jeudi 24 septembre 2009

Une volonté contrariée

Si personne jusque-là ne remettait en cause la volonté affichée par le président américain de mettre fin au conflit israélo-palestinien, et ce, avant même son investiture, le doute par contre apparaît depuis, à vrai dire, le début de cet été quand M. Obama a dû annuler une rencontre à Londres entre son émissaire et le Premier ministre israélien. Coup de colère disait-on alors du président américain et l’on se demandait si le message était bien passé. Mais pas du tout, sinon mal et même trop mal au regard de la rencontre tripartite, mardi avec M. Netanyahu et le leader palestinien Mahmoud Abbas, dont l’échec se manifeste par l’absence de communiqué commun.

Juste une déclaration de M. Obama immédiatement suivie d’avis divergents, avec au passage les mêmes pressions sur les Palestiniens accusés de faire preuve d’intransigeance alors même qu’ils ne demandent que le recouvrement de leurs droits nationaux, comme le leur reconnaît la communauté internationale à travers l’ONU. Ils en ont l’habitude et cela n’a plus le moindre sens, s’agissant d’une question de justice soulignée avec force par le président américain qui a bénéficié en cela de l’unanimité internationale autour de son engagement à aller de l’avant. Des propos qui n’ont jamais suscité la moindre indifférence, bien au contraire, même s’il n’y avait pas d’optimisme débordant. Car il y avait l’obstacle israélien, mais l’on se disait qu’il serait de peu d’importance face à l’intérêt des Etats-Unis clairement mis en avant par Barack Obama.

Le préjugé était d’autant plus favorable qu’un tel engagement était annoncé en début de mandat. Une première dans le discours officiel américain, surtout que l’Amérique dispose d’atouts importants pour faire prévaloir un tel principe. A commencer par l’aide accordée annuellement à Israël, qui s’élève à plusieurs milliards de dollars, et tout ce qui s’inscrit dans le cadre de l’alliance stratégique entre l’Etat hébreu et les Etats-Unis. A vrai dire, beaucoup de choses. On a vu de quelle manière George Bush père avait contraint les dirigeants israéliens à participer à la conférence de paix de Madrid, en 1991.

Il avait tout simplement gelé des crédits accordés à Israël. Et l’on voit mal de quelle manière et avec quels moyens Israël peut s’opposer à la machine américaine qui accompagne ce qui constitue visiblement une nouvelle politique étrangère, M. Obama en ayant décliné les grandes lignes dans ses différents discours et même dans sa brève déclaration de janvier dernier, quand Ghaza était soumise aux pires atrocités israéliennes et que lui n’était encore que le président élu. Une fois installée, son administration s’est attelée à développer ce discours, son vice-président appelant Israël à se préparer au changement.

Joe Biden avait alors choisi la tribune de l’AIPAC, le principal lobby pro-israélien, pour annoncer ces révisions. Quant à la secrétaire d’Etat, elle a déployé ce qui tient lieu de programme en déclarant qu’il n’était plus question de jouer sur les mots en appelant à un gel complet de la colonisation et en rejetant au passage ce que les Israéliens appellent la croissance naturelle, c’est-à-dire l’extension des colonies existantes. Que fera alors Obama ?

Par T. Hocine

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