jeudi 24 septembre 2009

Expérience-pilote

Si l’importation de vaches, leur approvisionnement en eau, leur suivi vétérinaire, l’aménagement de superficies suffisantes en pâturages et la production de fourrages sont coûteux, que dire des subventions chaque année plus élevées que l’État consent — et c’est le moins qu’il soit tenu de faire — pour soutenir le prix d’un produit de large consommation ?

L’Algérie a du mal à juguler certaines crises sectorielles, devenues récurrentes, comme celle qui mine la filière lait dont la situation fluctue en fonction de la production mondiale et donc au gré de la pluviométrie en Europe, en Océanie, en Inde et ailleurs, et des choix stratégiques des pays producteurs. L’exercice est en effet complexe, les pouvoirs publics ne disposant que d’une étroite marge de manœuvre face à de tels impondérables. D’où les bricolages successifs observés jusqu’ici. Des bricolages qui, comme au bon vieux temps, ont momentanément permis d’éviter la pénurie, sans plus.

Il faut donc sortir de cette spirale et la seule voie pour ce faire est celle qui consiste à encourager les producteurs locaux en mettant en place des mécanismes de collaboration entre le secteur de l’élevage, lui-même à fouetter, et les unités de transformation opérationnelles à l’échelle du pays.

Du reste, la solution a été déjà proposée par les professionnels du secteur, mais le manque d’expertise en la matière, à moins que ce soit l’absence d’une volonté politique, a empêché sa mise en œuvre. Conséquence : le développement d’une filière de première importance est bloqué, alors même que la demande nationale, elle, croît d’année en année. Si l’importation de vaches, leur approvisionnement en eau, leur suivi vétérinaire, l’aménagement de superficies suffisantes en pâturages et la production de fourrages sont coûteux, que dire des subventions chaque année plus élevées que l’État consent — et c’est le moins qu’il soit tenu de faire — pour soutenir le prix d’un produit de large consommation ? Cette contribution du Trésor public étant de surcroît aléatoire, l’avènement d’une filière lait performante et capable de répondre aux besoins nationaux est une urgence.

Du coup, les Italiens y ont pensé. Ils veulent investir le créneau en apportant leur expertise dans le domaine. Tant mieux, car ce serait aussi une bonne expérience-pilote qu’il serait intéressant, le cas échéant, de rééditer avec d’autres partenaires et qui pourrait donner naissance à de nouveaux domaines d’activité, en attendant que des opérateurs nationaux puissent y investir.

Par :Saïd Chekri

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire