La géostratégie s’est enrichie d’un nouveau concept, l’AFPAK pour Afghanistan et Pakistan. Mais ce sont aussi et peut-être surtout pour ceux qui ont tenu à les mettre côte à côte, cinq lettres qui désignent à leurs yeux la pire menace. Ou encore un cercle de feu qui parcourt ces deux pays.
D’ailleurs, Mme Hillary Clinton a pu mesurer toute l’intensité de cette pression lors de son séjour au Pakistan, se rendant ainsi compte de la complexité de la situation. Elle a voulu prendre l’exacte mesure de la situation qui, avec l’Afghanistan, accapare les plus hautes autorités américaines jusqu’au président Barack Obama pressé de dévoiler sa nouvelle stratégie.
La presse américaine vient de révéler en ce sens que le Pentagone a mis à l’épreuve, lors de manœuvres fictives, différentes stratégies militaires en Afghanistan, sans qu’une décision soit prise. Quant à la secrétaire d’Etat, elle a le privilège rare d’avoir des informations de première main et en temps réel, avec cette flambée de violence qui a marqué son arrivée au Pakistan, même si cela n’est pas nouveau dans ce pays.
En trois jours, ce qui est peu ordinaire, et des rencontres jamais organisées puisqu’elles englobent tout ce que le Pakistan compte comme personnalités hors du champ politique, Mme Clinton a dû faire un large tour d’horizon pour aborder autrement la question du Pakistan.
Ce qui explique son recul hier par rapport à ses propos de la veille, accusant tout simplement ce pays de ne rien faire pour arrêter les dirigeants d’El Qaîda. « Je trouve difficile à croire que personne dans votre gouvernement ne sache où ils sont, ni ne puisse les arrêter s’il le voulait vraiment », a alors déclaré Mme Clinton. Ce qui est grave pour un pays qui se déclare en guerre contre cette menace qui n’est pas la seule d’ailleurs.
Mais l’accusation a été vite rattrapée. « J’ai dit que je ne savais pas si quelqu’un savait », a-t-elle souligné hier, ce qui est fondamentalement différent, levant la suspicion qui caractérisait les propos de la veille. Voilà donc une manière très diplomatique de clarifier le débat et poser les questions les plus sensibles. Celles qui indiquent tout d’abord que le Pakistan est le théâtre d’une violence qui ne baisse pas d’intensité.
Pour dire clairement les choses, il s’agit d’une guerre et de rien d’autre. Peut-être est-ce lié à l’histoire de ce pays et l’autonomie laissée à des régions entières, rendant difficile le retour de l’Etat et l’établissement de son autorité dans ces régions. L’approche, quelle qu’elle soit, devient délicate et même l’armée pakistanaise qui n’en est pas à sa première offensive, a dû marquer une pause – une trêve, disait-on alors – au printemps dernier.
Comment donc sera résolue cette question de l’AFPAK qui mobilise également les chercheurs et les théoriciens de la guerre ? Pour reprendre les spécialistes, il s’agit d’éviter le chaos.
Par T. Hocine
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire