mardi 27 octobre 2009

Commercer avec nos frères

Il existe un comité chargé des accords commerciaux, présidé par le Premier ministre en personne, et c’est tant mieux. Lorsqu’on s’aperçoit qu’un accord n’est pas bon, qu’il ne donne pas de bons résultats ou, pire, qu’il en génère de mauvais, il existe une instance au pouvoir décisionnel pour y mettre un terme d’une manière ou d’une autre. De quoi s’agit-il en l’occurrence ? De l’adhésion algérienne, voici une année, à une zone arabe, dite Zale. Les bonnes intentions sont légion.

On pouvait attendre de cette adhésion autant de bénéfices matériels ou politiques que de satisfaction de principes. Si rares sont les espaces où les Arabes peuvent commercer, parler, s’entendre que cette Zale, on y adhère les yeux fermés. Pourtant, le bon sens appelle à la prudence. Il n’y a rien, absolument rien qui existe ou qui subsiste de ce fantasme récurrent qu’est le monde arabe. Rien à en attendre, rien à en espérer. Plus près de nous, le Maghreb offre un exemple éloquent de cette situation.

Mais il est des domaines où c’est le cœur qui parle avant la raison. Une année après l’adhésion à ladite Zale, on n’exporte pas plus à destination des Arabes. Non seulement le peu de produits que nous fabriquions localement ne s’exportent pas, mais ils sont concurrencés ici même par des produits de même qualité, voire de qualité inférieure, que nous importons, via la Zale, de pays arabes.

Bref, à défaut de remettre en cause une adhésion, le gouvernement se chargera simplement d’interdire certains produits qui posent problème. Pour cela, le ministre du Commerce adressera ses propositions d’interdiction au comité en question, lequel le «finalisera» avant d’en discuter, dans le cadre de la Ligue arabe, avec les pays frères.

Si on tombe d’accord, la décision sera appliquée, étant bien entendu qu’il ne s’agit là que «de mesures préventives». Rien de bien méchant, autrement dit. D’ailleurs, le ministre Djaâboub, qui est à l’origine de cette mesure d’interdiction, se veut des plus rassurant. Pour lui, la crainte d’une hausse des importations en provenance des pays arabes avec l’adhésion de l’Algérie à la Zale n’est pas justifiée.

Les importations algériennes depuis cette zone n’ont pas augmenté en valeur après l’entrée en vigueur de cet accord. «Après 9 mois de l’entrée en vigueur de l’accord, le volume des importations des pays arabes est le même que l’année dernière. Seuls 3% des importations algériennes sont d’origine arabe alors que celles de France sont de l’ordre de 25 %», a-t-il encore indiqué. Soit, mais alors pourquoi cette liste d’interdiction ?

A. K.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire