Lorsque le président de la République insiste sur le nécessaire passage par l’Etat de droit, le respect des lois partout et par tous, il met à sa manière le doigt sur des plaies qui contaminent la société algérienne. Au marché de la prédation, de la corruption à grande échelle, des détournements de l’argent public à travers de grands ruisseaux de monnaies qui se convertissent toutes dans les rues de n’importe quelle ville, l’Algérie se corrompt et perd ses énergies.
A l’évidence, tant que la justice ne sera pas au-dessus des personnes et des clans, tant qu’elle ne sera pas indépendante du pouvoir politique et de l’administration, il serait vain de vouloir un pays moderne, développé, au diapason de l’humanité évoluée. Cependant, «les faits sont têtus» Des courants, des rentes gigantesques, le grand banditisme et le terrorisme, des personnages hauts placés opèrent des jonctions, sont organisés pour réduire à néant les discours récurrents de M. Bouteflika, la lutte des institutions et d’honnêtes fonctionnaires par milliers qui résistent sur le terrain des scandales financiers.
Ces derniers s’étalent dans la presse, dans les tribunaux, dans les cafés et les salons plus ou moins feutrés. Des noms sont cités, parfois sans les précautions d’usage, sans respect pour la présomption d’innocence et, parmi des «hauts placés» qui observent le mutisme total, assimilé à du mépris. En réalité, il y a des responsables qui s’estiment descendus de la «la cuisse de Jupiter», intouchables parce qu’ils sont protégés et protègent. Ils sont arrosés et arrosent à tout va. De fait, les premières victimes sont la confiance qui doit régner entre l’Etat et la société, l’économie du pays et les générations futures «volées» avant d’atteindre l’âge adulte pour se poser les questions qui tuent : faut-il tenter la harga, verser dans la violence ou chercher à l’infini un emploi ?
Les derniers rebondissements, du moins ceux qui ont été médiatisés, et il est toujours utile de les porter à la connaissance de l’opinion publique, reposent encore des problématiques cruciales. Le logement, les bidonvilles qui ne connaissent pas une approche rigoureuse pour leur éradication selon des échéanciers affichés, la politique industrielle à chaque fois revisitée, la réforme de l’enseignement qui doit intégrer cette richesse qu’est le pluralisme linguistique, et d’autres sujets qui fâchent bloquent les évolutions du pays et sèment toutes les graines pour des émeutes, des violences qui seront forcément capitalisées.
Mais au profit de qui, de quoi ?Les cautères, la fuite en avant, l’usage de la répression au lieu de la prévention, l’éducation et la libre information dans les médias lourds, le mouvement associatif, dans les mairies sont les meilleurs vaccins.
Par Abdou B.
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