jeudi 24 septembre 2009

France-Orient, la résurrection ?

Le président Ahmadinejad ne met pas les gants blancs de sa police islamique quand il lui faut répondre à des piques désobligeantes lancées par certains de ses homologues occidentaux.

Nicolas Sarkozy n'y échappera pas. Son admiration pour le peuple iranien, un peu plus pour les révolutionnaires du camp réformiste, n'a pas été du tout du goût du chantre de l'anti-Shoah.
A peine la perche de France 2 tendue qu'il la saisira au vol pour apporter une réponse cinglante au locataire de l'Elysée : «La France mérite mieux que ses dirigeants actuels.» Loin de lui l'idée de cette faillite de présidentiables dont manquerait cruellement le monde.

La réponse de l'ex-maire de Téhéran concerne Nicolas Sarkozy qui se serait trop ingéré dans les affaires internes de la République islamique au moment où la vague verte a failli tout balayer sur son passage.

Par son intervention musclée, le fils spirituel du guide suprême iranien a-t-il voulu attirer l'attention sur une France-Orient qui tendrait à retrouver ses marques dans la région ? Comme tant d'autres, le régime de Téhéran croit que la France ne joint pas l'acte à la parole.

Ce n'est pas parce qu'elle jure sur le perron des Invalides qu'elle a cessé de s'ingérer dans les affaires de ses vieilles colonies africaines qu'elle ne se mêle plus de ce qu'il ne la regarde plus là-bas.

L'opposition gabonaise a remis cet «interventionnisme» à l'ordre du jour avant même de connaître les résultats de la dernière présidentielle, à l'issue de laquelle Ali Bango a remplacé son défunt père. Pour le président Ahmadinejad, la France de Sarkozy procède de la même manière en terre perse mais en sens inverse, au bénéfice des réformistes. Elle cultiverait une bien pire animosité que celle qu'avait entretenu le gouvernement Chirac envers la Syrie du jeune Bachar El Assad.

Réélu dans la violence et dans le sang, qu'il regrette amèrement, l'ultraconservateur en veut-il personnellement à Nicolas Sarkozy pour avoir à chaque occasion soutenu le durcissement du régime de sanctions contre Téhéran ?

Le seul Président qui ne rencontrera pas le «multilatéraliste» Barack Obama, première victime du néoracisme US, a également une dent contre Bernard Kouchner.

A reprendre l'interview de l'invité de France 2, le chef de la diplomatie française compterait parmi ceux qui ont incité les Iraniens à se révolter au lendemain de la présidentielle.

Pis, il serait lui aussi «responsable» de l'assassinat de la jeune Neda, devenue symbole de la résistance verte. Pendant qu'on y est, Bernard Kouchner ne serait-il pas aussi responsable du sort réservé à la jeune universitaire française Clotilde Reiss ?

Elle ne pourra quitter l'Iran que si la France accepte de l'échanger contre des détenus iraniens.
Cela témoigne du fait que les rancœurs irano-françaises en particulier et irano-occidentales en général dépassent de mille têtes la hauteur de la vague verte, au moment de son déferlement.

Par Anis Djaad

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