mardi 27 octobre 2009

Intox ou diversion ?

La MAP nous a encore mijoté un scoop à sa façon, c’est-à-dire une information trompeuse comme on sait si bien en cuisiner dans le royaume des chlaouchiya (illusionistes). Selon la prude agence, un haut responsable libyen aurait affirmé que la Grande Jamahiriya soutiendrait l’unité territoriale du Maroc. S’il s’agit de l’unité territoriale du royaume dans ses frontières internationalement reconnues, c’est là une bonne chose, et les Algériens ne peuvent qu’y adhérer.

Maintenant, s’il s’agit de cautionner l’occupation d’un pays dont le peuple refuse de devenir marocain comme il avait d’ailleurs refusé d’être mauritanien, les Algériens ne marchent pas, eux-mêmes ayant connu et vomi la colonisation et ses «bienfaits». Le Polisario, fer de lance du combat sahraoui, ne s’est pas créé au Maroc, ni en Algérie, ni même au Sahara occidental, ni en Espagne. Le Polisario est né en 1973 à Zouerate, en Mauritanie, à la suite d’un appel du colonel Mouammar Kadhafi invitant les Sahraouis à libérer leur pays.

Le leader libyen n’a pas adressé son appel aux Marocains ou à Hassan II, leur roi, ni à Ould Daddah, principal témoin de cet appel lancé de Nouakchott. Kadhafi, président actuel de l’Union africaine (UA), dont la RASD (République arabe sahraouie démocratique) est membre fondateur, avait décoré au début de septembre le président sahraoui Mohamed Abdelaziz de la médaille du 40e anniversaire de la grande révolution d’El-Fateh.

La médaille n’avait rien à voir avec l’UA ou avec la Ligue de pétanque libyenne. Elle était spécialement conçue pour l’anniversaire, ce qui démontre que la présence du président sahraoui était programmée aux festivités. Bien sûr, les Marocains se sont débrouillés des «sources officielles libyennes» pour démentir.

Sauf que ces sources ont la même particularité que les OVNI, elles sont non identifiables. Vingt-quatre heures après la médaille, Kadhafi enfonçait le clou et déclarait : «L’unique solution possible à la question du Sahara passe par la voie d’un référendum d’autodétermination.» Des propos aux antipodes de l’interprétation de Rabat sur «l’intégrité territoriale». Thèse battue en brèche par l’avalanche de protestations qui fusent de par le monde contre l’arrestation de Tamek et de ses compagnons.

Par Mohamed Zaâf

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