à piétiner les règlements.

Une démarche qui ne peut qu’être en harmonie avec la philosophie politico-économique de Mme Hanoune. D’autant que la nouvelle politique tracée par la RADP au secteur de la pêche rejoint fidèlement en fin de compte l’objectif initial de M. Boudamous. Une politique dont la finalité avouée est de réserver l’exploitation des ressources halieutiques nationales… aux Algériens. Serait-il juste d’être désigné par M. Yazid Zerhouni comme un repris de justice pour avoir agi précocement et… sainement ?

Par Mohamed Zaâf

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire