Comparaison n’est pas raison, cette expression est assez connue pour avoir raison. Il y a quelques jours, et pour expliquer l’interdiction d’un ouvrage, le commissaire du Salon du livre (si si, il s’appelle comme ça), n’a rien trouvé de mieux que d’invoquer l’argument classique de la tradition (non, nous ne sommes pas comme les autres).
Il expliquait que tout comme le Salon de Paris ou de Beyrouth, il y a des interdits, appuyant sa démonstration avec un « l’ENTV n’est pas Canal+ ». Sauf que tout le monde sait que ces deux chaînes ne font pas le même métier, et pas uniquement sur l’érotisme ou les seins nus. Lors des émeutes de Diar Echems, Canal + a montré les images de cette colère, alors que l’unique télévision algérienne ne l’a pas fait, bien que située à 100 mètres du lieu de l’événement.
Dans le même ordre d’idées et pour bien faire aussi, Khalida Toumi a comparé El Djezaïri, auteur de Poutakhine, à Roger Garaudy, interdit de publication en France. D’autres se sont déjà chargés de lui répondre, les ouvrages de Garaudy ont été interdits par une décision de justice, même si on peut ne pas être d’accord.
Et alors ? En se comparant aux modèles développés, l’Algérie est loin des standards et le commissaire du salon, tout comme la brigadière Khalida Toumi le savent. En se comparant aux modèles moins nantis, l’Algérie est relativement située en bonne place.
Le dernier groupe de Tunisiens fuyant leur pays pour se réfugier ici en traversant clandestinement la frontière, invoquant leurs difficultés socioéconomiques, ont contribué, avec l’incarcération de Touafik Ben Brick, à défaire l’image d’une Tunisie qui marche, malgré les félicitations de l’avocat Ksentini, dépêché chez notre voisin en qualité d’observateur positif pour la réélection de Ben Ali. Peut-on comparer l’Algérie ? Oui et non. Un footballeur dirait que de toute façon, l’Algérie c’est mieux que l’Egypte.
Par Chawki Amari
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