Le président Bouteflika a souligné à Kampala que l'Algérie "continue de fournir secours, protection et assistance aux réfugiés sahraouis, en attendant que cette question puisse trouver une solution définitive qui ouvrira la voie à leur retour dans leur pays aujourd'hui occupé". Bouteflika appelle un chat un chat. Le Sahara occidental, propriété des Sahraouis autant que la Palestine appartient aux Palestiniens, est un pays occupé. Et si nos hôtes refusent de vivre les affres de l'occupation marocaine, ce n'est pas l'hospitalière Algérie qui risque de les renvoyer dans les griffes du bourreau.
Pour Bouteflika, président de la RADP, les entraves marocaines au plan de règlement onusien sont une violation du droit du peuple sahraoui à choisir librement et démocratiquement son destin. Pour les Marocains, dans la Hamada de Tindouf, il n'y a pas de refugiés sahraouis mais des séquestrés que les méchants algériens retiennent par la force. Bizarrement, les Marocains n'ont a aucun moment parlé du "séquestré volontaire" qui a décidé voilà deux années de quitter la "douce France", son pays, pour venir partager avec les Sahraouis leurs dures conditions dans les camps de la Hamada.
Récemment, l'homme a même agrémenté son séjour d'une grève de la faim pour protester contre l'appui de Paris à l'occupation marocaine. Il en voulait à la France d'avoir empêché, en avril dernier, une résolution du Conseil de sécurité sur l'élargissement des compétences de la MINURSO à la surveillance des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental.
Car le Maroc, qu'on nous présente comme l'as de la démocratie, des libertés et de la tolérance, est en fait un pays qui viole plus que jamais les droits humains, comme le révèle la répression sauvage et les arrestations de gens juste parce qu'ils rencontrent les leurs là ou ils peuvent le faire. A Kampala, le président sahraoui était édifiant. Il réclamait du Maroc qu'il mette un terme à ses violations des droits de l'homme et qu'il libère le "groupe des 7" que Rabat compte traduire devant la cour martiale. "Chassez le naturel, il revient au galop." Il est vrai que sur la question des droits humains, Rabat a fait illusion.
Par Mohamed Zaâf
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