mardi 27 octobre 2009

La LFC au temps des ingérences

Enfin, un ministre de la République a tenu des propos clairs sur la LFC qui a fait des mécontents. Enfin, un ministre n’a pas mâché ses mots lorsque des hommes politiques étrangers et des hommes d’affaires étrangers s’en prennent à l’Algérie qui refuse de brader ses richesses, qui refuse une hémorragie financière sans contrepartie. Certains commencent déjà à mettre de l’eau dans leur vin et admettre le droit de l’Algérie de légiférer en fonction de ses intérêts et non pour enrichir les spécialistes de l’import-export qui ont fait perdre au pays des milliards de dollars.

L’ouverture de l’économie nationale ne signifie pas uniquement ouverture du marché algérien aux produits étrangers sans transfert de technologie, ni de savoir- faire, ni sans création de richesses, de valeurs ajoutées et d’emploi à la mesure de la puissante demande.
Que des étrangers veuillent que le marché algérien leur soit grand ouvert pour gagner des fortunes sans effort, sans investissement et sans que les Algériens en bénéficient, c’est de bonne guerre à la limite.

Mais que des Algériens acceptent cet état de fait au nom de la libre entreprise, c’est de la haute trahison au moment où d’autres se jettent à la mer pour chercher une place au soleil sous d’autres cieux, et où des émeutes éclatent en raison de la non-satisfaction des besoin immenses de cette jeunesse pleine de vie, de rêve et qui espère et croit que cette Algérie est sienne et qu’elle peut y trouver du bonheur, pas uniquement le bonheur occasionnel que procurent à profusion les Fennecs, mais celui que procure un logement, un emploi, une réussite scolaire, un système de santé performant et accessible… C’est l’attitude mercantiliste et égoïste de certains affairistes algériens qui est inadmissible et non celle des rapaces étrangers dont la culture du profit est une nature.

Ce qui est pour le moins étrange, c’est cet aveuglement que génère le gain facile au détriment de l’intérêt commun et majoritaire. Le développement, le progrès, la modernité s’ils ne sont pas accessibles à la majorité, c’est la minorité riche qui est menacée de disparaître. C’est dialectique comme interdépendance. Cette minorité égoïste a intégré tout ce qu’il y a de négatif dans le processus de globalisation imposé à la majorité de l’humanité qui souffre d’ignorance, de famine, de maladies et de guerres. Ce processus infernal, s’il n’est pas corrigé dans le sens d’une meilleure répartition des richesses, dans le sens d’un rééquilibrage des intérêts et dans le sens d’une réelle prise en charge des intérêts des pays du Sud, finira par aboutir sur un chaos planétaire.

L’Algérie est un microcosme par rapport aux enjeux mondiaux. C’est le même scénario qui serait au bout du compte si les pouvoir publics ne prenaient pas en compte dans toutes les décisions économiques, les intérêts de la majorité de la nation. Pour preuve, le secteur privé, qui est reconnu et qui active librement, est incapable structurellement et historique de prendre en charge les besoins stratégiques du pays et de s’investir dans l’industrie lourde et les secteurs clés qui libèrent le pays de la rente pétrolière. Seul l’Etat est en mesure de faire des investissements lourds avec l’argent public. Il est donc tout à fait légitime, raisonnable et impératif de préserver ce potentiel financier et les richesses qui appartiennent à la nation.

Par Abdelkrim Ghezali

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