dimanche 6 septembre 2009

La production audiovisuelle nationale était-elle exportable?

«Le propre de la médiocrité est de se croire supérieur»
(François de La Rochefoucauld)

L’objectif de chaque producteur est de vendre son produit audiovisuel. Ce principe élémentaire du commerce de l’image n’est pas encore maîtrisé par les Algériens et cela pour de nombreuses raisons. La première, et sans doute la plus fondamentale, a trait à la qualité de l’oeuvre. Les oeuvres algériennes n’ont pas encore atteint la qualité universelle pour séduire les télévisions des autres pays. La mauvaise qualité des productions algériennes, notamment dans la réalisation et la production, font qu’elles ne trouvent pas de débouchés sur d’autres chaînes de télévisions.

Si on prend l’exemple des séries Souk Hadj Lakhdar, de la série loufoque de Mustapha Ghir Hak, ou encore de la série Bin Bareh oua el youm, la mauvaise qualité de la réalisation, de la distribution et surtout de l’histoire ne tente aucune télévision arabe, maghrébine et encore moins occidentale pour l’acheter. L’autre grande raison de la non-exploitabilité de l’oeuvre algérienne sur le petit écran, c’est la langue. Le dialecte algérien n’est pas compris par le public arabe et oriental. Mais est-ce réellement la bonne raison, quand on voit les productions égyptiennes et syriennes envahirent notre champ audiovisuel?

Selon certains spécialistes, c’est surtout à la langue de s’imposer et cela en plus de l’oeuvre présentée. Cette problématique a été exposée par les responsables de l’Entv, qui exigent des producteurs indépendants une meilleure arabisation des oeuvres algériennes et surtout éviter d’introduire les mots dérivés du français dans les dialogues des oeuvres algériennes. Cette politique n’a pas porté ses fruits, si ce n’est de décrocher quelques prix au Festival des télévisions arabes du Caire chaque année.

Le meilleur exemple sont les productions de Djaâfar Gassem qui ont décroché plusieurs prix au Caire, notamment avec Nass Mlah City, Djemaï Family et le feuilleton Maouid maâ el kadar. Et malgré la qualité de ces productions notamment Maouid maâ el kadar, le feuilleton à suspense, diffusé en 2007 a été produit dans le but d’être exporté vers les pays arabes.

Les télévisions égyptienne et syrienne n’ont pas cru bon l’acheter. D’abord parce qu’il n’y a pas un public demandeur et surtout parce que les Egyptiens sont très protectionnistes et conservateurs. Ils ont d’ailleurs mis beaucoup de temps avant d’acheter des feuilletons syriens de qualité comme Asmahan, Malik Farouk, qui évoquent pourtant des personnages égyptiens. Le seul pays à acheter les productions algériennes dans le monde arabe est la Tunisie.

Sa proximité linguistique et sa proximité territoriale, a conduit à une meilleur acceptation des productions algériennes mais pas n’importe lesquelles. C’est, en effet, la télévision publique TV7 qui a acheté la série Nass Mlah City en 2006 et vient d’acquérir les droits de diffusion de la série la Famille Djemaï, auprès de la Télévision algérienne, le seul détenteur des droits des productions ramadhanesques. Alors que la Maroc, qui a une meilleure acceptation du langage algérien, refuse, pour le moment, d’acheter des productions algériennes, pour des considérations purement.....politiques.

Amira SOLTANE

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