jeudi 29 octobre 2009

Sabotage ?

Ne voudrait-on pas par hasard faire échec à l’action de Christopher Ross, le représentant personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental ?

L’ambassadeur de la RASD à Alger, M. Ibrahim Ghali, a clairement averti lors d’une conférence de presse avant-hier que l’escalade marocaine au Sahara occidental, témoin d’une violation continue des droits humains, pouvait être fatale aux négociations maroco-sahraoui. La réaction du diplomate est des plus logiques face au narcissisme de Rabat.

Mais ne serait-ce pas là l’objectif final du trône ? Ne voudrait-on pas par hasard faire échec à l’action de Christopher Ross, le représentant personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental ? Sinon pourquoi l’arrestation de Tamek et de ses six compagnons et surtout la mobilisation et le tapage fait autour de l’affaire.

Tamek a-t-il innové, lui dont les positions nationalistes sont connues autant que les prisons marocaines le connaissent ? La presse marocaine n’a-t-elle pas repris maintes fois ses déclarations militantes ? En est-il à sa première rencontre avec des compatriotes des territoires libérés ?

Le Maroc décide l’escalade au moment où Christopher Ross s’adonne à un travail de fourmis pour mettre toutes les chances du côté du 5e round des pourparlers entre le royaume et le Polisario. Il avance donc avec la prudence de quelqu’un qui évolue sur de la nitroglycérine dans ce dossier virussé dès le départ par une mauvaise décolonisation.

Accepterait-il de bonne grâce qu’on le fasse tourner en rond comme ce fut le cas avec ses prédécesseurs, dont le gaffeur Peter Van Walsum ? Le Maroc, qui s’était presque fait tirer les oreilles pour avaliser sa nomination, sait parfaitement à qui il a affaire. Aussi pense-t-il qu’il a plus de chance d’entraîner le Polisario que Christopher dans l’erreur.

D’où cette escalade injustifiée, irrationnelle ! Maintenant que Bush a pris une godasse et est rentré chez lui, le makhzen ne doit plus trop miser sur l’interprétation complaisante des textes onusiens.

Car toutes les résolutions mènent à l’autodétermination, de même que «tous les chemins mènent à Rome». «Kima tkhaytou, yjik saroual (couds-le comme tu veux, il t’en sortira un pantalon)», dit, pour sa part, un mot bien de chez nous. Le trône peut danser sur le rythme de la valse, du paso doble ou du a’laoui, le résultat sera le même. Le moment arrivera où il se retirera de la piste.

Par Mohamed Zaâf

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